Moment de détente (ou pas...) [PV Wergeld][RP clos]

Je souris tous en continuant de chanter, la réaction de l'archer m'amusait au plus haut point, et le fait qu'il se mette également à chanter avec nous signifiait que Wergeld était quitte pour payer sa tournée. Le fait que le maitre du miroir se mette à chanter avec nous fit rire le patron qui m'amena un nouveau pichet en me glissant à l'oreille que celui-ci était pour lui. Je le remerciais en souriant et un coup d'oeil vers Wergeld et son garde du corps nous fit éclater de rire en voyant Ayame faire boire son patron. Je me penchais vers lui en remplissant de nouveau son verre que j'avais rattrapé au passage, il ne m'aurait pas comme ça...

- Dis donc ! C'est toi le tricheur ! Assume tes actes !

Je me tournais ensuite vers Eleyn et rempli de nouveau son verre, puis le mien, et nous trinquions ensemble avant d'attaquer une nouvelle fois le refrain.

- L'eau ne fait rien que pourrir le poumon
Boute, boute, boute, boute compagnon
Vide-nous ce verre et nous le remplirons
- L'eau ne fait rien que pourrir le poumon
Boute, boute, boute, boute compagnon
Vide-nous ce verre et nous le remplirons

Eleyn se leva tant bien que mal de sa chaise, passa derrière moi tout en s'accrochant à mes épaules pour ne pas tomber, et continua son chemin jusqu'à se retrouver derrière Ayame aux épaules duquel il s'agrippa également. Et il se mit à crier vers le reste de la salle.

- Allez ! Tous en cœur !

- Buvons donc tous à la bonne heure
Pour nous émouvoir le rognon
Et que celui d'entre nous meure
Qui dédira son compagnon

J'éclatais à nouveau de rire. Le travesti semblait apprécier l'archer. Ça faisait longtemps que je ne l'avais pas vu d'aussi bonne humeur, il continuait à chanter à tue-tête, les bras autour du cou d'Ayame dans une vaine tentative de garder son équilibre et de ne pas finir sur les genoux de Wergeld...

C'était une sensation abominable, légèrement nauséeuse, je voyais la pièce tourner lentement sans bouger d'un pouce. C'était mon cerveau qui tournait je crois, il venait de passer la date de péremption. Je les entendais chanter, je ne me rendais même pas compte que je chantais avec eux, ni même que je n'avais plus de verre. Je l'ai cherché un moment et l'avais oublié pendant la chanson. J'entendis le son des verres que l'on fait tinter en trinquant, le vacarme de la taverne me semblait s'être apaisé dans le duvet moelleux qui remplissait mes oreilles.
Eleyn s'accrochait à Ayame et la question du "comment il a fait pour arriver là ?" me vint à l'esprit sans que je puisse la prononcer. C'est dingue, il se téléporte ?

*Demain matin... ça va faire mal*

Plus j'y pensais et plus je comprenais pourquoi on m'avait ôter le verre, ma tête me fera assez mal.
Ayame lui tentait vainement d'empêcher Eleyn de tanguer en s'agrippant à lui, l'esprit encore trop clair, il se leva et poussa le travesti bien entamé -pas plus que moi- à prendre sa place. Un sourire compatissant pour Caël qui devra bien s'occuper d'Eleyn puisqu'il comptait lui-même s'occuper de moi. D'ailleurs... Je crois qu'il se marre là. Il rit ouvertement de ma tête de poisson imbibé. Soit, sur le moment je ne pouvais lui apprendre la respect, je le ferai demain... Non après demain quand mon cerveau sera de nouveau en état de fonctionner sans souffrir.
L'archer se pencha sur moi, il examina brièvement mon regard et repartis d'un rire bien heureux.

Le refrain de la chanson résonnait encore lorsqu'il fit les comptes, j'avais dû avaler au moins deux pichets de vin, j'étais suffisamment mis pour qu'il en profite pour demander une promotion, au moins, mais pas assez pour qu'il me pique mon job. Quoique ça je lui aurais volontiers refilé. Il dégaina d'une petite bourse de cuir une montre à gousset en argent et fronça les sourcils en vérifiant l'heure. Nous avions rendez-vous quelque part ? Il semblait que oui... Sauf que dans mon état je ne serais certainement pas en mesure de rencontrer qui que se soit. À moins que je n'ai perturbé son emploi du temps réglé comme une horloge, mais ça, c'était pas mon problème. Il s'enfila le verre que Caël lui avait servit et lui offrit un clin d'oeil. Même comme ça je compris qu'il y avait anguille sous roche, comme ce type peut-être aussi lucide après avoir bu autant que moi, si ce n'est beaucoup plus. Eleyn tanguait mieux qu'un bateau à voiles, et lui il était debout son verre à la main, un sourire serein entonnant les derniers vers de la chanson.

J'étais sûr qu'il y avait un truc louche là dessous, un détail auquel j'avais pas pensé ou qu'il me dissimulait. J'y penserai demain. Pour le moment je préférai accompagner les alcooliques amicaux qui chantaient encore.

"L'eau ne fait rien que pourrir le poumon
Boute, boute, boute, boute compagnon
Vide-nous ce verre et nous le remplirons"

[ayais j'vais être au chômage... ]

[hrp : *se marre, mais rigolera moins ce soir, quand il sera dans le même état que ton perso...* Je précise pour ceux que ça intéresse que la chanson c'est "Chanson à boire" de Tri Yann !]

