Les chiens de Mirinar sont de retour

Un bruit de bouteille qu'on débouche et nous voilà sur K'ouen. Le changement d'altitude me fait tourner la tête, j'ai la décence de m'appuyer sur mon épée plutôt que sur Ayame qui s'en va aussitôt vers le palais.
Le semi-elfe, orbe dans les mains, la dépose dans le coffre ouvert avec plusieurs gardes autour. Le coffre est verrouillé, il revient avec la clef.

-Première étape terminée !

Sa voix chante, il supporte mieux le changement de pression, heureux. Il me tend la clef que j'enfile dans une poche de poitrine en me redressant. J'indique aux autres de me suivre.

-Venez, vos primes vous attendent dans mon bureau.

Je précise à mi-voix :

-Des douches et un buffet à volonté aussi.

Toute cette aventure m'a donné faim. La nausée disparait et cède la place à une faim dévorante. On ne se refait pas...
Le majordome nous accompagne quand nous entrons. Il ouvre les portes, repousse les importuns près à venir me parler de "sujets sensibles" à peine de retour à la civilisation. Le bureau s'ouvre, les secrétaires lèvent le nez vers nous. Ils ont l'habitude. Trois sièges sont déjà près devant mon bureau, j'ai oublié de prévenir Henrir que Neythen a filé en douce. Le siège sert à Ayame qui croise les jambes et exprime un soupir de bonheur en s'enfonçant dans son fauteuil. Je fais presque pareil en me plaçant de l'autre côté du meuble en chêne.

Nous avions rapidement rejoint la plate-forme de téléportation, mais étrangement, le commissaire qui vint me récupérer était une sorte d’alligator étrange sur deux pattes, lui, il vient du même miroir que moi...

«Uriko Sheron?»

Les chiens de Mirinar sont de retour Miniuriko

«Ça dépend, qui la demande?»

Je vais pas me faire bouffer par un croco après avoir survécu à une créature hideuse, des fourmis géantes et un rhinocéros à trois cornes!

Le gars affiche un sourire et tout un tas de dents plus impressionnantes les unes que les autres alors que K'ouen et son copain blond sont déjà partis. Il me tend alors un papier

«Félicitations, Madame. Vous venez d'être nommée Maître de Li.»

Sans dec'? Ma candidature a été acceptée? J'ai été élue..? Moi? Oh yeah!!!! Oui, non ne pas montrer sa joie! Normal après tout hein? Je suis une bête! Dans tous les sens du terme... bon, je suppose que je vais avoir pas mal de choses à gérer... seulement voilà, cette histoire de Mirinar... si K'ouen la gère, c'est que c'est important, et donc... un autre Maître se doit de participer, non? Histoire que K'ouen ne se prenne pas tous les lauriers et que l'on puisse voir que Li se bouge le cul.

«Ok je vois. Ben votre première mission sera de me conduire sur K'ouen. Vous irez ensuite sur Tern pour aller dans une boîte qui s'appelle "la nuit est à nous", vous y trouverez un tigre blanc. Vous me l'engagez comme homme de main et vous lui expliquez tout ce qu'il doit savoir pour ce job!!»

«Vous avez le nom du tigre?»

«Débrouillez-vous. Dites lui que c'est une panthère noire en kimono qui lui file le job, il comprendra!»

«Très bien Madame. Je vous conduis sur K'ouen»

Il me tend son bras, je pose juste ma main dessus et je me retrouve alors sur la Res Publica du petit brun

«Je veux le Quartier de Tern. Démerdez-vous pour qu'on me le confie!»

«Oui Madame...»

La journée se termine bien mieux qu'elle n'a commencé. Je rejoins l'autre Maître, je me demande s'il est au courant de ma récente nomination? Ce serait drôle tiens. Je relève le menton, redresse le buste et en avant... au moins, en le retrouvant pour le suivre, il annonce que douche et bouffe sont prévus... pour la douche, pourquoi pas bien que j'ai pris un bain dans le lac pour ma part, et puis je suis une panthère, pas trop besoin de tout ça... la bouffe par contre, je cracherai pas dessus.

Je m'installe sur l'un des sièges, jambes croisées, les doigts enlacés devant moi près de mon menton, les coudes bien appuyés sur le fauteuil. Voilà que K'ouen s'installe en face, est-ce qu'on est ses larbins ou ses invités?

«Mission accomplie? Je suppose que tu n'aurais pas demandé à ce qu'on vienne jusqu'ici juste pour nous remettre la prime? T'as une autre idée en tête, hein?!»

La prime peut être déposée sur un compte, un objet peut être livré - même si j'ai pas d'adresse précise... pour le moment. C'est louche que K'ouen nous demande comme ça sur sa Res Publica... OUAIS! J'aurais bientôt la mienne! Je commence déjà à réfléchir aux architectes que je vais engager, à la manière dont je vais la transformer... comme ma vie! Ouais! Ça commence maintenant!

