L'innondation de trop

Cela fait plus de trente ans que la ménagère de Magna sait que pour laver son linge et retrouver ses voisines il faut descendre dans les lavoirs souterrains.

Car il y a trente ans, Magna était déjà un quartier plus dangereux que les autres, les lavoirs étaient un endroit calme et joyeux lorsqu'il n'était peuplé que de femmes mais lorsque ces messieurs s'invitaient dans les locaux, pour y dissimuler argent et drogues ou pour s'y cacher ou encore pour percer les murs afin d'atteindre plus facilement les quelques coffres de l'autre côté, l'endroit perdait tout son charme. Avec beaucoup de cynisme on utilise aujourd'hui l'expression je n'y laverai pas mon linge, pour désigner les endroits à découverts et peu enclin à servir à tout type de commerce illégal.

Les femmes d'alors eurent l'idée pour se protéger, et continuer de se réunir malgré l'ambiance malsaine du quartier, de creuser. Dans les caves les plus profondes elles creusèrent de petites galeries et créèrent des lavoirs souterrains. Qui a eu la première cette bonne idée, personne ne le sait, mais aujourd'hui encore les femmes se réunissent dans ces lavoirs souterrains aux aérations peu efficace et où l'odeur de savon se mêle à la vapeur ambiante et aux joues rougies des ménagères et si vous n'êtes pas un habitué on vous reconnaitra vite fais à la rapidité avec laquelle vous tomberez dans les pommes, tout le monde n'a pas l'habitude des saunas.

L'apaisement relatif du quartier de Magna n'a pas changé cette habitude et la situation souterraine de ces lavoirs à toujours posé quelques problèmes juridictionnels, aujourd'hui encore...

Il y a quelques mois, les esprits de lumière parcoururent notre ville et y déclenchèrent des catastrophes sans commune mesure. Cerclon fut sévèrement endommagé quand une île de Ciel vint s'effondrer sur le rempart. Hélas pour Magna et ses ménagères, l'effondrement de l'île a provoqué de sérieux dégâts sur le réseau de canalisations du quartier. Les tuyaux résistèrent longtemps, plus qu'on aurait pu l'espérer, avant de céder.

Des morts, encore des morts. Des noyés, beaucoup, ceux qui furent ensevelis sous les bâtiments qui s'effondrèrent alors que leurs fondations étaient submergées par les flots ; de l'eau potable mélangée aux eaux usagées.

Rasant le sol, une odeur infâme plane sur tout une partie de Magna, et se répand dans les galeries des Fumeroles au moment du levé du soleil.

Les habitants qui cherchent encore les survivants, qui cherchent encore à sauver quelques objets, quelques souvenirs, se demandent bien qui va les aider à réparer les souterrains mais surtout qui est responsable de la négligence qui a entrainé tout ceci... Le quartier souterrain des Fumeroles, ou le drapeau de l'ombre Magna ?

[amusez-vous bien les petits loups !]

Une véritable catastrophe et encore, le mot était faible! Il ignorait comment cela se passait à Magna mais ici, s'était... Dramatique! Le bilans s'alourdissait, les dégâts étaient énorme et l'eau continuait à envahir une des galeries principale et ça...
Depuis que l'accident s'était produit, Eönwë avait directement été sur les lieux et là, d'une humeur particulièrement massacrante, il entrait dans le bâtiment ou était son bureau, alors que derrière lui, à l'entrée du Sanctuaire des braves, les brancards s'accumulaient.
Et les plaintes qu'il pouvait entendre, les rumeurs, et tout ce qui allait avec...
Près de lui, son secrétaire se tenait, bloc note à la main prenant note des ordres de son maître alors que tous s'écartaient sur son chemin.

"Non mais c'est pas possible d'être aussi dur de la feuille, où complètement irresponsable au choix!"

Depuis le temps que ça devait être fait... Sauf que là, le maître de K'an refusait catégoriquement de prendre en charge les frais en leurs entiers. Pour lui, Magna et son maître devait aussi y contribuer, puisque s'était en partie de son côté que ces foutue canalisations étaient utilisés!
Poussant une des porte, Eönwë entra dans son bureau et balança sa veste et fit:

"Chidéon, papier, crayon et note! Si il croit que je suis du genre à me taire il se fou le doigt dans l'oeil, non mais!"

Sans discuter, Chidéon prit place au petit bureau qui lui était attribué dans cette vaste pièce qu'était le bureau du maître alors que ce dernier commençait à faire les cents pas sur la moquette fraîchement refaite.

