Kaïl Raziel

« Vous pouvez m’appeler Dieu, Seigneur, Altesse, Majesté… ouai, ‘fin j’fais pas non plus dans le fin du fin, je vous demande pas d’aller jusqu’à altesse sérénissime (ne riez pas, les chinois le faisaient…). Sinon, si vous trouvez tout ça trop long –Dieu s’pas long !- vous pourrez toujours m’appelez Kaïl –et veillez à bien accentuer le « i » je suis très susceptible là-dessus »


« Passons les préliminaires, je suis un Moire.
Savez-vous ce que sont les Moires ? Les humains avaient l’habitude de considérer trois déesses comme celles qui du début à la fin tissaient la toile du destin des mortels. Et bien, imaginez qu’il y a quelque part un monde où les moires sont des gens normaux comme vous et moi qui se pavanent dans les rues avec leur poussettes et leurs rejetons… Tous ça dans une parfaitement discrétion qu’ils s’acharnent à conserver. Car dans mon monde, enfin, celui dans lequel je suis né, les moires se sont mêlées aux hommes il y a très longtemps de ça. Ils se sont unis avec les mortels… Et puis, bon, après quelques millénaires d’évolution, je suis né, moi, le plus je-suis-un-teletubbies, le plus emmerdant, le plus cool de tous les moires qui aient jamais existé sur Gaia.

Hey, je vous ai pas dit pourquoi je suis si cool, hein ! Donnez moi un crayon, une feuille de papier et vous saurez pourquoi. Je crée la vie à la pointe de mon crayon. Attention, je ne peux pas prétendre créer ce que je veux non –ce serait trop bien, je crée des êtres vivants au minimum un mètre, au maximum trois mètres. Seulement, plus on s’approche des extrêmes et moins les chances de réussites sont importantes. Résultat concluant 1 fois sur 10… Pourtant j’peux vous créer une panthère d’un tour de bras… Ouai je sais, j’suis trop génial.

J’étais tout petit quand mon père est venu dans l’Entre-Monde. Il disait « Fils ! On va commencer une nouvelle vie, ici, on deviendra des hommes biens » sauf que le vieux, il a zappé un truc assez évident, quand on n’a pas un rond en poche, on évite de se trimballer le derrière dans un bidonville. Pour finir, sans un sous en poche, il fallait bien que monsieur se nourrisse et m’assure un avenir « convenable » bah quand les miroirs se sont fermés il m’a vendu à une grande maison là haut sur Ciel. On m’a bien traité, je mangeais à ma faim et je décorais les murs à défaut de servir à quelque chose… -ceci est une métaphore pour dire que je taguais tout ce qui ressemblait à une surface sympa. Et puis quand j’eus douze ans on me dit ceci « gamin, fous le camp avant que ton derrière soit plus enflé que celui de la vieille Martha. ». Trop content qu’on m’affranchisse je filais droit vers la liberté. Pour manger je dessinais des poulets, des lapins… Sauf que je n’arrivais pas à la tuer pour les manger, alors je les laissais filer dans la nature et je mangeais des fruits, des baies, des champignons vénéneux… Les gens me disent souvent que je suis aussi insolent qu’inconscient… Mais moi je n’ai peur de rien ! L’inverse n’est pas forcément vrai. Et puis, personne ne me donne d’ordre, je vis ma vie à ma sauce et le premier qui me cherche des noises je lui envoie un caniche carnassier dans les fesses. Rigolez pas, je l’ai déjà fait. *c’est facile à dessiner ça ressemble à un moutons mais plus petit*.

Vous savez, j’ai eu une bonne éducation. Je sais lire, écrire, penser, compter. J’ai un minimum de culture de ce monde et vu que je traine un peu n’importe où –toujours là où on veut pas de moi- je sais plein de choses… Je suis tellement intelligent que les grands gaillards de Magna m’ont jamais choppé quand leurs marchandises ripaient malencontreusement dans mes poches…


Un jour, je me baladais en forêt et j’ai rencontré un truc vraiment louche. Un énorme loup *je suis pas très grand alors on devine facilement ce que je trouve très gros ou non. Hey ! J’ai 14 ans, normal que je suis encore petit, j’ai pas eu ma poussée de croissance !
Bref ! J’ai donc rencontré un gros toutou de forêt. Quand il m’a vu, je pensais qu’il allait me sauter dessus, mais, je n’arrivais pas à feindre la peur, alors je suis resté sans rien dire à le « dévisager » et il s’est détourné de moi comme si je n’en valais pas la peine… Bon après un autre truc très gros et très moche nous est tombé dessus. Le loup se défendait bien, surtout après avoir changé de forme ! C’était vraiment trop cool comme pouvoir. Quand le combat fut terminé, le truc s’en alla et je lui couru après. J’allais pas laisser filer un truc aussi énorme –dans le bon sens ! Enfin voilà, depuis ce jour je lui traine dans les pattes. Le plus drôle c’est qu’il peut vraiment prendre tout un tas de formes différentes, parfois –tout le temps- j’en dessine des funky sur mon bloc à dessin et je lui propose… C’est trop drôle, une fois il s’est retrouvé avec des jambes sur la tête !

La question est : pourquoi ne pas directement créer mes créatures loufoques ? Parce que c’est vachement plus drôle quand c’est lui qui subit…

Je vous ai pas dit ! C’est moi qui lui ai donné son prénom. Il s’appelle Rhys et c’est le plus gros dragueur que je connaisse. C’est trop fun de lui planter tous ses coups… Ah, d’ailleurs je file, je viens d’avoir une idée !»