Le village aux lions [RP Clos]

Le soleil se leva lorsqu'une main autoritaire me secoua l'épaule. Je grognais pour repousser le malotrus quand lentement, alors que ma conscience s'éveillait, je sentis grimper la douleur due aux nombreuses courbatures et l'étrange position que j'avais pris pour m'assoupir. Je levais la tête les yeux mis clos des rares heures de sommeil accumulées pour voir Ayame sourire et m'indiquer de l'index de rester silencieux. Il m'entraina hors de la chambre laissant les deux renard continuer leur nuit quand nous, nous partions pour aller en visite dans ce village.

Sous le soleil, le village minuscule semblait encore plus pauvre qu'au beau milieu de la nuit. Il y avait déjà plus de monde dehors, mais pas plus de lumière dans les chaumières, les traits tirés d'une femme me dépassant et le manque de gaieté d'un gamin attira mon attention. Toujours en silence, Ayame m'attira dans l'unique auberge du village, qui faisait aussi office d'hôtel de ville et abritait comme gérant le maire... Drôle de cumule de casquette, nous commandions un copieux petit déjeuner quand Aya me présenta de façon plus officielle. La réaction du maire fut déconcertante. Si au départ sa mine était grise et fatiguée, la seconde qui suivie l'annonce il fut pris d'un rictus surpris pour enfin laisser s'afficher un immense sourire de pur bonheur.

-Maitre ! Vous êtes enfin venu !

J'allais porter un morceau de pain frais à mes lèvres quand la réaction me fit lever les yeux et m'arrêter au beau milieu du mouvement... Je devais ressembler à une statue mal fichue.

-Pardon ? Vous m'attendiez ?

Aya siffla en réprimande, ma réponse manquait de diplomatie, et le gérant ne perda pas une seconde pour me le faire savoir.

-Vous ne venez pas pour ça alors. Il baissa le yeux d'un air triste et abattu.
-Que se passe-t-il ici pour nécessiter ma présence ? Je mordais dans le quignon de pain.
-La ville est en deuil, deux enfants sont morts hier.

Ayame me prévint du regard que jouer l'indifférence n'était pas dans mes options si je voulais sortir d'ici sans flèche dans le postérieur. Je tentais une mine compatissante mais l'aubergiste-maire n'en fit rien et continua. hallelujah...

-Les lions sont plus nombreux qu'avant, les enfants se sont éloignés et... Nous ne les avons jamais vu aussi proches du village !

Sur le coup je lâchais mon pain et regardais le maire interloqué. Les lions... On en avait croisé deux pas de quoi fouetter un chat c'était courant dans des régions à fauves. Mais pour avoir déjà rencontré ce genre de bestioles je savais aussi bien que n'importe quel habitué des voyages ou experts que les animaux sauvages n'approchent que rarement les zones habitées par les hommes (et par d'autres êtres intelligents). Je laissais tomber une pièce sur la table Aya mis dans son sac notre pauvre petit déjeuner quand je me levais.
Au boulot...

-Quand vous dites plus nombreux...
-Beaucoup plus nombreux oui, dit-il rapidement. Avant nous en avions un dizaine dans la région, une unique famille... Mais depuis les fortes pluies dans les montagnes les autres ont migré dans notre région. Ils sont une centaine à se partager un petit territoire de chasse et...
-Et ils n'ont rien à manger hormis le bétail et les enfants. Ce fut Aya qui termina cette phrase macabre.

Il n'eut pas besoin de son visage soucieux pour me décider à aller mener l'enquête.
L'aubergiste m'indiqua le nom d'un éleveur encore en vie (l'autre ayant été dévoré avec une partie de son troupeau une semaine plus tôt) qui tenait l'unique boucherie du village. C'est donc dans un silence réfléchis que nous sortions de l'auberge avec le sourire plein d'espoir du maire pour aller vers la boucherie.
Le boucher-éleveur ne nous apprit pas beaucoup plus de choses. Juste que c'était inadmissible que je me déplace si tard (Aya rigola un moment en me voyant me contenir pour ne pas faire manger son fendoir à ce boucher) et qu'il avait perdu plus de vaches qu'il n'avait pu en récupérer dans les reste du troupeau de son collègue décédé. Encore heureux pour lui que l'autre éleveur n'avait pas de gamins sinon... il n'aurait rien récupéré... ça continua comme ça pendant une heure ou il m'expliqua que les bêtes étaient enfermés à présent dans un enclos fermé et que les lions pour se nourrir approchaient de plus en plus du village... à défaut de vaches ils s'attaquaient aux premiers villageois qui sortait du coin.
Plutôt que de sortir une connerie du genre "arrêter l'élevage et mettez-vous à la pêche" je me tus faisant mine de comprendre...
Et je n'appris rien de plus, pas même une idée de comment éloigner les bêtes de la région. Si elles avaient faim elles iraient automatiquement vers les villages alentours... que celui ci survive ou non au siège.

Au beau milieu de la rue, je réfléchissais sous le regard de quelques passants ayant découvert qui j'étais mais n'osant pas m'approcher... Ayame récapitula lentement le peu d'informations que nous ayons alors que mon estomac criait famine, que mes jambes menaçaient de faire grève et que le manque de sommeil m'irritait plus que d'accoutumée... Dure la vie de maitre.
Le soleil était haut dans le ciel et nous avions beau nous creuser les méninges, en dehors d'une destruction pure et simple des meutes, nous ne trouvions pas d'option pour les chasser du territoire. Je n'étais pas zoologiste et Aya avait trop peu d'expérience du terrain pour m'aider.

