Donjon 1 : La pierre à Souhait [PV Leiline]

A sa réplique, je ne pouvais m’empêcher d’ouvrir la bouche en « o », pointant Leiline avec mes deux index, la félicitant d’un joyeux rire étouffé. Elle avait l’air un peu soulagée, ou détendue. Je préférai ça.


Nous continuions notre fouille dans la pièce, ne m’apportant que fatras et équipement d’une piètre qualité. Ma seule découverte fut un carquois un peu plus grand et un peu plus stylisé que le mien. Haussant les épaules, je fis le transfert de mes 8 flèches – prenant en note qu’il fallait que je fasse attention à mes munitions – et me relevais, tout en cherchant Leiline du regard.

Je clignais des yeux plusieurs fois alors que Leiline sortait d’une caisse en boite, tenant entre les mains des éléments d’armure. Mon esprit était encore en train de se demander s’il avait bien vu ce qu’il venait de voir que Leiline me présentait ses trouvailles.
Pour ma santé mentale, je décidais d’oublier les dernières secondes.


J’allais répondre à sa proposition -et demande impériale avec une pointe d’humour quand un bruit résonna dans la pièce. Les oreilles de l’hybride s’agitaient dans tous les sens, je suivais l’exemple de sa méfiance en armant mon arc silencieusement.
Je dépendais de la lumière du foyer, aussi allait-je proposer à la demoiselle de s’en approcher pour avoir un peu de lumière pour se battre -malgré le fait que cela faisait de nous une cible en puissance – quand une main chaude se referma sur mon bras et Leiline me plaqua contre elle et nous disparaissons dans l’obscurité d’une crevasse dans le mur.


Mes yeux s’étaient réhabitués à la légère lumière aussi fus(je plongé dans le noir complet. Leiline avait coupé sa respiration – ce qui avait eu pour effet de gonfler une dernière fois ses poumons et tout ce qu’il y avait devant, et la chaleur irradiante de sa main contre mon bras ne m’aidait absolument pas à me concentrer. Par réflèxe, j’avais plaqué mon bras libre contre la pierre pour ne pas me cogner violemment contre la demoiselle, mais je me retrouvais dans une position ajoutant encore plus de ridicule à la situation.

Un observateur extérieur nous aurait pris pour un couple s’étant abrité dans l’obscurité pour pouvoir s’adonner a leur passion dévorante.
J’avais la gorge sèche et le souffle erratique. L’odeur de ses cheveux était étouffante. Il fallait que je trouve un dérivatif pour que la tension retombe. Et vite.

- … Je crois bien qu’on est… au pied du mur.

Je chuchotais le plus directement possible pour ne pas attiré l’attention. Je ne pouvais me retourner sans emmètre des froissement de tissu et d’équipement, aussi devais-je rester dans cette position, mais avec son visage si proche du mien, elle ne devait pas voir grand-chose.

J’entendis un grondement et un fracas de bois brisé et à peine eus-je le temps de m’en inquiéter qu’une chose froide m’enserra l’épaule et me jeta en arrière sur plusieurs mètres.
J’allais m’échouer contre des tonneaux vides, projetant débris de bois et poussières dans toutes les directions.


Un nouvel ennemi bien étrange se tenait dans l’obscurité, illuminé par la dizaine de filaments irisés qui jaillissaient de son dos. Habillé seulement d’une longue toge gris, son visage n’était pas visible et seul ses mains blanchâtres luisaient dans la pénombre. Il n’était pas armé, mais semblait pouvoir articuler ses appendices avec autant d’aisance que des membres supplémentaires.


Je n’avais pas perdu trop de points de vie avec mon vol plané, mais cet ennemi semblait bien plus puissant que les petits golems de boue du début du niveau.
Il ne semblait pas encore vu Leiline. Ou ne semblait pas s’y interesser pour l’instant.
Problème : Mon vol plané avait éparpillé mes flèches autour de ma zone de crash.
Me relevant difficilement, je me jetais de nouveau au sol quand les filaments lumineux se jetèrent sur mon ancienne position.

La tension est palpable. L'hybride tente de capter le moindre son des alentours autre que la respiration saccadé de son compagnon d'arme ou son propre coeur battant à une allure folle. Cette contiguïté chauffe toujours autant les joues de la jeune femme, crispée contre son mur, évitant à tout prix le regard de Corben.

