Re: [Northrives] L'antre de la guérisseuse

Et je ne peux m'empêcher d'éclater de rire! La situation est vraiment trop... Non là vraiment j'avoue que je ne peux pas faire autrement parce que...
Rhaaaa mais c'est qu'il serait... Non rectification, il est vraiment craquant quand il... Oula... J'ai pensé craquant?! Pour le coup, le rire passé, je me pris à rougir aussi... Et je secoue la tête comme pour chasser tout ça, non mais vraiment y a pas idée de penser à des choses pareil alors que...
Alors que quoi? Oui je le trouvait charmant, oui je le trouvais mignon, il était serviable et attentionné et puis gentil et... Et surtout il était là pour moi... Il était venu me chercher, il m'avait soutenu, il m'avait pas abandonné et donc oui... Il était juste là, comme il me l'avait promit, une présence qui me rassurait malgré la situation.
Quand il s'assoit à côté de moi, je sens sa présence apaisante et je me mord la lèvre avant d'avoir un geste et de poser ma tête sur son épaule, tout en prenant dans mes mains une des siennes.

"J'ai rien besoin, merci. Tu es là et ça suffis pour l'instant."

Oui ça suffisait. Puis de toute façon j'avais pas faim. Rien que de penser à une quelconque nourriture ça me donnait envie de vomir. Je pousse un soupir et secoue la tête avant de fermer les yeux.

"Reste juste là, j'ai rien besoin d'autre."

Que d'être rassurée, que d'être apaisée, parce que là elle n'était plus sûr de rien... Les yeux clos, elle se crispa légèrement, les images de cet après-midi lui revenant en mémoire. Qu'avait-elle fait pour mériter ça? Qui pouvait lui en vouloir et surtout... Il était partit donc il serait capable de la retrouver et peut être de recommencer... Le bruit de l'arme, l'impact et la douleur, ces images qu'elle avait vu défilé et... Cette silhouette qu'elle n'oublierait jamais...
Dans un réflexe elle leva la main et la posa sur son épaule blessée et elle serra le tissus de son haut. Elle n'était pas prête d'oublier cette sensation, cette douleur et de nouveau elle frissonna alors que les larmes s'accumulait dans ces yeux clos.

"Me faire passer un message... Il voulait me faire passer un message..."

Elle avait souffler ces mots, murmurer même.

Spoiler:

Que je reste là et rien d'autre... ça encore, c'était assez évident et je n'avais pas trop l'intention de m'en aller, sauf sous ordre direct de sa part ou de Maître Eönwe... elle avait saisit ma main et je lui souriais alors, remarquant qu'elle commençait à s'assoupir, une main sur son épaule blessée. Je la regardais doucement, pensant qu'elle allait s'endormir pour de bon, je me disais que c'était une bonne chose, ça voudrait dire qu'en effet, elle se sentait en sécurité.

Cependant, je fronçais les sourcils en constatant qu'elle se mettait à pleurer, et instinctivement je m'étais alors levé, lâchant sa main le temps de contourner le lit pour me mettre du côté opposé à la perfusion, m'asseyant sur le lit avant de rapidement retirer mes chaussures alors qu'elle murmurait quelque chose en rapport avec un message. Le bruit sourd de mes bottes sur le sol de sa chambre résonna assez fort pendant que je grimpais carrément sur le lit pour m'approcher d'elle, passant mon bras autour de ses épaules pour la serrer de nouveau contre moi - tant pis pour les convenances, là j'ai pas trop le temps de réfléchir

«Hey... calme toi... je suis là... qu'est-ce qu'il se passe? Pourquoi tu parles de message?» je n'avais pas entendu l'ensemble de ses mots, seulement celui-ci et je venais alors la blottir un peu plus contre moi dans un geste qui se voulait rassurant. Je n'aimais pas la voir pleurer, je sentais ses larmes humidifier un peu mon t-shirt, mais je m'en fichais un peu, je voulais plutôt qu'elles cessent de couler de ses yeux...

