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Re: Les griffes (Quête)

Mer 3 Nov - 19:36


Un froid pesant s'installa entre les trois hommes. Elantir regarda du coin de l'œil la réaction de son camarade de route. Il avait lui aussi tressailli. Le temps s'était écoulé rapidement. Les éléments ont joué contre l'équipe. Il y a même eu une disparition soudaine, et enfin on touchait du doigt le point principal. Après une longue préparation inutile, allaient-ils aboutir à leur mission ? Mais cela semblait bien trop simple, trop rapide. Que signifiait tout cela ? Presque aussitôt, Elantir demanda d'une voix précipitée.

« Pardon ?

Fixant désormais le frère, le garçon à la chevelure de feu remarqua le triste sens de sa question. Comment paraître niais et affichant son étonnement. Si cet homme à la soutane noir connaissait cette mission ce n'était pas par hasard. Deux hypothèses s'offraient à eux désormais. La première, il est là pour les aider, la seconde, il est là pour les empêcher d'obtenir ce qu'ils souhaitaient. L'air plutôt sur de lui, Elantir continua.

-Est-ce vous qui les possédées, ces griffes ? Il est capital pour nous de les avoir !

Comment maintenir cette connaissance ? A tout moment, ils risquaient de perdre un élément primordiale. L'information ne tenait qu'à un fil. Il fallait à tout prix soutirer des données. Il ne fallait pas tourner autour du pot au risque de s'éloigner des griffes, mais il ne fallait pas montrer un intérêt trop flagrant au même une précipitation qui sera néfaste. Ne montrant pas son désarroi, il étudia les murs. De la pierre ancienne, mais très bien entretenu, une bibliothèque bien garnie et un manque de fenêtres. Un détail fort inquiétant et si tout ceci n'était qu'une embuscade ? Toute tentative de fuite était quasiment vouée à l'échec. La porte se trouvait derrière Elantir et son compagnon le gros chat. Mais pourquoi Elantir s'inquiétait-il autant ? Après tout, ils étaient en position de force, deux face à un pauvre prêtre. Mais ce même prêtre à l'allure grassouillette avait plusieurs gardes qui devaient se cacher non loin de leur maître. C'était effrayant l'autorité qu'il portait sur ces mercenaires. Faisant sursauté Elantir, le frère répondit à la question du jeune garçon possédé.

-C'est bien nous qui les possédons.

L'emploi de la première personne du pluriel renforça la crainte du garçon. Cela ne pouvait signifier qu'une seule chose ! Ce prêtre n'était pas si fragile que ça et sa garde personnelle devait dépasser de loin l'effectif qui s'était occupé à accueillir Kallistrat et Elantir.

-Nous acceptons de vous les céder, car nous n'en avons pas l'utilité.

Elantir tiqua. Les griffes inutiles ? C'était absurde ! C'est griffes là sont magiques, leurs pouvoirs sont immenses. Le jeune garçon était sur qu'ils ignoraient leurs valeurs. Mais le prêtre avait certainement remarqué l'intérêt porté à ces petits objets. Et dans ce cas là, ce frère allait profiter de la situation.

-Mais à une seule condition.

Sans pouvoir se retenir, trahissant son esprit serein, Elantir demanda bien malgré lui en étant sur de répondre à une question posée mentalement par Kallistrat.

-Laquelle ?
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Re: Les griffes (Quête)

Dim 14 Nov - 22:35


Le gros homme eut un sourire, entre bienveillance et amusement. Soyons honnête, il ne leur voulait pas de mal... cependant ces deux-là l'amusait. Il en avait vu passer des jeunes gens avides de richesses qui recherchaient ces fameuses griffes. Aucuns d'entre eux hélas n'avait su répondre à ses exigences. Techniquement parlant, il ne demandait pas grand chose... c'était la manière de l'obtenir qui se révélait compliquée. Tant et si bien que nombre de voyageurs avaient fini par repartir bredouille, dépités par le caractère à la limite de l'impossible de la condition. Quelle condition ? Car oui, Elantir a posé la question, et Kallistrat a tendu l'oreille. Le frère Toc alla s'asseoir derrière une immense table comme on en voit dans les salles de réception et désigna, face à lui, deux chaises vides.

« Je vous en prie, asseyez-vous et parlons affaires. »

Le Chertan soupira. Après s'être fait envoyé en l'air – passez moi l'expression – à grand coup de catapulte, et s'être livré à une petite esclandre tout ce qu'il y avait de plus réjouissante, suivre cet homme et l'écouter marmonner était d'un ennui mortel. S'asseoir ? Pour quoi faire ? Il fit un rapide tour du propriétaire du regard et se décida enfin à avancer. Après tout, ces gens-là pouvaient bien essayer de le faire prisonnier, ils trouveraient à qui parler. Ce n'était pas une poignée d'humains qui allaient inquiéter notre gros matou habitué aux hordes de bêtes sauvages et sanguinaires. Il tira donc une chaise et s'assit, maladroit comme un gosse, ses pupilles fendues plantées sur l'homme qui leur faisait face. Il attendait la suite, impatient au point d'en balayer le plancher avec sa queue. L'homme de foi lui sourit, comme reconnaissant de sa bonne volonté.

