Le feu ça brûle et l'eau ça mouille, tous les Kasaïrs chantent dans le ciel

Baptême de l'air ? Mon cœur s'emballa, le ciel n'était pas un moyen de transport dont j'usais beaucoup. Pour ne pas dire pas du tout. Je regardais Leiline préparait le Kasaïr avec des étincelles dans les yeux, cela faisait bien longtemps que je n'avais ressenti ces sensations. Vous savez, l'excitation mélangée à l'appréhension. Un peu comme avant de sauter dans le vide attaché à un simple élastique en espérant qu'il fasse bien son travail.

La féline sort l'oiseau, il me dépasse largement, sa démarche est paisible. Il s'ébroue les plumes avant d'étendre les ailes, s'étirant de toute sa longueur. Il chante un instant, heureux de quitter la cage. Je pose ma main sur son cou, je n'arrive pas à le croire, je vais voler !

Je regarde Leiline tel un enfant qui réalise un rêve :
- Lei ! Je vais voler ! lui dis-je enthousiaste.

Revenant à mon rôle d'adulte je la questionnais :
- Avant dis-moi tout, y a t-il des consignes à respecter ? Comment dois-je me tenir sur lui ? Ou elle ? demandai-je en penchant la tête, incapable de distinguer un Kasaïr femelle d'un mâle.

J'écoutais attentivement les paroles de la jeune femme avant de monter sur la selle comme préconisait.

Les premiers instants se traduisirent par de l'instabilité et des doutes sur ma capacité à survivre au vol. Lorsque le Kasaïr prit son élan, je crus tomber, mon estomac se contracta bizarrement et je me demandais quelle lubie m'avait pris de vouloir acheter cet animal aux couleurs chatoyantes. J'étais un homme de fer, pas des airs.

Je m'accrochais, telle une moule à son rocher, à l'animal jusqu'à ce que le vol se stabilise. Plaqué contre le dos du Kasaïr je me relevais doucement lorsqu'il plana au dessus de la ville, la vue était magnifique ! L'euphorie s'empara alors de moi, un large sourire se fendit sur mon visage, le vent sifflant à mes oreilles, fouettant mon visage avec légèreté. Je sentais la chaleur des flancs de l'animal contre mes cuisses, son vol était doux, paisible. Je me risquais alors à lâcher les mains des rênes, étendant mes bras telles les ailes de l'oiseau. Quelle sensation ! Je criais d'exaltation, jamais je n'avais ressenti pareil allégresse.

Dans mon enthousiasme mes mains s'enflammèrent, lâchant des boules de feu autour de l'oiseau qui s'évanouirent dans le vent. Les yeux des passants se posèrent sur nous, je n'y prêtais guère attention. Je finis par calmer ma joie et j'enjoignis le Kasaïr à redescendre après ce vol dont je ne saurais déterminer la durée.

Une fois posé, je descendis de l'animal après avoir flatté son encolure pour le remercier. Les pieds enfin au sol, je me demandais si je savais encore marcher, mes muscles flageolants quelques peu. Avec élan je pris Leiline dans les bras et la remerciais pour l'expérience.

- Comment allons-nous appeler ce bel oiseau ? m'interrogeai-je aussitôt, ce Kasaïr allait maintenant faire parti de la famille Vlam !

Leiline tourne une oreille et regarde Ayren un air étonné sur le visage. Il n’a jamais eu l’occasion de voler ? Au fond, l’Epicière est très fière de se dire qu’elle est la première à inaugurer ça dans sa vie. Mais pour l’heure, place aux explications, parce qu’autant dire qu’elles sont longues.

L’hybride répond avec professionnalisme à toutes ses questions, lui indiquant que ce Kasaïr est un mâle. Elle lui fait même quelques démonstration avec un Griffe qu’elle a sortit pour l’occasion. Les techniques de vol étant les mêmes, seulement l’inclinaison du siège change.

Mais friponne qu’elle est, la Commerçante lance l’ordre au Kasaïr de s’envoler sans que le Forgeron en soit informer. L’effet de surprise, tout ça. Elle se décide à le rejoindre à dos du Griffe histoire d’elle aussi profiter d’un moment de vol à ses côtés. S’envoler à dos de monture avec un proche est toujours plus convivial. Surtout quand l’ami en question vous fait un spectacle privé de pyrotechnique en plein vol.

Malgré le vent dans les oreilles, Leiline entend les hurlements heureux d’Ayren, décrochant à son tour un sourire radieux. Ça lui rappelle sa première montée sur Eden. La sensation de légèreté et le surplus d’adrénaline rend la première expérience impressionnante et déroutante, mais l’estomac en est souvent retourné après ça. D’où son réflexe d’offrir une ceinture anti-mal de transport aux clients lorsque c’est leur première fois.