«Calme toi, essaie de te reposer un peu, je te promets que je ne partirai pas tant que tu ne me le demanderas pas, d'accord?» je doute que Maître Eönwe m'ordonne de partir si elle lui demande que je reste, il a beau être Maître du miroir, j'ai le sentiment qu'il ne peut pas refuser grand chose à la belle, sauf si vraiment elle agit dans un sens où elle en viendrait à se faire du mal elle-même. Bon, je regarde la situation, je suis maintenant sur son lit - super - et elle est de nouveau dans mes bras - super (bis) - là si quelqu'un débarque, je suis cuit... tant pis, pour le moment, je ne dois pas penser à moi, ni à mon boulot. J'espère pas me faire virer pour ça non plus, et si ça doit être le cas, tant pis, au moins je ne m'en voudrais plus d'être là pour elle uniquement en temps qu'ami. Mon rythme cardiaque s'emballe un peu malgré tout, probablement la gêne de la situation ou simplement du fait qu'elle soit de nouveau si proche alors que nous sommes vraiment que tous les deux cette fois... pas d'infirmière, pas de bruit dans les couloirs... mon esprit vagabonde un peu mais je parviens à me contenir tout de même... je suis là pour elle et rien d'autre.

Je la berce doucement, faisant attention à son épaule, mais j'ai rapidement récupéré sa main libre pour la serrer délicatement dans la mienne, la tentation d'enlacer mes doigts avec les siens est assez grande, mais je me retiens, me contentant de caresser le dos de sa main avec attention afin de la rassurer. Je me surprends à nouveau à caler mon nez dans ses cheveux - décidément quel parfum - et prendre une profonde inspiration afin de ma calmer un peu... je n'aime pas la savoir triste et il ne me tarde qu'une seule chose, qu'elle se calme

«Est-ce que tu veux en parler? Me raconter un peu? Peut être que ça te fera du bien? Si tu ne veux pas, je comprendrai ne t'inquiète pas... tu peux essayer de dormir un peu si tu te sens fatiguée...»

Quoi qu'il arrive, je reste là... c'est promis...

Dormir, pas certain qu'elle y parvienne. Fatiguée oui elle l'était mais cette peur qui la tiraillait n'était pas prête de s'en aller. Elle revoyait tout encore et encore et dès qu'elle fermait les yeux, c'était pour voir cette silhouette, voir l'arme pointer face a elle et de nouveau revivre cette scène encore et encore, celle où le coup de feu partir.
Avoir la sensation que sa vie défile devant ces yeux, ressentir une telle douleur qu'on pense ne pas pouvoir y survivre, y résister... Ces sensations étaient encore ancrés en elle, et quoi qu'elle puisse en dire, elle ne s'en sortirait pas sans trace cette fois...
La, caler contre lui, la tête sur son torse, écoutant un rythme qu'elle commençait à bien connaitre, elle se laissa faire, elle se laissa câliner. Qu'allait en penser Wergeld? Et Ez? Eö elle savait déjà, il allait surement débarquer d'ici peu avec un armada de garde du corps trié sur le volet et sortit tout droit de sa garde personnelle de maître... Elle imaginait déjà son regard, ces mots, son inquiétude, tout comme celle de Wergeld serait présente mais sans réellement être vu aux yeux des autres.
Pourquoi elle? Et qui? Qu'avait-elle fait? Elle n'était qu'une vulgaire guérisseuse, directrice sans bien le vouloir d'un établissement de guérison, elle ne ce connaissait pas d'ennemis potentiel, si ce n'est l'amant éventuel de Wergeld qui aurait décidé de ce venger de leur nuit mais là... Elle n'était certaine de rien puis pas certaine non plus qu'il aurait amené une autre personne à faire le boulot à sa place...
Elle se laissa faire, elle écouta cette voix qui essayait de la calmer, de l'apaiser sauf que s'était loin, très loin d'être gagner.
Et cette peur qui nouait ces entrailles, la peur de sortir d'ici et de se retrouver face à face avec cette personne, peur de de nouveau faire face au calibre de son arme et cette fois, d'y passer...

"Je prenais juste l'air, comme d'habitude. Je ne l'ai pas entendu venir, tout c'est passé si vite. J'ai essayé de lui tenir tête mais je..."

Mais elle avait céder, la peur l'avait emporté sur toute trace de fierté éventuelle. Elle ne se souvenait peut être pas de grand chose, mais de sa voix ça... Cette voix elle n'était pas prête de l'oublier.

"Il avait une voix... Une voix que je reconnaîtrai entre mille..."

