Le neuvième miroir - premier chapitre

[libre aux volontaires qui souhaitent jouer les aventuriers jusque dans les montagnes du Sud en compagnie d'un Maitre imbuvable sans compter la probabilité très élevée de croiser des monstres et autres créatures plus que dangereuses (et affamées) ]

Ordre pour poster
Wu
Elantir
Aby
Cal'
Imma
Manali
Chi

Une nouvelle expédition sur mon territoire. J'en ai rêvé... Des nuits durant j'ai prié le jour où viendrait qu'on ai besoin de moi hors de ma salle de torture personnelle *mon bureau et K'ouen en général*. Ce jour vint ce matin même.

Le soleil se levait à peine que mon bureau était déjà plein de dossiers, une table en milieu de salle, destinée à une large maquette provenant de Cerclon sur un projet de central solaire pour le désert de Munghor, servait aussi de buffet pour le petit déjeuner. Les secrétaires et administrateurs tournaient autour avec l'air de manquer gravement de sommeil, et non loin d'eux Ayame s'était déjà plongé dans la lecture d'un épais rapport d'un groupe de soldats qu'il avait envoyé par delà les forêts au Sud, loin dans les montagnes...
Il m'avait expliqué le jour où il avait monté cette opération qu'un vieux nain avait enfin décidé de quitter le fin fond de sa grotte et que ce vieux bonhomme parlait plus qu'il ne respirait. Les soldats étaient donc partis à la pêche aux informations pour revenir avec un carnet de voyage plus gros que l'encyclopédie des monstres qui trônait fièrement dans ses 56 volumes sur une longues étagères à l'autre bout de la pièce...

-La pêche est bonne ?

L'envie de me plonger dans des explications compliquées concernant cette centrale solaire ne me tentais pas assez, je quittais mon bureau pour stagner contre le bord de celui de mon capitaine et second.

-Plutôt oui, j'ai un peu de mal à le croire, mais... Un voyage là bas serait plutôt utile.

Il me tend le rapport et à la vue de mon regard de tueur accepte de m'expliquer sans que je n'ai à feuilleter le paquet de papiers.

-Le nain, un certain Karshr, prononce-t-il avec une classe que nul ne saurait égalé, est un vieux pilleur de mines de plus de deux siècles, il serait né dans ce monde et y aurait vécu longtemps avant que les miroirs ne s'éteignent.

-Heinhein..., marmonnais-je bien plus impressionné par son articulation d'une syllabe compliqué que des délires d'un vieux nain qui doit en être à la limite de la sénilité.

-Ce type a conservé toute sa tête, il te situe une paillette d'or dans un tas de miettes dorées sans aucune hésitation. Il prétend qu'il existerait un neuvième miroir.

Je détourne les yeux vers la fenêtre. Un type qui prétend tout un tas de trucs sur l'Entre-Monde on en voit tous les jours depuis dix ans, alors un de plus ou de moins... Seulement, au sourire en coin d'Aya je comprends que ce rapport cache quelque chose de plutôt drôle, de même miraculeux dans ma situation. Il m'aura fallu le temps de comprendre ce qu'il avait derrière la tête. En effet, l'idée me plaisait tout particulièrement. Je lui rendais son sourire et ce fut décider, un lot de croissants plustard, Aya avait tout organisé... Soit pas grand chose. Nous partirons seuls, juste nous deux droit vers le Sud.
Un secrétaire m'a même posé une question bête... Pourquoi ne pas user du droit de Perçant pour voyager ça irait beaucoup plus vite selon lui et toutes les lois connues de la physique... Oui mais, ma réponse fut simple aussi, j'ai besoin de voyager sans magie pour connaitre mon domaine. Sur cette note pleine de sagesse Ayame m'embarqua au pas de course hors du palais où juste nos sacs nous attendaient. Nous serons à pieds et à nous deux nous irons plus vite que n'importe quelle escorte.
Le voyage sera long, mais Dieu que ça va nous faire du bien !

Deux heures plus tard nous étions en plein milieu des champs au Sud de la ville. Le voyage commençait à peine que le silence de notre avancée paisible sur les petits sentiers loin de la ville fut soudain perturbé... Comme quoi, dans la ville ou en dehors, rien ne changera jamais. J'avais juste à espérer qu'il ne s'agisse pas de Caliope poursuivie par un vers géant des marécages, ce serait assez drôle tout de même ! Et assez répétitif...

Elantir avait faim. Depuis le lever du soleil, son ventre criait famine. La douleur était insupportable, à se tordre en deux. Mais le jeune humain n'avait strictement pas l'intention de s'avouer vaincu. Il était bien trop orgueilleux pour ça ! C'est pour ça que depuis quelques minutes maintenant, il regardait avec envie un petit commerçant. Sa vitrine était pleine à craquer. Des volailles cuisaient sous un feu doux. Il hésitait encore à piller ce marchant. Certes, il n'était pas connu pour ces futilités, mais il respectait totalement le monde. La personne avait dû travailler dur pour posséder un tel stock. Il l'avait mérité ! Mais il gagnait de l'agent... Elantir, non. C'est là le problème. C'est un nomade et ne peut donc pas avoir un emploie. Il éprouvait de la peine à voler les gens, mais c'était la seule et unique solution. Peut-être qu'un jour, il allait trouver un emploie, y consacrer du temps et enfin être utile. Il pourra même rembourser tout ce qu'il a volé ! Encore une fois, le jeune garçon s'était laissé emporter par ses idées.

