Mais comment va finir cette soirée ?

Toujours de bonnes idées celle-là, s’amuser et papoter ensemble, quel programme… On n’avait pas vraiment le choix de toute façon et le Yam’s était finalement une bonne idée, faut juste me rappeler où j’ai mis les dés. Moana prends ses aises, s’installant comme si c’était ma mère et qu’elle allait me passer un savon, d’ailleurs quel âge avait-elle ? Prévisible, elle énonce mes divers problèmes d’une simplicité effrayante, elle avait quasi tout juste. Oui j’étais jalouse sur le fait de la soudaine envie de se blottir contre Gabu, ça me montrait que finalement, désinhibée, ce n’était pas à moi qu’elle pense mais un vulgaire inconnu. La triste réalité, je crois que je l’aimais plus que je le pensais et qu’elle me filait entre les doigts… Pourquoi maintenant, pourquoi c’est maintenant que je m’en rends compte que c’est peut-être elle qu’il me faut, ça pouvait pas être à un autre moment quand je suis toute seule et me morfondre dans ma salle de bain. Fallait que je garde bonne figure, ne pas lui montrer qu’elle avait gagné, la belle brune aux yeux bleus.

Alors qu’elle me rappelle aussi ma bêtises d’avoir laisser un grand méchant loup avec ma Lin, on va voit Gabu sortir un peu précipitamment et qui voulait déjà se faire la mal. J'hésite entre sauter de joie ou de le retenir, ça veut dire que je vais rester avec Moana en tête à tête pendant que la princesse alcoolisée se réveille. Bon, c’est réalisable je pense. Malgré qu’il essaye de garder un sourire aimable, on voit qu’il essaye de fuir et rajoute qu’on devrait mieux surveiller la sanctuari.

- Oui, pas de soucis, on fera attention la prochainement, on lui donnera que du lait, ça lui fera du bien !

Il était devant la porte d’entrée et s’échappe avec un dernier salut.

- Oui, au plaisir de te revoir Gabu mais en journée je pense qu’il n’y aura pas de soucis. Bon retour et merci encore !

La porte était claquée, me voilà en face de ce dragon et on entends toujours pas de bruits dans la chambre, elle doit dormir encore.

- Bon, un problème de moins alors tu disais quoi au début ? Ah oui, mes sentiments pour Lin.

Je me dirige vers elle d’une démarche féline, j’avais toujours ma robe moulante, j’avais une classe internationale ce soir, à la base chez moi, je suis un peu en pyjama, enfin tenue chill quoi, mes cheveux en bataille, un bas confortable, un sweet en pilou pilou, mes lunettes mais là j’avais sorti le grand jeu. Enfin à son niveau, je glisse ma main sous son menton, le relevant généralement, plongeant mon regard dans le sien.

- J’aime toutes les femmes Moana, même toi avec ton charme féroce. On n’en voit pas souvent des comme toi, tu sais…

Un sourire au coin, je dépose mes lèvres sur les siennes. Un baiser tentateur rapide. Je me sépare de ses douces lèvres en restant néanmoins très proche, mon souffle tout proche.

- Même Lin n’a jamais eu ça…

Je m’écarte, lui donnant une petite tape sur son nez avec mon doigt. Je repars en direction dans ma chambre, et l’invite à me rejoindre.

- Allez, moi je vais voir notre princesse, je suppose que tu ne me laisserais pas seule non ?

Je traverse le salon et le couloir pour arriver au niveau de la porte de ma chambre, j’entendais un peu de bruit, elle était réveillée en tout cas elle ne ronflait pas ! Je donne quelques coups léger sur la porte pour ne la surprendre et ouvre la porte doucement, la lumière du couloir filtrant tout doucement vers la belle sanctuari. Dans la pénombre, j’avais l’impression qu’elle était rhabillée à la vite et s’amusait même à fouiller dans mes affaires.

- Alors Madame la Sanctuari, on est en service même la nuit chez ses amis ? Cherche tu quelque chose en particulier ? Ta ceinture peut-être ?

Je restais dans l'entrebâillement de la porte, accoudée pour attendre sagement sa réponse.

Je crois qu’elle n’était pas du “ matin “ notre sanctuari, elle me répondit un peu sèchement sur le fait qu’elle fouille un peu chez moi puis elle n’hésite pas à rajouter Gabu dans la partie. Savait-elle que ça allait m’énerver qu’elle me dise ça, a-t-elle perçu cette jalousie possessif (etc) en son égard. Bon elle était énervée et maintenant on va devoir jongler avec cette mauvaise humeur.

Elle réprimande Moana pour ce qu’elle vient de lui chuchoter, elle parle de préférence pour un loup, elle a raconté quoi encore, ne me dit pas qu’elle a osé faire une blague de mauvais goût sur mes possibles sentiments ? Elle m’expédie à mon tour aussi dans le salon, elle voulait certainement mieux s’habiller et je la laissais désemparée, comment allait finir cette soirée ? Je crois que je n’arriverai à rien avec elle… C’était tellement facile avec Ameth’ qui était pourtant intouchable et tout le reste mais notre relation, ce n’est pas de l’amour c’est autre chose, est-ce que j’étais prête à être amoureuse ? Etre un vrai couple avec ses devoirs et obligations ? On m’a dit quand on aime, ça ne devient plus des contraintes mais quelque chose de naturel, qu’on ne veut pas partager et qu’on veut qu’elle… Ouais enfin même si je le conçois, je ne la vois pas être avec cet homme-loup, si je te retrouve Gabu…

- Okay, je te laisse, à toute de suite.

