[Mission] Chasse aux marrons, la louve et le contrebandier (suite)

Louvia sur mes talons, j'arrive presque à l'orée des bois. Les loups sont là. ils rôdent, mais n'attaque. Je sens leur nervosité... et celle de ma partenaire. Je repère la matriarche. Son pelage est étincelant. Nos yeux se croisent. Je n'ai pas peur. Elle si, mais j'ai le pressentiment que se n'est pas de moi. Le vent caresse mon visage, mais c'est un frisson qui remonte mon dos. Quelque chose dans l'air est inhabituel, même pour Ing. Nous ne nous sommes pourtant pas aventurer bien loin et les prédateurs de grande taille sont bien plus enfoncé dans la forêt.

J'entends mon nom s'étrangler dans la gueule de Louvia. Là aussi de la peur. Un hurlement lupin, puis d'autres. Un véritable chœur fait échos à la louve. Je n'ai pas le temps de me retourner que je suis frappé dans le dos et soulevé dans les airs. La violence du choc brouille ma vue un instant. Je sens que je chute mais il n'y a pas de vent. Je m'écrase à Terre. Je suis sonné, incapable de réfléchir. Je prends soudain conscience que je ne peux pas respirer. Je suis comme au beau milieu d'une rivière... sans courant. Je me noie dans un truc collant. Il est hors de question que je meurs !!

Un réflexe de survie, voilà ce qui me sauve. Je me trouve à dizaine de mètres de ce qui m'a agressé. Un genoux à terre je respire de nouveau et tousse à n'en plus pouvoir. La voix s'est réveillée. Elle me dit tuer et cette fois elle n'a pas besoin de hurler. Quelque soit cette chose, elle est morte. Je me relève doucement, tranquillement, dans une transe meurtrière. Mais yeux ne sont plus qu'animosité, mon esprit laisse place à mes instincts. Les barrières de la conscience tombent.

Sang et larmes.

Je regarde mon agresseur. C'est l'arbre. Sauf que cette fois l'écorce à la forme d'une femme nue. Les cheveux de la créature son fait de sève ambrée et ils... bougent de façon étrange. C'est avec ça qu'elle m'a attaqué et presque tué.

La bête se dirige vers Louvia. Elle semble voler à deux centimètres du sol. Sa chevelure attaque déjà la Louve. Cette créature ressemble à une histoire que j'ai entendu dans un bar de Magna. Un sylvain. Oui, c'est comme ça qu'il avait appelé cette chose. Et bien, Sylvain, ravi de te rencontrer. Dansons. J'enfile mes cestes. Je m'élance et bondit. Une téléportation m'amène à une dizaine de mètres au-dessus de la clairière. Mon élan disparait et je tombe. Une, deux, trois secondes durant je chute dans les airs. Puis je me téléporte juste au-dessus de la créature... et dans un rugissement puissant la frappe de mes deux poings à l'épaule.

L'impact m'arrache presque l'épaule, de éclats de bois volent est déstabilisée. Louvia a intérêt à en profiter car l'effet de surprise l'a rendue vulnérable.

Impossible de dire combien de temps à durer la scène qui se déroulait sous mes yeux. Mais j'ai vue Augure être propulsé dans les airs avant de retombé au sol comme un vulgaire chiffon. Lorsque je lève un regard en direction de l'agresseur, je ne vit qu'un arbre totalement animé au cheveux d'ambre. Sous forme "humaine" aussi si je puis dire. Son corps de racine et ses cheveux d'ambre me faisait craindre le pire, je ne connaissait rien à de tel créature, mais là aussi je ne put me poser aucune question supplémentaire, car déjà sous la houlette de la femelle alpha, tout les loups s'étaient jeter sur l'arbre.

Bien sur, l'arbre avait énergiquement riposter envoyant valser aussi les loups grâce à ses cheveux. Le sang ne fit qu'un tour dans mon corps, un hurlement de loup et me voila bondissant vers la créature. Ses racines parcouraient le sol, j'en saisit une dans ma gueule en serrant bien fort les mâchoires. Je tire vers moi espérant attirer son attention ce qui fut chose faite. Quand elle se tourne vers moi je brise d'une pression en plus sa racine et recule d'un bond.