Ses oreilles de félidé captent finalement la voix basse de ce dernier, semble t-il bien parti dans un concours de jeu de mot. Un léger sourire se fait sur le visage de Leiline, qui décharge un rire étouffé dans un soupir. Ce n'est pas la situation à faire des blagues mais ça a le don de diminuer son stresse. En guise de réponse, la féline lève la tête pour lui susurrer à son tour, sa bouche à quelques centimètres de l'oreille du Souen.

- Ne m'en parles pas, je suis ... dos au mur.

Écartant sa tête vers l'arrière, elle finit par se retrouver face à quoi elle échappe depuis tout à l'heure : son regard. Là où Corben ne voit rien, Leiline voit distinctement son visage.

Mais elle n'a pas vraiment le temps de penser quoi que ce soit qu'il se fait happer violemment vers l'arrière, jeté avec fracas contre des structures en bois. Devant la situation, l'hybride est à deux doigts de lâcher un cri mais s'en empêche aussitôt, portant ses propres mains sur sa bouche. Si sa position précédente ne l'avait pas autant fait rougir de honte, elle aurait certainement pâlit à la vu de l'horreur responsable de l'agression subie par son camarade.

Ce dernier est clairement en mauvaise posture, au sol, munitions éparpillées et l’immondice pas vraiment décidé à le lâcher, sans pour autant s'occuper d'elle. L'a t-il repéré ? Si non, c'est son occasion en or pour miser sur l'effet de surprise et d'attirer l'attention sur elle. Elle dégaine l’une de ses deux épées et s'approche du monstre, prête à lui asséner deux sérieux coup dans le dos.





Le premier coup est particulièrement violent, lacérant le dos de la créature, lui coupant au passage quelques membranes. Le deuxième coup aussi rapide que le premier ajoute une balafre supplémentaire à l'arrière de son adversaire.

Plutôt fière de son action, l'hybride recule et jongle avec le pommeau de son arme - sans même savoir où est-ce qu'elle a bien pu apprendre à faire ça - et lance à son adversaire d'un ton arrogant.

- Alors, ça y est ? Tu m'as vu maintenant ?

Elle va très certainement regretter ces mots avec l'attaque qui va suivre.



Du moins, pas vraiment ... Elle reçoit qu'un coup de fouet sur son bras gauche d'une de ces étranges entités sortant de son dos. Elle aurait presque pu ne prendre aucun dégât si elle avait eu le temps de mettre leurs nouvelles acquisitions, restées cachées dans la crevasse de tout à l'heure. Des images étranges lui viennent en tête. Non, cet instant à l'ombre avec Corben n'était clairement pas un moment propice à enfiler leurs armures.

La féline cherche des yeux son acolyte, savoir si tout va bien pour lui. Elle n'ose pas l'appeler à voix haute, de peur que l'intérêt de l'étrangeté se porte de nouveau vers lui.

Leiline avait pris les devants et avait accaparé l’attention de notre ennemi. Cela m’avait largement laissé le temps de récupérer 5 munitions en panique, les trois autres un peu trop loin de ma portée ou reposant sous les débris de bois. Si je voulais à mon tour profiter de l’élément de surprise, je devais fire vite et attaquer notre adversaire avant que celui ci ne nous sorte une autre surprise de sous sa capuche.

Me plaçant dans son dos, coinçant une flèche entre mes dents et en encochant deux autres – la technique m’apparut étonnement simpliste, mais je supposais que ma compétence de tir à l’arc obtenue à mon premier niveau me donnait cette dextérité d’archerie -, je pris le temps de viser avant que mes deux projectiles filèrent en direction de mon adversaire.
J'eu même l'audace d'en placer une, mais ma moquerie se noya entre mes dents à cause de la flèche qui y était placée.

- Eyh, l'horriVle ! 'u m"as déVa ouVlié ?!




Si l’un de mes tirs se solda par une entaille dans ce qui devait lui servir de jambe, la deuxième, un peu plus haute, se planta en un bruit mat dans son flanc gauche, le bois de la flèche profondément enfoncé dans sa chair.
Face à notre adversaire commun, Leiline pouvait voir désormais la pointe de mon tir dépasser d’une bonne dizaine de centimètre de la toge grisâtre. La créature émit un cri entre la surprise et la douleur.

Fort de mon succès, j’encochai déjà la flèche qui était entre mes dents avant de relever les yeux vers l’étrange ennemi. Sans même se retourner, celui-ci lança ses filaments lumineux dans ma direction.
L’attaque était désordonnée, mais sa portée semblait bien plus grande que ce qu’elle pouvait faire croire.