« Il y a quelques temps de cela, nous avons reçu toute une délégation de fidèles sur Main'l. Des croyants de tous horizons que nous avons fait venir à dos d'Olipanda. Le voyage était financé par Main'l... seulement voilà, notre monte-charge a cédé sous le poids... »

Kallistrat se retourna pour vérifier les mouvements d'un homme dans son dos. Monsieur Toc lui fit un signe de la main, et le valet disparu à pas pressés. Quelques secondes plus tard, il revenait avec une déserte encombrée de couverts. On allait manger ? Oooh ! Première bonne nouvelle de la journée qui mit un peu de baume au cœur du Chertan. Pour le coup, il en fut bien plus disposé à écouter les élucubration de l'homme à la coupe de cheveux digne d'un Playmobile.

« Vous savez, il était conçu pour un maximum de quinze personnes et nos visiteurs dépassaient à peine ce chiffre... seulement nous n'avions pas prévu qu'ils décideraient de monter avec l'Olipanda... Le monte-charge ne s'en est pas remis, et il est en réparation depuis, d'où un système provisoire pour monter un peu précaire. »

Et par « précaire », il voulait dire « dingue » pensa Kallistrat qui sentait la salive lui monter à la bouche. Ah ça, il n'était pas prêt d'oublier la manière dont on l'avait fait monter jusqu'ici ! Il jeta un œil au petit homme sec occupé à mettre le couvert. Sa rapidité et sa discrétion étaient curieuses... mais il ne savait manifestement pas compter. Il y avait deux couverts chaque fois : un pour frère Toc, et un pour Elantir. Et lui alors ? Il s'abstint de poser la question lorsque le serveur lui déposa une grosse pinte de lait sous le nez. Ça ferait l'affaire en attendant. Il s'en saisit, et but à grosses gorgées, sans se soucier des glouglous bruyants qu'il émettait, ni du sursaut qu'il provoqua en reposant le récipient sur la table. Bigre, que ça faisait du bien ! Il se passa la langue sur ses babines perlées de blanc. En fin de compte, il l'aimait bien ce frère toqué... et à en juger par le sourire qu'il lui offrait, ça semblait réciproque. Enfin un qui n'avait pas peur d'un gros chat comme lui, ça le changeait des enfants qui partaient en hurlant en sens inverse, tiens. Ceci dit, ça ne lui disait pas en quoi il pouvait se montrer utile... parce qu'il n'avait rien raté, il était question d'une condition quelques minutes plus tôt. Le frère en soutane semblait attendre que l'attention de ses deux invités soit à son maximum pour reprendre le fil de son récit. À partir de cet instant, il en venait aux faits. Et la condition qui en avait fait renoncer plus d'un s'imposa bêtement.

« Le problème, voyez-vous, c'est que nous n'avons jamais pu faire redescendre cet Olipanda... d'abord parce que notre monte-charge n'est plus en état. Et ensuite parce que notre première tentative l'a effrayé. À cause de cet échec, il s'est réfugié dans nos sous-sols d'où il refuse de sortir. Ce ne serait pas vraiment un problème s'il se contentait d'y hiberner comme un bon gros ours commun, mais ce n'est pas le cas. Plus le temps passe et plus il devient agressif, à tel point que nos mineurs n'osent plus descendre dans les filons. Et puis son poids altère la flottaison de notre île... et pour finir, il nous coûte extrêmement cher en nourriture... Alors si vous parvenez à le faire sortir de sa tanière et à le faire embarquer dans la montgolfière que nous avons bâtie à son attention, les Griffes sont à vous. »

Kallistrat dévisagea son interlocuteur d'un air ahuri. Et c'était tout ? Mettre une grosse peluche dans un ballon ? Ben ma foi, qu'on lui montre le chemin ! Les yeux du Chertan se plissèrent et il se retourna soudain vers Elantir, un filet de bave débordant d'entre ses crocs. Les ailes de son nez palpitaient à vive allure, comme s'il avait repéré la présence d'un immense danger. À l'observer comme ça, il faisait vraiment peur. Difficile de lire les émotions sur un visage félin. Pour les non initiés, il avait l'air constamment furieux, et vous dévisageait comme si les pires envies de meurtre animaient son esprit. En réalité, à l'instant qui nous intéressait, il était juste euphorique. Et nul doute qu'Elantir, même s'il était loin de posséder le même odorat que notre chaton pelucheux, devait comprendre les raisons de ce subit enthousiasme. Surgissant dans l'encadrement de la porte, un domestique armé d'un plateau vint faire une distribution de nourriture. Une perdrix rôtie à point fut déposée au milieu de la table, découpée et servie au frère Toc et au possédé de service. Quelques secondes plus tard, trois autres hommes faisaient leur entrée, portant à bout de bras un gigantesque plateau où gisait un méchoui de Hi-bou à la sauce crème-champignons qui faillit faire défaillir Kallistrat de bonheur.

Les griffes (Quête) - Page 3 Kallistratdial
« D'accord pour l'Olipanda ! » ronronna-t-il de l'estomac.

