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Re: Les griffes (Quête)

Mer 8 Sep - 13:42


Elantir comprit aussitôt ce que signifiait tout cela. La créature n'était pas morte ! Le jeune garçon qui se situait presque sous l'estomac du monstre, sauta afin de s'éloigner le plus vite possible. Il sortit ses dagues non dans l'idée de les donner à l'homme chaton, mais dans l'hypothèse d'un nouveau combat. La créature ne bougeait pas, était-elle réellement morte ? Sans remettre en doute sa question, il prit du sable et en jeta une bonne poignée dans les yeux clos de la bête. Même si le scorpion était bon comédien, il aurait forcément une réaction. Sans se faire attendre, Elantir remarqua les yeux bouger à travers les paupières closes. Il hoqueta de surprise, la bête aussi grand qu'un éléphant avait la possibilité de l'écraser sans le moindre effort. De son côté Kallistrat semblait s'occuper comme le font les grand-mères câlines. Le demi lion tricotait un harnais immense. Le garçon aux cheveux couleur feu répondit à sa question.

«-Me vouvoie pas, je ne le fais pas pour toi et ça me gêne qu'on me vouvoie. Attrape !»

Ce n'était pas un ordre, mais un conseil. Elantir avait lancé une de ses dagues, gardant dans sa main droite la seconde moitié. Par simple précaution, il préférait en garder une. Dans ce monde, personne ne pourrait le lui reprocher. Encore moins cette touffe de poils sur patte qui avait tenté de bouffer une partie de la créature. En plus d'être sauvage, il avait des goûts à revoir... Certes, manger était nécessaire, mais de là à sauter sur n'importe quoi, le garçon au regard pourpre préféra laisser vivre les autres et s'occuper uniquement de la sienne. Fier comme un guerrier il bomba le torse, tentant de paraître viril et solide, puis s'adressa à la créature.

«-Dis le monstre géant ! Je te conseille d'arrêter de jouer là. On ne rigole pas ! Y a mamie poils qui a eu la gentillesse de te tricoter quelque chose. Donc, soit tu es aimable et fraternise avec nous, soit on te tabasses. Elantir redressa ses épaules. Ne joue pas la maligne ! On est deux, tu es seule et on peut te tuer facilement, on a su le montrer tout à l'heure.»

Le scorpion ouvrit les yeux, mais le garçon ne remarqua nulle trace de haine ou de vengeance. Apparemment la créature voulait coopérer. Mais, il ne fallait pas se fier à ces faux airs. Elle avait su jouer la comédie une fois, personne ne peut dire si elle recommence ou pas. Dans tous les cas, ils avaient une monture. De plus, avec un peu de chance, le scorpion serait docile et suivrait les ordres donnés. Pourquoi pas en faire un allié ? Elantir s'approcha doucement tendant la main vers le monstre géant. Aucune réaction, il toucha sa peau dure et toujours aucune résistance. Soulagé, le jeune homme lui tapota le cou, traduisant sa satisfaction. Le jeune homme ne comprenait pas certaine chose, dont ce scorpion. Il y avait à peine quelques instants, un combat mortel se déroulait et désormais ils allaient partager des moments ensemble. Il fallait parfois apprendre à connaître avant de faire des déductions trop hâtives. Cela était réciproque dans les deux sens. La confiance est longue à s'installer, mais lorsqu'elle a sa place, le duo détient une complicité permettant d'accomplir de belles choses. Le plus dur est souvent la déception engendrait par une trahison. Se tournant vers le matou grandeur humaine, il demanda.

«-Je suis tout à fait d'accord pour le village. Lorsque tu as fini, on installe ton harnais et c'est parti ! Moi non plus je n'ai plus de vivre... Je dormais et des brigands m'ont tout volé ! Si on pouvait récupérer certains trucs, ce ne serait pas mal.»

Il se rapprocha de Kallistrat, proposant une aide si besoin il y avait. Cette histoire de vol était fausse, mais c'était parfaitement idiot de partir dans un désert sans nourriture, ni quoique ce soit d'ailleurs. Il avait une gourde, mais cela était léger pour une mission qui s'avérait être longue. Il se demanda si la confiance pouvait se construire sur des mensonges.
Elantir Itarillë
Elantir Itarillë

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Re: Les griffes (Quête)

Ven 17 Sep - 13:40


Les griffes (Quête) - Page 2 Kallistratdial
« J'ai besoin des deux dagues, pour le harnais. » fit le Chertan avec un calme olympien.

