Vous désirez ? [rp clos]

[HRP : Je lance un sujet, si quelqu'un veut venir faire un tour du côté de la forge ! Même si je risque de poster ailleurs en même temps... Je compte pas rester cloitrer dans mon antre indéfiniment...]

Caël travaillait sur une commande depuis plusieurs jours déjà, une longue épée avec une forme et une décoration particulière, le commanditaire avait était très clair sur la chose. La forme requise demandait des heures et des heures de remaniement et d' affinage, de plus la garde devait être sertie de différentes pierres et autres ornementations. Il aimait prendre son temps pour de pareilles œuvres.
Le marteau résonnait donc de façon constante depuis l'aube, mais il savait que cela ne durerait pas très longtemps, encore quelques heures tout au plus et il pourrait fixer la garde, plus une heure ou deux d'affutage et ce serait terminé. Ce soir un nouveau "chant" se fera entendre.
Il essuya distraitement une goutte de sueur qui coulait le long de sa tempe d'un revers de gant et reprit son long et lancinant travail de frappe.
Au bout de quelques instants pourtant, le métal redevint dur à remodeler, il le remis dans les flammes épaisses de la forge et attendit patiemment que le métal reprenne une couleur rouge, avant de le reposer sur l'enclume et de reprendre son travail avec patience et habileté.
Plusieurs heures après, la lame avait enfin prise la forme désirée, il ne restait plus que quelques légères modifications sur la courbe qu'il effectuerait au moment de l'affutage. Il donna un dernier coup puissant et trempa la lame dans l'eau, une épaisse fumée brûlante se dégageant alors, l'obligeant à se reculer un peu afin de ne pas finir aveuglé.
Il reposa la lame sur l'enclume, ôta ses gants de travail et après s'être essuyé le visage sur un tissu propre, se dirigea vers l'entrée de la forge afin de respirer un peu d'air frais tellement agréable après l'étouffante chaleur qui régnait dans les lieux, faisant craquer les articulations de ses épaules avec un plaisir évident.

Puis après ces quelques minutes de détente, il retourna à l'intérieur et s'installa au comptoir afin de terminer les retouches manquantes sur le pommeau de l'arme, qu'il fixerait à la lame quelques instants plus tard.
Une fois cela terminé, il se dirigea vers sa table de travail, de profil à l'entrée, afin de commencer l'assemblage des différentes parties. Ce fut lorsqu'il eut enfin terminé qu'il se retourna et aperçu une personne à l'entrée de la forge. Un client ? Il se demanda un instant si cette personne était là depuis longtemps. Certainement pas, il l'aurait entendu sinon, le bruit n'était pas assez fort pour masquer l'arrivée de l'inconnu(e).
Il reposa son travail sur la table et alla vers l'entrée d'un pas tranquille. Ce ne fut qu'une fois au niveau de son comptoir qu'il hocha la tête en guise de salutation et se décida enfin à adresser la parole à la personne, d'un air un peu distant mais sans pour autant être désagréable, il avait un commerce à faire tourner, il n'allait pas non plus envoyer balader les clients potentiels...

- Bonjour... Vous désirez ?

Lunettes teintées sur le nez, je m'étais installé épaule contre un coin de mur, en face exactement de l'endroit qui m'intéressait. Un homme sortit, la peau basanée, un tablier de cuir. Je le détaillais avec intérêt bien que mon esprit soit perdu ailleurs. Mon arrivée en ville n'était pas passée inaperçue, du jour au lendemain on m'appelait "monsieur", les gens de K'ouen m'ont érigé en maitre du miroir du même nom, une responsabilité dont je me serais bien passé dans mes recherches.

Car oui, j'étais en quêtes. Non pas d'aventure mais d'une personne, la seule survivante de mon ancienne famille. Pour reprendre mon destin en main, j'avais choisi de remonter vers la capitale et de retrouver ma mère, en espérant qu'elle soit toujours en vie. Mes recherches avaient été écourtées alors que je devenais une "personne d'importance". Cette pensée m'arracha un sourire, narquois, simple constat d'un titre dont je ne connaissais rien. Si, j'envisageais un quart des responsabilités qui m'incombait et bien plus de possibilités. L'argent n'était déjà plus un problème, c'est d'ailleurs pour cette raison que je me tenais là, à observer le forgeron du coin prendre l'air.

