Re: [Northrives] L'antre de la guérisseuse

La voix de crécelle de Wergeld avait vaguement interpelé le prétorien, juste assez pour qu’il se décolle de sa vitre et gagne le fauteuil… Un instinct primitif le poussant même à vider son verre, et le remplir à nouveau…
Avant qu’il ne se reperde quelque par dans les tréfonds de ses pensées.
Les excuses du vampire s’imprimèrent dans son cerveau, sans qu’il n’en comprenne l’ombre d’un mot. Pourquoi il s’excusait celui-là ? Qui s’en foutait ? Franchement, s’excuser, c’était s’écraser devant quelqu’un, reconnaitre son autorité, et le fait qu’on lui devait quelque chose. Dans le cas présent, des excuses… Mais ce type, il ne lui devait rien. Pas même des excuses. La situation avait été ce qu’elle avait été, à quoi bon revenir dessus ?
Bref, laissant là ses divagations sur le sujet, il revida son verre, le reremplit.
BOUUUUH !!!!!!!!!

« GIA ! Bordel ! »

Un bon de six mètres de haut plus tard, le cœur ne battant pas d’un pouce plus vite, Ez se retrouvait le nez dans la moquette, à regarder Wergeld par en dessous… Là, il oublia Caesius et autre, marqua une pause.

« T’as de ces narines vu d’ici… Fait peur. »

Sans rire ! Il n’avait jamais fait attention mais…
Stern ! Pauvre demeuré !!
Elle a dit quoi alors ?
Bois un grand verre d’eau de vaisselle, et fous-moi la paix.
T__T

L’échange en resta là, probablement parce que Stern n’eut pas la force de poursuivre, la distance n’aidant pas. Tant mieux, parce qu’Ez n’avait aucune envie de se fatiguer avec lui ! Déjà que…
Bref, le prétorien se redressa, vida encore son verre comme pour se remettre de ses émotions, sans s’excuser ou commenter son brusque sursaut. Il avait tendance à faire tout et n’importe quoi sans raison, il ne cherchait jamais à se justifier… Et ceux qui le connaissaient, à force, avaient l’habitude.

En se relevant, il retourna s’asseoir dans son fauteuil, adossé à un accoudoir, une jambe passée par-dessus l’autre.

« C’est indiscret. »

C’était sorti tout seul… Tendant la main vers une bouteille, il remplit encore son verre, jusqu’au bord, et posa la dite bouteille par terre. C’était même carrément indiscret !! Non mais quand même ! Ils lui en posaient des questions ? Il était du FBI ? A croire que c’était lui le sanctuari…
Un vampire sanctuari, il boufferait tous les autres…

«Je me suis réveillé ici y a deux ans. Et c’est tout. »

L’art de résumer ! En même temps, c’était exactement ça. Il ne savait pas quand il était arrivé, ni comment. Par ailleurs, il s’en foutait. Après, sa façon de dire ça, désintéressé et lointain…

« Enfin y a plus glauque. »

Là-dessus, il posa un regard appuyé sur Elzian… Avant de détourner le regard, et de vider son verre. A ce rythme, dans cinq minutes il serait bon à mettre à la poubelle. Pour peu qu’il finisse ivre, il serait incapable de distinguer sa droite de sa gauche… Et le premier qui ferait un pet de travers, il lui sauterait dessus pour se fritter avec. Primitif comme tout… Enfin, personne n’était parfait !
Et surtout pas moi. Par contre, Eo voudra ma peau.

« Dites donc, ça donne quoi une guérisseuse ivre à votre avis ? »

Idée sournoise…
Et fourbe !

« Aaaaali ? Tu veux pas venir boire un coup ? »

Dit-il innocemment, sans bien sûr penser à la faire boire jusqu’à ce qu’elle soit totalement cuite… Sans rire, ils n’allaient pas passer la soirée à échanger des banalités sur leurs vies respectives ! Enfin pour les autres, c’était peut-être intéressant, mais lui pour sa part, il n’avait rien à dire. Vrai quoi, il n’était ici que depuis deux ans, il n’y avait rien à raconter. La seule chose dont il aurait pu parler, c’était de ses lointains passés… Et ça, il n’en avait pas trop envi.
Ez poursuivit à l’intention d’Elzian, parlant un ton plus bas pour que les filles n’entendent surtout pas.