Ça lui réussissait plutôt bien de passer ses nerfs sur plus gros que lui. À moins que le soleil n'y soit pour quelque chose dans ce manque d'énergie subit. De là à ce qu'il se mette à voir des mirages, il n'y avait pas loin. Dommage que les scorpions n'aient pas de mamelles pleines de lait comme... Raaah ! Mais il faisait quoi l'autre à tailler la bavette avec l'arrachnée ? Il ne voulait pas échanger les derniers potins avec elle tant qu'il y était ? Chaton bâtit des paupières pour chasser la fatigue, et accrocha l'une des extrémités de son harnais à la dague généreusement prêtée par Elantir. Étant donné la tête informe que possédait la créature, ajuster un harnais relevait de l'impossible. Sauf si on s'appelait Kallistrat, qu'on était dénué de pitié et qu'on avait de toute façon l'intention de manger sa monture une fois arrivé à destination... Se rapprochant de la tête qui ne ressemblait à rien, il évalua ses chances d'y accrocher le harnais sans risquer de réaction agressive... si Elantir voulait tenter le coup, qu'il fasse. En attendant, puisqu'on lui avait demandé de ne plus vouvoyer, il s'exécuta.

Les griffes (Quête) - Page 2 Kallistratdial
« Deux choix : on accroche chaque extrémité du harnais aux chélicères... en prenant garde à nos mains... Ou bien en guise de mors, je lui plante une dague dans chaque œil. Il en a bien assez pour voir devant lui quoi qu'il arrive. Tu choisis quoi ? »
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Re: Les griffes (Quête)

Lun 4 Oct - 16:17


Spoiler:

Acte de barbarie. Elantir n'étais pas un saint, loin de là cette idée, mais de là à poignarder les yeux de ce monstre, jamais. Il fit mine de réfléchir, il cherchait la solution idéal bien que ce choix était déjà fait. Mais ce dont il réfléchissait était la méthode. Ils ne pouvaient se permettre une totale fraternisation avec le scorpion à la taille inhumaine. Le garçon aux cheveux de feu, proposa alors d'accrocher le harnais à deux, sans blesser la créature. Elantir trouva comme seule excuse, que la bonne santé de ce monstre des sables passait avant tout étant donné qu'elle était leur monture. A deux, ils attachèrent le scorpion. Le harnais passait sous le ventre, ce qui ne fut pas une partie de plaisir, puis remontait jusqu'aux chélicères sur lesquelles on fixa l'habit. Cela donnait un semblant de siège sur le dos.

Le jeune homme monta alors sur son dos, s'agrippant aux muscles solides du monstre aux pinces acérées. Elle se laissa faire ce qui favorisa l'escalade. C'était vraiment une installation de roi, il manquait seulement une ombrelle afin de les protéger du terrible soleil. Après que Kallistrat soit monté à son tour, Elantir tapa ses talons contre les côtes aux tailles de branches afin que le scorpion avance. Désormais, la petite troupe cherchait le village volant des Djinn qui se situait dans le Nord du désert. Heureusement pour eux, ce n'était pas le bout de cet océan de sable. Le chemin semblait affreusement long, le manque de fraicheur, de nourriture et d'eau étaient douloureux. Mais le pire était certainement le silence de plomb qui était tombé. Le garçon aux pupilles rouges prit donc la parole.

«-En réalité je n'ai pas été volé. Tu sais mes ressources.

Ce mensonge lui rongeait l'esprit. Il devait dire la vérité, parfois ces choses là sont inévitables. Il ne redoutait pas la fureur de son compagnon, seulement il était effrayé par l'idée que se faisait ce gros matou de lui. Si des brigands avaient tenté de lui dérober ne serait-ce qu'une mèche de cheveux, il aurait agi comme il se devait. Il opta donc la défensive.

-Si un bandit m'avait agressé je l'aurai su tout de même, surtout il aurait payé cet affront.»

En prenant cette direction, il s'éloignait du mensonge en espérant que ce demi-homme en fasse de même. L'horizon présentait à ce moment là une sorte d'île. Non pas une île submergée par l'eau, mais une ville qui flottait dans le ciel. La première réaction d'Elantir fut l'éblouissement. C'était magique. Puis il fut lassé. Comment atteindre cette cité ? A moins que la monture avait des ailes cachées sous sa carapace de pierre, la compagnie était plutôt mal parti. La hâte d'arriver à destination avait prit Elantir, cela sembla arrêter le temps. Le point au loin ne grossissait pas du tout, le duo installé sur un scorpion avait l'impression d'avancer à reculons. Du moins, c'était l'impression éprouvée par le schizophrène.

