Les chiens de Valérian

Une pluie diluvienne pleurait sur l'île des loups. L'orage bleuté me rappelait des jours meilleurs alors que le vent s'engouffrant sous les vêtements se targuait de nous glacer les os.
Trempés de la tête aux pieds nous attendions notre taxi. Aya failli utiliser son titre de perçant en traitre, juste avant que je ne le confisque ; pour me remercier il se contenta de se renfrogner sous la flotte.
Pluie et elfe ne fait pas bon ménage après tout, comme il me le fit clairement savoir "pourquoi crois-tu que les elfes vivent dans les bois ?!"... Il ne pleut pas sous un arbre...
Ma foi s'il a besoin qu'on lui fouette le sang pour l'aider à se réchauffer, je peux lui donner un aperçu de ma force avec quelques claques dans le dos. La menace ne fit pas mouche... L'elfe qui avait depuis longtemps passer le stade de la peur en ma compagnie, l'idée serait plutôt de survivre à mes vagabondages.

Se balader dans la zone du dehors voilà un truc que je n'avais pas fais depuis longtemps, et les têtes qui me connaissaient bien furent enchantées de me revoir traverser des régions plus ou moins hostile.
Avec un droit de se téléporter on avait vite fait d'oublier ce côté de notre travail, mais avec le besoin grandissant de retrouver un peu d'air frais et de liberté, le temps était venu de reprendre la chasse. Comme avant.
Mon épée sur le dos, Ayame non loin pour surveiller mes arrières. Comme ci toute l'année dernière n'avait pas existé.

Nous revenions du temple de Lu'faol où les travaux d'aménagement et de remise à neuf venaient de s'achever. En l'absence de prêtre j'avais mis un point d'honneur à aller vérifier tout ça par moi-même. Ce fut une bonne occasion de passer par Valériane, voir si l'administrateur de la ville s'en sortait. Les rapports étaient bons et en l'absence de plainte, j'étais prêt à repartir.
Sauf que notre bateau pour gagner Cabèche était en retard. La tempête était tombée subitement sur l'île, j'imaginais le navire surpris en pleine mer... Il n'y avait rien d'autre à faire que d'attendre.

*Soupir* Et il fallait que je choisisse ce jour-là ...

Non loin du point d'amarrage du bateau, se trouvait une louve reniflant l'air et scrutant le ciel d'un air inquiet. Il fallait dire que ces derniers temps, le soleil n'était pas à l'honneur, comme si l'île aurait pu paraître triste de son départ. La louve souriait intérieurement car elle savait qu'il n'en était rien, c'était simplement son coeur qui était aussi lourd que la pluie et l'orage qui s'abattait sur l'île. Un coeur lourd de tristesse de quitter les siens, ceux qui l'avaient recueilli depuis son arrivée sur l'île et qui l'avait de suite adopté. Elle soupira à nouveau encore perdue dans ses pensées. Elle se décida à bouger un peu car malgré son pelage épais, la pluie commençait à s'infiltrer et elle commencer à avoir froid. Elle vérifia que personne n'était à coté d'elle, et elle s'ébroua d'un geste vif.

J'espère que le bateau va bientôt venir ! Il y en a marre de ce temps de chien ! On y mettrait pas un loup dehors !

En parlant de ça, elle chercha vainement un petit abri où elle s'y réfugierait le temps que le bateau arrive, mais rien à l'horizon. Alors encore une fois elle soupira et continua de marcher et tourner en rond. Elle remarqua qu'elle n'était pas la seule à attendre le bateau, deux hommes dont l'un qui affichait un air encore plus agacé qu'un aigle à qui on aurait piqué sa proie. En temps normal, elle serait allée faire leurs connaissances, les gens nouveaux c'était assez rare sur cette île de pêcheur, mais son envie de ce refugié à côté d'un bon feu de bois ne la quittait pas et puis ... Elle avait à nouveau des doutes. Etait-ce vraiment le bon moment ? Retrouverait elle la soeur de Sanégu ? Et comment ferait t-elle ? En attendant le fil de ses pensées fut interrompue par un choc contre un objet mou. Elle sursauta légèrement avant de s'assoir sur son postérieur et lever la tête.

Oh ... Excusez-moi je ... n'ai pas fait exprès j'étais perdue dans mes pensées !

Sans faire attention, elle s'était rapprocher des deux humains et avait percuté l'un d'eux, la louve baissa la tête honteusement espérant n'avoir pas fait de tort. Elle baissa encore plus la tête et gratta le sol de sa patte droite doucement.

Vraiment désoler ... Je m'appelle Louvia ... Excusez-moi je suis une étourdie.

