La fée des montagnes. Comme un troll, sans les poils.

On avait pas l'habitude de voir à Northrives une fée déambuler sur un énorme félin. Encore moins si le félin est affublé d'un renard bleu qui lui tourne autour et d'un cristal lumineux qui flotte au dessus de lui.
Le félin en eut vite marre, il gronda sur le renard qui bondit dans les bras de sa maitresse et le cristal se cacha dans le dos de la fée sans aile.

Les miliciens m'ont regarder quitter la ville les yeux grands ouverts... Je suis Dité de la jungle !
La suite du voyage était moins amusante. Naevi nous indiquait le chemin de jour comme de nuit, et je dormais sur le coussin le plus confortable de la Création quand le renard et le sampal allaient chasser. Même dans Ing, ces deux là se sentaient invincibles. Surtout Naevi, le renard n'avait jamais eu un grand frère aussi costaud pour l'accompagner.
Et je n'ai jamais vu mon renard aussi gros...

-Demain, régime...

Le renard coucha les oreilles et se roula en boule sur mes genoux quand Shaeten repris la course dans les sous bois. Cinq jours plus tard, nous quittions Ing pour un détour par les plaines de Trinity. Nous avons traversé de grandes étendues de terres cultivées, de quoi me refaire des provisions en attendant de rejoindre les montagnes Sud de Grâce.

Le Dirge fourni à une félin bien content assez de poisson pour ouvrir une échoppe mais aussi des provisions pour Lil'. On pêcha tout un tas de petits galets qu'elle me désigna comme étant des repas potentiels. Le bon côté, en montagne elle n'aura plus qu'à manger les murs...

Encore quelques jours à voyager sur le dos du félin, mon derrière endoloris et un renard-couverture sur les cuisses, qui appréciait d'être affalé sur le ventre en travers du dos de son grand frère germain. Les montagnes tracèrent une ligne d'horizon en dent de scie, grisâtres autre loin. Et enfin je mis pieds à terre à Verdi.

Le sampal la tête fourrée dans une auge à cheval remplie d'eau, je le laissais au bon soin d'un renard dix fois plus petits et allait toquer à la porte d'un relais de Sanctuari.
L'homme aux trois paupières qui me répondit était le premier à ne pas loucher sur mon décolleté, pour ça je fus presque polie avec lui.

-Noryan Alénor. J'ai rendez-vous avec lui... hum. Maintenant.
-Je vais voir si on peut le joindre.

Il se détourna vers un téléphone encastré dans un bloc de roche qui suintait la magie comme je sue d'avoir passé la journée sous un vif soleil.

-Asseyez-vous là bas, il rappellera dès qu'il aura reçu le message.

Ils ont même une salle d'attente, ils font des consultations grâcieuses, aussi ?

J’étais en plein dans mes travaux domestiques, en train de passer la peinture sur les derniers murs non faits. Elle va enfin être finit cette maison, j’en avais marre de vivre dans une maison aux murs blanc et pas terminée. Après tout ça, je finis également l’aménagement. J’avais certes le très strict nécessaire, mais ça suffisait bien cinq minutes. Alors que j’avais rouleau de peinture dans les mains, monter sur un escabeau, appliquant la peinture, et en ayant quelques traces sur moi également, le téléphone se mit à sonner. Evidemment, jamais tranquille !

Petit tour de magie télékinétique, et le téléphone apparu dans ma main.

« Oui, allô ? »

« Bonjour Noryan Alénor, vous êtes prié de vous rendre au plus vite au relais de Santuary de Verdi. Vous devez accompagner la fée Dité dans une mission, elle est déjà sur place et vous attend. »

Oula… Va falloir que je m’active alors. Heureusement que je reconnaissais la voix, même pas le temps de lui dire que j’étais bien Noryan Alénor qu’il se mettait à débiter tout ce qu’il avait à dire… Pourquoi ne pourrait-il pas y avoir quelqu’un chez moi ?!

« Très bien, transmettez lui que j’arrive au plus vite… Je regardais les tâches de peinture sur mes vêtements et sur ma peau également… Le temps de me changer et je pars de suite. »

Je rangeais donc mon petit bazar et filais prendre une douche, histoire d’enlever la peinture et le résultat d’efforts du travail fourni. Je m’habillais rapidement, passa dans le futur salon pour récupérer mon brassard de Sanctuary que je passais à mon bras.

