Dans les pommes....

Ils atterrirent sur une plateforme perçant au beau milieu de Saïmiri. La nuit venait juste de tomber, leur accordant une fraicheur tonifiante que Kiyiya appréciait à sa juste valeur. Par contre, la vue c’était moins ça… Autour d’eux d’immenses architectures de verres et d’aciers découpaient un paysage futuriste. Tout ce que la louve insupportait. La ville ressemblait beaucoup au quartier de Tern, mais avec plus de verdure.

- ma mission s’arrête ici, la pommerais se trouve à 1 kilomètre sur votre droite, un responsable vous attends il vous expliquera la situation.

Et sans même leur laisser le temps de poser des questions, le sanctuaris disparus.
La louve se mit alors en marche dans la direction indiquait, mais elle éprouva un peu de curiosité envers son compagnon de mission.

- Or, toi à entre-monde depuis longtemps ? toi humain ?

Elle était toujours étonnée de la multitude d’espèces qui foulait le sol de cette planète et nombre d’êtres à l’apparence humaine comme elle avait en réalité de toute autres origines. Ils arrivèrent devant la pommerais ou un petite groupe de 4 ou 5 ouvriers attendait des nouvelles de leur camarade disparus. Un homme de toute petite taille fendit la foule, il avait de grande oreilles rondes, et une pilosité déconcertante, ils s’adressa à eux d’une voix stridente, ou transparaissait la panique

- ah vous voilà enfin ! je suis le responsable suivait moi je vous prie dépêchez vous.

Le petit homme courait, mais eux même n’avaient nul besoin de presser l’allure, étant donné qu’un seul de leur pas couvrait 3 des siens. Kiyiya était hilare ce gringalet ne pouvait pas honnêtement être celui qui donnait les ordres c’était impossible. Puis son odorat lui fit comprendre que sa véritable forme était bien plus imposante, elle réprima alors la moquerie qui lui était venu à l’esprit.

HRP:

Pour la première fois, je traversais les portes magiques de la caserne. Nous sommes arrivés à notre lieu de rendez-vous l’espace de trois pas. Cette rapidité à traverser quatre-cent kilomètres me donnait de l’énergie. Ou j’étais tellement bien dans le soleil couchant en bord de mer. Le soleil et l’odeur du sel, c’était comme revenir des siècles plus tôt dans un souvenir d’enfance. Il faisait un peu meilleur que dans la capital.
Entre le verger et la ville, je discute avec Kiyiya. Elle semble s’intéresser sincèrement à moi, je veille à lui rendre cette attention.

-J’y suis depuis quelques années déjà, tu semblais familière au fonctionnement de la bibliothèque, tu as déjà fait ce genre de mission ?

Je ne fais guère attention au bonhomme que nous suivons. Les embruns nous arrivent chargés et l’odeur de la nuit se profile autour de nous. Il nous donne quelques détails sur le verger, les dimensions de la plantation, qu’il oublie de compléter pour discuter au fil de ses pensées et de son énergie de choses et d’autres. Puis, il arrive au point névralgique de son affaire : les conditions de travail. L’humidité, le manque de moyens et des travailleurs saisonniers mal formés et imprudents. Des gens de la ville, en somme. Comme nous.

Il nous a fait marcher jusqu’à un hangar ou une centaure femelle nous attend, elle discute avec un membre du personnel. Ce dernier s’en va dès qu’il la voit.

-C’est Vassilya, elle est la dernière à l’avoir vu aujourd’hui.

Je le remercie avant qu’il ne nous fausse compagnie.

HRP : étant donné que tu n’a pas répondu a mon MP, je pars du principe que tu es d’accord désolée pour l’attente.


La louve réfléchit quelques minutes pour formuler sa réponse.

- Oui moi avoir fait beaucoup de chasse, mais moi pas être en ville depuis très longtemps. Je vivais seule…

LA jeune femme centaure qui devait les renseigner avait un visage doux et sévère, un mélange qui était assez déconcertant.

- Vous venez pour retrouver Franz n’est ce pas ? LA dernière fois que je l’ai vu, il travaillait dans le secteur D8.

Kiyiya fit une mine tellement incrédule, que Vassilya se sentit obligée de préciser :

- chaque parcelle de la pommeraie est découpée en secteur, Je vous donnerais un plan. Chaque secteur se voit assigné une vingtaine d’employés.

Pendant ce temps, Kiyiya avait était attirée par une odeur étrange. Elle éternua 4 ou 5 fois d’affilé. Une odeur forte et chimique de pomme lui brulait les sinus. Après avoir sortie tout son vocabulaire le plus injurieux à la petite boite de conserve qui diffusait l’odeur, la louve s’adressa à Vassilya, en lui coupant la parole.