Je retrouve Moana dans le salon, pensive, je préfère alors m’installer dans le canapé, je ne savais pas pour combien de temps elle en avait alors je pris la revue en cours, un article d’un physicien sur une énième théorie de la fermeture des miroirs que je trouve malheureusement incohérente mais je préfère lire l’ensemble de son travail peut-être je trouverais une autre piste pour mes propres recherches. Je laissais Moana faire sa vie, c’était bien comme ça puis je pense que Lin ne va pas tarder alors ça sert à rien d’engager la conversation avec elle, le silence était bien aussi.

Lin ne s’attarde pas trop longtemps, la voilà de nouveau présentable, je jette un coup d’oeil en arrière pour m’assurer qu’elle ne titube pas trop et effectivement, elle s’était remise du coup elle va passer en mode sanctuari. Elle voulait nous poser des questions à nous deux, comment ça il y a un nous deux, Moana et moi, on ne forme pas d’équipe, chacune a des buts bien différents et même contraire, mise à part se tirer des trucs dans les pattes, je ne voyais pas trop le truc mais bref. Je pose ma revue sur l’accoudoir de la banquette et me redresse pour aller dans la cuisine.

- Je ne sais pas ce qu’elle manigance Moana. Ce qui est sûr, on veut toutes les deux ton bien et c’est pour ça que tu as fini chez moi car j’habitais le plus près puis avec mon titre Hôtel c’était plus facile, mais si j’aurai su, je t’aurai laissé avec un certain loup…

C’était dit, je récupère un verre et le remplit. Je reviens vers elle, tendant le verre par pure politesse mais là, je n’avais aucune envie de sourire ou autre et repars vers le canapé.

- Faites comme chez vous, ça serait mieux si vous repartez au petit matin. Si vous avez faim, je peux vous préparer un truc.

Je m’assois quand même sur mon canapé, au pire je me relèverais.

Toutes les deux, nous étions du même avis, on avait fait ça pour Lin, on tenait peut-être autant à notre sanctuari tout compte fait. Elle ne donnait pas d’autres explications, on était toutes déçues de la tournure des évènements et je ne sais même pas pourquoi Moana ne décide pas de s’en aller, elle habite certainement loin et ne veut pas faire la route en plein milieu de la nuit, de toute façon, sa compagnie était quand même agréable. Elle me demande un magazine que je lui lance presque en toute délicatesse, elle ne va pas être déçue du voyage celle-là.

Je l’observe regarder les pages, elle ne comprenait rien, je me retiens de rire enfin elle me coupa l’envie de rigoler quand elle a failli parler d’embrasser. Je fais une geste discret de la tête qu’elle arrête de parler car là ça virait à la catastrophe mais au lieu de ça, c’est Lin qui reprends la parole, elle s’était mise entre nous deux, le canapé était assez grand pour accueillir quatre personne donc trois femmes aussi minces (mais bien sûr) rentraient facilement. Elle sanglotait, elle s’excusait, elle s’en voulait, j’en étais mal à l’aise, elle nous en voulait d’avoir failli nous taper dessus, est-ce que c’était ça le déclenchement, notre dispute entre Moana et moi ? On la laissait parler mais je n’avais qu’une envie, la serrer dans mes bras, lui dire que j’étais tellement désolée qu’on aurait dû faire attention, que ce n’était qu’un malentendu.

Elle parle ensuite de Gabu, qu’elle se sentait bien avec lui, c’était donc ça le problème, ce sentiment de sécurité, elle se sentait quand sécurité avec un homme ? Non, ça lui faisait rappeler ses souvenirs de son aventure qu’elle m’avait parlé, l’homme qu’elle aimait et qui en a choisi une autre…

- Non ce n’est pas dingue Lin…

Elle me regarde que moi, pourquoi elle cherche mon approbation, elle veut m’avouer quelque chose ? A cet instant, j’ai peur d’entendre de la vérité, va-t-elle me dire qu’entre nous c’est pas possible, qu’elle veut retourner prêtresse et zapper la case amour… Non elle m’avouait la vraie histoire, celle où l’amour de sa vie l’a trahi et je comprends alors ces méfiances de s’engager à nouveau. Je savais qu’elle prêtait beaucoup d’attention pour la justice, l’esprit de camaraderie, la confiance et maintenant la fidélité, je n’étais pas tout ça, enfin je n’ai jamais eu l’occasion, elle doit le savoir après tout ce que je lui raconte que je n’étais pas la femme qu’il faut puis elle sait que je suis en couple ou Moana ne se gênera pas de lui rappeler mais que voulez-vous tout le monde peut faire des erreurs…

Je fais un signe à Moana de m’imiter et me rapproche de Lin pour la prendre dans mes bras, attrapant sa tête et la colle sur mon épaule.

- C’était un c*n Lin… si tu étais bien avec Gabu alors soit… ce n’est pas idiot ce que tu ressens mais sache que je serais toujours là et je pense que Moana aussi. Je suis désolée pour notre dispute, on s’expliquait un peu vivement mais t’inquiète on se tapera pas dessus, n’est-ce pas Moana ?

J’arrêtais mon petit discours, caressant ses cheveux pour la consoler. Lin reprenait un peu du poil de la bête. Mais par contre sa tête… Elle voulait maintenant s’excuser au plus vite auprès de son loup, je n’étais pas d’accord dans son raisonnement, malgré ce que j’ai dis, je ne voulais pas qu’elle lui courre dans ses bras.

- Avant de le voir, je pense qu’on doit faire quelque chose pour ta tête de panda… Puis pour être honnête avec toi, débarquer en plein milieu de la nuit avec cette tête ne sera pas du tout raisonnable. On peut y aller au lever du jour si tu le souhaites, on te montrera où il habite…

Je me lève alors pour récupérer une boîte de mouchoirs, la laissant réfléchir à ma proposition, au pire Moana dira son propre avis à la question.