Les mains dans le poche, je me décidais à traverser l'avenue, à abandonner mon coin de mur, lieu d'observation privilégié des curieux et de ma longue démarche j'entrais dans l'Antre du maître du feu. La forge sentait le feu, le métal et le cuir brûlé. Un pas silencieux je me plaçais à côté de l'entrée, laissant le passage libre te n'intervenant pas dans ce qu'il me semblait être un dur travail de précision. Je n'avais rien d'un expert, je restais donc silencieux, les bras croisés, à quelques centimètres du mur. Je ne bougeais pas du seul endroit d'où l'air entrait encore frais. Il s'en fallu de peu que je me détourne impatient et que je revienne une autre fois, de trois quart j'entendis qu'on m'interpellait.

L'air étonné, je fis alors face au forgeron qui me prêtait enfin attention.

-hum ?

M'approchant du comptoir, je me sentais vraiment déplacer dans l'atmosphère étouffante de la forge. J'otais les main de mes poches et dégainais cette lourde épée qui somnolait dans mon dos. Une lame si large qu'il serait étonnant de voir quelqu'un d'autre que moi la soulever. J'avais l'air mince et ce faux ami avait tendance à faire croire que l'arme était facile à soulever et à manier.

-Bonjour. J'aurais besoin de faire remettre à neuf mon épée.

Je ne lui demandais rien de plus, juste de retravailler la lame et de refaire les cuirs de la garde, et peut-être aurait-il une information ou deux à me révéler... Qui sait.
Je déposais l'épée sur le comptoir, et de mon autre main j'enlevais la paire de lunettes qui me voilait la vue dans l'univers assombris de la forge.

Caël s'approcha complètement du comptoir afin de récupérer la lourde épée que lui présentait son client, il fut un instant étonné de son poids lorsqu'il l'eut en main, comparé à la carrure de son vis à vis, mais ne fit aucun commentaire, ce n'était pas ce qu'on attendait de lui. Lui, il était là pour réparer les armes, pas les juger, les guerriers s'en chargeaient très bien à sa place...
Il leva les yeux vers son client, et au moment d'ouvrir la bouche afin de demander quelques précisions sur le forgeron qui l'avait créée, il reconnu enfin la personne qui se tenait en face de lui... Il avait tellement l'habitude de prêter plus d'attention aux armes qu'à leurs possesseur et fut un instant décontenancé par l'homme qui se tenait devant lui. Le maitre du miroir en personne.
Il se reprit cependant rapidement, il avait déjà eut à faire avec des personnes hauts placées dans le temps où il travaillait chez son maitre, mais il est vrai qu'avoir une personne aussi respectée dans sa forge n'arrivait pas tout les jours...

- Pardonnez-moi Monsieur, je ne vous avais pas reconnu... Bienvenue dans ma forge.

Il espérait que le maitre du miroir de K'ouen ne lui tienne pas rigueur pour ce manque évident de politesse, le forgeron ayant donné plus d'attention à son arme qu'à lui-même. Mais bon, déformation professionnelle...
Il reporta ensuite toute son attention sur l'arme qu'il tenait entre ses mains, jaugea plus précisément son poids et se détourna de son client et du comptoir pour l'abattre dans les airs comme s'il cherchait à fendre un adversaire en deux. L'arme ne produisit aucun son et Caël eut un soupir attristé. Elle ne chantait pas...
Il contourna le comptoir afin de se diriger vers la lumière de l'extérieur, pour mieux voir l'état de la lame et les réparations qu'il aurait à faire dessus. La garde dans la main gauche, il posa la lame à plat sur sa main droite et la leva au niveau de ses yeux afin de voir l'étendu des dégâts. Il fut assez surpris de constater que ce n'était pas si catastrophique qu'il avait pu le penser au départ. La lame était certes un peu ébréchée, mais rien de bien dramatique, on lui avait apporté des épée dans un état bien pire. La garde nécessitait une restauration complète par contre, le cuir était bien abimé...
Il eut un petit sourire appréciateur discret pour son client, il prenait soin d'elle. Tant mieux, il avait toujours du mal, à laisser une de ses armes entre les mains d'un sauvage qui n'y prêtait aucune attention. Une épée n'était pas seulement un objet destiné à tuer, mais également un compagnon capable de vous sauver la vie... Bien que beaucoup de guerriers qu'il avait rencontrés n'y prennent pas garde.
Il retourna de l'autre côté du comptoir et reposa l'arme dessus, bien que l'examen n'ait duré que quelques minutes il savait déjà ce qu'il aurait à faire.

