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Re: L'espoir est un doute déguisé.
Ven 13 Juil - 18:11
-Tellement sympathique que tu m’as fait la cuisine.
Un sourire.
On compte les points ? On est à deux, ou trois, sourires et une montagne de mauvaises têtes.
J’ai porté le verre à mes lèvres.
Oui, il pouvait le demander. Pas sûr que j'y répondre cependant. L’ambiance changeait.
Il y avait l’envie de tout lui dire. Xénon avait l’air d’être quelqu’un de confiance, qui n’irait pas crier sur tous les toits la moindre des choses qu’on lui révèlerait. Il écouterait. Ce serait bon de pouvoir tout raconter à quelqu’un. Qu’il existe une autre personne dans ce monde qui sait ce dont les dieux sont capables.
C’est ainsi qu’ils expriment leur gratitude.
En même temps, j’hésitais. Un doute profond minait mes forces. En parler c’est comme si tout était irréversible. Irrémédiable. Je devrais accepter la solitude, reprendre là où j’en étais deux ans auparavant. Nulle part.
Faire mon deuil.
-C’est Ho’una qui a demandé à ce qu’on trouve la baleine, afin que l’Entre-Monde s’ouvre à la zone inconnue.
Une gorgée amère. L’alcool me réchauffait le ventre, c’était agréable d’avoir chaud et d’être au sec.
Il y avait des averses interminables qui inondaient la forêt Hourva. Chasser avec la visibilité réduite, le froid qui faisait trembler les mains et saisit le visage. La difficulté de respirer dans l’humidité, les muscles douloureux, le cœur palpitant qui brûlait pour réchauffer le corps glacé.
Je ne connais pas beaucoup d’autres moyens de n’avoir plus rien à penser sinon à sa propre survie.
-Et il m’a pris quelque chose…
Quelque chose d’important. Qui méritait d’aller repousser les limites de résistance du corps humain.
Est-ce qu'il ferait le rapprochement entre la disparition du commissaire qui m'accompagnait (et qui, entre autre, vivait chez moi depuis quelques mois) et ma visite à Ho'una ? Peut-être, ou peut-être pas.
-En échange, il répondra à mes questions, ou il devra se trouver un autre champion.
Je présume de la force de ce chantage.
Le dieu pourrait trouver n’importe qui d’autre pour ce travail… Mais si c’est vraiment un dieu il devait se douter qu’on en arriverait là. Je suis prévisible. Triste et colérique.
Plus que tout, je suis déterminé et têtu comme une mule.
Mon verre vide, je le déposais sur la table. Une ombre de sourire arrivait avec les effets d’un peu d’alcool dans le sang.
-Si ça ne marche pas, je m’y ferais aussi.
Ca ira même s’il m’ignore. Je ne devrais pas jouer l’avenir de l’Entre-Monde sur un coup de tête. Ce sera comme avant. Repartir seul et se trouver de nouveaux repères.
Ou tout laisser tomber.
-Mais pas tout de suite. Je devrais peut-être me laver et dormir avant ça.
Tout en disant cela, je n’étais pas pressé de me lever.
Un sourire.
On compte les points ? On est à deux, ou trois, sourires et une montagne de mauvaises têtes.
J’ai porté le verre à mes lèvres.
Oui, il pouvait le demander. Pas sûr que j'y répondre cependant. L’ambiance changeait.
Il y avait l’envie de tout lui dire. Xénon avait l’air d’être quelqu’un de confiance, qui n’irait pas crier sur tous les toits la moindre des choses qu’on lui révèlerait. Il écouterait. Ce serait bon de pouvoir tout raconter à quelqu’un. Qu’il existe une autre personne dans ce monde qui sait ce dont les dieux sont capables.
C’est ainsi qu’ils expriment leur gratitude.
En même temps, j’hésitais. Un doute profond minait mes forces. En parler c’est comme si tout était irréversible. Irrémédiable. Je devrais accepter la solitude, reprendre là où j’en étais deux ans auparavant. Nulle part.
Faire mon deuil.
-C’est Ho’una qui a demandé à ce qu’on trouve la baleine, afin que l’Entre-Monde s’ouvre à la zone inconnue.
Une gorgée amère. L’alcool me réchauffait le ventre, c’était agréable d’avoir chaud et d’être au sec.
Il y avait des averses interminables qui inondaient la forêt Hourva. Chasser avec la visibilité réduite, le froid qui faisait trembler les mains et saisit le visage. La difficulté de respirer dans l’humidité, les muscles douloureux, le cœur palpitant qui brûlait pour réchauffer le corps glacé.
Je ne connais pas beaucoup d’autres moyens de n’avoir plus rien à penser sinon à sa propre survie.
-Et il m’a pris quelque chose…
Quelque chose d’important. Qui méritait d’aller repousser les limites de résistance du corps humain.
Est-ce qu'il ferait le rapprochement entre la disparition du commissaire qui m'accompagnait (et qui, entre autre, vivait chez moi depuis quelques mois) et ma visite à Ho'una ? Peut-être, ou peut-être pas.
-En échange, il répondra à mes questions, ou il devra se trouver un autre champion.
Je présume de la force de ce chantage.
Le dieu pourrait trouver n’importe qui d’autre pour ce travail… Mais si c’est vraiment un dieu il devait se douter qu’on en arriverait là. Je suis prévisible. Triste et colérique.
Plus que tout, je suis déterminé et têtu comme une mule.
Mon verre vide, je le déposais sur la table. Une ombre de sourire arrivait avec les effets d’un peu d’alcool dans le sang.
-Si ça ne marche pas, je m’y ferais aussi.
Ca ira même s’il m’ignore. Je ne devrais pas jouer l’avenir de l’Entre-Monde sur un coup de tête. Ce sera comme avant. Repartir seul et se trouver de nouveaux repères.
Ou tout laisser tomber.
-Mais pas tout de suite. Je devrais peut-être me laver et dormir avant ça.
Tout en disant cela, je n’étais pas pressé de me lever.
