Groupe unique 1 : Onirie, Mikail et Noryan

En ce jour, le maître avait réunit la foule. Pour une seconde fois. Deux semaines s'étaient écoulées et Ciel avaient leurs trois grands gagnants. Ils furent félicités et tous remportèrent dix Pims. Sur six participants, trois pouvaient dès maintenant passer du côté public, mais avec l'honneur d'avoir participé. Certains disaient avec sagesse : Le principal était de participer. Dieu ! Que c'était vrai, sinon que pouvait dire l'esprit face aux perdants. Désormais tout le monde était satisfait.

-Félicitations aux trois gagnants de cette première manche
Vous parcourez la dernière ligne droit, celle de la victoire
Qui ne réclame pas seulement de la chance
Mais bien une maitrise des mots et du savoir

Hilde tenait dans ses mains, trois parchemins. Ils étaient aussi légers que le vent et aussi réfléchissant que l'eau. Seulement les dix mots enfermés étaient la flamme qui animera chacune des plumes au plus haut. Comme si ces écrits étaient animés de vie, ils gagnèrent les mains de chaque champion avec légèreté. Pour les ouvrir, il suffisait de faire leur éloge en rime. Pour le savoir, il suffisait d'écouter leurs paroles. Ces parchemins n'étaient pas dotés que de vie, mais aussi de conscience.

Décortiquer
Réprimander
Pâturage
Tierce
Nécessiteux
Embellissement
Fièvre
Entendement
Désappointer
Espiègle

Spoiler:

Quand j'ai reçu le parchemin pour la seconde partie de ce concours absurde, je n'en ai pas cru mes mirettes ! Franchement je suis déçue : la seconde manche est identique à la première. Le puzzle de mots, c'est amusant la première fois, sans surprise la seconde. Dommage. K'ien manque vraiment d'imagination. Je ne manquerai pas de souligner ce détail de sa personnalité la prochaine fois qu'il fera l'objet de l'un de mes articles. J'ai longuement hésité à écrire quoi que ce soit parce qu'il me manquait le piment, le défi, le petit quelque chose qui fait l'innovation et émoustille l'intérêt. Ça manque de goût, pour une seconde manche. Mais si ça peut faire plaisir aux Maîtres, prêtons-nous au jeu. D'ailleurs, ça paraîtrait étrange que je n'écrive rien, et la discrétion est de mise pour continuer d'enquêter de l'intérieur... J'ai donc ressortit ma plume, retroussé mes manches, et advienne que pourra !

Dans un grand saladier,
Sans les décortiquer,
Jetez deux ou trois Maîtres
Bien gorgés de mal-être.

Fouettez-les vivement
Jusqu'à entendement
De leurs philosophie
À propos de l'ennui.

Lorsqu'ils ont dégorgés
De leurs folles idées
Ajoutez un voyage
Dans les verts pâturages.

Réservez dans une pièce
Quelques personnes tierces.
Faites-les monter en neige,
Saupoudrez-les de pièges,

Salez de gobelins,
Deux trois tours de moulin,
Et faites cuir à feu vif
Comme un très gros rosbif...

Laissez monter la fièvre
Et lisez sur leurs lèvres,
Lorsqu'ils parlent d'oiseau
Arrosez d'un peu d'eau.

Quand enfin le grand aigle
Semble d'humeur espiègle,
Pour l'embellissement
Décorez de piment.

Servez ce plat goûteux
Aux plus nécessiteux
Avec un grand saucier
Rempli d'aventuriers.

Vous verrez grimacer
Les plus désappointés
De s'être fait servir
Un repas à vomir.

Son nom : A'vogenlhil
Volant entre les îles
Comme pour réprimander
Ceux qui l'ont délogé.

Nécessiteux je le suis.
Sous la flamme et la suie
De nos corps désappointés
J'y ai trempé mon regard émerveillé

N'y a-t-il plus beau pâturage
que deux corps en âge ?
Cette fièvre emportée
dans un soupir avorté

Tierce - Nos cartes colorées
Espiègle hasard amusé
À l'embellissement démesuré
De ta beauté réprimandée

Que faut-il d'entendement
Pour y voir décortiqué
Ivre de tes baisers
L'âme et le cœur d'un dément ?

Sinon une larme de tes yeux clairs
Bascule au coin d'une paupière
Goutte à goutte perle sur ton sourire
Enchainé à un dernier désir.

Une muse se dissimule n'importe où...

Nos poètes allaient arriver d'un moment à l'autre. Pour accueillir les derniers participants, ceux qui ont réussi à s'imposer jusqu'ici, le dôme magique et l'escalier de verre avaient été abandonnés. Désormais, une petite île artificielle flottait dans les airs. Elle s'élevait à seulement une vingtaine de mètres du sol. Le maître avait mis à disposition aux invités une nacelles qui s'envolait avec légèreté jusqu'à l'île. De l'eau tombait avec grâce de cette île, mais elle disparaissait dans un nuage de vapeur avant même de toucher le sol. Sur cette plate forme improvisée, il y avait d'un côté les invités et face à eux, les stars de cet événement, les poètes. Dans un coin comme oubliés, étaient assis les éliminés, du moins ceux qui s'étaient déplacés pour venir voir la remise des prix.

Enfin la cérémonie put commencer.

-Bonjour et bienvenue à vous. Ciel vous ouvre ses portes et vous offre un spectacle hors du commun.

Il en profita pour faire l'éloge du miroir.

