Re: [Northrives] L'antre de la guérisseuse

Spoiler:

Tout le monde sait comment se termine le « dernier verre ». C’est chez elle, alors les déductions sont simples.
Plutôt que de tout décrire, je laisserai aux curieux le soins d’imaginer ce qu’il s’est réellement passé. Pour le moment, mon pantalon enfilé et ma chemise froissée sur le dos, je suis en quête de mets comestibles dans une cuisine inconnue.

Constat évident : cette cuisine ne sert pas souvent.
Je trouve du pain, du beurre et ce qui me semble être une infusion assez fraiche pour faire la suite d’un petit déjeuner.

J’ai décidé de rester.
Au réveil on a deux choix : rester ou s’en aller très vite. Quand on reste c’est une demande pour plus tard. Quand on part c’est l’image de celui satisfait qui quitte les lieux avant que ça n’aille trop loin.

J’ai choisi la solution du juste. J’ai aimé ma soirée et cette nuit… Cette nuit !

Et le matin est arrivé.
Dans ces moments là, on a beaucoup de soucis après être sorti des draps. La salle de bain n’est pas adaptée à ses habitudes, il manque souvent une brosse à dent de secours dans la poche de la veste utilisée la veille et… d’autres détails.
Le pire, c’est quand le repas était constitué d’une fondue.

Maintenant qu’on a bien compris la galère du premier matin. Il faut trouver la casserole et faire bouillir de l’eau…

Un bruissement de draps, le matelas qui bouge puis... Le silence.
Je suis là, sur le dos, j'ai à peine dormis au final et je ne suis pas fatiguée. Pourtant j'ai passé une bonne partie de la nuit au creux de ces bras, je me sentais bien, détendu, j'ai oublié absolument tout. Puis j'ai dû finir par m'assoupir et à présent, je suis seule dans cette chambre.
Je me redresse, j'ai les cheveux complètement détachés, ils retombent en bataille le long de mon dos, jusqu'au bas de mes reins. Je m'enroule dans le draps et je choisis de me lever tranquillement.
Quelques pas dans la pièce et je me retrouve face au miroir, mon regard rencontre mon reflet... Pas de cernes, juste le teint un peu plus rosé que d'habitude, mes cheveux n'importe comment et cette sensation qui m'envahie, celle qui me fait me sentir bien et même plus encore...

M’arrachant à ma contemplation, je ramasse mes vêtements au sol, les pose sur le bout du lit avant de quitter la pièce.
J'entend du bruit en bas, visiblement il n'est pas partis sans rien dire, pour le coup, je le remercie mentalement, je ne sais pas comment je l'aurai pris dans le sens inverse.
Je descend les marches, j'aurai pu me vêtir, mais j'en ai pas envie, du coup, le drap me sert de robe improvisée. J'arrive en bas des marche et j'aperçois mon apollon...

Qu'il est beau... Magnifique même. Sa silhouette me donne envie de reproduire ce que nous a réunis la nuit dernière, mais je met mes envies en veilleuse.
Je reste en bas des marches, à l'observer, je ne sais pas ce qu'il cherche mais ça m'amuse de le voir chercher je ne sais quoi et je secoue la tête. Je place une de mes mèches derrière mon oreille et me décide enfin à avancer et je viens l'enlacer par derrière, tout en... N'arrivant pas à poser ma tête sur une de ces épaules, alors, je pose la tête sur une de ces omoplates.

"Tu cherches quelque chose beau blond?"

Je manquais de sursauter quand elle m’enlaça. En me tournant vers elle je constatais le drap et ses joues rosies de bonheur.
Un baiser sur le front, je m’écartais en lui désignant la casserole. Très fier de ma trouvaille, je m’éloignais vers ce qui me semblait être le plus proche d’un élément de cuisine.

-Tu peux aller t’habiller, le petit déjeuner sera prêt dans pas longtemps.

Un ronronnement régulier attira mon attention. J’avais déjà eu l’occasion de rencontrer le chat, assez brièvement, nous étions occupés à autre chose qu’aux présentations hier soir.
Cette fois, les véritables présentations était inévitables.

Sauf que l’animal restait invisible. Je me retournais pour le chercher dans mon dos ou sur un placard.
Rien.
Jusqu’à ce que j’aperçoive le monstre, les griffes plantées dans la traine du draps depuis la chambre sur le dos d’Aliénor.