- La lame n'est pas en si mauvais état, il suffira de deux jours afin de lui rendre son aspect d'origine. J'ai une commande à terminer, qui sera réglée d'ici ce soir. Je peux commencer à travailler dessus à partir de demain, si cela ne vous dérange pas. Elle sera comme neuve après demain en début de soirée. Hormis la réparation de la lame et la remise en état de la garde, souhaitez vous effectuer des modifications sur votre arme ?

Il hésita quelques secondes puis se décida à poser la question qu'il avait laissé en suspend lorsqu'il avait reconnu son client.

- Et... Si je peux me permettre, Monsieur... Qui est la personne qui a forgé cette épée ? Le travail est remarquable !

Il aimait le travail bien fait et toutes les mesures était nécessaire afin de s'assurer que son client soit content de son travail, après tout "un bon client est un client comblé". Et il ne fixait le tarif de ses réparations qu'une fois tous les éléments à sa disposition...

Poli, pointilleux. Je le laissais examiner l'arme l'oeil distant j'observais l'expert agir avec une évidente habitude. Lunettes en mains je les pliais lentement et le glissais dans ma poche, y laissant mes gants par la même occasion. Il est vrai que je l'entretenais cette épée, je n'en avais qu'une après tout. Mais aussi, les batailles n'étaient pas légion, je n'étais encore jamais passé par l'arène, à peine ai-je déjà entendu parler de ce qu'il s'y passait. Rien de plus.

-Gardez les politesses pour vos autres clients je ne suis pas exigent.

Un coup d'oeil lancé sur un support où reposait une sacrée rangée d'arme, les épées étaient fines, brillantes, les gardes et défenses semblaient mille fois plus résistantes que celle de ma propre arme... Leur seule inconvénient était leur finesse. Avoir une arme lourde en main, pour n'importe qui c'est la garantie de perdre en vitesse et de frapper fort... Pour moi c'est la garantie d'avoir mon arme en main.
Je soupirais, il me fallait apprendre à retrouver un sens du toucher normal, apprendre à maitriser ma propre force si je ne voulais pas briser les os de la prochaine main qui se tendra vers moi.

-On m'a conseillé de venir vous voir, selon ceux qui m'accompagnent depuis mon arrivée en ville, vous êtes le meilleur forgeron de tout l'Entre-Monde. J'espère avoir bien fait de venir vous voir. Cette épée est la seule que je possède et la seule que je compte conserver.

Elle avait une drôle d'allure avec sa large lame et sa courte garde... Sans compter les cercles troués dans le métal... Mais je l'aimais bien. Le côté positif restait que je ne l'avais que peu utilisé c'était une bonne chose.

J'aperçus de quoi m'assoir, caisse ou meuble, ce n'était pas dans mon intention de m'assurer s'il était précieux, je souhaitais juste qu'il soit solide. Croisant les bras je dérivais dans mes penses une bonne minute à la recherche d'un souvenir. Où avais-je bien pu trouver cette épée. Je ne l'avais pas acheté, non, avant la ville j'étais trop pauvre pour ça. L'index posé sur la lèvre mon autre bras passé sous mon coude je me tenais là dans une recherche infructueuse.

-Et bien... C'est une bonne question.

Et j'avais vraiment l'air sérieux en disant. Je levais les yeux sur le forgeron, l'air mélancolique marquant mes traits bien qu'il n'y avait chez moi aucune tristesse, pas encore de peine à rabacher, pas aujourd'hui. Je cherchais dans son apparence un trait familier à un possible autre forgeron, la musculature sculptée, la peau tânée, les mains abîmées... Rien, je supposais donc que je ne l'avais pas récupéré chez un forgeron, mais où alors... Ma mémoire ressemblait à un gruyère dans lequel on aurait percé des trous supplémentaire, l'indifférence avait ainsi ses inconvénients d'effacer l'inutile qui aurait pu s'avérer bon à savoir.
Je soupirais une fois encore, et là c'était une marque éhonté de ma jeunesse nonchalante. Se souvenir est ennuyeux.