- Quoi ça ?
- Des diffuseurs d’odeurs, répondit elle sur un ton agacés
- Toi pouvoir l’arrêter ?
- Eh bien… normalement seul les responsables ont la permission de le faire, mais je peu peut être voir ça avec un technicien.
- Faites ça.

La centaure disparus quelques instants, l’agacement avait était croissant sur son visage.
La louve profita de son absence pour parler à Or.

- Ça bizarre diffuser odeur de pomme alors qu’ici n’y avoir que pomme…

C'est vrai en plus, diffuser des parfums de pomme dans une pommeraie... Un boulanger a-t-il besoin de diffuser des odeurs de pain chaud ? Même question, même réponse, s'il le fait, c'est louche. Ou c'est un très mauvais boulanger.

-Moi, je les trouve calme pour des gens qui savent un collègue perdu dans l'exploitation.

Le tapotement des sabots les ramène à Vassilya, elle est toujours agacée. Le soleil déclinant accentuant ses traits pincés.

-C'est une sacrée exploitation ! Vous devez avoir régulièrement des gens qui se perdent, ici.

Elle me prend de haut et après avoir réfléchit à sa réponse, elle sourit comme à un vieil ami. Je suis toujours aussi fatigué, la nuit venant je suis de moins en moins patient. J'ai du mal à croire qu'on puisse être aussi calme alors que quelqu'un attend dehors qu'on vienne le chercher. Il pourrait être blessé... Mais elle agit comme s'il n'avait rien. Ou comme si rien de pire ne pouvait arriver.

-Les gens ici, ils travaillent qu'un temps alors ils arrivent, ils se perdent, c'est tous les jours qu'on a des problèmes. Mais d'habitude, on finit par les retrouver. La plupart du temps.

-La plupart du temps...

Elle sait qu'elle en a trop dit et elle est obligée d'ajouter quelques mots avec son visage qui se décompose en gêne.

-Oui. On a déjà eu des disparus qui... Qui ne sont pas revenus. Des gens qui n'avaient plus envie de travailler ici ou qui trouvaient ça trop dur.

-Vous les avez revus après ? Pour savoir que c'est le travail qui les dérangeait ?

J'ai touché une corde sensible, elle recule et s'énerve. Son visage est amusant à déchiffrer... Pour un cheval, elle est très expressive.

-Non. Vous pensez bien ! S'ils s'en vont ce n'est pas pour revenir faire coucou aux anciens collègues !

-Je veux bien vous croire...

- Bon finit blablater…. Vous avoir un vêtement ? quelque chose que moi pouvoir sentir pour retrouver Franz.

La centaure hocha la tête négativement. Évidemment si ça avait était si simple, ils n’auraient pas été dépêchés sur les lieux. Elle leur confia les plans des pommeraies avant de prendre congés d’eux : "si vous le permettait ma fille m'attends à la maison"

Kiyiya se tourna vers Or, le plan à la main.

- Nous commencer par voir là bas…

Kiyiya jeta un œil au plan avant de le donner à Or, plus sommaire tu meurs, c’était juste des quadrillages avec des numéros, et des petits emplacement de stockage rien d’extraordinaire (du moins selon elle).

Ils finirent par arriver sur les lieux de la « disparition ». Kiyiya choisit de se transformer en louve pour plus de confort. Elle pouvait ainsi flairer les pistes plus aisément. Elle écuma le secteur de long en large reniflant une racine par si, un arrosoir par là.
Après dix bonnes minutes d’inspections elle se stoppa. *bizarre… ça avoir aucune odeur* Elle allait faire part de son affirmation à Or, se transformant de nouveau en humaine, elle s’approcha de lui.
Mais une sensation étrange lui parcourue l’échine. Elle regarda autour d’eux, se sentant épier, mais elle ne vit rien…. Elle dégaina son arc et se tenant prête à tirer, elle chuchota.

- Moi mauvais sentiments… Ici rien sentir du tout, ça pas normal, même terre pas avoir odeur….

Vassilya ne nous en dirait pas plus, elle savait quelque chose et elle ne parlerait pas. La vie n’est pas assez dure sur l’île pour valoir ces réactions, la ville à côté est riche et moderne, le travail ne manque pas, même pour un centaure… Allons bons elle cachait quelque chose.
La carte de Kiyiya était utile si on savait la lire. Le temps de concevoir le schéma et l’allure du terrain, pour ne rien simplifier les parcelles n’étaient pas toutes contiguës, on arrivait à peu de chose près à l’endroit de sa disparition.

