Mission facile... ou pas.

- Pourquoi on travaille encore ?
- C'est moi qui travaille que je sache.

Viggo entra dans la bibliothèque avec son habituel sourire aimable, si elle continuait à fréquenter les lieux aussi assidûment elle allait s'abonner…

Elle se dirigea vers les missions libres et fureta un peu maladroitement l'espèce d'écran tactile présenté à la recherche d'une tâche à sa portée.

- Eh bien, eh bien… il y a vraiment des trucs suicidaires, genre le déminage là…
- Je te confirai pas ça, marmotta Loo. Tu es de la dynamite sur pattes.

Elle ignora le sarcasme et continua d'observer les annonces. Avec ses côtes encore blessées par la fameuse mission "Tarentule", les trucs trop physiques étaient à bannir. Elle aurait dû aller à l'hôpital, mais comme la plaie ne s'était pas infectée, elle l'avait jugée superficielle. Ses mains étaient en meilleur état, quoiqu'un peu irritées.

- Oh, j'aurai adoré faire la mission "Charpente", je suis bonne à ça…
- Ouais, tous dans les muscles, rien dans la tête !

Cette fois, un regard assassin le fit se tasser au sol, semblant se souvenir qu'elle pouvait lui éclater le crâne d'une main. Viggo fit défiler le reste des missions et s'exclama :

- Oh ! Un truc facile !

Elle aurait dû se douter que RIEN n'était facile à Entre-Monde… Mais la perspective d'un travail comme celui-là était plutôt alléchante.

- Montre voir.

Complaisante, elle abaissa l'écran et Loo parcourut les lignes du regards.

- Ca me va, trancha-t-il.
- Tu ne râles pas pour les 20 pims ?!
- Y'a des cookies, se justifia-t-il.

Ah, forcément.

- J'aime encore ça, ajouta-t-il agressivement.
- La façon dont tu as regardé les bergères l'autre jour n'avait rien de lubrique. Tu voulais les bouffer.
- Même pas vrai !

Elle haussa les épaules et se dirigea vers le comptoir.

- Bonjour ! Je voudrais la mission "Assistant pour l'astronome", s'il vous plait !

Elle avait parlé assez fort au cas où il y aurait quelqu'un la voulant aussi. La mission pouvait être prise par deux personnes, et Loo ne comptait pas comme une personne, justement.

Loo se raidit et marmonna :

- Je sens un odeur familière.
- Et je suppose que tu n'es à même à l'identifier.
- Je n'ai pas beaucoup de mémoire olfactive, désolé d'être humain, railla-t-il.

Tu es de moins en moins humain.
Mais elle n'allait pas dire ça à haute voix, déjà parce que la clébard allait faire un scandale, mais aussi parce qu'une petite part d'elle (très petite) s'en inquiétait et trouvait cela peu sympathique à dire.
Le regard de Viggo s'illumina à la vue Cixi, tandis que Loo se plaignait à mi-voix des bestioles de tous poils qui venaient pourrir son espace vital. Sa maîtresse elle, était plus satisfaite, certes elle n'avait pas beaucoup côtoyée la louve rose mais la voir en bonne santé la soulageait. Elle lui avait sauvé la vie avec ces fichues araignées.

- Ca va très bien, et toi ? Tu vas mieux ? Tes blessures sont toutes bien guéries ?

Elle adressa un sourire à Mouna et serra sa main sans exercer sa force monstrueuse, déclarant :

- Eh bien, je vois que nous n'avons pas besoin de faire les présentations… Enchantée de vous rencontrer.

Elle avait aussi regarder Liliana en prononçant ces mots, et Loo jappa par politesse, alors qu'il n'avait que les cookies en tête. Il avait parfois des envies de femme enceinte…

- Oui, j'ai choisi cette mission. Ca ne me gêne pas de la faire avec toi, Mouna !

Cixi n'avait pas l'air très motivée à la faire, alors elle n'eut que peu de remords en annonçant cela.
La fée lui précisa que l'employeur était stricte. Viggo errait depuis près de onze ans à Entre-Monde, mais elle ne connaissait pas vraiment ses grandes "célébrités", juste leurs fonctions. Elle ignorait donc tout de la personnalité de l'Astronome. Alors elle se contenta d'un simple sourire en se disant qu'elle savait tenir ses nerfs, et porter un masque en toutes circonstances et accepta l'aide des louves en se disant qu'elle allait ficeler Loo pour qu'il accepte de monter avec elle… elle ne pouvait pas décemment le laisser une semaine seul. Elle nota que Mouna faisait partie du même miroir qu'elle en jetant un coup d'œil au formulaire. Mais sans doute était-elle une bonne fée, pas une unseelie, comme sa mère… Les vouivres, souvent rattachées au petit peuple, n'étaient pas un modèle de bonté.

- Bon, il n'y a plus qu'à attendre qu'on vienne valider notre mission.