Je sautais sur le coté pour esquiver l’assaut, mais les tentacules lumineux eurent un mouvement erratique et fouettèrent l’air dans toutes les directions, brisant caisses, râteliers et pommettes de Corben, me projetant de nouveau au sol.
Mais qu’avaient les ennemis contre mon visage !?

Leiline avait raison, l’armure n’allait pas être de trop… Mon émenuraude clignotait d’un jaune vif et une voix dans ma tête m’annonça que j’avais subi une blessure critique. L’ennemi semblait posséder une force considérable en dépit de sa taille fluette, pour m’avoir ôté 8 points de vie en un seul coup critique .
Je me relevais en prenant appui sur la forge, et une idée me vint alors que la chaleur du foyer et la couleur rouge vive des braises en fusion me chauffaient le visage.
Peut-être pouvais-je créer des flèches enflammées si je plongeais mon projectile dans le brasier ? Les jeux ne font pas toujours sens, et nous étions dans l’Eutopos… Si Leiline ne se débarrassait pas de la bête, je tentais le diable et gâcherai une munition pour voir si je pouvais bénéficier d’un surplus de dégât.

En espérant qu’il ne soit pas insensible ou résistant à la chaleur...

Le monde d'Eutopos a écrit:Ennemi :*???* 1d8, dégât 4, 4+

Corben Krayt, Archer:

Réponse tapé sur fond de « Hunt or be Hunted », The Witcher 3 OST

Leiline massacrait le machin tentaculaire sans trop de soucis et malgré la douleur qui me brûlait le coté du visage, je pressentais que nos étions sur la bonne voie. Ses mouvements étaient plus lents, plus désespérés.
On semblait sur la fin, mais je me méfiais tout de même. Ses attaques étaient loin d’être faibles et je redoutais une arnaque de dernière seconde.

Le métal de ma flèche plongé dans le brasier s’illumina comme un phrase dans la nuit – le bois de mon projectile pas gêné le moins du monde par le métal qui était à la fois solide et en fusion – et une jolie flamme jaune léchait la pointe.
Bon, réponse à la première question : Je pouvais « fabriquer » des flèches enflammés.
Deuxième question répondue dans quelques instants.

J’encochais ma nouvelle flèche et visait le milieu du dos de mon adversaire, bien décidé à faire un maximum de dégât.



Le trait enflammé ne se planta pas seulement pile entre ses deux omoplates dans un bruit écœurant d’os et de chair cautérisée, sa cape grisâtre s’enflamma en un bruit d’explosion soufflée et notre ennemi tomba à genoux, hurlant à la mort de ses cris suraigus, agitant les bras et les tentacules dans tous les sens, avant de s’écrouler en avant, face contre terre. Je remerciais l’Eutopos de ne pas pousser la réalité jusqu’au bout et d’emplir l’atmosphère d’une odeur de chair brûlée et le cadavre de notre agresseur s’évapora de la même façon que nos premiers adversaires, un petit tintement de métal résonant dans le désormais silence de la pièce alors qu’un petit objet tombait là où se trouvait la silhouette encapuchonnée il y a quelques secondes


Passant mes doigts sur ma pommette, je serrais les dents et retenais un juron de douleur. Il ne m’avait pas raté.

- Faudrait qu’ils apprennent à viser ailleurs. Et cette fois, c’est vraiment ma joue qui est touchée… Je vais commencer à me demander si je vais pas boire la petite potion qu’on a trouvé dans la ville...

Intérieurement, je me demandais si elle n’allait pas croire que je faisais exprès de me faire frapper au visage pour qu’elle le prenne entre ses mains douces, comme après notre première échauffourée ans ce monde.
Le karma me détestait – ou m’adorait, selon le point de vue. Et il fallait vraiment que j’efface ces pensées de ma tête.

- Première chose avant quoi que ce soit, c’est de s’équiper des armures que tu as trouvé. Au moins, je prendrais un peu moins de dégâts. Mais m’est avis qu’on va tomber sur de plus en plus de bestioles de cet acabit.

Je laissais Leiline enfiler ses nouvelles protections – en lui tournant le dos, à la fois par pudeur et pour ne pas donner du fuel à mon imagination – tout en profitant du calme pour enfiler les brassards qui semblaient être taillé à ma taille. Mais comme tout objet de jeu, peut-être s’adaptait-il à son porteur.
Trop y réfléchir allait me donner mal au crâne.

L’objet métallique que la créature gardait semblait être une petite clé d’argent. Nous n’avions croisé aucune porte ou coffre fermé, aussi la regardais-je avec un air perdu et dubitatif.

- Je ne sais pas à quoi elle va servir, mais autant la garder.