Un bon moment après ça, les deux compères retrouvent enfin le plancher des vaches. Ayren – dans son enthousiasme et son tactile habituel – prend l’hybride dans ses bras, ce qui n’empêche toujours pas de la surprendre d’ailleurs.

Et vient la question fatidique que tout le monde se pose lors de l’acquisition d’un animal chez soi : le nom.

- J’avoue n’avoir jamais songé à un nom pour un oiseau comme celui-ci. Le dernier à m’en avoir acheté un étant Corben lui même, il a appelé la sienne en féminisant le nom d’un de ses arrière-grand père qui était le dieu du soleil il me semble.

Elle se tourne vers lui et hausse les épaules.

- Si ça peut éventuellement t’inspirer.

HRP:

Un Dieu arrière-grand-père ... C'était intéressant, mais je n'avais pas souvenir d'un nom d'un quelconque arrière grand père de mon Monde. J'observais l'animal, lui caressant son long cou. Son plumage était soyeux et doux. Il se remit à chanter, ce qui me donna une idée.

- Il y a quelques années de cela, lorsque je vagabondais de ville en ville, j'avais assisté à un spectacle dans une auberge, un homme à la voix divine chantait pour une danseuse au corps exquis. Je revoyais encore la robe rouge de la jeune femme volait au gré de ses délicats mouvements, faisant vibrer l'assistance.

- Leur duo se prénommé "les sunsets" ... Je pris ma mine de "je réfléchis" avant de décoché mon petit sourire "trouvé !" à Lei.

- Je vais te prénommer Sun, pas des plus original, mais Ice, Tea et Sun, ça, ça en jette ! L'animal me regardais interrogateur, je souris en lui murmurant des paroles réconfortantes.

Je laissais ensuite la femme-féline s'occuper de l'animal avant de retourner dans la boutique pour régler mon achat "compulsif". Tout excité je caressais le Camitou qui était resté sur le comptoir, l'animal robot s'agrippa à mon doigt quelques secondes.

- Ahlala si je m'écoutais je crois que j'achèterai tous tes animaux Lei ! Tu as trouvé un bon client mais n'en abuse pas trop surtout. A force je vais avoir une ménagerie ... Tu me diras, ce n'est pas pire que Rich', avec Lilou l'amie des bêtes ... Nous devrions peut-être ouvrir un zoo à nous tous. Rigolai-je.

Spoiler:

- Ice, Tea et Sun. C'est vrai que dit comme ça c'est chantant, ça reste dans le thème. Vendu dans ce cas ! Je te le prépare et je t’encaisse tout de suite après !

L'hybride invite son collègue Artisan à retourner au comptoire, attachant solidement les rênes du dénommé Sun vers la plus proche barrière. Elle aime bien les journées où les clients s'adonnent à un achat soudain pour une monture. C'est encore plus drôle et appréciable lorsque c'est quelqu'un de proche.

Leiline rejoint rapidement le Forgeron qui s'amuse avec Floyd sur le comptoir. Ce Camitou est très apprécié des gens, il faut dire qu'il est très sociable, bien qu'il reste la plupart du temps accroché au bras de sa dresseuse.

Elle ouvre délicatement l'écran du petit animal électronique - souriante à la remarque d'Ayren.

- Tu sais Ayren, si je m’écoutais je prendrai tous les animaux d'ici pour les emmener chez moi et j'agrandirai mon jardin pour tous les accueillir. Mais avec la nouvelle réglementation sur les stalles de Rivetiel ça reviendrai presque au même !

Et elle ne parle même pas de tous les familiers qu'elle possède déjà chez elle et de ses deux montures. Et les frais d'écurie lui prendrai presque ton son compte en banque. Après une rapide fiche de vente tapée sur le clavier de Floyd, elle prépare le lecteur de badge Pims.

- Bien ! Pour le Kasaïr ça te fera soixante-dix Pims s'il te plaît.

En observant ses dernières ventes, elle note que cette monture est de plus en plus demandée. Et c'est plutôt gratifiant, vu le travail qu'elle y a mit pour les sevrer et les entraîner.

YOUPI:

Spoiler:

Je tendis ma carte de paiement à Lei tout sourire.
- Peut-être devrions nous ouvrir une réserve naturelle, dis-je avec un clin d'oeil. Au fond, je n'étais pas sûr de plaisanter tant que ça.

Je suivis ensuite mon Epicière préférée pour récupérer Sun.

- Je sais comment je vais rentrer moi, j'ai bien fait de ne pas venir avec Ice.

Je pris l'animal avec moi avant de quitter mon amie dans une dernière accolade.

- Si ça te dit, nous pourrions nous faire une petite sortie, une mission si tu as un peu de temps, ou autre. Qu'en dis-tu ?

Je repartis comme j'étais venu, enjoué, mais avec un super bonus, à dos de Kasaïr !