J'ouvris lentement les yeux, pour voir que la chambre était vide, avant m'endormir complètement hier j'avais entre-aperçus Wergeld et Ayame, mais ce matin, il n'étaient plus là, ils avaient donc dû partir pour accomplir la raison de leur présence ici.
Je me redressais lentement et m'étira, un peu comme un chat, les pattes avant d'abord en appuis sur les postérieurs, et ensuite je me redressais pour étirer l'arrière en cambrant le dos. Le tout accompagné d'un magnifique bâillement, dévoilant mes crocs pointus. Je me tournais enfin, vers Rin. Pour découvrir le lit vide.

Je sautais à terre et me précipitais vers la pièce servant de salon d'où semblait provenir son odeur. Je le trouvais sous sa forme humaine, dos à moi, torse nu, en train de finir de s'habiller, avec les affaires qu'il avait récupéré dans ma sacoche. Son torse était recouvert de bandages, et vu leur agencement je pouvais en déduire que le médecin avait dû les lui refaire après qu'il ait eu changé d'apparence. Il se tourna vers moi, me fixant de ses yeux rouges, ses cheveux noirs en batailles après la nuit. Ce fut à moi de me mettre à rire cette fois, il avait l'air aussi décoiffé que moi après être passé entre les mains d'Ayame. Il me jeta un regard blasé, habitué à mes changements d'humeur.

- Mademoiselle, je n'apprécies pas vraiment que quelqu'un avec les poils encore plus en bataille que moi, se fiche de ma tête...

- Ça vaut pour hier soir, quand TU t'es fichu de moi !

- Ça compte pas ! J'étais pas au meilleur de ma forme...

Il finit de s'habiller et remis ses épées courtes à sa ceinture afin de me laisser la pièce pour que je puisse me rhabiller également, les villageois n'apprécieraient certainement pas beaucoup de voir débarquer deux renards en ville.
Une fois seule dans la pièce, je repris mon apparence humaine et remis mes vêtements, qui avaient un bon besoin de lavage. Autant que moi en fait...
Je tuerais pour une bonne douche !

Je ressortis enfin du salon pour rejoindre Rin, payais le médecin, qui l'avait si bien soigné, et après quelques dernières recommandations sur le fait qu'il devait bouger le moins possible afin de ne pas rouvrir ses blessures qui même si elles n'étaient pas profondes étaient nombreuses, nous quittâmes la maison du médecin et nous engageâmes en ville afin de trouver un endroit où loger et de quoi nous nourrir, le temps que Rin puisse effectuer le trajet de retour sans risques. C'est à ce moment là que nous rencontrions Wergeld et Ayame.
Je leur fis un signe de la main et Rin s'inclina poliment. Bon sang, je faisais ridicule à côté de lui... Il devait faire environ la même taille que Wergeld peut-être un peu plus grand, mais quand même moins qu'Ayame, et mis à part ses cheveux noirs et les miens roses, nous avions les mêmes yeux rouges, ce qui pouvait nous faire facilement passer pour des frères et sœurs.
Wergeld semblait réfléchir à quelque chose, je lui posais la question sur ce qui le perturbait.

Un coup de coude me vrilla les côtes et avant que je n'ai le temps de le rendre à Aya il m'indiqua du menton la présence d'une mini-chose rose et d'un grand type derrière elle... Il me fallu plisser les yeux pour remarquer quelques détails trop précis pour être une coïncidence, comme les yeux rouges ou les vêtements que je reconnus pour les avoir vu dans les mains de Caliope la veille. Je restais sur mes gardes, n'étant pas sûr des mes conclusions pourtant, arrivé à ma hauteur je dus reconnaitre qu'il avait un quelque chose d'étonnement ressemblant au renard... pas dans le sens des poils de la truffe et autres joyeusetés, plutôt dans le regard.
Et il y avait des similitudes entre lui et le petit maitre qui ne trompaient pas...

-Rin je suppose.

Je suis sûr que s'il est plus grand que moi c'est juste l'effet cheveux en bataille qui fait ça... Je me forçais à sourire et abandonnait dans la seconde pour me détourner et faire quelques pas dans la rue. Je jetais un regard noir aux passants, non pas qu'ils soient coupables de ma mauvaise humeur, mais je trouvais ça affolant que les messagers ne m'aient rien dit plus tôt alors que j'étais en ville y a pas trois jours.
Ayame soupira...

-Content de voir que tu es de nouveau sur pied, Rin.

Il lui tendit une main amicale et constata avec amusement la différence de taille impressionnante entre Caliope et son gardien. L'instant d'après il retrouvait son sérieux, le temps que je réfléchisse à quoi faire dans l'heure, il expliqua au couple de nouveaux venus les évènements qui me mettaient en rogne.

-On a quelques problèmes à régler dans le village. Vous pourrez sûrement profiter du confort des maisons mais je vous conseille de ne pas sortir de la ville sans être bien accompagnés. On aurait une invasion de fauves dans le coin, les villageois ont déjà subis de lourdes pertes.

Lourdes pertes... Dans un village aussi petit, pour une population si restreinte un éleveur et deux enfants étaient un prix immense. Le premier parce qu'il signifiait que la nourriture serait moins abondante et donc plus chère alors que ces gens avaient l'air déjà bien pauvres... Et les deux enfants, parce qu'ici il n'y avait guère plus de vingt familles, alors deux enfants c'est 10% des naissances dans le meilleurs des cas, c'est un bout d'avenir pour cette ville qui leur a été volé par des bêtes féroces.

Je fis de nouveau faces à Rin et Caliope. Mon instinct me dictait de parler à celui des deux qui me semblait le plus solide, Rin, mais l'habitude de parler en baissant la tête me conduit à parler au maitre elle-même.

-Selon leurs dires ils subissent la migration forcée de lions venus des montagnes. J'ai entendu parler des pluies torrentielles de cette années sur la chaines montagneuse plus à L'est... J'aurais dû m'en douter. Au final, avant ils en avaient quelques uns, aujourd'hui c'est une centaines de monstres qui s'amusent à venir renifler les maisons.

