Zone Inconnue nous voilà !

Alors que Louvia et Myra ont rejoint également la salle, Augure et Wergeld n’ont pas mis longtemps à faire leur entrée. Augure ne fis que s’assoir et donna encore son avis… Il ne sait faire que ça ou quoi ? Bref, il s’approcha de moi alors que je maniais mon bâton uniquement dans le but d’un échauffement.

- T'as un nom ou e dois t'appeler "le lézard" ?

Lézard ? Hmm… Qualifier un dragon de lézard… Heureusement qu’on était sur Entre… Non, plus précisément, heureusement qu’on se trouvait en plein milieux de la Zone Inconnue et qu’il fasse parti du groupe. Je stoppai mon bâton dans mon dos.

« Je m’a… »

On a été plus rapide que moi.

-Il s’appelle Noryan.

Au moins, un détail de plus de réglé. Puis Wergeld entama ses observations et une idée d’entrainement qu’il aimerait bien essayer. Intéressant, donc en gros il faudrait que je tienne à distance les trois zouaves pendant que Myra… Finisse le boulot en somme. Même si Myra aidait, je me retrouverais à un contre trois au corps à corps, ça ne sera pas simple.

« Un détail Wergeld, même si le bâton à une allure d’arme défensive, en contre-attaque il se… Défend si je puis dire. »

Si mon choix en arène c’était porté sur cette arme, c’était tout simplement parce que je pouvais l’associer à mon style de combat, en me donnant ce que je ne possédais pas… La défense.

« Une question… » je m’avançais vers le milieu de la pièce pour débuter l’entrainement « On peut utiliser toutes nos capacités ? Ou juste celles du combat ? » ils trouveront peut-être la question un tantinet bête, mais si on s’en sortait sans capacités autres… Avec ce serait de la rigolade.

Arriver à un emplacement correct, j’attendais, bâton à la main. Mes yeux parcourant la salle pour imprimer dans mon esprit ce que je pourrais utiliser par mon pouvoir.

Spoiler:

Wergeld prend les choses en main et nous lance dans un petit exercice qui est plus que nécessaire. Enfin, il se décide à s'imposer ! Il est temps que ce groupe devienne une équipe. J'ai quand même quelques réserves à propos du lézard et je me dirige vers K'ouen pour lui glisser quelques mots à l'oreille.

- Ce Noryan... Il serait pas sanctuari par hasard ?

Je m'éloigne et me met en position pour notre petite fiesta. K'ouen n'a pas besoin de me répondre, je sais que j'ai raison. On développe vite cet instant de reconnaitre un flic quand on en voit un, lorsqu'on vit à Magna. J'espère que notre "estimé" chef n'espère pas que je fasse confiance à l'écailleux, parce qu'il serait déçu. Enfin bref, les choses se mettent en route et le round est intéressant. La coordination entre Louvia, Wergeld et moi n'est pas parfaite, ni même acceptable à mon goût mais ça se travail.

Sang et larmes.

Le lézard fait voler des trucs et nous les jette à la gueule. Combien de fois une caisse a fait le boulot à sa place ? Aucune idée, mais le fait est là, il est habile. Myra a de la technique mais il lui manque de bestialité. Il faut qu'elle s'endurcisse. Mais passons, c'est son problème pas le mien. Je suis pas une foutue mère théréza !

Parer, dévier, attaquer, s'effacer en faveur de Louvia ou de K'ouen. Tout ça s'enchaine de plus en plus vite et de plus en plus naturellement. Myra fait claquer son Knout vers les jambes de la louve de nouveau louve. Je place ma jambe sur le chemin. La sentence est immédiate. Le fouet s'enroule autour de mon mollet et une seconde plus tard me voilà à terre. Mais peu importe, cela a permit à Louvia de passer le mur défensif et de mettre fin à ce round. Je me relève en me libérant de l'entrave de cuir. Chaque camp se regroupe et s'éloigne un peu, j'en profite pour lancer une idée qui va semer le chaos.

- Si vous voyez une ouverture dans la défense de Noryan ou de Myra, frappez, même si je suis sur votre chemin. Il est temps de devenir imprévisible.