- Attaque toi à quelqu'un de ta taille !

La riposte était sans appel et très rapide, elle m'attaqua de plusieurs coup de ses cheveux d'ambre, je ne put tous les esquiver et me voilà toucher par trois fois par cette chose. Les coups faisait mal, je gémissait de douleur à chaque impact mais jamais je n'aurai lâcher ... Jamais ! Je fonce à nouveau vers la créature, d'un oeil je voit les autres loups revenir à la charge aussi, c'est vrai qu'à l'assaillir de tout les côtés la bête ne pourrais tous nous avoir en même temps à l'oeil. Enfin bref, sautant d'un bond agile j'évite ses racines, mais elles étaient trop rapide et je me suis prit un bon coup dans les côtes, soufflée je m'effondre sur le sol.

-Aoutch !

Mais aussitôt une gueule me saisit par la peau du cou pour m'aider à me relever. Évacuant la douleur par respiration, je fixe mon regard sur le galopin qui me forçait à me relever ainsi. C'était la louve Alpha, ses yeux ambrée me regardait comme si ils me sondaient. Incapable de baisser le regard, je compris qu'elle voulais faire équipe avec moi quand elle se colla contre moi sur le côté. C'est ainsi que nous agissions en duo. On s'était rapetisser de façon à ce que le monstre d'écorce nous oublie, toujours enquiquiner par les salves de loup enrager. Elle ne compris rien quand ils se retirèrent sous l'ordre silencieux de leur chef et rien non plus quand Augure lui tomba dessus faisant voler en éclat une partie de son écorce.

Face à cet assault qui à été si déstabilisant pour la bête nous fonçons tous dessus, d'abord les loups de la meute, ensuite notre duo. Nous fûmes tous implacable, on s'était jeter en totale cohésion cette fois ci, et aucune partie de la bête n'a été épargner. La rage de vaincre l'objet de leurs peur était tellement forte. La mienne était surtout de terminer rapidement ce combat. J'avais mal, mais je pouvais encore encaisser un peu, mais franchement un peu. Nous nous attaquions à sa tête toute les deux, la louve ne voulais se décoller de moi, sachant surement que sans elle, je ressentirait plus fortement la douleur ... Surement. Enfin nous voilà à grimper vers elle, les loups de la meutes eux, dépouillait ses branches, broyant, mâchant, de l'écorce mousseuse. Elle se débâtait comme un beau diable, certain volait, mais tous, revenais à la charge. C'était vivre ou mourir.

Arriver vers son corps, nous nous sommes occuper de dépouiller la tête, cependant j'avais l'impression que la source de son pouvoir était dans son torse. Quelque chose me disait que c'était cela. Pendant qu'on lui griffait la tête, sans savoir si elle pouvais voir, on cherchait à agrandir le trou qu'Augure avait fait. Mes crocs goûtaient à l'écorce c'était très sec. Mes crocs arrachaient petit à petit des morceaux d'écorce, jusqu'à ce que je sente un liquide chaud parcourir ma fourrure.

-La sève vite !

La sève se gluait à mon corps, l’insidieuse bestiole essayait de me paralyser avec son liquide. Je riposta d'une manière peu classe, mais qui fit bien son effet. Je lui fit pipi dessus, bien que ce soit aussi un peu gênant pour moi de le faire comme ça à la vue de tous, mon liquide acide eue l'effet de repoussement espéré. Je mit deux fois plus de hargne à dépioter la bestiole et créa un trou léger au niveau de son torse à l'intérieur une lumière vivotait à son grès comme un coeur. Un regard vers Augure pour lui faire comprendre que c'était à lui de jouer un coup et la bête trépassait.

Enfin ça du moins ... Je l'espérait.