Je sortis ma paire de lunettes de ma poche et découvrit avec stupéfaction qu'elles étaient brisées. Je les rangeais l'air d'encore plus mauvaise humeur. Pour le moment j'avais besoin de sommeil, d'une douche et de manger à ma faim.

-Aya, Allons voir le maire pour lui demander un endroit ou nous établir quelques jours. On rejoindra Atlantis dans quelques jours, le temps de voir si on peut faire quelque chose pour ces gens... Vous ne pourrez pas sortir d'ici tant que nous ne pourrons pas envoyer de messager vers la ville pour vous envoyer une garde... Êtes-vous prêts à nous aider ?

En finissant ma phrase je m'étais retourné sur Rin et Caliope, j'avais déjà eu un aperçu des pouvoirs de la gamine (plus vieille que moi c'est un comble) et je me doutais bien qu'un protecteur tel que Rin avait de fortes chances de ne pas rechigner à y mettre du sien... Je pouvais tout aussi bien me tromper sur la nature de cet homme-renard.

Rin hocha la tête, Wergeld avait tapé juste, il ne pouvait y avoir qu'une seule personne m'accompagnant dans cette ville. Il serra la main d'Ayame avec un sourire, le remerciant pour l'aide apportée et nous écoutâmes en silence les explications du blond, comprenant mieux la mauvaise humeur de Wergeld. On allait encore être partis pour casser du lion. Quand il nous demanda si on était prêts à se battre, Rin pris la parole.

- Je vous dois la vie, il est donc évident que je vous aiderai !

J'eus un rire ironique et posa un doigt sur un de ses bandages avec un rictus moqueur. Il grimaça lorsque une de ses blessures fut touchée.

- Mais bien sûr... J'attends de voir ça !

- Je peux me battre...

- Je n'en doute pas...

Je rappuyais sur ses blessures mais sans toute fois forcer de manière à ne pas trop les réouvrir, je ne tenais pas à avoir à le porter moi. Il grimaça sous la douleur, mais tenta de son mieux de la cacher. Je n'étais pas dupe, je savais parfaitement que s'il combattait, il ne tiendrait pas longtemps contre des lions affamés, surtout avec l'odeur de sang qu'il dégageait. Je me demandais d'ailleurs comment il faisait pour tenir debout...

- Bah, à la limite, tu pourras nous servir d'appât, tu pues le sang à trois kilomètres...

Je levais vers Wergeld un regard lourd de significations, j'avais exprès employé le "nous" pour lui montrer que je combattrais à ses côtés, mais je refusais que Rin y participe. J'espérais que Wergeld comprenne et accepte mon point de vue. Un homme blessé, même un bon guerrier, ne nous servirait pas à grand chose et je ne tenais pas à voir mourir Rin, après tout ce à quoi il avait survécu depuis la veille.
Je soupirais.

- Bon, messieurs, je veux bien parler stratégie et tout ce que vous voulez avec vous, mais si cela ne vous gêne pas, je souhaiterai le faire après un bon bain, et un repas...

Je voulais prendre un bain ! Un bain ! Un bain ! Et manger... Mais d'abord un bain !!!
Je crois que si un de ses fichus lion attaquait maintenant, il prendrait cher. Très cher. J'en avais marre, je me sentais sale, je devais puer à trois cent mètres et mes vêtements étaient tellement pourris, que si je les enlevais ils tiendraient debout seuls.
Je lançais un regard critique vers les trois autres.

- Et il semblerait que je ne sois pas la seule... Les garçons, vous êtes crades...

Ah mais, non ! Je ne suis pas crade du tout... Juste un peu barbouillé de sang animal, de boue, de poussière, de... Soit, je ne suis pas crade je suis complètement dégueulasse... Je souris un temps à Caliope, faisant de mon mieux pour surmonter la colère mélangée d'angoisse. Je flippais ouvertement pour ce village, eux qui n'avaient même pas un ou deux soldats pour nous prêter mains fortes. La seule chose qu'on pourra espérer d'eux c'est un endroit où dormir et de quoi manger. Et si jamais nous n'arrivions pas à nous charger des lions nous seront dans de beaux draps.

-Allons-y.

(tu me pardonnes, je fais avancer le jeu jusque dans un endroit propice à se laver, à manger correctement et à dormir)

Moi et Ayame serions sur pieds après une nuit de sommeil bien remplie, Rin en avait pour au moins une semaine avant de bouger sans risquer de se vider de son sang, il ne restait que Caliope... Si je devais faire appelle à son pouvoir je dois penser à trouver un moyen de la mettre bien en rogne... Dans l'auberge, Ayame se chargea de demander l'hospitalité de l'aubergiste. On nous laissa utiliser les deux chambres de l'étage... Il avait tellement rarement des clients qu'il fut ravis de voir ces pièces enfin occupées. Nous montâmes à l'étage et arrivé devant les chambre je lançais un simple "à plus" pour mes compagnons, quand Aya lui fut plus préventif :

-Retrouvons-nous en bas dès que nous serons prêt.

J'abandonnais Caliope et Rin le temps d'un bain, pas très chaud -le bois se faisant rare depuis que le bucheron ne pouvait plus aller en forêt- et celui que mit Ayame a en faire de même. Au sortir du bain, nous attendions tout deux patiemment que notre linge sèche quand une jeune femme vint frapper à la porte. La jolie brune nous donna un panier de linge propre et s'inclina toute tremblante d'émotion avant de disparaitre à grands pas dans le couloir.

Ayame en profita pour ricaner à nouveau et... m'expliquer que "l'effet Wu" faisait des ravages et pas qu'en ville... Je lui lançais le linge apporté à la figure et constatais par la même que nous avions de quoi nous habillé proprement. Ces vêtements étant plus présentables que des robes de chambres bien qu'il ne s'agisse que de tunique en lin et pantalon similaire. C'était pour le moment suffisant. Le plaisir de se sentir propre emporta ma mauvaise humeur et je pus m'assoir dans l'auberge à attendre Caliope et Rin avec autre chose qu'un rictus d'anxiété.