Et peut-être que s'il avait pris la peine de se renseigner sur la taille de l'ours en peluche, il aurait évité la précipitation... Quoi qu'il en soit, ils n'avaient de toute façon pas tellement le choix, pas vrai ? En attendant, chaque chose en son temps. Bébé lion réfléchirait à tout cela dès qu'il aurait fini de se goinfrer...
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Re: Les griffes (Quête)

Sam 20 Nov - 12:16


Le marché semblait convenable à Elantir. Toute mission était bonne à entreprendre si celle-ci aboutissait. Puis, il ne fallait pas se voiler la face, mais Kallistrat était plutôt baraqué, ce n'était pas du tout négligeable. Puis aussi, il savait se montrer persuasif. En attendant il regarda son assiette. Elle était plus que bien garnie ! Il aurait aimé ne pas avoir de couvert tout comme son voisin de table, il aurait pu se goinfrer. Mais, il devait garder une certaine tenue. Devant un frère qui offrait la charité, mais surtout qui était la clef des griffes. Le repas fut trop tôt terminé et le frère leur montra la sortie. Le message était clair, ils devaient partir de ce pas. Même si le prêtre se cachait derrière un visage de marbre, Elantir se doutait qu'il préférait donner ses griffes plutôt que de les conserver. Cela signifierait que l'Olipanda serait de nouveau debout. Le marché de cette ville flottante devait en prendre un coup... Tout comme le peu de visiteur.

« Merci beaucoup ! Avec ce repas, nous allons revenir très vite. N'est-ce pas Kalli ? »

Il quitta le refuge d'un Dieu inconnu, puis Elantir voulut demander à Kallistrat une certaine chose. Mais tel un souvenir effacé, un mal profond qui s'était éteint avec le temps. Elantir sursauta. Le jeune garçon pensait que tout ceci était terminé, ou du moins il avait oublié cette présence. Il était tellement plus heureux sans ça ! Il était même devenu quelqu'un de normal ! Pourquoi faisait-elle sa réapparition aujourd'hui ? Cette voix qu'il honnissait tant venait de retentir dans sa tête. C'est horrifié qu'il entendit.

« Ça faisait longtemps ?

Elantir n'osa pas répondre. Kallistrat était à ses côtés.

-On ne s'absente pas pour des raisons futiles. J'ai préparé mon retour.

Le garçon fronça les sourcils et tentait de garder un aspect décontracté. Au pire, son air contrarié passerait pour de l'angoisse. Il se demandait ce qu'elle voulait dire. Ses paroles n'avaient pas le moindre sens. Elle ne pouvait avoir été absente, ils étaient scellés par la marque frontale. Il l'aurait remarqué son absence !

-N'as tu pas remarqué que depuis un certain temps tu étais sans peine ?

A mieux réfléchir, Elantir constata que depuis peu, il se sentait entier. Il n'avait plus la sensation de partager son corps. Plus de voix, plus la sensation d'être possédé. Avait-elle raison ? Le jeune homme se demandait comment aurait-elle pu faire afin de quitter son corps ? Et si cette hypothèse était vrai, pourquoi ne le quittait-il pas ? Elle désirait tant quitter ce monde, qu'elle parte ! Mais que cette folle abandonne Elantir !

-J'avais juré que je viendrais à bout de toi.

La main du garçon glissa son sa veste et toucha l'amulette qui le protégé. Il pensait que cela était impossible, le pendentif était toujours autour de son cou. Heureusement qu'à ce moment là, Kallistrat et le garçon eux cheveux de feu marchaient à l'ombre des battisses, car Elantir perdit de ses couleurs. Il était hors de danger, cela s'appelait de l'auto-conviction. Il était dehors, en plein jour, accompagné d'une sorte de lion. Il faudrait être malade pour tenter un assaut. Mais si cela n'était pas une attaque extérieure ? Si tout ceci se passait plutôt à l'intérieur de lui ?
Elantir respirait désormais par saccade. Effleurait-il la crise de nerf ? Il commençait à paniquer. Et il y avait de quoi !

-A tout à l'heure. »

Après tout, pourquoi pensait-il à tout ceci ? Personne ne pouvait l'attaquer, ils étaient en plein centre ville désormais. Cette folle ne pouvait pas non plus posséder son corps, car son amulette était toujours aussi stable autour de son cou. Elle ne pouvait rien faire. La seule chose qu'elle cherchait à faire était de le paralyser. Elle essayait tout bêtement de le rendre paranoïaque. Mais, Elantir était réaliste, elle ne pouvait pas l'atteindre. La seule chose qu'elle pouvait faire c'était lui donner un misérable mal de tête. Après tout qu'elle parle. Un homme arriva et se présenta.

« Bonjour ! Je suis celui qui m'occupe de faire descendre les voyageurs dans le puit. L'Olipanda nous manque... Il me manque beaucoup à moi. Donc, je suppose que vous désirez descendre ? Très bien, dans ce cas...

A ce moment là, après que le garçon fit oui de la tête. Celle-ci sembla exploser. Encore cette folle qui faisait des siennes ! Agacé, Elantir tentait de comprendre ce que disait celui qui montrait une corde. Mais Eternelle parlait, criait si cela était possible dans une tête. Fermant les yeux et frottant son front, le jeune garçon confirmait de la tête ce que disait ce bon monsieur. Bien qu'il ne sache absolument pas ce qu'il disait. Il désirait tant hurler de se la fermer. Crier plus fort qu'elle ! Exprimer sa haine envers elle. Elle était tellement abominable... Enfin, la voix s'estompa aussi vite qu'elle était apparue.

