A la poursuite d'une étoile

Son manteau noir flottait sans toutefois perdre sa forme alors que l'homme en noir courrait à la recherche d'une étoile sans nom. Il regarda un peu partout, à gauche et à droite pour tenter de savoir où elle était. Il avait finalement réussit à la voir et s'était élancé derrière elle de toute ses forces.

D'un bond il était passé au dessus d'un homme ivre mort et il s'apprêtait à toucher l'épaule de Kim, avant de se raviser. Il n'était pas un gentleman peut-être, mais il essayait d'être poli.

-Mademoiselle, vous êtes parti sans même me dire votre nom.

Le jeune homme continua de parler après avoir reprit un peu son souffle.

-Je vous avait dit qu'après ça on devrait discuter de manière plus calme, nous pourrions aller quelque part pour nous asseoir.

William ne savait pas vraiment à quoi il devait s'attendre de la part de la jeune fille, si elle était vraiment jeune d'ailleurs, mais il se tenait prêt à recevoir un coup quelque part.

Il avait envie d'en savoir un peu plus sur ses problèmes et sur le gang ou le groupe qui lui en voulait, peut-être qu'elle s'était mis à dos quelque chose de trop gros pour elle. On lui avait envoyé des gens pour la tuer après tout et pas un petit groupe.

Dehors la foule s’était dispersée, mais ils étaient toujours dans les parages à épier. Que voulez vous le sang attise toujours la curiosité, en particulier dans le coin.
On la suivait du regard, tandis qu’elle s’enfonçait dans les méandres du quartier. Comète brillait toujours elle n’arrivait pas à reprendre le contrôle de sa lumière, comme de ses sentiments. Si elle devait laisser sa rage exploser encore, autant que ce soit à des fins utiles, alors elle allait trouver Don Luigi et lui dire le fond de sa pensée.

Une voix s’éleva dans son dos, une voix qu’elle reconnaissait. Celle de son sauveur, si elle pouvait le qualifier ainsi. Kim claque sa langue contre son palais. Mais continue à avancer entêtée. Elle espérait qu’il laisse tomber mais ce ne fut pas le cas.

Elle se retourne, et d’un geste vif le prend à la gorge. Le collant au mur, elle planta ses yeux haineux dans ses pupilles violines. Leurs visages à quelques centimètres l’un de l’autre, Kim le transperçait de son envie de meurtre.

- Pourquoi t’es intervenue ! Fallait me laisser !

Sa voix tremblait. Dans le fond c’était ce qu’elle voulait… Si il n’était pas intervenue elle aurait rejoint sa soeur. Pouvez-ont vraiment en vouloir à quelqu'un pour cela ? Non. Mais sa raison avait plié bagage Kim n'était que l'ombre d'elle-même, elle ne voyait plus l'incohérence de ses agissements.
Soudain elle sentit le monde vaciller, elle relâcha sa prise et se recula en titubant, ses lumières clignotaient comme une lampe en fin de vie. Elle ventilait.

- Dégage !

Il ne lui avait rien fait. Il était juste là. Et pourtant elle se montrait odieuse avec lui.
Elle reprenait sa route ses pas tremblants ne l’amenant pas très loin. Finalement ses jambes ployèrent. A genoux, la tête basse, les lumières éteintes, ses cheveux recouvrait son visage cachant les larmes qui ruisselait sur ses joues. Ses forces l’abandonnaient son pouvoir la consumait.

Le geste avait été rapide et prévisible dans un sens, la jeune femme avait encore une fois pris William à la gorge, lui-même envisageait de tenir les comptes juste pour voir combien ça ferait au bout d'un moment.

- Pourquoi t’es intervenue ! Fallait me laisser !

Sa colère commençait à s'estomper, finalement elle commençait à fatiguer, ses yeux sombres pleins de rages, brillants, se couvraient.

- Dégage !

A force d'être trahis, on finit par préférer être seul, quand on perd quelqu'un d'important aussi, parfois il fallait accepter de laisser les gens faire preuve d'individualité, les laisser en paix.

Les jambes de la femme s'étaient affaissées sous elle, elle avait mis un genoux à terre, elle s'éteignait.

Ce n'était pas le bon moment pour la laisser seule finalement.