-Pas même une odeur de pomme pourrie ? Des personnes passées avant nous ?

Vu le monde dans cette exploitation et les quantités de fruits, elle avait raison. L’absence d’odeur est déjà bizarre, dans ce contexte c’est totalement incongrue.
Avait-elle senti l’animosité que notre enquête réveillait ? Je l’avais observée dès que nous étions arrivés sur les lieux. Ils nous traitent comme si nous étions le énième groupe à passer et nous donnent le strict nécessaire.
Je me penchais et dans un mouchoir je plaçais une poignée de terre.

-Retournons au premier bâtiment, nous devrions essayer de chercher parmi les récents arrivés. Quelqu’un devait le connaitre, quelqu’un a forcément vu quelque chose. Je commence à croire qu’il y a plus que des conditions de travail pénibles ici.

Niveau pénibilité, j’en connaissais un rayon. Cueillir des pommes, c’est plus facile que la moitié de mes petits boulots habituels.

-Et restons sur nos gardes. Je crois que nous sommes dans autre chose qu'une simple disparition.

Je m'apprêtais à rebrousser chemin quand la nuit s'anima. Dans le verger, du mouvement avait attiré mon attention. Quelqu'un ou quelque chose nous observait. Une flèche siffla et se planta dans le tronc d'un pommier non loin de ma tête.
En bon survivant, j'allais me mettre à couvert de l'autre côté du tronc.

La louve hocha la tète négativement « non rien aucune odeurs »

Puis une attaque survint, venue de nul part. Kiyiya s’était mise à plat ventre. Ce n’était pas facile de la surprendre dans ce domaine, mais dans ce verger ses sens aiguisés lui semblaient parfaitement inutiles. Comment riposter dans ces conditions ? Elle ne voyait pas son ennemie, et elle ne pouvait se fier à son flair. La louve regarda du côté de son acolyte, il avait eut le bon réflexe de se mettre à couvert c’était une bonne chose, elle était soulagé de voir qu’elle n’avait pas de soucis à se faire pour lui.

La jeune louve guetta la prochaine attaque, les secondes qui s’écoulèrent lui parurent interminables. Elle s’était volontairement moins bien cachée, afin que leur assaillant la choisisse pour cible. Enfin une seconde flèche fusa. Kiyiya l’évita in-extremis, mais elle avait eut le temps de repérer l’origine du tire. Elle se mit alors en position et visa, prête a décocher sa flèche, dés que le malheureux sortirait la tête.

Enfin l’occasion se présenta et elle tira, sa flèche siffla, et croisa la route d’une autre flèche qui se dirigeait vers elle. La louve en était pratiquement sure, elle avait atteint sa cible. Elle sourit fièrement, avant de réaliser la douleur vive qui lui saisissait les entrailles, elle baissa la tête, découvrant la flèche plantée dans son abdomen.

- ahah je être gros béta…

La louve s’agenouilla sous l’effet de la douleur. Elle cassa la tige de la flèche et observa la blessure. Elle tenta maladroitement d’extraire la pointe, sans succès. Alors, elle laissa la pointe comme elle était, et se dirigea vers l’endroit supposé ou elle avait touché l’assaillant. Elle n’y trouva personne, mais au sol une flac de sang attestait que son tire avait touché. Un chemin de gouttelettes de sang se dessinait depuis cette position. L’homme ou la chose qu’il les avait attaqué ne serait pas difficile à suivre, peut être même qu’il pourrait les mener vers quelques choses d’intéressant.

- toi avoir vu assaillant ? demanda elle à Or.

Sans doute avait t’il eut le temps de le voir ou de l’attaquer, le temps qu’elle s’occupe de sa blessure.

-Je ne l'ai pas vu mais la quantité de sang m'indique qu'il n'ira pas bien loin et toi non plus.

Je voyais la tâche rouge sur son ventre. J'avais déjà vu des blessures faites par des flèches. Dans le ventre c'était le pire, elles pouvaient tout déchirer. Dans un monde moins cultivé, on ne connait pas l'expression "choc septique", mais on connait celle de "blessure mortelle".

Je regardais la direction qu'avait pris le tireur. ça me faisait mal au coeur de le laisser s'enfuir... Nous n'avons pas le choix.
En plus, je refusais qu'elle continue de marcher.

-Si la flèche bouge tu vas te vider de ton sang. Viens, retournons au camp, je vais te porter.

Je savais qu'on allait perdre notre piste. Je savais aussi qu'elle ne tiendrait pas des heures en se vidant de son sang. Elle a déjà de la chance que l'estomac ou les intestins ne sont pas touchés. Sauf que la chance, c'est aléatoire. C'est risqué de s'y fier. J'approchais en tendant les bras.