Elle tourna l'une de ces mains et ces doigts vinrent d'eux même s'enrouler autour de ceux de Dolhan, même si sa main était plus grande que la sienne. Cette présence lui faisait du bien et ça, elle lui en était reconnaissante.

"Si je ferme les yeux, je le revois..."

Je continuais de la bercer doucement, elle vint chercher mes doigts et je me laissais faire, je sais bien que je risque gros, que je vais me faire étriper par Maître Eönwe s'il vient à apprendre que j'ai été aussi proche d'elle. Je suppose qu'il ne s'attendait pas vraiment à ça en me confiant de temps en temps sa protection... je ferme les yeux en écoutant ce qu'elle me dit, sa voix... de ce que je sais, l'homme portait un masque, par conséquent, sa voix avait forcément été étouffée, et si elle devait se retrouver face à lui, à moins qu'il ait un accent clairement reconnaissable... je crains qu'elle ne puisse jamais identifier son agresseur.

Mon pouce vient caresser doucement sa main alors que mes yeux se perdent dans le vide. Alors qu'elle ne voit que lui lorsqu'elle ferme les yeux, moi je ne vois qu'elle. Je sais qu'il va lui falloir bien du temps pour se remettre d'un tel traumatisme, d'autant qu'elle a été meurtrie dans sa chair et son esprit.

«Je suis tellement désolé de ne pas être arrivé à temps...»

Quelques minutes, seulement quelques minutes plus tôt et j'aurais pu intervenir avant qu'il ne lui tire dessus... pourquoi en être arrivé là? Il voulait lui transmettre un message, et je pense qu'il ne voulait vraiment pas la tuer, seulement il ne s'était pas suffisamment renseigné sur les antécédents de sa cible, ignorant à quel point elle pouvait souffrir, même d'un mal qui n'était pas mortel. J'embrassais à nouveau ses cheveux, quitte à être viré et trucidé, autant être le plus présent possible pour elle.

Je me dis qu'elle a besoin de se changer les idées, aussi je fouille un peu dans ma mémoire et souris doucement

«Il faut que tu essaies de penser à autre chose... tu sais ce que j'ai vu hier? Un écureuil qui coursait un chat! Je t'assure! Je ne sais pas ce que le félin a fait, mais l'écureuil s'est mis à lui courir après, et au moment où le chat a essayé de se réfugier dans un arbre, et bien l'écureuil l'a encore suivi! Je ne sais même pas s'il a réussi à lui échapper car ils sont partis à toute vitesse...»

J'essayais de la faire un peu rire, même si je sais bien qu'elle ne va pas pouvoir dans son état, mais j'aimerais qu'elle cesse d'avoir cette image dans la tête, peut être que celle d'un chat terrorisé par un rongeur serait mieux? Je continuais de caresser doucement sa main, pourquoi une telle chose a pu arriver à une femme comme elle? C'est une femme adorable, intelligente qui passe son temps à aider son prochain... aurait-elle soigné la personne qu'il ne fallait pas? Ou alors il y avait eu un décès et un proche avait supposé que c'était de sa faute? Je n'avais aucune réponse, et j'espérais que les Maîtres se chargeraient rapidement de lancer un avis de recherche sur ce type et sur celui qui l'a envoyé... oh oui, j'espère...