Un petit homme difforme, mais à l'aspect pas bien méchant était assis sur une pierre à peine plus grande que lui. Il leva sur les nouveaux arrivants un regard livide. Ses pupilles avaient comme déteintes au soleil. Les passants ne devaient pas être nombreux par ici, c'est pourquoi il dit.

«-Pour rejoindre cette cité
Vous devrez sans hésiter
Me confier un de vos biens
Pour posséder ce lien
Qui vous fera grimper jusqu'au ciel
Et cela pour un temps partielle.
»

Son regard se posa sur Marguerite. Qui était Marguerite ? Le scorpion, durant le chemin, le garçon possédé par une femme avait largement eu le temps de réfléchir à un petit nom pour ce nouveau membre.
Elantir Itarillë
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Re: Les griffes (Quête)

Mar 12 Oct - 12:19


Kallistrat soupira. Il était dans ce désert depuis quelques jours à peine et il en avait déjà plein les bottes... même s'il ne portait pas de bottes. Façon de parler, enfin, vous avez compris quoi. Le soleil, le sable, le soleil, le sable. Il avait soif, il avait chaud, il avait faim, ça grattait en des endroits qu'il ne pouvait pas atteindre et ça lui faisait tourner la tête comme s'il avait avalé les raisins fermentés de tout un vignoble. Et avec lui, un homme à la chevelure d'une couleur à vous filer la migraine pour le restant de vos jours se fatiguait à saucissonner un scorpion là où il aurait été plus simple de le planter comme un pique-aiguilles. Bof. Tant qu'il pouvait le manger après, ce n'était pas si grave... Il aida donc Elantir et accrocha son extrémité aux chélicères, les griffes prêtes à servir si jamais l'arachnide faisait mine de bouger... pas sa faute si le désert le rendait de mauvais poil. Lorsqu'il eut terminé, il sauta à son tour sur le dos de celui qui serait bientôt rebaptisé « Marguerite », à son plus grand désarroi, et se laissa porter par sa marche tranquille. Ça avait du bon d'avoir huit pattes mine de rien. Ça rendait l'allure souple, rapide, apaisante. Kallistrat se sentait bercé, et soyez heureux qu'il n'ait pas enfoncé un pouce dans sa bouche pour piquer un petit somme... mais pas loin. Déshydraté et déboussolé, le Chertan ne répondait plus de rien. En fait, il en répondait plus tout court, et les paroles d'Elantir semblèrent flotter au-dessus de ses oreilles comme une berceuse prête à l'avaler tout cru... Bigre, ce qu'il avait chaud ! Il se laissa tomber sur le dos, offrant son torse velu aux rayons cruels du soleil. Heureusement que le scorpion était large pour supporter sa carrure. Au dessus de lui, il vit le ciel d'un bleu limpide, presque blanc, et ça tournait... et Elantir parlait... et le sable chuintait sous les pattes de Marguerite... et... Et ?

Les griffes (Quête) - Page 2 Kallistratdial
« On vous laisse l'insecte et le harnais... » murmura la voix éteinte du Chertan.

La soif avait rendu ses mots secs et rauques. Il eut toutes les peines du monde à se redresser, sur un coude tremblant de faim, de soif et de chaud. Le désert, c'était pas fait pour les chatons égarés ! Il n'avait même plus la volonté de dévorer sa monture, c'est dire si l'heure était grave... En fait, il n'avait plus qu'une idée en tête : boire ! Et vite. Et tout à coup, son instinct de bête sauvage à moitié cinglée refit surface. Dis-donc, le petit bonhomme là, il avait l'air délicieux... Justement il s'était levé, calme, presque impérial dans ses mouvements. Sûrement un cinglé, mais les raisonnements de Kallistrat n'étaient plus très au point – pour peu qu'ils l'aient jamais été. Se laissant glisser au bas de Marguerite, le Chertan s'approcha en titubant.