[Pas de soucis ! Je vais sûrement prendre quelques libertés, moi aussi... Histoire de faire avancer un peu le rp.]

Je laissais Ayame demander les chambres pour nous, l'aubergiste se serait fichu de moi si je m'en était chargé du haut de mon un mètre vingt. Une fois les chambres attribuées et devant celles-ci je fis un signe de la mais à Wergeld et hochais la tête à l'invitation d'Ayame de nous retrouver en bas, j'étais pressée de me laver et j'avais la flemme de faire de grandes phrases.

Rin ne pouvait pas prendre de bain, mais il me signala qu'il s'était déjà lavé chez le médecin, je l'aidais donc à nettoyer son dos, rebarbouillé par ses vêtements sales, je ne tenais pas à ce qu'il attrape une infection, il n'aurait plus manqué que ça. Une fois qu'il eut fini de se laver, tout en évitant le plus possible ses bandages, il me laissa la salle d'eau, et je plongeais allègrement dans le bain à peine tiède, mais je m'en fichais, il aurait tout aussi bien pu être glacé que l'effet aurait été le même à mes yeux, j'allais être propre.
Rin frappa à la porte et entra pour m'apporter des vêtements propres.

- Une jeune fille vient de les apporter, puisque nous sommes des "compagnons de maitre Wergeld".

Je ricanais à cette phrase, le pauvre Wergeld allait avoir du pain sur la planche pour aider ce village. Je sorti du bain, me sécha et apprécia les nouveaux vêtements que je dus quand même retrousser. Je lavais ensuite nos vêtements et les mis à étendre dans la chambre.
Puis une fois enfin prête, je m'assis un instant sur le lit et sortis mes pochettes de graines. Il fallait que je vois s'il était possible de faire une quelconque réserve avant de partir à l'assaut des lions. Je me doutais avoir jusqu'à au moins le lendemain, le temps que Wergeld et Ayame puissent se reposer un peu.
Je poussais un soupir, il ne me restait que des graines de lierre, je n'avais aucune ronces et encore moins de dionées, celle de la veille avait été une exception. Il fallait donc que je trouve autre chose. On attaquait pas des lions affamés avec des bananes...

Je rangeais mes affaires et nous descendîmes rejoindre les deux autres en bas comme convenu.
Un fois repérés et installés à leur table, j'appelais l'aubergiste, pour savoir s'il était possible d'avoir à manger. N'importe quoi, du moment que ça se mangeait, je mourais de faim !
Une fois ma demande effectuée, le plus poliment et avec le plus de tact que je pus, ce qui n'était franchement pas gagné quand on me connaissait, je me tournais ensuite vers les trois autres, un grand sourire au lèvres. Il ne m'en fallait pas beaucoup pour me rendre heureuse, un bon bain, des vêtements propres et j'étais de bonne humeur pour le reste de la journée ! L'aubergiste sembla un instant surpris que ce soit une gamine qui lui en fasse la demande, mais ne fit aucun commentaire vu que j'étais en compagnie de Wergeld.

- Bon, je suppose, que vous allez jouer les taupes sous vos couvertures tous les trois ! Vu que je suis en forme, je vais en profiter pour faire un tour du village, et voir si je peux trouver des graines qui pourraient nous aider contre ces lions. Il ne me reste que des graines de lierre. Je devrais y aller un par un et on en verrait pas le bout... Je n'y crois pas trop mais je vais voir si je ne trouve pas des ronces dans le village, ou quelque chose s'en approchant le plus possible.

L'aubergiste nous amena un repas simple, mais assez consistant pour me permettre de réfléchir plus facilement et ainsi établir une stratégie. Je remerciais l'homme avec un sourire, puis me tournais vers Rin.

- Toi tu vas aller me faire le plaisir de dormir, et de passer chez le médecin pour refaire faire tes bandages !

Je me retournais ensuite vers les deux autres, pendant que Rin hochais la tête, il savait très bien qu'il valait mieux éviter de me contredire quand je donnais des ordres, d'autant plus que j'avais raison, il ne tiendrait jamais avec ses blessures et il avait lui aussi l'intention de combattre.
J'étais celle qui avait le plus dormi, donc celle dont les facultés de réflexions étaient les plus optimales, mon rôle et mes réflexes de maitre du miroir revenant au triple galop.

- Wergeld ! Tu te sentirais prêt à partir quand ?

Caliope et Rin à table nous étions tous réunis pour préparer la fête.... Ayame appréçia la compagnie, manger non loin de personnes civiliser lui plaisait plus que de manger à mes côtés, je ne suis pas un monstre pourtant, ni un ogre, du moins je le crois. De mon côté je me questionnais sur ma santé mentale. Nous étions à peine trois capables de nous dresser contre les lions, les villageois non armés ne serviraient à rien surtout qu'il s'agissait pour la plupart d'enfants et de femmes... Les hommes ayant fuis en mer pour je ne sais quelle raison.
En clair nous avions plus de chances de finir dans l'estomac d'un lion que l'inverse... à part si...

-Donc Rin est hors de combat tant qu'il n'a pas guéri, moi et Ayame avons besoin de sommeil donc nous ne ferons rien aujourd'hui, nous réfléchirons demain sur une possible solution... Impossible d'envoyer un message pour avoir des soldats venus d'ailleurs...