-Voilà, à vous maintenant ! »

Désormais on tendait à Kallistrat et Elantir une corde, permettant de descendre dans le puit, que le jeune homme attrapa. Pas bien compliqué, il suffisait de la tenir fermement et de sauter. Après tout, cela ne l'étonnait pas le moins du monde.C'était certainement une corde ensorcelée. La magie opérait et Elantir faisait confiance. Il sauta tenant sa corde à deux mains. Seulement aussi vite qu'il tombait il entendit des hurlements provenant de la surface. Il ne comprit pas ce que cela pouvait bien signifier, mais il vit une silhouette descendre au bout d'une corde similaire à la sienne, tandis que le cercle lumineux se rétrécissait aussi vite qu'il tombait au fond du puit. C'était certainement le gros chat qui suivait. Cette même silhouette était celle de l'homme qui avait donné les instructions. Il tentait de ralentir la chute du garçon. Le sol arriva très vite et la chute lui brisa les deux jambes ainsi que son bras droit. Il n'eut même pas la force de crier, d'être conscient... La lumière s'éteignait progressivement. Un corps tomba à ses côtés, celle de celui qui avait souhaité le sauver, heureusement il n'avait rien. Il lui parla, mais aucun son n'atteignit les oreilles du garçon. Puis une dernière fois il entendit une voix dans sa tête.

« L'expérience numéro 46 est vaincue. Affirma Eternelle.
-Bien, tu peux passer à la suivante. La boucle est fermée et respectée. On peut avouer que sur ce coup-là tu as eu de la chance. Tu imagines si personne n'avait sauté pour le sauver ? Les conditions n'auraient pas été respectées et tu serais morte dans le corps du jeune homme. N'oublie pas qu'il faut une mort évidente et une personne quelconque qui désire sauver le futur défunt pour que tu puisses prendre possession de son corps par la suite. Répondit une voix plus grave, appartenant certainement à celle d'un homme. »

Puis, son corps sembla devenir poussière, le vent qui le caressait était devenue pesant. Gardant les yeux ouverts, son âme s'éteignit. Ce fut les ténèbres, puis plus aucune douleur, aucune sensation. Plus aucune présence dans ce corps.


Dernière édition par Elantir Itarillë le Mer 24 Nov - 17:45, édité 1 fois
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Re: Les griffes (Quête)

Sam 20 Nov - 17:27


Spoiler:


Hilde avait décidé de s'exiler temporairement. La foule pouvait être fluide comme parfois très insupportable. S'habituer à la population active était très long, ce genre de chose ne se faisait pas du jour au lendemain. Parfois, il vivait parmi les êtres vivants, d'autres fois, il accompagnait la nature dans sa route vers l'éternité. La nature était comme le temps, en perpétuelle mouvement. Tandis qu'elle se renouvelle, elle meurt aussitôt. Et cela infiniment. C'était peut-être cela l'immortalité. Un combat incessant permettant de renaître à chaque instant.

Donc le désert était l'horizon le plus agréable pour s'isoler. Rare étaient les maisons, encore moins les hommes de toutes espèces. Curieusement la présence d'animal n'était pas désagréable. Eux vivaient au jour le jour. Sans se poser de question et au moins ils n'avaient pas l'emprise du temps et des hommes sur les épaules. Ils vivaient une vie les plus paisibles et les plus heureuses. La seul joie apportée est celle de l'amour et de vivre. On peut dire d'une certaine façon qu'ils n'étaient pas achetés par la vie.

Les bourrasques certaines fois trop puissantes déséquilibraient l'esprit. Il ne pesait pas lourd et le vent était un inconvénient. Mais il interprétait cela plutôt comme une aide, un guide. Peut-être le vent le remettait-il sur la bonne route. Parlant de chemin, Hilde constata qu'il suivait un point dans le ciel. Un peu comme les aventuriers suivant l'étoile la plus lumineuse dans le ciel. Mais là, en plein jour l'idée de l'étoile était mise de côté. Il eut l'occasion de se dire que c'était une île flottante à très haute altitude. Plutôt que de voyager à l'opposé de cette civilisation, il continua son chemin jusqu'à apercevoir des points noirs. Il supposa que c'était des voyageurs totalement perdus. Après, il se dit qu'il était possible que ce soit un véhicule permettant d'accéder à l'île perchée dans les cieux. Ou encore des cadavres ayant pourris sous la force du soleil. Ou encore... Il cessa de réfléchir à ceci, à cette allure là, il allait trouver une bonne dizaines d'hypothèses qui seront au final fausses.

Lorsqu'il arriva à destination, il eut la réponse à sa question. Un homme tout rabougri le regardait avec envie. Hilde suivit son regard et il se posa sur une lame de couteau. Cette lame était toute rouillée et pas du tout affutée. Bref, elle ne servait strictement à rien et il ne fallait pas être une lumière pour comprendre le message implicite. D'un geste aussi lent que l'était le vent, il déposa la lame dans la main tendu du petit bonhomme. Celui, semblait jubiler de ce gain. Puis se servant de cette même lame, le petit homme tout rabougri coupa net une corde puis dans un grincement délicat, Hilde fut projeté par une catapulte soigneusement caché dans le sable. Il montait à une allure folle. L'île devenait progressivement accessible. Mais, Hilde allait beaucoup trop vite à son goût. Extrêmement vite, il ne fallait pas oublier qu'il ne pesait même pas trente kilos, or avec la distance et le vent, Hilde dévia avec légèreté de la trajectoire de base. S'il avait eu un cœur, celui-ci se serait emballé comme jamais. Puis tel un planeur, l'esprit entama une chute libre en toute légèreté. Il vit loin en dessous de son corps un corps imposant et apparemment poilu. Effrayé par cette atterrissage qui s'annonçait très mal, Hilde commença à battre désespérément des jambes dans l'espoir de voler et ne pas tomber comme un poids mort.

