Rencontre avec un vampire [PV Rav]

Je me baladais à travers le dédale de galeries qui constituaient les rues des Fumerolles, mon seul objectif étant de flâner pour passer le temps. En effet, si la plupart des personnes qui m'entouraient se pressaient pour accomplir une tâche importante ou se rendre à un rendez vous, de mon côté j'avais l'éternité pour accomplir ce que je voulais. une éternité parfois bien pesante ou j'avais beaucoup du mal à me trouver des occupations qui sauraient me divertir.

Je continuais donc nonchalamment ma balade à travers ces lieux baignés d'une perpétuelle pénombre, ce qui ne me gênait pas le moins du monde. Bien que je ne pouvais voir dans le noir complet, ma vision était bien meilleure que le commun des mortels et je devais avouer ne pas apprécier les trop grandes luminosités. Je ne me plaignais donc pas, les Fumerolles étant un lieu presque parfait où habiter pour moi, mais pas complètement au vu de l'architecture déplorable qui m'entourait. J'avais beau regarder autour de moi, les habitations et autres structures étaient d'une banalité affligeante. Je me doutais bien que certaines personnes s'en moquaient pas mal, mais j'avais du avec les années acquérir un goût certains pour tout ce qui tournait autour de l'art et je ne pouvais m'empêcher de me faire cette remarque.

Préférant ne pas me perdre en vaines pensées comme celles-ci, je les chassais de mon esprit et décidais de m'asseoir sur un banc à l'écart de la voie principale. Il n'y avait pas vraiment grand monde dans la rue à cette heure tardive de la journée, mais je n'appréciais pas plus que ça la foule et parfois mes yeux couleur bordeaux attiraient des regards inquiets. Je souriais furtivement, il était vrai qu'en tant que vampire je ne devais pas être rassurant, quoique ça en général les gens ne le voyait pas au premier coup d'œil. Malgré tout je resserrais instinctivement mon manteau d'un noir jais par dessus ma chemise d'un blanc ivoire contrastant parfaitement avec ce dernier. C'est bizarre je faisais parfois ça comme pour me rassurer, de quoi je ne le savais pas, surtout que je n'avais pas à craindre grand chose, même la mort c'était pour dire. Je regardais donc depuis mon banc les quelques personnes s'agitant au loin, regrettant encore de n'avoir rien trouvé de bien passionnant à faire aujourd'hui.

*Bon et bien je resterais quelques minutes sur ce banc avant de rentrer. Je suppose que comme d'habitude je passerais la nuit à lire des livres*

Activité passionnante que je répétais depuis des centaines d'années, si ce n'était la pratique de l'escrime et la pratique de divers jeux de stratégie à côté.

Je ne me rendais jamais dans les Fumerolles sans un léger sourire aux lèvres ; s'il y avait un quartier à Entre-Monde ou j'aimai me rendre, c'était là. Sous la terre, point de lumière, si ce n'était celle qui était reflétée par une immense cristal accroché au dessus de nos têtes. J'avais visité quelques cités troglodytes au cour de mes voyages et les Fumerolles se plaçaient parmi les plus belles.

J'avais un peu de temps libre devant moi et comptais le passer à regarder les gemmes qu'exposaient certains vendeurs, petites pierres précieuses ou semi précieuses que les mineurs dégageaient parfois d'un bloc de roche au détour d'une galerie. Il leur arrivait de déterrer une pierre rare ou certains cristaux auxquels certains prêtaient des vertus. Je déambulais donc dans les rues en regardant les étales mais gardait un oeil sur ce qui se passait autour de moi ; la semi clarté qui émanait du cristal n'était reprise que par quelques sources de lumière et faisait naître un crépuscule permanent dans les moindres ruelles. Je ne connaissais que trop bien mon métier pour savoir que si quelque malandrins cherchaient à se dissimuler, avant ou après une action quelconque, cette pénombre leur serait providentielle.