En fouillant dans les débris de bois, je finis par retrouver les flèches manquantes de ma réserve et improvisais une torche avec les morceaux de caisses brisées.
Le reste de la zone méritait une petite exploration. Ce truc à tentacules venait bien de quelque part…

Un couloir agrémenté de porte torches vide partait du fond de la salle, et semblait continuer sur plusieurs dizaines de mètres. En tout cas que ce que je pouvais voir.

- Et on repart pour une exploration dans les couloirs sombres et humides...

Corben Krayt, Archer:

Comme l’hybride l’espérait, Corben achève la monstruosité et ce avec beaucoup d’inventivité. Une magnifique flèche de feu qui se plante magistralement entre ses omoplates et lui fait brûler sa tunique au passage. Un combo dévastateur qui met un terme au combat, clôturé par un petit bruit métallique qui tombe sur le sol. Leiline salue la stratégie d’un grand sourire à son partenaire.

- Très bien joué !

Elle se rapproche de lui. Il a encore été touché sur son visage. Presque à croire que les monstres le font exprès pour amocher le pauvre Technomage. D’un ton un brin espiègle, elle lui répond finalement.

- Corben, ne m’incite pas venir te faire un bisou magique sur tes blessures.

Elle ignore s’il connaît le principe mais dans l’ancien monde de l’hybride, ça existait. Lui offrant un dernier sourire, elle retourne dans la crevasse étroite, récupérant au passage les deux pièces d’armures, donnant comme prévu les brassards à son coéquipier. Elle note que ce dernier se retourne, laissant à Leiline de “l’intimité” pour enfiler son équipement. Ses mimiques l'amusent, en plus de les trouver touchantes. Les jambes de la demoiselle sont enfin plus couvertes qu’à l’accoutumé.

Il leur faut un petit instant avant de trouver un autre passage dans lequel continuer leur exploration. Un long couloir qui semble avoir été utilisé régulièrement dans le passé. Les socles pour les torches ne sont pas là par hasard. Contrairement à elle, le demi-dieu ne semble pas tant enchanté que ça. Dans l’objectif de le motiver un peu, la féline souriante pose une main délicate sur son bras.

- Hey, c’est ça aussi l’aventure ! Si tu veux, je passe devant. Je pourrais repérer tout de suite s’il y a un truc dans l’obscurité.

Sans même attendre son avis, elle se positionne devant lui et ouvre la marche. Dans le doute, elle surveille s’il n’y a pas des dalles bizarres ou autres mécanismes cachés pour les piéger. À priori, rien de notable. Elle avance avec entrain, sa queue se balançant de gauche à droite au rythme de sa démarche, tel un métronome.

Atteignant la fin du couloir sans trop d’encombres, celui-ci qui est bien taillé jusque là donne sur une entrée rocheuse plus naturelle sur une légère pente descendante. Au loin, de multiples couleurs interpellent la vue de notre femme-chat. Du vert, du rose, du bleu. Plissant les yeux, Leiline cherche à savoir quelle pourrait en être la source. Sa curiosité la pousse à accélérer le pas.

L’entrée caverneuse donne sur une immense grotte. Les parois de pierres sont recouvertes de minerais colorés translucides en tout genre. Allant de petites gemmes à d’immenses amas de cristaux. Certains d’entre eux produisent même de la lumière de manière encore inexpliquée par la science. La jeune femme reste béate un bon moment, fascinée par le spectacle qui se dévoile sous leurs yeux.

- Wahou, c’est … Magnifique.

Ses yeux brillent comme une enfant à qui on offrait un cadeau. Elle repère des rails au sol avec un chariot rouillé par l’âge, complètement hors d’usage. Une mine abandonnée à son avis. Elle avance calmement jusqu’à ce dernier, cherchant un éventuel objet dedans.

- Tu crois que c’est ici que les forgerons récupéraient leurs matériaux ?

Hormis sa voix douce et posée, il n’y a pas une once de bruit. Le calme avant une éventuelle tempête ?

Est ce que les bisous magiques régénéraient les points de vie ? Après tout, on était dans l’Eu-topos, tout était possible.
Face au couloir sombre Leiline prit de nouveau les devants, bien décidée à mettre en avant sa nyctalopie.Je commençais à m’habituer à nos brefs échanges tactiles, mais je n’avais de cesse que de me rappeler qu’une fois notre mission terminé, la fraîcheur sur mes doigts – et par extension, la chaleur d’une peau – allait terriblement me manquer.