J'éclatais de rire en voyant Ayame assoir Eleyn à sa place et se lever comme si de rien était. Je jetais un œil à Wergeld en retour à son sourire de compassion pour le calvaire que j'allais vivre avec Eleyn. Et je me mis à le plaindre sincèrement à mon tour, lui aussi allait en baver. Je me levais également et contournais la table, non sans avoir posé une main sur l'épaule d'Eleyn et le relever un peu avant qu'il ne se décide à aller dire bonjour au sol lui aussi, la tête la première. Je posais une main sur l'épaule de l'archer et la serrais brièvement pour lui montrer mon soutient psychologique en éclatant de nouveau de rire. Mais il devrait malheureusement se contenter d'un soutient uniquement psychologique, vu que de mon côté, j'avais déjà fort à faire avec mon poivrot de camarade travesti.
La chanson s'était terminée dans de grands cris de joie et chacun regagnait sa place non sans passer à côté de nous deux et nous donner de légère claques dans le dos, en nous remerciant pour ce moment de détente épique.
Je me tournais ensuite vers Ayame en souriant et en désignant Wergeld.

- Je te laisse t'occuper de lui, je vais mettre Eleyn au lit... Laisse l'épée ici en cas, je dois la réparer de toutes façons, je la ramènerai moi même à la forge et quand il sera plus en état de savoir ce qui se passe autour de lui, expliques lui la situation et dis lui qu'il peut venir la récupérer après demain, elle devrait être finie.

J'hésitais quelques secondes et lui lançait avec un clin d'œil complice.

- Dis lui également que la réparation est à mes frais. En remerciement pour aujourd'hui. Je ne fais pas de gestes commerciaux en général, mais les fous-rire d'aujourd'hui valent bien ça. Et puis... (je tournais la tête vers Eleyn) ça fait longtemps que je voulais le voir complètement rond !

J'avais dis cette phrase dans un grand éclat de rire. Puis je tapais une dernière fois sur l'épaule de l'archer, pressais celle de Wergeld d'un air affectueux, j'appréciais ce gosse de plus en plus et je me penchais sur Eleyn afin de le récupérer et de passer son bras autour de mon cou, pour le monter dans une des chambres à l'étage, tout en riant, lorsqu'il me balança qu'il ne voulait pas dormir mais qu'il voulait continuer à chanter. Il allait être beau demain !
Une fois l'ivrogne notoire mit au lit où il s'endormit en quelques secondes, je redescendais, payais le reste des consommations avec la bourse d'Eleyn dans laquelle j'avais récupéré l'appoint, je l'avais prévenu que c'était pour lui, et après avoir embrassé la serveuse sur le front et salué tout le monde, je récupérais l'épée de Wergeld et rentrais à la forge afin de finir le travail qu'il me restait avant de pouvoir attaquer l'épée du maitre du miroir.

[=> La forge]

[hrp : Voilà ! C'est fini pour moi ici ! Tu peux faire un post de ton départ si tu veux, histoire que je rigole, et on se retrouve dans la forge, après avoir décuvé ! xD]

Ayame accepta poliment les marques de soutient, et même le fait que son protégé soit apprécié par quelqu'un d'autre lui plu. Il regarda d'un oeil distrait le forgeron embarquer Eleyn quand il se décida à me soulever moi aussi. Je n'avais même pas pu remercier Caël pour cette journée, je le ferai lorsque mes yeux pourront s'ouvrir sans que la pièce ne tourne.
L'archer allait passe un bras sous mes genoux et un autre dans mon dos quand il se ravisa... Il fronça les sourcils et opta pour une solution bien plus pratique pour lui... bien moins confortable pour moi. Il me redressa brusquement et sans me laisser le temps de savoir ce qui arrivait il me souleva du sol pour me passer sur son épaule. Je me sentais l'air d'un sac à patates dont les vapeurs d'alcool remontées à la tête menaçaient de redescendre à mes lèvres. J'ai tenté de protester, de râler, de le forcer à me reposer sur le sol.

-Laisse-moi, j'peux marcher...

-Mais oui, mais oui...

Dans un rire quasiment inaudible, il tapota mon dos que sa main soutenait et me laissa m'endormir sur son épaule. J'étais tellement rempli de vin que même en marche je m'endormis sans faire d'histoire... Et nous n'étions même pas sortis de la taverne. La porte grinça, se referma non loin de mon crâne.
Les deux autres gardes s'approchèrent mi-amusés mi-scandalisés, proposant leur aide, ou posant des questions... Ma réputation de gamin sévère venait de s'envoler en quelques secondes, les commères iront raconter à qui veut bien les écouter que le jeune maitre de K'ouen n'était qu'un jeune rebelle qui se saoul à l'occasion. Enfin, j'allais pas me plaindre, tant qu'ils ne me prêtent pas de relation loufoque avec Eleyn tout peut aller...

Pour l'archer, l'alcool faisait lentement effet, si bien que dans la montgolfière qui devait nous ramener sur l'île volante, il me délaissa sur le siège et se vautra littéralement sur le rebord de la nacelle. Les cheveux aux vents, il respirait de grandes goulées d'air frais sous le regard inquiet de ses deux subordonnés. Les "ça va patron" fusèrent durant toute la durée du voyage... Arrivée sur l'île il mit un point d'honneur à me ramener lui-même dans mes appartements...

Arrivés dans la chambre, il ouvrit la porte d'un coup de pied et me jeta sur le lit sans même prendre le temps de me dessaper (vaut mieux pour lui), il s'assura que je vivais encore, en tâtant mon pouls, ignora la fièvre basse due à l'alcool et parce que pour lui aussi la pièce commençait à tournée, il se laissa glisser sur le flanc du sommier et s'endormit à même le tapis, la tête contre le matelas.
On avait l'air fin tous les deux à ronfler comme des sonneurs... ou plutôt comme des barriques.

[rp clos]