Dans le marais

Spoiler:

Je pris la main de Physis, un battement de cils, nous étions devant l'Antre.

-Perçant,

J'avais envie de l'expliquer. Non pas que le Perçant soit rare, loin de là. Je me sentais bêtement fier de ce petit gadget qui ressemblerait à de la magie noire à la citadelle.

Un artéfact aussi efficace aurait été à la mode chez les plus jeunes et les plus radicaux. Les plus âgés et encore plus radicaux en aurait fait la création des faux dieux.
Moi dans tout ça, je trouvais cette chose très utile. Il ne faut pas cracher sur l'équipement utile, pas dans l'Entre-Monde.

Après tout, il me suffit de traverser une épaisseur de rempart pour entrer dans la zone dite dangereuse.
Je tiens à ma vie. Ce qui explique que j'aime ce titre.

-Par contre pour rentrer ce sera moins rapide.

Même si autour de l'Antre c'était à peu près civilisé, la forêt qui s'annonçait était moins accueillante. Le Marais puait comme jamais de ses effluves chargées de spores et d'odeur d'eau sale.

-C'est joyeux ici, ça va être amusant de trouver l'araignée, une idée pour commencer les fouilles ?

Elle avait la note explicative sur l'utilisation du sac et le sac, alors, je n'avais rien de plus à savoir.
J'apprécie la répartition des tâches.

Dans notre lot d'informations, l'araignée aime les endroits sombres et humides.
Nous devions chercher ce genre d'endroits.
Elle est aussi grosse, velue et Eva a parlé de jambes en moins. Cette fois, je passe derrière...

Grâce à mon partenaire, nous sommes finalement arrivés très vite à notre destination.

Destination qui d'ailleurs n'est pas très... enchanteresse ?

Après avoir eu l'accord d'Eva et après qu'elle nous ai fournit le sac que nous devons utiliser pour notre mission, nous avions enfin pu prendre le départ.

Je voyais autour de moi un marais sans fin, sale et... un marais, quoi.

Je voyais bien que comparer à ce qui nous attendait, l'apparence de cet endroit n'étais pas grand chose. Voir mon compagnon réfléchir et regarder le paysage qui s'offrait à nous confirma mes pensées.

Il m'expliqua que pour pénétrer dans l'Antre, ce ne serait pas la même affaire. Bah après tout, je ne m'attendais pas à ce que ce soit simple...

Mon camarde m'avait laissé la garde du fameux sac, ainsi que la note expliquant son utilisation. Je voyais bien que m'avoir attribué cette tâche lui allait parfaitement. Bah, après tout, il faut se serrer les coudes, je peux bien faire ça.

Je l'entendis me dire, avec une pointe d'ironie :

-C'est joyeux ici, ça va être amusant de trouver l'araignée, une idée pour commencer les fouilles ?

Une idée ? Hum... Si j'étais une grosse araignée où est-ce que j'irais me cacher ? Bonne question. En principe, ce genre de bestiole aime les cimes des arbres, je suppose. Ou alors encore des gros troncs effondrés.

-D'après les infos, la bête aime les endroits sombres et humides. Je pense seulement à un arbre, sous les branches à l’abri de la lumière... Ou alors un gros tronc, ce qui ferait un bon nid. J'écoute également tes propositions si tu as une idée aussi... On peux toujours commencer à avancer et chercher à coups d’œil.

Je n'attendis pas la réponse de mon compagnon et commença à prendre la route, histoire de ne pas attendre et juste parler. Il pourrait très bien me répondre tout en marchant.

C'est ici que notre aventure commença vraiment, dans ce marais puant et devant cette Antre pas très accueillante.

Spoiler:

Rapide ! Je lui emboitais le pas avant qu'elle ne me sème. C'est à ce moment que j'ouvris ma carte.
Ce petit bijou de haute technologie valait son pesant d'or, en zoomant, le marais apparaissait situant les principaux courants d'eau et quelques populations animales connues.

-Sombre et sec, sombre et sec... Un tronc dans cet environnement ce doit être trop humide pour la demoiselle. Il y a des massifs rocheux aux environs de cette rivière.

Je zoomais un peu plus en m'approchant de Physis pour lui présenter ma carte holographique.

-Côté rivière ça ne lui plairait pas mais nous pouvons chercher sur le versant.

Je faisais défilé la carte quand nous pénétrâmes dans le marais au sens littéral...
Quelques mètres après l'orée, la terre devenait spongieuse, mes bottes s'enfonçaient généreusement dans les végétations molles.
Cela ressemble à l'effet de la neige. A ceci près que la neige ne se referme pas sur votre cheville, qu'elle ne fait pas de bruit mouillé désagréable et qu'elle n'a pas d'odeur.