-Vas-y, un seul, il ne verra aucune différence...
-Oui je sais mais ça me fais mal de voler un brave homme.
-Plus mal que tes intestins ?

A ce moment-là son estomac laissa échapper un bruit indistinct. Elantir en fit la grimace.

-Bien-sûr que non ! Mais tu ne peux pas comprendre toi ! C'est une douleur différente. J'ai mal à l'intérieure moi, lorsque je pille...
-Effectivement, je ne comprends pas.
-Laisse tomber.
-Me donne pas d'ordre... et puis t'as raison, meurt de faim, ça me suffira.

Le petit homme leva les yeux au ciel et ne répondit pas. C'était exactement ce que cherchait Eternelle. Qu'elle garce vraiment ! Elle ferait n'importe quoi pour celui-ci s'attire des ennuis et subisse les conséquences... Mais sur ce coup-là c'était différent. Il ne pouvait survivre s'il ne mangeait pas. La décision fut vite prise, mais l'acte long à se faire.
Il rentra dans la boutique, comme n'importe qui et se positionna derrière le comptoir. Personne n'était présent dans la boutique, quel chance ! Puis une femme vint, elle était blonde avec de beaux yeux vert émeraude. Un grand sourire éblouissant son visage. Elantir ne put s'empêcher de faire une grimace. C'était une femme... lui un monstre. Elle le regarda et fit également une grimace lorsqu'elle découvrit sa marque au front. Mais très vite, son sourire reprit le dessus. Elantir rigola intérieurement... elle était peut-être jolie et aimable mais comme les autres, elle repoussait le jeune garçon, juste parce qu'il est légèrement différent des autres. Ceci dit l'amertume prenait le dessus, à l'idée de ce qu'il allait faire. Elle ne le méritait vraiment pas.

-Bonjour ! Lança t-elle joyeusement.
-Bonjour, je voudrai... un intestin de... de loup s'il vous plaît. Hésita t-il.
-Je reviens tout de suite, jeune homme.

Elle s'éloigna continuant de sourire, chantant une chanson avec bonne humeur. Dès qu'elle fut dans l'arrière boutique, Elantir se dirigea vers la volaille qui dorait sous un feu, en saisit une puis partit en courant. Il n'eut même pas le temps de changer de rue, qu'un cris d'alerte alarma les civils. Il redoubla son allure, autant profiter de la surprise... Les gens ne se doutait pas encore que c'était lui, bien qu'il paraissait étrange, courant un poulet dans les bras. Aussitôt des gardes sortirent en toute hâte à sa poursuite. Haletant, il courrait à perdre haleine, mais son jeune âge l'avantageait. Il se retrouva bientôt seul. Enfin avec Eternelle aussi. Elle ne pouvait rester sans rien dire.

-Tu as de la chance ! Ce n'étaient que des empotés !

Le sourire disparut, il progressait vers l'extérieure de la ville. Il marchait lentement, serrant très fortement la volaille dans ses bras. Il culpabilisait, cette pauvre femme n'avait jamais rien demandé, ni rien fait. Une volaille c'était peut-être rien, mais aux yeux de Elantir, ceci pesait gros dans son cœur. A sans cesse voler, il se sentait souiller. Il s'installa à l'ombre d'un arbre et dégusta avec un certain dégout sa viande. Celle-ci terminée, il continua sa route, à la recherche de l'inconnue. Une pensée douloureuse lui vint en tête. Parfois il se disait qu'il méritait de mourir.

-Oui c'est vrai ça ! Je ne comprends pas pourquoi tu t'égorges pas tout comme ce pauvre animal que tu viens de dévorer.

Le cœur pesant lourd Elantir, se dit qu'elle avait peut-être raison, après tout c'était un monstre. Il marcha durant une dizaine de minutes quand il eut un flash. Il pensait vraiment n'importe quoi ! La mort n'était pas une option envisageable ! La vie c'est un cadeau des cieux, comment le refuser ? Et de toute manière personne ne méritait la mort, Chacun a peut-être fait des choses mal dans leur vie, mais justifié... dans certain cas. Lui en faisait partie, C'était pour sa survie, c'était pas de sa faute si à ses 7 ans, il s'était retrouvé seul dénudé de souvenir... Et encore moins de sa fautes, il une femme dépressive avait prit possession de son corps.

