Avec de l'alcool, la fête est plus folle (à consommer avec modération, tout de même)

Les premiers achats ainsi faits, ils passent à la suite. L'assèchement des PIMs du compte en banque de Leiline ne fait que commencer, après tout. Elle accompagne au mieux son camarade de shopping jusqu'à leur prochaine destination. Tout comme tout à l'heure, elle en profite pour continuer à lui décrire les lieux, les rues, les décorations à travers ses yeux d'enfant surexcitée à l'idée de fêter Noël. Ça ne chauffera peut-être pas le cœur glacé de l'aveugle mais la féline garde tout de même une once d'espoir, en plus de faire travailler son imagination.

Puis vient le moment fatidique. C'est devant les portes de ce bâtiment atypique que la femme-chat se montre un peu plus hésitante sur la description.

- Alors, Morgan ...

Elle se pince les lèvres avant d'enchainer l'évidence.

- Là, nous entrons dans le Love Hotel.

Il peut d'ailleurs s'en rendre compte avec l'écart de température, le froid hivernal laissant doucement place à la chaleur du hall d'entrée de ce lieu étonnement fréquenté pour les fêtes de Noël.

- Mais je souhaites en réalité t'emmener à l'Idlewild. C'est un bar qui est à l'intérieur du Love Hotel, doooooonc pas trop le choix de passer par là ...

À peine le premier pied posé au pas de la porte du bar, son ambiance encrée même en cette période les accueille à bras ouvert. Le jukbox reprenant des classique de Noël en version jazz, les tables n'en restent pas moins vides malgré tout. C'est plus au comptoir que la population se masse. Faire la queue laisse le temps à l'hybride d'expliquer à son ami le concept.

- Ici, ils y vendent des bouteilles d'alcools aux effets rigolos. Corben et moi y sommes déjà allé pour qu'il m'apprenne à jouer au Poker Menteur. Les différentes variétés peuvent très certainement te donner des idées de cadeaux ! Et puis, c'est toujours sympa, une bonne bouteille.

Dans le fond, elle avait l'impression de le forcer à l'accompagner pour ses courses personnelles. C'est bien plus fun lorsque les deux font des achats, histoire de partager leurs goûts et leurs idées. Elle prend une carte et cite au malvoyant les réactions de ces étranges spiritueux qu'elle trouve les plus amusantes ainsi que celles des bouteilles qu'elle compte acheter. Elle omet volontairement de parler du Sake de Kitsune, cela dit.

Le temps passe plus vite et c'est à leur tour, plus tôt que prévu selon la femme-chat.

- Bonjour ! Elle vérifie une dernière fois la carte sous ses yeux. Je vais vous prendre un Service à vin, de la Liqueur surprise de Mamie Tordue, une Cuvée Château-Rossignol, un Cognac du Tribun et du Sake de Kitsune s'il vous plaît.

Une sacrée commande sous la main, mais Leiline a déjà ses petites idées sur les destinataires de chacune de ces petites merveilles.

HRP:

Gitor n'était pas de ces gens à prendre des pauses, à se "tourner les pouces devant le fût de bière" comme il le disait si bien. "Le repos, c'est pour les faibles !", tel était son crédo. Alors, dès lors qu'il y avait une baisse de cadences au bar, autant dire que le nain à la barbe rousse bien fournie sortait la cravache, hurlant dans le vide et lâchant des paroles à qui veut l'entendre parmi ses subordonnées déjà sur et malmenés. Et autant l'admettre : ils se faisaient rares à force.

Trop occupé à gérer les cuves et à faire les comptes dans l'arrière boutique, il ne tourna même pas le regard au pauvre barman qui vint à lui et nota sa présence qu'au bruit de ses pas de sa démarche timide.

- Quoi Billy, t'as pas finit avec tes client ? ... Quoi ? Une ristourne ? Et puis quoi encore ?! S'exclama t-il, lui jetant un regard féroce. Surtout pour deux bouteilles seulement ! ... Et Filibert s'est déjà barré ?! Mais j'veux pas l'savoir que sa copine est enceinte ! Rha !

Furibond, il quitta l'arrière-boutique, ronchonnant dans sa barbe sur l'habituelle feignantise de ses salariés. Autant que dire que celui-là, il l'attendait au tournant. Si Billy reprit en vitesse la gestion de sa file avant de se faire enguirlander par son supérieur, le nain se chargea aussitôt de la deuxième dans laquelle arrivèrent deux clients. Il avait beau être aigri sur ses larbins, il avait toujours le visage souriant devant de la clientèle, ses yeux rieurs presque cachés derrière les broussailleux sourcils.

- Mam'zelle, monsieur !

Il eut l'impression de se retrouver face à un rayon de soleil et une coquille vide. Bien que, il se dit avoir vu le p'tit minois aux oreilles de chat quelque part. Comme à toute commande d'un certain acabit, il se frotta les mains avant de les taper entre elles. Cette manie qu'il avait toujours lorsque la somme allait être chatoyante.

- Parfait ! Je m'occupe de votre commande tout de suite !

À peine cinq minutes et les deux paquets furent prêts, bouteilles emballées de jolis papiers et d'un ruban sur le goulot, déposés illico presto sur le comptoir. Il sortit deux lecteurs de PIMs et les programma de manière synchrone entre les deux.

- Si c'est tout ce qu'il vous faut, ça fera 27 PIMs pour dam'zelle Devalle. Dont il se souvenu soudainement du nom. Et vous, ça vous fera 5 PIMs.

Il glissa les deux terminaux aux bons montants sur le comptoir, devant les deux clients respectifs. Plus d'une trentaine pour le total, ce n'était pas la somme qu'il espérait. Mais un PIMs reste un PIMs ...