Table n°5

Je me frappais le front de la paume. Le bruit sourd qu'on entendis alors fit se retourner quelques personnes à la table d'à côté.
Une claque à déraciner un chêne centenaire...
J'ignorais ce qu'elle avait fait pour s'en sortir si bien, et au fond de mon coeur imprimé en code binaire, mes programmes gérant l'irrationnels embrayaient la vitesse de trop. C'est ça : ne rien comprendre ?
Comme lorsqu'on essaye de réfléchir sur le phénomène de chance. On sait à peu près ce que cela signifie, que ça ne s'appuie sur rien mais que ça existe... Un casse tête.
Les yeux grands ouverts, et clignotant deux fois plus vite (c'est qu'ils vont finir par me donner la nausée...), je ris. Moins de dix minutes et la demoiselle venait de me déclencher un fou rire. En retrouvant mon souffle, j'ajoutais :

-Moi ? Oui, j'ai constamment des problèmes ici. Mais, je les cherche, aussi. Tu devrais postuler à la Caserne. Si même Magna ne te fait pas peur, tu es un miracle ambulant !

Et j'avais dis ça en souriant. Une sanctuari qui ne ferait pas peur à un chaton... Mais qui pouvait si bien se débrouiller dans Magna qu'elle arrivait à tenir la distance aussi bien qu'un vieux robot costaud comme moi.
Non. Je ne suis pas un recruteur, mais on manque d'effectifs. K'ouen récupère tous les bons éléments, il paye mieux aussi...

J'ai finis par retrouver mon sérieux, en croisant mes bras sur la table :

-Dis-moi, tu voudrais trouver quel genre de boulot régulier ? C'est sûr que la bibliothèque ça reste précaire et même un peu dangereux... Tu pourrais chercher à Northrives, il y a plein de salon de thé qui cherchent des serveuses ou des jardins qui ont besoin de quelqu'un qui a la main verte...

Nini se redressa légèrement lorsque Septembre se frappa le front. Le bruit qu'il venait de faire, le son de deux pièces de métal s'entre-choquant, la surprit. Elle, elle ne fais pas se bruit quand elle écrasait sa paume contre son crâne. Enfin, normalement. A vrai dire, elle n'en savait rien vue qu'elle n'avait jamais essayé, mais elle se doutait qu'elle ne ferait pas ce bruit. Après tout, elle avait été créé avec l'idée qu'elle doive ressembler le plus possible à une humaine pour ne pas trop déphaser les petits vieux séniles dont elle était censée s'occuper. Interloquée, à nouveau, elle le vit exploser de rire sans qu'elle en comprenne pourquoi. Une nouvelle fois, elle le fixa avec des yeux interrogateurs traduisant son incompréhension totale. Un instant, elle sentit un petit truc lui peser sur la poitrine, gâtant sa joie et sa bonne humeur, et elle n'eut plus envie du tout de sourire.Mais même comme ça, l'androïde pas tout à fait fini en face d'elle continuait de rire et c'est bien connu, le rire est un truc contagieux. Le regarder se fendre la poire lui fit fondre en quelques secondes ce petit poids qui avait commencé à s'installer sur sa poitrine qui ne se soulevait pas. Face à une autre machine, Nini ne sentait pas le besoin de faire semblant de respirer, gonflant légèrement sa poitrine avant de la dégonfler de manière régulière, soulevant sa cage thoracique composée d'un alliage souple mais résistant à un rythme tranquille. Et pendant ce temps, Septembre retrouvait un peu de son calme tandis que ces yeux auraient provoqué une crise d'épilepsie chez n'importe quel être organique.

-Tu les cherches? Serais-tu un... comme on dit déjà.... ah oui! Un délinquant?

Un sourire joueur aux lèvres, des yeux pétillante de curiosité, s'avançant légèrement au-dessus de la table avec un air de conspiratrice; Nini posa cette question sur le ton de la plaisanterie mais avec néanmoins un soupçon de curiosité véritable. S'il cherchait les ennuis, alors ils devaient avoir des histoires intéressantes à raconter. Plein d'histoires qui la sortiraient le temps d'un récit de son quotidien tout droit venu de Lalaland, suffisamment longtemps pour la divertir mais pas assez pour l'effrayer du monde extérieur et la rendre paranoïaque.

La discussion redevenant un peu plus sérieuse Nini,son menton de le creux de sa paume, laissa tomber son coude sur la table sans essayé de le retenir. Et vue que comme souvent elle n'avait pas pensé à doser sa force, un tout petit craquement se fit entendre... Espérons que la table ne soit pas abîmée, et surtout qu'elle cède et casse à cause de quelqu'un d'autre. C'est-à-dire que, à ce moment précis, l'androïde n'avait pas vraiment les moyens d'offrir un nouvel élément de mobilier à qui que ce soit.

-J'aimerai bien un travail pas trop fatiguant, avec pas beaucoup d'heures, mais bien payé... Tu as peut-être raison. Je devrais peut-être aller à Northrives s'il y a quelque chose que je peux faire. Au pire, je peux toujours proposer mes services comme aide à domicile. C'est quand même pour ça que j'ai été conçu à la base...

Et là, la réalisation. La révélation. L'épiphanie même!

-Mais au fait! C'est pas juste! On ne parle que de moi depuis le début! Et toi alors? Tu me racontes quoi, sur toi?

Cette fillette venait de me couper le sifflet.