« Bien, je pense que j’ai tout ce qu’il me faut, ils ne m’ont pas de prendre quelque chose de précis de toute façon… Au pire il y aura surement quelque chose au relais de Sanctuary de Verdi. »


Bien, direction la caserne. J’activais mon brassard, et la porte me permettant de me rendre directement à la Caserne apparue. Enfin une porte… Juste un grand rectangle fait de lumière d’un blanc pure, il n’y avait qu’à le traverser.
Une fois cela fait, je me retrouvai dans le hall de la Caserne, sans perdre de temps je me dirigeais dans la salle au cent portes comme j’aime bien l’appeler, il n’y a peut-être pas cent portes mais c’est là que sont toutes les portes menant vers les différents relais de Sanctuary. Tout en mettant mes lunettes teintées, je me dirigeais vers le responsable de cette sale en quelque sorte pour lui demander la porte pour le relai de Verdi. Après avoir regardé sur son ordi, il me montra une porte vers laquelle donc je me dirigeais après l’avoir remercié.
J’ouvris la porte, là il y avait bien une porte, donnant elle aussi sur le fameux rectangle lumineux.

Arriver au relais de Verdi, dans une pièce derrière le comptoir de l’accueil, je sorti de là, et m’avançais vers l’homme qui avait surement appelé la Caserne pour me faire venir et dont on a dû le prévenir de mon arrivé.

« Bonjour, je suis Noryan Alénor, le Sanctuary. Où est donc celle que je dois accompagner ? »

Spoiler:

On lui désigne en silence et sourires appuyés une petite nana assise les pieds sur la table basse et un truc lumineux qui lui tourne autour mieux qu'un photographe. Cling cling cling, Lil' fini dans mon sac, ça n'éteint pas le bruit, ça l'étouffe un peu.

-Tiens-toi tranquille, ou je t'emmène plus jamais saleté !

Cling plaintif. Cling nerveux. Cling provocateur. Je boutonne le sac. Bien fait pour elle.
Et moi je cligne des yeux. Le beau gosse arrogant de l'arène est arrivé. Combien de chances j'ai que c'est mon fameux accompagnateur. Tu parles d'un chaperon... Je proteste, je préfère la prison ! On est tranquille en prison. Je tire sur ma chemise, elle a tendance à remonter quand je m'assois, et me lève. Moi aussi j'aurais des lunettes de soleil pour le toiser un de ces jours.
Je dois être maudite par le grand sanctuari sacré, il m'envoie ses fidèles pour me pourrir l'existence.

-Elle est là ! Je me pointe du doigt. T'en as mis du temps. Passe la seconde, j'ai un rat à capturer.

Quelle idée j'ai eu de demander un sanctuari pour m'accompagner. J'aurais préféré que ce soit un sanctuari au courant de la magouille, mais le boss a choisi l'autre solution moins sûre pour moi, plus drôle pour lui. Pas que je m'emmerde mais on y va ? Je me dirige vers la sortie.
J'ouvre le sac avant que Galilae ne l'éventre, il vaut le prix de mon appart', la première chose à laquelle elle pense c'est aller dire bonjour au sanctuari. Et à nouveau ça fait des cling! partout et je me sens l'envie de la transformer en éclats pour me faire un beau bracelet. Ou je fais sertir mes armes...

C'est bon il y est ? Si je parle dans le vide, personne n'osera se moquer. Je suis armée, et c'est visible. Un pas dehors et Naëvi vient vers moi. Shaeten s'est allongé plus loin, au soleil.

-On commence par l'auberge, j'ai des affaires à faire garder.

Et ça tombe bien y en a une sur la rue d'en face. J'y réserve une chambre, j'y laisse Naëvi et Shaeten. Le premier parce qu'il n'a rien à faire en montagne surtout s'il éloigne les prédateurs -ça signifie qu'on sera repéré d'office et que le ractopelle nous évitera comme la peste- et le second parce que le rat doit être en parfait état au jour de la livraison. Donc, reste Lil'. Elle fait de la lumière, elle peut être utile. Et si elle l'est pas, elle ira dans le sac. L'aubergiste me fait déposer un accompte pour accepter de laisser la porte ouverte pour que les deux bestioles sortent de temps en temps. J'y laisse aussi une partie de mon matériel de voyage, ça m'aidera à retrouver l'essentiel que de n'avoir pas trop de bordel dans le gouffre-sacoche, même mon planeur reste là bas. T'inquiète pas mon grand, maman revient te chercher dans quelques jours.