Si nous avions un bateau nous serions aller chercher de l'aide dans un village sur la côte un peu plus loin... Mais les bateaux n'étaient pas dans la baie ! Ni la majorité des hommes... Ni le poisson et les protéines... Je cassais un bout de pain et avalais trois gorgées de soupe aux légumes... La viande manquait et j'en déprimais presque. Les légumes salés à haute dose ne compensaient pas vraiment l'absence d'un bon steack ou de sardines grillées... Un jeune homme à besoin de viande pour grandir (et se muscler mais ça j'en ai pas vraiment besoin)... Les épinards c'est bon pour Caliope.
Chose que je ne lui dis pas, son lierre m'aurait transformé en momie des forêts à exposer dans les marécages.
Je tentais de donner consistance au potage en y trempant mon pain... J'allais pas me plaindre je mangeais, même si c'était trop liquide à mon goût. Les gens d'ici ne devaient plus avoir beaucoup de réserves de nourriture. La soupe était une maigre consolation qui n'apaisait tout de même pas ma faim... Et je réfute, je ne suis pas un ogre.
(en parlant d'ogre je t'ai raconter l'origine de leur existence ? XD)

-À supposer qu'il y en ait une centaine comme l'aubergiste et l'éleveur nous l'ont confirmé, il sera inutile de nous épuiser à tous les descendre... En tuer une majorité suffira pour endiguer l'invasion.

*Si on arrive à l'endiguer...*

Je me tus le temps de remplir les verres d'eau, je m'arrêtais subitement avant de remplir mon verre les yeux rivés sur la surface de l'eau.. Le village était une longue enfilade de maison autour d'une seule et unique allée... Ladite rue n'étant... qu'une simple rue sans place principale ni rien... Alors, si dans le village il n'y avait rien, où était le point d'eau ? Ou se situait le puits ? La rivière ?
Mais pauvres connaissances des habitudes des petits villages me dictait qu'en temps normal soit le village se contruisait au bord du point d'eau (et la mer n'en est pas un vu qu'ici les stations de dessalements ne sont pas autorisées... on préserve l'environnement parait-il, et elles ne fonctionneraient pas loin de la centrale électrique de la ville) ou autour... c'est à dire autour du puits ou de la source. Donc l'auberge avait des réserve d'eau, mais le village s'épuiserait à un moment.
Je frissonnais lorsque le semi-elfe passa une main devant mes yeux pour me tirer de ma rêverie. Je comprenais deux choses, la première était que le village n'avait plus beaucoup de temps pour survivre, la seconde que les lions monopolisaient le point d'eau potable du coin...

-On ira chercher nos amis les fauves proches d'un point d'eau, demain matin je réunirais les gens qui pourront nous aider à connaitre un peu mieux le terrain... Dites, vous croyez que ça se mange un lion ?

Je disais ça en entendant mon estomac crier famine une fois encore. La mine dépitée je finissais mon bol de soupe avec l'estomac encore dans les talons, ma mauvaise humeur me revenant presque. Levant les yeux sur l'autre maitre je distrayais mes mauvaises pensée en tentant quelques recommandations à défaut de ne pouvoir empêcher Caliope de courir face au danger... ou devant le danger.

-Si tu sors fais attention, même en journée. Il vaut mieux éviter de s'éloigner du village, si les lions ont faim ils approcheront jusqu'à ce qu'ils trouvent de quoi se remplir la pense... Que se soit petit et rose ne les dérangera pas... Pas plus que les vers, serpents et nos autres amis des marécages.

Ayame faillit s'étranger en réprimant un rire alors qu'il finissait son verre. J'étais sûr que lui aussi avait encore les crocs... Si ça continuait on allait s'armer pour la chasse au lion rôti. Aucun de nous deux ne tiendra une semaine à se régime. Au pire je mange l'elfe.
C'est en pensant comme ceci que je vis plus précisément pourquoi les hommes étaient partis. La pêche rapporterait de la nourriture, et loin du village en plus déchapper au danger ils ne consommaient pas l'eau et le peu de nourriture restante. en revanche ils laissaient leurs familles sans défenses face aux lions. Si encore il s'agissait de lions traditionnels s'en débarrasser aurait été vite vu, mais vu la taille des bestiaux et la longueur des canines, l'Entre-monde était vraiment une mine à problèmes.

(Pas relu, trop long, la flemme...)

Je savourais ce repas, oh combien apprécié, même si ce n'était que de la verdure et de la flotte, au moins j'avais de quoi me remplir l'estomac, je n'allais pas faire la difficile. J' hochais la tête aux affirmations de Wergeld, je ne pouvais pas parler avec la bouche pleine de liquide. Il fallait reconnaitre qu'il avait raison, nous n'allions pas aller très loin à seulement tris, mais on n'avait pas le choix, c'était les lions où nous. Et on ne pouvait pas appeler de renforts. Je me refusais aussi à laisser combattre les enfants que j'avais croisé dans le village, ils serviraient seulement de mises en bouches aux carnivores avant qu'ils attaquent le plat principal, c'est à dire, nous. Je réfléchissais pendant que je finissais de manger.

- Je suis d'accord avec ce raisonnement. Mais tu crois que si on fait assez de dégâts dans leurs rangs les survivants fuirons voir si la viande est meilleure ailleurs ?

Je récupérais mon verre en remerciant Wergeld. Puis j'éclatais de rire lorsqu'il demanda si les lions se mangeaient. Je fis un mouvement en désignant Rin.

- Pour nous oui ! Mais je ne suis pas sûre que la viande de lion soit très comestible pour un humain normal... Surtout que ceux-là on été trainer on ne sait pas où... Il faudrait attendre la prochaine génération et les nourrir correctement avant que vous puissiez les manger sans rien risquer je pense. Mais ça devrait être faisable ! Encore que pour vous deux, ça ne devrait pas être un gros problème vu que votre système immunitaire doit être plus efficace que celui des gens de ce village. Pourquoi, tu veux que je t'en ramène un pour le faire cuire à la broche si je tombe dessus ?

Rin éclata à son tour de rire, lorsque Wergeld me fit ses recommandations, je le fis taire avec un regard noir et un coup de pied sous la table. Il remis sa tête dans sa soupe en continuant de ricaner et j'eus soudain l'atroce envie de l'envoyer en première ligne pour servir d'appât pour les lions...