« À ma place venez vous poser,
Et gardez vos cœurs accrochés,
Là-haut vous serez menés
Plus vite que vous ne pensez... »


Et à ces paroles toutes aussi sibyllines que les premières, l'homme se mit à creuser patiemment dans le sable. Kallistrat le regarda à peine, se contentant d'aller poser ses fesses poilues sur la roche comme cela lui était demandé. Il n'avait pas la force d'en faire d'avantage. Au bout d'un moment, quelque chose comme une corde apparu sous les grains repoussés et l'homme sortit une petite dague dont la lame étincela au soleil. Il leur adressa un sourire un peu sadique, et coupa net le filin. Une seconde seulement, une lueur de lucidité traversa l'esprit du Chertan. Il ne sut pas trop pourquoi, mais il sentit qu'une mauvaise surprise lui pendait au nez. Peut-être cette histoire de « cœur bien accroché » ? La corde céda tout net et l'extrémité disparu dans le sable, emporté par la tension de ce qui se dissimulait ailleurs... et eux, l'un aux poils gris, l'autre aux cheveux rouges, sentirent subitement une pression phénoménale s'emparer de leurs entrailles et les écraser contre la pierre. Dans un claquement sourd, la catapulte enterrée les expédia vers Main'l, envoyant des gerbes de sable partout comme un feu d'artifice. Ils n'avaient plus qu'à prier pour ne pas louper leur cible. Kallistrat en eut le cœur soulevé. Les griffes plantées dans la pierre, il savoura à peine la gifle du vent sur son visage... pardon, je voulais dire dans ses poils... à quelques mètres de s'écraser lamentablement sur l'île flottante, un filet gigantesque les réceptionna dans un « schlofff » peu glorieux. Kallistrat le premier se retrouva avachi comme un poisson fraîchement pécher, les mailles du filets entre les dents. S'il avait su... il l'aurait bouffé le vieux farceur !
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Re: Les griffes (Quête)

Sam 16 Oct - 10:47


Lorsque le jeune garçon atterrit avec catastrophe sur l'île flottante, il ne put se relever tellement sa tête tournait. Il laissa échapper un grognement étourdi. Puis lorsqu'il s'assit afin de reprendre connaissance, il voyait le paysage tourner. C'est donc contre son gré qu'Elantir tomba sur le côté. Puis lorsqu'il fut allongé, joue contre terre. C'était vraiment étrange, car le sol ainsi que tout le reste continuait de tournoyait. Le garçon aux cheveux de feu avait doublement l'impression de s'enfoncer dans le sol. Il désira lever sa main pour arrêter ce manège, mais à peine il eut levé sa main qu'elle retomba lourdement, comme attiré par le sol. Il ferma les yeux.

Jamais de sa vie il n'avait éprouvé de pareilles sensations. C'était étrange et la panique le gagna. Pourquoi donc son cerveau s'obstinait à lui montrer cette illusion ? Il roula sur le côté et appuya sur ses tempes à l'aide de ses deux paumes. Une forte pression contre son crâne allait peut-être le soutirer de ce mirage. Son cœur commença à battre, reflétant sa crise de panique. C'était quoi ce bordel ? Le pire était qu'il était totalement conscient.
Puis lorsqu'il ouvrit les yeux, l'adolescent constata que le soleil gardait docilement sa place dans le ciel. Pour la première fois de la journée il éprouvait de l'affinité pour son ami le soleil.

Tandis qu'il se leva, une fontaine scintillante aux rayons du soleil trônait fièrement quelques mètres plus loin. Les jets d'eau reflétait l'image du soleil, témoignant de sa pureté. Sans même réfléchir, Elantir courut comme jamais. L'image de l'eau lui avait donné une nouvelle force. C'était hallucinant de constater cela. Vraiment, ce cerveau était un grand joueur et c'était bien lui qui menait l'humain par le bout du nez. Alors qu'un écriteau à fond rouge interdisait la baignade, le jeune garçon lui plongea projetant des litres d'eau tout autour de lui. Il sentit son corps enfin se reposer. Il entendit même ses muscles lui crier des remerciements. Il nageait, tournait pour faire profiter de cette nouvelle fraicheur à tout son corps tandis qu'il buvait comme jamais cette larme de la fontaine. Il sortit la tête de l'eau pour reprendre sa respiration et cria.

«-Viens ! C'est vraiment bon de se baigner ! Elle est fraiche ! Viens boire !»

Pour le moment il n'avait qu'une envie, s'était de partager ce moment avec son partenaire, c'était si bon. Faisant de l'apnée, il s'attendait à être secoué comme une simple plume. Ce suspens était agréable, ce gros matou allait produire une énorme vague en plongeant ! Mais il sentit une main, et non pas une patte, qui le choppa par les cheveux. On le retira de sa mine d'or qu'était l'eau. Et au moment où l'eau coulait de ses oreilles il entendit un homme parler. Sans trop réfléchir, Elantir choppa le poignet qui allongeait la main et tordit le tout. Il fut alors libéré. Puis un nouveau cri retentit, cependant le garçon aux pupilles rouges entendit.