-Il y a une partie de marais assez éloigné de tout court d'eau ce pourrait être un endroit à fouiller aussi.

Même si ça nous ferait faire une belle balade d'un bout à l'autre du marais.
C'est à ce moment que l'environnement m'agressa les oreilles. Des oiseaux et d'autres créatures cachées dans les arbres se remirent à chanter.
Elles ne nous considéreraient plus comme un danger.
Mais ce qui n'est pas dangereux pour elle devient la proie de ce qui l'est.

Spoiler:

Après quelque mètres de marche, je vis mon compagnon sortir une carte fort sympathique et à l'apparence bien pratique. Il me confirma qu'un tronc serait une cachette beaucoup trop humide pour l'araignée que nous recherchons. Il m'indiqua que des massifs rocheux se trouvait près de la rivière. Pourquoi pas. Après tout, une fois les pieds pris dans cette boue horrible, autant aller jusqu'au bout !

Je voyais Azurée fouiller les moindres recoin de sa carte, à la recherche d'une planque potentiel pour notre recherchée bestiole.

Je le voyais faire autant la moue que moi quand à notre situation de marche actuelle. La boue du marais n'était en rien agréable, puante, collante, et sale.

Je réfléchissais à un endroit probable, un endroit sec et sombre hum... A force de réfléchir je cru que de la fumée allais me sortir par les oreilles.

Azurée m'extirpa de mes réflexions.

-Il y a une partie de marais assez éloigné de tout court d'eau ce pourrait être un endroit à fouiller aussi.

Je m'empressai de lui donner mon opinion. Il me montrait en même temps certains endroits de la carte.

-Effectivement, ce pourrait également être une bonne idée. Allons d'abord voir au plus près, vers ces massifs rocheux. Ensuite nous pourrons aller voir à l'endroit que tu proposes, si nous revenons bredouille de notre destination.

Je n'ai pas particulièrement envie de passer du temps dans ce marais, mais pour le bien de notre mission je me passerais bien de me plaindre. Mon compagnon n'avait pas non plus l'air d'être d'humeur à râler. Ou alors pense t-il comme moi mais ne s'exprime pas. Bah après tout, nous ne nous connaissons pas encore très bien, je pense que cette petite excursion nous rapprochera surement quelque peu. Et surement qu'après cela, nous pourrons tout deux râler en liberté sans avoir peur de gêner l'autre.

Je remarqua, tout comme mon compagnon qui n'avait pas l'air d’apprécier ça, que les animaux, tous cachés, avait repris leurs incompréhensibles conversations.

Nous somme sur leur territoire après tout, les intrus ce ne sont pas eux et ils le savent très bien.

Au bout d'un petit temps, je fini par repérer non loin de là notre destination : les environs de la rivière, qui n'allait pas tarder à nous dévoiler ses fameux massifs.

En suivant le cour d'eau, moins d'une heure plus tard, nous avions atteint les éléments rocheux dévoilés par ma carte.
Ils formaient des crocs de granit disséminés sur plusieurs centaines de mètres avant de former un massif naturel.
Je ne m'attendais pas trop à ce genre de configuration, les sources montagneuses en sont pourvues mais pas les rivières qui traversent un marécage.
La question de la disposition géologique ne m'occupa que le temps de la remettre à plus tard.

-Regardons sur les côtés les plus éloignés de la rivière.

L'inspection des rochers de ce versant-ci était peu fructueuse, les rochers recouverts de mousse étaient humide d'un côté comme de l'autre. Je retournais les croûtes spongieuses et ne mettait à jour que de la pierre et encore de la pierre.
Aucun ne présentait d’anfractuosité où pourrait loger une araignée aussi grosse que je l'imaginais.

Les mains sales, je les frottais sur mon pantalon en retrouvant Physis.
Je lui désignais les rochers de l'autre côté de la rivière.

-Nous pouvons regarder ceux-là aussi, mais je doute y trouver une araignée.

En lui indiquant le soleil qui pointait sur l'eau.

-Cet endroit est trop éclairé pour faire un bon abri et trop humide pour ses toiles.

Après avoir enfin atteint notre destination, nous nous retrouvions proche des massifs recherchés. Azurée avait surement raison, cet endroit serait certainement trop humide, en étant si proche de la rivière. Quoi qu'il en soit, il ne faut pas abandonner si vite.

Il me proposa de regarder sur les côtés les plus éloignés de la rivière. Bonne idée, je ne pense pas que notre cible aime vraiment la nage.

Je vis mon compagnon partir de son côté, et devinai qu'il était préférable de se séparer provisoirement afin d'avoir plus de chance de trouver ce que pour quoi nous sommes venus.