"A l'aimable attention du maître de Tchen Gwendal De Cendres

Au vu de la catastrophe qui viens de se produire et qui amène les Fumeroles a essuyer un bilan catastrophique humain, matériel et j'en passe, je t'annonce clairement que je refuse de prendre en charge la totalité des réparation qui te son en partie dû!
Les canalisations ce trouvaient en partie sous Magna et tu aurais dû entreprendre des réparations au vu des derniers évènement qui les ont affaiblis, hors, cela n'a pas été fait, voit le résultat!
Merci de faire le nécessaire car là, c'est plus une catastrophe, c'est..."

S'arrêtant au beau milieu, Eönwë poussa un soupir et lança:

"Oublie ça, suis moi, on grimpe à Magna, il va voir si je suis un gentil elfe qui dis amen à tout!"

Reprenant sa veste et ne laissant pas d'autre choix à son secrétaire que de le suivre, les employés des bureaux purent voir leur maître et patron partir rapidement, tout en donnant des ordres secs. Dire qu'ils ne l'avaient jamais vu comme ça était un faible mot!

Quelques temps plus tard, et surtout grâce à un titre qui lui permettait de circuler, Eönwë, maître de K'an et des Fumeroles se trouvait à Magna, d'humeur pas particulièrement encline à compatir pour ce côté ci du quartier.
S'arrêtant au milieu d'une rue, il constata les dégats et planta ces mains sur ces hanches:

"Non mais voilà où la négligence de Tchen nous mène!"

Et l'odeur était coriace et ces corps qui... Flottaient pour certain... Ici comme en dessous les gens étaient en effervescence tentant de sauver ou de trouver des survivants dans les décombres et un vent de colère passa sur le visage d'Eönwë...

"Tchen! Si t'es dans le coin montre toi!"

Et derrière son maître, Chidéon n'en menait pas large...

-Regarde donc là haut, K'an !

Repéré dès son entrée dans le quartier, un ange s'était froissé une aile en piquant droit vers les bureaux installés en urgence dans une rue à proximité. Il ne m'y trouva pas de suite, mais ils trouva des gens qui travaillaient pour moi, comme lui... Ceux là prirent le mot et vinrent me chercher les pieds dans l'eau à donner de ma personne pour soulever les gravats.
On avait immédiatement demandé l'aide de créatures marines qui étaient remonté depuis Northrives jusqu'à nous pour contribuer à colmater les trous. Seulement, une partie des canalisations étaient trop basses pour elles, il faudrait laisser les fumeroles s'organiser pour refermer les fuites en attendant qu'on restaure le réseau de canalisation.

Un énorme merdier, c'était le mot, tout trainait dans l'eau, vraiment tout, des poissons, des crocodiles, des choses qu'on aurait aimé ne pas avoir vu. Nous devions prévoir de refermer les fuites en haut, puis en bas. Après, il faudra songer à évacuer l'eau vers des usines de retraitement, en même temps nous devrons penser à établir un système temporaire de ravitaillement en eau potable et prévenir le sanctuaire d'une éventuelle épidémie avec toutes ces eaux sales qui trainent dans le quartier.
Si nous réussissons, nous pensrons à pleurer les morts pour certains et pour d'autres nous commencerons le remplacement des conduits endommagés, ainsi que la vérification de tout le reste du réseau pour s'assurer que si ça a pété chez nous ça n'entrainera pas des problèmes ailleurs.

J'avais des gants sales qui me remontaient jusqu'aux coudes, et des démons ou anges me tournaient autour comme des abeilles pour me dire en quelques mots que c'était le gros bordel. Des gens du quartier étaient venus pour prêter mains forte et d'autres en profitaient pour faire commerce du crime dans mon dos et ceux des sanctuaris... Les catastrophes entrainent toujours des conséquences plus graves que les propres dégâts qu'elles causent.

-Tu devrais songer à parler moins fort, on ne sait jamais quelqu'un pourrait t'entendre.

Je me posais face à lui, un mouvement du menton, un ange lui donnait un plan du réseau sous Magna.

-Ton quartier est tout ce qui se trouve sous terre si ma mémoire est bonne, comment aurais-je pu faire vérifier ces canalisations qui ne sont accessible que de ton domaine ?

Je profitais de cet instant de répis pour décoller quelques plumes engluées dans un je-ne-sais-quoi que je m'efforçais d'ignorer.

-Tu veux des gants peut-être ? On aurait bien besoin de bras supplémentaires pour contribuer aux premiers secours.

Autrement dit, plutôt que de trainer dans mes rues innondées va donc faire quelque chose d'utile.