Je ne cherchais pas pour autant à passer inaperçue ; pas aujourd'hui en tout cas. Si le capuchon de ma cape était rabattu sur le dessus de ma tête, je laissais flotter cette dernière dans mon sillage, nullement soucieuse des quelques regards que je pouvais susciter.
J'arrêtai mon regard sur une gemme qui ressemblait à de l'obsidienne ; noire, brillante, elle ne possédait néanmoins pas les reflets caractéristiques de la pierre de magie des Druchii. J'en détachai mon attention pour observer le vendeur. Il ne semblait regarder derrière moi et je lu sur son visage un sentiment craintif. Mes bottes d'esprit m'avertirent de la présence de 4 individus qui convergeaient vers moi. Sans dire un mot, je me redressai et repris mon chemin. Je croisai le regard de deux personnes, deux hommes d'âge moyen, l'un grand et plutôt costaud et l'autre, plus petit mais d'aussi bonne carrure. Sans plus leur prêter attention, je les dépassai mais suivis leurs déplacements grâce à ma magie. Les quatre individus avaient pris la même direction que moi, même s'ils ne cherchaient apparemment pas à me rattraper. Pour l'instant.

Au bout d'une vingtaine de mètres, je finis par quitter la zone commerçante pour m'engager sur une petite place plus calme. Dans le cas où je devrais agir, je préférais qu'il y ait le moins de témoins possibles. Seule une personne, un jeune homme, était assis sur un banc à l'opposé de la place. Je jugeai la quantité d'yeux acceptable et m'arrêtai au beau milieu de l'esplanade. Immobile, je sentais grâce à l'aethyr mes chasseurs se positionner en arc de cercle derrière moi. Je passai mes magies en revue : bottes d'esprit, gantelets temporels et cape d'ombre ; s'ils avaient l'avantage du nombre, je pensais avoir l'avantage technique. Quand ils furent assez proche pour que je les entendent ricaner, je pris la parole sans me retourner.

"Qui êtes vous et que me voulez vous ?"

Je m'apprêtais à me lever pour rentrer chez moi, lorsque quelque chose attira mon regard au loin. De l'autre côté de la place, une jeune demoiselle se retrouvait encerclée par quatre hommes à la carrure plutôt imposante et je me doutais bien que ce n'était pas un petit jeu nocturne organisé par la troupe. Surtout que contrairement aux hommes, la demoiselle ou plutôt devrais-je dire la Druchii, contrastait beaucoup avec ce ramassis de brigands. J'avais beau me situer à bonne distance de celle-ci, j'arrivais néanmoins à percevoir ses traits et ils reflétaient une beauté certaines. Ce qui devait attirer le plus le regard était surement sa longue chevelure d'un blanc immaculée, mais je devais avouer préférer largement ses jolies yeux d'un mauve pierre précieuses.

Mais le moment était mal venue pour décrire la beauté de la jeune femme. Elle était plutôt en mauvaise posture et bien qu'au vu de l'attirail qu'elle portait je me doutais qu'elle pouvait très bien se débrouiller toute seule, je ne pu m'empêcher de me lever afin de lui prêter main forte. J'avais trouvé un moyen de passer mon ennuie tout en aidant une demoiselle que demander de plus. Je me levais donc nonchalamment de mon banc, me dirigeant d'un pas calme vers les quatre individus, les mains enfoncés dans les poches de mon pantalon.

"Qui êtes vous et que me voulez vous ?"

Comme je m'y attendais elle ne connaissait pas ces personnes le moins du monde et ils n'avaient pas la tête de bon samaritains. Pendant qu'ils s'amusaient à l'encercler j'avançais toujours inexorablement vers eux, mais quelques mètres avant d'arriver à leur niveau un de leurs congénères du me repérer car quelques se retournèrent en ma direction.

-"Belle soirée messieurs vous ne trouvez pas ?"

L'homme le plus proche, de forte carrure, se tourna complètement vers moi avant de me répondre.

-"C'est pas tes affaires ici, alors dégage avant qu'on ne te brise chaque os."

Je souriais, mes yeux s'éclairant subitement d'un rouge écarlate peu rassurant.

-"C'est très mal polie de s'en prendre à une demoiselle surtout à plusieurs, vous feriez mieux de partir de suite."

L'homme sortis ce qui ressemblait apparemment un cran d'arrêt et se jeta sur moi stupidement. Les gens était parfois d'une consternante bêtise et je n'eus aucun mal à esquiver son geste bien trop lourd et lent, prenant par la même occasion son poignet dans ma main.

-"Quand vous disiez briser chaque os c'était comme ça ?"

Resserrant mon étreinte, je lui brisais le poignet d'un un bruit désagréable d'os brisés, l'homme commençant aussitôt à hurler en essayant de se défaire de ma prise. Pensant qu'il avait assez souffert, je le pris par le col avant de le projeter sur plusieurs mètres à ma droite. Apparemment mon petit manège avait fait son effet et le restant de la troupe avant perdu son assurance précédente, il ne restait plus qu'à voir si ils auraient une once d'intelligence et fuiraient.

