Le village aux lions [RP Clos]

Choisir l'appât fut une tâche assez simple, le boucher nous conduisit à son élevage et Ayame repéra très rapidement la plus grasse de toutes celles qu'on pouvait apercevoir. Elle semblait énorme et son regard vague et larmoyant m'aurait presque fait croire qu'elle savait ce qui l'attendait. L'éleveur hurla et supplia tous les saints qu'il connaissait qu'on en prenne une autre mais vu l'état rachitique de la majorité du troupeau je comprenais déjà bien pourquoi la viande était si rare, et je savais aussi qu'un animal faible n'attirerait pas les lions aussi nombreux que je l'espérais, nous serions submergés directement alors qu'un seul d'entre eux suffirait à désosser les maigres bêtes. La plus grosse aurait l'avantage d'être assez vigoureuse pour allécher un bon paquet d'entre eux tout en les occupant assez longtemps pour que mon plan fonctionne au moins dans la première partie.

L'éleveur se résigna quand Aya lui prouva par A plus B qu'on avait pas d'autres solutions, qu'il se rattraperait avec les ventes des autres bêtes puisqu'il était seul fournisseur à présent... Et d'autres trucs de monopole et de concurrence nulle... Il savait y faire l'archer, je le laissais donc se charger d'apaiser les larmes de crocodiles de notre boucher radin, bien contraint de s'arracher le bras en nous offrant de mauvaise grâce sa plus belle vache à viande.

Plus tard, alors que nous aidions à ériger la barrière que j'avais pensé et que Aya et Rin dirigeaient d'une main de maitre sans moi.
Mon boulot consistait à tailler en pointe les tronçons qu'on avait récupérer de l'immense clôture des vaches, mais aussi des stocks de leur minuscule petit port et d'autres plus personnels. Les gens avaient foi en nous alors ils donnaient tout ce qu'ils pouvaient.
Mon épée rippa contre un nouveau tronc et deux coups plus tard une pointes menaçante n'attendait que mes bras pour l'emmener sur le chariot où reposaient ses copines. Des gosses s'étaient rassemblés sur la terrasse couverte d'une maison juste en face, ils me fixaient avec des yeux ronds et inspiraient à chaque fois que je levais ma lame.

-Tu aurais dû mieux remercier Caël pour ton épée, elle est encore assez bien aiguisée.

-Tu devrais lui demander de refaire les armes de la garde, il fait de l'excellent travail.

-J'y ai pensé. Arrêtes-toi là ils ont assez de bois pour couvrir l'entrée du village, les maisons formeront le reste de la barrière.

Je reposais mon épée et m'adossais à une poutre de soutient de la terrasse attenante. Aya me tendit une gourde d'eau dont je vidais la moitié en quelques gorgées. Il ricana un instant, je le questionnais du regard, l'air de lui demander s'il était pas devenu fou. Ma bouche pleine d'eau le fit rire de plus belle, je lui lançais la gourde refermée qu'il esquiva habilement.

-Pas une seule plainte en deux jours, tu n'aimes pas la ville mais un village envahit de lion te convient. T'as pas changé d'un pouce.

-Ta ville c'est l'enfer. Même les lions y crècheraient pas !

Il ramassa la gourde en tendant le bras et la vida de son reste d'eau. Et revint à la charge.

-Qu'as-tu raconté à Caliope ?

Je fis mine de ne rien entendre, il me jeta la gourde dans le ventre avec l'insistance qui le caractérisait bien. Je me levais et lui rendis la gourde et lui collant dans le ventre avec juste assez de force pour lui couper le souffle. Il resta quelques pas en arrière quand je regagnais l'auberge pour voir si ma nuit sera aussi bonne que celle d'hier.

