Re: Duel : Morok vs Wergeld

L'arme de fer est enfin éliminée.
Le K'ouen n'est pourtant pas entièrement désarmé. Une nouvelle arme presque plus dangereuse que la lame démesurée fait son apparition dans la bataille : son propre corps.

Morok a gardé la mâchoire bloquée sur l'épaule, offrant sa mandibule supérieure aux poings de l'humain. Le crocodile sait que le K'ouen cachait sa force -il se bat avec une épée qui fait presque la taille du Sanctuari. Mais il pensait avoir assez de résistance pour absorber les coups.
Fléchir les pattes postérieures ne suffit pas à diminuer la force ahurissante qui s'écrase contre la mâchoire.
Et même si chaque poing enfonce à chaque fois plus profondément les dents tranchantes dans les chairs de l'épaule, rasant l'os à un moment, Morok profite d'un instant de pause dans le martèlement pour se redresser sèchement et propulser en arrière K'ouen, lâchant son épaule à la fin du mouvement.

Le but est de se mettre à l'abri. Le craquement sinistre que Morok a entendu ne provenait pas de K'ouen mais de sa propre mâchoire. Et la douleur qui lui brûle les chairs, le goût du sang sur la langue et la nouvelle asymétrie de son museau finit de le renseigner : Sa mâchoire supérieure est brisée.
Les infirmiers sauront quoi faire. Il faut profiter de l'instant pour harceler l'humain. Quitte à perdre encore un os.

Marchant vers K'ouen, le crocodile arme son épaule droite la dirige vers l'humain dont l'épaule de son vêtement commence à prendre une légère teinte rougeâtre. De son coté, les gouttelettes de sang qui ruissellent entre les dents de Morok pour aller s'écraser dans le sable doré finit de calmer les ardeurs de certains spectateurs : les deux combattants sont-ils bien au courant que le combat à mort est interdit ?

Pendant une fraction de seconde j'ai regretté d'être venu me mettre dans le pétrin sur Ciel. Seulement une seconde.
Sous le choc, la douleur s'atténuait, mon cerveau assaillit par des vagues entières a tout simplement décidé de fermer les écoutilles.

C'est le moment où Morok libère sa prise après avoir compris que j'étais trop coriace pour être becté.

Je me retrouve une fois encore sur le dos, littéralement projeté dans les airs. Je mets trop de temps à recouvrer mes esprits.
Le reptile charge épaule mise en avant.

Pour l'avoir expérimentée à plusieurs reprises je sais que cette technique est à double tranchant. On peut, par exemple, se retrouver du mauvais côté d'une falaise si on ne fait pas attention...
J'ai tout juste le temps de me redresser.
Il n'y a pas beaucoup de solution pour éviter un nouveau vol plané !
C'est l'option : combattre le feu par le feu. Il me fonce dessus, je lui fonce dessus. Enfin... Avec ce que je peux.

Je me relève, fais deux pas et me plie en deux quand il arrive à ma hauteur. Usant du même principe, épaule en avant, poussée des jambes, j'essaye de stopper sa charge en le percutant dans l'abdomen.
Évidemment, si ma force ne suffit pas, nous finirons en roulade dangereuse dans le sable.

P*... Je voudrai qu'il m'eut ôté l'épaule plutôt que de la transpercer de cette façon. Le sang me coule dans le dos et colle mon tee-shirt sur ma peau. C'est poisseux, brûlant et... Vraiment insupportable.
Je ne regrettai pas d'avoir emporté quelques titres. D'ailleurs, j'ai peut-être une idée...

Tête baissé pour ne présenter que l’épaule, le Sanctuari ne voit ni ne s’attend à ce que K’ouen use du même principe. Et connaissant sa force, autant foncer dans un mur de béton armé. Malheureusement pour le Charan, il n’est pas encore capable de défoncer un tel matériau avec la seule force de ses muscles.

Les écailles sifflent au dessus de la tête de K’ouen qui vient stopper net la charge –et le souffle- de Morok. Encore un craquement sinistre, et l’abdomen prend une couleur violacée morbide. Sous le choc, le crocodile crache un mélange de salive et de sang, et pose un genou à terre dans un gargouillis colérique.
Le manque brutal d’oxygène et la douleur qui envahit son abdomen brise pendant quelques temps ses instincts guerriers, pour faire place aux réflexes primaires de son cerveau animal.