«-Qu'on nique ce petit con !»
Elantir Itarillë
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Re: Les griffes (Quête)

Sam 16 Oct - 16:53


Prenant appui sur ses mains, Kallistrat dépêtra sa grosse truffe du filet en ronflant de contrariété. Lui, un Chertan grand et fort, fier et noble, se retrouver tout à l'envers comme un crabe que l'on jette dans un panier... non mais vraiment ! Il éternua une ou deux fois, du sable s'étant immiscé dans ses narines pendant le vol – ou à l'atterrissage, il ne savait pas trop – à moins que ce ne soit au décollage. À y repenser, il eut un frisson. Et pour redescendre, on faisait comment ? Mieux valait ne pas se poser ce genre de question... Il sauta au sol et s'ébroua comme un chien mouillé, lorsque ses oreilles de félin captèrent un bruit familier. Ses poils en frémirent de plaisir : de l'eau ! Il tourna sa grosse tête et eut tout juste le temps d'apercevoir la tête rouge d'Elantir surgir du bassin, l'inviter à le rejoindre, et disparaître de son champ de vision. Les yeux ronds d'envie, il s'élança à l'assaut du monument... mais il se garda bien d'y plonger. Non mais vous vivez dans quel monde vous ? Vous avez déjà vu un chat prendre un bain ? Les deux mains sur le rebord de pierres, il se contenta de plonger son nez dans l'eau de sortir sa langue pour en laper le maximum. On aurait dit un tout petit chaton relevant le défit de finir toute une bassine de lait. Et tout concentrer à s'enfiler toute l'eau de cette fontaine, il ne fit pas attention à l'approche sournoise des villageois... mais il leva le nez lorsqu'il vit la silhouette purpurine de son compagnon de route se débattre tout à coup.

De l'eau lui dégoutant de la barbichette et des babines, il se passa la langue sur le museau et planta ses yeux verts sur la scène qui se déroulait sous son nez. Devait-il intervenir ? Pas envie. Il avait encore soif, et il avait faim. S'ils commençaient les présentations en se mettant sur la gueule, à tous les coups ils n'auraient pas droit à l'hospitalité, et encore moins à des renseignements... Alors il s'ébroua une seconde fois et chercha du regard un villageois susceptible de tenir le rôle de « chef », ou au moins de tête pensante. Un groupe d'individus agressifs avait toujours un chef... Pourquoi ne s'en prenaient-ils pas à lui ? Parce qu'il n'y avait aucun écriteau signalent une interdiction de boire à cette fontaine ? Ça lui allait. En attendant....

La cage thoracique déployée, dents serrés, narines pincées... prêt à tout lâcher ? Un rugissement puissant fit trembler toute l'île de Main'l, et les hommes occupés à s'agglutiner autour d'Elantir se tournèrent vers Kallistrat d'un air surpris. Bon. Et maintenant qu'il avait toute leur attention... Il se redressa, se forçant au calme. Un miracle qu'il parvienne à contrôler ses instincts de prédateur aliéné... d'habitude c'était l'inverse...

Les griffes (Quête) - Page 2 Kallistratdial
« Excusez mon ami, la soif lui aura fait perdre l'esprit... »

Restait à observer si ça prenait, comme excuse pourrie...
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Re: Les griffes (Quête)

Sam 23 Oct - 11:53


Tandis que le jeune garçon bondissait hors de l'eau afin d'être plus à son aise sur la terre ferme, un rugissement retentit. Que ce soit Elantir, les passants où ceux qui encerclaient le garçon, tous tournèrent la tête dans la direction du gros matou. Un grand frisson parcourue le corps entier du jeune homme aux cheveux rouges. Enfin tout cessa et Kallistrat enchaîna le plus naturellement du monde. Tandis qu'Elantir croyait en ses saintes paroles, bien au contraire un cri de guerre surgit aussi subitement que le rugissement déjà oublié.

« Qu'on nique le gros aussi ! »

Ce fut le signal, un homme sauta à terre et empoigna la cheville du garçon précédemment noyé dans la fontaine. Déstabilisé, Elantir n'eut pas la moindre réaction. Un coup violent émergea de nul part et plia son genoux et au même moment on tira sur son pied. La chute était inévitable. Sans pouvoir amortir la chute, il se fracassa sur le sol, la tête la première. Sa mâchoire craqua et il fut trainé sur quelques mètres. Il sentit une vive brulure dans le dos, tandis que le soleil frappait ses rétines. Il réussit malgré tout à tournoyer afin de faire lâcher la prise à son adversaire. Le jeune humain se releva, chancelant alors que le moindre bruit résonnait avec force dans sa boîte crânienne. Il avait une poignée de secondes de répits, il en profita pour masser sa mâchoire. Elle n'était ni déboitée, ni fracturée. Mais la bouger était douloureux.