Le lendemain matin, Aya était déjà habillé quand quelques coups sur la porte vinrent me sortir de mon sommeil. Je me redressais en sursaut et observais l'oeil vide Aya qui examinait la carte. Il avait eu le temps la veille de se refaire un carquois de flèches pendant que moi j'avais vérifié mon épée, j'en aurai besoin autant que de mes jambes pendant la bataille.
Dans la rue le troupeau de bovidé se réveillait avec le soleil et ruminait le peu de plantes qui poussaient dans le village...
L'instant d'après je sortis de la chambre torse nue, je descendis les marches machinalement, Aya portait mon épée pendant que j'enfilais mon tee-shirt ma veste restait pendue sur mon bras. Nous mangerions simplement avant de partir dès que possible.

Nous attendions les deux autres avant de commencer à déjeuner, Rin m'expliquait ce qu'il avait prévu comme plan de bataille, j'étais contente qu'il ne sache rien de ce que nous avions prévus avec Wergeld, sinon il se serait débrouillé pour nous attacher. Il avait râlé un instant sur le fait que je me sois endormie en plein sermon la veille, mais le fait de savoir que j'étais assez en forme pour me battre l'avait à peu près calmé. Je fixais l'autre maitre du regard pendant qu'il venait vers nous, Ayame ne semblait pas être au courant de notre plan de bataille suicidaire et leur fis un grand sourire en leur disant bonjour. Le maitre semblait dans le cirage complet, j'aurais pu le laisser dormir un peu plus longtemps avant de lui sonner le clairon, mais plus vite nous passions à l'attaque et plus notre effet de surprise serait important.

Nous déjeunions en vitesse avant de partir, Rin fis un rapide tour du villge, pour voir si rien n'avait été laissé de côté, mais avant qu'il ne tente quoi que ce soit, je l'envoyais chez le médecin pour refaire ses bandages. C'est donc avec des pansements propres qu'il se mis en position à l'entrée du village, ses deux épées courtes au clair.

Nous récupérions la vache qui nous servirait d'appât et nous décidâmes enfin à partir. Rin nous souhaita bonne chance et j'allais me détourner pour suivre les deux hommes lorsque la vieille dame me rappela, elle se mit à ma hauteur et me sera dans ses bras avant de me souhaiter bone chance et de me dire de faire attention et de ne pas risquer ma vie bêtement. J'en restais un instant scotché, je n'avais pas l'habitude que quelqu'un me traite de cette manière. C'était soit on me traitait de gamine, soit on courbait l'échine, personne ne se souciait de moi en temps qu'être humain. Je lui fis un grand sourire en hochant la tête et partis. J'avais encore plus envie de protéger ce village maintenant.

Je suivais les deux guerriers, attendant que Wergeld me fasse le moindre signe quand à savoir si mon plan lui convenais. Puis nous arrivâmes à l'endroit où nous avions convenus de placer l'appât. Je ne disais pas un mot, de peur de nous faire repérer bêtement par quelques lions solitaires. J'avais sortis mes graines de mes pochettes et les avais placées dans mes poches de manières à pouvoir les sortir rapidement en cas d'attaque surprise.

(hrp : c est... court... Pas d'inspi pour le moment désolée...)

La vache nous suivait sans broncher tant qu'Ayame tenait la corde de son noeud de pendu, on lui avait ôter la coche pour éviter qu'on se fasse repérer avant l'heure et notre petite troupe s'était armée pour partir dans la plaine. Sur le chemin, Ayame était silencieux, je ne peux pas dire que ça me dérangeait, moi-même je n'étais pas excessivement loquace. Ca m'étonnait déjà plus de la part de Caliope, je me souvenais alors que j'avais oublié de lui préciser que son plan m'intéressait.

Sous les yeux de l'archer, je me retournais et tendais le papier à Caliope. Loin de Rin et sans qu'Aya n'ai assez de pouvoir pour protester, je lui souris simplement. Ici, je pouvais faire ce que je veux, je n'aurais pas le risque d'avoir un renard enragé à maitriser, et Ayame n'osera jamais me contredire tant que je ne serais pas blessé et dans un lit à guérir... Je suis trop dangereux sans cela.
Mon regard se posa sur Caliope, ni dur ni froid, juste comme celui d'un coéquipier concentré.