Elle ne rétorqua rien, elle resta là, silencieuse à l'écouter parler de cet écureuil. Dire qu'elle s'en fichait était peut être exagéré. Elle était consciente des efforts qu'il faisait pour essayer de lui faire oublier, mais... Mais oublier n'allait pas être si simple pour la guérisseuse.
Elle ferma les yeux et calqua sa respiration sur les battements du coeur de Dolhan. Elle avait beau y penser, elle ne comprenait pas. Depuis qu'elle était arrivée à Entre Monde, au sein même de la ville, il lui en était arrivée des choses... Ces différentes rencontres, les évènements auxquels elle avait, parfois malgré elle, participé, ce qu'elle avait pu apprendre au sujet de son père et de ces frères...
Jamais elle n'avait autant flirté avec le danger que depuis qu'elle était ici... Jamais non plus son pouvoir n'avait été mis autant à l'épreuve, l’épuisant, la menant au porte de la mort.
Oui elle se sentait vulnérable, oui elle ne se sentait pas bien, mais à qui pouvait-elle bien en parler? A Eönwë? Pas certain qu'il comprenne, il voyait en elle le reflet d'une fille, de cette fille qu'il aurait dû avoir. Elle était attaché à lui, c'était indéniable, mais certaines choses sont toujours difficile a expliqué à ces proches...
A Wergeld? Leur relation était pas si facile alors lui confier ces états d'âmes...
Pourtant elle savait qu'ils seraient là, qu'ils répondraient présent... Mais elle ne désirait pas les déranger dans leurs quotidiens...
Peut être aurait-elle dû?
Aliénor n'était pas bête, elle avait parfaitement compris qu'il y avait un problème avec elle... Avec ce don... Quand elle avait repris ces activités après son hospitalisation, elle n'aurait su dire, mais elle se sentait différente. Plus facilement fatiguée, était-ce juste dû à l'ensemble des évènements où bien était-ce simplement son corps qui lui faisait comprendre qu'elle atteignait ces limites?
Elle avait fait des efforts, elle travaillait moins, déléguait aussi, beaucoup plus qu'avant. Elle se concevrait toujours trois après-midi pour faire ce qu'elle savait le mieux faire, soit guérir et soigné...
Et puis...
Et puis il y avait eu cet évènement... Cet homme où cette personne qui l'avait menacé, là, aux Fumreoles près de cet établissement où elle se sentait en sécurité, cette arme dans le creux de son dos, cette voix, ces ordres et toujours cette arme plantée là, menaçante.
Sans s'en rendre compte, elle sera plus fortement la main de Dolhan et rouvrit les yeux brusquement, les images lui revenant nette et limpides dans sa mémoire.

Le bruit du coup de feu qui partait... La douleur ressentie... Elle grimaça et leva sa main libre vers son épaule où elle la posa sur le bandage qui avait été fait pour protéger la légère plaie qui restait encore. Lawaren faisait certes des miracles, mais pas au même niveau qu'Eönwë...

"Tu es arrivée à temps puisque je ne suis pas morte."

Sa voix avait été murmure quand elle avait prononcé ces mots. Oui elle était pas morte et... Heureusement. Seulement elle allait devoir vivre avec ça, avec cette image tout en sachant que la personne responsable de cela n'avait pas été arrêtée.

"Eönwë a été prévenu? Et Wergeld? Il ne faut pas qu'ils sachent... Je veux pas qu'ils s'inquiètent..."

Pour le coup, elle trouva sa répartie ridicule, sachant que Lucas et Eö étaient proche...

Évidemment que ma blague est tombée à l'eau... enfin bon au moins j'aurais essayé. Pour le moment elle a besoin de repos, je jette un regard sur sa perfusion, je suppose qu'elle sera capable de me dire si elle a besoin de quelque chose de toute manière.

Elle manifesta alors qu'elle ne voulait pas que Eönwë et Wergeld soient au courant, si je peux comprendre pour le Maître de K'an - bien qu'il est peu probable qu'il ne l'apprenne pas - je ne suis pas sur de comprendre pour K'ouen. Il me semble qu'ils sont amis, en effet puisqu'il s'est précipité dans sa chambre lorsqu'elle avait sombré dans le coma, mais il y avait Ken et l'ancien Maître de Kien aussi il me semble à l'époque et pourtant elle n'a prononcé que son nom à lui. Une pointe de jalousie me titille la gorge, mais de toute manière, qu'est-ce que je peux y faire? Il n'y a rien entre elle et moi, je ne suis même pas sur que l'on puisse être qualifiés d'amis. On se connait depuis peu et.. elle me fait confiance, mais de là à dire qu'il y a une relation entre nous, qu'elle soit amicale ou autre, je ne peux pas dire.

Je baisse les yeux d'un air légèrement triste

«Je doute que l'on puisse cacher une telle chose à Maître Eönwë, malheureusement. Pour Maître Ulsarys en revanche... enfin en temps que Maître de K'ouen je suppose que c'est le genre de nouvelle qui percera forcément jusqu'à lui malheureusement..»