« Propose-lui un verre, de moi elle va trouver ça louche. »

Non pas qu’il avait déjà essayé…
Mais elle a du flaire !
Et puis, à force, elle le connaissait un peu…

"Non mais je t'en pris, je mange plus de ce pain là, j'ai fais voeux de célibat! Et me regarde pas avec ces yeux j'te jure que c'est vrai! "

Hum... Voeux de célibat, je la sors d'où celle là? Non parce que vraiment... Quoi que, depuis combien de temps je n'ai pas connu la chaleur des bras d'un homme? Question à 100 pims tiens! Bref, assez tergiversez sur le plat de ma vie sentimentale avec moi même.
M'approchant de Lodaël, je prend les morceau de poivrons et de viande et désigne le salon au moment où Ez demande ce que je veux boire. Il semble être revenue sur terre temps mieux, je n'aime pas trop le voir partir dans ces souvenirs qui ne sont sans doute pas idyllique.

"Je suis pas contre une vodka orange, mais surtout pas d'alcool vieux pour moi, je me souviens que trop, enfin... Pas trop mais bon, du résultat du tort boyau de Caël sur mon pauvre organisme!"

Tout en parlant j'ai sortit une poèle, j'y met un peu d'huile et attend que sa chauffe un peu avant d'ajouter la viande et les poivrons.

"Me draguer? Elzian? Je suis pas certaine que ce soit un de ces objectifs, m'enfin bon, je sais pas si je repousserai en tout cas, y a un léger manque de ce côté là si tu vois ce que je veux dire!"

Je réprime un rire, je venais d'ouvrir un placard et me mis à disposer sur un plateau différentes boîtes de gâteau apéro, dis donc, à croire qu'il attendait toujours du monde ce bon vieux Eo!
Puis me dirigeant vers le frigo, j'en sors une bouteille de jus d'orange qui rejoint le plateau.

"Va falloir que tu me dises où je peux te joindre désormais Loda. Je me suis installée ici et j'ai aussi un travaille au sanctuaire des braves. Va falloir qu'on se refasse des virer, n'oublie pas que tu m'as promis un tour des auberges d'Entre Monde quand je viendrai m'y installer!"

Je lui offris un clin d'oeil amusé, avant de l'inviter à rejoindre les hommes qui déblatéraient entre eux. Avant de prendre le plateau, je mis dans la poêle les poivrons et la viande, deux trois coup de cuillère et je couvre le tout, afin de laisser mijoter.
Prenant le plateau, je me dirige avec mon amie vers le salon et le pose sur la table basse, j'offre un sourire à mes convives et secoue la tête:

"Je sais pas si nous devons nous attendre à voir d'autres personnes débarqués... Bref, il est où mon verre? Parce que vraiment, il fait soif hein!"

J'offre un clin d'œil à Ez, la dernière fois qu'il m'a vu boire s'était sous invitation des sanctuari qui voulait fêter mon arrivée à la caserne. Souvenir assez mémorable d'ailleurs, tout comme celui de la Forge tiens... Vraiment, je tiens pas l'alcool pour deux sous moi, mais bon, pas grave... Tant que je me met pas à rouler des pelles à toutes les personnes présente tout va bien...
J'échange un regard avec Lodaël qui fut témoin de ce magnifique exploit de beuverie qui resta dans les anales durant un petit moment brefff...

"Je serai curieuse de savoir comment vous vous êtes tous retrouvé ici en ce bon matin? Je suis si en manque de compagnie qu'Eo a cru que j'allais commencer une dépression nerveuse? Non sans rire, je savais que j'étais une personne exceptionnelle mais de là d'accueillir deux haute personnes en ma demeure...

J'offre un clin d'oeil au beau brun ténébreux et à son comparse prétorien que j'adore mais chut faut pas le lui dire. Je prend place à côté dudit beau brun ténébreux d'ailleurs et tourne les yeux vers lui:

" Les vacances ce passent bien?"

Ben oui, cette histoire avait fais la une des journaux, tout comme la gifle d'Eo d'ailleurs.

"Ez... Les pieds sur la table, t'évite, tes chaussures sont crades! Et sert moi un verre j'ai soif!"