- Ne t'inquiète pas ! Je veux bien être tête brûlée des fois mais j'ai encore un minimum d'instinct de survie... N'en déplaise à certains...

Je jetais un regard noir à Rin sur cette dernière phrase, il leva les deux mains en signe d'innocence et recommença à ricaner. J'allais vraiment l'envoyer au casse pipe...
Une fois nos bols de soupes en préparation pour la digestion, je me levais et me tournais vers les deux humains et associés et leur souhaitais une bonne sieste, puis j'attrapais Rin par l'oreille et le força à se lever.

- Toi, tu vas aller me faire le plaisir d'aller te coucher en vitesse et ensuite de passer chez le médecin pour te refaire momifier correctement !

- Aie ! Pas l'oreille !

- J'm'en fiche c'est le seul endroit que je peux atteindre où il n'y a pas de bandages...

Et voilà... On était encore repartis pour une scène de ménage... Je soupirais et lui lâchais l'oreille. Il salua les deux autres hommes et parti se coucher en râlant sur le mauvais caractère du rase-motte qui lui servait de maitre. Je lui lançais la première chose qui me passa sous la main, à savoir ma cuillère, qu'il se reçu en pleine tête et il la ramassa en râlant encore plus pour me la relancer dessus. Je la rattrapais et la reposais sur la table d'un air blasé par l'habitude, le tout sous le regard ébahit de l'aubergiste qui avait suivi l'échange sans comprendre, voyant un homme adulte se faire taper dessus par une gamine haute comme trois pommes.
Puis je récupérais mon sac et me prépara à sortir en saluant une dernière fois les deux hommes.

Une fois dehors, je fis assez rapidement le tour du village, cherchant un quelconque plante grimpante qui pourrit m'être utile dans le combat que nous devions mener. Je posais des questions à plusieurs villageoises mais aucunes ne sembla en mesure de m'aider dans mes recherches et je me préparais à rentrer bredouille quand une vieille dame vint me voir, me demandant si j'étais une amie du "maitre Wergeld". Je ne me pris pas la tête à expliquer notre relation et acquiesçais simplement. Elle me conduisit alors dans le petit jardin devant sa maison et me montra un plant de mûres sauvages tout sec. Elle s'excusa mais me dis que l'eau étant assez rare pour le moment, le pauvre était en train de dépérir. J'eus un grand sourire et me précipita sur lui.

Je creusais un instant la terre, afin de trouver ce que je cherchais au milieu des racines, et je récupérais de petite graines que je mettais dans une nouvelle pochette sortie de ma sacoche. Je grattais la terre un moment comme ça tout en expliquant à la femme ce que je cherchais alors qu'elle était derrière moi, ses trois petits enfants en assez bas âges nous ayant rejoints. Je me tournais un instant vers eux, leur demandant en souriant si ils aimaient les mûres. Leur grand mère eut un sourire triste quand ils acquiescèrent bruyamment. J'évitais de faire ce genre de chose normalement, surtout devant des gens qui ne pratiquaient pas la magie, mais grâce à cette dame je tenais peut-être un bon moyen de me débarrasser de ces lions. Je pouvais faire un effort.
Je leur tournais le dos, récupérant une graine de terre et commença à la faire germer entre mes doigts avant de la replanter à côté de l'enchevêtrement de ronces sèches déjà existantes, puis la fis pousser assez rapidement de manière à ce que les nouvelles branches se mêlent aux anciens. De petites mûres noires firent alors leur apparition. Je savais qu'elles ne tiendraient pas longtemps vu le manque d'eau, j'en récupérais quelques unes et les tendis aux gosses, avec un sourire et un clin d'oeil pour la mamie, qui me remercia d'un hochement de tête alors que les gamins hurlaient des remerciements à n'en plus finir.

Une fois ma pochette remplie de graines et remise dans ma poche, je remerciais la vieille dame et me préparais à retourner vers l'auberge, afin de me reposer aussi. Sur le chemin du retour, un grand vacarme attira mon attention vers le bout de la rue, et je m'y précipitais en courant de toute ma vitesse. Une fois sur place, j'en compris la raison, une petite fille était en train de revenir vers nous en hurlant, poursuivie par deux de ces horribles lions. Je commençais déjà à en avoir ras le bol. Il ne semblaient pas vouloir l'attraper de suite mais plutôt jouer avec elle.
Malheureusement pour eux, je n'avais pas du tout envie de jouer, moi... Je rangeais dans un coin profond de ma mémoire les recommandations de Wergeld et me précipitais vers la gamine, échappant de justesse aux mains des femmes qui tentaient de me retenir.
Une fois assez proche du trio, je sortis une de mes nouvelles graines ainsi qu'une graine de lierre et fit germer les deux en même temps. Le lierre bloqua les deux fauves qui détournèrent leur attention de la petite avant de se précipiter sur moi. Je criais à la gosse de ne pas s'arrêter et de continuer de courir. Puis je combinais les deux séries de lianes avant de les précipiter vers mes deux Némésis personnelles. J'étais furieuse que ces deux choses immondes osent venir aussi près de moi.
J'utilisais la même technique que le veille dans les plaines, mon attaque renforcée par les ronces qui empêchaient les lions de se dégager, les épines s'enfonçant dans leur chairs.

Une fois les deux monstres à terre, je me retournais et rentrais au village en râlant tout ce que je savais sur ces abrutis de gros chats moches. J'esquivais les remerciements et retournais à l'auberge (me trainais à l'auberge serait le terme exact), avant de remonter sans faire de bruit dans la chambre que je partageais avec Rin, pour m'étaler sur mon lit et m'endormir comme une masse jusqu'au lendemain matin...