Évidemment, l'esprit avait eu raison, c'était bien un lion sur patte qui se trouvait en dessous et bientôt il allait être réellement sous Hilde...

Voilà que Hilde fuyait son quotidien mouvementé et qu'il se retrouvait dans une situation douloureuse, pas seulement pour lui. Il baissa de nouveau le regard sur le corps velu, finalement il ferma les yeux pour ne pas voir la suite.
Hilde
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Re: Les griffes (Quête)

Mer 24 Nov - 19:28


Le Hi-bou rôti fut promptement engouffré dans le gosier avide du gros chat. Sans couverts, il tailla la chair tendre à l'aide de ses griffes et s'empara des meilleurs morceaux entre ses crocs. Ah ! Rien de tel qu'un festin de roi après autant d'émotions. Il écouta le reste de la conversation d'une oreille tout à fait distraite, préférant de loin le bruit des os craquant sous ses molaires. Pas un seul instant il ne se soucia de sa tenue à table et préféra engloutir le maximum de viande en sauce qu'il en fut capable. Lorsque le repas fut terminé, Kallistrat s'étira comme au sortir d'un long sommeil. Aaah ! Que ça faisait du bien ! Il y avait bien longtemps qu'il ne s'était pas régalé autant. Pour le coup, il en appréciait presque le désert... Son regard se posa sur les murs de pierre. Vrai qu'ils étaient à l'abri de la chaleur ici. Et surtout à l'abri de ces espèces de malade de la fontaine... Il bailla. Il était l'heure de la digestion, mais les hommes venus les chercher n'étaient semblait-il pas très au courant... Conciliant toutefois, notre chaton consentit à se lever et à les suivre, l'air à moitié somnolent.

Lorsqu'il sortirent de l'espèce d'Abbaye de luxe de monsieur Toc, la première chose qui frappa Kallistrat fut l'insupportable chaleur. Il se remémora alors les termes du contrat. L'Olipanda était situé dans les sous-sols de l'île. Bien. Peut-être ferait-il moins chaud en bas, comme dans les quartiers de l'homme de foi. Il l'espérait en tous les cas, car avec sa fourrure, il ne pourrait pas tenir bien longtemps sous pareille chaleur. Et étant donné l'échec de leurs prédécesseurs à cette mission – comme l'avait suggéré Toc – elle devait s'annoncer compliquée, sinon musclée. Oh oui, musclée ! Kallistrat avait besoin de se défouler pour faire passer son Hi-bou sauce champignon. Et tout à ses pensés, il suivit docilement, sans même remarquer le malaise de son compagnon aux cheveux rouges. S'il avait su...

Il fut tiré de ses rêveries pâteuses par les explications d'un homme. L'Olipanda se trouvait donc au fond d'un puits ? Ça commençait mal. Kallistrat n'avait pas confiance. On ne savait jamais remonter d'un goulot pareil... Et son scepticisme s'accentua lorsqu'on lui tendit une corde en prétendant que « tout irait bien, il suffisait de... ». Un coup d'œil sur le Reverso Petzl ne lui inspira aucune confiance... à tous les coups ce machin lui resterait entre les coussinets, et il s'écraserait en bas aussi sûrement qu'une pierre. Il voulu chercher l'approbation – ou la désapprobation – d'Elantir du regard, mais eut à peine le temps de le voir bondir dans l'œillet sombre, sous leurs pieds... Ah ? Apparemment, lui avait confiance. Peut-être était-il habitué des descentes en rappel ? L'air un poil vexé, Kallistrat se pencha pour mieux voir, et vit : leur instructeur se jeter à son tour dans le vide en hurlant... Il écarquilla les yeux pour mieux y voir. Le contraste entre la lumière blafarde du soleil et l'obscurité du puits le gênait, mais une chose était sûr : tout ceci n'était pas prévu ! Et son nez se pinça sur une grimace douloureuse lorsqu'il reconnu le crépitement macabre des os broyés, en bas... Et après ça, on voulait qu'il fasse confiance à leur maigre corde et au descendeur ? Pas question !

Le chaton resta là, immobile devant le grand cercle noir, tandis qu'autour de lui les villageois présents s'agitaient. On lança d'autres cordes et ce qui ressemblait à un lit pliable – Kallistrat sut après qu'il s'agissait d'une civière – en se donnant quelques instructions, tout cela dans une organisation minutieuse et fébrile. Quelques minutes plus tard, l'instructeur remontait juste derrière la civière. Elantir était ficelé dessus, les jambes dans une position défiant toutes les lois de l'anatomie et un radius surgissant comme un pal de son avant-bras. Même le coude était en travers, et l'épaule pas vraiment à sa place... Et tandis que les hommes aidaient l'instructeur à refaire surface, le chaton posa une main de velours sur la poitrine de son compagnon de route. Rien. Ni souffle, ni vibrations. Mort. Si vite ? Les ailes du nez du chaton frémirent tout à coup. La mort, il connaissait, pour l'avoir provoquée souvent. Quand on est prédateur, c'est presque un jeu. Mais c'était la première fois que cela survenait sur l'un des « siens ». Un compagnon de route. Un semblable. Autre chose qu'une proie, en somme. Alors tout à coup, il laissa échapper un « meeeeeeeeeôw » plaintif, long et grave...

