Sans logement [PV Caethel]

Pourquoi riait-elle, se moquait-elle de moi ? Qu'avais je bien pu dire de si marrant, j'étais assez vexé pas sa réaction même si je n'en laissais rien paraitre. Après tout ma remarque n'avait pas l'air si bizarre que ça quand même, non ?

-"Je ne vois pas ce qui te fais rire ainsi ... Puis peut être que je ne suis pas méchant, mais je sais être dangereux quand il le faut pour me défendre."

Je détournais la tête alors. Je préférais finalement regarder les meubles luxueux en bois d'acacia qu'oser croiser son regard, elle pourrait surement y déceler ma vexation et bien que lui dire mon ressenti ne m'aurait pas déranger, j'avais un peu peur de comment elle prendrait la remarque.

Puis il fallait avouer que la remarque n'avait surement pas pour but de me vexer, il fallait que je prenne sur moi pour ne pas occasionner d'incidents diplomatiques, surtout avec ma logeuse. Finalement je trouvais toujours un moyen de me plaindre, c'était-il pas pitoyable. J'aurais pu encore me perdre longtemps dans ses pensées si le mot manger ne me ramena pas à la réalité. C'est vrai que j'avais plutôt fin, ça devait bien faire une douzaine d'heures que je n'avais pas mangé, mon estomac contestait d'ailleurs cet état de fait.

-"Et bien je n'ai pas vraiment de préférence, je t'aurais bien dis d'acheter des pizzas en toute première idée, mais est ce que les princesses ont le droit de manger ce genre des choses ?"

Fallait dire qu'avec tout l'argent claqué rien que dans un de ses meubles, j'aurais eu surement de quoi m'acheter un appartement, alors question nourriture ça m'étonnerait qu'ils mangent comme le bas peuple.

-"Et bien je n'ai pas vraiment de préférence, je t'aurais bien dis d'acheter des pizzas en toute première idée, mais est ce que les princesses ont le droit de manger ce genre des choses ?"

Ce fut le comble. Je venais à peine de me remettre de ma crise de fou rire qu'elle recommença. J'étais littéralement pliée en deux. Quels clichés !!!! Même en étant une princesse, j'avais le même régime alimentaire que les autres : viande.
Dans mon état, je ne pouvais pas passer de coup de fil. Je lui lançais le téléphone, lui faisant signe d'appeler.
J'étais hors d'haleine et avais mal au ventre à force de rire. Je réussis à aller dans la cuisine et à me servir un verre d'eau, ce qui me calma légèrement. Je le bus cul sec et finalement, la crise de fou rire passa.

Je regagnais le salon.

" désolée, mais c'est tellement cliché. On est tous logé à la même enseigne. Je ne vois pas pourquoi ici ce serait différent."

Je m'approchais du feu. Puis, en attente, je me mis à sculpter des animaux et des paysages. Je pus ainsi faire le rocher de la fierté, ma famille et la plupart de nos terres.

Elle riait encore plus de ma nouvelle remarque, en quoi étais-ce si humoristique ? Elle pouvait bien dire ce qu'elle voulait, il n'en restait pas moins que j'étais presque que sûr que les familles royales dans leur grande arrogance s'amusaient encore à creuser un fossé avec les castes basses avec leurs manières de nobles.

Mais bon il ne fallait pas que je m'énerve, il aurait été malheureux que je grille quelques objets électroniques parce que je n'arrivais pas à me contenir. Attrapant le téléphone au vol qu'elle me lançait, j'entrepris de passer le coup de fil comme si de rien n'était.

Ne sachant trop quoi prendre j'avais finalement décidé de commander les 2 premières pizzas qu'ils me proposèrent, après tout la princesse ne faisaient pas la fine bouche pourquoi ne pas en profiter. Puis je la voyais finalement revenir au salon, visiblement calmé par son précédent fou rire.

-"Cliché ... je ne crois pas, j'ai déjà vu pas mal de personnes aisées qui s'accrochaient à ces manières à part, comme si elles cherchaient à marquer leurs différences des autres par leur arrogance et leur argent. Mais si tu ne fais pas partis de ces familles royales basées sur les apparences tant mieux."

