Groupe 2 : Onirie et Wil'

Ciel a ouvert ses portes aux poètes qui désirent s'exprimer. Charmante initiative, avec un peu de chance, le beau miroir de K'ien allait certainement attirer les foules. Pour l'ouverture de cet heureux événement, le maître avait fait appel aux magiciens les plus doués. Une énorme toile maintenue par des câbles dorés planait au dessus du sol, formant un dôme. C'était magnifique et gratuit. L'esprit trônait fièrement à la tête de ceci, sur un escalier de verre, formant une spirale. Il éleva sa voix qui résonna dans tout Ciel.

-Ciel est fier de vous accueillir ! Bienvenue aux cieux antiques !

Une douce lumière d'origine magique illumina le centre de l'escalier qui paraissait de glace. Ces magiciens offraient leurs services et afin d'épater la galerie, une légère brume enveloppa la spirale.

-Nos grands, fier et doux écrivains, dans leur mission
Se doivent de traverser les manches fréquentes imposées
Qu'ils ne gardent en tête, qu'un poème par fonction
Une liste de mots fixés, sous peine éliminé.

Une manche de terminée, quelques pims de gagnés.
Le grand finaliste se verra remporter
Un familier obéissant au son d'une flûte
Et de l'argent à conserver dans votre hutte.

La liste de mots :

Accabler
Accepter
Bourse
Gueux
Rageur
dix-huit
indéfini
chaudron
réfugier
haineux

Les verbes peuvent être conjugués, utilisés comme infinitifs ou encre accordés. Pour les noms communs, vous pouvez jouer du masculin/féminin.

Je l'avoue, Gin m'a obligé. "Va devenir une fille sociale" m'a t-il balancé au déjeuner. Les sensations fortes et puissantes ont fait de moi ce que je suis, peut être pourrais je m'y remettre. Reprendre un peu la plume et vaincre la timidité qui me cloue si souvent.
Bien que je me demande toujours ce que je fais là avec ce crayon...oserais je vraiment le faire ? Je n'avais pas eu le temps de me poser la question que le chat me lançait un coup de tête dans les côtes. Tant pis j'étais là, et je tenterais ma chance. Le déposer ici serait déjà ma petite victoire.

Ce qu'un ravage désorienté
S'amuse d'une âme tourmentée
N'ayant d'autre choix que d'accepter
Des notes psychédéliques
Jalousement gardées par ce point rageur.

Dix-huit ans et cette envie haineuse
De rester éternellement meurtrie
Ne reste que ces notes de musique
Réfugiées dans un coeur endolori.

Les gueux volent bien les bourses
Elle, vole le lyrisme.
Dans cet univers trop grand pour elle
Indéfini et imparfait.

Etat second et transe magique
Ses doigts martèlent ce piano,
Vibration de son atmosphère,
Vie de son propre corps qui pleure.

Elle mourrait sous ce chant,
Les battements de son coeur s'y jouaient.
Elle, maitresse du monde,
Ensorcelante et ensorcelée.

Aucun chaudron ne pourrait
Contenir son âme musicale
Loin des fées et des sorcières
Elle s'imaginait toucher la perfection.

L'importance ne signifiait plus rien.
Ces notes dissonantes, profondes.
L'âme de son instrument hurlait
Qu'on cesse cette infernale ritournelle.

Un gout amer de vie, de mort.
Crier qu'on ne lui enlèverait pas cette liberté.
Elle le savait, sa liberté c'était lui,
Son piano.

Se retrouver ici elle le voulait
Laisser le cauchemar des notes l'envahir
Exorciser son regard et se perdre
Dans des partitions accablées et violentées.

Possédée par son propre fantôme
S'insinuant dans les fissures de son âme
Envoutant le reste de sa raison
Elle ferme les yeux.

Pour une fois que je ne demandais rien à personne, là ! Je gribouillais de très jolies spirales sur mon carnet à en rendre fou n'importe quel Freudien, lorsque j'ai reçu un mail. J'aime le doux son du mail atterrissant dans les circuits imprimés de mon laptop, rien qu'à l'entendre mon imagination frétille comme un poisson. Quel indice allait me laisser mon expéditeur ? Oh oh ! Mais mieux qu'un indice mes enfants ! Un mail de Ciel, figurez-vous. D'un ridicule à en décoiffer la jolie banquière de Tern. Moi, ça m'a fait rire. Et vous me connaissez, toute professionnelle que je suis, je n'allais pas me priver d'une inscription à ce concours absurde. Pour enquêter de l'intérieur bien sûr. Je fais les choses correctement moi, vous savez bien...

Rien que du pipeau !

Faut-il être insensé
Pour aller déloger
Du creux de son abri,
Un si grand colibri
Avec un nom imprononçable ?

N'étions-nous pas bien mieux,
Avant que tout ces gueux
Ne viennent profaner
Un vieux temple oublié,
Et à l'odeur insupportable ?

Faudrait-il accepter
Que vienne se réfugier
Dans notre beau ciel bleu
Un oiseau si haineux,
Et lui pousser la chansonnette ?

Avons-nous demandé
De nous voir accablés
Des lubies de trois maîtres
Et d'un lion de deux mètres
Bien trop poilu pour être honnête ?

Faut-il être devin
Pour prédire que les gains
- Dix-huit pims et un piaf
À cuire au riz pilaf -
N'attireront que des rapiats ?

Ne vivions-nous pas mieux
En l'absence en nos cieux
D'un oiseau de malheur
Dont les penchants rageurs
Ont déjà fait bien des dégâts ?

Faudrait-il être en course
Pour remplir sa bourse
Et même tout un chaudron,
Comme un gentil mouton
Qui suit la foule intéressée ?

Avons-nous mérité
Qu'on nous fasse écouter
Le son indéfini
D'un Fifre défraîchit,
Et pourquoi pas du Galoubet ?