-Voilà, maintenant je suis prête.

J'aurais pu le faire avant c'est vrai. J'ai oublié...

Le responsable, sourire aux lèvres, me montra alors une jeune femme assise, s’étant mise à l’aise en attendant mon arrivée. Pas besoin de sourire, je savais déjà que ç’allait être… Amusant de l’accompagner en mission. Quelle idée il a eu le boss… Elle n’est pas assez grande pour se débrouiller seule ?

-Tiens-toi tranquille, ou je t'emmène plus jamais saleté !

Je pense qu’elle parlait à son espèce de cristal vivant qui lui tournait autour en tintant autant qu’il pouvait. Et qui avait finis dans son sac malheureusement… Des fois il vaut mieux savoir se taire, ou arrêter de faire du bruit, démonstration en direct de ce que l’on risque.

-Elle est là !

Ma foi, ça je l’avais bien compris. En se relevant, elle rajustait son chemisier, en gros, elle le baissait… C’est bizarre que ça ne me surprenne pas, ça devrait ? Sans y prêter vraiment attention, je commence donc à m’avancer vers elle, elle me parait pressée…

-T'en as mis du temps. Passe la seconde, j'ai un rat à capturer.

« Moi aussi je suis ravie de te revoir Dité. Vu d’où je viens, je pense que je n’ai pas mis tant de temps que ça, et l’attente n’a pas due être un calvaire. » Repensant à la position dans laquelle elle m’avait attendu.

Ironique ? Vous croyez vraiment ? Ce n’est pas vraiment faire une mission avec elle qui me dérange mas elle avait un caractère spécial il fallait quand même l’avouer… Pas forcément déplaisant non plus.
Elle se dirigeait donc vers la sortie, et je lui emboitais le pas, car après tout, nous n’allions pas partir chacun de son côté… Après avoir passé la porte, elle ouvrit son sac et laissa s’envoler le fameux cristal. A peine sorti qu’il me fonce à moitié dessus pour… En fait je ne sais pas trop pourquoi, mais il se remit à se faire entendre, tant qu’à faire. Je l’observais un moment, regardant comment il était fait et autres…
Arrivés dehors, je vis une espèce de renard tout bleu, renard stellaire si je ne m’abuse, courir vers Dité, et un gros félin allongé non loin de là, au Soleil. Quelque chose me dit qu’ils sont avec elle.

-On commence par l'auberge, j'ai des affaires à faire garder.

« Alors c’est parti pour l’auberge. »

Elle y réserva une chambre, surement pour son renard et son… sampal je crois, la route risque d’être difficile pour eux, cela vaut mieux. Apparemment le cristal vient avec nous, s’il peut être utile, ça me va.

-Voilà, maintenant je suis prête.

« Sympa comme compagnie, tu dois t’amuser par moment je sens. C’est vrai qu’entre son renard stellaire, son cristal volant et son sampal… Ça doit être comique quand même des fois. Il n’y a besoin de rien de spécial ? Car le boss ne m’a pas vraiment dit si j’avais besoin de telle ou telle chose donc… J’ai pas grand-chose sur moi… Sinon je vous suis. »

Il l'a pas mis au parfum ? On lui donne rendez-vous avec une fée impossible et toujours dans un mauvais coup et personne n'a pitié de lui pour lui annoncer la grande nouvelle... Il fait pas bon d'être sanctuari, ce sont des maltraités. Ils ont peut être un syndic' de merde aussi. Je peux le maltraiter aussi alors ?
Rien de méchant, quelques traits d'humour.

-Ils t'ont vraiment rien dit ? Je te raconte les grandes lignes dans ce cas. Ton patron m'a demandé de lui rendre service. Il a besoin qu'on capture un ractopelle. C'est un très grand rat avec une pelleteuse à la place du pif. Il se cache dans les montagnes, quelque part pas trop loin de Verdi, j'espère.

