Un vers, galère... deux vers, l'enfer ! [Rp Clos]

Je le laissais me placer comme il voulait vu qu'il avait décidé de continuer de me porter, alors qu'il aurait très bien pu nous abandonner là avec Rin. Je crois que ma dette augmentait à vu d'oeil. Il avait beau être furieux contre moi, il n'en restait pas moins quelqu'un de généreux, et ma colère, qui même si elle n'avait pas vraiment été dirigé contre lui lorsque j'avais tué le gros chat, s'évanouit assez rapidement.
Je m'installais confortablement et posais ma tête sur son épaule.
J'eus un rire lorsqu'il me demanda d'arrêter de le chaperonner.

- Promis !

Je le laissais guider, il savait où il allait, je lui faisais confiance là-dessus. Je me laissais bercer par les mouvements de sa course et le bruit de sa respiration sous l'effort, tout en regardant défiler le paysage sous mes yeux. De temps à autres je jetais un regard vers Rin et Ayame vérifiant que le renard allait bien, puis une fois rassurée, je retournais à la contemplation du paysage, les oreilles toujours tournées vers l'extérieur, mais après la démonstration de force à laquelle j'avais eu droit, je ne me faisais pas trop de soucis.

Je me languissais d'arriver à destination, afin que Rin puisse être soigné, j'entendais ses gémissements de douleur de temps en temps, qui même s'ils ne devaient être perceptibles que pour Ayame qui le tenait dans ses bras arrivaient jusqu'à mes oreilles fines. Il devait s'en douter car à chaque fois il jetait un œil dans ma direction et croisait mon regard en coin. Il tentait de les cacher le mieux possible, plus pour ne pas paraitre faible à mes yeux que pour ne pas m'inquiéter.

Je souris à la dernière remarque de Wergeld.

- Je sais ! Je te fais confiance là-dessus !

Et je ne mentais pas, j'avais réellement confiance en lui, et je savais qu'il ferait tout pour que nous puissions arriver sains et saufs.
Je ne vis pas notre arrivée aux bords de mer. Pour la simple et bonne raison, qu' épuisée autant par ma course poursuite avec le vers, la peur pour Rin, la course stressante dans les marais, le combat avec le serpent, ma crise de colère dans la plaine, les attaques de chats sauvages et mes poussées de pouvoir, je m'étais endormie sur l'épaule de Wergeld. J'avais confiance en lui et je lui prouvais.

La nuit avança sur nous quand nous-même traversions les larges prairies encore imprégnée de l'iode venu de la mer. Ici, il n'y avait plus de danger apparent, c'est la raison pour laquelle dès que nous trouvâmes le sentier je laissais Ayame partir devant. Il courait bien plus vite que je ne pouvais le faire et pourrait faire soigner Rin le temps que j'arrive avec l'autre renard.
Cette dernière s'était assoupie sur mon épaule, le calme de cette nuit bien sombre et l'ambiance déjà moins pesante me laissa aller à sourire. J'avais arrêté de courir, et je marchais tranquillement.

Il me pris une heure de plus qu'Ayame pour rejoindre le village, un petit port qui s'était enrichit d'un pâté de maisons et de quelques éleveurs et agriculteurs. Dans cette longue allée bordée de maisons en toit de chaume je vis une unique lampe accrochée à l'une des terrasse, la chevelure claire de l'archer brillait en dessous, il se tenait contre une poutre de bois, me regardant de loin. J'arrivais avec l'assurance et la fatigue du héros, les bras refermé sur les jambes de Caliope pour qu'elle ne tombe pas alors qu'elle dormait.

L'elfe ne dit rien, un vieux médecins aux moustaches impressionnante nous rejoignis sur la terrasse, me serra la main en silence et nous conduit dans son salon, unique pièce encore vide. J'y déposais l'enfant et étouffant un bâillement je préférais sortir dehors. Le vieil homme nous suivit.

-Comment va Rin ?

Ayame se retourna et me montra du menton le médecin à qui je devais poser la question. L'homme s'inclina et sourit avec confiance, je supposais que le renard irait mieux maintenant qu'il avait reçu des soins adéquats. Pas que je doute des qualités d'Aya dans ce domaine mais je n'avais eu confiance en son gel d'aloes...

-Il guérira.