Une louve.
Un animal.
Et Ayame non loin ? Me faire bousculer par une créature pour qui Ayame verse une affection semi-divine (et semi-furieuse...) lui rendit le sourire. Malgré la pluie qui gouttait de nos vestes, malgré le haut-vents au dessus de nos têtes menaçant de s'effondrer entre la quantité d'eau qu'il retenait et les nombreuses fuites révélant les défauts de son fuselages, mais surtout, malgré le vent, le froid et le silence qui pesait entre nous depuis quelques temps déjà.

-Il n'y a pas de mal, s'empressait-il de dire.

Il me bouscula pour m'empêcher de râler quelque chose qui aurait sonné comme ça : "c'est moi qui me suit pris un chien trempé dans les genoux...".
Me rappelant à mes bonnes manières, il m'invita à la saluer. Je me contentais d'un hochement de tête et de garder mes mains coincées sous mes bras croisés pour leur éviter de geler.
Il poussa le vice jusqu'à me pousser pour laisser une petite place à la louve sous notre abris de fortune (pas très efficace...).

Le silence était pesant, la pluie battait les quais en cadence. Moi-même je gardais le silence, ce n'était pas ma première rencontre impromptue et comme à chaque fois j'avais fini dans les ennuis jusqu'au cou, cette fois je me décidais à tenir ma langue et à garder l'oeil collé à l'horizon brumeuse.
Aya, lui, préférait parler. Après tout c'était le premier être civilisé qu'on croisait depuis plus de deux heures (il me classifie avec les ursidés : je suis à moi tout seul une race de petit ours à grosse épée... ).

-Je crois qu'on attend tous le même navire, espérons qu'il survive à la tempête et que la pluie cesse durant le voyage !

Ou nous aurons tous un étrange mal de mer incurable...

-"Il n'y a pas de mal"

C'est à ce moment-là qu'elle releva les yeux et pouvait plonger son regard dans celui de son interlocuteur. Un elfe ? Si on en jugeait à ses oreilles apparemment, et en plus il avait comme une odeur d'écorce d'arbre et d'herbe fraiche, mais ne connaissant pas bien encore toutes les races, elle ne s'avançât pas plus dans son hypothèse. Par contre, l'autre personne qu'elle avait bousculée, était un humain ça elle en était sure. Il n'avait pas l'air très "heureux" mais qui le serait par un temps pareil ?! Elle salua cette personne également par un hochement de tête et put sourire à l'elfe.

Alors qu'un silence assez pesant s'installait sous le auvent, Louvia se demanda s'il ne valait pas mieux les invités à rentrer au chaud. Ses parents adoptifs, n'avaient pas la maison la plus riche du village, mais il y avait toujours un bon feu de bois autour duquel on pouvait discuter tout en s'y rechauffant. Mais le silence fut troublé en premier par l'elfe.

-"Je crois qu'on attend tous le même navire, espérons qu'il survive à la tempête et que la pluie cesse durant le voyage ! "

Elle s'empressa de sauter sur l'occasion de parler.

Oui c'est vrai ! Quel temps abominable si seulement l'orage pouvait cesser !

A ce moment-là, un éclair déchira le ciel avant de tonner. La louve ne put s'empêcher de replier les oreilles derrière elle, et d'émettre un court et léger grognement. Elle n'aimait vraiment pas l'orage surtout si elle devait prendre un bateau ... Elle en avait un sacré mauvais souvenir. Mais pour ne pas montrer sa, presque phobie, de l'orage. Elle continua d'engager la conversation pour ne pas trop laisser paraître les choses.

Je suppose que vous n'étiez pas venue à Valérian pour trouver du travail. Vous avez l'air ... d'aventurier.

Elle aurait surtout dû dire, qu'ils "sentaient" l'odeur des aventuriers. Ecorce d'arbre, terre, herbe fraiche, sel et une impression de force se dégageaientt d'eux. Elle continua alors.

Est-ce que vous savez vous battre ? Vous n'avez pas peur des monstres géants des mers ?

Cette question avait paru tout à fait incongrue à quiconque d'assez sensée pour savoir que les monstres géants des mers n'étaient qu'une fable destinée à faire peur aux enfants. Et que, s'ils étaient des aventuriers ils savaient automatiquement se battre, du moins, normalement .... Mais Louvia avait dit ces deux questions comme un enfant l'aurait fait. A part son arrivée dans le miroir de Li elle n'était passé par aucune autre ville ou village. Un bateau l'avait directement emmené sur l'île des loups. Pendant le trajet elle avait toujours entendu les histoires effrayantes des marins sur ces fameux monstres des mers, et c'était toujours inquiéter de les voir engloutir le bateau sur lequel elle se trouvait. Depuis elle avait systématiquement refusé de monter sur un bateau si s'en était pas utile prétextant que de toute manière les loups préféraient avoir les quatre pattes sur la terre ferme. Alors qu'elle allait poser une nouvelle question une voix perça le bruit de l'eau.

