y a des ravages dans la plantation.... [les terriers]

Lilou blêmit lorsqu’il expliqua la situation il avait une solution, mais elle impliquait qu’il détériore son état de santé qu’elle trouvait déjà alarmant.

- non non NON ! Je refuse on va surement trouver une autre solution ! Il y a plein de galeries ! L’une d’elle va surement nous conduire à la surface, protesta t-elle en secouant la tête négativement.

Mais comme pour faire écho à ses protestations la galerie s’effritait, instable. Il semblait bien que ce soit la seule solution. Lilou renifla bruyamment, tout ça c’était sa faute à elle, et elle aurait bien du mal à se le pardonner. Malgré son épuisement, Kaïl avait réussit à dessiner un chef d’œuvre une fois de plus. Lilou ouvrit une bouche béate d’émerveillement, admirant les petites antennes absolument adorables, et le pelage improbable de la petite taupe.

- Comme elle est jolie !

Elle se tourna vers Kaïl pour lui exprimer son admiration, mais celui-ci faisait peur à voir, elle se demanda même s’il la voyait encore, sa vision devait être trouble. Nul besoin d’user de son don pour deviner ce qu’il ressentait à cet instant. Lilou se précipita vers lui, elle essuya la sueur sur son visage. Elle avait la mine déconfite, ses grands yeux clairs transpirant d’inquiétudes pour lui.
Elle prit son courage à deux mains. Elle inspira longuement, puis elle déposa un tendre baiser sur la joue du moire, et l’aida à se relever. Les joues de la fillette avaient virées au rouge cramoisi.

- Si tu sent que ça vacille tiens toi à moi et surtout n’est pas peur de me faire mal je suis plus solide que j’en ait l’air, fit elle en bandant les muscles de ses petits bras.

Elle espérait le faire sourire avec cette remarque et sa tête de fille sérieuse.

La taupe/hyène creusait, mais elle semblait les guetter. Lilou pria intérieurement pour qu’elle ne les attaque pas, elle se tenait prête à arracher le dessin à tout moment. Un autre problème se posait si Kaïl avait a peine la force de rester éveillé, comment allait t’il remonter, elle allait devoir le porter. Seulement… Elle n’en avait pas la force, il était plus lourd qu’elle…

- je vais t’aider à escalader, tiens toi bien fermement à moi.

Lilou sortie de sa poche une petite gélule sur laquelle était dessiné en relief une tête de démon… Elle savait pertinemment qu’elle n’avait pas le droit d’en prendre, mais c’était un cas de force majeur.
La taupe perça le plafond, laissant transparaitre la lumière du jour, puis elle disparut. A la surface, suivit par quelques cris de panique. Lilou ne chercha pas à comprendre, elle déchira le dessin avant qu’il ne se retourne contre eux. Puis elle accrocha le lasso de slime à sa ceinture. L’ouvrier flottait toujours à l’autre extrémité.

- Met tes jambes autour de ma taille je vais te porter, fais moi confiance. Dit-elle au moire.

Elle cassa la gélule en deux et en avala la moitié, puis elle déploya ses A-griffes et grimpa la paroi. La rage la submergea, le plus étonnant était que cette rage semblait sommeiller en elle quelque part, elle existait déjà. Elle ravivait ses souvenirs douloureux, ceux d’une famille absente et d’une vie rude à l’orphelinat. Elle serra les dents, les petites veines autour de ses yeux devenus rouges étaient gonflées.

Lorsqu’elle arriva à la surface, Kaïl glissa au sol et quelques paysans accoururent. L’un d’eux se pencha sur lui certainement pour lui porter secours. Lilou sauta sur le dos de l’inconnu et lui mordit l’épaule.

- VOUS ! LE TOUCHEZ PAS ! LE TOUCHEZ PAS JE VOUS INTERDIT ! LE TOUCHEZ PAS ! Sa voix stridente aurait pu crever les tympans de toute personne à moins de 3 mètres

Elle était incontrôlable. Elle ressemblait à un caniche qui aboie, mais c’était aussi un caniche qui mord. L’homme réussit à se défaire de son emprise et il la projeta au sol. Puis les yeux de la fillette reprirent leur couleur naturel.

Le lasso de slime c’était dissout, et l’ouvrier flotter au grés du vent au dessus d’eux, heureusement il avait suivit leur ascension.
Ignorant totalement les regards effarés que l’ont portaient sur eux Lilou se pencha sur Kaïl posant une main douce sur son visage, elle ne savait pas s’il était conscient.

- Kaïl est ce que ça va ?

Une larme tomba sur le visage du moire, explosant en de petites gouttelettes, puis une deuxième.
Derrière elle, le paysan qui avait était mordu s'approchait.

Lilou me traine jusqu’à la galerie du Garouzord, si je n’étais pas aussi génial et si la perte de mon unique personnalité et de ma beauté n’était pas, rien que d’y penser, le coup de grâce contre l’Entre-Monde et sa population inintéressante, bref, s’il n’y avait pas eu toutes ces raisons j’aurais peut-être choisi l’option de rester là-dessous pour piquer un petit roupillon.
Les griffes sont faciles d’utilisation et comme un miracle nous sortons de là-dessous avec notre chargement et une gamine survoltée qui s’est changée en gremlins.

La hyène n’est plus, une bouffée d’air frais et je suis alerté. Humilié d’avoir été si faible pendant la remonté. Impossible ! Pas moi ! Porté par une fille sous hormones magiques en plus. Le genre de fille qui attaque le premier venu une fois initiée au clan berserk.
Je suis debout et je chancèle. C’est le meilleur de Kaïl mais en version fatigué. Une version rarement visible par un public aussi dense.

-Qu’est-ce vous regardez ! Du balais les macaques !

Je reste proche de Lilou, pour la protéger bien sûr, mais en vrai parce que mes genoux dansent la macarena. Le paysan mordu, je lui fais signe de déguerpir avec mon visage le plus teigneux que je connaisse et la fillette dans mes bras maigrichons de jeune adolescent, je me sens coupable de l'avoir laissée m'embarquer là-dedans. Maintenant elle pleurait et je ne savais pas quoi faire pour la consoler. L'énergie nécessaire à la résolution de ce genre de problème me manquait cruellement.
Comme par hasard, pour une fois que j'ai besoin d'être gentil mon corps m'informe que c'est impossible vu son état. Fichtre !

-Hey, plus jamais je te laisse manger des bonbons après minuit…

Je déchire aussi le blob et son lasso collant. Une petite résurrection de mon système respiratoire et nerveux, je vois plus clair, assez pour repérer notre blessé emporté avec une équipe de sauveteurs compétents. Nous sommes couverts de poussière et il fait nuit noire.

-Suffisait qu’on arrive pour sauver ce type ! Franchement, vous êtes inutiles les gars. Un jour, faudrait que je négocie avec les dieux pour faire le ménage… La pollution visuelle ça va un temps !

Je glisse mon bras sous celui de Lilou et j’attrape le pull d’un guérisseur au moment où il se téléporte.

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