Le médecin se frottait les mains comme pris d'une vieille manie de les laver même sans eau ni savon. Il observa mes vêtements se demandant sûrement si le sang séché était celui de Rin, je me détournais en silence, il compris ma réponse alors que j'allais rejoindre Aya assis sur le bord de la terrasse.
Les petites maisons étaient toutes construites sur le même modèle, légèrement surélevées par des poutres de bois afin qu'en cas d'afflux de l'océan les sols ne soient pas inondés. Les terrasses étaient en fait l'espace restant de la souche de la maison dépassant ainsi des murs. Les toits épais formaient comme un halo sombre dans la nuit ne laissant voir l'horizon qu'entre les quelques mètres qui les séparaient les uns des autres.

Ayame soupira de plaisir et étendit ses longues jambes devant lui.

-Avoues que tu l'aimes bien ?

Je ne compris pas de suite qu'il parlait de la morveuse. Et je ne repondis pas.

-Tête de mûle.

-T'espérais quoi un discours ?

Il rit. Nous étions tous les deux épuisés le voyage fut long... Et maintenant il ne restait qu'à attendre que la gamine se réveille ainsi que son ami renard.
Mon épée plantée dans le sol, je m'amusais à compter les étoiles que l'on apercevait au travers des trous.

Je tendais les bras dans mon sommeil, à la recherche de la chaleur de Wergeld qui avait disparu, ils se refermèrent sur du vide et cela me réveilla. Il me fallut un moment de battement avant de comprendre que l'endroit où je me trouvais était ce qui semblait être le salon d'une maison. On avait donc dû arriver à destination. La dernière chose dont je souvenais était des herbes à perte de vue et Rin qui somnolait à mes côtés dans les bras d' Ayame. Je me levais et fis quelques pas chancelants avant de réussir à me tenir droite sans tomber, la position dans laquelle je m'étais endormie m'avait coupé la circulation. Je jetais un œil à mes vêtements couverts de boue et de pleins de choses dont je ne voulais même pas connaitre l'origine. Une bonne douche ne serait vraiment pas du luxe... Étant encore un peu fatiguée, je changeais de forme et repris ma forme animale, une fois émergée de sous mon tas de vêtements sales que je poussais du bout de la patte pour en faire un tas compacte, il ne restait de moi qu'une petite boule de fourrure rousse, à peine plus grande qu'un chat domestique adulte, dont seuls le bout de la queue et la pointe des oreilles étaient blancs, ainsi que ma gorge et une partie de mon poitrail. Je devais faire la moitié de la taille de Rin sous cette forme, et mes poils étaient complètement hirsutes après mon démêlage avec mes habits et la terre qui les couvrait.
Je me dirigeais vers l'extérieur, semblant entendre des voix, j'arrivais pour voir Ayame rire. J'avançais en silence vers les deux hommes et prenais place à leurs côtés, oubliant que c'était la première fois qu'ils me voyaient sous cette forme.

- Merci de nous avoir amené ici, vous devez être épuisés tous les deux... Comment va Rin ?

Je ne pouvais m'empêcher de poser la question, même si elle n'avait aucun rapport avec la phrase précédente. Je m'inquiétais pour lui, c'était un fait. Il avait été blessé afin de me protéger après tout... Ils n'avaient pas l'air inquiets puisque Ayame riait avant que je n'arrive, aussi je me doutais qu'il devait dormir quelque part, en sécurité.
Je me tournais vers Wergeld.

- Pardon de m'être endormie... Ce n'était pas très poli de ma part, mais j'ai utilisé beaucoup de mon pouvoir trop rapidement, tout à l'heure... Et vu tout ce qui s'est passé, ça m' a laissée sur le carreau... Je n'ai pas l'habitude d'utiliser ce genre de plante pour l'attaque.

Je baillais, dévoilant deux rangées de petites dents pointus, qui même si elles étaient plus petites, étaient toutes aussi aiguisées que celle de mon compagnon à quatre pattes. Et m'asseyais au côté de Wergeld, prenant bien soin de me tenir éloigné d'Ayame qui au vu de sa réaction de tout à l'heure allait se faire un plaisir de me tourner dans tous les sens. Mais j'étais trop fatiguée pour garder une forme humaine. J'étais d'ailleurs assez étonnée de ne pas avoir changé de forme plus tôt... C'était peut-être aussi pour cette raison que j'étais aussi exténuée même après m'être endormie pendant semblait-il un bon moment au vu de la nuit nous entourant.