Avançant lentement, mes yeux s’habituant progressivement à l’obscurité, une douce lueur découpait la silhouette féline de Leiline dans le noir et gris du couloir et je ne pouvais retenir un «Leiline ! Attends!»

Cette fille avait le don pour se lancer vers le danger.

Mes inquiétudes se révélèrent inutiles, la grotte dans laquelle nous nous trouvions désormais était un immense vitrail naturel, les murs de pierre enchâssés de milliers de cristaux qui illuminaient les lieux d’une douce clareté scintillante.

- On dirait l’allée des Lumières des Fumerolles… En bien plus silencieux.


Cette magnifique allée des Fumerolles avait un peu le même délire des cristaux enchâssés dans le plafond, mais c’était la lumière des réverbères qui les faisaient briller. Là, ils semblaient briller de leur propre fait.
Toujours les yeux rivés sur le plafond, j’écoutais Leiline d’une oreille un peu distraite, mon cerveau imaginant déjà certaines possibilités d’enchantement sur des pierres précieuses.

- C’est pas facile à forger, les cristaux. C’était peut-être une mine de joyaux destinés à l’habillage ou au sertissage ?

Je commençais à me demander pourquoi la grosse bestiole nous avait amené ici. La forge était vide d’équipements, les joyaux ici semblaient purement cosmétiques et le seul chemin qui restait était de suivre les rails pour trouver une éventuelle nouveau partie d’un temple ou les sous sols de la cité.
Peut-être qu’un accès remontait à la surface et permettait aux lézards de se nourrir s’ils étaient herbivores…

Je tapotais sur un cristal violet proche, mais celui-ci semblaient profondément encré dans la roche. Il ne bougea pas d'un pouce et je ne fus pas plus avancé, à part peut-être une très légère irritation au bout de mes doigts - un peu comme une piqure d'orties.

- Aw. Moi qui comptait me faire un super collier.

Le seul chemin qui s’ouvrait désormais à nous étaient les quelques chemins de minages qui trouaient les murs. Tous étaient éclairés par les cristaux chatoyants, aussi pouvions nous voir que seulement 3 n’étaient pas effondrés 10m plus loin.
J’indiquais du pouce l’une des voies, tirant ma dague de son fourreau.

- Mon arc ne sera pas très utile dans un couloir. Même technique que précédemment ? On explore le couloir et on revient ici pour en explorer un autre une fois le premier terminé ?

Il s’avéra que le premier couloir était une longe ligne creusée dans la roche qui n’aboutissait à absolument rien. Mais je remarquait tout de même que la majorité des pierres lumineuses étaient de couleur rouge, ce qui donnait une coloration majoritaire sanguine à la zone.Autre point, il y faisait beaucoup plus chaud

- On a déjà fait plus sympa comme lumière dynamique…

Alors que j’effleurai un cristal rougeâtre de l’épaule, je retenais un cri de douleur et me jetai en arrière, cognant presque contre ma partenaire. Une brûlure légère ornait ma peau, et je regardais tous les cristaux rouges avec un peu de contrariété et de méfiance, tout en me frottant l’épaule.


- Vach’te. Les rouges sont brûlants. Peut-être que c’est pour ça qu’ils les ont laissé ici et exploité les autres… J'ai l'impression que tous ces cristaux ont une propriété particulière. Je crois que les pourpres sont toxiques, si j'en crois mes doigts...

Des pierres énergiques ? Ou contenant des éléments ? Ça pouvait être intéressant si on savait comment les extraire.Dans le doute, je décidais de laisser les rouges tranquilles. L’exploration du couloir ne nous donna qu’un chariot de mine en état de rouler, abandonné sur les rails au fond .
Il nous restait deux couloirs, l’une avec une lueur dorée, l’autre illuminé d’un vert pâle qui donnait aux murs l’impression d’être couvert de lichen.

- Une préférence entre l’El Dorado ou le couloir de la maladie?

La femme-chat ne connaît ni l’allée des Lumières - pour la seule fois où elle a mit les pieds à Fumeroles pour le Sanctuaire des Braves - ni l’art de la conception d’armes et d’armures. Elle ne peut pas trop répondre à quoi que ce soit à ses remarques. Mais si cette allée est aussi belle que cet endroit, elle n’hésitera pas à y mettre les pieds un jour.

Elle suit sagement le Souen qui prend les devant, indiquant trois couloirs. Approuvant sans rechigner sa méthode d’exploration qui a su faire ses preuves, ils s’engouffrent dans un premier tunnel. La couleur peu rassurante met Leiline grandement sur ses gardes. La pauvre s’évente du mieux qu’elle peut de sa main et des battement de sa queue, la chaleur ici est étouffante.

