Re: Les reines du Grand Nord

Kiyiya chercha à avancer sur la banquise, mais ses pieds nus frigorifiés, commençaient à la faire souffrir, elle n’avait pas pensé à les couvrir, elle qui marchait pieds nus depuis toujours, elle n’avait jamais eut besoin de porter de chaussure. Elle prit la peau de bête qui entourait son cou tel une écharpe, et elle la déchira en deux morceaux. Elle enveloppa ses pieds avec, et ficella le tout. Kiyiya se redressa sur ses jambes, elle avait plus chaud, mais marcher devenait impensable. Ses pas glissaient. Elle grogna de mécontentement, puis la solution lui apparut clair, elle fit pousser ses griffes à travers le tissu, celles-ci lui serviraient de crampon naturel.

Elle toisa l’assemblée essayant de trouver quelqu’un avec qui faire équipe, mais le choix s’annonçait difficile, entre un enchanteur fou qui profitait de la situation pour faire tourner son petit commence, une gamine faiblarde qui se prenait pour une guérisseuse, un autre gamin qui bâillait aux corneilles, quelques boites de conserve douées de parole, et un sactuari visiblement pervertis…. Finalement elle s’en sortirait aussi bien seule, on repassera pour ce qui est de sympathiser...

Kiyiya s’approcha, vers une raie plutôt agitée, elle n’arrêtait pas de se débattre, elle posa son poids sur elle, pour la forcer à se calmer, puis elle la retourna comme une crêpe, avec la délicatesse et l’empathie d’un orang outan. Allez suivante !

Je vis une autre raie bloquée sur le dos, mais encore vivace. Et cette fois-ci, personne de disponible pour me fournir de l'aide. J'allais devoir user de moyens un peu plus "puissants" pour soulever la pauvre créature. Je sortais de ma poche une petite noix drôlement lourde pour sa taille. Je la mangeais d'une traite. Peu de temps après l'ingestion, une sensation bizarre m'envahit, j'avais anormalement froid, des tremblements, comme si la vie me quittait...
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------Bienvenue sur RichyeOS v0.9alpha3------
Démarrage.............................................................100%
Séquence de démarrage terminée
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Mission assignée : Sauvetage des raies
Analyse & recherche de cible potentielle
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Raie détectée
Analyse de la masse : 39.5kg
Calibrage de la force de poussée des verrins : 42kg
1. Placer les bras sous l'animal : ....................................100%
2. Retourner l'animal..................................................100%
3. Admirer.............................................................☺
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Décompte du nombre de raies sauvées jusqu'à présent : 21
Poursuite de la mission
Temps restant avant redémarrage : 1h47:25

Nij avançait avec nonchalance, suivant la jeune femme en bleu, toujours un seau en main. Les raies semblaient toujours plus nombreuses autour de lui et bien que cela ne lui fasse ni chaud ni froid, il devait admettre que voir autant de raviolis à terre lui donnait faim.

Chassant ses pensées étranges de sa tête, l'oiseau continuait sa marche lente et assurée sur cette plage, regardant les autres bénévoles venus sauver ces bestioles un peu débiles sur les bords. Bah, après tout, elles ne pouvaient pas prévoir cette vague de froid, concéda-t-il tout de même à admettre pour leur défense. Il voyait en elles ces petits oiseaux perdus dans les grandes étendues froides de son ancien monde. Ces oiseaux qui finissaient gelés ou morts de faim avant l'arrivée du printemps. Un spectacle bien triste à vrai dire mais c'était comme ça, le cycle de la vie.

Voilà qu'ils arrivaient aux côtés d'un autre ravioli géant. ce dernier, beaucoup plus calme que le précédent, semblait avoir accepté son sort. Si tenter est qu'ils aient une conscience. La femme en bleu s'approcha du poisson volant, l'examina doucement sous le regard désintéressé du Maitre de Souen qui semblait être inconnu au bataillon sur cette plage. Personne n'était venu lui présenter ses hommages. Bah, peut-être qu'ils avaient sûrement mieux à faire que de venir voir le plus stupide des Maitres de miroir.

La jeune femme fit un signe au piaf vert qui s'avance, coopérant, ce qui était très rare en fait. Elle lui indiqua la raie et il s'exécuta, l'aidant à retourner ce mastodonte du mieux qu'ils pouvaient. Bien que relativement musclé, Nij eu un peu de mal à soulever ce poids mort. Aucune aide de la part de ce volatile qui avait plus sa place dans l'eau que dans les airs.