William s'approcha, imperceptiblement, il hésitait à lui tendre la main, il n'avait pas envie de manquer de respect à la jeune fille, proposer de l'aide ne serait pas forcément très adroit non plus, mais il ne pouvait pas la laisser ainsi.

Sans un mot, il se pencha, sa main passa sur le visage de la luciole, laissant un sillon de ses mains glacées couleur neige et découvrit le visage de la jeune femme, passant ses cheveux derrière ses oreilles. Il put apercevoir, le flot brûlant des ruisseaux amers, sans crainte il passa sa main sur ces joues inondées et en goûta le sel.

Il voulait prendre un peu de ce qui la brûlait de l'intérieur pour compatir à ce qui rongeait son âme.

Il voyait tant de lumières pleurer et s'en vouloir depuis quelques semaines et depuis toujours, alors qu'il aurait dû s'inquiéter de lui-même il se mettait à s'inquiéter de tous les autres.

Il avait fait une erreur un jour, puis une autre et une autre encore, toutes ces erreurs avaient été de se mêler de ses affaires, il avait laisser partir trop de lueurs pour les abîmes.

Le joueur s'était relever et avait passé son épaule sous celle de la jeune femme.

-Vous avez une destination en tête ? Chez vous peut-être ? Ou chez moi ? Une planque ?

Il avait relevé Kim et commençait à se tourner dans plusieurs directions.

-Par là c'est chez moi, par là il y a cette auberge pas trop mal, par là il y a des murets pour s'asseoir. Qu'est-ce que vous en pensez ?

Une sensation de fraicheur sur sa joue, on lui remonte les cheveux.
Ce froid ! C’est comme un extincteur sur sa peau en feu. Kim détourne le visage, elle veut disparaître dans l’ombre, cacher ses sanglots et se faire happer par l’obscurité. Sa sœur était un être des ténèbres peut être que c’est dans ces ombres qu’elle la retrouverait, si ça se trouve elle l’attendait avec ce sourire ingénue elle lui tendrait la main et l’entrainerait…

Elle sent une main essuyer le sel de ses joues.
Elle veut le repousser, lui hurler de partir, lui demander de la haïr, de la traiter comme tout les autres, comme si elle n’était qu’une erreur, une personne qui dérange, une inutile, une rebue, un déchet.
Elle veut qu’on la détruise, qu’on mette fin à ses souffrances, et surtout qu’on le fasse vite.
Elle essaie de lever le poing, son bras refuse de lui obéir, ses forces l’ont abandonnées. Elle veut l’envoyer valser mais au lieu de ça il glisse un bras sous son épaule et la relève.

- Put*in !

Les larmes continue d’inonder son visage. Elle sent un vent frais irradier son être étrangement ça l’apaise un peu, ça calme le reflue de ses sentiments. Ses mots parviennent jusqu’à son esprit, elle ne les comprend pas tout de suite. Que raconte-il ?

- T’es buté. Murmure t’elle avec amertume

Ne l’avait t’il pas entendu ? Elle n’avait cessé de l’insulter, de le repousser et pourtant il était là, et alors qu’il pouvait profiter de sa faiblesse pour l’attaquer… Il faisait preuve d’une chevalerie déconcertante, avait t’elle changé de dimension ?

- Don Luigi… je vais… j’vais voir Don Luigi.

Ses larmes avaient cessé de couler, au lieu de ça elle fut prise d’un rire nerveux, elle se sentait pitoyable. Que croyait-elle faire alors qu’elle ne savait même pas tenir sur ses deux jambes toute seules ?

Alors que faire ? Elle n’était pas en mesure de prendre une décision, elle n’était pas en mesure de se déplacer.

- Murets.

Il n’aurait qu’à la laisser là. Hors de question qu’elle lui dévoile sa planque et elle ne voulaient pas qui l’attire chez lui. Une auberge ? Elle ne pouvait se l’offrir. Les murets s’étaient bien.

Ils marchaient jusque là bas, chaque pas était un exploit pour Kim. Son font perlait. Une fois arrivait un se laissait choir comme un sac à patate, elle avait recouvrait assez de force pour lever les bras au dessus d’elle. C’était déjà ça.