Evidemment, regarder en haut, à quoi s'attendre de plus quand on a... Fermant brièvement les yeux pour garder un minimum de sang froid, Eönwë lança un regard incendiaire en direction de Tchen, avant de laisser ces yeux se porter sur l'état du quartier, pour le coup, c'était quelque chose de pire quand il additionnait les dégâts des deux côtés.
Les mots de Tchen glissèrent sur lui comme si de rien était, il n'avait rien à se reprocher de ce côté là étant donné qu'il était déjà sur le terrain depuis que l'accident s'était déclenché un peu plutôt et pas qu'il se fichait des gens d'ici, mais il avait eu suffisamment à faire avec les gens d'en bas.

"Je n'ai jamais empêché quiconque de venir vérifier l'état des canalisations de son quartier. Même si c'est souterrain tu aurais dû te douter que cela n'était pas de mon seul devoir."

Comme il l'avait déjà précisé pour les autres quartiers qui étrangement eux avait fait ce qu'il fallait. Sauf qu'à Magna, cela était tout autre et que la dernière catastrophe en date avait déjà fragilisé, ce n'était donc pas à lui de vérifier ce qui concernait directement Magna.

"Tu crois pas que j'ai déjà suffisamment à faire avec un quartier qui fais 20 fois la taille du tiens?! Je t'avais demandé de vérifier, l'as tu simplement fais? "

Vaste question aux diverses réponses possible. Haussant un sourcil quand Tchen lui demanda si il voulait des gants, Kan releva la tête qu'il secoua:

"Accessible de mon domaine certes, quand il s'agit de venir piller les galeries là tout le monde trouve le chemin des Fumeroles mais pour vérifier des installations qui touche vos quartiers là y a plus personne! A ce que je sache, ce son vos eaux usées qui se déverses ici mais aussi en dessous."

Entraînant des choses plus que louche qui flottaient, mais aussi cette odeur nauséabonde qui n'allait pas partir de sitôt.
Il pensa brièvement à ces hommes et ces femmes qui travaillaient en dessous pour essayer de réparer, mais les moyens eux, ne suivait pas forcément, le matériel n'était pas adapté, et de plus, il fallait faire avec des personnes qui cherchaient des corps, des espèces de bestioles qui étaient présentes dans l'eau et d'autres joyeusetés du style.
Un bruit de téléphone le coupe de ces pensées, Chidéon tend l'appareil et en entendant la voix de l'autre côté du combiné, Kan écarquilla les yeux avant de raccroché brutalement pour parler mais... Inutile car un espèce de jet d'eau sortit de nul part fit geyser et aspergea tout dans un rayon de 500m autour et comme par hasard, les deux maîtres et le secrétaires étaient dans ce rayon...

Un soupir, aspergé et le mot était faible. Rouvrant les yeux, Eönwë se tourna vers Gwendal et lança:

"La quatrième des cinq canalisations vient de lâcher! Et comme part hasard elle se trouvait sous cette maison là!"

Désignant la bâtisse, Kan fusilla du regard Tchen et reprit:

"Et qu'est-ce qu'il y avait selon toi dans les caves de cette maison hein?!"

Sous entendu, parce que tes gens peuvent pas faire comme les autres hein? Eönwë poussa un soupir et lâcha:

"Tu as ta part de responsabilité dans ce merdier Tchen et compte sur moi pour le rappeler!"

-Ton domaine est sous terre, ton boulot est de gérer ce qui se passe sous les autres quartiers, si tu ne voulais pas de ce job, il fallait y réfléchir avant !

Être recouvert d'eau grasse et puante était le cadet de mes soucis. L'elfe s'échauffait vite et la fatigue s'ajoutant au stress de cette journée ayant très mal commencée (et puis elle a commencé très tôt aussi) me fit perdre tout sang froid. La simple vue du guérisseur me donnait des envies de meurtres. Je l'aurais bien étranglé, mais le public fait un bon témoin. Frustré mais encore innocent de tout crime (juste aujourd'hui) je me retournais pour ignorer purement et simplement le maitre de K'an. Ce fut avant qu'une autre canalisation choisisse ce moment précis pour nous rappeler sa présence, le flux trop important d'eaux dans le canal avait ré-ouvert les joints tout neuf que nous avions posé par mesure de sécurité. Un autre flot de cette lave froide et puante nous recouvrit.

Exaspéré, je me tournais vers l'elfe.