Ah, la lumière dorée du soleil sur la peau, la petite brise d'un endroit non envahi par la végétation... ! Il en aurait étendu ses ailes de bonheur, s'il avait pu le faire sans se déchirer la moitié du dos. En l'occurrence, le changement de pression se joignit à la fatigue pour lui donner un beau mal de tête, et combiné avec son épaule/aile qui l'élançait à chaque pas, il n'était pas vraiment de meilleure humeur qu'avant qu'ils ne quittent enfin cette fichue île volante. Juste à peine réjoui de ne plus être en danger immédiat de se faire dévorer... Et c'était avec ce genre de pensées qu'on attirait le mauvais sort. Il jeta un regard méfiant au crocodile avec qui Uriko taillait bavette et s'empressa d'emboîter le pas à K'ouen. Il avait cru entendre les mots magiques "buffet à volonté"...

Mais quand ils atteignirent le bureau de Wergeld quelques minutes plus tard, il en oublia presque son estomac grondant tant c'était bon de simplement s'asseoir... Les yeux fermés, renversé contre le dossier de son siège, il aurait pu s'endormir ici et maintenant.

"Il y avait une histoire sur la zone extérieure, non ?" dit-il en agitant une main paresseuse. "Qu'est-ce qu'une boule de cristal a à voir avec la zone extérieure ? On la plante dans le sol et ça ouvrira magiquement le passage ? Tu parles."

En vérité, on avait déjà vu plus surprenant... Mais non, ç'aurait été trop simple. C'était sans doute bien plus tarabiscoté que ça. Et même s'il se pensait vraiment dingue de s'être embarqué dans une pareille entreprise, il devait bien admettre qu'il était curieux, alors peut-être qu'il attendrait quelques explications avant de réclamer son dû et de se tirer...

Spoiler:

Spoiler:

-Je ne vous ai pas expliqué à quoi servirait l'orbe ?

Aya sourit en haussant brièvement des épaules. J'ai certainement omis de leur expliquer la suite des évènements... Dommage, ils auraient pu s'enfuir pendant notre retour sur la terre ferme. Maintenant, c'est trop tard, on aura besoin de leur bras pour chasser la baleine.

-Mirinar et son chien noir n'était que la première étape. L'orbe vide doit nous servir à capturer une baleine très spéciale.

Je suppose. Caleb n'a presque rien dit à son sujet sinon qu'on aurait besoin d'elle...

-Mais...

Il y a toujours un "mais".

-Je ne sais pas comment fonctionne cet objet. Est-ce qu'il attirera la baleine ou devons-nous prévoir un plan de secours ? Est-ce que l'orbe servira à "contenir" la créature ou pas...

Je m'enfonçais dans mon fauteuil. Un léger goût de sommeil sous le palet, je sentais l'odeur lointaine du pain chaud. Une histoire triviale entre les gargouillis de mon estomac et l'engourdissement des muscles.

-Si vous souhaitez continuer alors restez sur K'ouen ce soir. Reposez-vous, car nous partirons dès que possible en chasse à la baleine. Et quand nous l'aurons obtenue je vous confierai votre récompense. Sinon, dites-le, je n'ai qu'un coup de téléphone à donner pour faire créditer trente-cinq pims sur vos comptes.

Je me levais aussitôt. Perdant patience.

-Allons en discuter devant une assiette pleine !

Et après une douche. On sent le bouc à dix kilomètres, toute la ville doit être au courant de notre retour de Mirinar vu l'odeur... Je suppose que notre odorat s'est fait avoir par la première créature que nous avons terrassé, celle-ci ayant eu la gentillesse de nous couvrir de son effluve. Je commence à aimer Mirinar un petit peu moins.

C'est moi ou ça sent pas bon cette histoire? En tout cas, j'ai failli m'étouffer en entendant le montant de la récompense... 35 pims? Alors qu'on a failli y passer dix fois au moins? Il se fout de ma gueule là? Si le reste de la mission est aussi mal payé, j'avoue que je commence à me demander si ça vaut le coup que je poursuive là! Bon j'ai peut être des goûts de luxe aussi - surtout maintenant que je sais que je suis Maître - mais quand même! Je m'enfonce un peu dans mon fauteuil, la mine probablement boudeuse même si elle doit pas être bien différente de celle que j'ai d'habitude.

Je lève juste la patte... bordel que je sens que... ben que ça va être le bordel. Encore une fois, on va se retrouver quelque part à chercher une baleine magique à la recherche de son orbe perdu qui sera censé... faire quoi?

«Question: la baleine, elle va servir à quoi? Si c'est juste pour rajouter une photo dans le bouquin classant les espèce d'Entre-Monde, je suis pas vraiment sure que ça serve à grand chose de se casser la tête!»

Sérieusement... je le sens mal, mais bon. Et je vois pas le rapport avec la zone inconnue.