-Je pense que ton idée peut marcher. Je te signalerai dès que nous serons assez envahit pour que cette attaque serve à quelque chose.

Ayame allait ouvrir le bec quand je levais la main en signe d'autorité. Je lui pris la corde de l'appât et lui indiquait qu'il pouvait partir. Non pas pour retourner au village, mais puisqu'il était un tireur, il devrait trouver un terrain assez découvert pour se poster et nous couvrir. Il accepta de mauvaise grâce et disparue quand moi je remettais à l'animal sa cloche et lui ôtais la corde. Nous serons bientôt encerclés de monstres et le plus comique dans tout ceci... C'est le but.

Je dégainais mon épée, m'éloignant de l'appât, celui ci devait attirer des lions mais aussi tenir assez longtemps pour qu'une bonne partie de la horde soit sur nous. Je voulais faire le plus de dégâts possible dès cette première sortie, le reste de la meute ne serait plus un problème dès que nous en aurons supprimer la moitié. Avec de la chance la meute se gangrènerait de luttes intestines et se scinderait suffisamment pour laisser ce village en paix et ne pas risquer la sécurité des autres.

-Éloignons-nous, assez pour les laisser venir et pas trop faut protéger l'appât tant qu'ils seront pas tous ici. Le reste, on verra en combat. Pas d'héroïsme inutile si t'es menacée appelles à l'aide, Ayame nous couvrira mais il pourra pas protéger tous les angles, donc on fait équipe sur ce coup.

Je lui offrais mon premier grand sourire depuis des lustres, la mettre en confiance, tenter d'apaiser la cruelle attente avant le combat. Cette petite avait du cran, maitre et combattante, bien des hommes adultes oseraient pas la moitié de ce qu'elle fait chaque jour. Elle se donne et c'est bien ce que j'admire chez elle. C'est un véritable maitre quoi qu'en disent les autres et les mauvaises langues, je dois bien avouer qu'elle mérite son poste plus que tous les autres.

Je lui offrirai bien un "bonne chance" mais ça ne servirait à rien, sa chance c'est moi et la mienne c'est elle. Travailler de concert pour un monde en paix, ce dicton me faisait rire mais il avait du sens parfois. Quelques pas de recul que j'entendais déjà des ronronnement significatifs, une flèche décochée par Ayame alla se planter directement dans la tête d'une bestiole trop proche et trop silencieuse quand je remarquais que nous étions déjà encerclés. Ca commençait fort.
Mon épée décrivie un arc de cercle quand la soulevais d'une main pour la récupérer avec l'autre. Genoux fléchis, je plaçais mon arme, prêt à tailler en pièce le moindre mouvement en face de moi.

Je récupérais le papier avec un sourire et le plaçais dans ma poche en hochant la tête, je jetais un coup d'oeil rapide à Ayame qui risquait de ne pas apprécier notre plan et il risquait encore moins d'aimer le fait que la stratégie d'attaque venait de moi. Je ne doutais pas qu'il allait en parler à Rin dès notre retour. Car cela était évident pour moi, nous allions tous rentrer au village. Peut-être pas sur nos jambes mais on rentrerait.

- Pas de soucis ! C'est toi le chef !

J'avais beau être un maitre au même titre que lui, comme je l'avais dit, ici c'était son village et je n'étais là que pour lui servir de renfort. J'espérais que Rin n'aurait pas trop de problèmes de son côté. Il n'était pas en état de combattre pendant trop longtemps et je savais qu'il n'utiliserait jamais son pouvoir devant des humains, il n'aimait déjà pas s'en servir quand nous n'étions que nous deux. Même si c'était une chose que je n'avais jamais compris, nous étions des êtres plus puissants que des humains normaux, nous étions dotés de magie, alors pourquoi ne pas s'en servir...

