Défouloir

K'ien avait du savoir faire quand il s'agissait d'obtenir une chambre et des couverts. Quand c'est moi qui demande, j'obtiens la moitié du temps un regard dans mon décolleté et un sourire salace, l'autre moitié du temps, un regard sur mon renard et la boue qui macule mes bottes... Et un coup de pied au derrière en guise d'invitation à vider les lieux avant que quelqu'un ne serve de défouloir.
On devrait engager l'esprit comme majordome, ou guide touristique...

Sortie de mes pensées par la voix bourrue de N, j'optais pour la remise en service des aptitudes intelligentes et rangeais bien vite la faim qui faisait gargouiller mon estomac. Il paye l'addition le maitre ?

-Il doit bien sortir un jour, c'est clair. À moins qu'il soit déjà dehors. Le magicien peut peut-être le contrôler à distance, du toit d'un immeuble ou d'une salle ou d'un bourbi en hauteur permettant une vue plongeante sur les allées principales. Le bronze ira pas se faufiler dans les petites ruelles sans emporter une ou deux façade en souvenirs. Bref, d'accord avec K'ien. Moins d'accord pour le faire tomber. Neutraliser le magicien nous évitera les chantiers de reconstruction de la ville. J'ai pas les moyens de payer mon loyer, j'aurais pas les pims pour réparer les dégâts. Si le magicien est hors de course, on aurait qu'à désosser le géant et c'est un truc digne de Cerclon, non ?

Pas la peine de penser détruire le géant on a pas la force de frappe nécessaire... À moins que...

-Dites, j'pense à un truc. On a une ville d'intellectuels. De chercheurs, de penseurs, non ? Doit bien y avoir des laboratoires scientifiques dans le tas, plein de substances dangereuses qu'il ne faut pas mélanger sous peine de vous désinfecter le colon d'un dragon à coup de gaz acides, vous croyez pas ?

Je penche la tête en réfléchissant à voix haute.

-Si on peut entrer par perçant, y a toujours la possibilité de trouver les laboratoires, doit y avoir des plans de Vink ici sur lesquels se pencher, le magicien ne nous suivra pas tant qu'on restera dans les ruelles. Dès qu'on est armé on repart en sens inverse, on fait diversion avec nos armes pour que le magicien se focalise sur la tâche hautement difficile de nous écraser. Un seul d'entre nous suffirait à neutraliser l'homme. Si on fait correctement notre boulot, il sera tellement obnubiler par son géant en train de se faire mettre en pièce qu'il restera vulnérable, super pouvoirs ou pas super pouvoirs.

Et croyez-moi, mettre en rogne un type fichu de se fabriquer un bronze géant pour le fun de conquérir une ville, c'est du gâteau.
J'enquillais un verre de vin et commençais à manger sans plus attendre. J'avais parlé, à leur tour.

Cela semblait une bonne idée, effectivement des substances chimiques voire explosives pouvaient être utiles. Mais à bien réfléchir, cette solution paraissait aussi peu réalisable. L'esprit s'expliqua.

-La ville étant menacée, les habitants ont très certainement fui. Cela inclus évidemment les chercheurs.

Ce n'était peut-être pas le cas, mais Hilde savait que si cela se produisait à Ciel, il serait le premier à partir loin de ce quartier. Ce n'était que après, lorsqu'il serait hors d'atteinte, qu'il agirait. La vie avant tout ! Et il disait très souvent : Mieux vaut prévenir que guérir. Et c'était toujours avec du recul que l'esprit analysait le mieux.

-Mais nous pouvons toujours entrer par effractions et prendre ce qui nous intéresse. Mais si c'est le cas, nous avons un nouveau problème. Comment reconnaître ce qui pourrait nous être utile ?

Il tourna le regard vers Neythen. Seules les personnes qui ne réfléchissaient pas, qui n'avaient pas de savoir vivre, usaient de la violence. Ce domaine était celui de ce sauvage. Il ne fallait pas oublier que c'était bien lui qui avait tenté d'étrangler le maître de K'ien. Mais son pouvoir était si faible comparé à l'esprit, qu'il n'avait réussi qu'à s'énerver tout seul. Ces personnes étaient nombreuses, ils usaient de leur force, de leur pouvoir, mais ils étaient seuls à agir ainsi et au final, elles devenaient ridicules.

-Peut-être que Neythen détient des connaissances dans ce domaine hostile ? Ce ne serait pas vraiment une surprise, ajouta l'esprit.

Hilde observa les deux femmes, malheureusement il ne pouvais pas oublier l'ahuri qui les accompagnait, et il constata que leurs appétits étaient féroces. Quelle perte de temps ! Presque aussi absurde que de respirer. Vraiment ! Comment pouvaient-il penser à faire tout ça ? A croire que c'était instinctif, ce qui dans ce cas là était pire encore... Dès que la petite Victoire eut fini son assiette, il la prit par la main, l'incitant à se lever.