- Wergeld
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Titre : Optimus - Noble, Héros, Voyageur, Artisan, Acolyte, Perçant, Precision, Fashion, Bling-Bling, Make-Up, Rockstar, Voleur, Tchi, Daya, Titan, Abracadabra, Arcturi, Cir
Race : Humain mutant
Statut : Maitre du miroir K'ouen/ Quartier : La zone extérieure
Notes : Taranis : monture Cabow
Heimdall : familier Loup Cyber
Soare : familier panthère
Mornir : Cyliong
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Titre débile : Wu, Wuzord
Re: L'espoir est un doute déguisé.
Ven 13 Juil - 19:42
Xénon fronça les sourcils. Il avait ignoré que Ho'una était à l'origine de la démarche de K'ouen pour aller explorer la Zone Inconnue, mais il était plus surpris par l'autre moitié des propos de Wergeld. Un Dieu, prendre quelque chose à un mortel ?
Les Dieux lui semblaient si distants depuis qu'ils avaient rappelé leur existence à l'Entre-Monde, rares étaient encore ceux qui pouvaient se vanter d'être entrés en contact avec eux. Et de tout ce que Xénon avait pu apprendre sur eux, rien ne démarquait ne serait-ce qu'un seul d'entre eux comme un "mauvais" Dieu, un être foncièrement mauvais. Ils semblaient tous neutres dans le sens le plus pur du terme, comme les forces de la nature brutes qui les représentaient.
Pourquoi, alors, voler quelque chose à Wergeld ? Ce ne pouvait avoir été fait sans raison... surtout quand ce "quelque chose" avait des accents de "quelqu'un". Il connaissait encore mal Wergeld, mais l'humain ne le frappait pas comme quelqu'un de matérialiste. S'il était si dévasté, ce n'était sans doute pas un objet qu'il avait perdu.
"Je suis... perplexe," avoua-t-il. "Qu'un des Dieux de l'Entre-Monde ait pu... Il y a forcément une raison."
Il comprenait le besoin de Wergeld d'aller demander des comptes à Ho'una. Lui-même était soudain plein de questions. Si les Dieux n'intervenaient pas à la légère parmi les mortels, qu'est-ce qui pouvait bien justifier la conduite de Ho'una ? Est-ce que cela avait vraiment un rapport avec la mission d'exploration de la Zone Inconnue, ou le Dieu cheval avait-il eu une autre raison d'agir ?
Pendant quelques instants, Xénon se contenta de fixer Wergeld du regard. Malgré son air épuisé, il n'avait pas l'air pressé d'aller se coucher. Ce n'était pas Xénon qui lui jetterait la pierre. Lui, au moins, n'avait jamais eu à craindre de cauchemars. Il fit glisser une mèche de cheveux entre ses doigts, pensif. Il baissa les yeux vers la table. Il n'arrivait pas à croire qu'il allait aborder ce sujet.
"Tu sais... L'Entre-Monde m'a pris quelque chose, à moi aussi. Une personne... très chère. Une personne que j'ai perdu le jour où j'ai été projeté ici, contre mon gré et sans la moindre idée de ce qui m'était arrivé. Sans la moindre idée de ce qui lui était arrivé. C'était, et c'est toujours le pire de ce que j'ai vécu dans cette histoire. Ne pas savoir. S'il va bien, s'il est heureux. S'il se souvient encore de moi."
C'était drôle, il avait du mal à regarder Wergeld dans les yeux. C'était peut-être la première fois qu'il parlait de cela avec qui que ce soit... mais il lui semblait que si quelqu'un pouvait comprendre, ce serait lui. Et si cela aidait Wergeld à se sentir plus à l'aise avec lui, eh bien, tant mieux.
Les Dieux lui semblaient si distants depuis qu'ils avaient rappelé leur existence à l'Entre-Monde, rares étaient encore ceux qui pouvaient se vanter d'être entrés en contact avec eux. Et de tout ce que Xénon avait pu apprendre sur eux, rien ne démarquait ne serait-ce qu'un seul d'entre eux comme un "mauvais" Dieu, un être foncièrement mauvais. Ils semblaient tous neutres dans le sens le plus pur du terme, comme les forces de la nature brutes qui les représentaient.
Pourquoi, alors, voler quelque chose à Wergeld ? Ce ne pouvait avoir été fait sans raison... surtout quand ce "quelque chose" avait des accents de "quelqu'un". Il connaissait encore mal Wergeld, mais l'humain ne le frappait pas comme quelqu'un de matérialiste. S'il était si dévasté, ce n'était sans doute pas un objet qu'il avait perdu.
"Je suis... perplexe," avoua-t-il. "Qu'un des Dieux de l'Entre-Monde ait pu... Il y a forcément une raison."
Il comprenait le besoin de Wergeld d'aller demander des comptes à Ho'una. Lui-même était soudain plein de questions. Si les Dieux n'intervenaient pas à la légère parmi les mortels, qu'est-ce qui pouvait bien justifier la conduite de Ho'una ? Est-ce que cela avait vraiment un rapport avec la mission d'exploration de la Zone Inconnue, ou le Dieu cheval avait-il eu une autre raison d'agir ?
Pendant quelques instants, Xénon se contenta de fixer Wergeld du regard. Malgré son air épuisé, il n'avait pas l'air pressé d'aller se coucher. Ce n'était pas Xénon qui lui jetterait la pierre. Lui, au moins, n'avait jamais eu à craindre de cauchemars. Il fit glisser une mèche de cheveux entre ses doigts, pensif. Il baissa les yeux vers la table. Il n'arrivait pas à croire qu'il allait aborder ce sujet.
"Tu sais... L'Entre-Monde m'a pris quelque chose, à moi aussi. Une personne... très chère. Une personne que j'ai perdu le jour où j'ai été projeté ici, contre mon gré et sans la moindre idée de ce qui m'était arrivé. Sans la moindre idée de ce qui lui était arrivé. C'était, et c'est toujours le pire de ce que j'ai vécu dans cette histoire. Ne pas savoir. S'il va bien, s'il est heureux. S'il se souvient encore de moi."
