Tu veux te battre, "grand huit" ?

J'explosai de rire en voyant Kiyiya imiter le "grand patron", Wergeld. J'en rajoutai en prenant un air sérieux et en tirant sur les manches de la moto en disant d'une voix grave :

J'veux pas voir d'épées, ni d'armes qui ne paralysent pas Sirius.

Nianiania, repensais-je. Il n'était pas très sympa le patron ! Et puis, il était trop sérieux pour moi. Faut rire dans une chasse comme ça, d'abord ! Enfin, bref, ce n'était pas le sujet. Je suivais les indications de la louve puis partis directement en avant. Alors que la louve se prenait un mur, je passais devant en penchant la moto. Tourner était bien la seule chose que j'avais comprise comment faire.

Ouais, j'sais, et t'es dernière !

Je faisais tourner la poignée pour accélérer encore. Un grand virage arrivait ensuite... J'allais vite, trop vite. Je n'avais malheureusement pas compris le système de freinage, et me retrouvais à tourner dans l'herbe. C'est nul les motos, quand on est sur l'herbe, on va pas vite ! Ce serait bizarre si c'était comme ça à pied, tiens...

Fais gaffe à l'herbe, les motos aiment pas.

Ce fut ensuite des voitures qui faisaient office d'obstacle... Le slalom était trop dur et je me retrouvais à tous me les prendre. Heureusement, mon personnage était fort, et il ne tombait pas de la moto. Un vrai chasseur, ça !

D'autres motos passaient devant moi à fond, esquivant les voitures sans difficulté.

Wouah... 'Sont trop forts ! Vroooooooum !

De ce bruit de moto, je passai un nouveau virage nous amenant dans une zone de chantier.

- Comment ça, moi derrière ! Je arriver !

Joignant le geste à la parole, Kiyiya accélère, elle finit par voir un adversaire au loin en train de patiner dans l’herbe, et la louve croit bien reconnaître la moto d’Hiryu, elle lui fait signe naïvement.

- Merci pour conseil

Malgré ce ralentissement la louve ne parvient pas à la rattraper par contre elle commence à être plus à l’aise avec les commandes. Elle se demande si conduire une vrai magnétic ressemblait à ça, car si c’était le cas elle pourrait bien s’en offrir une… quoique c’était bruyant et peu discret pour la chasse.

Une zone avec des véhiculent accidentés se présente il faut slalomer, Kiyiya passe les deux premiers obstacles sans trop de difficultés, mais les suivants sont plus complexe elle les frôle de quelques centimètres, et se dit qu’il vaut mieux ralentir un peu et passer cette zone que de retourner à la case départ.

Une zone de chantier se présente puis, de grandes et belles routes bitumées semées d’obstacles. Des tremplins clignotes avec des grandes flèches, certainement un système pour accélérer, et regagner quelques secondes supplémentaire sur ses adversaires.

- Hé, regarde ! Un loup volant.

La louve emprunte un des tremplins en poussant un petit cris de ralliement… la chute se fait quelques mètres plus loin, lorsqu’elle loupe son atterrissages…

- et… un loup écrasé….

La louve dépitée poses tête sur le guidon et laisse ses bras pendre lamentablement de chaque côté de la moto. Elle contemple Hiryu quelques seconde avant de retourner au combat… enfin à la course.

La louve me rattrapait, pas question de me faire doubler ! Je gardais mon avance sur la zone des voitures, et entrai dans le chantier. Il était parsemé de tremplins, et plusieurs zones semblaient être faites pour faire des sauts, peut-être même des raccourcis !

Je pris un tremplin et arrivais sur des poutres portées par une grue. Wow... J'étais trop forte à moto ! Continuant ma route en ligne droite, j'arrivais dans une sorte de pipeline en béton et passais la zone... Je. Suis. Trop. Forte. Nan, mais regardez moi cette technique ! Et ceux qui diront que je n'ai pas fait exprès sont des mauvaises langues, d'abord.

T'as vu ?! J'suis plus forte que Wergeld !