… jusqu'à ce qu'un ballon d'hélium s'écrase lamentablement sur lui, le faisant tour à tour sursauter puis rugir de contrariété. On ne dérangeait pas un lionceau malheureux !!!
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Re: Les griffes (Quête)

Sam 27 Nov - 13:21


La chute ne fut pas douloureuse. Juste violente, heureusement Hilde ne ressentait pas la douleur, car après un telle chute mortelle... Il serait mort. Seulement il ne tomba pas sur le sol, mais bien sur un pauvre malheureux qui se trouvait sur son chemin. La vitesse cumulée avec la distance de vol expliqua la force de l'atterrissage. Cependant, son poids étant très faible, la personne sur laquelle il était tombé ne fut pas emporté avec lui. Hilde se contenta de rebondir faiblement, bousculant à peine cette boule de poils. Ayant à peine le temps de tomber au sol, il entendit un rugissement à faire dresser les poils inexistants d'un esprit.

Hilde se releva sans peine, jouant de sa vitesse accordée par son poids. Le premier réflexe fut d'observer les dégâts. Non pas de sa victime, mais de son enveloppe. Aucune déchirure, juste le torse bombé à l'intérieur. Il porta ses doigts fins aux vitres qui lui permettaient de voir. Aucune casse, ni la moindre fissure. Mis à part son torse enfoncé, il s'en sortait très bien. Poussant à l'aide de son esprit, le cuir ressortit jusqu'à reprendre sa force original. Hilde enfin soulagé que le cuir ne marque pas, affirma qu'il était bel et bien sur l'île flottante. Voyant le regard attristé du lion sur pattes, l'esprit tenta d'apaiser les âmes.


« Pas de quoi avoir un tel chagrin... Il n'y a pas de mort que je sache. »

L'échange s'arrêta là. Hilde profita du calme imposé pour observer la ville. Plusieurs personnes formaient un cercle, les mains cachant la bouche. Leurs regards étaient vitrés comme effrayés. Il soupira intérieurement. Avec un tel système pour accéder à cette île dans les cieux, il était le premier à faire un vol aussi spectaculaire ? L'esprit ne pouvait affirmé cela. Il était persuadé que cette catapulte vraiment à revoir avait tué des touristes. Mais après tout, ils avaient le droit d'être aussi sensibles. Il n'était pas mort, c'était le principal après l'île pouvait très bien s'écraser au sol, parce que la magie n'opérait plus ou encore parce qu'une météorite l'emporte dans sa chute. Tant que sa vie n'était pas en danger, tout lui était égal. Après mûres réflexions, il remarqua que ce n'était pas lui le centre d'intérêt, mais le puits qui se trouvait juste derrière lui. L'esprit s'approcha, posa ses mains sur le rebords et ne vit rien. C'était sombre, vraiment très obscure. De plus le contraste avec la lumière du soleil était violente. Pas le temps aux yeux, qu'ils soient matériels ou pas, de s'habituer. Peut-être que s'il se cachait les vitres accédant à son regard d'esprit, il pourrait voir au fond. Mais cela était quelque peu inutile. Voyant que la situation était critique, Hilde comprit aussitôt. Encore une fois, il prit la parole, posant une question, plus sur le ton de l'affirmation et se rendant à l'évidence.

« Il n'y a plus d'eau ? »

C'était affreux pour des hommes faits de chairs et de sang. Leur organisme fonctionnait à l'eau. C'était l'essence de la vie. Même s'il l'avait voulu, Hilde ne ressentit pas de peine. Eux n'étaient pas éternels, lui oui.
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Re: Les griffes (Quête)

Lun 6 Déc - 17:42


Ne faites pas sursauter un chat. Contrairement à vous, il ne trouvera pas ça très amusant. Pour preuve, les yeux furieux de Kallistrat ne lâchaient plus le ballon d'hélium qui l'avait surpris, et il s'en était fallu de peu qu'il le lacère en un réflexe. En temps normal, c'est ce qu'il aurait fait, mais le monde des « civilisés » lui avait appris que certains grands enfants aimaient faire peur... et qu'il n'était pas forcément nécessaire de les tuer en guise de réaction défensive... Bref. Les griffes sorties et prêtes à tailler le cuir à sa façon, notre Chertan se réfrénait tant qu'il pouvait, sa queue battant l'air furieusement derrière lui. On aurait dit un fauve à l'affut de sa proie... mais son regard se fit moins furieux lorsqu'il vit le trou laissé dans la poitrine de son « agresseur ». On aurait dit une vieille casserole toute cabossée. Ouille... voilà qui laissait présager de l'état des côtes et des organes, en dessous. Pourtant, l'homme n'avait pas l'air d'en souffrir. Tout juste sembla-t-il ennuyé et, quelques secondes plus tard, le torse reprit sa forme d'origine. Oh... bizarre... Tellement bizarre qu'un homme alla vomir un peu plus loin tandis que d'autres avaient porté la main à leur bouche dans une expression horrifiée. Kallistrat se redressa – il fléchissait toujours les genoux lorsqu'il se tenait dans cette position offensive.

Il oublia complètement Elantir – n'allez pas lui demander de s'attacher à quelqu'un – et s'intéressa plutôt au nouveau venu. Un ballon. Il ressemblait à un grand ballon, mais il parlait, bougeait... et c'était vraiment étrange. Quoi qu'il en soit, il ne paraissait pas hostile.

Les griffes (Quête) - Page 3 Kallistratdial
« Non, pas d'eau. Si vous avez soif, il faut demander, mais ne buvez pas à la fontaine, ça ne leur plairait pas. Il pencha la tête, comme si la pencher pouvait l'aider à mieux comprendre ce qui se présentait à lui. Il y a un Olipanda au fond, et il faut le remonter. »

L'avantage de Kallistrat, c'était son absence de timidité.