-J’ai aussi trouvé le chat !

En riant, je déposais la casserole sur le feu après l’avoir remplie d’eau.

Je ne peux pas m'empêcher de sourire, cette matinée commence de la plus magnifique des façons, il ne m'en faut pas plus, vraiment!
Un clin d'oeil, je récupère mon chat, je le caresse et ce dernier me fait d'ailleurs comprendre qu'il a faim... Un estomac sur pattes celui-là:

"Oui Chouchou, je vais te donner à manger, dès que je me serai habillée!"

Je repose mon félin au sol, m'approche de mon bellâtre blond, lui vol un baiser et file vers ma chambre, je me sens légère très légère!
En moins de deux je redescend, vêtue d'une nuisette que j'ai passé à la va vite, au passage j'ai pris une pince pour m'attacher les cheveux ce que je fais en redescendant et en constatant que Chouchou regarde étrangement Suhel qui prépare le petit déjeuner.
Terminant avec mes cheveux, je m'approche de Chouchou et le prend dans mes bras, je me rapproche de Suhel et lui présente:

"Et voici celui qui fut jusqu'à présent la seule présence masculine partageant mes nuits! Suhel, je te présente Chouchou, chat particulier, exigeant sur la qualité de ces croquettes, un brin possessif et surtout capable de me faire comprendre assez radicalement ce qu'il veut!"

Pas la peine de dire de qui il vient, c'est guère le moment, je caresse le pelage du félin qui se met à remuer de la queue en me faisant de nouveau comprendre qu'il se fiche de tout sauf du fait qu'il a faim!

"Et là vois-tu, Môsieur à faim!"

Je me souviens que la première fois que Chouchou a vu E'Zir, ce dernier lui a couru après dans toute la maison et mon pauvre chat a finit traumatisé sur le haut de l'armoire de la chambre! Par la suite il m'a bien fait comprendre que toute présence autre que moi serait pas tolérée, du coup, là, je crains le pire, surtout quand je vois le regard de mon cher matou... Bigre...
Le reposant au sol, il ne bouge pas, il a la tête levée vers Suhel et le regarde... Un chat possessif, on se demande pas qui a eut la merveilleuse idée de me l'offrir hein...
Me dirigeant vers un des placard, je l'ouvre et en sort des croquettes que je lui sers dans une gamelle non loin, je profite pour lui changer son eau et reprend:

"Dis..."

Je m'approche de mon beau blond, je plonge mon regard dans le sien et me hisse sur la pointe des pied pour déposer sur ces lèvres un baiser:

"... Merci de me faire me sentir bi..."

J'ai pas le temps de terminer, je baisse les yeux pour voir Chouchou accrocher au pantalon de Suhel l'ai passablement insatisfait! Le pire étant le léger grognement qu'il fait quand je m'adresse à lui:

"Non mais Chouchou ça te prend souvent?!"

La nuisette a un petit côté rétro', ce petit froissement de soie qui indique à quiconque ce qu'une femme désir. Le pyjama c'est une nuit reposante, la nuisette c'est... Et donc, ce chat me regardait de travers.
Il était aussi peu accommodant qu'il en avait l'air !

L'eau frémissait aux abords des 90 degrés, le chat s'était accroché à mon pantalon son air tyrannique gagnant progressivement un soupçon de territorialité. Soit ! J'avais osé marquer mon territoire sur sa copine. La bestiole avait décidé de se venger à sa manière et de se montrer aussi hostile que possible à ma présence.
Quelque part, ma montre fait un bip que j'éteins du pouce avec l'habitude de l'expert. Je rougis, embarrassé. Le petit déjeuner n'est pas servit, et cette femme...

Arrêtons là les commentaires mentaux. Si je continue je serais en retard pour mon premier jour officiel.

Il était nécessaire de décrocher le chat, d'embrasser la demoiselle sans s'attarder au risque, bien entendu, d'y laisser filer beaucoup trop de temps.

-Désolé, je dois filer. Il parait que les ressources humaines m'ont collé un très mauvais emploi du temps pour ce mois ci.

Le chat s'en léchait les babines, il croyait m'avoir fait fuir. En fait, je courrais chercher ma veste et d'un sourire plein de regrets, je fus obligé d'écourter la matinée.

-On se retrouve au sanctuaire, encore désolé, fis-je maladroitement en m'éclipsant après avoir constaté que c'était certain : j'étais en retard.

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