-Nous allons nous coucher, Hilde s'adressa à Dité. Victoire aura la gentillesse de préparer vos lits.

Hilde s'occuperait quant à lui que de son lit.
Victoire suivit son maître, perplexe de ce changement radical, et comme elle était disciplinée, elle ne dit pas un mot. Néanmoins, elle brisa le silence dans les escaliers.

-Je croyais que vous ne dormiez pas.
-C'est exact, je réfléchirais pour demain.

Cela signifiait qu'il allait devoir passer la nuit à observer Neythen dormir, mais quel supplice ! Un peu plus tard dans la soirée, victoire frappa à la porte de chambre. Hilde lui autorisa à rentrer, surtout que Dité et Neythen n'étaient toujours pas rentrés.

-Maître, j'ai intercepté une information.
-C'est à propos ?
-Vous devez retourner à Ciel
-Que se passe t-il, demanda Hilde soudainement impliqué.
-Votre présence est exigée, c'est à propos du concours. Le prix, c'est à dire la flute enchantée a disparu.

C'est ça va, donc dormir le masochiste ! Partagée entre l'envie de lui enfoncer la tête dans la cheminée et celui de l'ignorer superbement, du regard j'ai suivi son petit manège avec sa secrétaire pour gagner l'étage des chambres. Victoire sera inutile sans son maitre. K'ien sera inutile sans cerveau. Au revoir.
C'est évident qu'on ne sait pas où se trouve les laboratoires utiles ! Et je sais fabriquer un truc qui brûle sans avoir de connaissances en chimie. Une bouteille, un truc inflammable, un bout de tissus et le tour est joué. Cocktail molotov, à ta santé !
Parlons explosif avec N. dans ce cas. Il a une tête à aimer quand ça fait de la lumière.

-Je propose que Hilde fasse diversion pendant que l'un va trouver les villageois pour savoir qui est le magicien. Pendant ce temps l'autre ira chercher un laboratoire avec un frigo bien rempli. Le temps qu'on s'occupe du magicien il aura le temps de menacer des gens de la ville avec sa statuette, un colosse pareil doit pouvoir éventrer une maison, non ? Je ne veux pas avoir de morts inutiles sur la conscience.

Repue, je m'étends sur ma chaise déjà fatiguée alors que ma digestion commence à peine. Du pur bonheur en boite. Un type dégringole quelques marches et s'empresse de venir nous donner une carte. Avant qu'il ne s'en aille j'attrape son bras.

-Reste donc avec nous, tiens bois un verre.

Le verre de Hilde, rempli à ras-bord, s'échoue devant notre informateur.

-Tu vas nous indiquer où se situe les laboratoires les plus importants. Ensuite, tu vas nous dire tout ce que tu sais sur les gens qui sont coincés là dedans, où ils se cachent par exemple.

Il n'ose pas toucher le verre, je le soulève et lui donne. Avec le sourire et en me penchant assez pour qu'il admire mon décolleté. Voilà qu'il se détend. Les attributs féminins sont autant d'armes supérieurs que la nature nous a confié...

Spoiler:

-Tout ce qui pourrait être utile, ajoutais-je en remplissant son verre.

Le saouler ? Mais non ! Je veux le désinhiber, faire disparaitre toute forme de stress. L'alcool c'est le meilleur anti-stress que je connaisse.
Cachés dans des caves ils risquaient pas grand chose sinon l'effondrement de la chaussée. J'ai croisé mes bras sous ma poitrine, ne m'effleurait pas l'esprit que c'était un geste obscène dans cette position. Je mettrais bien mes pieds sur la table. Mais l'autre mange. Il veut voir l'état de mes semelles ? Pas sûr qu'il apprécie. Et Naëvi le regarde fixement porter la nourriture à ses lèvres, il se lèche les babines, ça lui dirait bien une part de tarte à lui aussi.

Notre victime nous désigna un laboratoire pas très éloigné de la place principale, à un dix minutes de marche.

-Ici il y en a trois qui donnent sur cette rue. On sait pas ce qu'ils y fabriquent mais le soir il s'en dégage toujours d'épaisses fumées mal odorante. En s'éloignant un peu il désigna une taverne, l'endroit est pas très bien fréquenté le patron vend ce qu'il peut, mais les sanctuaris trouvent jamais rien chez lui. Il doit avoir une cave ou une trappe planquée. Tout le monde le sait...

Les gérants de débits de ce genre trafiquent toujours quelque chose, l'alcool, la drogue ou n'importe quoi qu'ils peuvent distribuer à leur clientèle.

-Il trafique quoi ton tavernier ?
-Des alcools interdits.
-Du genre ?
-Ils rendent fous.