C'était drôle, il avait du mal à regarder Wergeld dans les yeux. C'était peut-être la première fois qu'il parlait de cela avec qui que ce soit... mais il lui semblait que si quelqu'un pouvait comprendre, ce serait lui. Et si cela aidait Wergeld à se sentir plus à l'aise avec lui, eh bien, tant mieux.
- Xénon
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Re: L'espoir est un doute déguisé.
Ven 13 Juil - 20:25
- Spoiler:
- J'en profite t'as l'air inspiré aujourd'hui
C’est un préjugé tenace que les êtres vivants de chair et de sang peuvent tenir lorsqu’ils croisent les androïdes. Aussi conscient qu’ils soient. Même si parfois ils sont plus vivants, plus humains, que ce que la nature a fait de ses mains.
Un passé lointain et douloureux. Même les androïdes en connaissent.
J’étais sans voix. Qu’il se confie, non. Qu’il souffre. Oui.
J’ai compris que la solitude pouvait se dissimuler au fond d’un cœur, mécanique ou gorgé de sang.
Et puis, il est facile d’oublier. Je suis né dans ce monde, les deux tiers de la population au contraire vient d’ailleurs. Apatrides, loin de leurs proches. L’Entre-Monde s’est construit sur les ruines de tout ces gens. Des fondations en peine et chagrin.
-Il y a toujours des raisons.
Qu’il baisse les yeux était une opportunité pour l’observer. D’un regard franc et sans gêne, je détaillais sa posture. Cette ressemblance qui m’a frappé en le trouvant tout à l’heure disparue progressivement de mon esprit. Je ne voyais plus les points communs mais les différences. Son regard d'abord. Même assit, il me sembla plus grand sans nul doute possible. Et il avait un savoir vivre qui faisait défaut à l'assassin.
*Il a survécu à l’absence.*
On survie à l’éloignement. Chaque jour durant j’assurais pouvoir me passer de mon ombre. Et puis elle est partie. A présent, je suis comme un miroir sans reflet. Totalement vide.
Projeté dans un monde inconnu, sans rien. Se connaitre une histoire inaccessible quelque part ailleurs. Une autre époque.
-Mais personne ne nous les donne.
Dommage qu’il ne puisse pas boire. Un bon verre ça fait toujours du bien. Il doit bien y avoir un truc dans ce monde qui puisse apaiser l’âme meurtrie d’un androïde.
-Ce serait bien de pouvoir remonter le temps, parfois.
Je soupirais. Digestion, alcool, fatigue. Mon corps somnolait sur son bout de chaise.
Si c'était possible, lui, peut-être qu’il aurait pu changer son destin. Moi, je ne pourrais lutter contre la volonté d'un dieu.
-As-tu essayé de poser la question aux dieux ?
Encore faut-il que l’un d’eux daigne répondre à un simple mortel, tout métallique qu’il puisse être.
-A moins que tu ne veuilles pas vraiment savoir.
Ayame me l’a dit un jour, qu’on s’accroche au passé pour mieux nous y enterrer. Défricher la réalité et les souvenirs ne sert qu’à nous ralentir, à nous faire regarder derrière pour pleurer les morts qu’on a laissé de côté.
Je l’ai déjà sentie, cette douleur. D’avoir fais demi-tour pour retrouver un proche. Et de le perdre une seconde fois.
Ce serait peut-être mieux de ne pas savoir.
Malgré le doute, omniprésent. Le besoin viscéral de savoir. Que quelqu’un, ou quelque chose, nous rassure. Car tout « ira bien ».
En réalité, tout ira. Bien ou mal. Peu importe. Le temps nous surpasse et nous puni lorsqu’on a le malheur de marcher à reculons.
*Ou que personne ne puisse te répondre. *
-Peut-être que venir dans ce monde… T’as sauvé la vie.
Si le dieu n’était pas intervenu, nous serions morts dans le désert. Nous avions cruellement sous-estimé notre adversaire. Ensemble, nous étions trop confiants, trop distraits aussi. Ho’una m’a sauvé la vie. Mais le prix à payer est intolérable.
- Wergeld
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Re: L'espoir est un doute déguisé.
Jeu 19 Juil - 12:06
Remonter le temps... C'est vrai, c'était une idée séduisante. Rien qu'une fantaisie impossible et pas vraiment souhaitable, au fond ; mais pour une fois, Xénon ne voulait pas penser en termes de logique. Il adressa un sourire hésitant à Wergeld. Les rêves n'étaient pas interdits. C'était eux qui arrondissaient les angles les plus tranchants de la vie, après tout.
Il se troubla quand Wergeld suggéra d'avoir recours aux Dieux.
"Poser la question à Ho'una ?"
Combien de fois avait-il observé un pèlerin déposer une offrande dans la salle principale et formuler son vœu ? Combien de fois s'était-il dit "et si moi aussi, je demandais..." ? Mais, demander quoi ?
A retourner dans son monde ? Les Miroirs étaient fermés pour une raison, et il lui semblait inutilement arrogant de s'imaginer que les Dieux transgresseraient leurs propres règles pour son vœu. Et puis, même s'il pouvait rentrer, le voudrait-il vraiment ? Il ignorait tout de ce qui l'attendrait là-bas, tandis que les gens d'ici comptaient sur lui, qu'il s'était construit une vie dans l'Entre-Monde. Sur bien des aspects, elle était meilleure que celle qui avait précédé sa traversée du Miroir. Les gens le regardaient comme une créature comme les autres, pas un simple outil comme cela avait si souvent été le cas. La seule chose qui manquait, c'était...
Demander à ce que son maître lui soit rendu, alors ? Mais comment pourrait-il se montrer aussi égoïste ? En douze ans, bien des choses pouvaient se produire. Peu importe où il se trouvait, son maître avait sûrement sa propre vie, ses propres responsabilités. Il ne pouvait pas s'approprier son existence de cette façon.
Il eut un profond soupir, pencha la tête sur ses mains jointes sur la table.
