A la poursuite d'animaux disparus ....

- Si c'est vrai ! T'es minuscule.

Ceci étant dit, on se trouve devant un parc et Higor ne sent plus rien. Je le bouscule du bout du pied et il se retourne sur moi avec l'air de trouver ça drôle.
Non, je ne veux pas jouer avec toi sale bête...
Il se met à renifler ma chaussure et à me faire la fête.

- Mais lâche-moi ! T'es tellement moche que j'ai honte de t'avoir dessiné ! Je devais être fatigué pour pondre un truc pareil !

L'animal se fichait totalement de mes remarques blessantes, il ne les comprenait pas et les considérait même comme des mots d'amour.
Je pris le jouet du chat que nous cherchions et le balançais aussi loin que possible. Higor se jeta à sa poursuite et ne fut pas le seul. Un autre petit animal accourue vers le bidule hideux plein de plumes.

- Je suis génial ! Higor, attrape !

L'animal se mit à courir avec l'autre bestiole et tous deux commencèrent à mettre le parc sans dessus-dessous.

Je suis, vraiment, génial !

Lilou rit aux larmes, lorsqu’Higor commença à embêter Kaïl. Elle n’arrivait pas à reprendre son souffle entre deux rires... Il fallait croire que malgré toutes ses tentatives pour être détesté et détestable, on ne pouvait pas s’empêcher de l’aimer, du moins Higor l’aimer très fort à en juger l’acharnement qu’il avait à renifler ses chaussures, et à sauter sur lui.

À bout de nerf, le jeune homme balança le plumeau, et là… surprise, un chat se jeta dessus ! C’était Frimousse. Higor commença à le poursuivre mais il fallait bien l’admettre le sniffleur ne disposé pas des mêmes atouts physiques qu’un chat, à savoir souplesse et agilité. Après avoir manqué de faire tomber quelques enfants qui jouaient là, le chat commença à grimper aux arbres, et alla se réfugier dans les branches d’un énorme chêne. Coincé en bas le sniffleur commença à tourner et retourner autour de l’arbre, puis découragé, il reparti embêter Kaïl…

- bon nous voilà bien embêté... Frimousse ne bouge pas t’as compris !

Tandis que Kaïl se débattait avec Higor, elle commença à grimper sur le chêne, avec difficultés mais persévérance. Après tout il fallait bien qu’elle travaille un peu jusqu’à présent c’était Kaïl qui avait fait tout le boulot. Elle avait pris soin de ramasser le plumeau, avant d’entamer son ascension. Elle atteignit la première branche, puis la deuxième sur laquelle elle s’installa.

Elle fermit les yeux, cherchant à atteindre le silence intérieur et ouvrir sa réceptivité – chose difficile avec le boucan qu’ils faisaient en bas. Elle se concentra sur le chat, visiblement, il avait très très faim, il avait un peu peur, mais surtout il se sentait triomphant et fière d’avoir échappé à son poursuivant. Lilou revint à elle et chercha dans son sac les petites croquettes de poissons que dame Gisèle lui avait donné en guise d’appât elle en mit un peu dans sa main et la tandis vers Frimousse. Celui-ci accepta son offrande, et commença à manger dans sa main. Lilou le caressa avec prudence, puis lorsqu’il fut amadoué, elle le prit dans ses bras et entreprit de redescendre.

Redescendre d’une seule main ça aller être très compliqué… mais lilou tenta quand même. Elle essaya de bloquer ses pied du mieux qu’elle pouvait, puis elle descendit le haut de son corps, ensuite elle débloqua ses pieds et là…. BIM. Dans sa chute lilou avait fait le mieux qu’elle pouvait pour ne pas lâcher le chat… mais elle avait du mal à retrouver ses esprits

Spoiler:

- Je te préviens, si tu tombes, je ne te rattrape pas !

Je n'allais pas risquer d'abîmer mon beau visage pour une gamine rencontrer n'importe où. En plus, je ne sais pas où elle a trainé avant ça. Non, vraiment, on ne peut pas mélanger le bon grain comme moi avec le reste des récoltes.