[hrp : Je corrige mes fautes demain matins désoler je suis méga nase ]

Le balais des loups a quelque chose de magnifique et de familier. Ils attaquent sans arrêt avec une férocité que seul un animal peut avoir. En temps normal j'aurai trouvé ce manque de retenue pathétique. On ne sacrifie pas un bon équilibre contre un coup mortel. On ne baisse pas sa défense sans une idée derrière la tête. On ne se dévoile qu'en dernier recours. Oui, en temps normal c'est ce que je penserai. Seulement la voix a fait sauter tout cela et je tiens bien plus de l'animal assoiffé de sang que du Néphilim en ce moment. C'est notre lot à tous, nous les enfants honnis des anges : la violence est dans nos gènes.

Je regarde l'assaut des loups, et puis soudain Louvia m'envoie un signal silencieux. Qu'elle est naïve de croire qu'il me faut son approbation pour agir. Je suis déjà en route pour mettre à mort cette créature. Le sylvain ne sera bientôt plus que petit bois ! Je marche lentement et la meute lupine se fend pour me laisser passer. Je marche sereinement et mes pieds foulent les éclats d'écorces. Je marche avec détermination car rien ni personne ne se mettra en entre moi et l'arbre. Je goutte déjà le plaisir de tuer. Ma rage, ma haine bouillonnent et m'apportent la sérénité de ce moment si particulier. Cet instant où le prédateur devient proie. Ce moment où le chasseur trouve un meilleur que lui. Ce moment où je vais mettre fin à une vie. La voix dans ma tête répète sans cesse cette même litanie. "Tue. Tue. Tue." et que cette voix est séduisante en ce moment.

Je pose le pied sur le torse de l'arbre et je fixe sa tête de toute ma hauteur. Je sais que malgré les deux louves qui s'échinent à lui mettre le visage en pièce, je sais que la créature me voit. Un sourire s'affiche sur mon visage. Ce sourire que tant avant elle ont vu juste avant de mourir. J"enlève mon pied de son torse et y presse mon genou. Je maintient l'arbre cloué au sol. Je veux qu'il se sente oppressé. Puis, tout doucement je passe mon doigt autour du trou. Le trou que j'ai fait naitre et que Louvia a sauvagement agrandi. Mes doigts collent... La sève suinte de son écorce. Il en sort toujours plus. Le liquide remonte le long de mon bras. Le sylvain va tenter de me noyer je le sais. Une ultime riposte pour rester en vie. Il se débat en vain car je vais le tuer ! Le trou est plein de sève et je plonge ma main dedans. La progression est lente et demande un effort conséquent. La contre-attaque du sylvain remonte désormais jusqu'à la base de ma mâchoire. Bientôt la sève va se déverser dans ma bouche et mon nez. Emplissant mes poumons pour me noyer. Pourtant cela ne m'inquiète pas. Je profite du moment. une joie intense s'empare de moi. L'euphorie du tueur ! Je me sens vivant. D'un geste sec je m'empare de la source de lumière, de la source de vie du sylvain et, lentement, je la retire du trou. Je ne quitte pas des yeux le visage couvert de sillons laissés par les crocs des loups.

C'est fini... déjà. La créature est morte. Je libère mon bras de la sève qui est entrain de durcir. J'ai dans la bouche le gout de la victoire mais ce n'est pas ce qui m'importe. Mes mains sont entachés par la mort mais je n'ai pas le gout du sang et cela est inacceptable. L'état second dans lequel je me trouve... la voix qui commande mes envies... Du sang !! Du sang !!!

Je me relève et braque mon regard vers la meute. Ce regard ne promet qu'une choses et les loups l'ont bien compris car ils n'attendent pas pour me charger. Mais je ne suis déjà plus là. Je suis la mort incarnée. Je suis le faucheur. Je suis l'Augure de leur destruction !! Un à un les loups trépassent inexorablement. Je frappe vite et fort. Je vise les crânes et les poitrails. Je tue et je disparais. Je danse. Je danse et je tue. C'est presque trop facile car la meute est épuisée par son combat acharné contre l'arbre. Six loups tombent avant qu'un hurlement puissant ne s'élève dans les airs. J'arrête ma danse meurtrière. Je sais reconnaitre un défj quand j'en vois un. La grande chef est face à moi. Ses yeux débordent de rage. Mes mains dégoulinent de sang. La voix est rassasié et c'est ce moment qu'elle choisit pour se retirer. Je retrouve mes esprits, ma conscience. Je recommence à penser.