"J'ai déjà eu la chance de visiter le Paradis. Je sais qu'il est vivant, et c'est déjà un immense cadeau pour moi. Pour le reste... Pourrais-je vraiment espérer que les Dieux soient assez puissants pour savoir ce qui se passe dans un univers qui n'est pas le leur ?"
Il se frotta le visage à deux mains, essayant de distraire son processeur de son auto-apitoiement. Ça suffisait, maintenant. Il avait abordé le sujet pour que Wergeld se sente sur un pied d'égalité avec lui, pas pour que toute la conversation tourne autour de sa petite personne. Les robots n'étaient pas conçus pour être égocentriques, et même cette courte conversation lui semblait déjà trop.
"Malgré tout, tu donnes le bénéfice du doute aux Dieux," constata-t-il. "C'est raisonnable de ta part."
Les Dieux, la providence... Malgré ce qui lui était arrivé, malgré son amertume et son épuisement, Wergeld cherchait encore à voir leurs bons côtés. Xénon l'admira pour ça.
Il se troubla quand Wergeld suggéra d'avoir recours aux Dieux.
"Poser la question à Ho'una ?"
Combien de fois avait-il observé un pèlerin déposer une offrande dans la salle principale et formuler son vœu ? Combien de fois s'était-il dit "et si moi aussi, je demandais..." ? Mais, demander quoi ?
A retourner dans son monde ? Les Miroirs étaient fermés pour une raison, et il lui semblait inutilement arrogant de s'imaginer que les Dieux transgresseraient leurs propres règles pour son vœu. Et puis, même s'il pouvait rentrer, le voudrait-il vraiment ? Il ignorait tout de ce qui l'attendrait là-bas, tandis que les gens d'ici comptaient sur lui, qu'il s'était construit une vie dans l'Entre-Monde. Sur bien des aspects, elle était meilleure que celle qui avait précédé sa traversée du Miroir. Les gens le regardaient comme une créature comme les autres, pas un simple outil comme cela avait si souvent été le cas. La seule chose qui manquait, c'était...
Demander à ce que son maître lui soit rendu, alors ? Mais comment pourrait-il se montrer aussi égoïste ? En douze ans, bien des choses pouvaient se produire. Peu importe où il se trouvait, son maître avait sûrement sa propre vie, ses propres responsabilités. Il ne pouvait pas s'approprier son existence de cette façon.
Il eut un profond soupir, pencha la tête sur ses mains jointes sur la table.
"J'ai déjà eu la chance de visiter le Paradis. Je sais qu'il est vivant, et c'est déjà un immense cadeau pour moi. Pour le reste... Pourrais-je vraiment espérer que les Dieux soient assez puissants pour savoir ce qui se passe dans un univers qui n'est pas le leur ?"
Il se frotta le visage à deux mains, essayant de distraire son processeur de son auto-apitoiement. Ça suffisait, maintenant. Il avait abordé le sujet pour que Wergeld se sente sur un pied d'égalité avec lui, pas pour que toute la conversation tourne autour de sa petite personne. Les robots n'étaient pas conçus pour être égocentriques, et même cette courte conversation lui semblait déjà trop.
"Malgré tout, tu donnes le bénéfice du doute aux Dieux," constata-t-il. "C'est raisonnable de ta part."
Les Dieux, la providence... Malgré ce qui lui était arrivé, malgré son amertume et son épuisement, Wergeld cherchait encore à voir leurs bons côtés. Xénon l'admira pour ça.
- Xénon
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Re: L'espoir est un doute déguisé.
Jeu 19 Juil - 18:30
Mes lèvres s’étirèrent d’un sourire triste et ironique. Je jouais avec le bord du verre, la tête basse. En repensant au Paradis. Essayant de me souvenir pourquoi j’avais si rapidement supprimé cette possibilité des choses à tenter ?
Le paradis n’est pas fait pour des gens qui, comme moi, ont laissé tant de morts derrière eux. Je ne supporterais pas de revoir leurs visages, aimant ou en colère, suppliant ou narquois. La culpabilité ne m’a pas quitté. Malgré ça, je reste devant un mur immense et plutôt que de passer au travers ou de le contourner, je suis assis devant incapable de faire un pas de plus maintenant que je suis seul.
Je ne savais plu quoi lui répondre. Il avait trouvé comment ne pas ressasser sans arrêt sa peine, j’aurais donné tout ce que j’avais pour savoir en faire autant. Mais mon caractère est bien moins simple.
Mon père, l’autre, celui qui m’avait formé à la chasse, à la dureté du monde sans jamais trouver les mots pour m’apprendre celle des autres, ce même homme disparu avant que je sois adulte, il jurait sans arrêt qu'une tête de mûle pareille méritait bien une force aussi grande pour porter le poids du monde...
Elle m’obsède. Envahissante.
Prêt à continuer cette conversation. J’abandonnais la partie. Il ne souhaitait pas parler de lui plus qu’il ne l’avait déjà fait. Je voulais en savoir plus sur cet homme qui cache si bien sa nature d’androïde, tout autant, je n’insistai pas. C’était notre droit commun d’être libre de garder pour nous ce qui a de l’importance.
Debout avant de me rendre compte que je m’étais levé. Je souriais, plus calme qu’à mon arrivée.
-J’ai besoin de me laver.
Le bénéfice du doute.
Je détestais Ho’una. Je le soupçonnais d’œuvrer sans me tenir informé. A quoi puis-je bien être si utile pour que les Dieux s’acharnent ainsi sur moi ?
Ce n’est pas un cadeau que je lui fais, c’est une dette. Lorsque je saurais pourquoi, je le rappellerai à mon bon souvenir. Tout dieu qu’il est, je suis libre. Encore un peu…
La fatigue et l’alcool firent mauvais ménage. Je mis une seconde avant de me rappeler que j’étais debout et que mes oreilles n’étaient plus si fiables quant à mon équilibre. Appuyé sur la table, je me frottais les paupières pour faire passer cette impression de tanguer sur un sol stable.
-Mais j’ai oublié où c’était.