Je profitais de ce moment de calme afin de commencer à faire un brin de toilette, histoire d'être plus présentable. Je devais avoir l'air maligne avec ma fourrure en désordre et mes taches de boue... Rin était entre de bonnes mains et tout notre petit groupe était vivant et en sécurité. Je n'avais donc plus aucune raison de m'inquiéter.

Ayame sursauta en apercevant le mini-renard, il l'observa avec suspiçion jusqu'à faire le lien entre Caliope et le renard... Je pouffais de rire en le voyant réagir jusqu'à me râcler la gorge alors que son regard sur l'animal devenait insistant. Il se détourna un large sourire aux lèvres. Encore à faire de conclusions hâtives, j'ignorais l'elfe... Il le méritait.

Qu'elle se soit endormie sur moi n'était pas ce que j'appelle de l'impolitesse après pareil voyage je peux comprendre qu'elle soit fatiguée, moi-même j'avais les paupières lourdes et les épaules basses. J'aurais pas dit non à une bonne nuit de sommeil, mais nous attendrons. Moi et l'archer patienterons jusqu'au levé du soleil espérant avoir des nouvelles de Rin avant de trouver un endroit où dormir. Enfin, tout ça pour dire que j'acceptais ses excuses sans les comprendre. Elle s'excusait beaucoup trop, elle manquait de poigne.

-C'était notre destination aussi, pas besoin de dire merci.

Mon humilité me valu un coup de coude de la part de l'elfe qui profitait que nous n'étions plus en ville et reprenait ses droits d'amis plus que ses devoirs de capitaine de ma garde... Garde qui eut l'ordre clair de ne jamais me suivre à l'extérieur de la ville... Ils doivent se sentir super utiles les pauvres
Je baissais les yeux, nous étions véritablement épuisés, et nous ne trouverons pas de toit pour nous reposer avant que le jour n'arrive... Et dormir sur cette terrasse était hors de question, j'étais trop orgueilleux pour risquer qu'on me prenne pour un vagabond... Tout maitre que je suis. Aya était du même avis, nous resterons assis jusqu'à ce que le soleil nous réchauffe... On avait beau être résistant, la fatigue et la fraicheur du bord de mer traversait nos vêtements et nous gelait la peau. Je frissonnais pour éviter de claquer des dents, me détendis en soupirant pour ne pas trembler.

-Ce pouvoir... est impressionnant, je me demande ce que ça donnera quand tu feras un mètre de plus.

Je lui ébouriffais les poils d'une caresse amicale et me mis à rire simplement. Ayame m'accompagna un instant et sortit de sa sacoche une gourde d'eau clair qu'il me proposa. Je bus à m'en noyer le ventre avant de la lui rendre. Au final, on s'en était pas si mal sortit, et nous n'avions aucune blessure, c'était miraculeux pour ce genre de voyage.
Je notais dans un coin de ma mémoire de ne plus jamais traverser les marais, la prochaine fois nous feront le tour par les campagnes cultivées, je préfère marcher deux jours de plus plutôt que de recroiser un vers géant, un serpent encore plus géant et loin de moi les lionnes affâmées...

(désolé c'est court mais rien à raconter cette fois T.T mon cerveau atrophié par l'effort fonctionne au ralenti)

Je fixais Ayame d'un air suspicieux, les babines relevées prête à envoyer les dents au cas où il décidait de se servir de moi comme sujet d'expérience. Un rapide coup d'oeil à Wergeld et je me détendis voyant que ce n'était pas aujourd'hui que je finirais sur une table de dissection.
Je hochais la tête à la remarque du maitre de K'ouen, sur le fait que c'était sur leur route, mais même dans ce cas, ils n'étaient pas obligés de nous prendre avec eux, ainsi que de soigner Rin. Je ne fis pourtant aucun commentaire, il ne semblait pas aimer les démonstrations de gratitude trop longues.
Je réfléchis un instant, continuant ma toilette rapide, puis me tournais vers les deux hommes.

- Si vous voulez dormir, vous pouvez je pense utiliser le salon dans lequel vous m'avez déposé tout à l'heure... L'avantage sous cette forme, c'est que je peux dormir n'importe où !