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Re: Les griffes (Quête)

Jeu 9 Déc - 17:43


Hilde avait une tête à boire ? Franchement... Parfois les gens pouvaient sortir des absurdités inouïes. Quelque peu agacé, il balança sa tête inconsciemment, plongeant ainsi dans de longues réflexions dont seul Hilde avait le mystère. En réfléchissant bien, où pouvait bien passer la boisson ? Par ses yeux ? Les seuls trous que possédait sa tunique en cuir. Il s'arrêta un instant. Après tout, cet individu poilu ne semblait pas devin à vrai dire. Ce n'était pas du genre à l'esprit, mais il culpabilisa, juste un tout petit peu. Il lui tombait dessus, celui-ci ne réagissait pas bien méchamment et Hilde trouvait tout de même le temps de râler ?

-Je m'excuse et vous remercie de m'avoir intercepté.

Il ne savait pas comment montrer un signe de bienveillance, alors il se contenta de rester immobile, les bras ballants. Il ne pouvait tout de même pas s'en aller sans dédommager cette personne. Pas financièrement, juste moralement. Malgré ses pensées contradictoires, car il n'avait qu'une hâte, c'était de s'isoler, il proposa ses services.

-Je peux me rendre utile ?

D'un coup, aussi imprévisible que l'était le pluie, il se frappa le front, enfonçant légèrement sa tunique de cuir, qui ne perdit pas de temps à se remodeler. Il était tellement tête en l'air, et aujourd'hui il l'avait été plus que jamais. L'esprit avait tout bonnement oublié de répondre à son matelas, qui est en fait ce tas de poils qui avait réceptionne à merveille l'ancien homme désormais enfermé dans une tunique de cuir. Il chercha ses mots tout en restant poli.

-Hum... Pas d'eau merci. Je n'ai pas besoin de ceci pour vivre, moi.

C'était si vrai, Hilde jubilait de répondre ceci. Il n'avait plus besoin d'essence pour faire tourner son moteur interne. Il était totalement dépendant et sans aucune limite. Cette phrase dite pourtant sans la moindre arrogance, pouvait être interprétée comme attaque personnelle. Le -moi- était de trop, sous-entendant très bien qu'il était unique. Bien sur, Hilde le pensait, mais voulant être délicat dans ses mots, il considérait ceci comme outrage. Encore une fois, l'esprit quitta ses pensées, dans lesquelles il avait l'habitude de plonger, jusqu'à parler seul au bout d'un certain moment. Parler dans sa tête était une chose, mais pour Hilde, c'était trop difficile à partir d'un laps de temps.

Comme un cadeau du ciel, un homme arriva avec un seau. Il courrait tenant d'une main son chapeau et de l'autre son minuscule seau. Il paraissait très essoufflé pour le peu d'effort qu'il venait de fournir. S'accroupissant pour reprendre sa respiration, il posa le seau et montra du bout de son nez le puits. Hilde ne put s'empêcher de penser que ce pauvre homme était fou, atteins profondément au niveau du cerveau. Puis il tenta de parler. Mais son souffle encore lointain l'empêchait de s'exprimer. C'était agaçant, puis enfin il lâcha.


-Ce seau est magique, il peut porter des masses très lourde, il souffla, remontez donc cet Olipanda ! Il nous paralyse depuis assez longtemps !
-Quel ... Panda ? Demanda aussitôt l'esprit.
Hilde
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Re: Les griffes (Quête)

Dim 19 Déc - 14:47


Intercepté ? Non mais il avait une tête de défenseur de baseball ? Kallistrat s'ébroua comme si Hilde lui avait salit les poils. Il cherchait, par ce geste, à gagner du temps pour faire retomber sa nervosité passagère – bien que la queue dans son dos témoigne pour lui de son grand agacement – et réfléchir, un peu. Un tout petit peu même. Parce qu'il était chaton et qu'il préférait jouer à réfléchir. Voyons voir, un homme qui ne se brisait pas les os et qui n'avait pas besoin de boire pour vivre... ça pouvait être utile. En plus il était léger. Apparemment, pensa Kallistrat, il savait voler aussi. En cas de pépin il pourrait donc remonter plus vite à la surface du puits pour demander de l'aide... s'il en avait besoin. Ça ressemblait à quoi un Olipanda d'ailleurs ? Chaton regarda le seau d'un air septique, puis l'homme qui avait apporté l'objet, puis à nouveau le seau. S'il avait su dans quoi il s'embarquait, il se serait abstenu de faire le voyage. Enfin, au moins il avait dégusté le meilleur Hi-bou en sauce auquel il ait jamais eu droit...

Les griffes (Quête) - Page 3 Kallistratdial
« O-li-pan-da. Répéta-t-il comme s'il s'adressait à un lionceau. Il paraît qu'il s'est caché dans les sous-sol de l'île flottante. Il faut le remonter. »

Il se tourna vers les hommes qui emmenaient Elantir plus loin. Certains lui jetaient des regards indignés de ne pas le voir plus affligé par la mort de son compagnon mais il n'y prêta pas d'attention particulière.