Tournant les yeux vers Elzian, je lui offre un sourire, j'aimerai bien qu'il se détende moi, qu'il prenne du bon temps, qu'il profite quoi... Ici personne ne le jugera pour ce qu'il est. Puis me tournant vers Lodaël je reprend:

"On en a fait des conneries ensemble toute les deux... Ne la mettez jamais seule dans une forêt, elle a le dont systématique de s'y perdre..."

*Vœux de célibat?*

Je jetais un coup d'œil louche à Aliénor, mais je gardais mes taquineries pour plus tard.
La réponse qu'elle enchaîna ensuite à propos de ce qui avait tout l'air d'être une sacré cuite attisa, et je me promis de lui tirer les vers du nez à la première occasion.

"Me draguer? Elzian? Je suis pas certaine que ce soit un de ces objectifs, m'enfin bon, je sais pas si je repousserai en tout cas, y a un léger manque de ce côté là si tu vois ce que je veux dire!"

Je souris. Perso, je le trouvais un peu coincé... Mais bon, nous n'avions pas échangé plus de deux mots, alors c'était pas facile de se faire une opinion non plus.

Ali prépare le plateau apéro, et moi, je n'ai plus qu'à me tourner les pouces. Je lave machinalement le couteau -ça fait combien de temps que je n'ai pas fait ce geste?- avant de le poser. Puis je me lavais les mains rapidement et attrapais une serviette qui passait pour me les essuyer.

"T'inquiètes, je te filerai mon numéro à l'occasion... et de toute manière, comme moi je sais où tu habites, je compte bien respecter ma promesse... y'a plein de beau mecs qui ne demandent qu'à rencontrer une adorable guérisseuse caractérielle..."

Le tout dit sur un ton des plus innocent évidemment. Je lui fis un clin d'œil avant de la suivre au salon, m'emparant au passage de la bouteille de jus d'orange pour que le plateau soit plus facile à transporter. Non pas qu'Ali soit impotente, loin de là, mais ça aurait été bête de renverser le plateau. Je pose la-dite bouteille sur la table basse juste derrière Ali et sans plus de cérémonie, je me pose entre le prétorien et le maître du miroir... Laissant à Ali se placer à côté de Elzian, n'est-ce pas...

Pour une fois, je note que ma guérisseuse préférée se la joue prudente avec un régime jus d'orange... Dommage... j'avais rarement autant rit que la fois où elle s'était saoulée au point de draguer tout ceux qui passaient, moi y compris... J'aurai bien aimé voir ça avec deux personne de la sphère supérieure comme témoins... Ali me jette un regard coupant net mes pensées. Je le lui rendis, amusée de ses souvenirs... D'ailleurs, de quoi se souvenait-elle, elle, à propos de cette soirée?

Comme elle enchaînait des politesses avec les personnalités supérieures, je suivis la conversation d'une oreille. J'avais décidé de ne pas me fixer sur le prétorien. Si il m'avait reconnu, je n'aurai de toute manière surement pas eut droit à une scène de retrouvailles émouvantes. Ce n'était ni son style, ni le mien. J'intervenais au sujet des vacances.

"Ah oui, c'est vrai que c'est le sujet du moment..."

Je tendis la main et me servis moi-même un verre d'alcool -celui que j'avais pris tout spécialement pour Ez- et le goutais prudemment... Ouah, il déchirait en effet... Heureusement qu'il y avait des gâteaux apéro en accompagnement. Je notais que Ali réclamait à boire pour la 3eme fois... décidément, les hommes sont un peu lent à réagir... ou alors ils n'ont pas compris... j'avais eut raison de me servir moi-même. Ali se tourna brusquement vers moi.

"On en a fait des conneries ensemble toute les deux... Ne la mettez jamais seule dans une forêt, elle a le dont systématique de s'y perdre..."

Nan mais, nan mais, nan mais.... Alors ça, c'est un coup bas!

"On en reparlera quand tu te seras paumée dans Northrives, hun?"

En plus, dans la ville, t'as pas la mousse des arbres pour savoir où est le Nord... donc si tu connais, ou si tu as un plan, tu te retrouves, si tu connais pas, ou si tu n'as pas de plan, ben, t'es dans la mouise.