-Si je m'en souviens je vous le ferai savoir.

Quoique... Je n'ai peut-être jamais su de qui il s'agissait.

Caël eut un petit sourire discret lorsque le maitre du miroir, cet homme devant qui tout le monde faisait des courbettes, critiqua allègrement et sans s'en rendre compte semblait-il, les clients devant qui il devait s'écraser, pour que ces messieurs se sentent plus grand qu'ils ne l'étaient. Il aimait les gens simples et commençait à apprécier son vis à vis pour ce trait de caractère. Il s'était accoudé sur le comptoir, laissant le bout de ses doigts aller et venir sur la lame devant lui, comme n'importe quel homme le ferait sur les courbes voluptueuses d'une femme. Il aimait la texture lisse et froide du métal, et bien que laissait ses doigts vagabonder sur le corps d'une femme lui plaisait aussi, il n'en tirait pas les mêmes sensations. Il aimait les femmes pour leur douceur, il aimait le métal pour son "chant".
"Cette épée est la seule que je possède et la seule que je compte conserver."
Il se redressa à cette phrase et eut un petit rire de sa voix grave, puis il prit de nouveau l'épée dans ses mains et la fit tournoyer quelques instants autour de lui, regrettant de ne pas entendre son chant qui promettait d'être très agréable, nullement décontenancé par le poids de l'arme, sa musculature lui permettant largement ce tour de force. Après tout il passait ses journées à frapper du métal de toutes ses forces et ce depuis des années.

- Ne vous inquiétez pas... Dans trois jours, elle chantera pour vous...

Il avait entendu les rumeurs qui circulaient sur lui, comme quoi il était magicien, comme quoi les lames qu'il forgeait étaient "vivantes" et autres inepties du même genre. Il en avait vu défiler des gens qui venaient le voir dans le simple but de posséder une "arme magique" et quelques temps après, il avait appris leur mort... Il espérait juste que les personnes qui avaient lui avaient conseillé de venir le voir, ne l'avaient pas fait dans cette optique...
Il se détourna, puis regarda les lames accrochées aux murs, puis se tourna de nouveau vers son visiteur.

- Si vous le souhaitez, vous pouvez me la laisser dès aujourd'hui, ou la ramener demain matin afin que je puisse effectuer les réparations. Je peux également vous prêter une épée en attendant après-demain que vous veniez la récupérer.

Il avait toujours des épées de réserve, afin de les prêter pendant la réparation. Il comprenait parfaitement que les guerriers refusent de rester sans arme durant plusieurs jours. Lui-même était armé alors qu'il n'était pas un guerrier...

- Ne vous inquiétez pas pour le nom du forgeron, si cela vous revient tant mieux, sinon, ce n'est pas grave, je demandais par simple curiosité.

La passion qui menait ses manies à caresser l'épée comme une chose précieuse m'intrigua un instant. Il aimait son métier, c'était un fait, et il aimait les créations dues à la profession. Mon épée étaient entre de bonnes mains, il savait de quoi il parlait, il savait ce qu'il faisait, la preuve en était qu'il couvait la lame. Je me demande ce que dirait sa petite amie en voyant ça, il avait l'air plus délicat avec ma grosse épée qu'il ne le pourrait avec une femme.
Je baisais les yeux, observant quelques tâches brunes sur le sol, de la poussière venue de dehors scintillait dans les rares rayons de soleil qui passait les remparts de la forge.

-Je ne m'inquiète pas, je ne serais pas là si c'était le cas.

Situation trop sérieuse, je levais mon regard vers le plafond dans une expression affichée de profond ennuie. Façade très utile pour écourter les négociations auxquelles je n'étais clairement pas doué. Une autre épée? Pour quoi faire ? Je n'avais pas besoin d'épée, à mains nues j'étais capable de me défendre et la ville aussi. Et à quoi me servirait une épée si elle n'a aucune présence physique ? J'en reviens à la même question, je vais avoir besoin de quelqu'un capable de me réapprendre à contrôler, à ressentir le poids des choses. C'est comme être dans l'espace si longtemps que plus rien n'a d'esprit. Il n'y a que du vide, supporter une pomme ou une enclume serait sans intérêt car ni l'un ni l'autre n'aurait de consistance entre mes mains.

