Les reines du Grand Nord

Nij regarde le papier que lui tendait Abysse. Il hausse un sourcil avant de se redresser et de poser le sabre qu'il nettoyait avec délicatesse - et c'était bien la seule chose qu'il savait faire avec délicatesse. D'un geste brutal, il prend le papier tout en regardant d'un mauvais oeil sa secrétaire qui était perchée, sur ses talons, à attendre, les bras croisés, qu'il veuille bien poser ses fichus yeux sur le papier.

Ah, elle finira par gober l'oiseau vert celle là. Mais le Maitre n'était pas du même avis. Il continuait à fixer Abysse avec fureur, elle qui venait de le déranger dans un rituel très important.

Lisez au lieu de me fusiller du regard, lance-t-elle avec froideur.

Il bougonne, serre légèrement le poing mais s'exécute tout de même. Il était fabuleux de voir que toutes les femmes de l'Entre-Monde arrivaient à lui tenir tête ainsi. C'était... pénible. Tôt ou tard il aura intérêt à réaffirmer son poste de mâle dominant en ces terres désolées. Mais pour l'heure, il y avait plus important, enfin, presque. Des raies ? Aller sauver des raies ? Ces espèces de raviolis géants volants ? Et puis quoi encore ?
L'oiseau repose le papier sur le bureau avec désinvolture. Il n'avait que faire de cette poissecaille volante.

A vrai dire, il avait d'autres chats à fouetter comme l'immense pile de dossiers qui l'attendait non loin de là, en équilibre sur un autre table près d'un bonsaï. Il regarde un instant la pile de documents, puis le papier. Son regard faisait des allers-retours entre son travail de Maitre et l'affiche qui appelait au bon coeur et à la générosité.

Ni une, ni deux, il prend le flyers et regarde sa secrétaire:

Tu as gagné, je vais jouer aux gentils sauveteurs. Par contre, t'auras intérêt à m'avoir remplis la paperasse qui n'exige pas mon regard avant que je sois revenu, annonce-t-il, trop content de déléguer cette immonde paperasse ennuyante.

L'oiseau, mis au courant de l'endroit où aller, congédie la naga puis se dirige vers la salle derrière son bureau. Ce n'était autre qu'une pièce dépotoir ou bien un dressing, où il aimait entreposer tout son matériel. Il s'équipe donc de ces étranges moufles qu'il avait obtenues il ne savait plus où, ainsi que de vêtements chauds mais gardant néanmoins ce style asiatique qu'il aimait tant. Ne se séparant jamais de son sabre, il l'attache à sa ceinture et prenant le papier au passage, il se dirige vers le sanctuaire des braves.

Une fois arrivé, il fait fit des salutations polies des médecins et profite de la plateforme de téléportation pour se rendre sur la plage gelée. Une fois là bas, il croise les bras et constate avec dépit le nombre de raviolis volants qui étaient en train de décéder, faute de pouvoir se retourner. Des tortues volantes, voilà ce qu'étaient ces raviolis géants.

Le Maitre se rapproche d'une personne accoutrée en bleu, tentant de retourner une de ces tortues ravioli géante et volante. La saluant d'un regard, il constate la situation et remarque un seau rempli de... poissons et autres trucs gluants provenant de la mer posé non loin. Sans réfléchir plus - en avait-il vraiment besoin ? - il prend le seau et s'approche du bec de cette chose pour lui lancer des poissons. La nourrir, la calmer, la retourner et passer à autre chose.

Il était étrange qu'il daigne se comporter de façon aussi altruiste. Mais en y réfléchissant de plus près, il avait quand même une réputation à tenir. Paraitre bon pour pouvoir faire des c*nneries dans l'ombre tranquillement.

Une fois légèrement calmée, le piaf vert repose le seau dans le sable, passe une main douce, mais légèrement froid, sur le corps de l'animal avant d'aider la personne en bleu à la retourner. Ni une, ni deux, une fois de nouveau en capacité de voler, le raviolis géant s'élance dans les airs tant bien que mal avant d'aller se poser loin de l'agitation.

Fier de lui, Nij se frotte les mains, sentant allègrement le poisson, avant de suivre la jeune femme en bleu vers une autre victime de ce grand froid. Hé hé, pour une fois qu'il n'était pas le seul à souffrir du froid.