En attendant, c'est l'heure du casse croute! Je me lève pour me diriger vers le buffet, c'est clair que les mecs puent la bave de l'autre truc qu'on a affronté... l'avantage d'être un chat, on conserve moins les odeurs, sans oublier que j'ai pris un bain en allant tailler une bavette avec la sirène. Je me sers de la salade de riz - y'a du thon dedans et ça cale bien - ainsi qu'un bon gros pignon de poulet froid avant d'aller m'assoir à nouveau pour commencer à grignotter tout en écoutant les commentaires de K'ouen ou du piaf. Pour ma part, je préfère ne rien dire, juste écouter pour le moment.

Lorsque le repas - enfin si on peut appeler ça comme ça, pour ma part, je préfère quand même ce que je chasse moi-même - K'ouen nous indique des chambres pour les «invités» - j'ai du mal à imaginer ce brun avoir des invités.. quoi que si je lis les journaux... mouais. Bref.

À demain donc... y'aura le ptit déj?

Trente-cinq pims ! Ça, ça provoqua chez lui un sérieux dilemme : d'un côté, le type fauché se disait que 35 pims, c'était une somme non négligeable pour payer les factures et qu'il n'avait pas eu un tel montant sur son compte depuis des lustres ; de l'autre, le type qui avait cru mourir dix fois sur cette île maudite trouvait que sa vie valait bien plus cher que ça, et que si c'était pour bosser pour de pareils radins, il pouvait aussi bien retourner tout de suite à sa vie de livreur miséreux. Bien qu'il soit venu là pour se rendre utile, au départ, son désintéressement s'était envolé à peu près à la première bestiole qui les avait attaqués. Mais au final, Uriel était un individu très joueur, et il fallait croire que l'habitude de se croire invincible ne lui était pas encore tout à fait passée.

Il se leva donc pour suivre K'ouen, qui avait tout à coup à ses yeux des airs de porte-feuille ambulant.

"Et donc, on pourrait s'attendre à ce que la récompense totale soit de quel ordre de grandeur, exactement ?" minauda-t-il, sans même prétendre s'intéresser comme Uriko au but de la mission. "Ce serait entièrement en espèces sonnantes et trébuchantes, ou il y aurait des à-côtés... ?"

Le buffet parvint à le distraire un petit moment, mais il revint vite harceler Wergeld de questions de comptabilité. Quand il eut enfin l'estomac plein et qu'on lui eut fait comprendre que le moment était peut-être venu de se retirer pour la nuit, il avait décidé qu'on mangeait bien, ici, et avait plus ou moins oublié toute velléité de quitter la mission avant son terme. Il passa une nuit tranquille dans une chambre propre avec un lit douillet et, posé sur une table, un vase avec un petit bouquet de roses, d'œillets et de lys (c'est sûr, ça changeait de Mirinar), à rêver des rêves de richesse.

C'est un verre à la main que j'ai accepté de répondre à toutes les questions.

-La récompense finale par personne s'élèvera à 80 pims, un titre de perçant [vous pouvez revendre ce que vous gagner] et le droit d'aller sur Mirinar avant son ouverture officielle. Vous pourrez bénéficier de suppléments si la seconde partie de notre mission s'avère encore plus dangereuse que prévue...

Ayame lève son verre depuis son fauteuil et ajoute :

-À la santé des fous !

Il enfile cul sec son verre de Gin dilué dans du pulco et de l'eau.

-Pour la mission, chasser une baleine depuis un village construit sur pilotis, eux-mêmes astucieusement planté sur le sommet d'une montagne sous-marine, risque d'être tout particulièrement difficile. De plus, la baleine devra être intacte à l'arrivée, nous ne savons pas comment l'orbe l'amènera à nous, si elle se montrera agressive et... si elle ressemblera à une baleine normale...

Aya ricane en caressant Soare roulée sur ses genoux. Il se permet de poursuivre.

-Ceci n'est pas à répéter au premier venu, la baleine doit nous servir à ouvrir la frontière terrestre entre l'Entre-Monde et la zone inconnue. Aucun droit à l'erreur.

Le repas terminé, avant que le majordome n'indique des chambres aux deux invités, je lançais à la cantonnade :

-Je vous obtiendrais des titres pour demain, vous les aurez le temps de la mission. Vous aurez la matinée pour vous préparer à aller sur Ahoane, nous partirons en milieu d'après midi dès que nos taxis seront prêts.

Sur ce... bonne nuit. L'elfe préféra quitter l'île. Sa fille devait se faire un sang d'encre depuis notre départ, et moi, j'avais envie d'aller dormir dans mon lit. C'est bien rare que l'autre borgne ne me tienne pas compagnie, autant en profiter.

Vous bénéficiez pour le prochain rp de :
Deva Air, Zelva et Oxygène (ce sont des titres) ainsi qu'une perle de cristal chacun.
Vous pourrez conserver l'un des titres à la fin du rp.

Pour l'autre rp, ouvrez directement dans Océans et terres d'océanides. Celui qui aura envie de poster ouvre le sujet, sinon je le ferais dans la semaine.

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