Mais que ce passait-il ? Pourquoi un tel massacre pour une simple baignade dans la fontaine ? Il jeta un bref regard à la fontaine et remarqua une statue, les bras tendus vers les cieux, les paumes ouvertes d'où l'eau jaillissait en grande quantité. C'était une femme, elle avait le visage doux et élégant tandis que ses paupières était closes. Un timide sourire fleurissait ses lèvres. Elle semblait s'animer, mais pourtant elle restait de marbre. Sa longue robe de pierre la recouvrait, mais laissait à découvert un sein nu. On ressentait la pureté de cette femme statue, mais son sein dénudé lui donnait un aspect farouche. Puis c'est à ce moment là, qu'Elantir remarqua une gravure écrit en tout petit.

*Que les prières soient exaucés. Que cette eau bénite entende vos pensées et vous accorde le pardon éternel*

Pinçant les lèvres, Elantir comprit sa bêtise. Il avait plongé dans une fontaine bénite ! L'eau était sacrée et normalement intouchable afin qu'elle reste pure. Bien qu'il n'était pas croyant il constata avec effroi l'affront qu'il venait de faire. Mais pourtant il ne comprenait toujours pas cette confrontation violente. Deux hommes se jetèrent sur lui, d'un saut sur le côté il échappa à l'étreinte, mains les deux adversaires n'échappèrent pas au coup violent sur la nuque. Elantir ne désirait pas leur briser la nuque, après tout il défendait leur religion. Ces hommes étaient aveuglés par la croyance sans faille. Mais il ne pouvait rester là sans agir. Les passants s'arrêtaient, certains paraissaient effrayés face à ce rude combat, d'autres levaient les bras et encourageaient les combattants. Comme on dit, jamais deux sans trois, une troisième voix retentit avec force. Ce n'était pas un cri à se briser la voix, ni un écho. C'était bien une voix puissante à laquelle on porte un respect fidèle.

« Stop ! »
Elantir Itarillë
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Re: Les griffes (Quête)

Sam 23 Oct - 23:11


Bon. Déjà ils ne malmenaient plus Elantir, même si tout ces regards tournés vers lui ne lui plaisait pas des masses. Au moins sa petite diversion avait porté ses fruits. Malheureusement pas pour longtemps, car déjà la stupeur laissait place à un nouvel accès de colère. Comment ça « le gros » ? Encore ils auraient dit « le poilu »... mais là, vraiment... Aussitôt, cinq hommes se dirigèrent vers Kallistrat en faisant craquer leurs phalanges, ce qui lui laissa penser qu'un tel geste n'était pas très utile, parce que s'ils continuaient leur approche, il y aurait bien d'avantage que leurs phalanges qui allait craquer... Comme le voulait l'expression, il n'y avait rien de plus dangereux qu'un animal blessé... Dans notre cas, nous dirons qu'il n'y a pas plus dangereux qu'un Chertan affamé. Déjà qu'en temps normal il n'est pas très prudent de s'y frotter, faute à un instinct exacerbé qui lui faisait faire un peu n'importe quoi. Ses babines se retroussèrent légèrement, et sans qu'il puisse contrôler ce maudit instinct, un feulement coula entre ses carnassières. Mauvaise idée... Il n'y a rien de pire qu'un chat qui se sent acculé. S'ils poursuivaient sur cette voie alors qu'il les informait gentiment de son manque de disposition, c'était le carnage assuré... et ce le fut. À deux mètres de distance, trois des hommes dépêchés rien que pour lui se ruèrent en avant, sans-doute bien déterminés à en finir au plus vite. Dans un réflexe irréfléchi – bah oui, c'est un peu le principe d'un réflexe en même temps – Kallistrat se redressa pour envoyer une gifle magistrale au plus proche des trois, l'envoyant au sol dans une gerbe de sang plus impressionnante que le jet même de leur maudite fontaine... Les deux autres profitèrent de ce que le chaton ait perdu l'équilibre pour se jeter sur lui, le faisant gronder une nouvelle fois... de colère ce coup-ci.

Tu parles d'un accueil ! Catapulté comme un ballon de rugby pour se retrouver plus mal entouré qu'un détenu dans les pires cachots de la Caserne des Sanctuaris. Et tout ça le ventre vide...

