début de folie [réservé]

[C'était facile d'imaginer ce scénario mais je me doutais bien que tu devinerais. Caliope avait pas l'air au courant, c'était pourtant la meilleur solution, ça ou j'aurais quitté le forum après une mort remplie de souffrance.]


Devenir un meurtrier, c'est une bonne perspective d'avenir non. Si un homme se souviendra de moi après ma mort se sera ce type qui veut ma mort sans la désirer vraiment. Incapable de tuer un être vivant de sang froid, je m'en doutais, je le voyais dans sa façon d'hésiter. Si avait voulu me tuer il ne m'aurait pas menacé, ma tête trônerait déjà sur le sol et mon corps étêté attendrait déjà d'être inhumé. Sa force ne me permettait pas de me dégager de sa prise, mon col et ses poings sur ma poitrine limitait mon champs d'action autant que mes inspirations. Je ne sais pas vraiment ce qui m'a pris, mais ma main chercha un instant son épaule et se referma sur les cheveux sur sa nuque. Il était si proche que s'en était facile. Inévitable. Je plaquais mon visage au sien, bloquant son souffle, et ma force bien moindre face à la sienne le maintenant dans une drôle d'étreinte alors que son arme était à un millimètre de ma gorge.

Quand je le libérai, j'avais ce sourire d'auto-suffisance figé sur mon visage, ma signature. J'avais profilé et atteint ma cible avec une efficacité étonnante. Je l'avais eu et je ne comptais pas le lâcher de si tôt.

-Je te l'ai dit, ta vie est entre mes mains et la mienne à ton épée.

Il avait hautement raison, j'étais un dieu. Un dieu prêt à tout pour obtenir ce qui lui revenait de droit. Il n'y avait aucun faux-semblant, j'avais pris ma décision en accord avec les rares émotions que mon corps pouvait encore véhiculer. Et peu importe combien le risque était grand, il n'y aurait aucune déception. J'aurais tout ce que je désir, pas d'autre échappatoire, l'inverse était une incohérence que mon esprit n'incluait pas.
Je me demande bien s'il va m'écraser contre le mur ou me fendre le crâne. Il peut toujours me trancher la tête.

Il avait perdu la raison c'était un fait. La surprise qu'il m'embrasse si soudainement me fit lâcher un peu de cette pression que je maintenais contre lui. Yeux grands ouverts et sourcils froncés de surprises et de colère. Il lui prenait quoi à ce fou furieux ? Embrassé par l'assassin qui brisa ma seule chance de retrouver une vie normale, une vie où je ne serais plus Wergeld le maître et tueur de lions mais Wergeld, le fils unique d'une famille déchirée. J'en ai rêvé de ce jour où je la retrouverai, qu'elle me hurle dessus, qu'elle pleure ou me prenne dans ses bras, j'ai rêvé du jour où ma vie ne serait plus un gigantesque canular où tout allait mal pour que cette pièce reste une tragédie.

Je me dégageais de son étreinte et d'un coup d'épaule retentissant je l'écrasais contre le mur. Je libérais une main de son col et arrachais mon épée du plâtre, elle me semblait si légère tant ma colère était grande que j'eus du mal à me souvenir que je l'avais en main quand je lançais littéralement l'assassin contre la commode qui trônait à quelques mètres contre une autre paroi. La vitre trembla quand la comode s'effondra, la chaise qui lui faisait face tomba sur le côté et moi... J'étais outré, mon esprit s'était effondré à l'instant même où Fafnir et toute sa folie avait tenté de m'impliquer dans son délire.
Je me retournais ma colère si grande que je ne tremblais plus, ma rage si douloureuse que mon visage se figeait en une expression dénuée de toute émotion. Aya voulu faire un pas vers moi, je lui mis l'épée sous la gorge le temps de le dépasser et de quitter la pièce en ouvrant la porte avec tant de force que lorsque la poignée tapa contre le mur elle forma un cercle creux dans le plâtre.


-Prends Caliope on s'en va.
-Wu...
-Obéis.

Je m'éclipsais dans le couloir, le ventre noué, ma raison s'était clairement fait la male et je continuais de déambulé dans les couloirs, les soldats n'osaient pas m'approcher quand je passais mon épée trop grande à leur goût à la main. Ayame sur mes talons il courait avec Caliope drapé dans ses bras. Il tentait de parler une fois encore je l'ignorais sans vergogne et nous passions l'entrée principale de la mairie et demeure du maire. D'ailleurs elle était là, elle vint à ma rencontre inquiète d'avoir reçu le message quelques minutes plutôt. Et quand elle vit mon expression je crois bien avoir vu comme l'expression d'un rat qui s'écrase devant un chat face à moi.

-Fafnir est dans la ville, faites en sorte qu'il soit capturé et envoyé dans les cellules de Souen. Maître Inari se chargera de lui.

Je n'indiquais pas que Caliope était dans les bras d'Ayame, ça elle n'avait pas besoin de le savoir, son mandat allait de toute manière prendre fin et j'avais des vues sur quelqu'un d'autre pour remplir son post avec plus de créativité et de jeunesse. Je me détournais sans un mot de plus pour elle, quand elle tenta de m'arrêter ce fut le regard du semi-elfe qui l'arrêta, il lui confiait l'impression qui le retenait que si on me touchait je risquais forcément de ne plus être maître de moi-même. Le sol tremblait sous mes pieds, seulement sous mes pieds, au rythme des battements de mon coeurs qui résonnait comme un tambour de guerre. Je regardais le sol, mon épée regagna mon dos quand les mains dans les poches je nous fis passer le hall d'accueil, nous gagnons les escaliers d'Atlantis, cette ville que je maudis de tout mon coeur.

J'étais incapable de maudire un homme, tout assassin qu'il soit, Fafnir ne méritait pas que j'oublie l'enseignement de cet homme qui dans un petit village de pêcheur me recueillit comme son fils.
"Ne maudit jamais la vie, même celle des pires hommes. Ton coeur ne doit pas se pervertir pour des choses si futiles, prends sur toi et règne comme un homme libre, soit un maitre."
Lui non plus n'a pas survécu, ma vie continuerait sur ce sentier cabossé celui que j'ai pris pour oublier la vraie vie, celui qui m'amène à ne plus avoir de destin si ce n'est un bout de papier déchiré dans la poche d'un colporteur.



[je te laisse une occasion de répondre et je clos, soit tu t'enfuies soit tu finis en prison le temps que Caliope te récupères débrouilles toi]

HRP :

Fafnir ne reviendra pas de si tôt aussi voici ce que nous avions convenu bien qu'il n'aie pas répondu :

Fafnir a réussi à se dissimuler en ville, une épaule en miette et des contusions plus ou moins nombreuses (selon les points de vue) le temps que les choses se calment, il s'est enfuie et a échappé à la prison de peu.

Quant à Atlantis, avec le signalement fait de l'assassin, il semble qu'il ne soit plus le bienvenue avant un bon moment...

[rp clos]