Lilou se rendait au sanctuaire, guillerette, elle venait voir le docteur Nenvel conformément à sa promesse. Elle était presque arrivée lorsqu’elle entendit l’appelle de l’acturien, sommant toutes personnes en capacité de le faire, d’aller aider les raies à bec tacheté. Celles-ci terrassées en pleine migration par une tempête inhabituel, c’étaient échouées par centaine sur la banquise.

Lorsqu’elle entra au sanctuaire, tout le hall était en effervescence, les infirmières couraient, des portails s’ouvraient ça et là. Lilou chercha du regard si elle pouvait se rendre utile d’une manière ou d’une autre, c’est alors qu’elle le vit. Le docteur Nenvel avait fière allure, ses cheveux délicatement rosés ressortait dans l’environnement blanc du sanctuaire. Toute sourire en le voyant ainsi, elle lui fit un grand signe de la main pour le saluer. Il vint lui parler, demandant de sa voix cristalline comment elle se portait. Après une brève discussion, il lui proposa de l’emmener avec lui dans le grand nord. Heureuse et un peu surprise qu’il lui demande de l’assister dans un événement si important ,elle ne pouvait qu’accepter. Se rendre utile en cette heure grave était tout ce qui lui importait.

Nenvel en bon protecteur, avait pris soin de la couvrir d’un manteaux très douillet pour la protéger du froid. Ils traversèrent un portail, et le décor changea. Lilou était submergés d’émotions lorsqu’elle découvrit le paysage. Partagé entre deux émotions très vive, la joie de voir ce paysage à couper le souffle pour la première fois, et l’écœurement en découvrant l’horreur que constituait le spectacle de toutes ces raies échouées, certaines agonisantes. Dans sa poitrine, son petit cœur se serra. Il s’occupèrent de la raie la plus proche de leur point d’arrivée. Nenvel prodigua les premiers soins puis ils la retournèrent délicatement.

Lilou se dit que son pouvoir pouvait servir à repérer les raies les plus affaiblit qui demandait des soins particuliers. La fillette ferma les yeux, laissant l’environnement l’envahir de ses émotions… Mauvaise idée…Il y avait bien trop de monde, et bien trop de créature mal en point. Le choc lui fit perdre beaucoup d’énergie, affaiblit, elle s’accroupit quelques secondes, mais persévéra, elle repéra 3 ou 4 raies plus mal en point que les autres. Puis elle s’empressa de rompre le lien.

- Nenvel, suivez moi, par là-bas une raie à besoin de soin plus important.

Son ton ne laissais pas le loisir de discuter ses paroles, l’air grave, elle se mit en marche, contournant les différents groupes d’aventurier et guérisseurs venu prêter main forte. Elle conduisit Nenvel vers une raie qui était véritablement mal en point. La pauvre avait dû se prendre des débris durant la tempête, des plaies ouvertes striaient l’ensemble de son corps, certaines méritaient d’être recousu. Elle observa Nenvel lui prodiguer les soins, et aida du mieux qu’elle pû nettoyant les plaies délicatement, et apportant au guérisseur ce dont il avait besoin (bandage, aiguille etc…) Elle dû éviter quelques coups de nageoire, que la raie agitait de douleur. Une fois finit, ils retournèrent la reine, celle-ci un peu faiblarde eut du mal à avoir un vol linéaire, mais finit tout de même par s’envoler.

Nous avançons encore vers une Raies de plus, je commence à mettre mon pouvoir autour d'elle, quand à nouveau je lève la tête Kray ? Ici ? Excellent ! Hum non, reste concentré Agua, tu est là pour sauver de pauvre être, pas pour draguer, ouai mais ça pourrait être drôle ! Hum... quel choix cornélien ! Mais Kray est pas en danger de mort, contrairement à ces raies... On vas sentir le poisson après ça... je prie, enfin non puisque je suis un démon... mais j'espère vraiment que l’odeur s'en vas au lavage... sinon on est dans le caca... Nous retournons encore une raie qui elle aussi s'envole presque aussitôt, et je regard la plage avec un grand sourire, il y a de plus en plus de gens pour aider à sauver ces raies, ça fait plaisir de voire un monde soudé, contrairement aux Enfers où reigne le chaos...