Les griffes (Quête) - Page 3 Kallistratdial
« J'ai besoin de cordes. S'il se débat, je veux pouvoir l'immobiliser. »

Un homme éclata de rire à cette idée. Sans-doute venait-il d'imaginer le minuscule Chertan tentant vainement d'avoir le dessus sur un Olipanda capable de transporter jusqu'à vingt Chertans comme lui sur son dos ; toujours est-il qu'il perdit son sourire en voyant la mine déterminée du chaton. Il disparu et revint quelques minutes plus tard avec tout un assortiment de cordes et un regard méprisant. Il tendit le tout à Kallistrat et s'éloigna. Ne restait plus qu'à emprunter le seau pour descendre. Kallistrat y mit les deux pieds et se laissa glisser le long du goulot de pierres menant jusqu'aux entrailles de l'île. Il n'ajouta rien à l'attention de Hilde – qui ne s'était pas d'avantage présenté que lui d'ailleurs – considérant qu'il avait été suffisamment clair pour être compris... et suivit. Sa descente dura quelques temps (plus longtemps que la descente expresse d'Elantir en tous les cas), puis il fut soulagé de mettre pattes à terre. Il battit des paupières quelques instants avant d'habituer ses pupilles félines à l'obscurité. Ses narines palpitèrent à la recherche de son objectif et il tourna plusieurs fois sur lui-même avant de se décider pour une direction qui lui semblait convenir. Dans le dédale de galeries, on entendait seulement le frôlement de ses coussinets sur la pierre et parfois, un souffle comme un ronflement. Kallistrat s'immobilisait à chaque carrefour et respirait l'air de chaque couloir avec attention avant de choisir sa route. Tant et si bien qu'au bout de longues minutes, il déboucha sur une salle un peu plus large au fond de laquelle dormait une sorte de montagne noir et blanche... enfin plutôt noir et jaune compte tenu de la saleté du pelage...

Chaton se retourna pour voir si Hilde l'avait suivit. S'il s'était attendu à un tel mastodonte... là, tout de suite, il aurait bien aimé souffler deux ou trois mots à frère Toc !
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Re: Les griffes (Quête)

Jeu 30 Déc - 13:01


Hilde tendit les mains montrant ainsi son désir de descendre à son tour, rejoindre la grosse boule de poils. Certes, il ne craignait pas la chute, loin de là. La seule chose qu'il risquait, s'était de rebondir ou encore de retomber sur le gros chat. D'ailleurs, c'était quoi son nom à lui ? Sur le coup, l'esprit n'avait pas éprouvé l'envie de se présenter vu l'attitude agressive de celui-ci. Aussi, il n'était pas concerné par cet ''O-li-pan-da'', il pouvait très bien partir et ne pas se préoccuper de cette histoire. Seulement, d'après le peu d'information qu'il avait, c'était un monstre énorme qui monopolisait le commerce, la circulation et la vie sur cette île flottante. Il ne pouvait tout de même pas laisser ainsi ces gens souffrir. Si tout le monde faisait comme lui, le monde tournerait bien mal.

Il accrocha la corde et descendit en vitesse. Pas trop tout de même, il ne tenait pas à être difforme non plus... Ses pieds touchèrent le sol et avec soulagement il tira sur la corde, afin qu'elle soit décrochée, qu'elle tombe et qu'il la récupère juste au cas où. C'était un endroit bien sombre et très vaste, par où commencer ? C'était peut-être un endroit dangereux aussi. Comment faire ? S'il avançait à l'aveuglette, il pourrait faire une très mauvaise rencontre, aussi il fallait bien chercher, mais encore retrouver la boule de poils. Le travail sera plus efficace à deux plutôt que chacun de son côté. Peut-être qu'à trois, ce sera encore plus efficace... Cette idée sembla illuminer les lieux tellement Hilde était heureux de sa découverte. Il se concentra dès lors.

A seulement quelques centimètres de l'esprit, une masse se créa, se forma avec difficulté. D'abord, la matière paraissait écrasé sur le sol, voyant le résultat de ses efforts, Hilde se concentra encore plus afin qu'elle s'étende et ressemble à quelque chose... A vrai dire que cette forme ressemble à lui. Doucement, la masse prit forme puis enfin un deuxième esprit se tenait droit, les bras ballants. Satisfait de son travail, il déposa le bout de la corde dans les mains de son double, gardant à sa ceinture l'autre bout, afin d'être relié quoi qu'il arrive. Puis se concentrant, il fit faire un pas à son double, suivit de très près par ses propres pas silencieux. Sa marionnette était en marche en éclaireur. Si par hasard il y avait un piège, une mauvaise rencontre, c'est la doublure qui encaisserait le tout.

Ils tournèrent longtemps, Hilde n'osant pas parler, ni même appeler le chat. Ce n'était pas vraiment discret. Arrivé à une intersection, qui semblait familière à l'esprit tant il avait tourné en rond, sa marionnette se cogna contre une silhouette sombre. Hilde recula se cachant, laissant sa marionnette à sa mauvaise rencontre. Il détacha la corde, au cas où elle serait tirée mais la maintenait fermement dans ses mains pour ne pas perdre son double. Voyant qu'il ne se passait rien au bout d'un moment qui parût bien long à l'esprit, il avança, croisant son double mais aussi la fameuse boule de poils.


-Ce n'est que toi ! Tu n'as fichu une sacré frousse !

Il pointa du doigt sa marionnette.


-Lui, c'est mon double.

Il profita de la situation pour se présenter. Il pointa son index contre son torse.


-Moi c'est Hilde. J'espère que mon double ne ta pas effrayé.
Hilde
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