Et je pense que je n'ai pas envie de mourir. Je fixe la louve. Elle me charge, me saute dessus. Je ne bouge pas. Je veux qu'elle comprenne que je n'ai ni remords, ni peur. Sa gueule pleine de crocs saillants et tranchants est à portée. Je lève mon pied et elle mord de toute ses forces dedans. Je n'esquive pas. Je la laisse se déchainer en essayant de garder mon équilibre. Ma botte tient le coup pour l'instant, mais ça ne va pas durer. Je passe à l'action. Ma main droite se pose sous l’extrémité de la mâchoire inférieure. La gauche se pose sur le museau. J'enfonce mon pied au fond de sa gueule. Ensuite tout se passe très vite. Une forte pression de mes deux mains. mon pied qui sert de levier et la mâchoire se déboite. Sans armes la louve glapit. Mon pied est libéré et c'est ma main qui vient s’engouffrer dans la gueule de la louve. J'empoigne sa langue et l'arrache avec une violence contrôlée. Rien à voir avec le déchainement hors de contrôle que j'ai pu montrer il y a à peine une minute. Je jette la langue devant le reste de la meute et les fixe. Ils nous laisseront tranquille désormais.

Sans un regard pour la matriarche qui se vide de son sang, je m'approche de Louvia.

- En route.

Je ne sais pas ce qu'elle peut bien ressentir en ce moment. Après tout j'ai massacré certains de ses congénères et tué de sang froid la louve qui l'avait prise sous aile pendant le combat. Elle est en droit d'éprouver une haine sans limite à mon égard mais je m'en fiche. Je ne regrette rien et même si cette facette animale de ma personne je cherche à tout prix à ne jamais la faire sortir, lorsqu'elle se libère... je ne cherche pas à dire que ce n'est pas moi. C'est moi qui est fait tout ça, je ne le nie pas, mais je ne m'excuserai pas.

Nous avalons les kilomètres moins vite qu'à l'aller et le trajet parait s'éterniser. Louvia boite. Elle tente de la masquer et de passer outre la douleur mais elle boite je le sais. Cependant elle ne se plaint pas et avance en silence. Très bien. Je m'étonne de voir en la louve une personne totalement différente du temps on ne peut moins lointain où je l'ai rencontré. A la bibliothèque elle paraissait si fanfaronne, si... citadine. Et d'instinct je m'étais méfié d'elle, car un loup, même bien élevé reste un loup. Je suis content de ne m'être pas trompé sur ses capacités. Elle se bat bien et sait se salir les crocs quand il le faut. D'ailleurs, elle parle moins. Je ne sais pas si c'est à cause de la fatigue, de ses blessures ou simplement qu'elle s'habitue au silence. Peu importe ça me va.

Nous nous arrêtons au bord d'un lac pour nous désaltérer. Le crépuscule rend l'endroit magique mais tout ce que je vois me rend malade. Partout où je pose mon regard je vois le visage de ma mère et de ma soeur. Elles ont ce regard accusateur qui en dit long : "Pourquoi tu ne nous cherche pas ? Pourquoi tu ne nous trouve pas ? Tu as échoué !" J'ai envie de leur dire que j'ai essayé et que je n'ai rien trouvé. Moi le chasseur, moi le prédateur, j'ai laissé s'échapper les deux seules personnes qui comptent à mes yeux. Quelle ironie.

Sang et larmes.