Je pris donc le chemin inverse, afin d'effectuer mes propres recherches. Cependant, après avoir fouiller les moindres recoins, aucune trace d'une grosse bête velue...

Après une courte pause, le soupir qui pris suite à la reprise de ma marche vers Azurée trahit ma pensée. Il faisait vraiment humide par ici, et en plus de la chaleur cela n'arrangeait pas les choses... Il était fatigant de se déplacer dans ce genre d'endroit.

Je vis au loin mon camarade qui revenait de son expédition. Il s'essuya les mains sur son pantalon et me montra les rochers qui se trouvent de l'autre côté de la rivière.

-Nous pouvons regarder ceux-là aussi, mais je doute y trouver une araignée.

Il m'indiqua le soleil, haut dans le ciel, qui ne manqua pas de m'éblouir.

-Cet endroit est trop éclairé pour faire un bon abri et trop humide pour ses toiles.

Hum, très bon raisonnement. On voyais bien là qu'il avait plus d'expérience que moi en matière d'aventure en milieu hostile.

-Je pense que tu as raison, aucune araignée ne voudrais se cacher par ici... Trop de soleil, trop d'humidité, trop d'eau... Nous devons reprendre la route vers la partie du marais dont tu me parlais, tu sais celle sans court d'eau... Je pense que nos chance seraient multipliés.

Je me rendis compte soudain qu'une petite pause serait la bienvenue. Nous étions tout deux un peu fatigués par nos recherches sans résultats.

-Je te propose une pause avant de repartir, après tout, nous sommes près de la rivière et nous partons vers un endroit beaucoup moins accueillant, autant en profiter.

-Bien, faisons une pause.

Je nous éloignais un peu de l'eau pour mieux nous entendre parler et ne pas rester à découvert trop longtemps.

Jusque là, l'endroit paraissait calme mais rien n'indiquait qu'il le restera longtemps. En m'asseyant sur une saillie rocheuse, je plaçais à côté de moi mon boomerang et je commençais à me plonger dans la lecture de la carte.

-C'est vraiment étonnant !

La carte en trois dimension et toutes ses options ne cessaient de m'amuser. La plupart des groupes d'animaux désignés par la carte étaient essentiellement herbivores, il y avait bien des insectes migrateurs et même des oiseaux. Je ne percevais que peu de prédateurs finalement dans ce marais.

-C'est bizarre, il n'y a pas tant d'animaux dangereux ici. Cette araignée, un ou deux félins et quelques ours... J'ai entendu dire que le précédent technomage élevait des zombies dans son jardin. Est-ce que ça expliquerait la relative sûreté de ce marais ?

Des zombies. Après l'invasion qu'ils ont subis ils continuent à conserver ces créatures hors normes pour s'amuser... L'Entre-Monde est excentrique et imprudent.
Si seulement les miens pouvaient regagner ces terres et pacifier l'esprit immature des résidents.

-Ce n'est qu'une rumeur, j'espère tout de même que nous n'en verrons pas. Ni zombies ni ours...

Je continuais mes recherches sur la carte, mettant à jour un peu plus que la région que nous devions couvrir. D'abord pour m'amuser, ensuite pour ma culture.

-Sombre et sec... A part quelques cavernes je ne vois pas. Une araignée de cette taille doit se nourrir de mammifères ou d'insectes assez gros, peut-être d'oiseau, mais il y a trop de lumière à la cime des arbres et la terre du marais est trop humide.

Ce casse-tête était difficile à résoudre devant la faible quantité de parcelles rocheuses dans le marais. Les montagnes auraient été un bon terrain de chasse pour cette araignée, mais elles se situaient à plus de 300 kilomètres à l'est. C'était trop loin de la zone désignée par le technomage.

Je suivi mon compagnon de près. Azurée avait accepté la pause, à condition bien entendu de s'éloigner de la rivière.

Après avoir trouvé un endroit adapté à notre pause, nous finissons enfin par nous asseoir.

S'arrêter un peu n'était pas de refus, le climat de cette zone n'était guère accueillant.

Je vis mon compagnon regarder de long en large sa carte en 3 dimensions. Elle avait l'air de le passionner totalement. Je pris un bâton et m'amusa avec, histoire de m'occuper également...

Soudain, il me dit et non sans tord, qu'il était assez inhabituel qu'il y ai si peu d'animaux dangereux dans le coin. Effectivement, j'étais d'accord avec lui. M'enfin, nous n'allions pas nous en plaindre n'est-ce-pas ?

Il m'expliqua que des zombies avait été élevés dans le coin il y a quelque temps. La vue dans mes pensées de ces êtres répugnants me donna un frisson dans le dos. En espérant ne pas en croiser...