Prendrait-elle mal cette remarque ? Loin de moi l'idée de critiquer les nobles et autres personnes fortes de pouvoir, mais on avait beau penser ce qu'on voulait, je ne pensais pas être si loin de la vérité que ça. Attendant qu'elle me réponde, je la regardais sculpter différentes formes l'air un peu perdu et admiratif à la fois. elle se débrouillait plutôt bien.

( désolée, je viens de rentrer ^^"""")

-"Cliché ... je ne crois pas, j'ai déjà vu pas mal de personnes aisées qui s'accrochaient à ces manières à part, comme si elles cherchaient à marquer leurs différences des autres par leur arrogance et leur argent. Mais si tu ne fais pas partis de ces familles royales basées sur les apparences tant mieux."

Je le regardais, réfléchissant à ses paroles. Il est vrai que les humains accordaient beaucoup d'attentions aux clichés. Mais, là d'où je venais, nous ne mangions pas ce que l'on voulait tout le temps. Il fallait se satisfaire de ce que la nature nous donnait, si elle voulait nous donner quelque chose. Il m'était arrivé assez souvent de me coucher le ventre vide.
J'arrêtais de sculpter, mettant fin à ce petit jeu. Je m'étirais longuement. Je devais bouger. Je n'avais pas l'habitude de me poser.
Finalement, avoir commander des pizzas était chiant car je devais attendre, sans rien faire. Pas l'habitude d'attendre la bouffe.
Il fallait faire la conversation.

" Parle moi de toi, en attendant les pizzas ? Tu m'as vue sous ma forme originelle, à ton tour de me montrer quelque chose."

Elle était vraiment amusante, elle me posait une question privée comme si nous étions déjà amis. Ce n'est pas que je n'éprouvais pas de sympathie à son égard, mais venant tout juste de rencontrer une dragonne j'avais quelques réticences à parler de ma vie. Elle ne me demandait pas à proprement parler de mon passé, mais parler de moi revenait un peu au même et je n'avais vraiment pas envie d'aborder ce sujet avec quelqu'un que je connaissais à peine.

- Je suppose que te voir sous ta forme originelle était un accident et que ce n'était pas voulu de ta part, mais ne croit pas que je me sente redevable envers toi au point de te parler de mon passé. A vrai dire je préfère plutôt ne pas en parler, pour moi l'important est surtout le présent. Puis je ne vois pas vraiment ce que je pourrais te montrer tout comme moi, de ton côté tu as pu voir mes capacités en relation avec l'électricité. Je ne vois pas ce que je pourrais rajouter d'autre, mais si tu y tiens tellement je peux t'indiquer que j'adore utiliser l'humour déplacé dans certaines situations.

Serait-elle satisfaite avec une réponse comme celle-ci ? Surement que non, mais même si elle m'offrait un toi ce n'était pas suffisant pour que je lui fasse confiance ...

Je l'écoutais, sans rien dire. Pas besoin d'être médium pour savoir qu'il était méfiant. C'est vrai que l'on ne se connaissait pas, même si je lui offrais un toit et de la bouffe. Je ne cherchais pas à l'acheter mais j'étais très curieuse et c'était la première fois que je pouvais voir un humain et parler avec. Il était intelligent, et avait de l'humour. C'était déjà pas mal. Peut-être pourrait-il me parler des siens ???

J'allais lui poser la question quand on sonna à ma porte. Je me levais en soupirant et allait ouvrir. Le livreur était là, avec nos pizzas. Je le regardais discrètement. Il était d'un genre quelconque, que l'on oubliait vite. Je le payais et il partit. Je revins dans la pièce et posais les deux pizzas sur la table. J'ouvris la première. Pizzas jambon, champignon, lardons et fromage. Je pris un couteau et la partageais en deux. Je commençais à manger la mienne après lui avoir tendu l'autre.

" Peux-tu me parler des tiens ? Des humains ? Ou juges tu cela confidentielle ? " d'une voix légèrement moqueuse