-Je te laisse deux minutes pour ficher le camps de mon quartier K'an, colle moi les morts sur le dos et je saurais rappeler à chaque proche d'une victime que les canalisations étaient sous terre. Quant à mes caves j'aurais sûrement mieux fais d'aller creuser dans ton labyrinthe pour vérifier moi-même qu'elles tiendraient bon au lieu de songer une seule seconde que tu t'en assurerais.

Un ange encore plus haut et plus large que moi se retourna face à moi et m'incita au calme. Il me rappelait qu'on aurait bien besoin de mes forces comme de celles de l'elfe pour remettre de l'ordre dans ce... merdier ? C'est vulgaire et plus véridique que tout autre vocabulaire.

-Tu ne me feras pas accuser de négligence, j'ai assez à faire avec la criminalité de tous les quartiers qui viennent se planquer chez moi pour receler tout et n'importe quoi.

Un démon marin surgit de l'eau, dans son dialecte fait de sifflement suraigües il nous expliquait la présence d'un groupe en sous-sol, la cave se remplissait progressivement d'eau, il y avait tout un groupe de femmes dedans qui étaient au bord de la noyade. Je pâlis, et pour la dernière fois, je l'espérais, je me tournais vers Eönwë.

-Déguerpis d'ici ou rends-toi utile, j'ai assez à faire comme ça. Je t'enverrais la facture s'il n'y a que ça qui t'intéresse !

Et je commençais à donner mes ordres. Nous attendions des foreuses de Cerclon et des limiers de Li pour fouiller les endroits où nous avions réussis à évacuer l'eau. Et des hommes, on attendait des bras, assez pour fouiller, des sirènes et des tritons pour plonger. Nous les anges ne sommes pas fais pour les plongées, et les démons ailés qui formaient une grande part de la population démoniaque de Tchen n'était pas plus doués que les anges. Alors je devais compter sur les assassins, les voleurs, les braconniers qui vivaient dans le quartier pour donner de leur personne.

Les canalisations qui servaient à approvisionner et à évacuer l'eau des lavoirs étaient les premières touchées et il était difficile d'aller les colmater sans pouvoir plonger au fond. Des gens d'Atlantis arrivaient avec des combinaisons complexes, ils plongeaient armés de chalumeaux à bateaux, de ces outillages qu'on utilise normalement pour remorquer les épaves.

Sur les plans plastifié, je notais que sous la cave des prisonnières tout une partie des égouts passaient juste en dessous, alors nous avons chercher comment perforer le sol, pour vider l'eau avant qu'elles ne se noient. Et les secours continuaient de plonger leurs bras dans la fange.

Mouvement d'humeur de la part de K'an, vu sous cet angle s'était très facile d'agir de la sorte, de renvoyer la faute sur lui! Et ça, il s'en était douté dès le début. Et oui, il était le maître des sous sols donc forcément devait gérer tout, y compris des installations vétustes et déjà endommagés par des évènements dont il n'était en rien responsable. C'était très facile d'agir de la sorte, trop facile même et cela lui tapait sérieusement sur le système nerveux.

Il était monté ici pour dire deux mots sur cette affaire, il était sur les lieux depuis l'annonce de l'accident, jouant son atout de maître mais aidant aussi de part son statut de guérisseur, dire que le chaos régnait ici était un euphémisme mais en dessous s'était tout aussi pire.
Secouant la tête et se débarrassant d'un truc qu'il ne préféra pas identifier, Eönwë se tourna vers Chidéon qui venait de l'interpeller. Ce dernier lui tendit une sorte de petit ordinateur portatif qui ne le quittait jamais et qui permettait à K'an d'être en contact continu avec soit son bureau des Fumeroles, soit les lieux où il y avait un problème.
Faisant un pas en arrière après avoir lancé un regard assassin en direction de Tchen, l'elfe prit l'ordinateur, et vit sur l'écran les silhouettes qui semblaient se débattre et l'un de ces subalterne, casque sur la tête, visage recouvert de crasse s'adresser à lui:

"Maître Eönwë, j'ignore si vous m'entendez, mais ici c'est le chaos total. Nous endiguons du mieux que nous pouvons, mais cela devient difficile. Des renforts des mines sont arrivés et nous attendons ceux de Cerclons comme vous les avez demandés. Nous ne cessons de sortir des corps, et les eaux coulent encore. On a besoin de savoir ce qui se passe au-dessus, on a besoin de savoir si les raccordement vont être réparés avant d'entreprendre les réparations qui vont mettre un temps fou!"

La voix avait été assez urgente et tout en tournant l'ordinateur pour qu'il puisse constaté, Eönwë soupira et secoua la tête.