J'embarquais un paquet de biscuit apéro, l'ouvrit et le fit passer à Wergeld pour qu'il le fasse tourner. Puis je le vais mon verre.

"Je propose qu'on trinque à la maison de aliénor, aux vacances de Wergeld et aux chaussures de Ez..."

Avant que les deux filles ne nous rejoignent, j'ai hésité à répondre à Elzian et bien que j'aurais voulu lui dire simplement que j'y étais né, je fus coupé dans mon élan. Elles s'installent, elles ont l'air de bonne humeur, la fête me semble déjà mieux engagée à présent.

-Vu le peu d'apéritif Eö n'a pas dû prévoir plus de monde à cette table... Ou je peux aller chercher d'autres verres.

Le paquet apéro me file sous le nez, je le prends le passe au voisin machinalement. 80cm, la bouteille de Lodaël, 25cm sur la droite le verre propre d'Aliénor. Le verre est rempli de moitié, la bouteille reposée et je tends le bras vers la guérisseuse. Qu'elle picole, ça désinfecte... Il parait. Je souris au rouquin, s'il voulait la faire boire c'est le bon moment d'en profiter.

-C'est facile de se repérer dans Northrives, le courant des canaux vont vers le fleuve et le fleuve va vers le sud, et c'est mieux indiqué que dans une forêt. Magna est pire... Tu es déjà allé à Magna, Aliénor ?

On a inventé un truc génial dans l'antiquité, les panneaux de circulation. Pour quiconque sait lire, ils indiquent le chemin à suivre et à Tern on a même le kilométrage d'affiché ! Ayame serait heureux de voir que j'ai retenu les leçons de conduites même si je ne suis pas encore prêt de tenir un volant (encore s'il faut le démonter ou l'emboiter, ça devrait être assez facile...). Pas le temps de finir ma phrase ils trinquent... Je grimace, les vacances c'est pas franchement ce que je préfère ça signifie jusque que j'ai ordre de ne pas trainer sur K'ouen et que je n'ai pas le droit de partir en chasse sauf demande express de... Et bien d'Ayame.

-Aux chaussures et à Aliénor !

Mon verre tinte et le liquide qu'il contient se balance au fond quand je le lève. J'ai été radin, je n'ai pas trop envie de boire. Je n'ai pas encore tout à fait confiance en ces nombreux inconnus. Ici je ne connais que Ez et Eönwë ne nous gratifie pas de l'honneur de sa présence. C'est qu'il doit avoir un sacré boulot là haut, à fomenter des plans avec Gwendal pour me mettre au placard. Je suis presque sûr que Gwendal a prévu deux ou trois choses à accomplir pendant mon "absence" temporaire. Le genre qui passerait sous les yeux d'Ayame comme une lettre à la poste, et qui sous les miens ne passerait pas. J'avale une gorgée amère et brûlante, elle a le mérite de me ramener sur terre. Là, l'alcool fait déjà effet, je suis distrais, si bien que je quémande le paquet d'apéritifs pour éponger ce qui me tapisse l'estomac.

Spoiler:

(je laisse ce post vide afin de clore le rp qui a été commencé. Je remercie les participants qui n'ont pas eu d'autres choix que de laisser couler en l'absence de réponse de joueur.)

(repère temps, rp ce passant après la visite à K'ouen)

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La Montgolfière m'a conduite directement à l'embarcadère de Northrives. En fait, je ne sais même pas comment j'ai fais pour marcher jusque chez moi après mon arrivée.
Je suis à la fois fatiguée et... En fait je ne saurai dire exactement ce que je ressens. Des douleurs, ça s'est un fait, je les combat depuis que je suis redescendu de mon petit nuage dans les draps de sa chambre, mais il y a aussi autre chose.
Cette partie de moi qui aurai voulu rester là-haut, avec lui, à profiter de l'instant. A profiter une nouvelle fois de ces lèvres, de ces mains sur moi qui m'ont fait me sentir... Simplement bien malgré tout.

Je pousse un soupir et monte les marche qui mène à cette immense maison que je loue à Eönwë, elle est dix fois trop grande pour moi, on pourrait limite y ouvrir une auberge mais... Vu le prix, je vais pas dire grand chose et puis vu le contexte, je ne suis pas certaine qu'Eönwë viennent y vivre de nouveau.
J'arrive à la porte, je me tiens toujours les côtes, je farfouille dans ma sacoche à la recherche de mes clefs que je finis par trouver, j'ouvre enfin la porte et j'entre, avant de la refermer.