Je le regardais avec un air ahuri quand il me remélangea les poils que je venais de remettre en ordre, avant d'avoir l'envie subite de lui croquer la main, mais je me retins au dernier moment, me contentant de faire claquer mes dents les unes contre les autres, de manière à lui montrer que sa remarque ne m'avait pas du tout plu. Il se fichait de ma taille en plus !

- Mon pouvoir est peut-être impressionnant, mais si je l'utilise trop vite et trop fort, je me retrouve sur le flan, ce qui m' a d'ailleurs valu de dormir sur ton épaule... J'ai beau avoir 50 ans passés, je ne suis encore qu'une enfant pour ceux de ma race... Je n'atteindrai ma majorité que dans une centaine d'années environ... Après j'aurais moins de mal à utiliser la magie, mais pour l'instant je dois me contenter de faire pousser des graines, le lierre est, avec les ronces, une des plantes que je peux diriger un peu comme je veux, vu qu'elle ne consomme pas beaucoup d'énergie. La plante carnivore que j'ai fait pousser contre le serpent dans les maris par exemple, je peux seulement la faire grandir. Ce qui me vaut assez souvent de me faire attaquer par elles... C'est pour ça que je cours assez vite et que j'ai pu échapper au vers.

Je lui fis un sourire. Le même que Rin avait fait à Ayame plus tôt, mes babines se relevant de chaque côté de ma gueule, laissant voir mes dents.

- Je dois reconnaitre que tu es assez impressionnant aussi ! Le tremblement de terre de tout à l'heure, c'était toi, non ? Et puis arriver à manier une épée de cette taille !

Je me relevais et allais du côté d'Ayame sur la jambe duquel je frottais ma tête dans l'espoir de remettre en place les poils de ma nuque qui partaient dans tous les sens. J'avais encore assez de savoir-vivre pour ne pas faire ça sur la jambe de Wergeld. Ayame me voyais comme une chose curieuse, autant qu'il me serve également à quelque chose.
Je râlais sur ma fourrure indisciplinée, tout en tentant de remettre dans le bon sens les poils de ma queue qui étaient complètement hérissés. Puis d'un coup je me souvenais à côté de qui j'étais installé et je levais sur le blond un regard hésitant, songeant à repartir du côté de Wergeld. Grosse erreur stratégique... J'allais lui servir de cobaye...

Alors elle était pas si jeune que ça la petite chose. Ayame continuait de rire alors qu'on découvrait en même temps l'âge réelle de la gamine récupérée dans les marais. 50 ans déjà, ça en faisait un bout de vécu, j'imaginais que Rin devait être plus vieux puisqu'il paraissait adulte. Il avait vu les miroirs se refermer... Jusque là je n'avais jamais pensé que cela puisse être douloureux de voir cet évènement, mais en fait... C'était plausible. Combien de parents ou d'enfants se sont retrouvés coincés dans l'Entre-monde du jour au lendemain sans pouvoir faire parvenir un seul message à ceux des autres mondes ? Des milliers. Mes parents faisaient parties de ceux là.

Je chassais cette idée noire, elle me rappelait beaucoup trop que je recherchais encore et toujours ma propre mère que je n'avais pas vu depuis... Le jour où.
Un sourire me vint lorsqu'elle sourit, enfin, j'espérai que c'était un sourire et non une grimace colérique... Quoique je ne risquais pas grand chose avec son corps de renard minuscule. Elle me paraissait pourtant plus sage sous cette forme. Il n'y avait plus les préjugés sur son apparence humaine juvénile, là... j'avais un renard qui parle pour me mettre sous le nez l'évidence que toute chose en ce monde n'est pas forcément ce qu'elle prétend être.

-Le tremblement de terre... C'est rare que je m'énerve assez pour en provoquer un. La plupart du temps je me contente de forcer un peu les choses, un éboulement sur une montagne déjà instable... Enfin, ce genre de choses.

L'épée c'était autre chose encore, ma force, tout ce pouvoir... Ayame se tut, lui aussi savait à quel point je détestais ce pouvoir, la seule chose que je tolérais était ma force, innée, je ne pouvais m'en débarrasser ou l'ignorer, j'appris dès l'enfance à vivre avec.
Je lui proposais d'un mouvement de tête d'aller dormir, il refusa. Donc comme je le pensais, nous ne dormirons qu'après avoir eu des nouvelles de Rin et pourquoi pas... Après avoir trouvé une auberge accueillante.