L'un comme l'autre savent que je peux me téléporter et les deux d'en face ne se méfieront pas. Notre petit groupe se remet en place et commence le round deux. Cette fois je me fais plus agressif, plus violent. Je durcit mes coups et accélère le rythme. Épaules et cuisses ne son plus mes cibles, mais bien reins, flancs, genoux, poignets et têtes. Il est temps de rendre tout ça un peu plus réaliste. Je danse avec fluidité et férocité et de plus en plus souvent je me téléporte pour laisser s'achever un coup de K'ouen, une attaque de Louvia, sur nos adversaires plutôt que sur moi. Je veille aussi à ne pas laisser de brèches dans nos défenses pour autant et parfois je disparais pour réapparaître derrière le lézard ou la bohémienne, prêt à frapper ou à m'éclipser de nouveau en fonction de leur réaction. Je m'efforce aussi à réduire au maximum la distance entre nous. Bâton, Knout et arbalète... Autant d'armes qui nécessitent de la place pour être maniées. Inutile de la leur offrir. Le rythme est épuisant, mais je tiens bon. Je me reposerais quand je serais un foutu cadavre !

Sang et larmes.

A défendre Louvia je m'étais pris un sacré coup de bâton. A le fin du premier round Ayame me donnait les premiers soins pour refermer l'ouverture sur ma pommette. Il râlait sur nos coups trop acérés pour un simple entrainement et se vengeait en appuyant de son coton imbibé d'alcool.

Quand il eut fini l'hématome sur mon visage avait gagné en rougeur... Et moi en grimace. Qu'est-ce que ça pique ce truc ! Au moins Aliénor me soigne avec délicatesse.

On se remit en position. Comme je ne pouvais pas délibérément frapper de toutes mes forces sur nos adversaires, mais aussi équipiers, je me contentais de parer et de donner des coups d'épaules. Je m'étais même résigné à tenter d’aplatir Augure, seulement, le grand malin s'était téléporté à la dernière minute. Je manquais de perdre l'équilibre.

Une chance pour nous, Augure et moi étions des combattant au corps à corps, la distance entre nous et les autres se réduisaient rapidement.
Seulement, même lorsque je fus sur le dos à me demander pourquoi je voyais des étoiles, je ne sus pas ce qui m'avait fait chuter si vite alors que nous étions si bien partis...

Un juron plus tard, je me relevais en titubant, encore bien sonné.

Spoiler:

Bien, le premier round s’était vite terminé. Je devais avoir les yeux partout, plus que d’ordinaire, essayer de prévoir les déplacements et attaques de mes adversaires, ce qui risquait d’être un tant soit peu compliqué avec Augure qui pouvait se téléporter n’importe quand. Mon arme se mouvait au fil des attaques ennemies, pour les parer, les dévier et me permettre si possible de contre-attaquer. Ce que j’essayais de faire le plus souvent possible.

A un moment, Augure se téléporta, par reflexe je me retournai, prêt à lancer mon bâton, ce que je fis en le voyant derrière Myra. Etant plus grand qu’elle, je visais donc au-dessus de sa tête. Je refis face au reste du groupe, et commença à me battre au corps à corps, esquivant et contre-attaquant. Ainsi se décrivait mon art martial. Dès que je voyais un objet utilisable, je le lançais télékinésiquement sur les chevilles, les genoux ou même le visage et autres.

Une idée me venait en remarquant la nourriture… Pourquoi pas ? Pendant que j’échangeais des coups, plusieurs denrées se mirent à voler et furent projetées vers les assaillants. Alors qu’ils se protégeaient de cette attaque, j’espère inattendue, j’en profitais pour faire une volte sur moi-même afin de lancer un coup de pied circulaire. J’en profitais pour essayer de trouver mon bâton du regard, afin de le faire revenir à moi. Vu ! Continuant le combat, essuyant quelques coups, mon arme glissa le long du sol pour retrouver son propriétaire.

Arrivé à bon port, je postais ma main de façon à ce qu’il y atterrisse. Il reprenait ses cabrioles, tenant à distance le groupe adverse. Je ne m’éloignais pas trop de Myra, devant la protéger, et je me déplaçais pour lui laisser des ouvertures de tire.

L'entrainement se rapproche de plus en plus d'un vrai combat. Tout le monde semble se donner à fond. Sauf K'ouen et il le paye cash. Mais ça c'est son problème. Avec lui hors-jeu, la tâche se complique cependant et me voilà à me téléporter de plus en plus rapidement. J'esquisse un coup ici, pour le finir par là. Je disparais juste avant l'impact pour réapparaitre où l'on ne m'attend pas. Le bâton du lézard me frôle. Il nous envoie une pluie de bouffe, mais tout cela ne me perturbe pas. Un sourire carnassier nait sur mes lèvres. Je suis dans mon élément. La violence.