-Franchement ta gueule ! Je suis un être humain, contrairement à ce que certains pensent ! Je ne mérite pas la mort pour avoir voulu rester en vie. Cela est une preuve que je l'aime la vie ! Je suis prêt à tout pour la conserver. Alors une dernière fois : Ferme la ! Mais un jour, je rembourserai mes dettes ! J'en suis convaincue...

A peine sa phrase terminée, Elantir accrocha une personne. Reculant et observant celle-ci, il s'excusa...

-Oh excusez-moi...
-Avec un peu de chance, elle te tuera pour ça !

-Ayame ! Qu'est-ce que tu fiches ?

L'elfe s'était éloigné sur le sentier au petit trot, il avait repéré sur le sol quelque chose visible uniquement à sa vision perçante... L'elfe s'était accroupie pour récupérer sur le sol un objet brillant, quand il se releva, quand bien même j'étais au pied de la pente qu'il avait grimpé en courant, j'avais pu voir un inconnu le bousculer... On a pas idée de louper un type aussi voyant qu'Aya au milieu d'un chemin. Je le rejoignis en quelques enjambés quand il tapait la causette.

-Y a pas de mal.

Il arborait un grand sourire, c'est comme si on faisait du tourisme. Tant qu'on restait sur le sentier au milieu de la campagne y avait peu de risques de rencontrer des monstres. Au pire des bandits, des voleurs... En parlant de voleur. Ayame ne se méfie de rien quand j'approche mon bras relevé au dessus de mon épaule, main sur la garde de mon épeé. Le voyage commençait à peine, on allait pas déjà commencer à se faire voler.

-Qui es-tu voyageur ?

Aya pas si imprudent que ça recula de quelques pas pour se placer à mes côtés, son regard appuyé me força à lâcher mon arme, je glissais alors mes mains dans mes poches en haussant les épaules. Il a vraiment pas l'habitude de voyager, je pensais que le passage par les marais avait été un baptême suffisant pour le rôder aux risques du métier... J'avais plus qu'à espérer que ce nouveau voyage dans la zone du dehors lui serve à apprendre à s'endurcir un peu.
Soit, il avait pas tort non plus... Au milieu de la campagne ça restait encore assez calme, et la possibilité de rencontrer un paysan, un cueilleur ou un marchand n'était pas à éliminer... Mais un type si jeune sans chargement.

Il portait sur le visage une marque assez voyante pour attirer mon regard. Quoiqu'il ait vécu, ce gosse en avait sûrement bavé. Je me laissais prendre au jeu et dans un soupir tentais de calmer mes nerfs.

Le jeune garçon eut à peine le temps de penser que cette rencontre pouvait être néfaste, que déjà, la personne concernée souriait chaleureusement. Ça aurait pu être une personne au service de la ville. Ou pire encore, un envoyé qui a pour mission de le capturer. Mais aussitôt le doute s'évanouit. Le danger n'était pas présent. Elantir lui rendit son sourire. C'est à ce moment-là qu'il remarqua une seconde personne, qui juste à présent était resté derrière. Son expression paraissait déjà moins chaleureuse, il posa sa main sur son compagnon et était prêt à débiter son arme. Aussitôt, le sourire de jeune homme disparut, et lui également saisit sa dague caché dans son dos, sans la sortir tout en étant en position de défense.

-Je m'appelle Elantir, et vous comment vous appelez-vous ? Demanda t-il en regardant tour à tour les deux inconnus. Le visage inexpressif.

L'ambiance était plutôt tendu. Puis, la personne au sourire chaleureux, apaisa d'un geste son acolyte, qui baissa sa garde. Le danger finalement écarté, le possédé lâcha son arme et se tenait désormais droit. L'agacement se lisait sur le visage du nerveux. Cette idée faisait sourire Elantir. Apparemment il n'était pas le seul à être accompagné d'un insignifiant. Le regard du voyageur s'attarda durant un instant sur son front, agacé à son tour, il cacha sa marque d'un geste, violent malgré lui.

-J'espère pour toi qu'il ne connait pas se signe, dans le cas contraire, il te tuera.

Pensant qu'Eternelle avait raison.(Pour une fois qu'il le pensait). Il se dépêcha de se justifier.

-C'est rien ça... Une marque de naissance.

Il espérait de tout cœur, que lors de la confrontation, il n'avait pas entendu sa conversation avec son démon intérieur. Peut-être qu'ils l'avaient entendu ? Non, impossible. Il tentait mentalement de se convaincre lui-même de peur d'être rejeté. Personne ne connaissait son secret, il avait pas envie que celui-ci soit découvert. Encore moins par des étrangers, qui pouvait le dévoiler sans remord. A bien réfléchir, si les deux voyageurs l'avaient entendu. Il auraient très certainement montré un signe le confirmant...
Il remarqua, que ces deux individus n'étaient pas comme tous les gens de ville. Certes, leurs habits étaient convenable et, bizarrement très présentable, mais ils semblaient partir pour l'aventure. Curieux, il osa demander.

-Vous voyagez ?