Je suivais Wergeld quand il se déplaça une fois l'appât en place, j'avais confiance en lui, une confiance aveugle, ce qui était très rare, je n'accordais pas ma confiance si rapidement d'habitude, mais là je savais que si nous nous allions nous réussirions à nous en sortir. Je lui rendis son sourire, j'aimais être en sa compagnie, j'avais l'impression d'être avec un ami de longue date.

Lorsqu'une flèche d' Ayame tua un des lions trop près de nous, nous nous mettions en position. Wergeld avait déjà sorti son épée je fis de même avec mes graines. Il ne me fallu que quelques secondes pour être entourée d'un entrelacs de ronces, que je déplaçais de manière à ne pas me faire surprendre. Les quelques lions qui s'étaient approchés de moi tentèrent de contourner les ronces tout en essayant de m'attraper au passage, mais ma barrière était infranchissable, je la maitrisais à la perfection depuis le temps. Je surveillais également les arrières de Wergeld, tendant ma barrière de son côté si je voyais arriver un indésirable, je contais sur Ayame pour nous couvrir, sa position étant quand même meilleure que les notre.

Je réussissais à me débarrasser de deux lions, en utilisant la même technique que les jours d'avant, mais ça me consommait pas mal d'énergie, je devais rester vigilante pour ne pas m'effondrer avant d'avoir pu lancer notre attaque surprise, Wergeld comptais sur mon soutient, je devais tenir le plus longtemps possible, je dormirai plus de temps après tant pis, je pourrais me le permettre une fois le village en sécurité. Enfin si Rin et Ayame ne nous ont pas égorgés avant pour ne pas les avoir tenus au courant de notre plan.
Il ne me restait plus qu'à attendre le signal de Wergeld, je tournais de nouveau les yeux vers lui.

- Wu ! Derrière !

Je n'avais jamais participé à une mêlée sauvage de la sorte. Et, à trois, nous devenions des tueurs de lions. Le premier lion qui fut épargné par Ayame s'élança sur moi et cru pouvoir me coucher à terre en me sautant dessus. C'était sans compter mon épée qu'il se prix entre la mâchoire. Je serrais les dents et fracassais l'os de soutient quand l'animal tomba au sol mutilé d'un morceau de son énorme gueule. Je l'achevais sèchement en lui tranchant la tête quand d'autres autours s'excitèrent de plus belle à la vue et à la l'odeur de sang qui imprégnait l'air.

C'était comme être en guerre, le temps de tuer un ennemi que trois autres surgissaient sur le côté espérant avoir trouvé le meilleur angle d'attaque. Pour éviter le triple bond des monstres, je plongeais en avant et me réceptionnais d'une roulade. Je m'étais éloigné de l'appât, éloigné de Caliope et d'un coup d'oeil je compris qu'un peu de distance nous aiderait tous les deux. Elle avait besoin de place pour ses ronces, et si je souhaitais donner des coups de taille, il me fallait un cercle libre du rayon de mon épée allonger de mon bras... Et peut-être plus lorsque du plat de ma lame j'envoyais planer un lion à plusieurs mètres devant...

Pas le temps de s'étonner de ma prouesse, j'avais beau posséder une force surhumaine mes bras fatiguaient, si Caliope ne m'avait pas prévenu pour le lion dans mon dos je ne l'aurais même pas vu bondir...

Dans un cri de rage je me retournais et mon épée trancha du sol jusqu'à l'animal qui se déversa en deux morceaux aux viscères évidées. Lorsque je relevais la tête je vis l'appât tomber, la vache cria sa douleur avant qu'un des monstres ne lui arrache son dernier soupir. Il était temps, je m'arrêtais et vis une volée de flèches couvrir cette pause. Trois d'entre elles au même instant vinrent se ficher dans deux lions qui s'écroulèrent morts sur le coup.

-Cal' !