Bien trop concentrée sur le moindre son des lieux, elle est bousculé au sens propre et figuré par un demi-dieu surpris de la chaleur particulièrement ardente des roches rouges. Prise de panique sur l’instant, elle tente de le retenir, posant une main sur son dos, l’autre lui attrapant la hanche. À la vue du placement de cette dernière, elle s’écarte rapidement, levant les mains fermées en poing tout en se pinçant les lèvres.

Elle remercie presque le rouge de la lumière émanant des cristaux cacher celui qui est sur ses joues actuellement, alors que Corben s’adresse à elle. Au moins, ils savent les responsables de cette atmosphère bouillonnante.

Mais le couloir mène malheureusement sur un cul-de-sac, ce qui leur fait faire demi-tour, tout en prenant soin de laisser les minerais tranquille. Une fois revenu sur leurs pas, Corben propose à Leiline les deux nouvelles options. Un tunnel émanant une couleur dorée, l’autre une couleur verte. Hochant la tête et les oreilles avec, elle part dans des réflexions étranges.

- J’ignore si c’est parce que Gabu, l’homme qui faisait office de Maître du Jeu dans mes parties à l’époque était un brin dérangé … - En utilisant le terme “un brin”, elle se trouve gentille. - ... Mais les chemins qui semblent les plus chatoyants et les plus rassurants étaient finalement les plus dangereux.

Après mûre réflexion interne et ressassement de mauvais souvenirs de jeux de rôle, elle désigne le trajet aux nuances de vert.

- Je prendrais plus ce couloir pour le coup.

Sous ces mots, ils entrent dans le tunnel. Les pierres précieuses ici sont bien moins rectilignes. Plus rondes, comme limées et façonnées à en faire des perles. Cela porte presque à croire qu’un facteur a agit dessus il y a de cela des années. Elles dégagent une lumière douce pour la rétine, presque rassurante.

Corben s’est bien amusé - du moins façon de parler - à tester les propriétés de chacun de ces minerais. L’hybride hésite à en faire de même. Ces cristaux arrondis doivent être si doux au toucher.

- Je suis bien tentée de voir ce que font ceux là …

Elle s’arrête devant l’un d'entre eux accroché au mur à sa gauche. Alors qu’elle ne fait que survoler sa surface de ses doigts, une aura agréable, presque apaisante se dégage sur sa main. Elle se tourne vers son compagnon d’arme et hausse les épaules avec un léger sourire - celui qui fait dire qu’elle va prochainement faire une bêtise.

- Je suis joueuse ? Allez ! Au pire j’ai une affliction.

Elle effectue une simple caresse de son index sur le joyaux, faisant surgir des volutes de cette même couleur verte le long de sa main et de son bras avant de s’estomper au niveau de son épaule.

Notification immédiate de l’Émenuraude.

La féline fait la moue, les oreilles baissées, se disant aussitôt que oui, elle a certainement fait une bêtise et que Corben va la réprimander. Le cherche t-elle pas en même temps ? Ouvrant l’interface de l’Émenueraude pour voir l’objet de l’annonce, elle hausse les sourcils de surprise. Elle s’attendait au pire mais finalement …

- Je viens de récupérer un point de vie.

Son regard balance rapidement du menu au Technomage, puis au menu, puis au Technomage avant de revenir sur la pierre verte. Dans un soucis de vérifier ses dires - et avec un brin de gaminerie - elle observe son compteur de point de vie restant augmenter au rythme de son doigt tapotant sur la pierre. Notre aventurière est désormais totalement soignée. Elle se tourne face à Corben avec ce même sourire enfantin aux lèvres.

- Tu devrais en faire de même, mon cher Corben.

Elle lui tapote gentiment le nez du bout de son index.

- Ça t’enlèvera certainement cette vilaine plaie sur ta joue et ça t’évitera de recevoir un bisou magique pour te soigner.

Allons y pour le couloir de la Peste. A peine fait quelques mètres que la lueur verdâtre devient presque omniprésente, projetée par les dizaines de pierres ressemblant un peu à des grosses perles, me faisant légèrement plisser les yeux.
Leiline décida de jouer avec le destin, avec son air espiègle si caractéristique. Le jeu faisait certes partie de mes moments préférés, mais j’aimas celui-ci quand le risque était moindre – ou plutôt quand je connaissais les tenants et aboutissants. Là, je ne pu répondre à Leiline qu’avec un haussement d’épaule et une grimace qui s’intensifiait au fur et à mesure que les doigts de l’hybride approchait de la pierre ronde.