-OOOOYYYY le bateau arrive ! LE BATEAU ARRIVE !

Ce fut à ce moment-là, que le bateau choisit d'arriver. Et le pont s'anima tout aussi soudainement. Plusieurs hommes, sortit d'on ne sais où, arrivèrent pour attacher le bateau, vu le nombre et leur imposante carrure on aurait pu penser que le bateau serait très impressionnant ... Mais il n'en était rien. Presque arrivée à son point d'amarage, sa silhouette se dessinait et elle était très simpliste. Un étage sans compter le sous-sol qui abritait les câles de marchandise deux mâts se dressait fièrement et le tout dans un bois brut mais solide. Le bateau avait bien l'air de s'être essuyer la tempête et malheureusement pour la louve, l'orage tonnait toujours autant. Il fallut tout de même se rapprocher du bateau, Louvia en profita pour s'étirer avant de s'excuser auprès des deux hommes.

Merci pour m'avoir laissé une place sous votre auvent. J'ai été ravie de faire votre connaissance.

Elle ne savait pas si les deux hommes avaient envie de faire la traversée à ses côtés, après tout, ils avaient surement des choses dont ils aimeraient parler entre eux. Elle s'avança vers le mousse se tenant à côté de la passerelle. Il expliqua d'une voix monotone que le bateau partirait dans quelques minutes, car il fallait laisser à l'équipage le temps de prendre un remontant bien chaud avant de reprendre la route. Louvia acquiesça de la tête, et se dit qu'elle attendrait que tout le monde monte avant d'emprunter elle-même la passerelle. Cette dernière lui semblait bien frêle et surtout peu pourvue de bord pour empêcher une louve de tomber à l'eau par exemple.

Navire en vue, Ayame sifflait d'admiration : la bicoque tanguait avec la houle, tant qu'il manquât de couler par le côté. Il réussit à accoster, les amarres lancées sur le quai, les dockers débarquaient de tous les côtés pour attacher le monstre avant que la houle ne l'emporte ou ne le fasse s'empaler sur le ponton.
La louve profita de cet instant pour aller voir ce qu'il en était plus près du navire.
Evidemment, Aya l'a suivi, avec son Wergeld de compagnie qui n'appréciait pas de devoir retourner sous la pluie battante pour le seul plaisir d'aller donner un coup de main.

Devant notre taxi, les marins ne furent pas mécontent d'avoir d'eux hommes en plus pour tirer sur les cordes. La bête attachée ils s'éloignèrent par petits groupes chercher de quoi se requinquer durant une heure ou deux.
Ce qui nous offrait de l'attente... et du temps à perdre.

-Louvia, c'est ça, fis-je en desserrant les dents pour la première fois depuis qu'elle m'avait bousculé. Ça te tente un remontant ?

Le pouce rejeté par dessus mon épaule, je lui désignais cette lumière qui se découpait dans cette semi-nuit de tempête. De l'autre côté du quai on pouvait voir la fumée grêlée de pluie d'un cheminée enrouée et une vague lueur s'élevant d'un bar à une rue de là.

-De toute manière ils ne repartiront pas de si tôt, tant que l'orage ne se sera pas calmé.

une vague et nous finirions au fond de la mer. Très peu pour moi, ma dernière virée en navire dans de mauvaises conditions et j'ai manqué de finir gobé par un reptiles marin plutôt affamé...

Spoiler:

L'agitation autour du bateau lui avait donné de quoi s'occuper, regarder tous ces hommes bâtis comme des montagnes pour certain attacher les amarres face à un bateau qui serait pris de nausée était très impressionnant, elle, elle ne tirait que les petites barques de pêcheurs ou d'enfant désirant faire un tour de bateau. Elle aurait voulu donner un coup de main, mais elle savait qu'elle n'aurait gagné qu'à se décrocher la mâchoire. Lorsque les deux hommes qui lui avaient partagé leur auvent s'approchèrent d'elle. Elle était plutôt contente, en effet hormis le mousse de corvée d'asséner son message elle n'avait pas grande compagnie et on ne pouvait pas dire qu'il était très causant. Ce qui l'étonna le plus ce fut quand le grand homme qu'elle avait percuté la première fois lui adressa la parole. Alors il savait parler . Elle qui était en train de se demander s'il n'était pas muet elle fut rapidement renseigné sur la question.