[Tadam je m'incruste =D]

Abysse n’en démordait pas. Elle poussa un juron dans sa langue natale et descendit les escaliers sans même prendre le temps de regarder où elle posait les pieds. En un éclair, elle se trouvait en dehors du vaisseau. Ils avaient atterris en plein milieu d’un champ non loin de la ville où ils venaient de décoller un peu plus tôt dans la journée. La jeune Valkyrie donna un coup de pied dans la carlingue du vaisseau de dépit. Tout ceci n’eut pour effet que de provoquer un bruit sourd, une douleur au pied à la jeune femme et un nouveau juron dans une langue scandinave oubliée depuis bien longtemps, le norois.

La jeune femme s’écarta à grand pas du Fenrir, planta ses deux poings sur les hanches et jeta un regard critique au vaisseau. Vu ainsi et sans son imposante voilure, le vaisseau du Capitaine Abysse n’était pas si impressionnant que ça. Il devait à peine atteindre la taille d’un banal navire tourisme et pourtant la jeune Valkyrie n’en changerait pour rien au monde. Il représentait tout ses biens, tous ses rêves et la nouvelle vie qu’elle s’était forgée. Sa construction appuyée sur les bases Drakkars Vikings lui rappelait aussi ses origines, son passé et surtout ses erreurs. Un homme qui ignore son passé et tourne le dos à ses erreurs demeure un enfant à jamais.

Passant une main sur son front, Abysse ne put s’empêcher de soupirer. Elle essaya de se re-mémoriser tout ce qui s’était passé pour qu’ils en arrivent là. Elle se rappelait être assise dans son cabine, la carte déployée sur son bureau d’ébène tandis qu’elle repensait à toutes les terres inexplorées qui lui restaient à découvrir lorsqu’elle aurait réuni les fonds nécessaires. Elle était loin du compte mais l’espoir lui permettait de continuer à supporter sa triste condition. C’est alors que tout d’un coup, elle avait sentit les moteurs s’emballer tandis qu’une violente secousse animait le vaisseau devenu soudainement asthmatiques. Ils n’avaient même pas eu le temps de déployer les voiles que celui-ci rechignait. Ne comprenant pas un tel remue-ménage, Abysse avait voulu voir d’elle-même ce qui se passait. C’est alors qu’Urlik, son second, était venu lui apporter de tristes nouvelles.

Ils avaient du poser ancre à terre car les moteurs avaient subi quelques dégâts. Ulrik semblait hésitant pour expliquer la cause de tels soucis. La jeune femme avait su lui tirer les vers du nez à l’aide d’arguments très persuasifs. Elle avait fini par apprendre que Thorn, le chef cuisiner du vaisseau, avait laissé échapper un lapin qu’il comptait cuisiner pour le soir. Celui-ci s’était mis en tête de gambader un peu partout dans le Fenrir et se venir se frotter à sa machinerie. La stupide bête avait fini par terminer sa minable existence dans le moteur et précipitant ainsi sa défaillance.

Abysse se souvent avoir sauté de sa chaise en frappant du poing sur son bureau. Celui-ci avait d’ailleurs émis un sinistre craquement. Nul doute qu’il ne ferait plus très long feu à ce rythme là. La jeune femme n’avait pu s’empêcher d’invectiver le pauvre cuisinier et l’innocent maître en second et les qualifier d’empotés dégénérés. Il était rare de voir la jeune Valkyrie dans un tel état d’énervement. Elle était furieuse. Cela faisait des jours voir même des mois qu’elle piétinait et s’acharnait à faire du transport de tourisme et de marchandise seulement pour financer un projet qui n’avait l’air de ne jamais voir le jour. Elle en avait plus qu’assez de voir son vaisseau, le rutilant Fenrir servir de paquebot de croisière et de marchandise. Ils étaient fait pour l’exploration et non pour du vulgaire commerce !

Abysse était alors sortie en furie de son cabinet et avait entreprit d’invectiver chaque membre d’équipage qu’elle croisait qui ne faisait pas son travail. Chacun d’eux avait alors recouvert une pâle lividité à son passage et s’était fait discret. La jeune femme ne tenait pas en place et était dans une colère noire, elle avait alors décidé de sortir, prendre l’air, fuir ses responsabilités de capitaine un moment et passer ses nerfs sur d’autres personnes que ses membres d’équipage.

C’est ainsi qu’elle se trouvait là, au pied de son vaisseau, dans un champ tandis que l’équipage s’acharnait à le remettre en état au plus vite. L’histoire serait sûrement réglée dans quelques heures mais la jeune femme ne se sentait vraiment pas d’humeur à patienter. Ses sens aigus l’avertirent alors d’un bruit inhabituel. Elle percevait des voix non loin derrière elle. Abysse se retourna et plissa les yeux pour tenter d’apercevoir quoi que ce soit. Elle distinguait plusieurs silhouettes au loin qui avançaient en sa direction.