-Je ne suis pas un délinquant, non, fis-je sans grand conviction. Je suis plutôt dans le camp des sanctuaris.

En m'approchant d'elle, j'allais continuer les confidences jusqu'à entendre la table craquer. Mon poids et celui de l'autre androïde faisait son œuvre. La table ne tiendrait pas longtemps si bien que subitement je me redressais pour libérer le panneau de bois de la charge de mes bras.

-Mais...

Mes yeux changeant de couleur en donnait une étrange à la table. A moins que je captais un reflet lumineux dû aux spots coloré, le tout brouillant ma vision.
Je tâtais la solidité de la table. Satisfait, je me penchais pour lui parler à elle seule.

-C'est bien plus palpitant de ce côté là, on voit de ces trucs ! Et dis-toi que les méchants sont souvent plus idiots que les enquêteurs...

J'allais lui raconter une de ces histoires croustillantes qui nous arrive en vrai, avec des méchants qui pensent à l'envers et des sanctuaris qui ne s'attendent pas à voir des choses aussi bizarres.
Le gong sonna à temps pour m'éviter de lui avouer les confidences de la casernes... Les dossiers secrets... Et... d'autres trucs encore !

Temari, armée de la mailloche, effectua un ample geste circulaire avec sa baguette et exécuta un coup magistral sur la dalle du gong.
Les tables en tremblèrent pendant une bonne dizaine de secondes, que l'excentrique dragonne tenta de faire passer en tapotant sur le micro et en essayant de crier dedans dans l'espoir que quelqu'un l'entende dans tout ce ramdam...
Peine perdue, il fallut attendre que l'engin musical se décide à la boucler. Évidemment, ce fut tout aussi long car notre objet pensant avait décidé de faire durer le plaisir...
Il cessa son raffut pour nous laisser entendre la pluie de jurons que s'échangèrent le maitre du jeu et le Gong :

-Poêle à frire !
-Sac à main !
-Pauvre cloche !
-Fossile !

Et cela dura...
Jusqu'à ce qu'on réussisse à faire sortir une Témari furieuse et le gong près à nous rejouer une chansonnette !

Le présentateur maladroit du début revint sur scène, l'air penaud. Il s'empara du micro et après s'être étonné qu'il fonctionne encore, s'empressa d'annoncer les nouvelles :

-Les 10 premières minutes sont terminées... Enfin, les vingt premières mêmes... Bref ! Vous êtes priés d'effectuer la première rotation. Que ceux qui ont trouvé chaussure à leur pied...

L'expression toute faite fit soupire quelques poulpes au fond de la salle.

-Se dirigent vers le restaurant ou la sortie, afin de libérer les tables, merci.

Nouvelle répartition provisoire, en cas de départ de l'un des participants, merci de prévenir sur le compte de Wergeld, afin que j'établisse le nouveau plan pour cette nouvelle semaine de Speed Dating !
Table n°1 : Louvia & Nini
Table n°2 : Xénon & Voiz
Table n°3 : Zelda & Myra
Table n°4 : Lyn & Âdièl
Table n°5 : Septembre & Ryner

Merci de continuer à la suite des sujets ouverts x) Vous n'avez pas à clore votre premier rp "proprement".

Nini s'éclipsa et j'attendis. Quelques minutes tout juste, à me demander quand est-ce que mon nouveau visiteur viendrait me voir. Autant le dire, la surprise de croiser "Ryner", l'un de mes suspects (comme si j'allais ignorer ce détail), avait vite fait place à une grande curiosité.
Ryner. J'avais besoin de retrouver Lyn, de lui présenter le visage de ce dernier pour savoir s'il correspondait bien à l'agresseur d'Aliénor, à "l'informateur". D'un autre côté, je n'avais pas pu rencontrer mes différents suspects potentiels. Ni lui ni les autres.
J'espérais découvrir rapidement qui se cachait derrière ce nom.

-Bon il ne vient pas ?

Ryner.
Assit. Poli.

-Septembre.

Je lui tendis la main avec un léger sourire.

-Je vous comprends, elle a l'air charmante.

On met les choses au clair dès le début. Je préfère les femmes, je vais supposer que lui aussi vu son commentaire. Nous avons un point commun... C'est un bon début.

-On a dix minutes à tuer je crois bien, faisons connaissance alors. Vous êtes dans quelle branche ?

Non, je ne parle pas d'un chêne mais bien de son métier. Cela m'intéressait de savoir comment il décrivait sa vocation.

Enchanté. Je n'irais pas jusque là. Mais s'il l'est, ce n'est pas si mal...
Je le suis moins. Lyn ici, j'imaginais plutôt qu'elle se cherchait un informateur, bien moins un compagnon.
Peut-être que je suis un peu jaloux. Un truc d'homme encore ! Un truc incompréhensible, irrationnel et qui sort d'un programme que je n'utilise strictement jamais.

-Je travaille aussi pour la bibliothèque de temps en temps !

Mais vraiment de temps en temps.

-Quel préjugé !

Je souris.

-Je ne suis pas de Cerclon non. Je connais bien mieux Magna pour tout dire. Si tu me dis que tu es de ce quartier, je vais croire que le destin me joue un drôle de tour !


C'est vrai quoi, je viens chercher une fille, je tombe sur un homme avec qui j'ai trop de points de communs pour mon bien...

Un aventurier alors. Sacrée langue de bois.