Je n'en ai pas vraiment de garantie mais tout de même, surtout s'ils sont amis... ou plus... il est peu probable qu'il ne l'apprenne pas. Il va peut être même se pointer chez elle, dans cette chambre et me foutre dehors en pensant que je veux abuser de la situation. Sans trop savoir pourquoi, je desserre mon étreinte, m'appuyant d'avantage sur le dossier du lit en prenant une profonde inspiration, et mon pouce cesse de caresser sa main. Oui... je suis jaloux. Et ça me fait chier. Pourquoi je ne peux pas simplement profiter de ce que j'ai là? Je ferme un peu les yeux avant de me ressaisir, il ne s'agit pas de moi, il n'y a qu'elle pour l'instant, c'est elle qui a été enlevée, agressée, blessée... Je me redresse alors, prenant sur moi pour la serrer à nouveau contre moi, tant pis pour ce qui arrivera plus tard.

«Pourquoi ne veux-tu pas qu'ils le sachent? S'ils sont.. s'ils te sont proches, il est normal qu'ils s'inquiètent pour toi, non? Peut être pourraient-ils mieux te soutenir que moi après tout?» je me rendais compte alors qu'elle pouvait penser que ça m'ennuyait d'être ici «Pas que ça m'ennuie d'être là... je dis ça pour toi. Ils... ils te connaissent mieux et sauront surement ce qui est mieux pour toi... moi je suis.. enfin... bon.»

Dolhan, ta gueule. Elle a dit qu'elle était bien en ta présence, c'est déjà pas mal non? Pas la peine qu'elle se prenne la tête à devoir te rassurer aussi... mais peut être qu'au fond j'aurais besoin d'être rassuré également, je me dis que peut être la faire parler de tout et de rien l'aidera à aller mieux, mais j'ai peur que lui mettre des soucis supplémentaires ne fasse qu'aggraver son état. Je suis vraiment trop con... elle qui est toujours là pour s'occuper des autres, je suis incapable de vraiment m'occuper d'elle.. je pousse un léger soupir en recommençant doucement à caresser sa main du bout des doigts... dans quelle situation je me suis embarqué moi?

"Dolhan, je t'en pris arrête..."

Elle avait sans mal deviné les penser au travers ces derniers mots bafouillés, parce qu'elle commençait à le connaitre. Elle savait très bien qu'il se dévalorisait, qu'il ne se sentait pas digne d'elle alors que c'était totalement faux...
Poussant un soupir, la jeune femme se détacha de lui et au passage, elle rompit le contact de leur main. Tout en prenant garde à sa perfusion, elle plaça le petit tuyau de tel sorte qu'il ne la gêne plus et fit face à celui qui lui avait sauvé la vie en la retrouvant. Elle ne savait pas comment il avait fait mais il l'avait retrouvé et... Bref, elle leva ces mains un peu tremblante et les déposa avec douceur sur les joues de l'elfe tout en plongeant son regard dans le siens.

"Arrête de croire que tu vaut moins qu'eux, parce que c'est faux. Tu es le seul à t'être inquiété au point de me chercher, c'est toi qui m'a trouvé. Tu es là, toujours, jamais loin. Crois tu donc que ça n'a pas de valeur à mes yeux? Arrête de penser que tu vaut moins qu'eux..."

Elle vit qu'il allait dire quelque chose et elle plaça un doigt sur ces lèvres avec une certaine douceur.

"Je veux pas qu'ils s'inquiètent, je veux pas voir Wergeld partir à la recherche de cette personne au risque d'y perdre encore des plumes, je ne veux pas qu'Eö imagine qu'il a faillit me perdre comme il a perdu son épouse et ces fils il y a un an. Je suis là, j'suis en vie..."

Même si elle était morte de trouille, même si elle avait peur de se retrouver dehors et face à cette personne. Elle appréciait énormément Dolhan et elle espérait que ce soit réciproque. Mais elle voulait aussi qu'il comprenne qu'il était là, que pour elle s'était le plus important, qu'elle lui avait accordé cette place près d'elle et que rare était les personnes à prétendre pouvoir la connaitre ainsi et la voir aussi vulnérable.

"Je ne laisse pas facilement les gens m'approcher Dolhan, parce que perdre ceux que j'aime m'a trop coûté par le passé. Mais je sais reconnaître ceux qui en valent la peine..."