Peu rassurée et toujours méfiante, Abysse voulu porter la main à son dos pour se servir de Dujarin, son bâton. Elle ne rencontra que le vide et se souvint alors qu’elle était sortie avec précipitation de son cabinet. Elle y avait laissé son arme mais aussi son armure. Abysse se sentait toujours dépouillée, comme nue lorsqu’elle quittait son vaisseau et qu’elle ne portait pas son armure. Ne voyant aucun signe hostile de la part des inconnus qui s’approchaient, la jeune femme ne prit pas la peine de remonter dans le vaisseau ou de les attaquer. Elle ne pu s’empêcher néanmoins de rester sur la défensive et de leur jeter un regard où une lueur farouche brûlait. Abysse était d’humeur massacrante aujourd’hui.

Je jetais des cailloux du haut d'un muret. Qu'est-ce que je pouvais faire d'autres? Même Magna le quartier "malfamé" par excellence ne me distrayais plus aussi bien qu'avant. Ca faisait déjà quelques mois que m'étais posée dans ce coin, en espérant pouvoir utliser mes dix doigts. Mais rien ne bousculait le nouveau train-train du quartier. Les voleurs, assassins et autres immondes personnes devaient déjà se trouver en prison. le quartier devenait presque... Calme. J'en eu la chair-de-poule. Comment pouvait-on se retrouver dans un autre monde et rester tranquillement chez soi à compter les étoiles? Moi, je voulais de l'action, de l'aventure, et peut-être même des rencontres fascinantes Je réfléchissais où je pouvais aller pour avoir la chance de bouger un peu dans ma vie.

Je sauta au bas de mon perchoir. C'était décidé, j'allais bouger d'ici. Avoir passer plusieurs mois à vagabonder de ci de là, m'avait permis de trouver des personnes attachantes et qui me pressaient de venir les voir. Ce couple de nains que j'avais rencontré dans une campagne environnante me manquais d'ailleurs beaucoup... C'est bon, j'étais partie.

Je repassais par chez moi, prenant quelques affaires mais sans trop me charger. Je savais que mes amis avient quelques trucs à moi que j'avais oublié. Mon coeur tressautait déjà d'impatience à l'idée de voyager un peu et un sourire ne quittait plus mes lèvres. Au bout d'un moment, je regarda le sac posé sur le lit... Il doit au moins peser 5 kilos! Je l epris à bout de bras et faillit tomber face contre terre. Impossible de prendre ça jusqu'a la cambrousse! Je sortis de chez moi les mains dans les poches. J'allais pas me casser le dos avec ce sac pourri non plus! Je pris tranquillement la piste qui menait hors de la ville, vers des étendues plus sauvages et plus belles.

Le temps passa très vite, et je me retrouvais déjà en milieu de chemin quand, perdue dans mes pensées, je me pris quelqu'un de plein fouet. Je chancela quelques instants puis repris lentement mes esprits. J'avais foncé dans un jeune homme assez grand et mais surtout habillé d'une armure. Une douleur commenca à se faire sentir sur le haut de mon front. Une jolie bosse allait apparaitre comme par enchantement!

- Super! Grognais-je

Je relevais la tête et rougis. Trois hommes étaient en pleine discution, et je ne les avaient même pa repéré avant mon très fin rentre-dedans.

- Euh... Salut! Sortis-je, Ca va bien la vie?

Je devais être encore un peu sonnée...

Je regardais l'étranger d'un air critique, plutôt nerveux, il devait vraiment avoir quelque chose à cacher, ou à se reprocher. Ayame tiqua sur mon silence et répondit à ma place... D'une certain façon je suis un noble, non ? Il peut bien faire les présentations à ma place.

-Je te présente Wergeld, maitre de K'ouen et je suis Ayame, enchanté de te connaitre Elantir.

Je n'aimais pas perdre du temps, Aya le savait mieux que quiconque, mes habitudes de voyages étaient ainsi. Pour de nombreuses raisons, la première étaient les vivres, adolescent déjà j'avais appris à voyager vite pour ne pas manquer de nourriture en cours de route, on se retrouve trop rapidement à être chassé plutôt qu'à chasser soi-même... Et puis, c'est toujours plus léger à porter, moins il faut en emmener, plus il sera facile d'avancer. Ainsi, j'avais appris à rentabiliser mes voyages. Seulement, Ayame n'avait voyagé qu'une ou deux fois hors de la ville, et pour lui ça s'apparentait plus à du tourisme qu'à autre chose... Jusqu'à ce qu'on rencontre quelque chose de plus gros et de plus affamés que nous deux réunis.

Je croisais les bras sur mon torse et ignorais le gamin, un coup d'oeil vers la ville, personne ne semblait nous suivre, un autre vers le chemin que nous poursuivions, personne à l'horizon si ce n'est cet inconnu... Enfin, Elantir. Mon silence toujours intact, Ayame persista.

-Oui, nous voyageons, es-tu toi aussi un voyageur ?

