Contrebande de vache [réunion de pierres précieuses: Amétyste et Rubis]

Ameth' commençait à avoir l'habitude de recevoir ce genre de compliments. Quand Rubis souleva le mot "payer", Ameth' se fit la réflexion qu'elle n'avait pas pensé un seul instant à dépenser le moindre pims. L'usage du mot n'était en soi qu'un manière de passer pour quelqu'un d'honnête en public.

Elle fut finalement bien contente de voir sa collègue sortir un engin rapide plutôt que de monter sur la vache. Ca l'amusait aussi de remarquer un comportement aussi immature de la part d'une fille qui venait de juger son physique comme tel. L'ange ne cachait pas son sourire à chaque pique que lançait Rubis.
Puisque la bouteille de rhum lui était restée dans la main, elle la termina avant de la lancer sur le bord de la rue.

À son plus grand bonheur, le bovin acceptait de marcher à un bon rythme son faire d'histoires. Ameth' ne put s'empêcher de dire:

- Même la vache est plus sage que toi.


Azel, en revanche, était plus excité, à la fois par le chahut de la ville et la proie grasse qu'il promenait. Mais sa docilité était pour l'instant correcte, quelques caresses suffisaient à calmer ses sursauts d'animosité.

- t’en fais une belle de vache !

Bon puisque la princesse des vaches ne daignes pas prendre les choses en mains, Rubis joue les guides jusqu’aux rempart de Cerclon.

- Franchement tu pourrais ranger ton tigre, niveau discrétion c’est pas la joie comment veux tu qu’on vole une charrette dans ces conditions ?

Finalement elles passèrent tranquillement les remparts. Quelque kilomètres plus loin, à l’extérieur, elles se postent en embuscade dans les fourrées, il ne reste qu’à dépouiller le prochain manant qui passerait en charrette. Seulement voilà, difficile de s’armer de patience et marguerite ne semble pas vouloir rester tranquille elle ne cesse de meuler, autant se trimbaler avec une cloche, elles seraient 100 fois plus discrète...
Rubis soupire d’agacement avant de porter sa flaque à ses lèvres… Vide…

- raaaah, ragea t’elle à voix haute…

Cette mission n’avait même pas commencé, qu’elle était déjà a court de son précieux liquide… intolérable… tout simplement…. Intolérable. Elle maugrée un moment dans son coin. Puis lorsqu’elle est enfin calme elle lorgne le prochain groupe de voyageur, pas de charrette en vue… par contre l’un des deux comparses cliquète d’un bruit familier, le bruit de bouteilles en verre qui s’entrechoquent dans un sac… Les yeux de Rubis s’illuminent.

- Je te confie Margueritte, a plus.

Rubis surgit sur le chemin, dans le dos des deux voyageurs une grosse pierre à la main, elle assomme le premier à coup de pierre, furtive, rapide. Mais le second à de bon réflexe, il dégaine une épée. Rubis fait un large sourire, elle a juste le temps d’attraper le sac et de se mettre à courir.

En passant les remparts, la vache, rendue joyeuse par son impression de liberté, se met à meugler de plus belle. Il faut croire qu'elle n'a pas grand chose à faire du prédateur devant elle. Arrivées à la lisière d'une forêt, Rubis prend l'initiative de faire une embuscade. Faut croire qu'elle a oublié la présence d'un bovin et d'un énorme tigre à côté.
Comme prévu, le plan ne fonctionne pas. Ameth' rit en voyant sa collègue boire l'air dans sa flasque. Puis l'ainée se barre, sans raison. Ameth' la regarde s'en aller, puis comprend. Rubis fait donc sa bêtise, Ameth' soupire du nez et monte sur Azel. Pas envie de tuer aujourd'hui. Et elle m'en devra une.

La bête saute sur le chemin, juste devant l'homme armé, qui s'arrête brusquement. Ameth' sort son sabre et le pointe vers le voyageur.

- Range ton arme, si tu ne veux pas finir dans son ventre. Moi, Pharaon Améthyste première, t'ordonnes de rebrousser chemin sans attendre.

L'homme rengaine son épée, mais sa compréhension semble s'arrêter au fait d'être face à un animal dangereux.
Ameth' fais faire un pas en avant à Azel, et continue:

- Disparais, j'ai dis.