Elle grimpait comme un singe. Mon intuition première était juste, elle s'entend bien avec les primates la petite. Je la regardais d'un oeil critique et tenais Higor en respect à bout de bras. Il reniflait copieusement la main qui l'empêchait de venir me voir, mais c'était ça ou... Pire.

C'est qu'elle se hissait bon gré mal gré au bout de sa branche et réussissait à récupérer ce satané chat. La bestiole s'est laissée amadouer avec des croquettes... Au diable les faibles d'esprit !
Higor m'abandonna pour aller se coller au tronc de l'arbre. Il avait encore dans le pif l'odeur du félin.

Lilou descendait à son rythme les premières branches et ce qui devait arriver, arriva. Je me précipitais vers elle et attrapait le chat par la peau du cou.
De l'autre main je soulevais Lilou pour la remettre sur ses pieds.

- Mais t'es franchement pas maline, toi ! Et si tu t'étais cassé quelque chose !

Mine de rien, je ne savais toujours pas si elle était blessé et le chat griffant mon bras avec ses pattes arrières et Higor venu sautiller contre ma cuisse pour atteindre l'animal.

- Suffit ! Higor dégage !

Ma voix à peine muée le fit déguerpir la queue entre les pattes. Le chat continuait de me griffer et j'allais le balancer dans un coin lorsque je me souvins qui avait tant voulu récupérer la sale bête. Je le fichais dans les bras de Lilou.
Je dessinais d'office une bestiole plus large que haute, bouffie de fourrure, la créature pataude et lente leva sur moi et Lilou un regard humide.

- Grimpe dessus. Aller !

C'était très bizarre de me comporter comme un adulte responsable et je crois bien que pour la toute première fois de ma vie j'ai dessiné quelque chose d'utile. De vraiment utile. Pas uniquement un blob servant de diversion pendant une fuite éperdue.
Je me sens bizarre.
Je crois que je suis malade.

Higor revint et penaud se plaça près des jambes de Lilou. Lui, il sait maintenant qui est le patron.
Enfin un qui reconnait ma supériorité. Je commençais à croire que le monde était tombé sur la tête !

Aïe aïe !

Lilou reprenais ses esprits, *où est le chat*.
On l’avait soulevé du sol et remit sur ses pieds. Elle releva la tête et vit le matou dans les mains de Kaïl, il se faisait les griffes sur les avant-bras du jeune homme.

- je…. je suis désolée… sa voie se brisa légèrement.

Elle ravala ses larmes, elle ne voulait pas pleurer, elle ne c’était pas fais très mal, tout au plus elle écoperais d’un beau bleu violacé sur les fesses, mais la rudesse de Kaïl l’avait un peu secouée.

Il lui mit le chat dans les bras, elle serra l’animal contre cœur toute penaude… Remit lui aussi du choc de la chute, il se blottit contre elle. La chaleur du matou lui apporta un peu de réconfort.

Kaïl dessina une nouvelle bestiole à l’allure un peu étrange, et lui demanda avec autorité de grimper de dessus.

Lilou s’exécuta avec peu de mal, plus que sa chute c’était la fatigue de cette journée très mouvementée, ainsi que des magnifiques ascenseurs émotionnels, qui la mettait KO. Sans même s’en rendre compte, elle s’assit derrière le jeune homme, et bien qu’il y eut assez de place pour ne pas être coller l’un à l’autre, elle enserra kaïl de ses bras pour ne pas tomber, et blottit sa tête sur son dos. Elle ferma les yeux se laissant bercer par la marche de la créature.

Elle se sentait… Heureuse.... Et espérais que cette marche ne finirait jamais.

Spoiler:

Juchés sur la monture improvisée, on avait l’air bien stupides à traverser Northrives pour retourner chez Gisèle…

-Mais pourquoi tu me colles comme ça… T’es un chewin-gum en fait !

Tout en parlant je n’esquissais pas un geste pour qu’elle me libère. On ne m’avait jamais tenu comme ça, sauf pour essayer de me ramener à l’orphelinat, en centre de redressement ou bien pour m’envoyer en cellule quelques jours. Ce qui n’avait jamais abouti, bien entendu.
Sauf la fois où j’ai fini chez Souen, direct. C’était marrant chez Souen… Il avait du répondant l’autre type.