Kiyiya de son côté avait aussi pris un tremplin, mais avait dû rater le moment où il fallait atterrir puisqu'elle m'indiquait "un loup écrasé". Je pouffais de rire, en regardant rapidement sur son écran avant de revenir au mien. J'arrivais dans plusieurs virages, sortant du chantier. J'étais désormais avant-dernière donc, et arrivait à la ligne d'arrivée !

J'ai gagné ! Dis-je en jetant un regard à la louve.

Je manquai de peu de me prendre un mur, poussant un cri avant de l'esquiver et passer la ligne d'arrivée... Ouf... Si je recommençais maintenant, ce serait définitivement ma défaite. Je descendis de la moto en me vantant encore un peu, puis jetai un œil dans la salle. Une machine retint mon attention : un punching-ball. Je le pointai du doigt.

Ça a l'air drôle, on fait ça ?

Apparemment, la machine mesurait la puissance des coups.

Le reste de la course se déroula comme elle avait commencé. La louve fut la cause de nombreux accidents, un vrai danger de la route, elle finit bonne dernière tandis qu’Hiryu savourait une victoire qu’elle n’avait pas volée.

- Félicitations, championne, fit Kiyiya légèrement impressionné.

Bon en faite les motos resterait un grand mystère qu’il ne valait mieux pas qu’elle éclaircisse, pour la sécurité des piétons et automobiliste de l’entre-monde…. Kiyiya était un tantinet jalouse, mais au moins la victoire rendait Hiryu radieuse… Dans tout les cas, ils sembleraient qu’elles soient condamnées à être constamment à égalité…

Hiryu pointa un gros ballon en cuir, apparemment il fallait frapper dedans, pas de machinerie bizarre ou de manip compliqué c’était amplement dans ses cordes ça !

- ok

La louve s’approcha, prenant une peu de recule sur la machine, elle arma son poing inspirant un grand coup, puis, elle chargea et frappa de toute ses forces

La roue s’illumina fit un tour complet et un deuxième tour, la machine exécuta alors une petite musique de type jingle avant d’annoncer.

« ouaaaai t’es géniaaaale !!! »
- euh merci, hé t’as vu machine dire je être géniale…

Des chiffres différents de ceux d’avant était affiché à l’écran.

- Hiryu toi aussi essayer, on va voir ce que machine dire…

"Félicitations, championne"... Une phrase correcte ? Et un compliment de ce genre ?.. Je rougissais doucement, fière des améliorations de la louve, et fière de pouvoir brandir le titre de "championne". La championne des motos, et la championne de Kiyiya. Il me plaisait bien à ce titre.

On s'approchait donc de la machine mesurant la force, je mis une pièce et le gros ballon de cuir descendit devant la louve. Paf ! Un coup et il remontait directement en haut. Bruits et lumières, puis le score s'affichait en indiquant un "Ouaaaais ! T'es géniale !". Je haussai un sourcil, puis me venu une idée plutôt marrante. J'avais déjà vu des couples faire ça. J'essayais de me souvenir rapidement de ce qu'ils disaient dans ces cas, puis me lançai.

Eh ! C'est ma copine ! C'est moi qu'dis ça !

Au lieu de frapper avec le poing, et puis pour rentrer encore plus dans le personnage en montrant tout ce qu'il a : je frappai le punching-ball d'une projection tranchante. Le sac en cuir s'écrasait au sol, et la machine commença à grésiller. Aucun score ne s'affichait... Et la voix non plus ne fit rien. Je lui avais fait peur ? Ou alors je l'avais tué ?

Et, ouais, t'es géniale. Dis-je à Kiyiya tout en me frottant la nuque, ne comprenant pas vraiment ce qu'il se passait chez la machine.

Le même employée que tout à l'heure vint à la charge, il semblait plutôt en colère... C'est le moment de fuir ! Je pris la chasseuse par la main et l'entraînais à l'extérieur en courant, on est plus les bienvenus ici.

'Faut qu'on trouve autre chose, j'crois !