Elle hésita quelques instants... Elle ne savait pas réellement comment disons... Interprété leur relation, comment analysé ce qu'elle ressentait pour lui. C'était différent qu'une simple amitié, quand il était là, elle se sentait en sécurité, comme jamais elle n'avait pu le ressentir avec personne jusqu'à présent. Elle hésita quelques instants et malgré cette peur qui la tiraillait par rapport à ce qui s'était passé, elle osa s'approcher un peu plus de son visage et déposa un léger baiser à la commissure de ces lèvres.
Elle ferma brièvement les yeux, avant de se reculer et de reprendre:

"Tu vaut beaucoup plus que ce que tu peux penser Dolhan. Merci d'être là..."

Spoiler:

Je vaux beaucoup plus que ce que je pense... elle en a de bonnes... mais lorsqu'elle se penche vers moi pour m'embrasser, j'avoue que mon coeur a raté un battement, mais ses lèvres n'ont fait qu'effleurer la commissures des miennes et je respire un peu... même si j'avoue que j'espérais plus, mais il ne faut pas confondre rêve et utopie, déjà un rêve c'est pas trop mal non?

Je repense à ce qu'elle a dit, que je suis le seul à m'être inquiété... mais je suis aussi celui qui était chargé de garder un oeil sur elle, Maître Eönwë me faisait confiance là dessus et n'avait donc pas à s'inquiéter qu'elle ne soit pas à un endroit précis, quant à Maître Ulsarys, il n'était même pas sur les lieux alors comment...

Peu importe, je soupirais doucement et plongeait mes yeux de boue dans ses prunelles d'améthyste. Qu'est-ce que j'aime ses yeux, on dirait un océan au coucher du soleil

"Je suis désolé. Mais.. reconnais que la concurrence est rude. Tu es toujours entourée de grands médecins, chirurgiens, des Maîtres de miroir ou Prétorien... tu n'as pas idée, lorsque tu as été blessée du nombre de personnalités que tu as rameutées dans ta chambre pour s'assurer que tu allais t'en sortir. Je... je sais que tu n'es pas du genre à juger quelqu'un sur sa condition financière ou politique mais..."

Est-ce que c'est vraiment le moment de dire des choses pareilles? Elle doit être un peu sous l'influence des médicaments en prime, s'il le faut, elle ne pense pas vraiment ce qu'elle vient de dire. Autant la rassurer un peu

"Mais bon, je suis... rassuré de savoir que j'ai un peu de valeur... pour toi..."

Aie! Un peu trop direct. Tant pis, avec un peu de chance elle ne s'en souviendra pas... j'embrasse simplement son front, encore un peu chaud par une légère fièvre et je ferme les yeux. Elle ne se rend probablement pas compte à quel point ça compte pour moi ce qu'elle vient de dire, ça me rassure de savoir que je ne suis pas qu'un simple garde du corps, malgré tout j'ai du mal à m'y faire. Après tout, chaque fois que nous nous sommes vraiment retrouvés seuls, elle était sous traitement, et j'en viens à me demander si ça ne lui embrouille pas un peu l'esprit. Je vais devoir rester prudent.

Je la laisse poser de nouveau sa tête sur mon torse, j'ai l'impression que je pourrais rester ainsi pour l'éternité - ok faudra bien que je mange à un moment ou un autre, mais pour le moment je suis bien - et je me dis qu'il faudrait peut être qu'elle dorme un peu.

"Essaie de te reposer. Tu es là pour ça. Je t'ai promis que je resterai là aussi longtemps que tu voudras de moi à tes côtés... et je tiendrai toujours cette promesse"

Ah ben ça..faut dire que je suis personnellement impliqué maintenant! Je m'attache à elle comme si elle tissait elle-même ce fil invisible qui m'y attachait. Au final, c'est un peu logique. Plus je la connais, plus je la découvre, et plus j'ai envie de rester près d'elle... et plus j'ai l'impression qu'elle s'attache un peu à moi. Mais j'ai peur de me faire des illusions... beaucoup d'illusions, mais quel doux rêve...