Je rouvris un œil, ayant fermé les miens dans un dernier recours d’impuissance pour vaguement me protéger, quand je ne sentis rien venir, et c’est un peu perdu que nous observions le mur de pierre.
Leiline observa alors qu’elle venait re régénérer son capital de vie et c’est avec humour que je la regardais fermer ses plaies telle une enfant qui jouait avec une sonnette de comptoir.

Je levais les yeux au ciel, clignant des yeux et fronçant les sourcils de surprise, une grimace d’incompréhension tordant mes lèvres alors que je sentais son doigt frais taponner mon nez.

- Est-ce ma faute si mon charisme immense fait en sorte que ces monstres n’ont d’yeux que pour moi ? Puisque que j’y suis obligé, je cède et ploie sous la contrainte.


Dans un grand élan théâtral, je posais une main sur le cœur et j’en levais une autre, visant grosso-modo dans la direction d’un perle de soin. Mon emenuraude s’emballa alors que mes points de vie remontraient en flèche. Je sentais la chaleur de ma blessure s’apaiser, ma joue et ma pommette se restructurant doucement sans peine ni douleur.
Touchant des doigts ma zone meurtrie, je sifflotais d’appréciation à la vue du travail effectué par la magie contenue dans ces cristaux.

- Il faudrait voir si on ne pourrait pas en emporter un ou deux. Je sens qu’on va encore être malmenés dans les prochaines heures.

Le cristal que j’avais utilisé luisait désormais faiblement. Ils avaient probablement une charge définie. Peut-être que leur taille déterminait leur efficacité ? Aucune ne bougeaient quand nous essayions de les ôter de leur prison de pierre, aussi ne nous attardions pas inutilement. Mais je notais dans un coin de ma tête de penser à créer ce genre de matériel. Des pierres enchantées pour soigner les plaies ou quelque chose du style plairait sûrement aux aventuriers fougueux qui passaient souvent le pas de ma porte.
Je continuais d’avancer dans le couloir, prenant pour une fois les devants – en soi rassuré d’avoir un moyen de me soigner en urgence si je tombait dans quelconque embuscade.

Le courage tient à peu, parfois. Et il fallait absolument que j’arrête d’être derrière la demoiselle. C’était plus pour des raisons de tension sanguine que de galanterie.

Le couloir continuait pendant quelques temps avant de donner accès à une nouvelle grotte où plusieurs boyaux contenant aussi des cristaux illuminaient la roche de lueurs jaunes, mauves et blanche. Une dernière branche semblait d’une noirceur profonde, presque palpable.
La grotte quant à elle était éclairée par le plafond d’une lumière naturelle, mais ténue, qui provenait de plusieurs conduits. De grosses grilles de fer scellaient la longue cheminée creusé dans la roche jusqu’à la surface qu’on pouvait distinguer.
Une immense meule à roue trônait au centre, la roche brillant d’un milliers d’éclats multicolores. La plupart des poteaux de bois destinée à la poussée de la roue centrale étaient brisée mais quelques poutres subsistaient.
Quelques cristaux ternes gisaient ci et la sur le sol proche de la meule, mais également dans le sillon de la roue. Il s’agissait probablement d’un broyeur rudimentaire.

- Bon bah, au moins, on a une petite idée d’où finissaient les cristaux… Est-ce qu(il les réduisaient en poudre pour les transporter plus facilement ?

Un sourire au lèvres, haussais un sourcil en imaginant des plans dignes de moi : tordus, mais parfois diablement efficaces.

- A ton avis, si je couvre mes pointes de flèche de poudre de cristal rouge, j’obtiens des flèches de feu ?

J’ouvrais grand les yeux en relevant la tête, une autre idée incongru me traversant l’esprit.

- Mieux. Je pourrais créer des flèches de soins si j’utilise de la poudre de cristal vert.

Dans un monde parallèle, une mage de guerre hurla son mécontentement.

Plus elle passe de temps à ses côtés, plus Leiline est encline à vouloir recommencer ce genre d'aventure avec ce Technomage. Il est toujours plus plaisant de faire des jeux avec quelqu'un ouvert à la plaisanterie et avec qui on a le contact facile. Avec son espièglerie, Corben est un parfait exemple de joueurs qui intéressent grandement l'hybride.