Au bout d'un temps de réflexion, Azurée pris la parole.

-Sombre et sec... A part quelques cavernes je ne vois pas. Une araignée de cette taille doit se nourrir de mammifères ou d'insectes assez gros, peut-être d'oiseau, mais il y a trop de lumière à la cime des arbres et la terre du marais est trop humide.

Il est vrai que je ne vois pas vraiment ce que pourrait trouver d’intéressant une araignée de cette taille dans ce marais. Il n'y a que peu de cachette pour sa taille et il doit être difficile de s'y déplacer discrètement.

-Il est vrai que notre recherche s'avère difficile... Je te propose de continuer et d'explorer chaque recoin sur notre chemin, peut-être allons nous trouver des idées et peut-être que nous la croiserons par hasard, par chance.

Je lui proposa de reprendre la route, avant que le soleil ne décline.

-Je commence à regretter de ne pas avoir profité de la bibliothèque pour nous renseigner sur cette araignée velue. Pour trouver la bête le plus simple c'est de savoir ce qu'elle mange. De cette manière nous saurons où chercher sa toile.

J'acceptais avec plaisir la proposition de retourner dans les bois.
Je ne dis pas que chercher au hasard dans un marais de plusieurs dizaines de dizaines de kilomètres carrés soit amusant, je souhaite plutôt me faire bien voir par la jeune femme qui m'accompagne.Jusque là, mes alents de pisteurs nous permettaient d'éliminer une bonne partie de la forêt se situant au dessus des premières branches et toute celle proche d'un point d'eau conséquent. Je m'en sors bien pour un élégant chasseur, n'est-ce pas ?

-Si on supprime toutes les zones normalement humide... il faudrait retirer tout le marais !

Je suivis Physis et nous nous enfonçions dans la forêt. Comme suggéré, le but était de fouiller du regard ou des mains pour dénicher le petit indice qui donnerait des idées sur où trouver une araignée qui aime le sec alors que nous sommes dans un marais.
D'expérience, car j'ai traversé la moitié du monde pour venir dans l'Entre-monde, je dirais que nous ne cherchons pas au bon endroit. J'ai peut-être éliminé les oiseaux trop vite de notre liste de proie potentielles.

-Tu sais, plus j'y pense et plus je crois que notre araignée a pris de la hauteur.

Je regardais les hauts arbres former une masse uniforme de feuilles au dessus de nous et des branches par dizaines se succéder jusqu'au ciel.

-L'endroit le plus sec c'est encore là haut. Un trou dans un arbre, une toile qui dépasse sur les branche et les petits rongeurs et les oiseaux imprudents s'y laisseront prendre une fois sur deux.

C'est alors que je m’aperçus de l'absence total de bruit dans la forêt. Je me rapprochais de Physis aussitôt.

-Je crois qu'une chose que nous n'aimerons pas rencontrer est proche de nous...

Je sortais mon boomerang de son étui et le tint en main devant moi.
Un boomerang dans une forêt... J'ai parfaitement conscience du risque que je prends.

Encore et toujours le même paysage, lassant mais nous n'avons toujours pas trouver notre recherchée copine.

Comme dit mon camarade, quitte à être dans la bibliothèque, cela n'aurait pas été de refus de se renseigner un peu avant de partir pour notre excursion... Il est certes trop tard pour s'en plaindre.

Je réfléchissais à un moyen de trouver l'araignée... Sans succès. Cette aventure est décidément un casse-tête. De plus, l'endroit ne tarda pas à s'assombrir.

J'ai confiance en ce qui concerne les talents de recherche d'Azurée, et il me confirma ce que je redoutais de plus en plus :

-Tu sais, plus j'y pense plus je crois que notre araignée a pris de la hauteur.

Ah... Misère. Effectivement, mon idée de base revient à la charge. Après tout, nous avons à peu près fouiller du regard chaque recoin sans y trouver âmes qui vivent. C'est en regardant la cime des arbres que mon compagnon de route m'affirma cette pensée.

Soudain, Azurée se rapprocha. Il avait senti que quelque chose n'allais pas, que mon flair avait également compris.

-Je crois qu'une chose que nous n'aimerons pas rencontrer est proche de nous...

Rassurant. Effectivement, depuis un certain temps, tous les bruits que nous entendions avaient disparus...

Sur ma posture défensive, je m'essayais à analyser un par un les bruits, certes petits, qui nous entouraient. Un seul bruit récurrent, celui de bruits de pas inquiétants.

Je me rapprochais d'Azurée qui avait sorti son boomerang et c'est alors que je la vis s'approcher, elle, cette ombre gigantesque et inquiétante.

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