On peut être un chasseur de monstre et avoir un sens de l’orientation épouvantable dans une bâtisse…
Ce n’est pas pour rien que je limite mon utilisation du palais à seulement cinq pièces : les toilettes, ma salle de bain, ma chambre, le salon et la cuisine.
Les autres salons, chambres et diverses bibliothèques sont des territoires inconnus que des fourmis nettoient tous les jours sans que je sache même où elles se trouvent.
Le paradis n’est pas fait pour des gens qui, comme moi, ont laissé tant de morts derrière eux. Je ne supporterais pas de revoir leurs visages, aimant ou en colère, suppliant ou narquois. La culpabilité ne m’a pas quitté. Malgré ça, je reste devant un mur immense et plutôt que de passer au travers ou de le contourner, je suis assis devant incapable de faire un pas de plus maintenant que je suis seul.
Je ne savais plu quoi lui répondre. Il avait trouvé comment ne pas ressasser sans arrêt sa peine, j’aurais donné tout ce que j’avais pour savoir en faire autant. Mais mon caractère est bien moins simple.
Mon père, l’autre, celui qui m’avait formé à la chasse, à la dureté du monde sans jamais trouver les mots pour m’apprendre celle des autres, ce même homme disparu avant que je sois adulte, il jurait sans arrêt qu'une tête de mûle pareille méritait bien une force aussi grande pour porter le poids du monde...
Elle m’obsède. Envahissante.
Prêt à continuer cette conversation. J’abandonnais la partie. Il ne souhaitait pas parler de lui plus qu’il ne l’avait déjà fait. Je voulais en savoir plus sur cet homme qui cache si bien sa nature d’androïde, tout autant, je n’insistai pas. C’était notre droit commun d’être libre de garder pour nous ce qui a de l’importance.
Debout avant de me rendre compte que je m’étais levé. Je souriais, plus calme qu’à mon arrivée.
-J’ai besoin de me laver.
Le bénéfice du doute.
Je détestais Ho’una. Je le soupçonnais d’œuvrer sans me tenir informé. A quoi puis-je bien être si utile pour que les Dieux s’acharnent ainsi sur moi ?
Ce n’est pas un cadeau que je lui fais, c’est une dette. Lorsque je saurais pourquoi, je le rappellerai à mon bon souvenir. Tout dieu qu’il est, je suis libre. Encore un peu…
La fatigue et l’alcool firent mauvais ménage. Je mis une seconde avant de me rappeler que j’étais debout et que mes oreilles n’étaient plus si fiables quant à mon équilibre. Appuyé sur la table, je me frottais les paupières pour faire passer cette impression de tanguer sur un sol stable.
-Mais j’ai oublié où c’était.
On peut être un chasseur de monstre et avoir un sens de l’orientation épouvantable dans une bâtisse…
Ce n’est pas pour rien que je limite mon utilisation du palais à seulement cinq pièces : les toilettes, ma salle de bain, ma chambre, le salon et la cuisine.
Les autres salons, chambres et diverses bibliothèques sont des territoires inconnus que des fourmis nettoient tous les jours sans que je sache même où elles se trouvent.
- Wergeld
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Re: L'espoir est un doute déguisé.
Mer 1 Aoû - 12:42
Xénon suivit Wergeld des yeux quand il se hissa sur ses pieds. Il fut soulagé de constater que le sourire de l'humain semblait moins distant qu'à son arrivée. Peut-être que parler l'avait un peu aidé ?
"Oui, bien sûr," dit-il, se levant lui-même. "Je vais te montrer où c'est."
Il tenta un sourire en réponse, fit soigneusement semblant de ne pas remarquer que Wergeld paraissait sur le point de s'écrouler. Laissant la vaisselle traîner sur la table pour l'instant, il le guida dans les couloirs en prenant soin de prendre le chemin qui passait devant la chambre de Wergeld, pour qu'il mémorise comment se rendre directement de l'un à l'autre.
"C'est ici," précisa-t-il, sans doute inutilement, en s'arrêtant devant la porte. "Il y a savon et serviettes sur les étagères."
Le temple n'était pas un hôtel quatre étoiles et les serviettes avaient vu de meilleurs jours, mais au moins elles étaient propres.
"Tu as besoin de quelque chose d'autre ?"
A part de douze heures de sommeil ? Peut-être d'un peu de solitude, proposa son processeur. Xénon fit mine de tourner les talons.
"Je serai disponible toute la nuit dans la chambre la plus proche de la cuisine, au besoin."
Il fallait encore qu'il répare et réveille ce pauvre Pioche, après quoi il lirait sans doute. Il n'avait aucune envie de se mettre en veille pour la nuit. Cette discussion avec Wergeld l'avait troublé. Il espéra qu'il ne passerait pas encore des heures à essayer de passer le blocage de sa mémoire par force brute. Il savait très bien que ça ne servait à rien et lui bouffait une quantité phénoménale d'énergie, mais dans les pires moments, il semblait incapable de s'en empêcher.
"Oui, bien sûr," dit-il, se levant lui-même. "Je vais te montrer où c'est."
Il tenta un sourire en réponse, fit soigneusement semblant de ne pas remarquer que Wergeld paraissait sur le point de s'écrouler. Laissant la vaisselle traîner sur la table pour l'instant, il le guida dans les couloirs en prenant soin de prendre le chemin qui passait devant la chambre de Wergeld, pour qu'il mémorise comment se rendre directement de l'un à l'autre.
"C'est ici," précisa-t-il, sans doute inutilement, en s'arrêtant devant la porte. "Il y a savon et serviettes sur les étagères."
Le temple n'était pas un hôtel quatre étoiles et les serviettes avaient vu de meilleurs jours, mais au moins elles étaient propres.
"Tu as besoin de quelque chose d'autre ?"
A part de douze heures de sommeil ? Peut-être d'un peu de solitude, proposa son processeur. Xénon fit mine de tourner les talons.
"Je serai disponible toute la nuit dans la chambre la plus proche de la cuisine, au besoin."