Accompagné d'un grognement sauvage, l'ordre est cette fois bien appréhendé. L'homme fait marche arrière et tire le corps de son partenaire sur le bord du chemin.
Fière de sa prestance, l'ange sourit en regardant Rubis de haut.

- J'en garde une.

Rubis se préparait à semer son poursuivant puis à lui tendre un piège dans les bois, son plan était déjà tout tracé mais c’était sans compté sur sa majesté ToutankAmeth, pourquoi fallait il qu’elle s’en mêle celle-là ? Boaf après tout ça leur ferait gagner du temps. Rubis croise les bras sur son poitrail et observe la scène hilare, si elle devait bien admettre une chose c’est que sa complice n’avait pas peur du ridicule, en s’affublant elle même du surnom que Rubis lui avait trouvé un peu plus tôt. Est ce que ça voulait dire qu’elle reconnaissait le génie de son créateur ?

Rubis ne se fit pas attendre elle ouvrit la première bouteille et en bu une petite corgée, cette bouteille devrait tenir deux jours alors elle serait économe.

- Ouai, ouai, je voudrais pas que sa majesté meure de soif, fit elle blasé

Elle aurait bien protesté, mais la vue du tigre l’en dissuada, elle était folle, mais pas suicidaire non plus. Elles retournèrent sur leur pas, mais l’absence de vache poussa Rubis à courir. Elle se rendit là où elle devait théoriquement se trouver. Elle y trouva la corde qui la retenait, coupé par une arme blanche, et les traces d’un véhicule…

- Bon… bonne nouvelle on a trouvé le carrosse de Margueritte, mauvaise nouvelles…. C’est pas nous qui sommes au volant…

Elle se tourna vers Ameth, et lança sur le ton du reproche.

- je te l’avais confié pourtant…

La disparition de la vache était plutôt... Contraignante. Qui volerait une vache? Et de toute façon, ils ne devaient pas être allés bien loin. Ameth' regarda Azel, une idée en tête.

- Tu peux sentir l'odeur de la vache, Azel? Conduis-moi à elle!

Bien que le félin avait compris la demande, il n'était pas entraîné à pister, et l'odeur de rhum prenait le dessus. Le sampal fit mine de chercher, mais sans succès.

- Bon, elle ne doit pas être très loin de toute façon. Ils ont du s'en aller par les bois, on à qu'à suivre les traces.

Dit-elle en pointant du doigt les traces prononcées des sabots du bovin. En fait, il faut vraiment pas être malin pour voler une vache.
La nuit tombait, mais ce n'était pas un problème pour Ameth', qui ne s'en rendait d'ailleurs compte que par la différence de température.

Il ne fallut que peu de temps pour apercevoir la vache, entourée de plusieurs hommes. S'ils n'étaient pas bien intelligents, ils n'avaient pas l'air sympathiques non plus. L'ange descendit de sa monture, plus ou moins cachée derrière de petits feuillus.

- Je te propose qu'on y aille discrètement, pendant que mon sampal retiens leur attention.

En marchant accroupit dans les buissons et hautes herbes, elle fit signe à Azel de courir dans le sens opposé.

Rubis pouffa devant la tentative désastreuse d’Ameth pour contraindre son sampal à flairer.

- C’est ça suivons les traces Sherlock

Remonté leur traces ne fut pas bien compliqué. Elles prirent un poste d’observation derrière les buissons, les voleurs étaient nombreux et semblait bien mieux équipaient qu’elles. Rubis espéra que ces imbéciles auraient laissait des objets de valeurs dans la roulotte en compagnie de leur vache… car oui elle cherchait une charrette mais elle n’allait pas ce plaindre d’avoir mieux.

Tandis qu’Ameth s’occupait de donner le signal à Azel, Rubis se faufila en douce, elle caressa l’encolure du cheval noir qui tractait le véhicule. Celui-ci sembla apprécier l’attention, il agita la tête pour en demander plus. Rubis prit un peu de foin lui donna et ensuite partie s’installer à l’avant du chariot, sans savoir où était sa complice, elle prit les reines et donna le signal de dépars aux chevaux. Une fois les premier mètres parcourue, Rubis lança les reines à Ameth, qui venait tous juste de la rejoindre, elle se mit debout et se fit un plaisir de narguer leur poursuivant.

- La prochaine fois essayez donc de voler une sucette à un gosse p’tête que vous y arriverais. Quoique je suis pas sure vous avez l’air dix fois trop nul pour ça ! changez de carrière.