Comme la légende des vins qui rendent fous. Tiens ça m'intéresse cette histoire, une petite bouteille cachée dans le sac sans fond ce serait pas un crime !

-Quoi d'autre ?
-Là il y a un apothicaire, j'ai déjà vu des mercenaires y aller.
-Des mercenaires ?

Il hocha du menton et en regardant Haine je me portais volontaire pour visiter l'apothicaire. Des mercenaires qui visitent un apothicaire ça me semble louche. Mais c'est courant, surtout si l'apothicaire ne vend pas que des plantes. J'en ai déjà vu vendre des cristaux, en poudre ou non, des métaux aussi. Utilisés en alchimie et en magie, ils ont autant d'utilité en science. Et j'adore lire la revue scientifique à la bibliothèque quand je dois attendre mon tour. J'y ai appris plein de petits trucs sympathiques !

-S'il vend du souffre et du salpêtre, je peux fabriquer de la poudre à canon.

Exploser un bronze. Sur mon CV ça ferait du plus bel effet.

La tarte très peu pour moi. J'ai mangé mon poids en cochonneries, et mes yeux se fermaient tout seuls sous le coup de la digestion. On peut être une fée et pas savoir se tenir à table, quand on s'appelle Dité c'est redondant.

-On voit demain pour les fioritures, bonne nuit.

Je bâillais si fort que des larmes brouillèrent ma vue. Le patron débarrassait la table et le bonhomme de la carte s'en allait en me laissant le papelard. Pliée et fourrée dans mon short je la perdrais pas.
Le sac sans fond c'est pas pratique, il faut le retourner pour trouver quelque chose à coup sûr, même Naëvi s'y perdait : le désavantage d'être "sans fond". C'est peut-être un gouffre dedans. Ou une dimension parallèle. Le miroir caché d'Entre-Monde qui donne sur le vide au delà de l'Univers. Ouai ! C'est ça ! Et j'ai flotté sur la mer, dans un profond sommeil. Le sommeil du juste, le repos du guerrier, le...

Naëvi me secoue, il a mordu le drap et fais des bonds dans tous les sens pour me réveiller.

-Dégage le clebs ! Bordel casse-toi !

Une botte vole. Naëvi couine et revient à la charge. Il saute sur le lit et me piétine le dos. Si je l'attrape...

-Ouai je te sors c'est bon... Là, tu vois je suis réveillée... Casse-toi ou tu sers de descente de lit !

Le renard danse sur ses quatre pattes. L'envie doit être pressante... Le lit de victoire a pas bougé, quand je descend l'aubergiste me dit que K'ien s'est barré avec sa petite copine. Un de moins, fais chier. Qui fait diversion pendant qu'on y est ? Le renard peut-être ?
Naëvi s'est fait ouvrir la porte de sortie et donc la porte des toilettes publiques pour les chiens. Avec de la chance il a fais ses cadeaux pas loin d'une fenêtre ou de la porte d'entrée, qui va mettre les pieds dedans ?

Et je vais dehors, pour goutter à l'air chaud du sud. Destination de vacances idéale. Même si en ce moment il y a un colosse qui empêche le tourisme à Vink. Plus pour longtemps. J'inspire à plein poumon, ça a le mérite de me sortir du sommeil.
Le plan c'est bien : On entre dans Vink, on se planque, lui cherche la taverne, moi je cherche l'apothicaire. Je fais quelques bâtons de dynamite, il trouve qui est le magicien. Je vais faire sauter le bronze, il fait sauter le magicien. Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants. Ou on inverse. Il se tape le bronze, je tape le magicien. Si pas de dynamite j'irais fouiller les laboratoires mais on va perdre du temps.

Il est réveillé au moins ? Je m'éloigne sur la place, il s'est peut-être vautré quelque part, je le cherche des yeux.

-Ouai il manque K'ien. C'est pas plus mal, on sera plus discret à deux qu'à trois ou quatre.

Naëvi a compris qu'il est pas de la partie, j'ai pas besoin d'une boussole sur patte pour me repérer j'ai enregistré le plan dans ma cervelle de piaf -ou de fée, j'ai jamais vu la différence. Le renard s'éloigne, c'est que Haine ferait peur à un monstre au réveil.
Un mur ? Je m'en prends un tout les matins, c'est mon côté bouledogue qui veut ça.

-À côté tu peux ou tu penses que ce sera trop difficile ?

De l'ironie de bon matin, c'est du réveil en paquet de douze. Sourire. La fermeture de mon blouson grince gravement et me voilà prête pour la sauce. Un coup d'oeil, mes armes sont chargées en cas d'imprévue. J'ai une connaissance qui m'a parlé de la théorie de l'imprévision, pas sûr qu'on me dédommage d'avoir buter un mec qui m'a surprise au mauvais moment, mais ça reste irrésistible (comment s'empêcher de protéger la planète d'un imbécile dans ces conditions) et imprévisible (qui peut se vanter de savoir quelle nouvelle connerie l'homme peut accomplir dans sa vie si courte). Mais peut-être que c'était pas dans ce sens là qu'elle s'applique la théorie.
Arme dans le short, ceinture bouclée, je suis prête.