Sourire et regard bienveillant... Quand bien même il était borgne, il savait y faire avec les gens. Les relations c'était son truc et son boulot. Il me lança un coup d'oeil insistant qu'au moins je fasse genre de m'y intéresser. Seulement, hors de la ville j'étais quelqu'un d'autre. Plus confiant et plus méfiant à la fois. Je parlais peu et j'aimais le silence quand j'avançais. C'était une perte de temps, vivement qu'on en finisse.

-Mets le turbo Aya, j'aimerais qu'on ait atteint la forêt avant la nuit.

Je me décalais de quelques pas et m'avançais un peu sur le sentier. Pour voir un peu plus loin, voir l'horizon, juste un peu mieux. J'aurais pu être plus compatissant pour le gosse, mais ça c'était hors de mon champs de compétence. Aya saura y faire et moi je me charge de garder la tête froide pour le voyage qui s'annonçait long et rude.
Pas le temps d'espérer un peu de calme pendant que les deux autres discutaient, une ombre marqua le ciel, elle grandissait à mesure qu'elle approchait. Je levais le nez vers les nuages pour y voir ce vaisseau volant, le genre de navire dont on garde un bon souvenir tant qu'on est pas dedans.
Le bâteau fini sa course droit dans un champs, la culture massacrée et quelque chose comme des éclats de voix perturbaient le silence des environs.

*Comme si c'était le moment...*

Ayame me lança un regard dans le genre "au boulot Wu !" Et si j'avais envie de l'assommer je ne pouvais rechigner, c'était ça mon job. Trainant les pieds j'avançais mains dans les poches et lunettes de soleil sur le nez droit vers la carlingue. Une femme se tenait non loin du bâteau.
Par où commencer... J'approchais de l'inconnue avec un certain air de défi... Mon humeur se dégradait aussi.

-Dis moi, où est le capitaine de ce rafiot ?

Quand je partais en exploration de ce bâteau échoué, Ayame eu assez de temps pour sourire, se faire rentrer dedans par une petite blondinette et...

-Chiddori ?

Un large sourire vint orner son visage et son oeil unique quasiment clos devant la soudaine joie excessive qui le prenait suffit à m'interpeller même de loin... Impossible de ne pas sentir pareil débordement de la part de l'elfe surtout quand il hurla mon nom.

-Wergeld ! Wu ! On a encore de la visite, devine qui est là ?

Je fis volte-face avec rien de mieux à faire que de tirer une tête de six pieds de long...

*Qui a dit voyage tranquille ?*



[j'ai essayé de m'adapter en cours de route vu que vous m'avez tous devancés pour poster xD... ça doit paraitre un peu décousu]

L'inconnu répondit qu'il se prénommait Wergeld et en plus était maître de K'ouen. Ne pouvant retenir sa surprise, il écarquilla les yeux et émit un court sifflement. Il ne venait pas de rencontrer n'importe qui sur la route ! On peut dire qu'il était chanceux certaine fois. Ne pouvant pas garder pour lui même sa réflexion il en fit part.

-La classe !
-Fait attention, ce sont ses gardes qui te pourchassé tout à l'heure...

Fronçant les sourcils à cette idée, Elantir ne se troubla pas plus. Car à ce moment là il apprit qu'ils voyageaient également. Peut-être connaissaient-ils aussi sa situation ? Il eut un doute... Un maître ne vivait pas de telle façon ! Peut-être que son passé cachait encore certaines choses ? Comme tous il avait une histoire. Enfin bref, il répondit à sa question.

-Oui oui, je suis aussi un voyageur... En faite je ne suis que ça, un voyageur ! J'arpente les routes inlassablement, ce qui ne me déplait pas. Sempressa t-il de rajouter afin ne pas paraître malheureux.

Sa vie lui convenait parfaitement. Chaque jour étaient un souffle de vie. Chaque jour apportaient son savoir et apprenaient la vie au jeune homme. Elantir avait tellement à apprendre ! Il avait soif de découverte. Mais étant seul, ses routes étaient bien limitées. Il parcourait sans cesse les mêmes routes. Il évitait le danger et se cachait ne pouvait comprendre ce qu'il l'entourait ! Puis le fameux Wergeld, lança à son acolyte de se dépêcher. Légèrement vexé par ce départ si futile, le jeune garçon regarda d'un regard accusateur le dernier.

-Pas très drôle ton pote là...

A son tour, Ayame, d'après ce qu'il avait comprit, le rattrapa sur ses pas. Seul, Elantir soupira. Soit il était vraiment repoussant, soit, eux étaient des solitaires endurcis !
Un choc délicat manqua de faire tomber Elantir. Se retournant voir d'où provenait la source il découvrit une jeune fille aux oreilles pointues et aux yeux d'un bleu indigo. Elle paraissait avoir le même âge que celui-ci et innocente. Se fiant au apparence, le jeune garçon lui sourit.

-Oh, bonjour ! Fais attention où tu vas ! Tu as loupé de me faire tomber. Mais t'en fais pas, rien de casser. Vu ton poids en même temps je ne risque pas grand chose... ma vie à moi va bien, enfin je crois je peux pas comparer. Et la tienne ?