Je me rince le visage pour me changer les idées. Je bois une ou deux gorgées, puis j'entreprends une inspection de mon état. Mon corps s'est refroidit. L'adrénaline est retombée et des douleurs se réveillent. J'enlève mon manteau et je me rend compte que mon T-shirt porte les cicatrices de plusieurs coups de crocs. Je n'ai rien remarqué, ni même senti pendant le combat... J'enlève mon haut qui porte bien trop de trous à mon gout. Je passe les mains sur mon torse, mon dos et mes bras. La plupart des blessures apposées par les loups sont superficielles et seule l'une donnera lieu à une cicatrice. Mais une douleur bien plus cuisante irradie mon flanc gauche. De l'épaule à la hanche s'étend un hématome qui commence à prendre une teinte violette. Inutile de se demander d'où vient cette blessure. Jamais encore je n'avais été si violemment plaqué au sol et c'est une expérience que je ne revivrai pas. Je ne le permettrai pas.

Un coup d’œil à Louvia. Je me demande lequel de nous deux est en meilleur état... Ces dodos ont intérêt à nous ramener gros ! Mais voilà que la louve rompt le silence. Que suis-je ? Cette question me fait doucement sourire. Beaucoup de femmes de Magna ont une série d'insultes pour y répondre. Beaucoup d'hommes de ce même quartier ont une autre série très explicite pour décrire ce que je suis. Mais je ne pense pas que c'est ce qui intéresse Louvia. C'est une question qui ne m'a jamais intéressé. Le simple fait d'être moi me suffit et je ne cherche pas à donner une signification à mes origines. Je suis comme je suis parce que je le veux bien, non pas par ma naissance, même s'il parait que ça joue. Très sincèrement, si elle m'avait posé cette question quelques heures plus tôt je l'aurai tout simplement ignorée et elle n'aurait eut que silence pour réponse. Mais depuis nous nous sommes battu côte à côte et par ses actes elle a prouvé qu'elle était fiable. Je lui réponds donc.

- Je suis le pêché de mon père. La raison de sa chute. Je suis le fils d'un ange et d'une humaine. Je suis un néphilim.

... et les humains étaient mes proies. Inutile d'en dire plus. Je ne suis ni fier, ni honteux d'être ce que je suis. La vie d'un néphil est plus compliquée qu'on ne le croit. La vie sans fin d'un enfant de déchu est même un véritable enfer un mois durant et ce tous les ans.

- Nous campons ici ce soir.

Il est hors de question de voyager de nuit dans notre état et pour être franc mon corps meurtri a besoin de repos.

Etrange... Ridicule plus tôt. Naître ne vient pas de notre fait, ni de celui d'un dieu quel qu'il soit. Il n'y a rien de divin dans la naissance. Juste des cris de la douleur et de la délivrance. Sang et larmes. La remarque de la louve va dans ce sens, bien que trop mitigée. Elle est trop polie pour trancher son avis je pense. Elle a peur de quoi que je le prenne mal ? Que je m'offense ? Que je devienne violent ? Ou tout simplement ne sait-elle que penser à ce sujet ? Peut m'importe en fait. Je ne compte pas m'étaler la dessus.

Elle passe près de moi et je crois discerner un sourire. Une vision presque irréelle. Inhabituelle et dérangeante en tout cas. Il est suivi par une remarque sur mon corps. Elle me trouve attirant ? Je le suis. Je ne m'en cache pas, même si en cet instant je n'attirerai que les infirmières. Je ne réponds pas à la louve. Elle ne semble d'ailleurs pas attendre de réponse et part pêcher. Je me lève et rassemble du petit bois, des branches et des herbes mortes. Moins de cinq minutes plus tard un feu de camp se dresse devant moi. La lumière qu'il dégage porte trop loin à mon gout mais la chaleur qu'il amène est bienvenue. Au moins les bêtes sauvages n'approcheront pas et les brigands... Je sais comment les manier.