-Tu trouves le magicien et tu t'en charges pendant que je fabrique des trucs qui font du bruit pour occuper le géant, ou on inverse ?

Je préfère vraiment botter un derrière de deux mètres de large. Au moins je risque pas de le louper si je tire dessus.

Je veux investir dans un titre de perçant. Paf ! Mon épaule ripe sur le mur quand je titube. C'est qu'il faut un temps d'adaptation au transport instantané ! On est dans Vink, proche de la plateforme d'atterrissage de perçant (une petite place avec un géant pas loin), j'en reste bouche bée.

-C'est une chose d'en parler mais de le voir... Il a un côté Schwarzenegger, ça doit venir de la sale tête...

Même une fée peut se sentir normale à côté d'un colosse en bronze. C'est le Taltos d'Entre-Monde. Sacrée épine...
Pas de temps à perdre, je m'éloigne vers la ruelle de l'apothicaire, je penserai à discuter avec Monsieur Ken plus tard. La ville est déserte comme dans un western, le fétu de paille roulant sous le vent du désert en moins. Il fait chaud mais en ce début de matinée l'air est encore humide et frais.
Pas moyen de savoir si on s'est déjà fait repéré, le colosse est loin mais le magicien pourrait être n'importe où. En plus on a pas envisagé une seule seconde qu'il soit accompagné. Un problème à la fois. Le bronze a la priorité, les terroristes, on laissera les sanctuaris s'en charger.

Sur la carte, une ruelle étroite longeait la rue de l'apothicaire, je préférai passer dans le réduit pour plus de discrétion. Quelques rats et quelques chats logeaient les premiers bien nourris et confiant en l'absence d'humanoïde, les autres maigrelets et désespéré au point de manger des rats... La chaine alimentaire.

Deuxième sortie à droite, je vérifie qu'il n'y a personne avant de sortie de la ruelle et d'approcher de l'entrée de service de l'apothicaire. Les portes principales sont toujours mieux verrouillées, la porte de service ne possède qu'un verrou fermé à double tours.
Je ne peux pas tirer dedans au risque d'être tout de suite repérée de mettre le magicien en alerte. Une épingle à nourrice dans la poche (en cas qu'un bouton ne saute, c'est toujours utile) et j'entreprends de suivre mon premier cours autodidacte sur "comment forcer une serrure". Ils ont pas intérêt à me coller un procès pour ça, je viens les sauver, c'est... nécessaire !
Victoire !
La porte s'ouvre.
Mais ce n'est pas moi qui déverrouille. Je reste coït devant un homme maigre et sec comme un gressin qui pointe sur moi un fusil au canon scié. Ceci expliquant les mercenaires... J'ai mon épingle à la main quand je les lève. Pas de geste brusque.

-Dégagez, il parle doucement.

Je ne réagis pas, il répète. Ses bras tremblent un peu, depuis le temps il doit plus avoir beaucoup de réserves là dedans s'il est resté enfermé. Il a peut-être reniflé des spores d'un champignon dangereux aussi... Il a les yeux jaunes et les iris cerclées de rouge.

-En mission pour libérer Vink, vous me laissez ent...

Il n'a non plus envie qu'on sache qu'il est là. Il m'attire à l'intérieur et ferme la porte derrière nous. Quand il se retourne, j'ai moi aussi une arme braquée sur lui. Petit calibre, pour éviter les gros dégâts, et pour m'éviter la prison aussi. Non violence, Dité, paix et amour.

-J'ai un colosse à divertir, c'est son anniversaire. Salpêtre et souffre s'il vous plait.

Il comprend tout de suite. L'apothicaire vend des armes illégalement alors... Ouh le vilain. Je vais me fournir chez lui ! Il baisse son arme, bon garçon, et j'en fais de même. Moi je la range, parce que c'est pas pratique de garder une arme dans la main quand on en a que deux.

-J'ai plus grand chose, on a pas été livré à temps.
-J'ai pas besoin de beaucoup, de quoi faire deux ou trois bâtons. Vous avez des mèches, lampe à huile ou autre ?
-Je dois avoir une vieille lampe à huile sèche dans la cave. Servez-vous, tout est dans l'arrière boutique.

Il descend des marches grinçantes et moi je fouille le capharnaüm pour trouver mon matériel... Quand je trouve il m'amène une vieille mèche déjà bien usée. Faudra les allumer à la dernière minute. Encore un truc à perdre un membre dans l'histoire.
Il faut espérer que Neythen ait autant de chance que moi, un peu plus même.

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