Elle fouillât à tâtons ses poches jusqu’à trouver l’objet de son désir. Elle sort son paquet de cigarette et en propose une à William, c’était tout ce qu’elle pourrait lui offrir en remerciement, et c’était déjà énorme.

- … Je m’appelle Kim.

Une cigarette et son nom.
Elle allumait la sienne, sa main tremblait alors qu’elle l’amenait à ses lèvres. Elle voulu l’allumer comme à son habitude en faisant chauffer le bout avec sa lumière. Mais c’était comme essayer de jouer sur un briquet sans essence, ça faisait des étincelle mais aucune flamme ne jaillissait.

- P’taiiiin

Elle jurait comme un charretier. C’était vraiment une belle clôture a une belle journée de m*rde.

Elle avait voulu voir Don Luigi et finalement s'était reprise pour choisir le muret, plutôt déterminée comme jeune femme.

La traversée jusqu'au muret avait été une vraie Odyssée, elle devait vraiment être fatiguée cette jeune Kim. Elle lui avait enfin révélé son nom et même offert une cigarette, le joueur ne fumait pas vraiment, seulement quand on lui payait sa clope en fait.

Voyant qu'elle n'arrivait plus à générer assez d'énergie pour allumer sa roulée le jeune homme lui avait prit des mains et était partie avec les deux cigarettes pour admonester un passant.

-Excusez-moi, vous auriez de quoi allumer une cigarette ?[

-Hey, mais c'est le patron !

Le joueur retint de justesse un soupir, c'était un des types de son quartier qui fréquentait son salon parfois. Pour une raison qui lui échappait certains des jeunes de son quartier avaient commencés à l'appeler "le patron du salon" ou "le patron" et William n'avait jamais prit la peine de les corriger.

-Vous auriez du feu ?

-Ouais, bouge pas. Comment ça se passe, t'es avec elle là ?

-Moi ? Non. J'essaye de la couvrir, elle a un Don Luigi au cul, je sais pas qui c'est.

-C'est une tête d'un gang, c'est tout ce que je sais.

-Bon pas grave, merci pour le feu, mais arrêtez de m'appeler comme ça en gueulant, les gens vont se faire des idées.

L'homme en noir revint, une cigarette au bec et l'autre en main, tentant de protéger un peu la braise du vent.

-Vous êtes quoi au juste dans la vie ? J'veux dire... ah pardon. Faites-vous par hasard parti des cercles de combat illégaux de Magna ? Ou peut-être que vous étiez dans un gang ? Celui de Don Luigi et qu'il n'a pas apprécié certaines de vos exactions, à moins que vous ne soyez dans un gang rival ?

Le jeune homme tendit une cigarette à Kim avant de se taire, se contentant de crapoter un peu et faire des ronds de fumée. Il gardait juste la fumée en bouche, il n'aimait même pas vraiment le goût, mais ça l'amusait de pouvoir souffler des panaches blancs.

-Je pourrais vous poser des questions sur votre pouvoir ? Il est intéressant. Si j'ai bien compris vous pouvez manipuler la lumière, faire apparaître des symboles brûlants sur votre peau et créer une sorte de projection très puissante. Est-ce qu'il y a autre chose ? Des inconvénients, des limites ? Vous êtes fatiguée à cause de ça peut-être ?

- Hey ! protesta t-elle.

William disparaissait avec sa cigarette et elle le regardait faire impuissante.
Il arrêtait quelqu’un pour lui demander du feu et apparemment celui-ci le connaissait. Il le surnommait chef…
Alors comme ça, ce type au demeurant insignifiant, avait monté une affaire dans le quartier ? C’est souvent les plus discret qui parviennent le mieux à tromper leur monde. Elle ne l’aurait jamais soupçonné avec ses manières bien comme il faut. Ça piquait sa curiosité mais elle se garderait bien de lui en faire part. Elle tendait l’oreille, mais le reste de la conversation se faisait d’une voix moins forte.

Si William s’acharnait tant à la suivre, peut-être avait-il un objectif caché. Est ce que comme Luigi il pensait pouvoir bénéficier de ses services ? Si c’était ça il se trompait d’adresse, plus rien ne pouvait la tenir sous la coupe d’un chef.

Il revenait enfin avec les cigarettes allumées. Elle saisit la sienne avidement, sans esquisser l’ombre d’un sourire.

- Merci.

Sa voix s’était adoucit un peu. Elle considérait enfin celui qui lui faisait face, sans pour autant lui accorder sa confiance, malgré tout ce qu’il avait fait. Elle était encore hantée par son amertume. Kimiko l’écoutait déblatérer ses questions tandis qu’elle portait la cigarette à ses lèvres. Elle aspirer une grande bouffait avidement, le poisson qui se rependait dans sa poitrine lui procurant des picotements grisant. Sa tête tournait sous l’effet de la nicotine, ce qui n’améliorait pas franchement son état de fébrilité.

- Luigi c’est mon boss, enfin c’était. Et ce que j’ai fais ça me regarde.

Elle tirait une latte sur sa cigarette avant de tourner son regard éteint vers lui.

- Pourquoi ça t’intéresse ce que je fais ? T’organises des combats un truc comme ça ? Si c’est le cas renseigne toi je suis connu dans le milieu. « La comète » c’est mon nom de scène. Mais je te préviens je combat pas pour des clopinettes.

Le reste des questions étaient franchement bizarre et envahissante mais ça avait le mérite de diriger son esprit ailleurs que dans ses propres pensées.

- Pourquoi tu me demandes ça ? T’as vraiment dans le projet de me faire combattre alors ? Et je vais pas te dévoiler toutes les faces de mon pouvoir. Je tiens à ce qu’on finisse notre combat, j’vais pas révéler tout mes atouts comme ça. J’ai l’air c*nne ?

Elle fronçait les sourcils elles ne voyait pas où il voulait en venir.

La jeune femme était donc "la comète" dans le milieu, il n'en avait jamais entendu parler, mais Magna c'était grand.

-J'organise que... non, j'organise rien pour le moment. Plus tard peut-être, mais pour le moment je me contente d'animer des parties de jeux chez moi. Je sais pas si vous avez entendu ce que j'ai dis avec la personne qui m'a donné du feu, mais quand il m'a appelé patron c'était juste pour rigoler. Je suis le patron de personne et c'est bien ainsi.

William avait déjà jeté sa cigarette, il l'écrasa du pied et se mit à tousser juste après.

-Je devrais même pas fumer, j'aime pas ça. J'ai pas l'argent pour ça non plus. Mon pouvoir à moi c'est de copier celui des autres si on me l'explique en détail, c'est pour ça que je voulais savoir. Le vôtre est plutôt marrant et plutôt joli aussi, il vous va bien on va dire. Vous devriez essayer le henné, ça rendrait très bien avec vos figures de lumières.

Il se mit à bailler avant d'être prit d'une toux et murmura quelque chose à propos de sa fatigue.

-Vous voulez vraiment qu'on termine à l'hôpital à se point ? Pour quoi faire en plus ? Quand on a des gangs aux basques on se bat pas avec des possibles alliés, non ?
Je peux aider avec votre Luigi, si vous voulez. Après on pourra se faire ce combat à l'arène de Ciel si vous voulez, je pense qu'il y a de l'argent à se faire là-bas quand on s'y connait. Par contre, si vous voulez tout savoir vous allez certainement gagner.

Encore une fois le joueur ne put que à peine stopper un bâillement.

-Vous êtes de Magna ? Moi je suis né dans le bidonville avant l'Entre-Monde, j'avais un père. Et vous ?

Visiblement elle s’était plantée ou alors c’était lui qui cherchait à flouer son identité, en noyant le poisson.

Il jetait sa cigarette alors que la sienne était à moitié consumée. Il lui expliquait pourquoi il voulait en savoir plus sur son pouvoir.

- T’es un copieur quoi.

Elle jouait avec sa fumée tout en regardant le ciel. Des nuages sombres le recouvraient. Elle se tournait pour s’adosser au mur, une jambe pendu dans le vide, l’autre replié sur le muret. Elle tournait la tête pour regarder les passant.

- De possibles alliés ? Je sais pas moi t’es monté sur le ring c’est que tu voulais qu’on se batte non ? En quoi tu voudrait être mon allié t’y gagnes quoi. Faut qu’on finisse ce combat, ou au moins je veux un autre combat. Et si t’acceptes je te laisserais copier mon pouvoir. Deal ?