Je suis enfin là, rentrée, je pousse un soupir et laisse tombée mon porte document au sol, j'enlève mes chaussures et avec des gestes lents, ma veste qui tombe elle aussi au sol. Je lève un de mes bras, je grimace et dénoue mes cheveux qui tombe en cascade sur mes épaules. Puis, silencieusement, laissant à quelques moments des gémissement s'échapper d'entre mes lèvres, je monte les escaliers avec un but bien précis, m'étendre un peu et attendre que ces fichues douleurs passent.

J'essaie de garder le contrôle, car je sais que si je flanche, c'est l'ensemble des douleurs du coin qui vont me tomber dessus en plus de la mienne qui sera décuplé et merci bien, je ne suis pas certaine de pouvoir géré dans l'état actuel des choses.
J'arrive au premier étage et je me dirige vers ma chambre, je pense même pas à aller prendre un calmant où bien même la crème contre les contusions, comme si au final, je désirai conservé cette douleur, afin de ne pas oublier cet instant passé avec lui...
Je dois être profondément maso... Très certainement que je dois l'être même.

Je me laisse tomber sur le lit où je m'allonge, je ferme les yeux, incapable de réagir plus. Une odeur me monte alors jusqu'au nez, cette odeur si masculine, ce parfum si particulier... Je rouvre les yeux et je relève le col de la chemise sur mes joue, le tissus est doux et... Je sais pas si je vais vouloir lui rendre cette chemise...

Je referme les yeux, me laissant porter au fil de la douleur, la mienne se mélangeant à celle des autres autour de moi, je contrôle à moitié, c'est déjà ça.
Je me laisse porter aussi par ces images qui remonte dans mon esprit...

Moment que je ne suis guère prête d'oublier...

Je m'étais positionner de telle sorte que ma tête reposait sur ces genoux et là, durant ce voyage qui nous menait vers le lieux où l'on pouvait rejoindre la surface, j'avais passé quelques temps à somnoler entre conscience et sommeil. J'étais fatiguée, le pire, c'est que j'ignorai si s'était dû à tout ces évènements, où bien si s'était juste une fatigue physique, qui suivait l'intervention. EN tout cas, je n'avais pas lâché sa main et je la tenais tout en essayant de ne pas lui broyer les os au passage.
C'était étrange, je supportais sa présence alors que dans la chambre, quand Lucas était venu et qu'il s'était approché de moi, la sienne m'avait été comme insupportable. Tout ces gens, ces bruits et tout le reste me donnait envie de fuir, de m'enfermer chez moi et de ne plus en sortir.
J'avais répondu vaguement que ça allait quand il m'avait posé la question et c'est à peine si je réalisa en fait, qu'on me transportais de la voiture à la surface, où une calèche nous attendait. Pour sûr qu'on verrait pas de limousine à Northrives... On se retrouva donc là, tout les deux, en route vers ce qui était mon chez moi.

Ma douleur était endormie, les médicaments et la morphine faisait effet mais comme au préalable, je savais que ce n'était que pour un court instant. Je suis tout à fais consciente que je ne pourrais pas éternellement prendre ces médicaments dans le but de faire taire ce don, où devrai-je dire ce fardeau. En attendant, là, ils endormaient la douleur de mon épaule en plus de celle que je ressentais et qui ne m'appartenait pas. J'étais tout aussi consciente, malgré le fait que j'étais pas en meilleure des formes, que Lawaren avait certes refermé la plaie, mais que pendant quelques jours, je ne pourrait me servir de mon bras, le côté négatif de son pouvoir mais aussi de celui d'Eö.

Je rouvre un peu les yeux, la lumière du soleil me fait du bien, elle me réchauffe alors que j'avais froid jusqu'à présent. Je me sens moins oppressée, même si la peur de recroiser cet homme me tiraille et m'effraie. Il était partit et je ne savais même pas si j'allais pouvoir dire quoi que ce sois pour le confondre...
Essayer de se souvenir, s'était quand même confus et pas évident...