Quand le renard se déplaça je ne vis pas tout de suite que c'était pour aller tapisser les vêtements déjà sales de l'elfe d'une couche de poils roux... Jusqu'à ce que l'archer entreprenne lui aussi de rendre la tâche difficile à Caliope en lui retournant les poils du dos du revers de la main. Il aimait bien trop les animaux pour lui faire du mal, et il était trop bien éduqué pour la soulever et la lancer dans je ne sais quel jeu... J'aurais trouvé ça drôle, mais la venue d'une possible dispute entre le maitre et mon second était une possibilité qui me tentait bien... J'attendais de voir si le renard allait charger Ayame ou s'éloigner. Quelques chamailleries nous tiendraient éveillés au moins.

-Tu devrais songer à te laver ta fourrure est pleine de boue et ... d'autres trucs.

Je ne dis pas de morceaux de vers ou diverses choses ragoutantes dans le même genre, elle comprendrait assez bien mon point de vue.
Je me grattais le dos en m'étirant comme un chat, la fatigue et la nécessité d'un bon bain se faisant sentir... Vivement que le soleil se lève.

Je restais bien droite assise sur mon postérieur, mais les oreilles penchées en avant lorsqu'il me parla de son pouvoir sur la terre, je ne fis aucun commentaire, vu que j'étais en partie celle qui l'avait énervé. Je me contentais de le fixer et de hocher la tête, acceptant ses explications comme il acceptait de me les donner. Certains d'entre nous avaient des pouvoirs puissant et après avoir eu droit à quelques démonstrations, je savais que la colère pouvait être un très bon facteur déclencheur. La preuve moi même j'avais réussi à utiliser ma graine de lierre d'une façon bien plus efficace et radicale que d'habitude.

Je poussais un grognement agacé quand Ayame me dérangea encore plus les poils, après tout le temps que j'avais passé à essayer de les mettre en ordre. Je fis claquer mes petites dents dans l'air, et eu un autre sourire, plus un rictus cette fois qu'un sourire amical. Ah il voulais jouer à ça ? Ok ! J'avais mine de rien beaucoup d'enfance encore en moi, de par ma nature, et sous cette forme, j'étais encore plus joueuse que sous forme humaine, sous laquelle j'essayais de me faire considérer comme une adulte et non comme une enfant. Mais là, il n'y avait personne pour me faire le moindre commentaire, j'en profitais donc.
Je regardais Wergeld par dessus les jambes d'Ayame, et me mis à rire lorsqu'il me parla de faire un peu de toilette. Je lui fis un clin d'oeil complice.

- Je sais ! J'allais justement m'y atteler après m'être correctement vengée de l'affront que viens de me faire Ayame !

Je fis le tour de lui, en sautant par dessus ses jambes au passage et cherchais tous les endroits qui étaient encore à peu près propre, du moins sans trop de saletés que je risquais de remettre sur mes poils déjà d'une couleur plus que douteuse.
Je me remis à rire et je me frottais à lui, lui laissant le plus de poils possible au passage et me préparais à sauter pour échapper à ses mains, car il ne tarderait certainement pas d'essayer de me déloger de lui. Puis lui grimpant sur les cuisses, je me dressais de toute ma hauteur en tentant de ne pas lui faire mal, et mes pattes avant sur le torse, je lui léchais la joue avec application, lui étalant le plus de bave possible dessus. Et je ressautais pour repartir à l'assaut de ses vêtements. J'attaquais le plus rapidement possible, afin de ne pas me faire attraper et balancer par dessus bord.
Je riais comme la gosse que j'étais et allais de temps en temps me cacher derrière Wergeld pour me protéger, avant de repartir à la charge.

[hrp: Pardon, c'est court...]

Les hostilités lancées je me disais bien que le plus gros monstre de la journée ne serait pas le vers... À elle seule elle avait réussi à mettre en position de faiblesse Ayame... Que je n'osais aider par peur de finir moi aussi couvert de poils. Pas qu'elle sentait mauvais... mais sa fourrure recensait autant de boue que ma veste et faut le dire les poils roux sur un cuir sombre ça fait tache. Je repoussais Ayame qui tentais d'attraper le renard qui espérait que je lui fasse un bon abris (encore plus efficace qu'une tranchée).

-Ne me touche pas Aya je tiens à cette veste plus qu'à ta fierté !