Spoiler:

Spoiler:

Si le terme « laid » avait un jour eu à se manifester dans une création humaine, il l’avait à coup sûr fait dans l’architecture et l’ensemble du quartier de Magna. Ce qui n’était pas étroit semblait exigu, et telle une fourmilière, ce lieu grouillait d’activités. La reine, tapie dieu sait où, pondait ses damnés rejetons, alimentant la prolifération de violence gratuite, vols, trafiques, ainsi que toute chose dotée d’un fond sournois et malfaisant. Si l’Entre-monde avait eu un corps, là où ciel aurait été les miroirs de l’âme Magna aurait été celui du postérieur. Et quel vilain postérieur ! Ce qui n’était pas d’une crasse insoutenable pour la vue était d’une puanteur à s’en retourner l’estomac. Ce qui n’était pas en ruine tenait debout grâce aux pans d’affiches qui y étaient d’avantage incrustés que collés, et les murailles étaient plus soutenues par les soulards qu’eux par elle. C’était comme parcourir une autre ville, un tout autre endroit, inconnu au reste du monde. Une ville dans une ville : mais ça, il l’avait déjà constaté dans les autres quartiers. Sauf qu’ici, c’était flagrant. S’il n’avait entre-aperçu les hautes constructions de Cerclon, par-dessus quelques toits ébréchés, il se serait cru à des lieux de là. Sans la foule discrète et débauchée dans laquelle les pickpockets avaient les mains aussi baladeuses que les trainées, il se serait cru revenu au temps de ses vingt ans, au sale décor bancal et terne de sa jeunesse, dans les ombres duquel la mort les avait nargués sans leur laisser jamais un instant de repos, lui et ses frères.

Triste souvenir, ces sombres jours heureux.

Et pour ce jour-ci, il avait quitté la Res publica de Touen, aussi discrètement et sobrement que faire se peut. Maître Elambar lui avait offert de visiter la ville en sa compagnie : il n’avait pu refuser, craignant de froisser l’elfe avec une excuse caduque. Son hôte tiré à quatre épingles, il avait lui-même opté pour un style simple et citadin : un jeans droit froissé et usé, bien que neuf, aux coutures d’empiècement apparentes, d’un gris délavé. Retenu par une ceinture cuir de trois doigts de large, brune, presque noire. Ne se sentant pas le cœur à se vêtir en maître, il avait choisi un t-shirt anthracite tagué sur le torse d’ailes noirs mêlées à un brouillon d’arcs fleuris et feuillus. D’un rouge vif, sur la poitrine, en lettres gothiques stylisées : « Rock N Roll ».
Lui, maître ?
Craignant la fraîcheur des quartiers aux immenses bâtiments, dissimulant les rues au soleil, Rei avait passé un gilet de coton, dont l’encolure lui protégerait le cou s’il le fermait. D’un beige foncé et terne, quadrillé par de doubles lignes alternativement noires et grises, dessinant un carrelage sur le devant du gilet. Et dans un élan de paranoïa un brin excessive, il avait revêtu une veste au look militaire. Uniformément olive un peu décoloré, doté de poches à rabats sur la poitrine, de deux autres ouvertes aux hanches, de pattes sur les épaules. L’ensemble se complétait d’une paire de tennis de cuir marron et d’un chapeau de même couleur en feutre laine cerclé d’une bande de cuir.
Aucun effort nécessaire pour se fondre dans la masse populaire : il passait pour un quelconque quidam. Ce qui était tout aussi bien, vu qu’il n’avait aucunement eu l’intention de faire de visites officielles. Cependant en retrouvant maître Elambar, après quelques derniers conseils prodigués par Qeroy, il avait déchanté. L’elfe était joliment vêtu, d’habits soignés et riches. Ses cheveux blonds et longs tressés dans son dos, légers sous le vent, dorés sous le soleil. Il avait manqué de peu de retourner se changer, seulement le maître l’avant embarqué dans sa tournée, et il n’avait pu que suivre. Cerclon, Ordae, les Fumeroles, où ils s’étaient arrêtés pour déjeuner. Tern, une autre partie de Cerclon.

Magna.
Marchant tantôt aux côtés de maître Elambar, tantôt derrière lui, il avait été consterné par ce surprenant quartier, regrettant déjà les espaces ouverts de Ciel.
Ils quittaient tout juste Magna que la fantaisie de Northrives l’étourdit, lui donnant presque le vertige.

Alors que son guide lui parlait du précédent maître responsable de ce quartier, il s’interrompit, s’excusa.