Sauver des raies ? Kiyiya grogna de désapprobation. Elle déambulait dans les rues de terne où elle c’était installé en attendant de trouver mieux. Elle se décida à aller sur place quand même. Elle n’osait pas l’avouer, mais l’appel des dieux l’impressionnait légèrement, elle se sentait obligé de respecter leur volonté. Son instinct lui susurrait également, que cette événement n’était pas anodin. Elle s’enveloppa des peaux de bêtes les plus chaudes qu’elle put trouver, avant de rejoindre le sanctuaire des braves, où l’agitation régnait. Des petits groupes se formaient pour passer les portails ouverts avec les insignes de sanctuaris.

Kiyiya se dirigea vers l’un des portails où une jeune infirmière au teint délicatement rosée, avec une chevelure mordorée surmontée de petite oreilles de chats, guidait les voyageurs vers les terres du nord. Kiyiya la salua d’une façon qu’elle pensa amicale, mais la jeune femme baissa instantanément les yeux. Vexée de son attitude la louve traversa le portail en haussant la tête, elle qui pour une fois était d’humeur à être sympathique, ça lui apprendrait.

Le spectacle était impressionnant, Kiyiya ne c’était jamais rendu dans le nord auparavant. Tant de blancheur lui agressait les rétines. Elle se dirigea vers une raie non loin. Son instinct de chasseur lui hurlait de l’achever, mais elle n’en fit rien. Elle prit la raie par les nageoire, et la retourna, Celle-ci repartit aussitôt vers le ciel.

Elle observa les alentours, beaucoup de mon c'était mobilisé, elle pourrait peut être rencontrer des personnes intéressantes sur cette banquise...

Cela n'en finissait pas, à peine une Raie avait retrouver sa liberté qu'il fallait en aider une autre. Tellement de gens était venu aider mais il y avait encore tellement de bête en danger.

Je pris une grande bouffée d'air et observé cette plage maintenant noir de monde que seul les Raies quittaient. J’apercevais des têtes connu de-ci de-là. Certains n'avaient aucune difficulté à aider les Raies même en étant seul pour soulever leur poids.

Je voyais Azarion de loin, il posait ses mains sur la Raie et quelques instant plus tard ils les soulevait comme si elle ne pesait rien alors que moi je trimais avec l'équipe de secours sur une Raie depuis presque une dizaine de minute.

Après un dernier effort elle retrouva enfin sa liberté. Encore une de sauvé me disais-je, mais en regardant l'étendue devant moi je me demandais combien il en restait encore et si elles allaient tenir longtemps en l'état actuel des choses.

Ce matin, en parcourant la gazette de l'Entre-Monde, les nouvelles annoncèrent une bien triste nouvelle : une tempête sans précédant s'est abattue sur la région de Termer et à interrompu la migration des raies à bec tacheté. Pire encore, les autorités pensent que certaines sont blessées et que toute aide est la bienvenue, et indiquait que le Sanctuaire des Braves maintiendrait une plate-forme de téléportation directe vers Termer aussi longtemps que nécessaire. Je préparais moufles, manteau, et bottes fourrées pour porter secours à ces majestueuses créatures.

Une fois arrivé au Sanctuaire, ce fut une véritable fourmilière à l'oeuvre pour faire le relais entre les équipes de secours, l'acheminement du matériel de soin, des vivres pour les raies blessées ou affamées. Je dirigeais alors vers les sanctuaris pour être dépêché sur place.

Le printemps sur Termer vaut le détour. La fonte de la banquise, les premières floraison de plantes endémiques de cette région, c'est vraiment un décor de rêve.... Enfin, serait, car actuellement d'innombrables raies se trouvent coincées dans la neige, à se débattre, parfois jusqu'à l'épuisement, les pauvres.

J'aperçois non loin une équipe de volontaire peinant à retourner une des raies. Ils avaient déjà préparé de quoi la nourrir, et celle-ci présentait visiblement des signes de fatigue. J'accourais vers eux pour leur donner un coup de main. Je pris soin d'éviter le bec et de me placer sous l'aile relevée par les volontaires, pour apporter l'aide suffisante pour la retourner. Un...Deux....Trois !!
La créature revenue à l'endroit flottait à peine, et l'un des volontaire s'attelait déjà à lui donner du poisson.