Un sourire, Lil' module ses lumières, c'est comme une chanson silencieuse, les cliquetis en bonus.

-On a pas le droit de lui causer la moindre égratignure, tu es donc là pour m'aider à l'apporter à Lazareth sans que je sois obligé de l'emmener en pièces détachées.

Je fouille dans mon sac, j'ai trouvé un nouveau système, les objets pas trop lourd et très utiles sont accrochés à une bout de ficelle accrochée à la sangle du sac, de cette façon, je tire la ficelle et je récupère mon bien sans trop de casse et de contorsion. Je prend la carte holographique, je l'ouvre et fais un super zoom sur les quelques montagnes alentours. La carte présente un début de réseau de galeries et quelques prédateurs typiques de la région.

-Il devrait se cacher dans les environs, on va avoir pas mal de marche en montagne, donc si t'as besoin de chaussure adaptées ou de matériel d'escalade...

Et parce que je ne peux pas m'en empêcher, en sortant de la ville, je lui lance :

-T'as commis une bavure pour que ton boss te refile cette mission ou t'es juste le malchanceux du jour ?

J’ai l’impression que cette question l’a… étonnée. C’est vrai que le boss m’avait seulement dit que je devais rejoindre Dité pour l’aider dans une mission qu’il lui avait confié. Ayant déduit que cette mission ne me paraissait pas trop dangereuse si elle était seule à y aller avec moi uniquement comme… accompagnateur, les détails me semblaient superflus. Plus maintenant en tout cas.
Elle se décida quand même à me répondre.

« Très bien, cela ne me parait pas trop compliqué mais… qu’entends-tu en disant "un très grand rat" ? »

Non parce qu’il y a grand et grand, alors mieux valait être précis, histoire que je n’ai pas trop de surprises. La prochaine précision avec un sourire et les dings du cristal en prime.

« Sans égratignures ?? J’espère que tu as quelque chose pour l’endormir ou un truc dans ce genre, sinon ça va être tendu. »

S’il vous plait, dîtes-moi qu’elle a pensé à ça… Ou au moins qu’elle a une idée derrière la tête pour le capturer sans dommages, pour sa part et la nôtre aussi tant qu’à faire.
Elle farfouilla dans son sac à la recherche de je ne sais quel objet. Objet identifié. Elle en sorti une carte holographique et effectua un zoom sur la région qui nous intéressait, logique. Sur la carte se dessinaient différents détails.

« De chaussures adaptées… Je regardai mes bottes, elles feront très bien l’affaire. Je crois que ça ira. »

En se dirigeant hors de la ville, j’eu le droit à une question qui me surprenait sur le coup, mais bien moins comme elle venait d’elle.
Un grand sourire s’affichait sur mon visage, dévoilant mes canines surdéveloppées pour un simple humain, en pensant à la réponse que j’allais lui fournir.

« Ni l’un ni l’autre, disons que j’étais le seul disponible je pense. Mais surtout, me déplacer en montagne, et surtout l’escalade, ne me pose aucuns problèmes. »

J’attendais de voir la tête qu’elle ferait avec une telle réponse, je risque d’avoir titillé sa curiosité.

« Et sinon, vous savez comment trouver ce ractopelle ou faudra se la faire à l’ancienne ? »

Je pouvais demander, être un peu au courant du plan si elle en avait un…

Avant de lui répondre je réfléchissais à quel boulot lui filer pour que les sanctuaris de tout l'Entre-Monde sachent à quel point les fées sont insupportables. Après avoir songé à mille et une façon de le mettre en mauvaise posture, ridicule ou dangereuse... Il fallait bien lui donner des réponses.

-La taille du rat devrait être à la hauteur de nos craintes respectives, soit grand, lourd et... mais qu'est-ce que le prétorien veut faire avec un ractopelle sérieusement ?

Je l'empêchais de répondre à cette question et continuais.

-On chasse à l'ancienne. On fouille, on trouve des traces et on découvre où il se planque à partir de là, on improvise.

Oui je dis bien "on" je m'attends à ce qu'il se rende utile, plus que pour crapahuter en montagne.