Nous allons nous arrêter ici.

Il avait désigné une maison qui s’étendait au fond d’un petit jardin. Comme l’elfe entrait sans se soucier de s’annoncer, traversait le jardin comme un territoire conquis, Rei lui emboita le pas, quoiqu’avec moins d’assurance. Lorsque maître Elambar ouvrit la porte d’entrée et s’invita à l’intérieur, Rei lui se figea sur le pas de ladite porte, hésitant à entrer. Si l’elfe était assez mal élevé pour le faire, cela le regardait. Quant à lui, il n’avait pas l’habitude de considérer la maison d’un inconnu – un ou une ? – comme sienne. Mais par curiosité, il lut le nom sous la sonnette.
Ah ?
Plus curieux encore, et toujours debout sur le paillasson, il retira son chapeau, le garda à la main, et tendit une oreille pour entendre le maître de K’an s’adresser à celle qui devait être la propriétaire des lieux.

Ali bon sang, comment vas-tu ? Qu’est-ce qui s’est pass…

La panique, l’affolement, tout ça dans la voix de l’elfe. Interrompu par… ?
Demeurant attentif, Rei tourna le dos à la porte et la maison, examina le jardin joliment entretenu.
Au loin, il entendit maître Elambar reprendre en bafouillant légèrement avant de reprendre contenance.

Mais mais… Euh… Dolhan ?! C’est comme ça que vous la protégez vous ?!? Et qu’est-ce que c’est cette tenue ?!
Mais qu’avez-vous dans la tête !! Ali, tu devrais être à l’hôpital au lieu de, de…

De… ?
Battant l’air avec son couvre-chef, le maître de Touen réprima un grossier soupir. Il était las d’avoir crapahuté toute la journée à travers la ville, et se serait volontiers passé d’une scène de ménage. Son homologue de K’an ayant à l’évidence perdu l’usage de la parole, il guetta les réactions des susnommés Dolhan et Ali. A défaut d’avoir réellement mieux à faire…
Et ceci faisant, son regard clair fureta d’un brin d’herbe à un autre…

Spoiler:

Alors que je la berce doucement en espérant qu'elle se repose, j'entends la porte d'entrée s'ouvrir puis se refermer... je suis partagé car j'ai l'impression que la personne est discrète sans l'être, aussi je me lève doucement

«Chut... quelqu'un est entré...»

Je sais que normalement, quelqu'un doit venir pour s'assurer qu'elle va bien, mais je suis étonné que la personne ne s'annonce pas ou n'ait même pas frappé... je m'approche de la porte, écoutant attentivement.. la personne se déplace furtivement, souplement, sans bruit, c'est à peine si j'arrive à entendre le craquement du parquet... soit c'est vraiment quelqu'un de doué... soit peut être un elfe, aussi je fronce les sourcils pour me plaquer contre le mur, un doigt sur mes lèvres pour signaler à Aliénor de se tenir tranquille, essayant tout de même de lui sourire afin qu'elle soit rassurée que tout aille bien... c'est alors que la porte termina de s'ouvrir totalement, et au moment où je m'apprêtais à sauter sur le visiteur indésirable, je reconnaissais la longue chevelure blonde et surtout la voix du Maitre de Kan... la main posée sur son épaule, prêt à l'écraser au sol, j'ai à peine eu le temps d'interrompre mon mouvement...

Ainsi surpris, il s'étonne de mes méthodes pour protéger la jeune femme... désolé mais il aurait tout de même pu prévenir à l'avance qu'il allait débarquer!

«Pardonnez moi, Maître Eonwë... je ne vous avais pas reconnu tout de suite...»

Qu'est-ce qu'elle a ma tenue? Ou alors il parle de celle d'Aliénor? Je ne sais pas trop, cependant je ramène une main derrière ma tête alors qu'il essaie de comprendre pourquoi elle est là, je vire rapidement au rouge tomate en sachant très bien que je suis un peu responsable de tout ça et que je n'ai pas mon mot à dire... je croise alors les bras en la regardant d'un air inquiet... moi je ne peux rien dire au Maître de Kan, elle par contre, je pense qu'elle devrait très bien s'en sortir seule pour justifier pourquoi elle est là, mais je préfère rester sauf si elle me demande de sortir...