Face à moi, le jeune homme jusque là assis se mit à marcher dans notre direction. D'une démarche nonchalante, il approchait les mains dans les poches, un léger sourire au coin des lèvres. Il était jeune et séduisant ; il approchait de moi avec assurance ce qui me fit penser qu'il était peut être de mèche avec mes quatre comparses et que je m'étais placé au beau milieu d'un étau en train de se refermer sur moi. Je fronçai les sourcils et tendis tous mes muscles, à l'affut du moindre mouvement de chacun quand le jeune homme au manteau noir prit la parole.

"Belle soirée messieurs vous ne trouvez pas ?"

"C'est pas tes affaires ici, alors dégage avant qu'on ne te brise chaque os."

Cette réplique vint infirmer ma précédente hypothèse et je su que je pouvais considérer cet homme comme un allié, temporairement du moins. Ses yeux brillèrent légèrement d'un rouge profond et il répondit à son interlocuteur sur un ton amusé.

"C'est très mal polie de s'en prendre à une demoiselle surtout à plusieurs, vous feriez mieux de partir de suite."

Je l'écoutai et tressailli légèrement quand le grand costaud que j'avais identifié plus tôt s'élança sur mon preux chevalier au regard de sang avec une arme blanche. Il tenta une frappe au visage mais en vain ; le jeune garçon esquiva sans peine et en profita pour neutraliser le bras de son agresseur en lui brisant violemment le poignet.

"Quand vous disiez briser chaque os c'était comme ça ?"

Je senti les trois autres faire un pas en arrière quand leur camarade fit un vol plané de plusieurs mètres. Ce gars là était assommé pour un moment. Ils parurent hésiter un instant, mais j'entendis rugir derrière moi.

"Enfoirééééééééééééé!"

L'un d'eux se précipita sur le jeune homme, les deux autres, plus en retrait, suivirent. C'est le moment que je choisit pour agir. Laissant le premier homme aux soins de mon sauveur dont je devinais qu'il n'aurait aucun mal à s'en défaire, j'effectuai un décrochage sur la gauche au moment ou l'un des deux autres voyous me frôlait. La rapidité d'exécution des mouvements que me conférait mes gantelets me permis de porter un violent coup sur sa nuque qui eu pour effet de le mettre à terre. Il en réchapperait sûrement mais resterait inconscient suffisamment longtemps pour me permettre de quitter les lieux sans laisser de traces.
Le second ne parut pas s'apercevoir de la chute de son compagnon ; je me précipitai derrière lui alors qu'il courrait toujours vers une cible que je ne lui laisserai pas le temps d'atteindre. Mon allié, lui, devait déjà être aux prises avec le dernier homme. Je saisis un bras au vol et effectuai une clef en vue de paralyser ma proie tout en lui infligeant une certaine souffrance. J'avais appris, depuis mon arrivée en Entre-Monde, que le seuil de résistance des humains était variable selon les individus, mais d'après la carrure de mon adversaire, je pouvais un peu avant que le cartilage entre ses os ne se rompe et que les ligaments ne se déchirent. Il poussa un cri de douleur et je profitai de sa faiblesse pour saisir une de mes pique à cheveux que je lui présentai immédiatement sous la gorge. Sans plus prêter attention à mon allié et à ce qui ne devait plus maintenant être son adversaire, j'entrepris d'extorquer des renseignements à ma victime.

"Qui êtes vous ? Travaillez vous pour quelqu'un ?" Lui demandais-je en un murmure à l'oreille, mais n'eus pour toute réponse qu'un gémissement de douleur.

"REPONDEZ !" hurlais-je en resserrant ma prise sur son bras.

"Aaa... Arrêtez ! Je vais parler; arrêtez, AAAH"

Je tournai mon regard vers mon chevalier pour m'assurer qu'il maîtrisait la situation. S'il mettait son deuxième agresseur hors service, seule ma victime serait en état de parler et par conséquent, la seule susceptible d'être torturée, bien que je doutasse que cela soit nécessaire.

"Enfoirééééééééééééé!"