J'avais repoussé mon bol vide, laissé choire ma serviette non loin et avec la langueur familière de la digestion qui m'attendait je trainais les pieds dans les escaliers. Dormir. C'était comme un rêve qui se réalisait, Aya me suivait de près, lançant quelques regards sur les rares villageois présents dans l'auberge. Ils nous avaient fixé durant tout le repas, il se méfiait d'eux.
On avait bien rit à observer l'étonnante relation qui existait entre Rin et Souen ; ça nous rappelait vaguement quelque chose, un regard et nous avions oublié le frugale repas pour nous souvenir qu'il restait une étape à ne pas manquer : la sieste.

Dans la chambre, j'avais laissé à messire Ayame qui avait bien trop l'habitude de la ville le lit de la pièce. Je me contentais de ronfler sur un sofa trop ferme, qui pourtant avait des allure de lit à baldaquin et draps de soie dans l'enfer de ces deux jours sans sommeil qui s'étaient écoulés. Durant une heure, j'entendis le souffle régulier de mon gardien qui s'était mis à l'aise pour ronfler en paix. Je dormis une partie de cette heure là et me réveilla lorsqu'une main fraiche frôla mon épaule nue.
Je sursautais et vis accoudé sur le bord de la fenêtre un Ayame hilare... Sérieusement, il avait raté sa vocation, plutôt qu'archer il devrait faire clown.

-J'aime beaucoup comment elle interprète le mot prudence.

Je fis mine de ne pas comprendre, l'air perdu dans mes pensée, le regard vidé de toute volonté... Je ne voulais pas comprendre. Hélas, Aya fut plus téméraire et s'enquit immédiatement de m'expliquer la scène que ses yeux plus perçant que les miens voyaient depuis quelques minutes.

-Les lions n'ont qu'à bien se tenir, c'est qu'elle est dangereuse ... Elle te pique ta célébrité.

Je grognais et me retournais dans le sofa, le nez dans la toile qui sentait bon la poussière et le renfermé. Grossière erreur... C'était suffisant pour me sortir de cette envie de dormir, et me forcer à m'assoir. L'elfe se couvrit d'une chemise quand il me balança la mienne. Je me la pris en plein visage, l'air encore bien endormi. Aya eut le bon sens de ne pas rire cette fois, il me connaissait bien. Il s'assit sur le bord du lit et déplora d'un regard triste que la cheminée ne puisse pas être allumée. Si ça ne tenait qu'à moi, une chaise réduite en morceau et hop! on fait du feu, mais l'elfe semblait s'inquiéter pour l'aubergiste après que nous ayons réduit au sens littérale ses sièges en fumée.

-Tu veux toujours aller à Atlantis ?

-Ouai.

-Tu as de l'espoir... Soupira-t-il avec cette forme de dédain dont il avait le secret et que je méprisais plus que tout chez lui.

-Si tu veux retourner en ville vas-y je reste, on s'occupe des lions et je continue jusqu'à Atlantis.

-Tu ne trouveras rien là bas.

Je me levais exaspéré, allais dans la salle d'eau pour y trouver un linge que j'humidifiais pour me refraichir le visage. de retour dans la pièce unique de la chambre je vis Ayame assis sous le rebord de la fenêtre le dos parfaitement droit posé contre le mur. Un genoux relevé il avait posé son bras dessus l'autre trainant sur le parquet vieillit. Il avait l'air d'une statue, je m'approchais, accroupie, lui parlait le plus calmement possible.

-J'ai fais le serment de la retrouver quoiqu'il arrive, quoique je trouve au final. Sois patient, bientôt j'en aurais fini de ces promesses inutiles à tes yeux.

Il ne protesta pas, un sourire à peine perceptible vint orner ses lèvres, je le laissais sourire sans qu'un mot ne vienne troubler le silence. Je retournais m'installer dans le canapé, les bras replié sous la nuque je fredonnais une vieille chanson, un vieux souvenir de ma mère que je n'avais pas revue depuis des années. L'archer m'interrompis, il s'éclaircit la gorge et parla de sa voix légèrement chantante, comme celle des elfes, mais plus rude parce qu'il était bien plus humain que tous ceux que j'avais rencontré.

-J'ai fais le serment de te soutenir quoiqu'il arrive, quoique je doive accomplir au final. Je serais patient, jusqu'au jour où tes espoirs seront deçus... Tu n'es qu'un enfant.

Je lui lançais un regard noir, me retint à temps pour ne pas lui lancer une pique venimeuse si ce n'est que j'aurais pu me lever et lui exploser la mâchoire. De tout ça je ne fis rien, juste ce regard agacé qu'il me parle comme s'il m'avait vu grandir... C'était vrai d'un côté, c'était faux de l'autre. Je détournais les yeux. Je voulais changer de sujet tout cela m'irritait et je n'avais pas le temps ni le loisir d'être en colère contre autre chose que cette bande de fauves qui osaient s'en prendre à mes villageois...

-Demain nous établirons le plan de bataille. En venant j'ai remarqué un cour d'eau à trois kilomètres d'ici, c'est pas forcément le plus proche mais son delta pourrait attirer les lions. Il nous faudrait une carte de la région... Tendre une embuscade serait le meilleur moyen d'en piéger un maximum dès le départ.

-Et les autres ? Ces créatures font parties des plus intelligentes du règne animal, si un groupe assez important doit profiter de l'eau fraiche et du poisson qui y circule le reste des clans doit être disséminé dans la brousse. Sans oublier que tu n'as pas considéré une chose.

-hum ?

-Et si les clans n'en formaient qu'un ?