J'accepte avec joie ! Oui je suppose que de toute manière repartir avec de l'orage n'est pas le plus prudent.

Ils se dirigèrent donc tous vers la taverne qui se remplissait de beaucoup de marin au fur et à mesure, mais aussi de curieux qui voulaient savoir comment ils avaient fait pour survivre dans une telle tempête. Les discussions allaient bon train et finalement une ambiance chaude et remplie de conversation se remplit dans la taverne. Une fois installer à une table, un serveur vient prendre les commandes du groupe, il lançait un regard curieux sur la louve qui s'était assise sur la chaise, elle soupira et se décida à parler.

J'aimerais un bol de lait chaud ... S'il vous plaît

Le serveur haussa son sourcil gauche aussi haut qu'il put. Louvia soupira une nouvelle fois et l'envie de lui mordre le mollet fut très forte. Mais bon même si elle était plutôt unique dans le village, seul ceux qui la rencontraient était au courant chacun se mêlait des affaires et pas de celle des autres ... En général. Elle attendit que toutes les commandes soient passées et préféra engager la conversation sur un autre sujet une fois qu'il fut parti.

Alors, sans indiscrétion, vous venez d'où ?

Ayame pris de quoi se fouetter le sang tout seul, un bourbon sec, quant à moi, une bière. Amère et sûrement infecte mais elle aurait le mérite de me dérider. Le tavernier reparti avec sa commande et son torchon sale, la pièce se remplissait toujours plus de gens trempés, fatigués mais heureux d'être encore en vie, le niveau sonore ne cessait de s'élever avec les rires et les éclats de voix.
Affalé dans mon siège, je fixais mon épée au dossier de la chaise, verticale et juste assez de biais pour manquer de faire trébucher le moindre plaisantin qui pourrait essayer de frôler mon siège. Je n'imaginais même pas que quelqu'un vienne me la voler, elle était trop lourde, il n'y a pas un tiers de l'Entre-Monde qui serait capable de la soulever sans se faire un tour de rein.

-De la capitale, s'empressa de répondre le semi-elfe qui ajoutait, au fait, je m'appelle Ayame et lui c'est Wergeld.

Avec un prénom pareil je passais rarement pour un inconnu. Combien y a-t-il de Wergeld jeune et brun dans le monde ? Sûrement très peu, la plupart du temps on me reconnaissait immédiatement comme le maitre de la Zone du dehors. Pour une fois je ne serais pas contre quelqu'un qui ne me connaisse pas. Au vu de mon humeur je ferais très mauvaise réputation au miroir.
D'ailleurs, un "Wergeld" accompagné d'un borgne demi-elfe c'était décidément trop précis pour qu'on me loupe ! Nous sommes tous les deux trop reconnaissables...

Coupant Aya qui allait reprendre cette conversation comme un radeau lui permettant d'échapper à ma morosité, le tavernier revint et déposa devant chacun sa commande. Ce fut le bon le moment pour que j'ouvre la bouche avant qu'il ne se relance !

-Et toi d'où viens-tu ? Je ne dirais pas que c'est cocasse de voir une Louve de Li à Valérian mais ici les gens ont plutôt l'habitude des loups qui ne viennent pas d'un miroir.

Encore heureux, ou l'île serait réellement surpeuplée par rapport à son gibier encore accessible. En vérité la totalité des miroirs se sont bien intégrés dans toutes les régions du monde, même les fumeroles accueillent régulièrement des êtres qui en temps normal préfèrent vivre en surface. Mais croiser un animal intelligent c'est toujours une aventure, leur intégration fut plus difficile, presque autant que celle des robots, si ce n'est plus. Après tout, villes et politique ont été faite à la mesure des peuples qui marchent sur deux jambes et possèdent des pouces opposables.

J'esquissais un sourire. Aya, fier de mon effort sourit de plus bel.
Et voilà, il réussirait à me remettre d'aplomb !

Spoiler:

Que l'on trouve tout ? Je m’abstins de répondre. On peut dire qu'on trouve de tout, mais par forcément ce que l'on cherche... J'ai trouvé un fou furieux qui a décidé (sans vraiment me demander mon avis) d'être mon compagnon, un demi-elfe qui aura bien appris sur le tas à survivre dans le monde sauvage, une panthère qui a peur de son ombre et plus de problèmes que je ne saurais supporter.
Qui dois-je tuer pour en finir ?
Ayame, en bon rat des villes, était heureux de trouver quelqu'un si rêveur à l'idée de ce qu'était la capitale. Il faut dire que lorsqu'on vient de la campagne, la ville c'est un paradis en puissance, et quand on vient de la ville on ne supporte qu'elle. Ces deux là étaient fait pour s'entendre, outre le fait que le semi-elfe était quelque peu étrange dès qu'il était en compagnie de créatures avec des attributs d'animaux...