Se retournant voir où en étaient les deux retirés, Elantir remarqua dans le ciel une sorte de navire fendre les cieux et atterrir à seulement quelques pas de Wergled. Les yeux ronds il ne partagea pas sa surprise. Une fille descendit et d'un pas mal assuré avançait vers le petit groupe. Se retournant vivement, il déclara à la jeune fille.

-Viens, je vais te présenter ces deux là !

Courant afin de rattraper son chemin, il arriva à proximité du navire. D'après les réactions enfantines de Ayame, ils se connaissaient. Abordant un sourire chaleureux, Elantir s'incrusta. C'était le mot adéquate. Wergeld et son ami n'avaient montré aucun signe disant qu'il pouvait se joindre à eux. Mais le jeune homme qui suivait son instinct d'aventurier, sentait qu'il prenait un chemin palpitant. Ces deux là sentaient l'intrigue et le renouveau à plein nez. En même temps, personne n'avait jamais fait son éducation... Voyant que Wergeld ne réagissait pas, Erantil profita pour accélérer les choses.

-Bonjour, je suis Elantil ! C'est ton navire ? Demanda le jeune garçon. Passant à côté de la femme, il accéda à l'entrée du Vaisseau puis passa sa tête afin de bien observer l'intérieur.

-Oh le bel engin ! Y en qui se font pas chier hein ? Cria l'intéressé lançant un clin d'œil à la jolie blonde.
-Tu ne pourrais pas te calmer un peu. Retentit une voix qui semblait exténuée.

L’homme finit par se trouver à portée d’Abysse et de son vaisseau. Il y jeta un regard avec intérêt et posa une question à la jeune femme d’un air maussade. La jeune Valkyrie avait remarqué le regard de défi que lui jetait l’inconnu. Elle ne se sentait pas particulièrement d’humeur aimable et on ne pouvait pas dire que l’homme se montrait plus courtois qu’elle. Elle darda sur lui un regard farouche tout en se tâtant pour savoir si elle allait faire regretter ces mots à l’inconnu. Abysse était véritablement d’humeur massacrante.

La jeune femme sentait son sang bouillir en elle et tout son corps lui intimait d’infliger une bonne correction à l’inconnu et ce, sans se préoccuper d’y trouver une raison. La jeune femme soupira, tenta de retrouver son calme et se ravisa. Cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas eu autant envie de combattre et d’infliger souffrance à un pauvre innocent. Elle s’était jurée, il y a quelques siècles, d’arrêter de se montrer violente inutilement et gratuitement. Elle était lasse de provoquer terreur et carnage sur son passage.

Abysse se redressa de son presque double mètre et toisa l’inconnu de tout son haut. Elle s’adressa à lui sur un ton grave tout en croisant ses bras sur sa poitrine.

- Ce rafiot, comme vous dites, est le Fenrir. Il s’agit du meilleur vaisseau d’expédition que ce bas monde ait pu connaître et de ma plus grande fierté. Quant au capitaine du Fenrir, ce n’est autre que moi.

Abysse se tut et une chape de silence s’abattu sur les deux protagonistes. Elle posa un regard sévère sur l’inconnu. Le Fenrir était bel et bien la plus grande fierté de la jeune Valkyrie et elle n’appréciait guère que de simples ignorants le qualifient de « rafiot ».

Tout à coup, un homme un peu plus en retrait héla l’inconnu qui se tenait en face d’elle. Apparemment, il se faisait nommer Wergeld bien que ce nom ne signifiait que peu de chose pour la capitaine. Ainsi donc, le dénommé Wergeld fit volte-face avant même qu’Abysse eu espéré une réponse de sa part. Le regard de la jeune fille s’assombrit. Elle avait dit, un peu plus tôt, que le Fenrir était un vaisseau d’expédition. Evidemment elle n’avait pas menti. Cependant elle n’arrivait toujours à s’avouer que son vaisseau servait désormais plus au commerce qu’à l’exploration, à son plus grand damne.

Abysse s’apprêtait à remonter dans son navire lorsqu’un groupe composé de deux jeunes hommes et d’une jeune fille vint rejoindre le présupposé Wergeld. La jeune fille ne put s’empêcher de pousser un soupir à l’écoute d’une question posée par un jeune homme un peu trop intrépide à son goût. Il s’agissait encore d’un jeunot qui n’avait rien vu ni connu mais qui adorait parler de ce qu’il ignorait. Ce dernier tenta de monter à bord du Fenrir pour y jeter un coup d’œil. D’un geste vif, Abysse saisit le jeune homme au collet et le tira en arrière avec une poigne étonnante.

Elle jeta un regard courroucé à l’impétueux inconnu qui se nommait Elantil. Abysse se fichait bien de savoir qui il était et d’où il venait, elle ne pouvait tout simplement pas supporter ses manières. Il faut dire qu’aujourd’hui elle avait plutôt les nerfs à fleur de peau. Elle s’adressa à lui d’un ton son appel.