Une chose était certaine, c'est que la présence de Dolhan à mes côtés m’apaisait sans que je m'explique réellement le pourquoi du comment. J'avais pris conscience de ces gestes, mais je n'avais rien dis, rien fais. Pourquoi? Parce que simplement que de me sentir entourée d'une certaine tendresse me faisait défaut. Bien-sur, il y a Eö, mais c'est différent et là j'avoue que... Cela me fait du bien.
Je suis pas stupide, je suis bien consciente que ce ne sont pas des gestes qu'on aurait en étant de simple amis et surtout, une chose très importante, c'est que je ne laisserai pas n'importe qui le faire...
De part sa présence, de part sa façon d'être, je me suis un peu attachée à lui. Il n'est jamais très loin et je sais que je peux compter sur lui et ça, pour moi, c'est énorme.

Sa main toujours dans la mienne, je rouvre les yeux que j'avais clos, essayant de remettre mes pensées au clair. Je me redresse un peu, essayant de garder ce contact avec lui et de ce fait je place ma tête contre son torse en faisant attention à mon bras et mon épaule.

"Je reconnais un peu l'endroit, on est pas loin."

Ma voix était toute calme, pourtant la peur que je pouvais ressentir était encore très encrée en moi. Difficile de pas oublier ce qui s'est passée puis... Puis de le comprendre aussi... Dans un léger mouvement, mais sans me décoller, il allait finir par me trouver collante, je prend mon sac à main et grimaçant un peu, car mon épaule me tire, je l'ouvre et farfouille dedans.
Le sac à main d'une femme est une véritable mine de trésor, ça s'est peu dire. Je trouve enfin mon trousseau et reprend ma position.

"Tu me le dis si je suis trop collante hein, mais là, ta présence m’apaise."

C'est pas extraordinaire mais voilà...

Première fois que je me balade en calèche. C'est tout de même un peu moins confortable, surtout qu'en roulant sur les voies pavées, ça secoue beaucoup et je la serrais alors un peu plus contre moi pour essayer de faire en sorte qu'elle ne gigote pas trop.

J'observais les environs et oui, je reconnaissais le chemin qui menait à cette maison qui avait appartenu à Maître Eönwe autrefois.

«Oui, je reconnais aussi.»

Je baissais le regard vers elle en souriant «Oui, je sais où tu habites, mais promis, je ne suis jamais venu t'espionner. Je me disais juste que ça pouvait être utile d'au moins savoir où tu habites, pour... et bien...»

Je détournais alors le regard pour admirer un peu les belles rues pavées et fleuries de Northrives, mais au final, j'étais surtout en train de regarder dans le vide «Je me disais que si un jour tu avais un souci et que je devais venir te retrouver chez toi, il valait mieux que je sache déjà où c'était...»

Puis je la regardais d'un air un peu triste. Au final, c'est ce qu'il s'était passé, elle a eu un souci, mais pas chez elle. Pire encore, sur notre lieu de travail. Toujours est-il que nous étions enfin arrivés, et je la voyais fouiller dans son sac où il y avait une quantité non négligeable d'affaires. J'aurais pu l'aider un peu, car j'aurais pu détecter ses clés là dedans sans trop de problème, peut être qu'un jour je lui montrerai, ça pourrait la faire rire. En tout cas, je la laisse prendre les clés avant de descendre de la calèche

«Attends une seconde, ne bouge pas, d'accord?»

Je prenais juste ses clés et la valise pour me diriger vers l'entrée et ouvrir la porte afin de laisser la valise dans l'entrée, puis je revenais pour la prendre dans mes bras à nouveau afin de la guider à l'intérieur. Je remerciais le cocher avant d'entrer dans la demeure de la guérisseuse, refermant la porte derrière moi d'un léger coup de pied

«Tu ne me colles pas, c'est moi qui reste près de toi. C'est plutôt moi qui devrait te poser la question... je ne t'ai pas vraiment lâchée depuis que tu es réveillée...»

Je me retrouvais dans le salon, mais je ne savais pas si elle voulait rester là ou si je devais aller l'allonger dans sa chambre. Mais je craignais qu'elle ne croit.. autre chose. Aussi, je me tournais vers elle, sans trop savoir comment poser la question

«Hum... écoute... ne va pas croire que j'ai de mauvaises idées en tête, mais Lucas m'a demandé de te remettre ta perfusion une fois que tu serais ici, alors... est-ce qu'il vaut mieux que je t'installe dans un fauteuil ou dans un lit?»