Puis elle partie s’installer à l’arrière et s’allongea nonchalamment.

- réveille moi quand on sera arrivé

Bien sur elle ne comptait pas réellement dormir, mais farniente et ne rien faire était un plan qui lui ressemblait bien…

Après deux secondes pour comprendre le signal, Azel se mit à courir en sens opposé aux voleuses. Les bandits le remarquèrent assez vite, tandis que les filles se rapprochaient. Ameth' en tête, un fois assez proche des hommes, se releva en se ruant sur le groupe. Dès qu'elle en vit un se retourner, elle déclencha son atout. Dégainant son sabre, elle planta le premier venu. Bien que les trois premiers étaient dans la bulle, quelques hommes étaient hors de l'obscurité et Ameth' ne pouvait pas en venir à bout seule. Elle parvint malgré tout à tuer les hommes pris dans la bulle, mais, voyant que sa collègue, inutile, avait opté pour la fuite, elle n'eut d'autre choix que de reculer.

Azel faisait le tour, et fut appelé par son maître. Il rappliqua rapidement, et Ameth' sauta dessus pour échapper aux bandits. Il arriva rapidement à rattraper la roulotte et sauta dedans, évitant de peu un carreau d'arbalète. Elle tiqua lorsque Rubis la laissa en plan, à devoir conduire la véhicule.
Mais le sampal, dans un mélange d'excitation, de faim et d'incompréhension, se jeta à la gorge du cheval et le fit rendre l'âme en quelques secondes. La roulotte s'arrêta violemment et Ameth' jeta un regard noir à sa monture. Mais pas le temps de se prélasser, un autre carreau venait de se planter dans l'arrière de la roulotte.

- Protège la vache!

La roulotte s’arrête violemment en même temps que retentis les cris d’un cheval à l’agonie.

- Aaaaah ! c’est quoi toute cette agitation on peut même pas roupiller en paix, pesta Rubis.

Elle se lève et va voir à l’avant pour découvrir le spectacle, un cheval éventrée, et un sampal ensanglanté.

- Tu pourrais tenir ton matou sérieux il vient de manger notre moyen de transport… Bon ok je m’occupe de garder la vache.

Rubis dégaine sa dague et d’un pas nonchalant se dirige à l’arrière de la roulotte. Leurs poursuivant débarquent et se dirige droit vers Ameth, mais le 3 éme un peu moins costaud croit se trouver une proie facile et se dirige vers l’arrière de la roulotte. Il lance un premier assaut, son mouvement lourd et disgracieux, Rubis n’a aucun problème à l’éviter. Elle s’en amuse même, et décide de ne pas répliquer au bout de dix minutes d’esquives intensives, l’homme s’énerve et se met à pester

- Mais tu vas arrêter de gigoter sale t***née.
Rubis fronce les sourcils
- Comment tu m’as appelée là
- T’as parfaitement entendu ! T***née
- ok... tu l'auras voulu

Le lourdaud devant elle avait déjà vidé toutes ses forces avec ses tentatives ratés. Il suait comme un bœuf qui ne demandait qu’à être abattu. Il envoie son épée une énième fois vers elle, dans un geste tout aussi lent que les précédents, elle l’évite et se faufile derrière lui. Là, elle lui assène un coup dans le dos du plat de la main, puis plante sa lame dans la cuisse droite de son adversaire et s’éloigne.

- Alors chéri, on en peu plus là ?

Rubis se mord la lèvre inférieure, elle s’amuse beaucoup finalement. Elle allait faire durer un peu les choses, elle jeta un regard sur le côté pour voir comment s’en sortait Ameth.

Ameth' suis le plan commun, et... Doit se taper les deux plus costauds, sans son pouvoir, et sans même pouvoir compter sur Azel. Ouais, au final, c'est pas étonnant de ne pas pouvoir compter sur Rubis.
Elle passe la tête derrière le bord de la roulotte pour voir la position de ses ennemis, et la retire aussitôt en voyant l'arbalète pointée vers sa tête. Le carreau siffle près de son oreille, elle respire un grand coup puis se lance. Même si l'action est difficile, il lui faut s'occuper d'abord de l'arbalétrier. L'autre est armé d'une masse d'arme, dont il a l'air de savoir manier... Un coup, et c'est perdu. Le tout se jouera sur l'esquive.
La voleuse cours, regarde d'un côté pour feinter l'adversaire, et glisse au sol de l'autre côté, évitant ainsi de se manger la masse de fer. Elle se relève et fonce vers l'arbalétrier, qu sort désespérément une dague. Ameth' dégage la courte lame d'un coup horizontal, puis se colle à l'épaule de l'ennemi en tenant le sabre bien droit vers l'avant, afin qu'il coulisse cous l'estomac du brigand. Elle fait pivoter le sabre d'un quart de tour, puis retire lalame en continuant son chemin vers l'avant, déchirant encore des boyaux au passage. Quel plaisir noir...