- Oui, je suis le capitaine du Fenrir et je te conseille de ne plus oser poser tes sales pattes de mon vaisseau sans autorisation. Ici, seuls ceux qui ont payés ou qui font parti de mon équipage ont droit de monter impunément à bord du Fenrir.

Abysse posa ensuite un regard sévère au reste du groupe pour signifier que sa mise en garde s’adressait aussi à leur personne. Elle n’était guère de bonne humeur et ont eu dit que les Dises avaient décidé de ne rien améliorer en cette fâcheuse journée.

[ Je fais court, je n'ai pas vraiment d'inspi. Désolée ]

[hrp: Je m'incruste, mais je suis là incognito, vous ne m'avez pas vu ou alors vous pensez que je suis avec Wu. Me grillez pas s'il vous plait, sinon ça me casse tout...]

Comme on dit quand y'en a marre, y'en a marre... J'avais déjà fait du vide dans mes conseillers, mais il fallait croire qu'il restait encore des casses-pieds dans le lot. Donc là pour le moment, je craquais. Au bout de quelques heures de crises de nerfs, je décidais de faire un replis stratégique. Un visage défilant dans mon esprit fatigué et énervé : Wergeld. Lui arriverait à me donner une raison valable pour fuir mon poste pendant quelques heures. Je prétextais donc une demande importante à régler à K'ouen pour me sauver. Et hop, on fausse compagnie à Rin et me voilà partie vers le bureau de la seule autre personne qui à ma connaissance détestait autant être enfermée dans un bureau que moi.

Je me précipitais vers mes appartements, récupérais en vitesse ma cape, ma sacoche avec mes graines et jetais un coup d'oeil au ruban rouge posé sur mon bureau. J'hésitais une seconde mais me ravisais et partais vers la porte, ne voyant pas trop l'intérêt de prendre l'artéfact pour un aller-retour vers une autre île. J'eus quand même un doute et revenais en arrière pour prendre le cadeau empoisonné que m'avait fait notre cher technomage. Je le nouais autour de mes cheveux en une queue de cheval haute, ne laissant que quelques mèches tomber devant mes oreilles, pendant le trajet vers l'embarcadère de la montgolfière qui me conduirait vers la Res Publica de K'ouen.

Après un voyage en montgolfière, un petit trajet vers Ordae et un autre voyage en montgolfière, je posais enfin le pied sur mon lieu de destination final. J'entrais dans le bureau de Wergeld comme une fleur avec un grand sourire devant les deux jeunes secrétaires qui étaient en train de littéralement s'arracher les cheveux. Ils levèrent vers moi un regard étonné, surpris sans doute de voir débarquer une "gamine" dans le bureau du ô combien respecté maitre de K'ouen.

- Bonjour messieurs ! Je me présente, Caliope Inari, maitre de Souen. Je souhaiterais avoir un entretient avec maitre Wergeld je vous prie.

Sourire qui s'agrandit à la vue de leur tête en apprenant qui était la "gamine" devant eux. J'adorais traumatiser les gens !
L'un d'eux me fit un petit sourire gêné.

- Je suis désolé, mais maitre Wergeld est absent en ce moment... une mission l'ayant fait appelé dans la zone du dehors...

J'avais beau être sous forme humaine, mon ouïe n'en restait pas moins plus élevée que celle d'un humain lambda, aussi je saisis parfaitement le "tu parles, il se sont juste sauvé du boulot comme des voleurs ouais..." grinçant que lançait son compagnon entre ses dents. Je retins de justesse un "tu crois que je fais quoi moi ?" ironique et ravalais difficilement le petit sourire encore plus ironique qui me venait aux lèvres. Nous autres maitres avions quand même un minimum de réputation à tenir. Je tentais de glaner des informations sur leur destinations mais ils n'en savaient rien et on me demanda soit de repasser, soit de faire un courrier de procédure officiel. Et j'avais pas que ça à faire pour juste esquiver mon sale boulot... L'un d'eux se rappela au dernier moment avoir entendu parler des mines du sud. Je repris donc le chemin de la sortie en les remerciant de leur amabilité.

Une fois dehors, je me planquais dans un petit coin discret, retirais mes vêtements, les pliais dans ma sacoche et changeais de forme. Ce fut donc un petit renard roux, une sacoche en bandoulière et un nœud rouge autour du cou qui quitta K'ouen avec la ferme intention de rejoindre Wergeld, se fiant à son odorat pour retrouver le jeune humain. et nous voilà partie en vadrouille à partir de la porte sud. Il me fallut un moment avant de trouver l'odeur que je cherchais, mais mis rapidement le nez sur celle de mon elfe préféré. Facile !

Après plusieurs heures de courses, je vis un immense bateau dans un champs... Un bateau dans un champs ? je voulais pas savoir...
Je me dirigeais vers le navire, curieuse, et eus un sourire, ou ce qui s'en approchait, toutes dents dehors. J'approchais à pas de renard et me plaçais discrètement derrière Wu, assise sur mon postérieur, attendant sagement de voir si il allait me remarquer.