Nos deux aventuriers reprennent leur chemin, mais l'amusant Technomage prend les devants cette fois-ci. Leiline hausse légèrement les épaules en souriant dès qu'il a le dos tourné. Pourquoi pas après tout, la lumière donne suffisamment de visibilité et il y a un système de soin difficilement tarissable tout autour d'eux. Rien ne peut réellement leur arriver en traversant le reste du tunnel. Quoi que ...

Il ne s’y passe finalement rien, le karma ayant décidé d’être clément avec eux pour ce coup-ci, mais ce n’est certainement que partie remise. Ils débouchent dans une grotte plus grande que ce qu'ils avaient vu auparavant, enfin éclairée de la lumière du jour qui fait scintiller quelques cristaux aux alentours et met en évidence un mécanisme vieux comme le monde pour mettre en poudre les cristaux de cette immense mine.

S’approchant au fur et à mesure avec beaucoup de curiosité vers les morceaux à terre qui semblent “éteints”, elle est interrompue dans ses observations par les divagations du Souen. Elle lève la tête et les sourcils, tentant à comprendre où il veut en venir. Si dans le fond, l’idée n’est pas mauvaise, dans la forme, elle l’est beaucoup moins.

- Alors ... j'ignore comment la poudre va s'accrocher sur la pointe de tes flèches mais pour ce qui est des flèches de soin, ça reviendrait à ce que la poudre verte soigne la blessure provoqué par la flèches elle-même et ...

L’hybride hoche la tête, haussant les épaules en lui offrant malgré tout un adorable sourire compatissant.

- Je t’avoue que je ne sais pas … Qui tente rien à rien.

Amusée malgré tout, elle lui donne un avertissement, le désignant du doigt tout en riant.

- Mais je te préviens, je refuse d’être ta cobaye pour ta deuxième expérience, je ne veux pas me retrouver avec une flèche plantée dans la peau ! Surtout que c’est toi qui sera obligé de me l’enlever.

Malgré toutes les petites taquineries et sous entendus qu’elle a pu faire à son partenaire de jeu, Leiline n’ose pas admettre sa gêne et sa timidité si cette situation tenait à arriver. Non pas que se faire choyer par quelqu’un comme Corben la déplaise, mais elle est si sensible au contact physique venant des autres.

La femme-chat trouve bon de guetter les environs, les oreilles toujours à l'affût du moindre son. Mais les galeries sont calmes. Beaucoup trop calmes à son humble avis. Ses yeux sont rivés contre les entrées de chaque tunnels, son esprit trop occupée à se questionner à leur sujet plutôt que de fouiller leur environnement à la recherche d’équipement. Elle montre du doigt l’une des entrées à Corben, celle aux cristaux brillants d’une lueur dorée.

- Tu me diras, ça sera l’occasion de voir ce que …

Elle n’a pas le temps de finir sa phrase qu’une oreille se tourne. Direction le tunnel plongé dans le noir. Posant son index sur sa propre bouche, elle adresse son geste au demi-dieu. La féline arrive difficilement à repérer le bruit dans un premier temps mais le reconnaît aussitôt lorsqu’il se produit de nouveau. Doucement, elle se rapproche de son compagnon d’arme et lui parle à voix basse.

- Le même monstre que tout à l’heure. Ils ont l’air de provenir du tunnel noir.

Tout en émettant son hypothèse, notre aventurière sort son épée, prête à riposter en cas d’attaque. Mais ce qui terre dans cet étrange souterrain est bien au delà de ce qu’avait espéré Leiline.

Une main crochue faisant presque sa taille sort lentement de la pénombre, griffant la paroie extérieur, comme pour s’extirper plus facilement de ce tunnel dénué de toute lumière. Le visage de notre héroïne en short blêmit face à l’immondice qui se présente devant eux. Un monstre similaire à celui précédemment affronté, bien plus grand, bien plus colossal et bien plus tentaculaire que ses congénères.

Dans une flegme étonnante, le monstre se rapproche des deux étranges entités qu’il a devant lui. Ce genre de visites, il en avait déjà eu dans le temps. Deux petits humains, ce n’est pas grand chose. Il lâche pourtant un cri bien strident, comme pour leur hurler un dernier avertissement avant de se charger d’eux une bonne fois pour toute. Leiline en a presque des sueurs froides, sa queue légèrement hérissée et ses oreilles plaquées en arrières.

Et pourtant, elle garde son sang froid et son épée dans la main, la pointe dirigée vers la créature qui paraît presque les défier. Elle adresse avant un regard à son coéquipier, préférant avoir son avis plutôt que de se lancer dans la mêlée à corps perdu. Leiline hoche la tête vers l’avant, sous-entendant un “Ça se tente”.

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