Elle se retourne ensuite, face au plus costaud. Elle le laisse approcher, et il donne un premier coup, que la voleuse esquive d'un pas vif en arrière. Elle reste concentrée pour analyser la technique. Les coups continuent, sont précis, lourds, mais surtout, lents. L'homme fait l'erreur de s'énerver, devient frénétique, donne un coup de plus dans le vent, encore plus puissant, qui offre encore plus de temps à l'ange, qui ne gaspille pas ce temps en fonçant vers l'adversaire, puis en optimisant au maximum l'effet de levier pour enfoncer sa lame dans sa gorge. Mais la cote de maille empêche la lame de s'enfoncer, l'homme est simplement étouffé pour le coup. Tandis qu'il tente de respirer, Ameth' charge à nouveau, le même coup, qui cette fois pénètre dans la peau, puis plus profond.
L'homme crache quelques gerbes de sang, accompagnées de sons peu ragoutants, avant de s'écrouler au sol.

Elle jette un regard à son acolyte, qui, même avec l'avantage, n'en a toujours pas fini.

- Je me repose un peu, réveille-moi quand t'as fini.


Elle remonte à l'arrière de la roulotte et regarde le spectacle.

Rubis jubile, son adversaire à l’écume aux lèvres et fulmine. Il se met à pousser des jurons plus fleuris les uns que les autres. La voleuse glousse en exécutant de petits sauts sur place comme pour mieux énerver son adversaire. Celui-ci se redresse difficilement, le regard fou il se lance dans un nouvel assaut. Rubis l’esquive et lui flanque un coup de pied dans l’arrière train en s’esclaffant de plus belle.

Au sol son assaillant profite de l’inattention de la voleuse pour dégainer un Shuriken qu’il jette dans la foulée. Rubis à a peine le temps d’esquiver, elle y laisse une mèche de cheveux. Son regard se durcie alors. Elle avance vers lui, il est a peine debout sur ses pieds, qu’elle l’attaque, son couteau fuse il réussit à parer le premier coup. Mais ouvre une brèche sur la droite, elle s’y engouffre et tranche la ceinture de son pantalon, celui ci lui tombe sur les chevilles dévoilant un caleçon aux motifs léopard. Rubis passe alors derrière son adversaire, le prenant à la gorge, elle le menace d’un couteau dans le dos, il est obligé de se courber vers l’avant pour empêcher le contact de la lame qui a déjà entamé sa chaire.

Elle lui glisse alors à l’oreille assez bas pour qu’il soit seul à entendre.
- t’as perdu mauviette, maintenant t’as le choix soit tu ramasses ton froc et tu te barres, soit on continue et c’est la mort que tu trouveras.

Il hoche frénétiquement la tête, elle le pousse alors vers l’avant. Il trébuche, se relève, remonte comme il peut son pantalon et se sauve à toutes jambes. Quoiqu’on en dise, Rubis n’était pas une meurtrière, enfin presque pas une meurtrière, si elle avait le choix, elle choisirait de laisser vivre.

Rubis remet ses cheveux en place, contrarier d’avoir perdu une mèche, elle prend la bouteille sa bouteille de rhum tout juste chapardé et elle se désaltère à grande eaux… Un soupir de satisfaction elle part contemplait le massacre avant de la charrette, entre les entrailles des chevaux et celles de leurs agresseurs, c’est un tableau écœurant qui se dessine. Rubis s’essuie la bouche d’un revers de la main. Au moins maintenant elle connaissait le vrai visage de sa complice. Une expression neutre sur le visage, elle retourne dans la roulotte.

- Bon faut pas trainer, on a fait un boucant du diable et avec ces cadavres on va surement avoir des santuaris aux fesses faut qu’on bouge.