Je crois que j'avais surestimé l'intelligence de ces hommes, c'était navrant j'allais devoir leur montrer la politesse, enfin lui montrer la politesse car les trois comparses restant s'était divisé en deux groupes. Un groupe de deux pour la séduisante demoiselle et un seul pour moi. J'étais déçu, non parce que je n'en avais qu'un à affronter, mais surtout parce qu'ils ne connaissaient rien à la galanterie en se mettant à plusieurs pour essayer de maitriser une femme.

Je voyais donc l'homme le plus proche de moi s'élancer afin de me porter un coup, l'esquivant sans aucun mal, ces gars là n'était vraiment pas très habiles. Je m'apprêtais à en finir rapidement avec lui pour aider la demoiselle quand je la vis se mouvoir avec rapidité, ne faisant qu'une bouché de ces pitoyables agresseurs. De la magie s'était sûr, venant d'un de ses objets et je me demandais si elle possédait sur elle d'autres artefact du même genre.

De toute manière elle avait l'air de se débrouiller très bien sans aide et je décidais donc de m'amuser un peu avec l'homme qui essayait de me porter des coups. Je souriais amusé le voyant agiter les bras comme il pouvait afin de m'atteindre, il s'épuisait et plus les secondes passaient plus on pouvait lire dans son regard que la peur le prenait.

-"Et bien que d'énergie pour peu de chose, si vous voulez je vous montre comment faire."

L'homme n'eut même pas le temps d'esquisser un geste que je lui assénais un uppercut sous le menton, celui-ci volant en arrière avant d'atterrir lourdement inanimé. J'espérais ne pas avoir frapper trop fort, je ne voulais pas le tuer non plus mais il était parfois difficile de jauger ma force dans ce genre de situation. Je me retournais alors vers l'étrange demoiselle, la voyant en train de torturer un des agresseurs afin de lui soutirer des informations.

-"Je vois que vous êtes aussi belle et gracieuse, qu'efficace."

J'affichais un sourire amusé pour cette étrange rencontre, j'étais vraiment curieux de savoir qui elle était. Une Druchii se faisant agresser dans la rue, il y avait de quoi se poser des questions. Je restais donc derrière elle à quelques mètres attendant une réponse de sa part afin de savoir ce que j'allais faire par la suite, elle n'avait peut être pas envie que je me mêle de ses affaires après tout.

"Parle !"

Je répétai mon ordre avec force pour assurer à ma victime que je n'étais pas en train de plaisanter. Je lui laissai le loisir de voir son dernier camarade se faire briser la mâchoire comme pour lui assurer qu'il n'avait plus d'échappatoires.

"Nous ne travaillons pour personnes, nous... AAH ! Je le jure ! Nous voulions simplement vos PIMs je vous le juAAAAAH ! Arrêtez putin !"

"Pour QUI ?!" Répétai-je en enfonçant légèrement ma pique à cheveux sous sa pomme d'Adam.

"Nan NAN NAN ! C'est la vérité !"


*Je suppose que je vais devoir me contenter de ça.*

Deux solutions s'offraient alors à moi. Soit je supposais que cette raclée monumentale les empêcheraient de remettre leur nez dans mes affaires, soit je les éliminais définitivement pour éviter tout incident fâcheux. Cette dernière option ne présentait qu'une faille : il y restait un témoin qui ne m'avait pas été hostile pour le moment mais qui serait très certainement capable de m'identifier pour le meurtre de quatre personnes.
Je bloquai la respiration de ma victime et lui exerçai de multiples pressions à différents endroits du corps pour lui faire perdre conscience. Sur une cible immobilisée, ces combinaisons de mouvements étaient l'enfance de l'art. Il tomba à mes pieds et je refis aussitôt ma coiffure.

"Je vois que vous êtes aussi belle et gracieuse, qu'efficace."

Je pris quelques secondes pour observer l'homme qui m'était venu en aide. Il faisait ma taille, mais comme souvent avec les hommes, je le dépassais d'un peu moins de dix centimètres ; plutôt bel homme malgré cette lueur rouge peu rassurante dans son regard, mais n'avais-je pas moi même des yeux mauves ? Il était musclé, mais pas au point de pouvoir faire voler ses semblables comme il l'avait fait plus tôt, il tirait sa force d'une capacité quelconque. Chiquement habillé, il ne semblait pas appartenir au monde sous-terrain des Fumerolles, et pourtant semblait aimer y passer du temps : il fallait aimer cet endroit ou y avoir un rendez-vous pour venir s'assoir sur un banc dans un coin d'une place déserte que même le grand cristal n'éclairait qu'à moitié. Ses mains étaient belles et ne semblaient pas particulièrement abimées par les combats ; pourtant de telles démonstrations de force devaient laisser quelques cicatrices.