Mais après quelques instants de grande galère, ils finirent par mettre sur le ventre cette raie qui bougea à peine, semblant reprendre ses forces. Puis sans prévenir, elle s'envola si brutalement que la bourrasque créée par ses ailes fit tomber les deux personnes à ses côtés.
Et voilà comment ces bestioles remerciaient leur sauveteur...

Nij soupira en se relevant et se dirigea vers le ravioli suivant.

Je recommençais l’opération, encore une fois, mais c'était de plus en plus difficile, le froid gelait mon corps et surtout mes doit, que je commençais a ne plus sentir, faisons vite pour celle là, nous la retournons sans trop d’efforts comme toutes les autres.
Avant de partir pour une autre Raie je regarde mon acolyte qui lui aussi semble pris a mal par ce froid glacial, je sort mon miroir et créer un portail jusque chez moi, je l'invite à venir, il entre en premier, je suit aussitôt et instantanément des frissons parcourent mon corps due à la chaleur de ma maison, je m'en vais dans ma cuisine en disant à l'homme de s’installer et reviens avec deux grandes tasses de chocolats chauds, nous restons un bon quart d'heure, avant de repartir avec un autre portail, sur les plages gelées.

Poursuite de la mission
Temps restant : 38:03
Analyse & recherche de nouvelle cible potentielle
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Raie détectée
Analyse de la masse : 42.7kg
Calibrage de la force de poussée des verrins : 45kg
1. Placer les bras sous l'animal : ....................................100%
2. Retourner l'animal.....................................63% /!\Erreur /!\
Redémarrage nécessaire...
Initialisation du redémarrage
----Merci d'avoir utilisé RichyeOS v0.9alpha3----

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Je repris mon souffle fortement, comme si je ressortais d'une trop longue apnée. Je ressentais à nouveau le froid, mes yeux me piquaient, ma gorge était sèche. Je ressentais une forte mais heureusement brève douleur à la poitrine.

La raie était déjà quasiment retournée, mais ma retransformation soudaine m'empêcha de la retenir pour la déposer en douceur, et nous avons fini tous deux dans la poudreuse. Heureusement, elle était plus apeurée que blessée. Elle reprit son envol immédiatement après. Je me relevais entièrement recouvert de neige.

Alors que ma forme mécanique me permettait de soulever avec facilité les raies, je dû admettre que j'étais particulièrement lent, sûrement le froid qui avait affecté mes circuits. Néanmoins, pour la première fois que j'expérimentais ma propre médecine, ce fut un grand succès, et particulièrement grisant.

Cependant, la consommation de noix pouvant être irréversible, je n'allais pas en reprendre tout de suite. Sauver les raies suivantes va s'annoncer plus ardu si je devais le faire sans aide extérieure...

Ayame fit venir des miliciens et des commissaires de tout le territoire pour aider les raies. Atrya aussi voulu rendre service mais puisqu'il n'était pas bien costaud, le demi-elfe se laissa convaincre de l'aider.
Le triton dut déployer des ressources d'imagination pour argumenter sur sa présence dans le Grand Nord. Tout en sachant, et Ayame le savait aussi, qu'à sa dernière escapade vers les Mers intérieures, Atrya avait bien failli se faire embrocher par un clan de narvals affâmés.

Ils attrapèrent chacun la raie d'un côté et usant de cette même coordination nécessaire à plier un drap, ils retournèrent patiemment la raie sur le ventre. Aussitôt fut-elle dans le bon sens qu'elle se dégagea d'un coup d'ail impérieux.

PNJ:

En tant que chevalier servant de l'Entre-Monde - ils appelaient cette haute fonction milicien, dans ce monde - le Seigneur Tristan devait être vigilant à tout, afin de venir en aide à ceux qui en avaient besoin. Formé à cet art noble qu'est la charité depuis qu'il avait été valet chez sa tante, il prenait à cœur sa mission au sein de ce bas-monde, qui lui avait été attribuée par les Dieux eux-mêmes - sinon, quelle autre explication à la fermeture inopinée des miroirs ? Après être revenu d'une mission périlleuse mais non moins glorieuse, le vassal s'était aussitôt enquis des nouvelles de ce monde et s'il était mandé ailleurs. Quel effroi que d'apprendre le malheur de ces pauvres raies géantes volantes, qui sont des créatures d'une grande majesté et dont la grâce emplit les cœurs de joie à chaque année ! Ces pauvres hères avaient besoin de son aide, et il irait à leur rescousse !

