Pour le meilleur et pour le pire

-Tu as compris ? Tu grimpes jusqu'à la fenêtre et tu déposes ça. Ensuite tu reviens me voir et je te donne la pomme... Répète si t'as compris.

A mes pieds à un petit animal aux yeux démesurés me dévisageait. Il montrait frénétiquement la pomme que j'avais dans la main et sa bouche ouverte. Agrémentée de petites dents, elle produisait de petits sons graves semblables à ceux d'un petit cochon. Visiblement, l'animal n'avait rien compris à a manœuvre. Je devais trouver une autre stratégie.

Je fixais sur son dos un baluchon fait avec les moyens du bord, sur lequel je griffonnais au marqueur un "Lilou" bien visible.

-On va tenter autre chose, d'accord ?

Sourire narquois et pose du lanceur de balle. Je lançais de toutes mes forces ma pomme vers la fenêtre de Lilou. Si je n'avais pas été juché sur une branche de l'un des arbres du voisinage, elle n'aurait jamais atteint sa destination. Un bruit de verre et la pomme était dans le nid.
Ma création animale se jeta à sa poursuite, il s'élança de l'arbre et déploya son corps plat et large. Oui, je m'étais inspiré de l'écureuil volant pour créer cette affreuse petite chose poilue, je l'avais dôté de grands yeux pour attendrir Lilou et puisqu'il était manifestement herbivore, le sucre de la pomme avait valeur de trésor pour lui.

Il atterrit en douceur au bord de la fenêtre et se glissa dans la chambre. Je l'imaginais dévorer sa pomme à même le plancher, son dos arborant mon paquet avec un message sur lequel était écrit le nom de la seule personne en ce moment qui m'apprécie pour ce que je suis.

La nuit touchait à sa fin et la fraicheur du matin poussait Lilou a s’emmitoufler dans son épaisse couverture, Higor ronflant à ses pieds servant de bouillote naturelle, elle se laissait bercer dans un demi sommeille, celui dans lequel les rêves prenait racines. Des bruits de verres brisait l’éveillère mais sa tête trop lourde refusait de se lever. La truffe humide d’un animal vint se coller à son visage elle ouvrit les yeux pour découvrir un adorable écureuil volant quelque peu différent de ceux qu’elle avait coutume de voir il lui faisait un peu penser à Titou. Lilou pensait avoir rêvait le bruit de verre elle se redressa.

- Qu’est ce que tu fais là mon mignon ?

Elle s’étira langoureusement en baillant, puis grattouilla le cou de l’animal.

- Oh mais c’est mon nom.

Lilou défit le petit mot accroché sur le dos de l’écureuil, celui-ci repartis manger sa pomme devant la fenêtre. Son cœur fit un grand bon. Cette écriture serré et maladroite n’était autre que « la sienne ». Joyeuse comme jamais elle disparus derrière son paravent, évitant a ses pieds nus les débris de verres tranchant. Elle enfila rapidement ses frusques préférait celle qu’elle portait lorsqu’ils c’étaient rencontraient. Puis elle enfila ses bottes et mit dans son sac sans fond le cadeau qu’elle lui avait préparait. Prête, ou presque. Elle mit une paire de mitaine rouge et rédigea un petit mot à Richye qu’elle déposa sur son lit. En substances il disait plus ou moins :
« je suis partie jouer avec Kaïl, je rentre dans quelques jours, bisou je t’aime »

Elle se montra à la fenêtre elle ouvrit le battant cassé et se faufila sur la corniche. Les cheveux en batailles les vêtements froissés, elle n’était pas à son avantage, mais elle souriait de toutes ses dents. Elle fit un grand signe à Kaïl, et indiqua le bas de la tour de son index. Puis elle déploya les griffes, s’accrochant avec une étonnante facilité aux parois de la demeure, avec l’agilité et la discrétion d’un chat elle descendit le mur.

Une fois en bas elle se jeta dans ses bras. Son odeur légèrement épicée avait le gout de l’aventure qui lui avait tellement manquait ces derniers temps.

- Je suis prête ! mais avant j’ai un petit cadeau pour toi !

Elle sortie de son sac le paquet cadeau fleurie, contenant une paire de mitaine noir, similaire a ceux qu’elle venait d’utiliser.

- Je suis sur qu’elles te seront utile.

A voir ses yeux pétillant et la sincérité avec laquelle il l’avait étreint, il devait être touché de son attention. Un sourire jusqu’aux oreilles elle lui dit en tendant sa main devant elle.

- Regarde on sera assorti ! Et puis avec ça tu peux escalader tout ce que tu veux ! Je les ait eut à Cerclon.

Elle l’observa de plus prés, approchant sa tête pour observer chaque millimètre carré de sa peau. Il était couvert d’égratignures et de petits pansements mal ajustés. Elle gonfla ses joues et d’un air faussement courroucé et inquiet elle lui dit :

- Hum mais qu’est ce que t’as fait tout ce temps où tu as disparus ? La prochaine fois que tu te blesses vient me voir d’accord.

À vrai dire elle cherchait juste un prétexte pour le voir plus souvent.

- Hé si on se rendait utile, on va à la bibliothèque se chercher une mission ?