"Je vous remercie et vous retourne le compliment, Sire. Puis-je suggérer de quitter rapidement les lieux ? Il n'est jamais prudent de s'attarder sur le lieu d'une rixe. "

Je me mis en marche et passai près de lui pour quitter la place, mais aussi pour l'observer de plus près. Son sourire était intrigant sans que je su dire pourquoi. Je m'éloignai rapidement, ma silhouette se fondant dans les ombres grâce à ma cape. Si mes quatre détrousseurs restaient inconscient suffisamment longtemps, je reviendrai seule finir le travail.

"Je vous remercie et vous retourne le compliment, Sire. Puis-je suggérer de quitter rapidement les lieux ? Il n'est jamais prudent de s'attarder sur le lieu d'une rixe. "

Elle passa à mes côté en commençant à s'éloigner et je ne pu m'empêcher de décrire avec plus de détails son visage, ce que je n'avais pas pu faire dans le feu de l'action. Sa chevelure d'un blanc immaculé devait être légère et soyeuse vu comme ses cheveux volaient au vent, cela donnait presque envie de s'en saisir pour le vérifier mais je retins ce geste qui l'aurait sans nul doute mise en colère. Quand au visage qu'encadraient ses magnifiques cheveux blancs, il arborait une peau sombre comme l'était celle de tous les Druchii et malgré la pénombre je parvenais distinctement à percevoir la beauté de celui-ci. En effet son visage possédait des traits fins laissant deviner de fines et douces lèvres surplombés pas deux yeux couleurs améthyste à s'en damner bien que cette couleur inattendue pouvait étonné aux premiers abords. Préférant ne pas trop me perdre en contemplation au risque de la gêner ou pire de l'énerver, je détournais les yeux avant de commencer à la suivre en m'éloignant des quatre hommes laissés derrière nous.

-"Oui mieux vaut nous éloigner vous avez raison. Sinon j'espère que ces hommes ne vous ont pas blessé."

Elle devait surement me trouver bizarre de m'inquiéter par rapport à son intégrité physique alors que je savais pertinemment que cette demoiselle tenait plus de la guerrière que de la simple passante, comme pouvait en attester son équipement. Puis me vint à l'esprit une question, pourquoi ne les avait-elle pas tué ? Peut être que ma présence était dérangeante pour cela car au vu de sa personnalité visible, elle n'était pas du genre à laisser un potentiel ennemi en vie. De toute façons peu m'importait ce n'était pas mes affaires après tout.

Même si je me l'étais promis, je repris mon examen de cette demoiselle, enregistrant dans ma tête chacun de ses habits. Vêtements sombres dont une cape, des gantelets, et des bottes ornementés par diverses pièces en métal ouvragées, filigranes argentés, runes ou gemmes, vraisemblablement de l'obsidienne. Bien que cet habillement mettait en valeur le corps de leur porteuse, le point intéressant était que celui-ci revêtait surement un usage magique, ce qui expliquerait la démonstration précédente.

-"Excusez moi, mais m'en voudriez vous si je vous tenais compagnie ? Et si je peux me permettre, j'aimerais connaître le prénom de cette charmante demoiselle que vous êtes."

J'espérais intérieurement qu'elle ne refuserait pas. Je m'ennuyais assez en temps normal, alors lorsqu'il arrivait quelque chose d'intéressant se matérialisant sous forme d'une rencontre avec une charmante Druchii j'aimerais au moins la connaître un peu mieux.

"Oui mieux vaut nous éloigner vous avez raison. Sinon j'espère que ces hommes ne vous ont pas blessé."

Je rechignais à admettre que sans son intervention, j'aurai peut être eu quelques contusions, ils étaient quatre après tout ; mais qu'en savais-je, après tout, je n'avais pas eu à faire beaucoup d'effort pour en mettre deux hors d'état de nuire.

"Je vais bien." Dis-je ; puis, me rendant compte que j'avais parlé sèchement, j'ajoutai comme pour me racheter : "Merci."

Alors que nous quittions la place pour nous enfoncer dans les ruelles, le jeun homme prit la parole.

"Excusez moi, mais m'en voudriez vous si je vous tenais compagnie ? Et si je peux me permettre, j'aimerais connaître le prénom de cette charmante demoiselle que vous êtes."