Hiryu n’apprécie pas le compliment de la machine et s’énerve. Celle ci se retrouve tranchée en deux… Apparemment, la machine n’était pas équipée pour ce type d’attaque, puisqu’elle ne fit aucun commentaire. Ce soudain comportement processif n’ait pas pour déplaire à la louve qui récompense sa preux chevalière d’une étreinte, elle s’approche dans son dos et dépose un baiser léger sur sa nuque.

- merci mais toi championne, stupide machine pas vouloir l’admettre, fit elle en riant…

La louve avait bien noté que ce surnom lui plaisait à l’expression d’Hiryu la première fois qu’elle l’avait dit… alors, elle avait décidé qu’elle l’appellerait souvent ainsi. Elles furent ensuite contraintes de vider les lieux à toute allure.

- Bon quoi nous faire ? moitié employer nous chercher…

Elles marchèrent un moment jusqu’à sortir de la ville, elles retrouvaient un paysages plus boisée, et plus sauvage, ce qui n’était pas pour déplaire à Kiyiya, bien qu’elle appréciait les lumières de la ville, elle avait besoin de sa dose d’état sauvage. Au bout de quelques kilomètres à discuter vivement sur la façon d’assaisonner la viande, sur l’entretien des armes, ou sur leur aventures communes, le ventre de la louve se mit à gargouiller bruyamment…

- ahah désoler. Et si nous diner, toi faim ?

Kiyiya sorti sa sarbacane et alla se percher au sommet d’un chêne imposant. Elle usa de sa vue perçante pour repérer sa proie, en l’occurrence un lièvre, elle tira… C’était un peu bête d’user une fléchette a tête chercheuse juste pour ça, mais elle n’avait pas emmenée grand chose avec elle et puis plus vite la proie était abattue, plus vite elle retournait aux côté d’Hiryu.

Un câlin, un baiser, et une "championne" de plus, je rougissais. Kiyiya savait comment me faire plaisir... Je rougissais légèrement, les compliments font toujours effet sur moi, et les douceurs en récompense aussi faut croire.

Bon quoi nous faire ? Moitié employer, nous chercher…

Euh... J'sais pas. On réfléchit ?

Le temps de trouver quelque chose à faire, on aurait le temps de se promener tranquillement dans la nuit. Et puis, ça nous laissait plus de temps entre nous, plus de temps avant la séparation. On marchait donc, n'importe où. Nos conversations sur des sujets tournant autour de la chasse nous gardaient ailleurs, et des tentations de la ville. On sortait donc d'Ysilwyg, c'étaient les plaines. Soudainement, un bruit nous coupait. Le ventre de la louve. Je pouffai de rire.

Hm.. Pourquoi pas ! Les gaufres c'était pas assez !

Je me demandai d'ailleurs, ai-je faim ? Je veux dire qu'en tant que lame, je n'ai jamais eu ce problème... Et c'est vrai que maintenant que je me posai la question, est-ce que je ne mangeais pas que pour le côté "humain" et le plaisir de le faire ?... Enfin ! La louve ramena rapidement un lièvre de bonne taille, pendant que je m'attelais à faire un feu et à poser ma tente magique. Ce serait un bon endroit pour dormir cette nuit.

Jolie prise.

Je m'assis à côté du feu, m'occupant de le garder vivant plus longtemps et laissant Kiyiya faire le repas. Elle en savait bien plus que moi sur la cuisine de la viande, je m'en étais aperçu durant notre conversation de tout à l'heure.

On parle d'quoi maintenant ?

- merci

C’est vrai que c’était une belle prise, et la louve s’en félicitait elles allaient pouvoir faire un repas copieux. Pendant qu’Hiryu s’activait à l’entretien du feu, Kiyiya s’occupait de préparer le lièvre. Elle lui hotta la peau et le vida de ses viscères. Puis à l’aide de sa dague, elle fabriqua un tournebroche de fortune, qu’elle positionna au dessus des flammes.