Il fallait encore qu'il répare et réveille ce pauvre Pioche, après quoi il lirait sans doute. Il n'avait aucune envie de se mettre en veille pour la nuit. Cette discussion avec Wergeld l'avait troublé. Il espéra qu'il ne passerait pas encore des heures à essayer de passer le blocage de sa mémoire par force brute. Il savait très bien que ça ne servait à rien et lui bouffait une quantité phénoménale d'énergie, mais dans les pires moments, il semblait incapable de s'en empêcher.
- Xénon
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Re: L'espoir est un doute déguisé.
Mer 1 Aoû - 22:21
-Ca va aller, merci...
Je devrais être capable de me savonner sans aide.
Je l'ai regardé s'éloigner encore troublé par ce repas. Soudain seul avec moi-même et un bout de savon, je retrouvais l'enchainement de mes pensées encombrées. Perdu entre ma peine et ces quelques heures où je me suis senti progressivement mieux. Ce n'était pas encore le paradis, mais parler avait le mérite d'avoir alléger le poids qui me maintenait au sol depuis des mois.
En sortant de la salle de bain j'hésitais. Aller dormir, aller au temple ou retrouver l'androïde. Le sommeil s'était éloigné à mesure que l'eau chaude ravivait mon esprit et l'alcool était absorbé par mon organisme...
Quant au temple, il me sembla qu'il n'était pas encore temps de prendre une décision. A moins que je sois au contraire décidé à abandonner ma rancœur. Choisir de faire confiance aux dieux sans explication.
J'ai l'impression de ne pas prendre de décision objective. Une sensation tenace d'être influencé.
Franchement, ça ne me fait aucun mal.
J'allais m'allonger pour faire passer la nuit mais en entrant dans la chambre, je remarquais de la lumière au fond du couloir. Le seul autre être vivant dans ce temple ne dormait pas. Hésitant, je gagnais l'autre pièce.
L'espace ouvert, je m'épaulais au chambranle de la porte.
-Tu ne dors jamais ?
Je devrais être capable de me savonner sans aide.
Je l'ai regardé s'éloigner encore troublé par ce repas. Soudain seul avec moi-même et un bout de savon, je retrouvais l'enchainement de mes pensées encombrées. Perdu entre ma peine et ces quelques heures où je me suis senti progressivement mieux. Ce n'était pas encore le paradis, mais parler avait le mérite d'avoir alléger le poids qui me maintenait au sol depuis des mois.
En sortant de la salle de bain j'hésitais. Aller dormir, aller au temple ou retrouver l'androïde. Le sommeil s'était éloigné à mesure que l'eau chaude ravivait mon esprit et l'alcool était absorbé par mon organisme...
Quant au temple, il me sembla qu'il n'était pas encore temps de prendre une décision. A moins que je sois au contraire décidé à abandonner ma rancœur. Choisir de faire confiance aux dieux sans explication.
J'ai l'impression de ne pas prendre de décision objective. Une sensation tenace d'être influencé.
Franchement, ça ne me fait aucun mal.
J'allais m'allonger pour faire passer la nuit mais en entrant dans la chambre, je remarquais de la lumière au fond du couloir. Le seul autre être vivant dans ce temple ne dormait pas. Hésitant, je gagnais l'autre pièce.
L'espace ouvert, je m'épaulais au chambranle de la porte.
-Tu ne dors jamais ?
- Wergeld
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Race : Humain mutant
Statut : Maitre du miroir K'ouen/ Quartier : La zone extérieure
Notes : Taranis : monture Cabow
Heimdall : familier Loup Cyber
Soare : familier panthère
Mornir : Cyliong
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Titre débile : Wu, Wuzord
Re: L'espoir est un doute déguisé.
Mar 7 Aoû - 19:12
Assis en tailleur par terre, Xénon était penché sur Pioche. Il faillit ne pas entendre Wergeld approcher par-dessus les frottements de son pinceau sur le métal et releva la tête avec ce qui était presque un sursaut, clignant des yeux deux fois de suite. Les humains étaient bien plus silencieux que la majorité des robots, surtout les chasseurs comme Wergeld.
"Oh," fit-il, pris de court. "Non, pas vraiment. De temps en temps, quand je n'ai rien de mieux à faire, je me mets en veille pour la nuit, mais ça n'a rien d'agréable. Ce n'est pas reposant, ça ne me sert pas non plus à faire de beaux rêves, et ça me donne... enfin, on se sent vulnérable."
Il haussa les épaules, embarrassé, et ne s'étendit pas sur cette confession. Il avait passé des mois désactivé dans un coin après son arrivée en Entre-Monde ; comme si penser au million de choses qui auraient pu lui arriver pendant cette période n'aurait pas suffi à lui donner la chair de poule, il s'était réveillé à demi-amnésique en sachant que sa désactivation lui avait coûté les heures les plus importantes de sa vie : celles qui auraient pu lui dire ce qui était arrivé à son maître. Depuis, il se débrouillait pour ne plus jamais avoir à se désactiver.
Le mode veille était un peu moins effrayant dans la mesure où il pouvait se configurer de telle manière à, comme une créature organique endormie, se réveiller quand certains stimuli physiques intervenaient - sons, sensations tactiles, lumière - mais il n'était pas pour autant à l'aise.
Tendant l'oreille, Xénon se mit à froncer les sourcils.
"Le vent commence à faire un sacré boucan, non ? Je ne passe pas très souvent la nuit ici, mais je ne crois pas que ce soit normal."
Ordinairement, il était toujours agréable d'entendre le vent souffler dans les couloirs du temple, mais plus qu'un chant, cela commençait à ressembler à des plaintes. Xénon n'avait pas du tout fait attention au temps en venant, il était arrivé par Perçant et n'avait pas mis le nez dehors depuis.
"Tu as vu de l'orage en venant ?" demanda-t-il en se levant, délaissant à nouveau le pauvre Pioche. "Excuse-moi."
Il se faufila dans l'encadrement de la porte, frôlant Wergeld au passage et en profitant pour scruter son visage à la lumière de la lanterne qu'il avait attrapée. Il ne pouvait pas s'empêcher de traquer les signes de fatigue dans les yeux de l'humain. Gêné, il se détourna et prit la direction de l'entrée du temple.