Je lui laissais l'honneur de nous faire partager son existence, ma bière à la main j'observais les marins de la salle qui décompressaient. J'étais devenu méfiant ces derniers mois, je craignais bien plus les êtres pensant que les monstres, au moins, une bête se chasse dans les règles de l'art... Ceux qui gardent le bénéfice de la conscience sont bien plus dangereux, ils ne broient pas les os, ils vous piétinent l'âme.
Aya, lui, me cédait le plaisir d'être paranoïaque et reprenait la conversation que j'avais commencé et certainement abandonné.

-Wergeld ne supporte pas la ville, quand il est enfermé il tourne comme un lion en cage. Donc on voyage constamment, conclu-t-il un sourire fier s'étirant jusqu'à ses oreilles pointues. On ne fait pas de tourisme, il chasse des monstres et je m'assure qu'il reste en vie.

Deux choses à retenir, la demoiselle n'avait aucunement conscience d'avoir le "roi" de la zone du dehors devant elle et son bras droit. En fait, elle ne devait même pas imaginer que moi et l'elfe soyons capables de déraciner un Tréant furieux ou de mâter un tauracle à mains nues...
Ce fut à moi de sourire, narquois.

-Ou plutôt, il fait du tourisme et je travaille, nuançais-je.

Heureusement, l'elfe le prit à la plaisanterie. Pour ma part, je n'avais rien trouvé de bien dangereux dans la salle, sans soupçon, je vidais ma chope et m'apprêtais à en commander une autre. Il faut dire que ça réchauffe...

Spoiler:

Que Wergeld ne supporte pas la ville était quelque chose d'incroyable pour Louvia. Mais elle pouvait comprendre que les remparts dressés tout autour avaient de quoi énerver. Pour sa part, elle avait envie de tout visiter, de tout voir, de tout connaître de cette fameuse capitale. Mais avant cela il y avait bien d'autres villes à visiter. Il fallait qu'elle découvre où Ynia, se trouvait et si elle, savait pourquoi les voix ne lui avaient pas répondu et juste envoyé sur l'entre-mondes. Elle sourit tout de même de voir tant de complicités entre les deux hommes. Car malgré tout, ils avaient l'air de beaucoup voyagés ensemble ils devaient donc y avoir suffisamment de confiance et de complicité entre les deux hommes pour cela.

Vous êtes donc deux touristes travailleurs !

Elle l'avait dit sur le ton le plus malicieux et pouffa même de rire. Elle abreuva par la suite, Ayame, de multiples questions sur la ville, comme quel était son quartier préféré, que pensait-il des robots, est ce qu'il en avait vu beaucoup, etc. etc . Pendant qu'ils discutaient, ils continuaient de boire. L'ambiance se réchauffait bien et tout le monde était détendue. Personne ne pensait qu'un quelconque danger pouvait arriver. Pourtant, alors que personne ne s'y attendait la porte de la taverne s'ouvrit brusquement. Dans la pénombre de la nuit ont pu voir se dessiner une frêle silhouette qui s'avançât de trois pas avant d'amorcer une chute vers l'avant. Quand il arriva dans le chambranle de la porte, on put aisément reconnaitre le mousse charger de garder le bateau, il leva un doigt ouvrit la mâchoire pour pouvoir dire un mot, mais finalement s'écroulât à plat ventre sur le sol.

Un silence s'était installé sur le moment, mais très vite il fut perturbé par le bruit des éclats de rire de tout le monde. Chacun se fichait de la tronche du mousse qui avait visiblement trop bu, mais Louvia se méfia instinctivement. Elle descendit de sa chaise et alla renifler l'homme en question. La réaction fut aussitôt sans appel. L'odeur d'alcool lui avait directement rempli les narines et elle dû se gratter le museau avec sa patte

-Poua ! C'est une barrique pleine celui-là, il est bon pour rester ici.

Elle soupira tout de même et commença a le tiré par la capuche de son ciret pour le trainer dans la taverne.

-Ché qu'il fait froid ichi alors hop ! Oucht un peu plus loin toi.

Elle lâcha la capuche, non sans plaisir, et s'étira de tout son corps. Se dérouiller les pattes ne faisait pas de mal et elle prit même le luxe de bailler. Elle commençait à fatiguer et elle se demandait si le bateau allait partir un jour.

Spoiler: