A la poursuite d'une étoile

Tout en écoutant l'histoire de la jeune femme le jeune homme toujours habillé de son costume noir de bonne facture se tenait sur une jambe et avait recommencé à jongler.

-Et alors quoi ? Faut se battre, vous en avez les moyens vous. Et si pouvez pas vous battre seule alors trouvez-vous des alliés, c'est à ça que ça sert les amis par exemple. Ce sont des compagnons avec qui on affronte un monde absurde qui dévore sans distinction le bon et le mauvais, les prédestinés et les anonymes. Quand on veut affronter un tel monstre on y va avec le plus de gens de confiance possible.

Il s'arrêta un instant pour ramasser de nouveau ses dés.

-Mais je vois ce que vous voulez dire. On ne peut rien faire tout le monde doit disparaître, robots, humains, dieux et même l'univers doivent périrent. Cela n'empêche pas qu'on puisse s'en vouloir, qu'on y pense pour parfois deux fois plus longtemps que le temps passé avec ceux qui sont partis. Mais j'ai perdu d'autres gens après mon père, je ne peux pas me lamenter sur tous, c'est ce que j'ai appris.
Pourtant, je suis toujours loin d'avoir fait mon deuil ou compris comment marchait la vie, je ne sais toujours pas quoi faire, ni où aller.

Il avait vécu toute sa vie avec son père, bien sûr que ce n'était pas si simple, mais en deux ans on a le temps d'en faire et d'en penser des choses. Ce n'était pas que le souvenir ou le deuil qui le bloquait, il ne savait rien faire de ses mains, rien faire de son intelligence ou de quoi que ce soit.

Il s'arrêta dans ses pensées, il venait de nouveau de faire tomber ses dents lorsqu'il avait changé de jambes sur le muret.

-Ah maudits dés... toujours à s'échapper des mains et à rouler n'importe comment...

Il les récupéra une nouvelle fois encore et se repositionna le visage toujours neutre.

-Quand on perd quelqu'un de cher on a l'impression de tout perdre pendant un moment. On a mal, on souffre, puis on est triste et on regrette et on se rappelle. C'est pas quelque chose qu'on peut faire partir en le voulant ou juste avec des bonnes paroles. Ce que je dis ça peut aider un peu ou pas du tout, je sais pas, mais je peux rien faire pour la souffrance, je pense qu'il y a des pouvoirs qui existe pour ça, mais je n'en ai jamais vu encore... quoi que si en fait.

Maintenant qu'il y pensait le joueur avait effectivement la possibilité de copier le pouvoir de Lya si il le voulait, une jeune femme capable d'utiliser son pouvoir pour apporter du bonheur ou plus généralement du désir à une personne. Il devait être un cas un peu rare mais surtout ce n'était pas vraiment dans sa nature de désire outre mesure quelqu'un de manière charnel.

En tout cas, ce pouvoir aurait certainement la capacité, utilisé en petit quantité d'aider la jeune femme à penser à autre chose. Cela l'aiderait peut-être à aller bien ou augmenterait son désir à plus haute dose. C'était tentant, mais il n'avait pas d'utilisation en stock, il avait une utilisation du pouvoir de Lin, ce qui pouvait marcher aussi, mais encore une fois il hésitait.

En fait, il avait deux pouvoirs qui pouvait aider à aller mieux moralement, où avait-il la tête.

-En fait, je retire ce que j'ai dis... je connais deux pouvoirs qui peuvent aider à aller mieux, mais est-ce que vous voulez vraiment que je les utilise sur vous ?

Elle l’écoutait docilement, le visage enfoui dans ses genoux, elle cachait ses larmes qui roulaient sur ses joues creusant des sillons ardents.

- Alors tu veux qu’on soit amis c’est ça ? Je ne sais pas…

Cette phrase naïve eut le mérite de lui décrocher un sourire que son interlocuteur n’eut pas le loisir de voir puisqu’elle cachait toujours son visage dans ses genoux.
C’était comme deux gamins des rues qui laissait retomber les poings pour se serrer la main et se dire qu’ils étaient maintenant ami. Seul les enfants étaient capables d’une tel simplicité.

Kim était partagé… décontenancé… Hormis sa sœur elle n’avait jamais nouée de relation avec qui que ce soit. Ses relations était toujours professionnel ou conflictuel, son métier y étant fortement pour quelque chose. Elle se donnait le temps de prendre une décision le concernant, et écouta le reste de ses paroles. Il partageait avec elle d’autres moments douloureux, lui avouant qu’il n’avait lui même pas totalement fais son deuil.

Elle entendit le bruit d’un objet qui tombe, et releva la tête montrant enfin son visage. Elle essuya ses larmes son visage se durcissant soudainement. Elle était prise de remord à l’idée d’offrir un spectacle aussi pathétique et de se lamenter comme elle le faisait ce n’était pas elle… et ça faisait un moment qu’elle ne se reconnaissait plus dans ses propres agissements.

Les paroles de William étaient dures et réaliste. Sa mâchoire se crispa. Il avait raison. Il ne pouvait rien faire pour elle. Cependant il commençait à émettre une théorie qui l’intéressait… Des pouvoirs pourraient l’aider à franchir le cap. Mais… il n’en savait pas plus. Elle souffla.

- Si c’était si simple après tout… tout le monde y aurait recours.

Elle se sentait un peu moins faiblarde, assez pour se lever. Elle se mettait sur ses pieds et s’étirait. Réalisant soudain qu’elle n’avait pas sont sac et que les plaies sur ses mains continuait d’imbiber sa tenue de sang. Celle-ci ne coagulait pas.

- J’ai laissée mon sac dans la ruelle… Je crois que je ne le révérais pas, tant pis, c’est pas comme si y avait grand chose dedans.

William semblait aspiré dans ses pensées, soudain son visage s’éclairait. Il lui parlait de pouvoir dont il avait connaissance et qui pourrait l’aider. L’offre était alléchante.

- Je dois te donner quoi en échange ? Je suis d’accord si ça peut m’aider à supporter mes nuits.

Elle n’avait plus rien à perdre à essayer…

-Vous n'avez rien à me donner en échange, mais je suis assez inexpérimenté avec et...

Il n'eut pas le temps d'achever sa phrase que le joueur était déjà sur ses deux pieds et avait rangé ses dés dans sa poche. Il avait croisé le regard d'une des petites frappes qui avait voulu tuer Kim et il ne faisait aucun doute que le jeune homme avait été reconnu, il était plutôt facile à reconnaître pour tout dire.

Il avait prit l'avant-bras de la jeune femme et s'était élancé avec elle en direction de son quartier, il ne comptait pas les emmener chez lui même si tout le monde savait où il habitait, mais par là où il vivait tout n'était que ruelles sombres, escaliers et portes portes ouvertes menant à des bâtiments abandonnées.

-Ils nous ont repérés suivez-moi.

Après quelques secondes il avait lâché la main de la Comète et regardait parfois derrière lui pour voir si elle suivait.

Derrière eux une bonne dizaine d'hommes armées s'étaient rassemblés pour leur courir après, mais pour le moment ils n'avaient pas sorti d'armes à feu.

-Vraiment, je sais que c'est pas votre truc de fuir, mais ils sont un peu nombreux. On va essayer de les perdre. Vous fatiguez pas trop ?

Après plusieurs détours prient à toute allure une petite partie du groupe avait abandonné mais ils étaient toujours aussi nombreux.

Le cœur de William battait très vite, si il se faisait rattraper ils étaient pour ainsi dire morts, il ne pouvait pas se battre contre autant de gens à la fois et en plus Kim était fatigué.

Mais au bout d'un détour, ils arrivèrent dans une impasse.

Il fit un signe à la jeune femme et commença à escalader le mur de plus ou moins 3 mètres de haut. Leurs poursuivants étaient à quelques mètres et ses mouvements étaient un peu maladroit, il pouvait encore sentir les brûlures sur ses mains et la fatigue du combat.

Elle sentit une main froide l’agripper par la poignée.

- Qu’esce’tu fous ?

Machinalement elle le suivit, elle était bien trop fatiguée pour s’y opposer.
Un regard par dessus son épaule, les hommes de Luigi sont à leurs trousses. Elle voulu stopper leur courses, mais se rendit compte qu’elle arrivait déjà à peine à courir, alors combattre ? Et puis, William était déjà assez impliqué dans ses problèmes, elle n’allait pas en rajouter.

Elle le suivait donc à contre-coeur. Au bout quelques temps, il lâchait sa main, elle continuait de le suivre péniblement. Arrivait dans une impasse William commençait à escalader un mur. Elle l’imitait, et arrivait difficilement en haut sa main moite et plein de sang glissait de celle de William alors qu’il l’aidait à grimper.

Ils débouchaient dans un endroit qu’elle connaissait.

- Tourne à gauche.] Haleta-t-elle

Elle mettait toutes ses forces pour le rattraper. Elle reconnaît les lieux, et tentait tant bien que mal de les orienter vers l’une de ses nombreuses planques d’appoints. Elle en avait un peu partout dans le quartier, toutes ses années à chercher la bagarre et à fuir avec sa sœur, lui en avait fait découvrir un grand nombre et il se passait rarement 48 heures sans qu’elle n’y ait recours.

- par là

Il fallait juste qu’ils l’atteignent, avant que ces voyous soit trop prés, et qu’ils les voient entrer.

Enfin la voilà. Kim passait devant au prix d’un effort phénoménal. Escaladant une gouttière elle les menait sur un toit. De là ils entamaient un parcours de hautes voltiges se servant de passage étroits et glissant pour passer d’une maison à l’autre. Kim glissa à plusieurs reprises, évitant la chute de peu.

Finalement ils arrivaient sur un toit plat, une trappe ancienne et rouillée se trouvait sous un vieux tapis miteux. Kim le souleva et fit signe à Will de la suivre. Elle descendit un escalier qui menait dans un espace clos qui sentait le renfermé et la moisissure. Un couinement se fit entendre à leur arrivée. Des rats certainement.

Kim signe à William de la suivre. Quelques secondes plus tard, au dessus d’eux on entendait des pas précipités et des voix à peine audible. Kim s'écroulaient contre le mur, sa respiration saccadé les mains tremblantes.

Ils étaient cuits.

- Y te faut quoi pour copier mon pouvoir ? chuchota Kim. Parce que je crois que ça va nous servir là.

Ses mots lui revenait alors elle enchaîna et lui expliqua.

- Je contrôle la lumière, c’est liée à mes sentiments. En la canalisant je peux la projeter comme des boules d’énergie. Selon la puissance, mon utilisation va de 5 à 20 minutes. En sachant que si je m’en sert à puissance minimum, ma peau ..

Elle s’interrompais brusquement un bruit sourd venait de se répercuter dans le plafond. Elle reprit à une voix encore plus basse.

- …brule au contact. Je peux aussi modifier la réflexion de la lumière de mon environnement dans un périmètres de 2 mètres. La limite : je peux pas le faire sur des trucs en mouvements, et je peux pas me rendre invisible sauf dans une pénombre par exemple. T’as ce qu’il te faut là ? Grouille de faire ton truc je crois qu’ils vont nous trouver. Je ne voudrais pas qu’ils te refassent le portrait.

A vrai dire… Elle s’en fichait qu’il la trouve elle. Mais ce mec, lui, il y était pour rien alors elle pouvait pas le laisser se faire frapper à cause d’elle.

- Je contrôle la lumière, c’est liée à mes sentiments. En la canalisant je peux la projeter comme des boules d’énergie. Selon la puissance, mon utilisation va de 5 à 20 minutes. En sachant que si je m’en sert à puissance minimum, ma peau brule au contact. Je peux aussi modifier la réflexion de la lumière de mon environnement dans un périmètres de 2 mètres. La limite : je peux pas le faire sur des trucs en mouvements, et je peux pas me rendre invisible sauf dans une pénombre par exemple. T’as ce qu’il te faut là ? Grouille de faire ton truc je crois qu’ils vont nous trouver. Je ne voudrais pas qu’ils te refassent le portrait.

-Merci, c'est intéressant, mais d'abord entrez là-dedans.

Une simple porte qui semblait ne mener à nul part et partout aussi. Il avait prit la jeune femme par le poignet et ils étaient rentrés, il tendit l'oreille, les pas s'éloignèrent sans s'arrêter.

Ils avaient réussit à les perdre.

-Allez on traîne pas trop non plus. On monte par là.

Il lui avait demandé de le suivre dans un escalier en bois un peu troué et sombre, il n'y avait presque aucune lumière, la seule façon de voir c'était grâce au toucher. Le joueur avait l'habitude de ce genre de chemins sombre, ça allait plus vite d'apprendre à marcher sans voir que de toujours avoir une lame sur soi. Il n'avait aucun super-pouvoir d'aveugle pourtant, il ne savait pas vraiment se battre sans lumière par exemple, mais il savait marcher à tâtons sans paniquer.

Finalement, en haut de l'escalier une lueur émanait d'une porte. Le cœur de Magna commençait à s'ouvrir, tous les bâtiments étaient taggués de partout, même là où il est humainement impossible d'aller normalement.

Certains avaient de drôles de façon d'utiliser leurs pouvoirs.

-On est presque chez moi, vous voulez venir finalement ? On y sera en sécurité pour un moment.

On la tirait par le poigné dans la pénombre, sa main était placée tel qu’il aurait pu prendre son poul. Celui-ci était rapide et irrégulier. Kim frissonna, l’air de la cave était frais, et la main de William était glacée. Ils montaient prudemment un escalier troué de lumière.

Ils émergeait quelques rues plus loin. Will proposait d’aller chez lui une fois de plus. Elle n’en était guèrre enchanté mais ça restait l’option la plus sure.

- c’est d’accord mais au moindre truc chelou je file.

Elle lui emboitait le pas, peu rassurée. Les passants les regardaient sans les voire cependant ils avaient de quoi attirer les regards avec leurs vêtements plein de poussière et pour Kimiko qui avait du sang sur les bras de la main aux coudes. D’ailleurs ses plaies avaient cessé de gouttaient. La cicatrisation faisait son œuvre doucement.

- t’as de quoi désinfecter ça chez toi ?] demanda elle en lui montrant les plaies sur ses mains.

L’idée de se chopper une infection mettait à mal ses projets concernant Don Luigi, elle comptait pas passer l’arme à gauche avant d’avoir régler ses comptes avec cette enfl*re.

- t’as de quoi désinfecter ça chez toi ?

Le jeune homme regarda les blessures de la comète.

-Je n'ai rien... quoi que si, je dois pouvoir trouver quelque chose pour une fois. Allons-y.

Les rues commencèrent à se resserrer de plus en plus, certains passages qu'empruntait William étaient même trop étroit pour laisser passer quelqu'un d'un peu corpulent, les allées se couvraient de plus en plus d'arches et passerelles de fortunes.

Parfois sur de longs mètres, tout était dans le noir presque complet, le joueur naviguait alors comme une feuille dans le vent, bougeant comme un fantôme pour éviter les petits obstacles entassés au sol.

Les lueurs violettes du jeune homme semblaient aspirer la lumière, tout comme sa peau, alors qu'il se fondait dans le noir intense avec ses habits.

On pouvait parfois le perdre de vue alors qu'il était juste devant.

Après avoir rentré dans plusieurs cours et pris plusieurs escaliers détournés, ils furent à destination.





Les deux étaient maintenant dans le salon de poussière de William, d'une vingtaine de mètres carrés avec un fauteuil et une table seulement. Sur cette dernière trônait quelques fleurs et d'autres plantes.

-J'ai du plantain, ça désinfecte et ça va m'aider contre les brûlures.

Le joueur commence à écraser quelques feuilles dans sa main et le donna à Kimiko.

-Vous appliquez ça sur la plaie.

Lui-même commença à soigner ses brûlures légères.

Encore une journée particulièrement fatigante à Magna pour William.

-Pour copier un pouvoir on doit me l'expliquer en détail, mais j'ai une chance sur deux de tomber dans le coma quand je tente de l'utiliser. En fait, je peux préparer des utilisations à l'avance mais copier un pouvoir en express, c'est un peu compliqué, un délicieux pari néanmoins.

Le joueur mit un doigt sur sa tempe et sa main prenait la forme d'un pistolet comme quand on jouait à faire semblant quand on était enfant.

-Je vais essayer d'obtenir une utilisation du pouvoir dont je vous ai parler, si je tombe dans le coma fermer la porte derrière-vous en partant.

Spoiler:

Le joueur pouvait sentir la nouvelle utilisation du pouvoir qu'il avait obtenu il y a peu.

-Je vais commencer.


Il commença doucement par envelopper Kim de l'hormone de Lya, tout en observant ses réactions, il ne pouvait pas le faire en plusieurs fois alors il augmenta de plus en plus la puissance jusqu'à ce qu'il sente son esprit légèrement s'altérer.

-Je continue ?

L’immeuble de William n’était pas très différent du sien. Insalubre, détérioré, lugubre. Le pain quotidien pour qui vit dans le quartier. On se fait à tout.

Ils passent la porte de son appartement. Hormis les plantes qui égayent un peu, il n’y pas beaucoup d’effets personnels, pas beaucoup de biens. En soit c’était l’inverse de chez elle, où elle avait entassée tout un tas d’objet qui s’était éparpillé comme un joyeux bordel organisé. Elle sentait bien au milieu de ce capharnaüm, et elle ne supportait pas qu’on y touche… Depuis qu’Esmée n’était plus là, c’était d’ailleurs le cas… personne n’y touchait, personne ne rangeait. Cet réflexion refit poindre en elle son amie « mélancolie » son visage se refermait à nouveau maintenant que le danger était éloigné.

William lui donnait du Plantin, elle le regarda avec suspicion, sceptique à l’indiquait que ça puisse avoir l’effet d’u désinfectant. Puis elle hausse les épaules et l’imite, frottant la plante entre ses paumes à vif.

Il lui expliquait ensuite de façon plus précise son pouvoir.

- Ah, je comprend mieux pourquoi tu ne l’as pas fait alors, c’est un sacré effet secondaire… Heureusement qu’ils ne nous ont pas trouvé.

Il s’approchait d’elle et reprenait leur conversation là ils en étaient avant que les hommes de Luigi ne les pousse à se retrancher ici.

- Je suis prête, Va-y.

Si ça fonctionnait elle lui très redevable après cette soirée. D’ailleurs elle était déjà redevable.
Une odeur se rependait dans l’air, une odeur de violette. Kimiko ferma les yeux et se laissa subjuguer. Une aura chaleureuse l’enveloppait, son rythme cardiaque trouva un rythme plus tranquille. Elle rouvrit les yeux apaisée, un léger sourire se formant au coin de ses lèvres. La sensation était plaisante. Il demanda si elle souhaitait continuer, la réponse ne se fit pas attendre.

- Oui s’il te plait, dit elle en relevant le tête et en plantant ses yeux dans les siens.

L’aura s’intensifia. Les pupilles de Kim se dilatèrent, puis son cœur s’accéléra à nouveau, mais d’une façon différente. Ce n’était pas ce sentiment d’urgence qui l’habitait d’habitude, non, c’était autre chose. C’était grisant, et déstabilisant, c’était… enivrant. Elle avait chaud, tellement chaud, c’était soudain. Ses joues s’empourpraient.

Elle ne s’était jamais sentit aussi bien de toute sa vie.
Jamais.
Elle n’arrivait même pas à mettre de mot sur ce qu’elle ressentait. Kim se sentait capable de soulever une montagne, un doux vent de folie soufflait sur ses pensées. Un frison la traversa, elle soutenait le regard de William avec envie, elle se pinça la lèvre inférieure avant de se rapprocher de lui.

- Encore s’il te plait. sa voix était plus pressante.

Elle posait une main brûlante sur son épaule, elle était en transe et pratiquement plus maître de ses gestes. Un abandon complet de sa raison, à la faveur de ces sensations enivrante. Le temps était en suspend, tandis que ses sentiments eux tournaient à plein régime. William devenait le centre de son univers, il n’était pas spécialement attirant, même pas du tout en faite et pourtant… il lui apparaissait sous un nouveau jour.

Elle levait une main vers le visage de son hôte, et en effleura les contours. C’était comme si quelqu’un d’autres était aux manettes de son corps.

- Encore s’il te plait.

Le pouvoir de Lya semblait faire effet, doucement il pouvait sentir l'odeur de moisie et de renfermé se transformer en quelque chose de plus entêtant et frais comme une nuit fleurie. Il pouvait voir le regard de Kim changer et lui-même commençait à sentir les effets de l'hormone.

Il se sentait un peu plus détendu et un peu plus léger, sa réflexion commençait très légèrement à s'enivrer.

C'était même presque trop efficace sur la jeune femme, son visage s'empourprait quelque chose semblait différent chez elle, l'effet ressenti devait être clairement différent que la fois où William avait eu la démonstration avec son propriétaire de base.

Les pupilles de Kimiko étaient complètement dilatés et il aurait fallut être idiot pour ne pas comprendre que l'hormone faisait brûler de désir la jeune femme, ce n'était pas exactement le résultat voulu par William.

Finalement, lorsque la main de la jeune femme toucha l'épaule du joueur et que l'autre se mit à effleurer le visage mi-circonspect, mi-réflexif de ce dernier, il décida de mettre un terme à l'expérience.

Les paroles de Lya lui revenait en mémoire, elle lui avait dit que son pouvoir était destructeur et potentiellement dangereux, il commençait à comprendre. Mais cette sensation exaspérante d'être désiré pour ce qu'on est pas n'était pas du tout du goût de William. La jeune femme malgré son pouvoir avait pour avantage d'être belle et attachante, ce qui n'était pas le cas du joueur. Il se trouvait proprement abominable, que ce soit à cause de son apparence négligé ou de sa personnalité qu'il devait supporté tout le temps.

La rencontre avec Kim portait des ressemblances avec celle de Lya dans un sens, il l'avait aidé à un moment et avait été le sujet d'une sollicitation physique dans les deux cas, sauf que dans les deux cas il savait pertinemment que ce n'était pas lui qu'on voulait, mais quelque chose qu'il représentait ou cachait.

Il n'était pas un gentleman qui n'était pas prêt à saisir une opportunité quand il en voyait une, mais... il savait très bien qu'il ne pouvait pas faire ça.

Peu à peu il baissa l'intensité de l'hormone pour en revenir à un niveau assez subtile pour calmer la réaction de Kim.

-Vous allez bien ? Vous auriez dû me dire quand vous avez commencé à vous sentir comme ça. J'ai un peu baissé l'intensité, vous allez mieux ?

Il avait balayé les mains trop chaudes sur son corps glacial, c'était comme ça de plus en plus souvent dernièrement. C'était comme si son corps se refroidissait de plus en plus au fil des ans.

Il regardait la jeune femme d'un air désolé et méfiant tout à la fois.

-Vous voulez qu'on aille prendre l'air ?

Son touché exacerbé lui procurait des sensations vertigineuse. Le désir tambourinait dans sa poitrine, il lui ordonnait d’agir. Kim se perdait dans les abysses violets qui la fixaient avec réserve. Sa main remontait sur son visage, Pour aller se perdre dans les cheveux de William, elle eut envie de gouter ses lèvres, mais avant qu’elle ne cède à ses pulsions, elle se sentit redescendre.

La voix de Will était comme un mirage au milieu du désert, il lui fallut du temps pour en saisir les contours flous. La convoitise se faisait toujours sentir, mais Kim n’était plus animée par une transe aliénante.
Son hôte chassait ses mains. Kimiko commençait à saisir la situation, elle écarquilla les yeux et détourna le regard sincèrement gêné par son comportement et par l’effet qu’il semblait avoir sur William.

- Je… désolée.

Il n’était pas dans ses habitudes de s’excuser, elle frappait mais ne s’excusait pas. Si elle avait tord, elle esquivait le problème, la vie était comme un match ou chaque prolongation apportait son lot d’erreur.
Une douce langueur animait toujours ses sens, et c’était pour le moins perturbant bien que très agréable. William se montrait prévenant, il faisait preuve de trésors d’attention à son encontre, alors qu’il aurait tout à fait pu tirer profit de la situation, ou encore utiliser ce pouvoir à des fins récréatives en compagnie d’une demoiselle consentante. Au lieu de ça, il l’avait gaspillait sur elle.

Elle relevait la tête, malgré tout, malgré cette gêne palpable, elle avait envie de retrouver ces sensation fortes, cet appétit dévorant qui jusqu’alors lui était inconnu.

- Non restons ici… Je… je promet de me tenir si tu augmentes à nouveau la dose.

Sa phrase sonnait comme une supplique, elle était comme obsédée par ce qui venait de se produire. Elle parlait de dose comme s’il s’agissait d’une drogue à ingérer.

- S’il te plaît. Juste un peu.