Au moins c'est dit maintenant, et pitié, faites que je n'ai pas rougi comme un con... ah ben si...

Je hausse un sourcil alors que je suis toujours dans ces bras. Parfois, il a des réactions étrange, vraiment. J'avoue ne pas savoir comment interpréter cette timidité où cette gêne qui semble parfois être trop présente. Pourtant ça accentue la sincérité de ces gestes.
Il rougit, c'est pas la première fois et là, je dois encore admettre que ça me fais quelque chose. Cet homme est différent de tout ceux que j'ai pu rencontré jusqu'à présent et ...
Et je sais pas en fait. Poussant un léger soupir, je lui indique du menton l'escalier et reprend:

"Ma chambre est au premier et ne t'inquiète pas de ce que je pourrai interprété où pas. Tu es pire que moi, tu te pose trop de question."

Oui, comme moi, à toujours ce demandé si c'est bien où mal, si ça va être interprété où pas... Alors que là, si il m'avait conduit direct au premier, ça m'aurait pas surprise, vu qu'il a des ordres de Lucas et que je sais pertinemment qu'il va les exécuter à la lettre.
Il est déjà venu ici, au cas où... Et bien c'est qu'il prend son travail très à coeur ma parole... Pourtant ça... Je ferme quelques minutes les yeux, oui, ça n'a rien empêché pourtant...
Si mes souvenirs sont bon, il n'a pas été engagé uniquement que pour moi non... Il est vigile du service des urgences avant tout, peut être devrai-je le lui rappeler?
Il monte les escaliers, je suis toujours dans ces bras, je vais finir par y prendre goût en fait... C'est agréable quand on s'occupe de soit, et puis surtout, maintenant que je suis là je me sens mieux, je me sens chez moi, abris éphémère contre le reste du monde...

Une fois au premier, je lui indique où est ma chambre et quelque chose me vient subitement à l'esprit:

"Hum... Si c'est pas rangé t'étonne pas hein... Parce que bon, j'avoue que ces derniers temps, j'ai plus disons dormis au Sanctu que chez moi et je sais plus comment j'ai laissé ma chambre du coup..."

Pour le coup, je rougis d'embarras, je suis légèrement gênée pour le coup, je pousse un soupir et pose ma tête contre son épaule. Pourquoi je me sens si bien contre lui? Pourquoi j'ai la sensation qu'avec lui, rien ne m'arrivera? J'en sais rien, c'est bizarre, c'est différent de ce que j'ai pu ressentir avant.

"Moi, ça me dérange pas, je t'aurai déjà repoussé si tu me gênai, mais je m'explique pas, je me sens bien, et surtout je me sens en sécurité..."

Et c'est ce dont j'avais besoin, parce que ce que je venait de vivre m'avait bousculé et chamboulé et sans trop le vouloir je dis:

"Je ne veux plus sortir d'ici..."

Je me pose trop de questions, je me pose trop de questions... elle en a de bonnes. Elle n'a pas oublié que je ne suis qu'un vigile et elle «un peu» la Directrice d'un établissement important comme le Sanctuaire des Braves? C'est pas comme si sa réputation avait une certaine importance, non?

Enfin bon, je regarde la valise, et je me baisse en pliant bien les genoux pour m'en saisir de la main sous ses jambes en espérant qu'elle ne la dérangera pas trop. Je grimace en me relevant car la poignée me cisaille les doigts, mais tant pis, ça ne va pas me prendre trois ans pour gagner sa chambre - bon sang que cette phrase résonne bizarrement dans ma tête.

«T'inquiètes pas pour le bazar... je me doute qu'avec tes obligations, tu ne peux pas vraiment passer ta vie à entretenir une maison de cette taille!»