Louvia revient avec six poissons. Repas frugale mais de toute façon je suis trop fatigué pour chasser. Je pique les poissons sur des branches et les met à griller. Quelques minutes plus tard j'en tend trois à la louve et récupère le reste. Je mange doucement et en silence. Chaque respiration soulève et abaisse mon poitrail et à l'aller comme au retour mon flanc me torture. Mais je ne dis rien. J’emmagasine la douleur et la transforme en colère. Cette colère froide qui ne me quitte jamais. Elle est partie intégrante de mon être et elle renforce ma détermination. Cette colère, je compte bien la délivrer un jour. A vrai dire ce jour j'en rêve de plus en plus souvent. J'ai hâte d'y être.

Sang et Larmes.

Louvia me sort de mes pensées. Elle peste après ses blessures. Chacun sa façon de gérer la douleur. Mais très vite je détache mon regard de la louve et le plonge dans le brasier... C'est d'un air presque absent que je lui pose une question sortie de nulle part.

- Louvia... ce nom. Est-ce qu'il veut dire quelque chose dans ton monde ?

Une question sortie de nulle part, mais qui a un sens tout particulier pour moi.

Après un nettoyage intensif de la partie blessé de mon corps. Du moins la plus grosse, je fût surprise à apprécié le calme de notre silence. C'est vrai que j'ai toujours eue un faible pour le feu crépitant. Qu'il soit dans une cheminée ou bien d'un feu de camps. Je sursauta presque quand Augure me posa la question.

Je soupire. Onze ans ... Onze années que je n'avais plus pensée à mon monde ni à son mouvement perpétuel enfin avant la première fausse note bien sur. La signification de mon prénom ... Oui je le savais, mais c'était ridicule .. C'était même simple à deviner. Je prit le temps de manger le premier des poissons grillés, devant mes yeux se rejouait des scènes déjà jouer mainte et mainte fois, pendant ce temps le deuxième poisson fut engloutit. Enfin je fut tiré de ma rêverie je levé la tête pour observer Augure. Il était perdu dans ses pensée mais je lui répondit.

-Protection.

Un nouveau sourire, où plus exactement ce "tic" qui me servait de prétexte. J'allais attaqué le troisième poissons avant de rajouter.

-Oui je sais, pas très étonnant quand on me connais mais .. J'ai été crée que dans se rôle ... Il n'y a qu'ici que je me suis sentie libre de choisir autre chose. Autre chose qu'une "protection."

Dans ma tête se récitait alors un poème qui m'était dédié dans mon monde :


Je soupire au souvenir de ce poème. Étrange effectivement que je m'en rappel si bien, alors que tout le reste s'efface peu à peu. A force de choisir ma propre voie et d'être plus qu'un bouclier. J'entame mon troisième poisson en silence. Plus le monde allait et plus j'étais heureuse de ne pas retourné dans mon monde.

-Et pour toi alors ? Est ce que ton prénom signifie quelque chose ? Et tu aurais aimé retourné dans ton monde si les miroirs ne s'étaient pas fermés ?

Protection ?! Je ne sais pas si c'est ce que ça implique ou le ton qu'elle emploi mais je perçois qu'elle n'a pas grande affection pour ce que ce nom évoque. Qu'elle ait pu être créer dans le but de protéger et que ce nom lui ait été donné pour sans cesse lui rappeler sa tâche... C'est répugnant ! Un rictus de mépris au coin de ma bouche traduit cette aversion. Je hais ces personnes qui se prennent pour dieu et obligent des êtres à porter un fardeau qu'ils ne veulent pas assumer ! Ce genre de types qui sont assis bien tranquillement sur leurs gros culs pendant que d'autres font le boulot à leur place !

- Je les aurait tué.

C'est tout ce qui me vient en tête. C'est tout ce que je trouve à répliqué à Louvia. Elle a attendu d'être sur E-M pour se sentir libre... Moi, j'aurai fait face à mes créateurs et dans un bain de sang je leur aurait fait comprendre que j'étais libre d'être ce que bon me semble. Je sais, il est facile de dire "si ça avait été moi...", mais je me connais et sa situation n'est pas si différente de la mienne. Moi aussi j'ai été créé dans un but précis, même si je n'en aie eut conscience que le jour de mes 16 ans...