-Tu vas garder Higor, hein ? Tu me le laisses pas… Il pue, il croit que la vie c’est un gros fromage, j’aurais l’air idiot avec et tu as déjà assez pourri ma réputation. Les gens vont croire que je suis gentil maintenant, c’est malin !

Je bougonnais comme ça jusque chez Gisèle qui nous accueillit les mains sur les hanches et l’air mécontente. Au moins, elle avait compris à qui elle avait à faire. Frimousse fut rapidement de retour dans ses bras et quand elle vit Lilou toute sale et fatiguée, elle me lança un regard noir.

-Quoi ? J’y peux rien si elle ne sait pas ce qu’est un bain… Tu devrais essayer aussi, rien qu’à voir Higor s’exciter à tes pieds, je flaire déjà la présence d’un bon fromage pas loin.

S’en était trop pour elle, Gisèle allait lever une main aussi sévère que son regard quand je sautais à bas de la monture et l’esquivais.
Histoire d’en rajouter une couche, je pris Lilou dans mes bras et lui déposais un bisou sonore sur la joue et une tape sur la tête.

-Ouais, c’est plutôt sur toi que Higor devrait se faire le nez, c’est fou comme t’as besoin de découvrir l’utilité du savon ! Mais pour un singe, c’est peut-être normal d’avoir cette odeur, ça fait genre marque de fabrique, c’est ça ? Ou bien t’as passé trop de temps dans le chenil…

Partant d’un rire tonitruant, je déchirais le dessin de la monture et je m’en allais au pas de course avant de recevoir, de l’une et de l’autre, une gifle ou un coup de pied dans le tibia. Une fois m’a suffit… J’ai pas besoin qu’on abîme mon corps parfait.

-A bientôt Lilou !

Kaïl ronchonna tout le trajet mais malgré ses protestations, il ne l’empêcha pas de jouer les loctites.

- Mais comment tu peux dire ça ! pauvre petit Higor, l’écoute pas va, il le dit pas mais il est super fière de toi. Bien sur que je vais m’en occuper ! Avec toi il finirait sur un barbecue !

Higor frétilla de la truffe, et vint se frotter contre ses jambes repliées.
Ils arrivaient prés du chenil, et elle resserra légèrement son étreinte, l’idée de retrouver un orphelinat froid et austère ne l’enchanter pas même si elle y était bien traitée. Après une journée aussi riche qui voudrait y retourner ?

Gisèle les attendait de pied ferme, l’air courroucé, elle jeta un regard noir à son nouvel ami.
Kaïl et elle échangèrent des « politesse ». Lilou mi honteuse, mi énervé devint rouge pivoine, mais ne souffla pas un mot. Puis avant qu’elle n’ait le temps de protester où de se défendre il vint lui déposer une bise sur la joue, tout en lui donnant une tape derrière la tête, elle en déduit qu’il n’était pas vraiment sérieux, il sauvait les apparences…

Elle porta la main à sa joue, où une douce chaleur se diffusait. Elle rit, tendit ses bras en l’air et fit des grands signes, pendant qu’il s’éloignait.

- À BIENTÔT KAËL !

Lorsqu’il fut loin, et que Gisèle eut finit de pester contre lui, Lilou expliqua où ils avaient trouvé les animaux sans toute fois raconter le détail de leurs aventures, elle avait bien compris que Gisèle ne supporterais pas la vérité. Pour la remercier, Gisèle lui donna quelques pièces.

*je peux même pas partager avec lui c’est quand même lui qui as fait tout le boulot !… Je trouverais bien un moyen de le remercier*

Elle pris la route de l’orphelinat, accompagné d’Higor, celui-ci frétillait comme un fou prenait de l’avance puis revenait vers elle. Lilou venait de gagner un nouveau compagnon d’une nature surexcité. Le cacher à l’intendante aller être compliqué, bien plus que de lui expliquer l’état dans lequel elle rentrait…