Repousser le prédateur qui rode autour de ses entrailles.

Même s’il est étouffé par sa rage bestiale, l’esprit combatif du crocodile sait que s’il ne peut se remettre debout, ce sera surement la fin du combat. Avec sa mâchoire brisée et son abdomen défoncé, sa position quadrupède sera bien moins efficace que la bipédie. Et son poids est bien trop élevé pour se redresser subitement avec un genou au sol.
Seule solution, en finir au plus vite. Si possible avant que l’hémorragie interne fasse le travail.

Il faut juste esperer que la perte de sang, la douleur et l'essouflement prononcé ne biaisent pas les informations visuelles comme la distance ou la postion de l'adversaire...

Morok projette ses griffes antérieures en avant, dans le but de s’agripper à l’agresseur. Et par la même occasion, lui ouvrir la gorge. On se bat moins bien avec la carotide ouverte.
Sans même savoir si K’ouen est à portée, il balance son museau sur le coté, pour cueillir l’humain dans la tempe. La mâchoire brisée ne peut plus mordre, mais l’os inférieur est encore suffisamment solide pour faire des dégâts. Un genre de mini-marteau de guerre, les dents en plus.

Le frêle jeune homme, qui avait assisté au combat du haut des gradins, prit son courage à deux mains et descendit dans l'arène. Le moment était venu de stopper les combattants sinon il y aurait un mort. Déglutissant avec difficulté tant la peur lui prenait le ventre, le jeune homme marche doucement vers le centre de l'espace de combat.

- MESSIEURS, hurla-t-il pour bien se faire entendre. Votre temps impartit pour vous tuer est écoulé. Le peuple va maintenant voter pour vous départager. Rappelons que le gagnant aura le droit à un dernier coup pour envoyer son adversaire à l'hôpital ! Vous avez une semaine, c'est à dire jusqu'au 27 Février pour voter, spectateurs !

[HRP: Tu pourras arrêter le vote pour moi s'il te plait Wu ? J'avais pas calculer que je serais en Allemagne le 27 ^^' ]

Le jeune homme frappa dans ses mains, l'air satisfait. Il savait bien que le sac à main allait gagner !

- Merci à vous, publique, de nous avoir dit qui gagnerait.

Il se tourne vers Morok.

- Vous avez le droit d'achever Wergeld avec un dernier coup.

Su ces belles paroles, il s'en alla vaquer à ses autres occupations.

Le public se reteint dans un silence pesant. Le dernier coup de mâchoire dans les tempes semble avoir sonné Wergeld qui peine à maintenir sa garde, devant le crocodile qui se redresse lentement. La mâchoire sanglante et une main contre le torse, Morok halète. Ce combat a demandé bien plus d'efforts que ce à quoi s'attendait le Sanctuari, et il s'en est sorti de peu. Mais maintenant l'humain est à sa merci.Et il n'allait pas se priver.

Avançant en faisant son possible pour ne pas faire attentions aux tiraillements qui lui lacèrent le ventre, il s'arrête devant le K'ouen. Le toise d'un regard neutre, puis articule du mieux qu'il peut avec son os brisé :

°T'es pas mauvais... Dommage que tu ne sois qu'un humain.°

Puis, armant son bras au maximum, il décoche un terrible coup de poing qui cueille Wergeld au torse. L'humain fait un court vol plané avant de s'écraser dans le sable doré. Pour ne pas se relever. Les infirmiers qui sautillaient sur place avant même la fin de la bataille se précipitent aux cotés de l'humain, avec des appareils électroniques. L'un des guérisseurs ose même lancer un regard courroucé au crocodile avant de changer d'avis.

Le crocodile quand à lui, lève les bras au ciel dans un rugissement de vainqueur, appuyé par le public. Les spectateurs se déchaînent. Le combat fut mémorable.
L'armée d'infirmiers qui se dirigent vers le centre de l'arène pour s'occuper du gagnant va désormais devoir redoubler d'arguments pour arriver à convaincre que l'adrénaline ne va pas maintenant Morok en état.

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