Mon prénom... une signification ? Non. Ma mère a juste un sens de l'humour pernicieux. Un présage venu du ciel... voilà la définition d'augure. Un clin d’œil à mon paternel. Je m'en serait bien passé mais l'ironie de la chose lui sera d'une grande clarté que je le retrouverai. Non, pas de signification particulière de ce côté, mais mon nom par contre. L'héritage de mon père et là aussi je suis pressé de lui faire voir toute l'ironie qui peut s'en dégager.

- Pas mon prénom. Mon nom : Nevarrann. Il signifie Sang et larmes.

de ce que je sais de l'organisation des anges de mon monde le nom a un rapport avec la fonction de l'ange. Je ne sais pas quel sale boulot mon père faisait pour le paradis mais il devait bien s'amuser ! Enfin je ne compte pas le découvrir et cela n'influera pas sur le châtiment que je lui infligerai.

- Oui et non.

Oui je crois que je serai retourné dans mon monde, mais je n'y serai pas resté. Entre-Monde est nettement plus intéressant et offre beaucoup plus d'intérêt à mes yeux que la Terre. Mais j'y serai quand même retourné histoire de voler dans les plumes des anges déchus. Semer un peu le chaos et leur montrer que leur domination sur nous, les néphilims, était révolue. Un jour peut-être. Et voilà que mes mains parcourent mon torse dénudé et s'arrêtent un instant sur chaque ancienne cicatrice. Il y en a à peine plus de cinq ou six. Une sur le bras droit, une autre sur l'omoplate gauche, etc. On peut facilement croire qu'elles proviennent de multiples combats au fil des ans mais il n'en est rien. Il a suffit d'une nuit pour que ces cicatrices apparaissent et que jamais elles ne s'effacent et ce n'était en rien un combat. Un gout amer emplit ma bouche et mon regard se durcit sur les flammes. Cet enfoiré paiera.

- Le passé est derrière nous. Qu'il le reste ou qu'il ressurgisse, ce n'est pas vers lui qu'il faut se tourner.

C'est pourtant bien mon passé qui me forge mais je ne m'y attarde pas. Il s'est produit nombre de choses dans ma vie et j'y repense rarement. Chacun des pas que j'effectue traduit mon avancée dans le présent vers le futur.

Un long silence s'installe sans qu'aucun de nous ne le brise mais comme conclusion à ce chapitre je fini par lancer une phrase qui porte bien au-delà des simples mots qui la composent.

- La meilleure défense c'est l'attaque.

J'écoute Augure, oui moi aussi, je pense que j'aurais fini par les tuer. Mais cette phrase eu un déclic dans ma tête.

-Je crois que c'est ce qui c'est passé ...

Oui finalement c'était ce qui me semblait le plus plausible, après tout certain avaient essayé de se rebeller contre eux, nos dieux. Enfin plus exactement nos gardien de mélodie. Je crois que toute les anomalies sont survenue car, pour une fois, quelqu'un ou quelque chose avait réussi à les tuer. A vouloir de nous laissez libre de nos choix ... Peut être bien que c'était cela et alors tout s'expliquait. Plus de gardien pour rétablir les fausses notes ou les en empêcher; il n'y avais alors plus personne pour nous expliquer ... Bref une liberté empoisonnée. Cette fois ci je me releva sur mes quatre patte le regard tourné sur un Augure encore plus silencieux.

-Oui tu as raison.

Oui pour le passé, oui pour l'attaque. C'était simple à comprendre. La nuit tombant il fallait penser à se reposer et ... A ne pas se laisser prendre par quoi que ce soit. J'entame alors mon premier tour je n'avais pas très envie de dormir en fait. Donc c'était naturellement que je me suis proposé.

-Je surveille les alentours pour le moment, essaye de te reposer si tu veux.

Ce n'était pas un ordre, qu'il le fasse ou non, qu'il surveille lui aussi, n'empêcherai pas le fait que je n'avais pas envie de dormir cette nuit. On pourrai se donner un tour de rôle que tout au plus je me reposerai les pattes en restant immobile.