-Comme vous l'avez très certainement constaté, une île, que des magiciens de K'ien maintiennent, fut expressément mis à votre disposition pour la remise des prix. K'ien n'hésite pas à prêter service à sa population ainsi qu'à ses invités.

Un homme vint à la rencontre de l'esprit et lui remit en main propre une urne contenant les votes. Le maître remercia celui-ci et observa la petite beauté. Elle était transparente comme du verre, seulement elle était aussi légère qu'une feuille de papier. Un petit nœud maintenait l'urne fermée. Il demanda à Onirie Tamitsuko et Mikail Toma de s'avancer. Venait l'heure du discours.

-Peut-être que l'un d'entre vous, est venu sans vraiment imaginer qu'il puisse arriver jusqu'ici. Vous étiez six au début et vous voilà maintenant deux. Quelque soit le résultat, vous pouvez être fier de vous. Vous vous êtes battu à coups de plume et de l'encre a coulé.

Hilde dénoua le nœud avec difficulté, mais cela permettait également de maintenir le suspens. A travers l'urne, le maître apercevait cette enveloppe contenant le nom du poète gagnant. Il s'empara enfin de l'enveloppe et lançant un regard aux deux poètes, il l'ouvrit. Un parchemin plié en deux allait bientôt révéler le nom du vainqueur. L'esprit prit soin de ranger l'enveloppe dans l'urne afin de lire sans encombre.

-Voici le parchemin, fit-il élevant celui-ci.

Et en grosses lettres d'or, Hilde lut à haute voix.

-Le poète qui jusque là, a fait des prouesses avec sa plume... Celui ou celle qui a réussi à conquérir le cœur de chacun avec des rimes... est... Mikail Toma !

Un flot d'applaudissement s'éleva dans l'enceinte de Ciel. Et symboliquement, Hilde remit une flute au poète.

J'étais venu assister à la finale tout de même, je me disais qu'après tout, je n'étais venu que pour essayer de voir si je valais quelque chose en temps que poète, et il s'était avéré que non. Bah au moins je me disais que je pouvais rayer ça de mes possibilités.

Je fus cependant surpris de voir les finalistes, cette peste de renarde était donc allé aussi loin? D'un autre côté, c'était assez logique en soit dans la mesure où elle était écrivain, elle savait forcément manier la plume. Et sacrément bien qui plus est! Je devais reconnaître que j'avais bien rigolé en lisant son poème et mon vote était allé vers elle. Mais je fus soulagé d'apprendre que c'était l'aubergiste qui avait fini par l'emporter, non seulement parce que cette fouine allait surement rédiger un article sur ce concours en l'accusant de tricherie ou autre en manifestant ainsi ouvertement à quel point elle était mauvaise perdante, mais cela flatta un peu mon égo.. j'avais perdu face au gagnant, je n'avais simplement pas eu de chance en tombant contre lui au premier tour.

J'applaudissais donc pour féliciter le vainqueur qui se voyait remettre une flute et un prix des plus conséquents! Et bien, il s'agissait là d'un évènement bien intéressant en soit, et je ne doute pas une seule seconde que nous aurons bientôt un article croustillant de la part de l'autre peste rousse, mais pour l'instant, un peu comme tout le monde, j'applaudis encore au point de commencer à en avoir mal aux mains

«Bravo!»

Une jeune femme au sourire peut-être aussi grand que son visage attendait en retrait. Mikail fut conduit sur un podium sa flûte en main.
La foule en liesse céda sa part au silence. Nous n'entendions plus que le mûgissement du vent et le vol de l'oiseau de feu. A'vogenlhil cessa sa course interminable, il se pencha au dessus de tous et sa colère ardente vibrait dans l'air.

-À toi de jouer, Mikail.

La petit fille portait le familier qu'il avait remporté et son sourire continua d'exister jusqu'à ce qu'il porte l'instrument à ses lèvres. Personne n'entendit la première note et puis...

Ce fut comme si le ciel leur tombait sur la tête. Tous levèrent les yeux au ciel, et au son d'une flûte aigrelette le ciel se parait de sombre nuage et crépitait de sombre éclairs. A'vogenlhil se figea, sa lumière se résorbait sous ses ailes.
Et la pluie commença à pleurer sur eux tous. Le ciel gronda et gronda encore et l'oiseau pleura à son tour des gouttes de lumière.

La foule bruissa de ses commentaires. "Il pleure" disaient certains, et d'autres pleuraient peut-être avec lui. Ce n'était que justice, car il avait causé bien des malheurs... Mais sa douleur terminée, l'oiseau comme la flamme d'une bougie s'éteignit à son tour et disparu sans un mot.
Le silence revint, quelques secondes. Et le bruissement de milliers de mains s'amplifia au fur et à mesure.

L'oiseau de feu était enfin apaisé.

Mikail remporte 120 pims, un familier et la flûte qui va avec.
Le fifre d'A'vogenlhil retournera dans son temple.

Onirie remporte 10 pims et le regard condescendant des organisateurs du tournois pour ses poèmes haut en couleur !

Groupe unique 1 : Onirie, Mikail et Noryan

Qui sera l'heureux gagnant de ce concours ?

Groupe unique 1 : Onirie, Mikail et Noryan

Re: Groupe unique 1 : Onirie, Mikail et Noryan

Re: Groupe unique 1 : Onirie, Mikail et Noryan

Re: Groupe unique 1 : Onirie, Mikail et Noryan

Re: Groupe unique 1 : Onirie, Mikail et Noryan

Re: Groupe unique 1 : Onirie, Mikail et Noryan

Re: Groupe unique 1 : Onirie, Mikail et Noryan