-tu es forte et jusqu'à présent je t'ai laissé décidé de la suite, mais maintenant, tu vas devoir me faire confiance.

Le regard doux posé sur elle, je mettais un jour à terre, les bras tendus.

-Tu peux te retransformer ou ça risque d'aggraver la blessure ?

Kiyiya le regarda avec des gros yeux, elle était loin d’être à l’agonie, il lui en faudrait bien plus pour rebrousser chemin, elle qui avait déjà survécu aux blessures causé par un ours. Difficilement certes, elle avait bien faillit mourir, mais on ne pouvait pas sous estimer sa vigueur. On ne pouvait pas non plus nier que l’attention d’Or était charmante, aussi elle essaya de ne pas se montrer trop brute en lui répondant.

- Je pouvoir marcher, courir et chasser toute la nuit s’il le faut. Je avoir habitude toi pas inquiéter d’accord. Je ferais signe si pas pouvoir continuer.

Comme pour contrecarrer son propos, l’abdomen se mit à la tirailler, lui arrachant une grimace de douleur. Qu’elle dissimula aussitôt. Or avait un genoux à terre et lui tendait les bras, elle hésita, toute cette affaire était louche, et les secondes s’égrainaient tandis que l’homme porté disparus, devait être en proie à des dangers dont ils ne connaissait pas encore la nature. A la lumière des derniers événements il était clair qu’il avait affaire à une histoire plus complexe qu’il n’y paraît.

- Merci avoir proposer aide, même ça pouvoir aller regarde.

Pour répondre à sa question elle lui montra sa forme lupine, et vint lui lécher la main affectueusement.

- On pas laisser piste s’envoler allons-y.

La louve suivit les traces de sang, dédoublant la piste de tâches similaire avec son propre fluide vitale.
La piste semblait de plus en plus « traînante » jusqu’à s’arrêter sous un arbre gigantesque au centre de la pommeraie. Il n’avait d’ailleurs rien d’un pommier celui-là. Ses branches majestueuses s’étendaient vers le ciel, tandis que ses énormes racines avaient totalement déformé le sol. Les traces s’arrêtaient sous l’une de ces racines, laissant apparaître une trappe. La louve reprit forme humaine et s’assit contre l’arbre en poussant un râle. La pointe de la flèche avait bougé occasionnent de nouveau dégâts.

- Toi pouvoir enlever bout de métal dans mon ventre ? demanda t’elle à Or, en contenant ses grimaces.

Elle aurait peut être besoin de désinfecté et cautériser également. Mais au moins il avait remonté la piste avant qu’elle ne disparaisse.

D'un oeil inquiet, je la suivais la piste n'était pas difficile à suivre, le fuyard venait de révéler une cachette qu'il aurait mieux fait d'oublier. C'est là qu'elle me demande de retirer la flèche. Je lui avais dis qu'elle bougerait.

-Si je provoque une hémorragie, tu seras morte avant qu'on atteigne la civilisation. Cet endroit...

Trop grand, trop vaste, trop de trop illustraient cette pommeraie. Par dessus le marché nous venions chercher un homme disparu la nuit déjà avancée avec ce que je pressentais comme une affaire très louche sous nos pieds.
Littéralement au dessous, la trappe ne pouvait pas être posée là par hasard. L'ouverture devait donner sur des galeries.
J'avais fini de faire mon couard. Je lui montrais d'un mouvement de tête que j'allais le faire, à mes conditions.

-Allonge toi sur le côté.

Un bout de bois sec sous l'arbre, je le lui donnais. J'ôtais mon haut de kimono, le coton fin déchiré en lanières, je préparais des pansements, basiques, et des bandes larges que je devrais nouées pour tenir ses boyaux à l'intérieur de son ventre.

Je n'avais pas vécu ça depuis des décennies, depuis la guerre des centaures contre une cité humaine. Les blessés par centaines, les amis et les frères morts, je n'étais pas venu dans l'Entre-Monde pour revivre ça et pour le coup, j'allais faire ce que je peux pour qu'elle survivre à mes talents de chirurgiens de fortune.

-Essaye de ne pas crier, ils sont déjà bien alertés... J'étais prêt à le faire mais avant ça je la regardais comme un enfant. -T'es sûre que tu veux l'enlever ? Je ne suis pas habitué à ça...

Si elle me donnait son autorisation, je n'irais pas par quatre chemin. Retirer une flèche, c'est juste tirer en essayant de ne pas déchirer plus que la plaie d'entrée.