C'était le signal, le moment de laisser Ayame nous éviter la mort pendant que nous préparions le plus gros monstre aperçu dans cette région... Et j'avais prévu de le faire bien laid, bien gros et bien méchant le golem, à voir ce que Caliope ajoutera sur ma sculpture pour qu'il le soit encore plus.

Je laissais peu de temps à l'autre maitre pour se préparer quand j'enlevais mon gant et avançais ma main vers un point à découvert sur le sol. Une marre de sang avait ameublie la terre, or, même ainsi, la poussière explosais lorsque je fis s'élever ma construction qui n'avait aucun souffle de vie, juste ma volonté pour la guider telle une marionnette.

Le signal était donné. J'eus un sourire, on allait enfin pouvoir se débarrasser de tous ces sales félins en un seul coup. Et quel coup ! Mon sourire s'agrandit encore plus, laissant mes canines pointues sortir. Quelqu'un qui ne me connaissait pas aurait cru voir une folle, avec ma tresse et ma queue battant l'air autour de moi et le grondement de joie qui montait de ma gorge. J'avais envie de me battre, c'était une évidence.

Je laissais mon pouvoir jaillir, les ronces et le lierre s'enroulant au dessus de ma tête comme les anneaux gigantesques d'un serpent. j'allais être à découvert pendant quelques instants mais je comptais sur Ayame pour nous protéger. J'avais confiance en lui, autant qu'en Wergeld. Ils trainaient ensemble depuis longtemps, Wergeld ne confirait pas sa vie au premier incapable venu. Il savait ce qu'il faisait, je croyais en lui. Il était près à me confier sa vie, j'en faisais de même.

Une fois que Wergeld avait commencé à faire monter la terre afin de créer le golem, je l'entourais de ronces, les tressant autour de manière à faire tenir la terre mais sans pour autant trop serrer pour ne pas avoir de difficultés à les retirer lorsque le golem s'effondrerait.
Je dansais de manière à projeter les lianes au dessus de la tête de l'arme de terre et de plantes. Cela faisait longtemps que je n'avais pas éprouvé autant de plaisir à utiliser mon pouvoir. Même si je savais très bien qu'une démonstration de force pareille ne me laisserait pas indemne.

J'eus un grondement de rage envers les lions qui s'étaient retournés vers nous et dont certains commençaient à approcher doucement crocs à découverts. Grondement qui se perdit dans mon sourire proche d'un rictus de dingue psychopathe. Finalement j'étais contente que Rin ne soit pas venu...

- Vous avez choisis les mauvais adversaires mes chatons...

(si ça va trop vite dis le moi je modifierai !)

Le monstre de terre se souleva sous mon impulsion et déjà je ressentais cette fatigue due à mon manque de pratique. Je n'usais que rarement de ce don, pour diverses raisons, la plus évidente : la difficulté conséquente de faire bouger ce genre d'élément sans y passer. Je conservais le poing fermé sur mon oeuvre dans l'attente que les ronces viennent tisser le golem assez solidement pour tenir les éléments de son corps. Quand les lions virent le monstre, des feulements rauques se mêlèrent aux rugissements, l'un des plus téméraire tenta de lui mordre la jambe et se retrouva sur le sol griffé par les ronces et peut de temps après piétiné sans regret.
Les créatures s'amoncelaient devant dans l'espoir de le faire reculer, car il est certain qu'ici l'union fait la force... Mais aucune d'entre elles n'avaient prévu ce que je comptais faire. Impossible de faire bouger le monstre suffisamment pour qu'il les tue à coup de poing ou on ne sait quoi d'autre. La solution la plus simple était de le faire tomber sur le regroupement. Trente monstres d'un seul coup, et les rares rescapés finiraient si estropiés que le reste de la meute se chargeraient de les finir à leur façon. Le cannibalisme n'étant qu'une formalité chez eux.