-J'ai prévu de quoi endormir le truc. On aura besoin de trouver sa tanière, attendre qu'il débarque et faire crâmer le tabac qui l'endormira. Et là, je compte sur toi pour trouver une solution. On va devoir se le trimballer jusqu'à Lazareth, donc si t'as un moyen pratique pour l'y emmener sans qu'on soit forcés de le porter jusque là... Sinon j'ai des cordes pour le ligoter. S'agirait pas qu'il se réveille pour nous encastrer dans le mur avec sa pelle à tarte.

Et maintenant qu'on a parlé plan, j'ai besoin de le connaitre lui. C'est toujours bon de savoir de quoi est capable son coéquipier d'infortune. Je dois pouvoir compter sur lui et il peut compter sur moi. On va éviter de se faire envoyer par delà monts et vallées, et si besoin est, je ferais sa fête à ce ractopelle. Je n'ai encore perdu aucun compagnon pendant une chasse, je n'ai pas envie de commencer aujourd'hui. Les enterrements c'est jamais agréables à vivre.
Et pour le rat, s'il est blessé on le soignera et quand il sera guérit on l'offrira à sa majesté. Ce sera juste un peu plus long.

Déjà nous commençions à grimper en montagne. Le soleil bien haut dans le ciel nous tiendrait chaud jusqu'au soir. En attendant, je voulais commencer par inspecter les vieilles mines à mille mètre au dessus. Peut-être que des mineurs ou une créatures y logeant pourra nous renseigner un peu. Ça ne passe pas inaperçu un rat de plusieurs mètres de haut quand même.

-Bon, Noryan, parle-moi de toi. T'es qui, t'es quoi, tu sais faire quoi ? L'escalade, ce sera la partie la plus tranquille de notre chasse, donc faudrait voir si tu serviras à autre chose qu'à me tenir compagnie. Et vice versa.

Je sors mes armes, vérifie encore une fois qu'elles sont bien chargées et je les range dans leurs étuis. Avec ça et Lil', ce rat ne survivra pas s'il s'entête à nous causer des problèmes. S'il demande, je serais peut-être incapable de retrouver mon permis quelque part dans mon sac... Le petit papier doit avoir gagné le fond du sac sans fond (...) depuis le temps.

D’accord, donc attraper ce ractopelle ne sera vraiment pas une partie de plaisir… Je sens que ma forme humaine ne fera pas long feu très longtemps avec cette mission. C’est la fée qui va être contente.
Une chasse à l’ancienne ?! Nickel, il y avait un moment que je n’en avais pas fait, ça me rappellera des souvenirs, même si je n’étais pas un expert pour la traque mais plus pour la capture. J’espère en tout cas qu’il ne sera pas trop compliqué à repérer, quand à la capture… Comme elle a dit, on improvisera.

Le transporter jusqu’à Lazareth… et bien il ne passera certainement pas dans les portes qu’active mon brassard de sanctuary…

« Le ligoter serait une bonne idée, pour ce qui est du transport… Je m’en chargerais jusqu’à Lazareth. »

En espérant qu’il ne soit pas trop lourd et que je pourrais le transporter sans trop de mal. Au pire j’effectuerais quelques haltes sur la route, s’il n’y a que ça… Au fait, c’est bien d’avoir du tabac pour l’obliger à faire un petit somme mais…

« L’effet du tabac dure combien de temps ? »

Non parce que faudra quand même savoir combien de temps on aura pour l’amener à destination sans trop d’encombres, même s’il sera un peu dans le coltard en se réveillant.
Elle me semblait bien silencieuse tout d’un coup, elle avait entendu ma question ou bien elle était trop perdue dans ses pensées pour n’entendre qu’un bruit qui la mettrait en alerte ?

On attaquait la montagne, et comme si il ne faisait pas assez chaud, un Soleil haut dans un ciel sans nuage nous irradiait de ses rayons ardents. Il est vrai que l’on pourrait éviter de grimper jusque-là où elle veut commencer les recherches, mais j’ai peur qu’arriver sous ma forme de dragon soit très pratique pour dénicher ce fameux ractopelle…

Ah… Nous y voilà, elle a retrouvé sa langue et veut enfin savoir de quoi je suis capable et le plus important, ce que je suis réellement. Je sens que sa curiosité va être rassasiée…

« Alors déjà, je ne suis pas quoi mais qui s’il te plait. Ton un peu cassant, mais je n’aime pas ces "quoi" pour parler de gens comme moi… J’ai le pouvoir de télékinésie engendrant une capacité de lévitation. Et… Enlevant mes lunettes pour finir cette phrase, je reprends. Ce pouvoir de télékinésie augmente en puissance sous ma forme primaire. »

Pendant ce temps, elle vérifia ses armes et autres, et j’attendis de voir sa réaction quand je vais lui dire précisément ce que je suis. Mes yeux reptiliens la fixant de leur bleu profond.

« En réalité je suis un dragon de trois mètres de haut. »

Je décidais de ne pas en dire plus, car que dire de plus de toute façon… Si elle a des questions qu’elle les pose, j’y répondrais. Enfin ça dépendra de la question.
Pour ma part je sais déjà qui elle est et tout, mais bon, autant ne pas être surpris.

« Et toi, quelque chose à m’apprendre sur ton compte ? »

C’est moi où elle avait ralenti le pas ?

Le transport jusqu'à Lazareth ? Ah mais je fais équipe avec Hulk j'ai failli oublier. Comment ça un dragon ? Un dragon vrai de vrai, avec des écailles, une haleine tout feu tout flamme et quelques centaines de kilos de viande bien cachée là dessous ?

-Qui quoi, t'es susceptible pour un dragon...

Sourire. Les dragons c'est génial. On peut faire tout un tas de blague vaseuses sur leur compte, haleine de chacal (le souffre), et toutes les vannes sur leur taille qui peuvent s'en suivre. Je n'hésite jamais à en faire une, plus ou moins bonne. Ce serait bien si j'apprenais à me taire tant qu'il est dans les parages. Ou je suis une fée cuite... !!! Je m'aime !

-Télékinésie et la force herculéenne d'un lézard ailé... Je commence à t'apprécier mon grand.

Maintenant que je sais ça, je ne peux pas m'empêcher... C'est plus fort que moi. Il m'a tendu la perche la plus longue que j'ai jamais vu en m'avouant sa vraie nature.
Un peu de sérieux ma jolie ! Avant qu'il ne s'occupe de te rétrécir... C'est ce que je pensais avant de trébucher sur un rocher bancale. La pente raidissait légèrement sur le chemin, ça me tiraillait dans les cuisses et les mollets à chaque pas et je commençais à être essoufflée. Il aurait pas pu se percher en sous-sol l'autre zigoto, non, il a opté pour les montagnes.
Sale rat de... Je trébuchais pour de bon et m'écorchais un genou au passage. Je jurais dans toutes les langues connues avant de me relever et de vérifier qu'aucun caillou ne s'était fiché sous la peau. La chute me remis les idées en place.

-Vu la taille du rat on va t'éviter de le porter jusqu'à Lazareth, j'imagine que la bête sera aussi lourde que toi avec sa pelle dans le nez. Ce qu'on peut faire c'est utiliser la caserne. Plutôt que de trainer le rat jusqu'à Lazareth, on ouvre une méga porte, on le fait entrer dans la caserne. On ouvre une autre méga porte, on le fait sortir à Lazareth. Avec de l'huile de coude et le compas que t'as dans l'oeil beau gosse, on aura terminé en une heure, max' deux.

Après quelques essais inutiles, je tirais la bonne ficelle de mon sac. Le sachet de tabac blanc m'arrivait dans la main.

-Dix doses. Si le rat est vraiment gros, il dormira une bonne heure avec une ou deux doses dans le pif. Sinon on sera tranquille pour deux heures.

On a le temps de prévoir, mais on divisera les doses. Si l'un de nous le vois s'éveiller on lui fourrera un sachet dans le nez pour finir de l'envoyer par sanctuari-postale. Je dois avoir un vieux briquet au fond du sac... Un petit truc qui date de l'ère des dinosaures.

-Je rétablie l'équilibre, pour que tu puisses te moquer un tantinet... Je m'appelle en réalité Arcaditae Hastae, mais je préfère Dité, tu dois comprendre pourquoi... Je suis un fée du lotus bleu. Une fée sans aile quoi. Mon truc c'est d'augmenter ou de réduire la masse des objets. À condition que je le touche et que la chose soit faite d'une seule et même matière, je peux alourdir sept fois ou alléger sept fois. Si je dépasse, l'objet finit en miettes. Pour voler j'utilise un planeur, mais je l'ai laissé avec la marmaille.

En souriant toujours, je jugeais son profil. Pas étonnant que je trébuche si à chaque fois je le matte au lieu de regarder où je mets les panards.

-Tu verras j'ai un grand sens de l'humour et je préfère taper que poser les questions.

La première fée qui se rapproche plus d'une X-men que de la fée clochette. C'est bon la liberté !

Je ne suis pas susceptible, c’est juste que je trouve ce « quoi » péjoratif pour parler d’une personne… Même si je suis sûr qu’elle ne le disait pas méchamment du tout. C’est juste… Dité quoi !
Oh ! Une chose j’aurais une chose à préciser aussi, avant qu’elle ne me demande de le faire et ne pouvant pas… Elle commençait seulement à m’apprécier ?! Intéressant, en même temps on ne s’était pas tellement côtoyer avant alors ça ne pouvait pas être plus rapide.

Je sens que c’est le genre de nana à faire des blagues à 3 pims… Je vais bien m’amuser si c’est le cas, je ne me laisse pas faire généralement, ça promet d’être sympathique !
C’est alors que dans une pente qui commençait à bien nous faire grimper, elle eut la merveilleuse et hilarante idée de trébucher, ce qui m’arracha un sourire malgré moi, mais je réussi à retenir le rire qui l’accompagnait. Et serait-ce Dité, si ce fâcheux et comique déséquilibre n’était pas suivi par des injures dans toutes sortes de langues, que je ne connaissais pas toutes bien sûr.

« De tels mots dans la bouche d’une jeune fille… amusant ! »

Dernier mot dit sur le ton de la rigolade et le sourire qui va avec. Je l’aurais bien aidée à se relever, mais elle a été plus rapide que moi pour le faire seule, regarder sa plaie et se remettre en marche.

Non quel idiot, quel débile je fais pour un sanctuari ! A chaque fois j’oublie que ce portail, encore plus pratique maintenant, s’adapte à la taille la plus importante de ce qui doit passer à travers… Je n’arrivais vraiment pas à me ficher ce détail dans le crâne. Pour ce qui est de l’huile de coude, je ne veux pas être méchant, ni sexiste ou autre, mais malgré toute la force que peut posséder Dité, je risque d’être tout seul à le pousser ce gros rat comme elle dit.

J’acquiesçais donc à tous ce qu’elle avait en tête, cela me paraissait un bon plan à condition d’arriver à pousser le gros lourdo… Me télékinésie ne sera pas du luxe. Et le fameux tabac blanc de l’alchimiste, ça c’est une excellente idée ! On aura pas trop à se débattre pour le transport, nickel.
On en a encore pour longtemps au fait à monter en altitude ? Ce n’est pas que cela me dérange outre mesure, mais ça devient de plus en plus raide quand même.

Rétablir l’équilibre ? Mais avec plaisir !

« Je t’écoute. »

A peine le temps de le dire qu’elle était déjà partie dans sa tirade pour ne s’arrêter qu’à la fin.

« Puisque tu parles d’objets, je suppose que ton pouvoir ne s’applique donc pas à la matière vivante je dirais ? »

Dommage… Enlever quelques centaines de kilos au ractopelle aurait pu être bien pratique.

« Je devrais me moquer de toi parce que tu n’as pas d’ailes alors que tu es une fée c’est bien ça ? Si tu n’as pas d’ailes c’est que tu as bien d’autres capacités que les fées ailées n’auront jamais. A toi de trouver lesquelles, la nature ne fait pas les choses sans raisons. »

Je ne voulais donner aucune leçon de morale ou faire mon psy ou que sais-je encore ?! C’était mon point de vue, ni plus ni moins.
Elle préfère taper ?! Pourquoi ne pas poser la question et taper si la personne ne répond pas… ?

« Attention à qui tu tapes. »

Retour du sourire et du ton pour la chercher un peu.

« On arrive bientôt selon toi ? »

Faudrait-il quand même ne pas oublier pourquoi on se balade en montagne… Si on revient les mains vides, le boss risque de ne pas être très satisfait.

« Ah oui faut que je te dise, je ne crache pas de feu… »

Etrange pour un dragon vous pourriez me dire mais je n’ai pas choisi mon pouvoir.