Kallistrat hurla de rage lorsqu'une poignée de poils lui fut arrachée. Non mais ils comptaient l'épiler ou bien ? Il se retourna vivement, à peine assez vivement pour voir un poing lui foncer droit sur le nez... ce qui le fit hurler de nouveau. Les chats, lorsqu'ils combattent, je vous jure... on n'entend qu'eux ! À son tour de répliquer, mais une douleur au jarret le jeta au sol et lui fit mettre un genou à terre. Loin de se démonter – il n'avait pas survécu dans la forêt d'Ing en cueillant des fraises de bois – il profita de ce nouvel appui plus adapté à sa nature féline pour se jeter dans le tas... ou la technique du buffle écervelé... À ses oreilles chantèrent les craquements des os... ceux de l'un de ses assaillants, mais aussi ceux d'Elantir, un peu plus loin. Allons bon, c'était bien sa veine de tomber sur un humain inadapté au combat... À moins que ? Il n'eut pas tellement le loisir d'en observer d'avantage. L'heure était à la distribution de coups... et non de pop-corn. Au-dessus de l'un des hommes venu lui chatouiller les poils, les mains sur ses épaules, les pieds sur ses cuisses, les crocs sur sa jugulaire, il s'apprêtait à se défendre avec un peu trop d'entrain lorsque à son tour, il entendit la voix. Et comme si elle s'adressait à lui, il suspendit son geste. C'était moins une... dommage d'ailleurs, parce que la veine palpitant sous sa langue ne demandait que cela. Sur son dos comme un pou géant, l'homme qui s'était jeté sur lui cessa de le rouer de coups, et un autre à ses côté retint son pied qui battait les flancs du Chertan à lui en broyer les organes. Et pour tout commentaire, le chaton se contenta d'un grognement sourd. Les oreilles attentives, les muscles tendus, il épiait chaque mouvement, chaque bruit infime. Un seul battement de cil suspect et il serrait la mâchoire sur la vie de celui qu'il avait piégé.

« Êtes-vous devenu fou, que vous vous battiez à mort comme des bêtes sauvages ? Votre foi, aussi puissante soit-elle, ne justifie pas que vous vous adonniez à telle violence. Vous blasphémez ! Lâchez-les. »
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Re: Les griffes (Quête)

Mar 26 Oct - 19:08


Enfin les acclamations du publique, les cris des sauvages et les différents bruits cessèrent. Un homme au visage rond, vivant très certainement de la charité et portant une soutane noir secouait ses mains dodues caractérisant son désaccord. Ses épais sourcils se croisaient exprimant ainsi sa violente colère. Il attrapa un de ses hommes à terre et le releva, tout en lui infligeant une gifle monumentale. Aussitôt, le reste de la compagnie se jetèrent à ses pieds tout en s'exclamant. Certains tentaient de se faire pardonner accusant les nouveaux arrivants, d'autres pleuraient pointant du doigt la fontaine sacrée. Presque inconsciemment, Elantir rejoignit son ami le chat, tout en se massant la mâchoire, toujours aussi douloureuse. Enfin après quelques paroles échangées dont le jeune garçon ignorait le sens, le prêtre dégarni sur le dessus du crâne s'avança avec fierté vers le duo qui avait chamboulait la vie paisible sur cette île flottante. Lorsqu'il prit la parole, ce fut d'une voix différente de celle qui était si dure et autoritaire. Cette différence frappa Elantir.

« Puis-je vous inviter dans ma basilique ? »

Elantir jugea préférable d'accepter cette offre. Après tout, ils n'avaient pas montré le moindre signe de bienveillance pour le moment et l'humain n'avait pas en tête l'idée de les contrarier. Le prêtre se présenta.

« Vous pouvez m'appeler Toc, frère Toc. »