Sang et larmes.

La fatigue pointe peu à peu. L'escarmouche dans la forêt. La nuit passée dans le froid et l'humidité. Sans compter ces foutues drogues avec lesquelles les petits hommes verts nous ont neutralisé. Tout ça commence à peser. Je me fais moins rapide, moins précis. Mais je n'écoute pas ces signes et cherche des forces plus profond.

Sang et larmes.


Je me glisse entre la bohémienne et son berger. Abruti ! C'est la téléportation de trop. L'espace d'une seconde le monde tourne, tout est flou. Une seconde qui suffit à Myra pour armer son arbalète et me mettre en joue. A cette distance même un carreau d'entrainement peut tuer. Je retiens un juron bien senti. Pas le temps pour ça.

Sang et larmes !

L'instinct. Je me téléporte de nouveau. Peu importe où. Je me fou pas mal de retomber de trois mètres de haut. La seule chose que je vois c'est qu'il ne faut pas que je reste ici. Et me voilà atterrissant dans un grand fracas de bois qui se brise. Les caisses au fond de la salle n'ont pas supporté mon arrivée brutale. Je reste à terre un bon moment. La rage me gagne. La voix choisit bien son moment pour me tenter.

La suite ? Aucun foutu souvenir ! Cortovar frappe à ma porte. Il me raconte que j'ai quitté la salle sans dire un mot, sans croiser un regard, que j'ai attrapé deux bouteilles de bourbon pour filer dans ma cabine et point barre. J'imagine que le mal de crâne vient de là. Au moins je n'ai tué personne. J'imagine que c'est bien...

Le turien me fait signe de me lever. Il a quelque chose à me montrer. Nous allons sur la passerelle de la baleine. A l'horizon, plus un arbre. Pas trop tôt ! J'ai jamais aimé les arbres.

- Va prévenir les autres.

Cort s'efface et plonge dans la poiscaille volante. Seul sur la passerelle, je respire à fond. J'aime avoir la gueule de bois. Je ne pense plus. ça étouffe la voix et ça m'apaise. Elle révèle un tout autre moi. Un homme fatigué de courir. Las de se battre contre lui-même. fourbu de chercher sans jamais trouver. A la fois traqué et traqueur... Voilà le visage que j'arbore ce matin. Et merde ! Je suis sacrément vanné pour penser à autant de conneries !

J'entends des pas derrière moi.

- Bien dormi ?

V'là que je donne dans le social désormais ! Il va falloir que je me reprenne. Nous survolons les dernières ares boisées. Devant nous les hautes herbes ondulent sous le vent balayant la steppe qui s'ouvrent devant nous.

- Le vent se lève.

En l'absence d'arbres, devant une plaine en collines verdoyantes, Ayame n'hésita pas une seconde à débarquer pour la seconde fois du voyage.
Nous avions eu le temps de nous coller quelques claques -histoire de défouler quelques rancoeurs persistantes- et même celui de nous reposer. Il ne manquait plus qu'à faire notre travail : explorer.

Devant les vitres immenses du poste de commande, il contempla pendant plus d'une heure les collines défiler sous le ventre de la baleine. Un troupeau de bisons tenta de suivre le vitesse de croisière du vaisseau sans réussir à l'atteindre. Quand il lui apparu que la région ne semblait pas dangereuse, il se décida à nous poser.
Les radars désignaient des coins plus peuplés que ces collines à plusieurs kilomètres. Il nous donnait l'occasion d'aller voir ça de plus près. Avec un peu de chance nous pourrions croiser un village ou des ennuis supplémentaires...

L'équipage eut de nouveaux ordres : personne ne descend de la baleine sauf nécessité absolue. En dehors du groupe d'exploration bien sûr. Quant à nous, équipement sur le dos, la passerelle glissa jusqu'au sol pour nous débarquer.

On eut juste le temps de voir la baleine repartir vers d'autres horizons...

-Vers l'Est c'est le premier endroit où la baleine a détecté du monde. Il se peut que ce soit juste un troupeau, mais si on pouvait trouver un endroit où établir un premier contacte...

Le but dans l'exploration c'est aussi vérifier si tous nos voisins sont hostiles.