- Plus qu’à attendre… je aurais bien aimer avoir Ivy en salade pour accompagnement…

Non pas qu'elle aimait la salade, mais l'idée de voir cette charmante créature réduit à l'état d'accompagnement lui procurait une joie intense... Celle là elle payait rien pour attendre la prochaine fois qu’elles se croiseraient c’est sure elle finirait au menu… même si elle devait en faire une indigestion.

- Moi pas douer pour parler, fit Kiyiya en se grattant la tête.

Autant trouver un sujet de conversation était complexe autant trouver les mots l’étaient aussi… d’ailleurs Hiryu savait lire et écrire, elle… peut être qu’elle pourrait lui apprendre…

- Toi pouvoir apprendre moi écrire?

L’heure était tardive pour une leçon improvisée mais ça leur éviterait un silence bizarre, le temps que la viande soit cuite. La louve s’arma d’un petit bâton de bois et traça fièrement les quelques lettres, 6 pour être exact, qu’elles avaient apprit à écrire, avec un livre pour enfant, trouvé à la bibliothèque de Cerclon.

La remarque de Kiyiya sur Ivy la plante me fit exploser de rire une nouvelle fois. Décidément, qu'est-ce qu'on se marre avec la chasseuse !.. C'est vrai qu'elle était spéciale la salade, et puis elle devait être faite pour être mangé. Quel goût ça avait une salade vivante ? Tant de questions.

Kiyiya répondit à ma question, disant qu'elle n'était pas faite pour parler. Je haussai un sourcil. Bien qu'elle avait du mal à parler correctement, je ne voyais pas en quoi elle n'était pas douée pour ça... À vrai dire, elle parlait bien plus que beaucoup de personnes que j'ai rencontré. Elle était même plutôt bavarde en fait.

Mouais.

Elle arrivait néanmoins à un sujet que je ne maîtrisai qu'un peu : la lecture et l'écriture. Elle voulait d'ailleurs commencer par l'écriture. Je ne savais pas si c'était le mieux, mais après tout, on pouvait toujours tenter comme ça. Je réfléchis un instant à ce que je pourrais lui faire faire... Puis, me rappelai ma première leçon de lecture, pas celle avec Eva, mais bien celle avec la pleurnicharde.

Okay, on peut commencer par l'alphabet. Tu peux apprendre à les lire et à les écrire en même temps !

Je pris un bâton et notai les lettres au sol, prenant soin de bien dire chaque lettre à l'oral en écrivant. Et non, ce n'était pas pour mieux apprendre, c'était pour m'aider à les écrire sans me tromper. Les lettres que j'inscrivais étaient toutes biscornues, elles apparaissaient au rythme d'une toutes les cinq secondes, un record.

Ouais, 'sont pas trop mal...

Elles étaient loin d'être parfaites, mais elles étaient décidément pas si mal.

A toi d'refaire.

- lire et écrire… ça pratique tout apprendre en une fois !

Kiyiya l’observa tracer les lettres sur le sol, Hiryu était appliqué et consciencieuses, des qualités dont la louve était complétements dépourvues… Elle applaudit vivement lorsqu’elle comprit que toutes les lettres étaient dessiné sur le sol.

- Magnifique lettre de toi !

La louve s’approcha et commença à retracer la première lettre, mais le plus dur, restait de retrouver la prononciation qui allait avec…

- ça… « A »

La deuxième lettre était bien plus dur à reproduire avec ses rondeurs, d’ailleurs, la première boucle que venait de tracer Kiyiya avait une forme patatoïde. Concernant le nom elle l’avait sur le bout de la langue mais pas moyen de le trouver… voyant qu’elle avait du mal à achever la lettre, elle s’énerve un peu et sous la force de son poignet, la brindille qu’elle utilise se brise. La louve soupire et s’équipe d’une nouvelle brindille calligraphique. Peut être qu’un peut de motivation rendrait l’exercice plus facile…

- Et si moi arriver ? Moi avoir droit à récompense ? fit elle un sourire concupiscent accroché aux lèvres… quel genre de réponse ?

Derrière elle, le feu crépite, et le lièvre même s’il est mort semble porter une oreille attentive à la réponse qui va suivre…