J'y avais pas pensé, je m'étais redressé sous le coup de la surprise et fixais Ayame droit dans les yeux... enfin dans son oeil restant. C'est vrai qu'on avait calculé de possibles chances de s'en sortir seulement si les clans étaient séparés... Qu'ils s'entre-tuent quoi, mais pour que les lions soient aussi nombreux il a fallu une sorte de fusion entre les bêtes. Puisque dans le règne animal un clan dominant un autre les enfants et les mâles meurent... Et mêmes les femelles récalcitrantes. Il va vraiment falloir faire attention à nos miches dès que nous mettrons les pieds dans la plaine.

-On verra ça demain, Ayame.

Je me rallonger et me retourner, fronçant le nez jusqu'à temps que l'odeur disparaisse en anesthésiant mon odorat. Et les heures passèrent ainsi, dans le silence quasi-total si on n'enlève les nombreux musiques venues de l'exterieur qui n'avaient pas encombré mes nuits depuis bien longtemps.
Le soleil se leva à peine quand je reçu de plein fouet 70kg de muscle et d'os, dont 70% d'eau sur le dos... Ayame déjà tout habillé dans ses vêtements propres et secs avaient consentie à s'assoir sur moi pour me réveillé. Je le repoussais brutalement, loin d'être capable de contrôler ma force au réveil, et l'envoyait balader. Encore heureux qu'il est agile sinon il aurait fini par la fenêtre. En me levant je vis mes vêtements et mon épée toute propre. J'eus le sourire en l'observant, avec elle aucun lion ne viendra goûter mon sang sans en perdre quelque litres.
Quelques instants plus tard, Je frappais à la porte de la chambre de Rin et Caliope, sans attendre je me dirigeais vers les escaliers, ils nous rejoindrais pour le petit déjeuner qui comme la veille risquait de se composer de pain et de lait frais... C'est déjà ça.

J'étais étalée dans le lit, lamentablement, je n'avais même pas pris la peine de me déshabiller en rentrant tout à l'heure. Rin me secoua doucement, me signifiant que Wergeld venait de frapper à la porte. J'ouvrais un œil que je refermais directement. Je venais de me coucher, fallait pas abuser. Rin, me ressecoua doucement, me signifiant que nos vêtements propres avaient été ramenées hier soir. Je grognais.

- Comment ça hier soir ? On les a lavés ce matin...

Je grognais encore plus lorsqu'il ricana.

- Non... On les a lavés hier matin ! Vous avez bu pendant que je dormais hier, pour avoir oublié toute la fin de la journée ?

Je tiquais et me relevais sur un bras, encore complètement à la masse, j'avais toujours des réveils difficiles mais ce matin c'était quelque chose de bien. J'eus un moment d'arrêt sur image après avoir regardé par la fenêtre et que je vis le soleil commencer à se lever. Bon sang, on était vraiment le matin... Je commençais sérieusement à me demander ce que j'avais pu faire la veille. Je tentais de faire un minimum de tri dans mon cerveau fatigué. Alors... les graines de mûriers sauvages, les lions... Je me relevais d'un seul coup.

- Mais oui ! Les lions !

Avant de me réétaler lamentablement sur le lit.

- Attend ! Attend ! Je me suis battue contre deux lions hier... C'est pour ça que j'ai autant dormi... Je me suis trainée jusqu'à la chambre avant de m'endormir comme une masse... Ouais, c'est ça !

Il y eut un blanc pendant que je mettais mes idées en place, jusqu'à ce qu'un grognement sourd me fasse lever la tête.

- Vous plaisantez j'espère...?

Je le regardais sans comprendre le pourquoi du ton polaire qu'il venait d'utiliser.

- Euh... Non.

- Vous êtes en train de me dire que vous avez combattu deux lions... SEULE ???

- Euh... oui.

Il se retourna en grognant et en râlant tout ce qu'il savait sur mon inconscience. Je le laissais faire et maintenant que j'étais à peu prêt réveillée, je me levais pour me diriger vers la salle d'eau avant de descendre rejoindre Wergeld et Ayame en bas, pour le petit déjeuner. Une fois mes habits propre sur le dos, je retournais dans la chambre pour me rendre compte que les vêtements de Rin avaient été entièrement recousu, même si les trous n'étaient pas très importants, ils étaient quand même assez nombreux.
Une fois nos affaires en main, nous descendîmes rejoindre nos deux autres compagnons dans la salle principale de l'auberge.

- Bonjour messieurs ! Bien dormis ?

Rin les salua aussi et nous nous installâmes. Je tentais le plus possible d'éviter le regard de Rin qui ne m'avait pas adressé la parole depuis la discussion précédente, mais également celui des quelques personnes présentes dans l'auberge. Il semblerait que les rumeurs comme quoi une gamine, "amie" du "maitre" Wergeld, avait tué deux lions la veille avait déjà commencé à se répandre. Moi qui comptais ne pas trop me faire remarquer, c'était raté...
Je commençais mon petit déjeuner après avoir remercié la personne qui venait de nous servir.

- Alors ? Vous avez une stratégie pour aujourd'hui ? J'aurais bien dit on fonce dans le tas, mais je vais encore dormir tout le reste de la journée jusqu'à demain... Et je m'en passerai bien !

Rin grommela un truc dans sa barbe que je ne compris pas et j'eus l'envie subite de reprendre ma forme animale pour lui mordre les fesses. Mais je me retenais... Bien que ça n'allait probablement pas durer longtemps...

- T'as fini de te plaindre toi...? C'est nous qui allons nous battre, toi tu restera protéger le village.

- Justement ! C'est pour ça que je me plains ! C'est mon rôle de vous protéger pas l'inverse ! Et vous avez le don de vous mettre dans des situations pas croyable...

Je poussais un soupir à déraciner un chêne et me tournais vers Wergeld.

- Wergeld ! S'il te plait ! Explique lui ! Il m'écoutera pas...

Déjà que ces fichus lions me prenais la tête, alors si en plus je devais me disputer avec Rin pour une raison complètement stupide, on allait pas en voir le bout, et j'en avais déjà par dessus la tête de cette histoire...