Mon regard se tourna sur le maitre magicien, je tentais un sourire, qu'elle le voit ou non, et mon bras retomba quand le monstres chuta subitement, sans plus aucun équilibre sur ce qui ressemblait à une émeute de fauve. Un ou deux lion eurent l'intelligence de s'enfuir quand les autres furent littéralement écrasés par le golem échoué sur eux. Tout était comme ralentit, le golem pencha et fini par tomber, les fauves tentèrent de s'enfuir mais ils étaient si nombreux que la panique les empêcha de sauver leur peau, et dans un crash retentissant tout fut fini. Plus de rugissement, plus de feulement, il n'y avait plus rien de la masse griffue et dentelée qui nous encerclait un quart d'heure plus tôt.

Je vis les flèches finir d'achever ceux qui avaient été épargnés, ceux qui étaient restés près de l'âppat sans broncher, ceux qui arrivaient enfin. Le plus gros de l'invasion venait de finir en un marasme de chair et de sang, d'os et de poils. Je levais les yeux au ciel, quand mes genoux percutèrent le sol à leur tour. Tenant mon épée plantée dans le sol je luttais contre l'engourdissement, et mes doigts lâchèrent prise.
La joue contre la terre retournée, ma vision flou me montrait du mouvement, lent et parfois rapide jusqu'à ce que plus rien ne soit visible sinon le noir d'un sommeil forcé.

Quand le monstre de terre commença à s'effondrer, je relâchais toutes les ronces et le lierre qui l'avaient maintenus en place, de manière à faire le plus de dégâts possibles dans sa chute. Je fixais toute mon attention sur mon travail de désenchevêtrement, ne regardant pas ce qui se trouvait autour de moi, laissant le soin de nous protéger à Ayame. Les plantes s'écartèrent du golem de façons à se que des pans complets de terre et autres organismes non identifiés s'écroulent en même temps, il me sembla même voir tomber des vers et autres bestioles prisent dans la forme immonde. Rapidement je finis de faire disparaitre les ronces tout en en faisant entrer dans l'arme de terre pour faire des dégâts plus larges. Les lions nous avaient complètement oubliés, tout occupés qu'ils étaient à fuir l'amas de terre. Je retenais certains d'entre eux avec des ronces de façons à se qu'ils restent sous le golem lorsqu'il finirait de s'écrouler.

Une fois le carnage terminé, je titubais un peu, une envie subite de dormir me prenant, mais rapidement mis de côté par un mal de crane à m'en frapper la tête par terre. Je me tournais vers Wergeld et vis qu'il avait déjà sombré dans l'inconscience, je me précipitais vers lui en trébuchant tentant de rester debout le plus longtemps possible. Une fois à ses côtés, je le mettais sur le dos et posa sa tête sur mes genoux. Même si nous avions exterminé le plus gros des lions et les autres ayant fuis le plus loin possible, je dressais quand même une barrière de ronces autour de nous, avec le peu de force qu'il me restait.

- Ayameeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee !!!!!!

J'allais pas tarder à perdre connaissance aussi, j'avais besoin de lui, je n'étais même pas sure de pouvoir rentrer au village en marchant. Alors me battre encore ou trainer Wergeld, je n'y pensais même pas...
Une fois Ayame à nos côtés et Wergeld installé, je m'agrippais à la veste de l'archer pour avoir de quoi rester dans le monde réel et ne pas m'effondrer aussi comme une masse avant d'être rentré au village. Le trajet du retour fut un supplice pour moi, j'avais la tête qui tournait, mon regard refusait de se fixer correctement et je manquais de tomber un nombre incalculable de fois.

Une fois en vue du village, Rin nous aperçu de loin et vint à notre rencontre en courant pour aider Ayame à porter Wergeld. Il avait l'air en bonne santé, mais vu ma vision actuelle, il aurait pu être en morceau que je ne l'aurais même pas remarqué. Le médecin arriva aussi, Rin le laissa aider l'archer avec son compagnon et il se tourna vers moi, avant de se rendre compte que je m'étais déjà effondré quelques pas plus loin.
Ils nous portèrent dans nos chambres et le médecin nous ausculta rapidement avant de disparaitre.