Nous étions tous tellement sales que de toute façon qu'on en rajoute ou non ça changerait rien... Le clou du spectacle après les rires et les jeux de mains se fut la longue trace de bave qu'Ayame tenta d'essuyer l'air dégoûté en se frottant la joue avec sa manche... Il ne réussit qu'à s'ajouter de la poussière sur le visage. J'explosais de rire en me tenant les côtes.

-T'as un truc là... Juste là j'te dis. Je lui indiquais une fausse tâche histoire qu'il s'en mette sur l'autre joue.

Il se frottait le visage de plus en plus ajoutant encore un peu plus de poussière jusqu'à ce que mon fou rire dissipé je lui lançais un mouchoir de poche élimé... qui n'avait pourtant jamais servit. Caliope en profita pour lui faire partager les bien faits de sa fourrure... Il sauta de la terrasse et entreprit d'épousseter son vêtement en espérant que les poils s'envole ou je ne sais quoi. Sauf qu'il ne réussi qu'à me faire rire de nouveau alors qu'il s'acharnait à secouer son manteau.

On faisait un drôle de trio, je lançais un clin d'oeil à la renarde et continuait d'observer Ayame pester contre les manteaux de mauvaises qualités qui n'étaient pas auto-nettoyant... S'il trouve un tel manteau un jour j'espère qu'il pensera à m'en prendre un, pas que ma veste ne me plaise plus mais... Se serait pas du luxe de pouvoir rester dans du propre de temps à autres. Je n'avais toujours pas pris le temps d'essayer de me sentir, que se soit les manches de ma veste ou le tissus de mon tee-shirt. Je me doutais que je sentais pas la rose, mais mélangé à l'odeur d'Ayame et du renard mes narines étaient complètement anesthésiées.
Le bon côté, je n'avais pas à supporter leur odeur et eux-même devaient être bien incapable de me reprocher la mienne.

Désespéré, Ayame se rassit sur le bord de la terrasse et s'attaqua subitement à la renarde l'enfermant dans ses bras pour lui frotter la tête en riant... Si elle souhaitait riposter elle devra le faire plus tard, le vieux médecin débarqua dans l'entrée déversant sur nous un halo lumineux venu de l'intérieur de la maison.

-Maitre Wergeld ? Il s'est réveillé.

Moi et Ayame levions en même temps notre nez sur le vieil homme, il semblait sourire faiblement, j'espérais qu'il s'agisse d'une bonne nouvelle.

(je me permets d'ouvrir sur le possible réveille de Rin, si tu souhaites qu'il dorme je te laisse le faire se rendormir xD - et mon rp aussi est court -)

Je riais tellement que j'avais beaucoup de mal à esquiver les attaques d' Ayame pendant que je m' acharnais après sa veste. Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas autant amusée et puis le fait que Wergeld entre dans mon jeu me faisait d'autant plus plaisir. Ah ! Ils étaient beau les maitres des miroirs ! Deux gosses qui prenaient un malin plaisir à faire tourner un pauvre garde du corps en bourrique. Mais il faut dire que c'était lui qui m'avait cherché en premier. Il n'avait qu'à laisser ma fourrure dans le bon sens et il n'aurait eu des poils que sur la jambe !

Je m'allongeais pendant qu'il se levait pour tenter de retirer le plus possible des poils parasites, puis roulais sur le côté en riant alors qu'il râlait.
Lorsque Wergeld me fit un clin d'oeil, je me mis sur le dos et posa mes pattes avants devant mes yeux, dans une position signifiant que je ne voyais pas de quoi il parlait, puis repassa sur le ventre me marrant encore. Je ne fut pas assez rapide pour lui échapper quand il m'attrapa pour m'emmêler les poils de la tête encore plus qu'ils ne l'étaient déjà après cette bagarre improvisée.

Lorsque le médecin arriva pour nous signaler que Rin était réveillé, je me tortillais pour sortir de l'étreinte d' Ayame et me faufilais dans la maison, me fiant à l'odeur pour retrouver mon camarade. Une fois repéré, j'entrais dans la pièce et sautais à côté de lui, lui posant doucement mon museau sur le sien pour voir comment il allait, sa truffe était humide, je fus donc rassurée de voir qu'il n'avait pas de fièvre. Mais il était entouré de bandes, ses blessures étaient quand même assez nombreuses. Il remarqua mon regard et me rassura sur son état de santé de la voix un peu trainante des gens qui viennent de se réveiller.