Je ne peux pas ouvrir la porte, aussi elle doit malheureusement le faire, et effectivement, ce n'est pas très bien rangé, mais c'est pas le bordel non plus. Juste quelques vêtements sur une chaise, le lit n'est pas fait, l'armoire est ouverte. Je contourne de manière à me mettre du côté où elle pourra se glisser dans les draps... mon dieu que je me sens con. Je suis là, dans sa chambre, à la glisser dans son lit. Je crois que je suis encore rouge... je récupère la valise et la pose sur le côté, après lui avoir enlevé ses chaussures et le manteau que Lucas avait posé sur ses épaules, je fais en sorte qu'elle soit bien installée. Je prends les coussins pour les caler derrière elle, ne sachant pas trop si elle veut être allongée ou assise.

Puis j'ouvre la valise, il y a plusieurs poches de sang et des sangles pour les accrocher à la tête de lit, aussi je commence à suivre les instructions de la jeune femme, prenant tel tuyau pour l'accrocher de telle manière à la poche... jusqu'à ce que j'arrive au moment fatidique où je dois lui faire la perfusion...

«C'est une blague?» ah non... il lui a laissé en fait le truc dans le bras... j'avais pas vu car il a mis un gros pansement par-dessus pour ne pas qu'elle s'accroche... il a vraiment pensé à tout et je souffle de soulagement alors que j'ai presque l'impression qu'elle se moque de moi en ayant vu ma tête «Désolé! Petit moment de panique, j'ai cru que j'allais devoir te piquer...»

Non, je n'en aurais vraiment pas été capable. Heureusement que je suis assez habile de mes mains, car au bout d'une bonne dizaine de minutes, tout est en place... je sais pas si un vrai guérisseur aurait mis moins de temps, mais c'est pas trop mal quand même. Maintenant la question... je fais quoi?

Elle dit qu'elle ne veut plus sortir d'ici, je commence à le diriger vers la chaise, je voulais m'assoir dessus, mais j'ai le malheur d'apercevoir un soutien-gorge... Bon non, on ne va pas toucher à ses fringues, je soupire un peu et finalement je reviens vers elle et m'assoit simplement à côté d'elle. J'aurais pu m'allonger encore à côté d'elle, mais là je ne suis pas à l'hôpital, je suis chez elle, pas pareil. Et puis faudrait que je retire mes chaussures aussi.

Je reste là un moment, les coudes posés sur mes genoux à regarder un point droit devant moi... réfléchissant à la situation dans laquelle je me trouve. Je ne suis qu'un idiot, je ne peux plus vraiment me mentir, et je vois bien qu'elle me plait un peu trop... beaucoup trop. Je ramène ma main sur mon visage, me souvenant d'un truc que j'ai lu dans un bouquin... «Au rayon romanesque des amours impossibles, il n'y a pas trente-six solutions, il y en a mille.» (Camille Laurens, Extrait de L'Avenir). Et moi j'arrive même pas à en trouver une? Connerie...

Je finis par la regarder en souriant d'un air un peu embarrassé, après tout, je suis là pour elle pour le moment. Hors de question de la laisser seule, je suppose qu'une fois que Maitre Eönwe saura qu'elle est là, il viendra de lui-même ou enverra quelqu'un pour rester avec elle? Je doute qu'il accepte que je reste là éternellement après tout, je suis quand même payé pour veiller à la sécurité du Sanctuaire. Même si j'avais le sentiment qu'à plusieurs reprises il m'envoyait la veiller elle aussi... ou alors je me faisais des idées parce qu'au fond je voulais veiller sur elle? Probable aussi.

«Est-ce que ça va? Tu veux peut être que je t'apporte quelque chose? Un verre d'eau? J'arriverai bien à trouver la cuisine... mais je te préviens, je ne suis pas un cordon bleu, surtout que moi à mon appartement, j'ai une petite kitchenette avec la technologie de Tern alors j'ai plus l'habitude des surgelés...»

Je me sens un peu con - pour pas changer - mais bon voilà, on peut pas vraiment dire que j'ai eu l'éducation qui a fait que j'ai pu apprendre à faire la cuisine... j'avoue que là sur le coup, je regrette mais bon... j'espère que je pourrai lui faire un petit quelque chose car il faudra bien qu'elle mange. Ou alors, mon remplaçant arrivera plus tôt que prévu et pourra lui faire tout ce dont elle aura envie... en attendant, j'ai juste posé ma main près de sa hanche pour le cas où elle veuille s'en saisir encore... j'ai eu le sentiment qu'elle voulait quand même que je reste près d'elle, non?