Il se tourna et entama le chemin. Pas besoin de précision, le message était clair, les fameux invités devaient le suivre. Pour un homme d'église, dont le crâne était brillant, le visage et les mains potelés, il s'avérait être endurant. Sa marche était régulière, aucun arrêt et aucune trace d'essoufflement. Elantir se tourna vers son confrère et le questionna du regard. Que devaient-ils faire désormais ? Leur chemin ne devait pas mener ici. Cependant, la religion pouvait apporter soutien physique et morale. Or un soutien physique tel que de la nourriture ou un bon vin ne pouvait se refuser. La basilique ne pouvait paraître inaperçue, elle était gigantesque. Ses tours étaient fines, droites tout en étant pointues aux sommets. De grands vitraux décoraient les murs de pierres noires. Les couleurs semblaient fraiches et pas le moins du monde anciennes. La porte de bois était comme neuve, aucune égratignure ni même une fiente de pigeon. C'était vraiment beau. Il ouvrit les porte à ses nouveaux invités et d'un geste gras et gracieux de la main il incita les deux hôtes à entrer. Heureusement pour le garçon, ses vêtements avaient eu le temps de sécher. D'un geste simple, mais efficace il coinça une mèche rebelle derrière son oreille. Le spectacle qui éclaira la scène sidéra Elantir. Une rangée de bancs étaient parfaitement aligné et la décoration interne était aussi resplendissante que l'aspect extérieur. Au moins, ils étaient sincère et ne cherchaient pas à éblouir les yeux uniquement par l'extérieur. Des bougies peintes en or se consumaient, libérant une odeur digne d'une chapelle. L'hôtel était perché à un ou deux mètres du sol. C'était époustouflant. Un seul détail troubla le jeune homme. Aucune personne éraient dans les lieux. Il haussa les épaules, après tout, il y avait peut-être des horaires à respecter.

« Suivez-moi, ma pièce particulière se situe derrière l'hôtel. »

Ils contournèrent alors l'hôtel et débouchèrent sur un petite porte charmante. Ils entrèrent et s'installèrent sous l'invitation du frère Toc. Des assiettes étaient posées sur une table ronde comportant six chaises. Les assiettes étaient bien évidemment vides, mais aucune particule de poussière ne trainait. Enfin le silence tombé, le bruit des chaises calmé, le prêtre enchaina.

« Donc comme ça, nous sommes à la recherche des griffes... »
Elantir Itarillë
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Re: Les griffes (Quête)

Ven 29 Oct - 2:10


Kallistrat avait finalement relâché sa proie. Dommage, il avait un petit creux... et à ceux qui me feraient remarqué que mon chaton mange décidément n'importe quoi, je ne dirai qu'une seule chose : Oui. C'est vrai. Mais je n'y suis pour rien. Se redressant pour retrouver sa positon debout et avoir l'air un poil plus impressionnant. C'est pas tout ça mais avoir l'air plus fort que tout le monde, c'était important pour lui, mine de rien. Il en allait de sa fierté de félin impérieux. Il jeta un regard contrarié sur Elantir qui venait vers lui. Non pas qu'il lui en veuille particulièrement, mais il fallait bien qu'il déverse sur énervement sur quelqu'un. En plus l'un des hommes l'avait délesté de quelques grosses poignées de poils, et rien que pour ça il avait des envie de carnage. Si c'était pas déloyal de s'en prendre à sa fourrure !

Il souffla bruyamment en guise de réponse au gros bonhomme qui se disait prêtre... ou il ne savait trop quoi. La religion et Kallistrat, ça faisait deux, même s'il la respectait, il n'était pas croyant et n'avait que peu de connaissances quant aux cultes. Le suivre ? D'accord, s'il y avait de quoi manger à la clef. Le chaton s'ébroua vivement avant d'emboîter le pas à Elantir. En chemin, il nota mentalement chaque détail des maisons qu'il croisait, vieux réflexe pour retrouver son chemin en sens inverse. C'était bien plus facile dans une ville – flottante ou pas – que dans une forêt où tous les arbres se ressemblent. Les habitants les regardaient avec une pointe d'humeur, ce qui chagrina un peu le Chertan. Il n'était pas mauvais bougre, il ne fallait pas croire. Il aimait bien les gens, et se sentir si peu apprécié le rendait triste. C'était dommage. Il aurait aimé en apprendre d'avantage de ce peuple. Peut-être que monsieur Toc pourrait faire en sorte de les intégrer un peu mieux ? Il avait l'air plutôt doué pour désamorcer les conflits... et tout à ses pensés, il se laissa guider jusqu'au sein même de la basilique, puis derrière l'autel, puis dans la chambre... mais là, il tiqua.

Il n'aimait pas tellement les endroit exigus où n'existaient aucune échappatoire, et n'y entra que parce qu'il n'avait pas le choix. Cependant, il resta sur le seuil et croisa les bras. On aurait dit un malabar, garde du corps d'Elantir. Tiens, il devrait se recycler, ça lui irait bien comme métier. Et puis lorsque l'homme parla des Griffes, Kallistrat tressaillit. Comment était-il au courant ? Décidément, ça commençait à lui plaire...
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