L’air de rien il lui avait bien tenu tête, elle voulait voir de quel bois il était fait, et surtout elle n’avait pas eut la sensation de mener ce duel… Ses excès de rages y étaient surement pour quelque chose.
Elle tirait une fois de plus sur sa cigarette, fronçant les sourcils. Son cœur se serrait à nouveau. Elle enfonça ses ongles dans la pierre. Ses yeux fixant un point invisible de l’autre côté de la rue.

- Luigi c’est mon problème. Et ok si tu veux te battre à l’arène mais je préfère les autres circuit j’aime pas trop les lumières de l’arènes… ça grouille de sanctuaris.

Il baillait. Puis lui posait des questions encore.

- t’es un curieux toi pas vrai ? Qu’est ce peut te faire où j’ai grandit ? tu dois vraiment t’ennuyer en faite pour t’intéresser autant à moi.

Malgré tout ces simples questions rallumaient le vivier de ses sentiments, elle repensait à ses junkies de parents adoptifs qui s’étaient sauvé dés qu’Esmée avait montré des signes de maladie. Elle ne savait pas du tout ce qu’ils étaient devenus.

- De possibles alliés ? Je sais pas moi t’es monté sur le ring c’est que tu voulais qu’on se batte non ? En quoi tu voudrait être mon allié t’y gagnes quoi. Faut qu’on finisse ce combat, ou au moins je veux un autre combat. Et si t’acceptes je te laisserais copier mon pouvoir. Deal ?

-Je voulais pas me battre, j'avais envie de vous connaître. Un allié c'est pratique quand on a beaucoup d'ennemis, moi j'ai personne et pour ce que j'en sais j'ai le monde contre moi. Je peux vous donner un autre combat, mais à main nue ce serait du cinquante-cinquante. Je suis plus grand et plus lourd, ça fait une grosse différence, mais j'aime vraiment pas me battre et j'aurais peur de vous blesser. C'est pas le duel idéal...

L'homme en noir pouvait voir la jeune femme s'assombrir de nouveau, il n'avait pas envie de la voir triste, c'était égoïste de sa part, mais il ne voulait pas voir de gens déprimés près de lui. En aucun cas il ne rejetai les personnes qui ne vont pas bien, mais il faisait tout son possible pour qu'elles aillent mieux à terme. Les personnes qu'il aimait bien en tout cas.

En un saut il était sur le muret en béton et se tenait sur une seule jambe, il sortit quelques dés de sa poche et se mit à jongler avec tout en continuant de parler de sa voix neutre.

-Je suis curieux, c'est un de mes défauts. C'est pour ça que je ne peux m'empêcher de demander aux gens pleins de choses, leurs pouvoirs en particulier, même si je n'étais pas un copieur je demanderai tout le temps ça. Si je veux savoir d'où vous venez c'est parce qu'on est à Magna, dans un bidonville où je suis né comme un déchet, mais je n'ai pas envie d'être seulement ce qu'y m'a été assigné à la naissance. J'ai été abandonné parmi les rats, mas on m'a recueilli, malgré tout je n'ai connu que la pauvreté, dans ma jeunesse je ne pensais qu'a partir d'ici.

Pour aller où ? Je ne sais pas, juste ailleurs, à cette époque la ville commençait à prendre forme, c'était certainement plus intéressant qu'une ville-décharge. Puis un jour, mon père est revenu blessé d'un boulot, il a perdu sa jambe, j'ai donc naturellement abandonné mes espoirs pour l'aider. Je me suis mis à voler et à jouer pour gagner notre pain, petit à petit j'ai oublié que je voulais faire ma vie ailleurs. Comme je l'avais précisé avant, mon père est mort, il y a deux ans plus ou moins.

Mais je ne sais pas... beaucoup de choses se sont battus en moi à ce moment et continue à ce jour. Je ne sais toujours pas quoi faire.

Alors savoir où vous avez grandi et aussi ce que vous comptez faire, où vous comptez aller. Disons que ça me permettrai de prendre modèle sur vous, vous êtes fortes, assurée, vous avez du potentiel pour devenir quelqu'un.