Un moment j'ouvris les yeux, parce que le sommeil était assez léger pour que ma conscience et un truc qu'on appel instinct de survie me rappelle à la réalité une seconde. Je voyais le sol défiler sous mes yeux et ce qui ressemblait aux vêtements de l'elfe vu de haut. Une mèche blonde collée à la sueur de ma joue me confirma que l'archer me ramenait là où je pourrai me reposer. Je n'étais pas en mesure de poser des questions, de savoir combien sont morts, comment va Caliope, si lui même était blessé et si nous avions vraiment réussit... J'étais à peine capable de garder les yeux ouverts le temps de me rendre compte que mes mains étaient pleines de boues et que mon épée tenait dans celle de l'elfe plutôt que dans la mienne.

Le sommeil qui me reprit avec autorité ne me laissa pas le droit de me réveiller avant plusieurs jours. Combien ? J'en étais à trop d'heures pour les compter, je laissais mes yeux suivre le cours de rêves hallucinatoires, de visions apocalyptiques mélangeant mon passé et mon présent, mes peurs, mes envies et d'autres choses refoulées. Je revis un matin de pèche où un galet attira mon attention pour m'enlever ma famille et la vie que j'aurai pu avoir à ce moment...
Il y avait les monstres déjà tués et ceux à venir, le brillant de ma propre épée et le sourire d'un ami proche, un blondinet aux oreilles à peine pointues... Ayame avait vraiment une drôle de tête dans mes rêves.

Je ne me rendais pas compte que j'avais chaud, l'épuisement dû à ce golem qui avait dévoré plus que prévu mon énergie et ma volonté m'avait rendu fiévreux, si je parlais dans mon sommeil Ayame ne disait rien. Sa voix ne portait pas jusque dans mes rêves, il n'y avait que le feu qui me brûlait de l'intérieur et les courbatures de l'effort et de ce temps trop long passé sur un matelas trop dur.

Les jours défilèrent, je crois bien que c'est au bout du troisième que mes yeux s'ouvrirent enfin.
Quelqu'un s'agita à mes côtés, la peau claire et un oeil bleu aux longs cils m'observa pendant qu'une main essuyait la sueur sur mon front à l'aide d'une éponge rafraichie. Un sourire, je reconnus Ayame heureux de me voir sortir d'un long sommeil qui lui avait donné pas mal de cheveux blancs. Dans un rire il chuchota...

-Si rin sait que t'es réveillé tu risques de pas dormir plus longtemps...

Je l'ignorais, la bouche pâteuse je levais le bras à la recherche d'un verre d'eau sauf que j'en étais incapable. Ayame m'aida à me redresser et quand il allait me faire boire je le fusillais du regard l'air de dire que j'étais quand même capable de boire tout seul... Epuisé mais sauf, Aya aussi avait l'air en forme et pas de blessure apparente. On avait réussi au moins une partie du plan... Le reste, je le saurais quand ma tête arrêtera de tourner.

Je ne me souviens pas de ce qui s'est passé après que je sois tombée durement sur le sol, il me semble avoir entendu un cri et quelqu'un me secouant par les épaules. Laissez moi dormir, j'ai assez bossé comme ça... Je crois que j'ai senti quelqu'un me soulever. En tout cas, dans le semi coma dans lequel je me trouvais, je ne sentais plus le sol dur sous ma tête, et même si je n'étais pas tombée de très haut, j'allais être quitte pour avoir une grosse bosse à mon réveil... Enfin, si Rin ne m'étripais pas avant le-dit réveil...