On me remercia pour l'aide, et je repartais en quête d'un autre groupe à aider, d'une autre raie à sauver. Il y avait tant à faire, et le temps nous faisait défaut.

Les poings sur les hanches, j'observais le spectacle d'un air de pitié. Ces pauvres bougres se ruinaient le dos et les bras pour retourner les raies. Debout devant le Vandavel, tel un héros devant son nobre destrier, je crânais joyeusement, trop heureux de pouvoir bientôt etaler mes capacités.

¤ Corben sssse depêcher ou Sarressinashira repartir.

– Je te signale que c'est ce sauvetage qui va payer ton salaire de ce mois-ci.

Un sifflement contrarié me vrilla le tympan gauche et je grimaçai en ôtant l'oreillette subsonique. Depuis quelques temps, ma timonière avait un vrai caractère de cochon. Pourvu qu'elle ene commence pas une nouvelle mue, je n'avais plus de réserves dans la chambre forte du vaisseau.

Mes nouveaux gants équipés, je m'approchais d'un groupe de personnes, et regardait d'un air amusé les habitants soulever l'animal à plusieurs. En choisissant un relativement gros, je me baissais et posais délicatement mes mains gantées sur le dos le l'animal. Aussitôt, l’enchantement de plume se mis en marche, réduisant le poids de la bête à presque rien, et je passais mes doigts sous les ailes de la créature pour la soulever tel un ballon d'hélium.
Je retournais un peu trop vite l'animal qui fit une pirouette avant de pouvoir se stabiliser et s'envoler vers les cieux rejoindre ses camarades. Je prenais un air suffisant en fixant mes doigts, en frottant mon pouce contre index, un sourire commercial sur les lèvres avant de sortir de mon sac d'autres paires de gants enchantés.

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Spoiler:

C'était lisse et doux au touché, sauf lorsque Septembre glissa sur le sable verglacé et frotta le cuir de la créature à rebrousse écaille. Un poisson, se disait-il, juste un gros poisson avec des dents.
La raie eut un retour malheureux tandis qu'il glissait un bras sous son ventre. Elle referma son bec sur son épaule.

- Hey ! Abîme pas ma jolie carrosserie, tu sais combien ça coûte à réparer les rayures ?!

Septembre avait calculé une procédure de retournement efficace et le moins dangereuse possible pour la créature. D'une, il avait replié la queue de sorte à ce qu'en se retournant, la raie passe dessus sans briser ses arrêtes.
Ensuite, il passa un bras sous sa tête et posa sa main valide sur son ventre. En se relevant, Septembre entendit les servomoteurs de ses genoux grincer comme de vieilles portes rouillées.

- Tu pèses ton poids coquine !

La raie commençait à être nerveuse, aussi la retourna-t-il comme une pizza, faisant basculer le poids de son bras porteur vers l'autre.

Enfin, il s'accroupit pour la poser à terre tandis qu'elle entrait dans un début de crise de panique.
Il n'eut pas le temps de séloigner qu'elle fit onduler ses ailes immenses, l'envoyant valser dans la neige pendant qu'elle décollait.

- Envoie-moi une carte-postale !

Je marchais entre les différents groupes de gens venus secourir les Raies. Cela faisait un moment que j'étais ici et le froid commençait vraiment à se faire ressentir.

Je voyais des personnes regroupés à coté d'une Raie mais ne semblaient pas prêt à l'aider.

- Vous avez besoin d'aide ?lançais-je en m’avançant vers eux.

- Pas vraiment répondis l'un des hommes, sauf si vous avez de quoi nous réchauffer, on est la depuis ce matin et nos corps commencent à être ankylosés par le froid de l'air.

C'est vrai qu'il faisait froid, même ma chaleur naturelle ne suffisait pas pour ne pas le ressentir. Je fis jaillir une flamme dans ma main ce qui eu pour premier effet de faire reculer le groupe. Je les rassurais et leur dit de se réchauffer près de mes flammes, ce qu'ils firent.

Après un petit temps près du feu, ils étaient de nouveau opérationnels et acceptèrent mon aide pour sauver la Raie. Cela se fit rapidement, nous avions la technique maintenant.

- A la suivante, cria l'un des membre du groupe suivi par des cris du reste de la bande.

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