-Je refuse poliment, votre épée... Je ne saurais pas l'utiliser et puis je ne compte pas entrer dans l'arène avant quelques temps.

Un sourire éclaira mes traits, j'étais plus jeune que j'en avais l'air et sourire de temps à autre me rendait mon véritable âge. C'était plaisant, ça détendait les seuls muscles que je ne faisais jamais travailler...
Une idée me vint soudainement. Mon observation lointaine m'avait montré qu'il travaillait beaucoup et ne prenait que rarement l'air, l'ennui présent et le fait que n'aurais mon épée que dans plusieurs jours, il me faudrait passer le temps. Retourner à K'ouen n'était pas tentant, là bas les courbettes étaient si nombreuses que j'arrivais à m'inquiéter pour les dos de ces pauvres gens... Et je m'inquiète rarement.

-Dites-moi, avez-vous le temps de faire une pause ?

Enfin je tournais le regard vers lui, le dévisageant dans l'attente d'une réponse. Si besoin est je me justifierai, pour le moment j'avais juste besoin de m'occuper... Boire un verre ne me fera pas de mal, devait bien y avoir un endroit où prendre une consommation discrètement était possible. Je venais à peine d'arriver en ville, on m'avait trainé jusque sur une île moi qui n'avait jamais connu que l'extérieur, depuis ce jour, quelqu'un qui puisse m'en raconter un peu plus sur l'endroit ne serait pas une mauvaise compagnie.
Faudrait que je pense à discuter du prix aussi... Au moins pour le connaitre, sa valeur, je ne saurais même pas dire si c'était exagéré ou trop peu... À vivre chez des paysans en bord de mer on en oublie les us et coutumes de la ville.

Puisqu'il avait semble-t-il l'intention de la laisser ici cette nuit également, je me détournais pour ouvrir un grand coffre en bois tout simple, caché derrière le comptoir, afin d'en sortir une longue bande de tissu dans lequel j'enroulais l'épée pour la cacher à la vue de tous, mais plus pour la protéger.
Je levais un sourcil surpris, lorsque qu'il déclina ma proposition de lui prêter une épée et le fixais avec des yeux ronds. Qu'est-ce que c'était que cette histoire ? Comment une personne qui sait manier une épée presque aussi grande que lui, ne saurait en utiliser une de taille normale ? Je ne comprenais absolument rien, mais bien loin de moi l'idée de faire le moindre commentaire là dessus.
Je compris à son sourire qu'il n'était encore qu'un enfant mine de rien, un enfant projeté trop jeune dans un monde d'adultes, à un poste qu'il n'avait sans doute jamais voulu... Mais là encore, je ne fis aucun commentaire, je n'étais pas là pour juger, mais pour forger.
Par contre, j'éclatais franchement de rire lorsqu'il me parla de faire une pause. Au final, oui, c'était bien un enfant...

- Pardonnez-moi, mais j'ai une commande à terminer ce soir...

Pourtant, je réfléchis quelques secondes. Oh, et puis après tout, le client ne passerait prendre son arme que demain dans l'après midi, j'avais été plus rapide que prévu, et il était vrai que j'avais besoin de m'aérer un peu...

- Bah... Après tout... Pourquoi pas... Je pourrai toujours la finir plus tard...

Et puis ça me ferait du bien de discuter avec quelqu'un...

- Il y a un endroit en particulier où vous souhaitez aller ?

[HRP : Arg ! J'viens de me rendre compte en relisant que j'ai parlé à la 1ère personne... Tu m'as perturbé ! Tant pis, je reste comme ça, trop la flemme de changer de personne... Et puis en fait c'est plus sympa au final...A méditer ! Et désolé pour le manque de consistance de ce post, j ai le cerveau liquéfié... Je me rattraperai au prochain]

[hpr : héhé *o* aucun problème, je l'aime bien ton post moi (y a pas de minimum de ligne requis du moment que tu réponds) ! Et puis c'est fun la première personne, ça fait moins narrateur je trouve et plus "personnage qui pense"... Enfin, ce n'est que mon avis.]