Le chevalier de la Couronne Fleurie s'équipa chaudement, il ceintura son épée dans l'éventualité d'un affrontement afin de secourir ces piteuses raies, et chevaucha jusqu'au grand Nord grâce à ces merveilleuses airs de perçant, dignes des plus grands sortilèges des plus grands ermites de son monde. L'air froid de la région fondit sur lui ; il se félicitait d'avoir pris des chausses de laine et un bliaut de samit sous son haubert. Avec l'arrivée du printemps, la neige était bien entamée, mais la banquise n'en restait pas moins glissante. Tristan marchait prudemment et lentement, mais toujours le port altier, avec ses épaules relevées et la tête droite. Ses yeux scrutaient le paysage glacial, à la recherche de ces raies en détresse. Çà et là des formes plus ou moins humaines se distinguaient, l'appel semblait avoir mobilisé beaucoup de monde, ce qui eut le don d'étreindre son petit cœur - tant de générosité ! Des traces au sol lui indiquaient aussi que ces personnes n'avaient pas traîné - tant d'altruisme !

L'esprit éclairé par ce froid et cette belle humanité, le chevalier avança dans la blanche province, s'émerveillant des paysages qu'il découvrit autant que des nombreuses silhouettes, âmes charitables. Ses pas l'emmenaient plus loin, là où il n'y avait personne, afin de couvrir le plus de terrain possible. Malgré le froid de la région, sa marche le réchauffa, mais le manque de soleil l'empêchait de voir loin. La poudreuse écrasée faisait un bruit de craquement sous ses pieds. Mais le bruit d'un tissu l'effleurant, suivi du bruit sourd d'une chute, ne venait pas de lui. L'homme s'arrêta, puis chercha autour de lui. Au pied d'un tertre qui la cachait à la vue de tous, une majestueuse raie s'agitait, dans le vain objectif de se retourner seule. L'animal était d'une grande beauté. Sa peau semblait faite de soie. La neige colorait de blanc son corps fin, et quelques gouttes d'un sang rouge tâchaient le sol - une simple égratignure. En bon noble qu'il était, l'homme se présenta :

« Ne craignez plus rien, gente demoiselle ! Sire Tristan de la Couronne Fleurie accourt à votre secours ! »

La bête répondit par un claquement de son bec,et en tant que cavalier, Tristan comprenait sa peur. Mais adepte des montures, il sut s'approcher sans hâte, avec un pas léger et une position qui ne se voulait pas menaçante. Il ne s'agissait pas d'affoler d'avantage l'infortunée. Néanmoins, il était également conscient que son contact, même dans un geste de bonhomie, provoquerait une panique chez la misérable créature. Il devait donc être précis et rapide. Il étudia les grandes ailes, qui paraissaient très souples mais également très fragiles. Il avisa la grande taille, qui suggérait un poids proportionnel. Une fois son observation finie et un plan échafaudé, le vassal se plaça au niveau de la queue de la bête - il préférait éviter le bec, tout de même - et, s'accroupissant, passa ses mains gantées sous le corps imposant. Aussitôt, la raie s'agita.

« Ne soyez point farouche, ma Dame, votre honneur est sauf en ma compagnie ! Par mon chief ! »

Un autre bruit de bec lui répondit, sans qu'il ne sût la réponse que cela signifiait, et, usant de toute sa force, il commença à soulever le corps afin de le retourner. Il fallait dire que la belle dame faisait son poids ! Il serra les dents, autant pour se donner du courage et de la force, que pour s'empêcher un malheureux commentaire. Avec grands efforts, il parvint à retourner la raie, la retenant de justesse pour éviter une chute malheureuse. Tristan souffla, tous ses muscles se détendant douloureusement, sa respiration rapide. Mais à peine son sauvetage accompli, que la queue de l'animal le faucha, le faisant tomber dans la poudreuse, et qu'un bec menaçant claqua près de son visage. Puis, dans un large mouvement d'ailes, la raie s'envola.

« Que les Dieux vous gardent, gracieuse pucelle ! »
Les yeux de Tristan avisèrent alors l'arrière de la bête, qui n'avait rien de féminin. Il devint rouge de gêne.

Tant de raies sauvées et tant d'autres à secourir,
Même si, nombreux, nous nous activiions,
Il fallait, pour leur salut, courir,
De l'une à l'autre sans repos ni rémission.