- Ne vous inquiétez pas, je serai bientôt sur pieds. Mais vous devriez prévenir quelqu'un afin que l'on vienne vous chercher... Ils vont s'inquiéter...

Je me mis à grogner à cette demande.

- Ils n'ont qu'à aller se faire voir ! Et puis, qu'ils s'inquiètent ! Ça leur fera les pieds !

Je m'assis à ses côtés avec un air indigné, une patte posée sur la sienne, dans l'espoir de lui montrer mon soutient dans sa guérison. Au bout de quelques secondes il releva les yeux vers moi et je les vis s'agrandir de surprise, avant qu'il n'éclate de rire.

- Vous êtes très mignonne avec cette tête !

Je me demandais de quoi il parlait, avant de me souvenir, que je sortais des bras d'Ayame qui s'était amusé à me faire une nouvelle mise en plis.
Je lui poussais doucement la tête du bout du museau, avant de le menacer.

- Ne te moque pas, ou tu finis avec la même !

Puis je me roulais en boule contre lui et il posa une de ses pattes avant autour de moi.

- Ne vous inquiétez pas, vous allez devoir me supporter encore un bon moment.

- J'y compte bien...

Nous étions entre nous, on pouvait se permettre d'être un peu plus proches qu'en général.


[hrp : Bon, tu les fais rentrer dans la pièce un peu quand tu veux, je n'ai pas parlé de vous pour le cas où tu préfères les faire attendre dehors... Mais j'y crois pas trop ! ^^]

Le renard moi et Ayame nous regagnions l'intérieur de la maison, le vieux médecin nous abandonna bien vite pour retrouver son lit alors que Caliope, elle, rejoignait son compagnon. J'allais entrer quand Ayame me retint par l'épaule. Il me fit un clin d'oeil qui me donnait l'impression qu'il fermait les yeux... puisqu'il n'en avait plus qu'un. J'acceptais sa requête silencieuse et m'adossais à côté de la porte alors qu'il tendait l'oreille.
Son ouïe n'était pas aussi développée que celle des elfes ou bien celle des renards, mais elle était déjà plus fine que la mienne -c'est pas non plus très difficile-. Je bâillais ostensiblement quand quelques minutes après il repoussais le battant de la porte et m'invitait à entrer à sa suite.

J'enfonçais mes mains dans mes poches, le seul endroit encore propre de mon pantalon. Je fis une moue presque gênée en découvrant que les deux renards reposaient l'un contre l'autre. J'avais l'impression de ne pas être à ma place. L'espace restreint de la maison me dérangea subitement, j'allais faire demi-tour et ressortir quand Ayame me retint par le bras et m'indiqua du menton une chaise proche d'un secrétaire. Je n'avais pas la force de protester et l'envoyer sur les roses, je pris la chaise, la retournais et m'asseyait coudes sur le dossier quand l'elfe se laissait glisser contre le mur pour finir les genoux relevés, dos tenu droit contre le mur. Sa tête reposait sur le platre si bien qu'il avait le menton trop haut, son oeil unique fermé. Il soupira, et laissa filer le silence.

Je n'osais pas briser le silence, Rin devait avoir besoin de sommeil, alors je gardais les lèvres scellées. Aya aussi subtile qu'à l'accoutumée insista sur la vision des deux renards l'un avec l'autre. Je comprenais ce que ce regard signifiait. Eux aussi étaient proches. Eux aussi car moi et Ayame avons déjà vécu des moments d'amitié similaire. Peut-être pas si proches, mais assez pour que quiconque sache qu'il y avait peu de personne en qui j'avais confiance. Hormis ce demi-elfe.
Et parce que cet état de fait je le connaissais mieux que quiconque, j'imaginais parfaitement la douleur qu'aurait été pour Caliope de perdre son ami.

Je posais mon menton sur mes mains, elles-mêmes sur le dossier de la chaise. Je penchais la tête et fermais les yeux, le temps de me reposer une seconde. Juste un instant de repos pour ne gêner personne et oublier les futurs imaginés où Ayame ne serait plus là... Ce genre de cauchemars je les laissais à mon subconscient. Je n'avais pas envie d'y penser.


(c'est court mais j'ai pas grand chose à raconter sur ce coup. Sauf si t'as envie qu'on se fasse de nouveau attaquer par des lions en plein dans la ville...XD ce qui ne m'arrangerait pas du tout.)