Au fur et à mesure qu'il approchait, le vent se faisait plus fort. Après le dernier tournant, le sable et la pluie qu'il charriait se mirent à lui cingler le visage et les bras et il dut se protéger les yeux. Derrière l'entrée du tunnel, la lumière de la lanterne semblait avalée par une obscurité tourbillonnante.
"Waouh. Joli brise printanière !" cria-t-il par-dessus le souffle de la tempête.
"Oh," fit-il, pris de court. "Non, pas vraiment. De temps en temps, quand je n'ai rien de mieux à faire, je me mets en veille pour la nuit, mais ça n'a rien d'agréable. Ce n'est pas reposant, ça ne me sert pas non plus à faire de beaux rêves, et ça me donne... enfin, on se sent vulnérable."
Il haussa les épaules, embarrassé, et ne s'étendit pas sur cette confession. Il avait passé des mois désactivé dans un coin après son arrivée en Entre-Monde ; comme si penser au million de choses qui auraient pu lui arriver pendant cette période n'aurait pas suffi à lui donner la chair de poule, il s'était réveillé à demi-amnésique en sachant que sa désactivation lui avait coûté les heures les plus importantes de sa vie : celles qui auraient pu lui dire ce qui était arrivé à son maître. Depuis, il se débrouillait pour ne plus jamais avoir à se désactiver.
Le mode veille était un peu moins effrayant dans la mesure où il pouvait se configurer de telle manière à, comme une créature organique endormie, se réveiller quand certains stimuli physiques intervenaient - sons, sensations tactiles, lumière - mais il n'était pas pour autant à l'aise.
Tendant l'oreille, Xénon se mit à froncer les sourcils.
"Le vent commence à faire un sacré boucan, non ? Je ne passe pas très souvent la nuit ici, mais je ne crois pas que ce soit normal."
Ordinairement, il était toujours agréable d'entendre le vent souffler dans les couloirs du temple, mais plus qu'un chant, cela commençait à ressembler à des plaintes. Xénon n'avait pas du tout fait attention au temps en venant, il était arrivé par Perçant et n'avait pas mis le nez dehors depuis.
"Tu as vu de l'orage en venant ?" demanda-t-il en se levant, délaissant à nouveau le pauvre Pioche. "Excuse-moi."
Il se faufila dans l'encadrement de la porte, frôlant Wergeld au passage et en profitant pour scruter son visage à la lumière de la lanterne qu'il avait attrapée. Il ne pouvait pas s'empêcher de traquer les signes de fatigue dans les yeux de l'humain. Gêné, il se détourna et prit la direction de l'entrée du temple.
Au fur et à mesure qu'il approchait, le vent se faisait plus fort. Après le dernier tournant, le sable et la pluie qu'il charriait se mirent à lui cingler le visage et les bras et il dut se protéger les yeux. Derrière l'entrée du tunnel, la lumière de la lanterne semblait avalée par une obscurité tourbillonnante.
"Waouh. Joli brise printanière !" cria-t-il par-dessus le souffle de la tempête.
- Xénon
- Maitre du Miroir
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Messages : 1919
Re: L'espoir est un doute déguisé.
Mer 8 Aoû - 20:26
C'est humain de se sentir vulnérable. C'est ça la conscience de la vie et la peur de mourir. Malgré tous les avantages d'être une créature née de la technologie de pointe, c'était triste de ne pas pouvoir rêver.
Ne jamais pouvoir oublier une journée le temps d'une nuit.
Même s'il n'est pas nécessaire de dormir pour tout oublier l'espace d'un instant. Dévisagé, mes joues s'empourprèrent. J'en laissais tomber mes bras le long du corps.
C'était trop précis pour n'être qu'un coup d'oeil. Trop rapide pour être autre chose. Je l'ai regardé s'éloigner en marmonnant :
-Le ciel se couvrait à mon arrivée.
Un instant était nécessaire.
Avaler sa salive.
Aller voir ce qu'il y a dehors.
La nuit enveloppait le monde, les étoiles étaient invisibles derrière l'épaisse couche de nuage.
Le vent. Il s'engouffrait dans le temple et dans la peau avec la même intensité. Gelé malgré ma veste, il y avait l'eau froide et salé venue du ciel ou de la mer qui s'ajoutait au résidu d'humidité que je trainais encore.
L'odeur de la tempête faisait vibrer mon corps. Je serais un pain de glace, j'aurais fini en miettes sur le dallage.
Je dépassais Xénon pour mieux voir à l'extérieur.
Nyctalope. Le titre modifia mes iris à temps pour voir les vagues lécher la plage et venir chatouiller les quelques fondations du temple mises à nues durant les rénovations.
Il n'y avait pas un chat dehors, sauf...
Des ombres au loin qui s'affairaient durement.
-Il y a un groupe !
De peur qu'il ne m'entende pas dans le boucan de cette petite tempête, je répétais en redescendant quelques pas dans le temple :
-Il y a un groupe plus loin vers les falaises.
Ce qui m'avait le plus étonné c'est qu'ils ne bougeaient pas beaucoup. Les silhouettes étaient reconnaissables mais ils n'avançaient pas vers le temple. C'était pourtant le seul abris à des kilomètres.
-J'y vais !
J'ai fermé ma veste et me suis précipité sous l'averse, ils avaient peut-être besoin d'un coup de main.
Ne jamais pouvoir oublier une journée le temps d'une nuit.
Même s'il n'est pas nécessaire de dormir pour tout oublier l'espace d'un instant. Dévisagé, mes joues s'empourprèrent. J'en laissais tomber mes bras le long du corps.
C'était trop précis pour n'être qu'un coup d'oeil. Trop rapide pour être autre chose. Je l'ai regardé s'éloigner en marmonnant :
-Le ciel se couvrait à mon arrivée.
Un instant était nécessaire.
Avaler sa salive.
Aller voir ce qu'il y a dehors.
La nuit enveloppait le monde, les étoiles étaient invisibles derrière l'épaisse couche de nuage.