L'une des pauvres bêtes, enlisée dans la neige,
Abattue par l'orage qui plus tôt survint,
Secours, lui porter pourrais-je ?
Espérant que mes efforts ne seraient pas vains.

Doucement, je mis mes bras sous son aile,
Je n'y allais pas gaillardement,
Quand soudain, brusquement,
La voilà qui s'agitait de plus belle.

Son bec claquait avec violence,
Mais une fois retournée,
Je la vis s'envoler,
Reprendre son ballet aérien avec élégance.

La jeune Li avait à peine fini de coiffer sa fille de son bonnet que celle-ci se précipita en avant, en tenant le sac plastique contre elle comme un trésor. Elle courrait sans faire attention, à tel point que Manaë dut hausser la voix pour freiner l'entousiasme de la petite fille.

> Sol ! Qu'est ce que j'ai dit ! Fais attention, tu pourrais tomber et te faire mal ! Attends-moi !

> Mais maman ! Les raies, elles ont besoin de nous !

> Tu ne pourras pas les aider si tu tombes et que je doive te ramener à la maison. Tu restes à coté de moi et tu fais attention, ou sinon-

Manaë leva un index vers le ciel, avec un air sévère. Solana prit un air fâché ridant adorablement son visage et garda son air boudeur durant tout le voyage, ne lâchant la main de sa mère que losce qu'une des plus petites raies de la zone attira son attention. Elle tira alors le bras de sa mère dans la direction de l'animal, accompagnant son impatience par des suppliques enfantines.

Manaë expliqua précisément et longuement la marche à suivre à sa fille, en lui repettant presque à chaque phrase de bien faire attention. Sa fille hochait la tête à chaque fois, ses lèvres serrées par l'attention.
La petite fille poussa par à-coups, tout de même peu rassurée, un des poissons surgelés qu'elle avait transporté du frigo familial jusqu'ici dans son sac en plastique, et s'adressait à la raie, en l'encourageant à manger le cadeau.
Voyant que l'attention de l'animal était occupée ailleurs – et bien que celle-ci reniflait avec suspicion l’étrange met, Manaë passa ses bras sous l'aile gauche et souleva le plus possible. N'étant pas très forte, elle dut s'y reprendre à deux fois avant de réussir à redresser la raie, et failli tomber en avant quand la bête retomba vers le sol, surprise par la soudaine traction. L'animal désormais dans le bon sens mit un instant avant de comprendre ce qui s'était passé, et dans une aspiration, s'envola lentement, tournant un instant autour de la Li haletante et de sa fille riant au éclats en applaudissant.

Puis elle s'en fut, majestueuse et libre, allant retrouver ses pairs dans le grand ballet aérien. Manaë s'assis, et félicitant son énergique progéniture pour son travail, leva les yeux pour observer avec cette dernière le vol de ces étranges animaux.

La plage était jonchée de raies dans tous les sens. Quel terrible vision, se dit-il en arrivant sur la lande gelée. Kilyan souhaitait participer au sauvetage en cours mais son attention était attirée inexorablement par un triton. Il était enroulé dans des vêtements épais et n'avait plus rien du majestueux poisson-ange dont il tire certaines de ses caractéristiques. D'ailleurs, il était soulagé car dans cette tenue Atrya ne risquait pas d'attirer autre chose que l'attention d'un triton de l'orque.

Le ciel était limpide et si on omettait les raies ce monde de glace et de silence semblait paisible, immuable. C'était pourtant une terre chaotique, les animaux échoués par centaine lui arrachèrent un grognement amer.

Il rejoignit Atrya et se substitua à Ayame. L'homme bien trop prévenant avec Atrya à son goût les laissa seuls. Kilyan eu tôt fait de se rassurer sur la condition du poisson-ange. Il vivait confortablement aux frais de K'ouen en échange de ses services comme guérisseur. Ce qui voulait dire qu'il était continuellement en présence de K'ouen, qui ne représentait aucune menace pour lui, et d'Ayame dont la beauté elfique méritait toute sa méfiance. Il ne se rendit compte de sa jalousie que trop tardivement et n'osa plus relever la tête avant que la raie à leurs pieds ne soient elle aussi libérée de sa position inconfortable.

C'est donc à deux qu'ils retournèrent une autre raie et s'apprêtèrent à aller en aider une autre.