La situation me fit sourire ; une charmante demoiselle sauvée des malandrins par un beau jeune homme au regard carmin qui lui demandait maintenant la permission de passer un moment en sa compagnie ainsi qu'à savoir son prénom. D'aucun y auraient vu une cour en bonne et due forme.

"Vous pouvez m'appeler Rave. Et si vous souhaitez marcher à mes côtés, je ne vous en empêcherai pas."

Tant que je n'étais pas certaine des intentions du jeune homme, je demeurais réticente à lui révéler mon nom complet ; nous venions de molester quatre personne, en état de légitime défense, certes, mais il m'avait vu pratiquer ce qui pouvait s'apparenter à de la torture sur l'un d'eux et cela pouvait être répréhensible.

"Et vous êtes ?"

Je ne fis pas attention à sa réponse un peu sèche, après tout elle sortait juste d'un moment d'intense action et devait être un peu sur les nerfs et je fus heureux de constater qu'elle ne rechigna pas à me donner son prénom, même si il ne devait s'agir plutôt d'un surnom.

-"Je vous appellerais Rave alors. Je suppose que c'est plus un surnom que votre prénom complet, mais je suis presque sûr que celui-ci doit être charmant."

Je continuais de la suivre à travers les rues de Fumerolles puisqu'elle ne me l'avait pas interdit, me disant que je n'allais pas passer la nuit à m'ennuyer chez moi comme à mon habitude. Je ne sais pas combien de temps encore j'allais pouvoir rester en sa compagnie, mais c'était déjà un moment passé loin de l'ennuie et je n'allais pas m'en plaindre.

-"Quand à moi vous pouvez m'appeler Elzian ou Elz si vous préférez c'est comme vous le souhaiterez."

Continuant ma marche derrière elle, j'observais avec attention les édifices et autres structures qui nous entouraient les décrivant un à un. La plupart des personnes trouvaient cette curiosité en général étrange, mais à vrai dire avec le temps j'avais appris à m'intéresser à tout ce qui m'entourait, chaque détail pouvant être un atout maître lors d'une confrontation. Oui pour résumer je voyais parfois le monde qui m'entourait comme un grand échiquier vivant, c'était un de mes passes temps favoris.

-"Dites moi, vers où nous dirigeons nous ?"

La question pouvait paraître simpliste, mais je me demandais quand même si Rave, comme elle se prénommait, se dirigeait vers un endroit précis, ou si elle cherchait simplement s'éloigner des lieux de l'incartade.

"Je vous appellerais Rave alors. Je suppose que c'est plus un surnom que votre prénom complet, mais je suis presque sûr que celui-ci doit être charmant. Quand à moi vous pouvez m'appeler Elzian ou Elz si vous préférez c'est comme vous le souhaiterez.""

Je marchais devant lui mais visualisais ses déplacements mentalement grâce à ma magie. Cela me permettais de détecter des mouvements brusques et d'éventuelles variations de sa cadence. Je n'étais plus d'humeur à flâner et à regarder les étales de gemmes des marchands des Fumerolles. Je devais me montrer courtoise avec celui qui était venu me prêter assistance, bien qu'il m'intrigua ; je devais cependant reconnaitre qu'il était assez plaisant à regarder et témoigner de la reconnaissance à l'égard d'un beau jeune homme ne me déplaisait pas tellement, quand bien même eut-il la peau un peu pâle à mon goût.

"Dites moi, vers où nous dirigeons nous ?"

C'était une question à laquelle je n'avais pas encore réfléchi. Il aurait été plus sage de ne jamais entamer cette discussion et de quitter les Fumerolles incognito, mais c'était impossible maintenant. J'espérais que personne n'aurait besoin de mes services ce soir car je n'étais pas en mesure de retourner tout de suite à Ordae.

"La moindre des politesses serait que je vous offre une chope dans l'une de ces tavernes, Sire Elzian."

Je pris le chemin pavé qui descendait vers une rue animée et me dirigeai vers un établissement ni trop ni trop peu fréquenté, un endroit ou les conversations pouvaient être tenues aisément et où le bruit ambiant empêchait les voisins de trainer l'oreille. Je me dirigeais vers la porte déjà ouverte quand je vis trois nains en sortir, l'oeil brillant et les pommettes rosies par la bière.

*Aouch... cela m'était complètement sorti de la tête...*

[HRP : et non, ils ne vont pas à la mine, trouves autre-chose ! XD]