Le joueur tourna ses yeux lilas pâles, presque blanc sous le soleil, vers la Comète. Il affichait un sourire doux et chaleureux comme une couverture.

-Et si je veux en apprendre plus sur vous c'est parce que vous êtes intéressante, je ne m’ennuie pas tant que ça, je vous jure.

Il détourna le regard pour contempler quelque chose au loin, il avait arrêté de jongler parce que ses dés étaient tombés, il se pencha pour les ramasser par terre tout en continuant de sourire, mais l'on pouvait voir en dessous une fatigue de la vie comme celle affichée par les malades et les agonisants.

Si je m'intéresse à vous c'est que vous êtes intéressante.

Il évoquait un sentiment qu’elle ne connaissait que trop bien. Soit contre le monde entier. Enfin à une différence prés, pour elle ça avait toujours était Ésmée et elle contre le monde entier. Elle avait au moins pu compter sur quelqu’un.

- Voir quelqu’un hors de ses gonds ça te donne envie de le connaître. T’es un bizarre nan ?

C’était tellement singulier comme comportement. Et pourtant au milieu toute cette m*rde… ça lui redonnait de l’espoir. C’était fou comme paris. Et il y était allait sans se poser plus de question alors que ça aurait pu mal tourner pour lui.

- Je suis pas en sucre, si tu me blesse c’est pas grave. J’ai l’habitude.

Il se mettait debout sur le muret, faisant la démonstration de son adresse en jouant avec des dés. Et il commença à déballer son histoire Elle l’écouta avec attention finissant sa cigarette qu’elle écrasait sur le muret. Puis, elle repliait ses genoux contre son torse et posait sa tête dessus.

Son histoire résonnait étroitement avec la sienne il y avait tellement de similitude… Il lui confiait ses rêves perdus, les choix qu’il avait du faire pour aider une personne malade. Puis la mort… Ou il en était deux ans plus tard. Elle se demandait si elle lui ressemblerait dans deux ans. Il finissait sur une note qui l’étonna au plus haut point il voulait prendre modèle… C’était… tellement naïf. Elle penchait la tête sur le côté se perdant dans ses yeux à la couleurs si particulière.

- J’suis pas un modèle, cracha t’elle… Je suis juste une paumée de plus. Comme toi. Mais si ça t’intéresse alors…
J’ai peu de souvenirs de cette époque mais je sais que je suis pas ce monde. Je suis arrivait ici juste avant que les miroirs se coupent. Ma planète d’origine était en en guerre alors je suis partie. Je ne me souviens pas de mes parents. Mais j’avais emmenée un bébé avec moi. La suite ressemble à ton histoire… j’ai grandit dans ce quartier, j’ai fais les 400 coups…

Elle faisait une pause hésitant à se confier d’avantage. William regardait au loin il paraissait plus vieux avec cet air sur son visage… le fait d’évoquer son passé lui avait donné une autre dimension. Son sourire était fatigué. Ça attirait sa sympathie alors elle se laissa guider par ses mots.

- On a étaient recueillis par des gens… Pas forcément les meilleurs mais on avait un toit et à mangé alors ça allait. Ma sœur avait le don pour se mettre dans des situations impossible. Elle prenait la vie avec une insouciance que je lui enviais, toujours ce sourire accroché au lèvre on pouvait pas lui dessouder. C’est pour elle que j’ai appris à me battre. Mais dans le fond j’ai toujours était comme ça.
A l’inverse de moi Esmée contrôlait les ténèbres. Ça la rongeait. C’était comme la gangrène, ça pourrissait son corps. Les gens qui nous avaient recueillis ont mit les voiles. Alors j’ai commencé à faire des trucs douteux pour payer ses médocs… Un jour j’ai volé le mauvais type mais au lieu de me tuer y m’a offert du boulot et des soins pour elle. Mais ça a pas suffit elle est quand même morte. J’ai rien pu faire… rien du tout alors tu vois… je suis pas un modèle…

Elle enfouissait son visage dans ses genoux ses poings crispés s’enfonçant dans ses cuisses. Pour elle s’était encore frais, moins d’un mois, elle n’avait pas fait deuil elle vivait encore avec son fantôme.