Le vent. Il s'engouffrait dans le temple et dans la peau avec la même intensité. Gelé malgré ma veste, il y avait l'eau froide et salé venue du ciel ou de la mer qui s'ajoutait au résidu d'humidité que je trainais encore.
L'odeur de la tempête faisait vibrer mon corps. Je serais un pain de glace, j'aurais fini en miettes sur le dallage.
Je dépassais Xénon pour mieux voir à l'extérieur.
Nyctalope. Le titre modifia mes iris à temps pour voir les vagues lécher la plage et venir chatouiller les quelques fondations du temple mises à nues durant les rénovations.
Il n'y avait pas un chat dehors, sauf...
Des ombres au loin qui s'affairaient durement.
-Il y a un groupe !
De peur qu'il ne m'entende pas dans le boucan de cette petite tempête, je répétais en redescendant quelques pas dans le temple :
-Il y a un groupe plus loin vers les falaises.
Ce qui m'avait le plus étonné c'est qu'ils ne bougeaient pas beaucoup. Les silhouettes étaient reconnaissables mais ils n'avançaient pas vers le temple. C'était pourtant le seul abris à des kilomètres.
-J'y vais !
J'ai fermé ma veste et me suis précipité sous l'averse, ils avaient peut-être besoin d'un coup de main.
- Wergeld
- Admin | Maitre du Miroir
- Avatar © : A.Baille
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Titre : Optimus - Noble, Héros, Voyageur, Artisan, Acolyte, Perçant, Precision, Fashion, Bling-Bling, Make-Up, Rockstar, Voleur, Tchi, Daya, Titan, Abracadabra, Arcturi, Cir
Race : Humain mutant
Statut : Maitre du miroir K'ouen/ Quartier : La zone extérieure
Notes : Taranis : monture Cabow
Heimdall : familier Loup Cyber
Soare : familier panthère
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Re: L'espoir est un doute déguisé.
Lun 13 Aoû - 19:55
"Hé !" s'écria Xénon, déstabilisé, quand Wergeld fonça tête la première dans la nuit agitée.
Même pas le temps de récupérer une arme ou l'une des quelques capes qui devaient sûrement traîner quelque part dans les stocks du temple. Jurant, Xénon pendit la lanterne à un crochet à l'extérieur du temple et se précipita à sa poursuite. Quelle tête brûlée !
"Wergeld, attends !"
Même avec la lumière de la lanterne, il ne voyait personne d'autre que la silhouette de Wergeld qui s'éloignait. Il avait une meilleure vision de nuit que la plupart des humains, mais clairement, Wergeld le surclassait sur ce point. Mais comme il le rattrapait, il aperçut le groupe dont il avait parlé.
Ils étaient quatre ou cinq, la moitié seulement portant des vêtements adaptés au temps, et semblaient se battre contre deux chevaux de trois affolés. Étant donné le poids des bêtes, c'était déjà un petit miracle qu'elles n'aient pas encore réussi à leur arracher les rênes des mains pour s'enfuir. Les chevaux de trois étaient peureux par nature ; est-ce que c'était la tempête qui les avait mis dans cet état ? Avec leur paire de sabots supplémentaire, éviter leurs ruades désespérées semblait être tout un art.
"Wergeld, dis-moi que tu as le titre Cie !" lança Xénon.
Parce que lui, non. Son Palmapluie était d'humeur assez égale pour qu'il n'ait jamais envisagé de l'acheter.
Ils atteignirent le groupe et Xénon saisit fermement un jeu de rênes qui commençait à glisser des mains de ses propriétaires.
"On va vous aider," cria-t-il aux voyageurs.
Sauf qu'il ne connaissait pas grand-chose aux montures, bon sang. Son truc à lui, c'était les motos. Le seul animal qu'il possédait avait été obtenu à une loterie ! A défaut, il pouvait proposer 127 kilos de poids mort pour empêcher un cheval de se cabrer, ce qui s'avéra vite assez utile.
Même pas le temps de récupérer une arme ou l'une des quelques capes qui devaient sûrement traîner quelque part dans les stocks du temple. Jurant, Xénon pendit la lanterne à un crochet à l'extérieur du temple et se précipita à sa poursuite. Quelle tête brûlée !
"Wergeld, attends !"
Même avec la lumière de la lanterne, il ne voyait personne d'autre que la silhouette de Wergeld qui s'éloignait. Il avait une meilleure vision de nuit que la plupart des humains, mais clairement, Wergeld le surclassait sur ce point. Mais comme il le rattrapait, il aperçut le groupe dont il avait parlé.
Ils étaient quatre ou cinq, la moitié seulement portant des vêtements adaptés au temps, et semblaient se battre contre deux chevaux de trois affolés. Étant donné le poids des bêtes, c'était déjà un petit miracle qu'elles n'aient pas encore réussi à leur arracher les rênes des mains pour s'enfuir. Les chevaux de trois étaient peureux par nature ; est-ce que c'était la tempête qui les avait mis dans cet état ? Avec leur paire de sabots supplémentaire, éviter leurs ruades désespérées semblait être tout un art.
"Wergeld, dis-moi que tu as le titre Cie !" lança Xénon.
Parce que lui, non. Son Palmapluie était d'humeur assez égale pour qu'il n'ait jamais envisagé de l'acheter.
Ils atteignirent le groupe et Xénon saisit fermement un jeu de rênes qui commençait à glisser des mains de ses propriétaires.
"On va vous aider," cria-t-il aux voyageurs.
Sauf qu'il ne connaissait pas grand-chose aux montures, bon sang. Son truc à lui, c'était les motos. Le seul animal qu'il possédait avait été obtenu à une loterie ! A défaut, il pouvait proposer 127 kilos de poids mort pour empêcher un cheval de se cabrer, ce qui s'avéra vite assez utile.
- Xénon
- Maitre du Miroir
- Avatar © : Jeong Seong Hun (www.artstation.com/loveyouwoof)
Suivi :
Titre : Optimus, Noble
Race : Androïde
Statut : Maître de Ken
Notes : HK-50 : partenaire de Xénon et droïde psychopathe
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