Au bout d'un long moment de sommeil je me décidais enfin à ouvrir les yeux, la chaleur ambiante me tirant du monde de ronces dans lequel je me trouvais. Je sentis une main se glisser sous ma nuque et de l'eau fraiche glissa dans ma gorge, j'appréciais le liquide et repartais dans le monde des rêves, la tête appuyée contre le bras chaud rassurant hors de mon monde de cauchemars. J'ouvris les yeux plusieurs fois durant tout le temps de mon long sommeil, a chaque fois une présence rassurante me donnait à boire et je replongeais pendant plusieurs heures. Le temps n'existait plus pour moi, seul le ronronnement dans mes oreilles me rappelait que j'étais encore vivante.

Je mis près de trois jours complets avant de sortir complètement de mon monde de torpeur. Je tentais de faire le point sur l'endroit où je me trouvais, il me fallut plusieurs minutes aveuglantes avant de voir que j'étais de retour dans la chambre que je partageais avec Rin. Le bruit de la porte qui s'ouvre me fis tourner douloureusement la tête et mon garde entra dans la pièce, tenant un broc d'eau à la main. Il s'assit sur le lit à mes côtés et un bras sous ma nuque me fit boire doucement le verre qu'il venait de remplir. C'était donc lui qui était resté à mes côtés pendant tout ce temps. Il garda le silence, se contentant de me fixer d'un air réprobateur auquel je répondis par un petit sourire d'excuse.

Il alla dans la salle d'eau pour remplir un bac d'eau fraiche et entrepris de nettoyer mon visage, écartant les mèches échappées de ma tresse qui s'étaient collées à mes joues et mon front durant mon sommeil, toujours en silence. J'appréciais la fraicheur du tissu, mais grimaçais lorsqu'il entrepris de nettoyer la coupure que j'avais sur la tempe et celle à la lèvre, que je m'étais surement faites en tombant, vu que je ne me rappelais pas avoir été blessée pendant le combat. Je tentais de parler mais ma voix me semblait lointaine et pâteuse.

- Les lions ?

Rin me répondit après quelques secondes de silence, d'une voix calme.

- Morts... Aucun n'est arrivé jusqu'au village et il n'y a eu aucune attaque depuis...

Une voix trop calme...

- C'était donc ça que vous nous cachiez depuis hier tous les deux...?

Ça ?
Il me fallu quelques secondes avant de comprendre de quoi il parlait. Et puis je fis le point sur l'endroit où nous nous trouvions lorsqu'on a créé notre golem et la taille de celui-ci. Il l'avait vu... Puis je pensais à un détail.

- Si toi tu l'as vu...

Il hocha la tête avec un air encore plus désapprobateur.

- Vous ne risquerez plus d'avoir d'ennuis où que vous alliez je crois... Depuis hier, les villageois ont pus recommencer à circuler et les rumeurs se sont déjà propagées, comme quoi les maitres des miroirs de K'ouen et de Souen leur était venus en aide en se battant à eux deux contre des centaines de lions affamés...Avec l'aide d'un monstre de terre et de plantes...

- Ayame était avec nous...

- Il semblerait d'ailleurs qu'il n'ait pas réussi à vous empêcher de commettre cette folie...

Je tentais de me relever, maintenant que mon cerveau était déjà plus en état de marche. Une fois assise dans le lit, je me décidais à poser la question qui me taraudait depuis mon réveil.

- Comment va Wergeld ?

Rin secoua la tête.

- Je suis passé le voir ce matin mais il n'avait pas encore repris conscience... Il semblerait que votre monstruosité l'ait plus épuisé que vous. Ayame m'a dit qu'il avait eu de la fièvre pendant ces trois jours.

Je hochais la tête, inquiète, avant de tilter.

- Trois jours ?? Comment ça trois jours ?

- Vous avez dormis pendant plus de trois jours...

Je me levais en vitesse, trébuchant avant de me mettre complètement droite et allais directement dans la chambre de Wergeld. Je grattais discrètement à la porte, me doutant qu'Ayame entendrait avant d'ouvrir doucement la porte et de passer la tête à l'intérieur, inquiète pour l'autre maitre.