Il comptait d'abord refuser, je sentis une pointe de déception... Je l'aimais ce type bourru qui avait l'air bien plus calme que la noblesse de robe qui crapahutait partout dans la ville, bien plus simple te surement plus vivant. S'il a juste besoin d'être rassuré...

-Je viendrais chercher mon épée quand elle sera prête, j'ai tout mon temps, même si vous finissez dans une semaine ce n'est pas un problème, je ne pense pas quitter la ville de si tôt.

Je me relevais, enfilais mes gants et posais mes lunettes sur mon nez, l'univers s'assombrit tout aussi vite, les détails en devenaient plus difficile à cerner et les contrastes plus faibles donnaient à la pièce une nouvelle profondeur. Le seul endroit qu'il connaissait c'était la porte sud des remparts... Alors pour savoir où aller. Bah, pas de panique doit bien y avoir un taverne ou une brasserie quelque part dans le coin. Au pire, il se guidera à l'oreille, c'est souvent les endroits les plus bruyants du quartier. Toujours flanqué d'ivrogne titubant ou de gens qui n'avaient jamais compris que parler fort n'était pas plus efficace pour se faire entendre que parler normalement.
Je fis mine de réfléchir, mes yeux cachés par les verres teintés le temps que je dégôte la solution la plus pratique.

-Je ne connais pas la ville, encore moins ce quartier, il doit bien y avoir un endroit où prendre un verre dans le coin.

Le silence qui suivit me servait à appuyer ma position de touriste et la question sous-entendue que je posais. Il me faudra du temps avant de connaitre la ville comme a poche, quoique mon sens de l'orientation devrait m'aider à ne pas trop souvent me perdre les premiers temps. je me retournais, mon regard allant des lames scintillantes au feu qui liquéfiait les métaux, les ramollissait si bien qu'une masse aurait pu être transformée en statue si ce forgeron avait la créativité d'un sculpteur.

-Si je vous le propose c'est aussi pour moi, je ne connais rien de l'Entre-Monde que l'extérieur, la zone du dehors est mon quartier si vous préférez.

Je suis un touriste campagnard en plus, je jouais la cumule là... Quand bien même j'ai vécu en ville dans mon enfance, je suis devenu un pêcheur, chasseur et rapidement un maitre de miroir. Si j'avais su qu'il me faudrait rester en ville à cause de ce foutu miroir j'aurais décliné l'offre. Partir dans ma zone de contrôle n'était plus une manière de vivre mais des missions temporaires, lors desquelles il fallait toujours calculer le retour... Faudrait que je pense à déléguer, mettre quelqu'un sur l'île de K'ouen et filer en bord de mer plutôt que de respirer continuellement la poussière de la capitale.

Je réfléchis quelques secondes, il y avait bien la taverne où j'allais souvent, mais je n'étais pas sûr qu'elle soit au gout et surtout dans les habitudes du maitre du miroir, qui devait plus être habitué au luxe... Mais bon, puisqu'il ne connaissait pas la ville s'était un bon moyen de lui faire visiter et puis l'ambiance de cette taverne était agréable et si le maitre de K'ouen voulait passer incognito, ils seraient tranquilles.
Je ressorti l'arme du tissu dans lequel je l'avais enroulée, le reposant sur le coffre à mes pieds, et tendit l'épée à son propriétaire.

- Vous n'en aurez sûrement pas besoin, mais je préfère vous la rendre pour l'instant... On ne sait jamais... Je ne voudrais pas laisser une si belle arme toute seule dans la forge.

Je me dirigeais vers le fond de mon antre et rangea rapidement tous mes instruments, vérifiant que rien ne risquait, puis plaça l'arme que j'était en train de réparer dans le râtelier.
Puis je fis signe au maitre du miroir de me suivre et je fermais la lourde porte de bois à clé.
Je me tournais vers le marchand d'à côté, un vieux quinquagénaire aimable que tenait sa boutique de bric à brac depuis des années et lui dis que je m'absentais pour un moment, donc si des clients venaient, qu'il leur dise de repasser plus tard dans la soirée ou demain matin.
Nous avions l'habitude de nous rendre des services tous les deux et il ne refusa donc pas.
Puis je guidais le jeune homme à mes côtés vers la grande avenue.

[=> Ordae]

[HRP: Plutôt rapide, mais je comptais pas faire un roman, juste pour fermer une boutique...xD]