"Mon boulot est de gérer ce qui se passe sous les autres quartiers hein? Méfie toi que je te prenne au mots Tchen, car si je viens réellement à m'en mêler, ton économie souterraine risque d'en prendre un sacré coup! Les installations sont instable depuis la chute de l'Ile Ciel et je t'en avais fait part, estimant que ces canalisation sont sous ta responsabilité, comme le sont celles de Northrives pour Souen où celles de Cerclon pour K'en."

Retournant l'ordinateur, l'elfe répondit au coordinateur d'en dessous:

"J'arrive dès que j'ai finis ici, des ouvriers de Cerclon devrait arriver en attendant, demander aux contre maître des mine de colmater comme il le font quand ils bossent, ce sera provisoire mais cela arrêtera au moins les flux d'eau des deux côtés, enfin, faut espérer."

Affirmation de la part de l'homme et K'an referma l'ordinateur qu'il remit à Chidéon avant de s'adresser de nouveau à Gwendal:

"Tu me donne deux minutes hein, allez creuser toi même hein... Mais mon cher pour ta gouverne, si tu m'en avait fait la demande, comme les autres, je l'aurais gérer! Ce n'est pas aux Fumeroles de vérifier des installation qui concerne votre quartier! Il me semble que tes gens sont bien content de venir faire leurs petits trafic à l'ombre des galeries présentes en dessous, tu crois pas que là j'ai déjà aussi fort à faire? Ce sont vos eaux usés, ce sont vos canalisations mise en place par l'un de tes prédécesseurs alors je te prie de revoir ta copie sur ce sujet! Je suis peut être responsable, mais tu l'es autant que moi."

Faisant un signe à Chidéon qui hocha la tête et qui me donna quelques badges qu'il sortit d'où je ne sais, je pousse un autre soupir avant d'en balancer à Tchen espérant que ces réflexes soient au rendez-vous:

"Les accès rapides pour le Sanctuaire, ils sont prévenus et j'en vois déjà quelques un ici. Une chapelle ardente a été dressée pour les morts afin que ça ne contamine pas plus sur les lieux de l'accident, sois ici comme en dessous."

Qu'on aille pas le traiter de négligent par la suite car il se chargerait personnellement des personnes le sortant. Jetant un coup d'oeil et faisant un mouvement de demi-tour, Eönwë lâcha:

"Je serai ravis de t'envoyer notre facture aussi, car je refuse de payer pour l'ensemble enfonce toi bien ça dans le crâne. Si négligence il y a eu, elle ne vient pas uniquement que du dessous."

Bip du téléphone, K'an le saisis et y répondit un brin exaspéré avant de transmettre:

"Un groupe a été libéré via les souterrains, ils viennent de cette maison là..."

L'elfe désigne ladite maison ayant été la dernière victime des canalisations avant de s'approcher de Tchen et de désigner sur le plan qu'il avait vu entre ces mains:

"Ce secteur là... Et celui là ont été consolidés mais c'est du provisoire..."

Vraiment, histoire de montrer qu'il s'en fichait pas totalement non plus...

Mon économie souterraine. Je dois m'offusquer peut-être ? Depuis quand je suis accusé de tremper là dedans ? Du peu que K'an en avait vu, je sortais des prostituées de maisons mal famées pour les envoyers ailleurs jouer les indic' ce n'est pas un crime elles sont consentantes... et moi aussi.
Là n'est pas la question.

Il y a de l'amélioration, K'an y met du sien. On arrivera sûrement à quelque chose, s'il continue sur cette voie. S'il ne met pas trop de temps à atteindre le degré de rationnalité d'un ange (et démon) pour faire son job efficacement.
Rêves donc, Gwendy !

Mes gens me regardent comme si j'étais fou, ou perdu, l'un ou l'autre on s'y tromperait. Je regardais tout ce petit monde appâtés par le spectacle. Être maitre c'est vraiment une plaie.
Je réfléchis, je n'ai pas envie de me prendre le bec avec cet empêcheur de tourner en rond. J'y songe. Les muages bien évidemment !

-Faites venirs les anges magiciens, tous, ici, amenez-les de force s'il le faut. Et dites-leur de préparer les muages. Si on renvoi l'eau dans le ciel, on sera déjà débarassé d'un problème.

Ils me regardent, je suis fou, j'ai perdu les pédales, pété une durite, je suis givré mais ça marchera. On aura le droit à des averses pendant des semaines après ça mais ce sera toujours mieux de bosser sous la pluie que dans un lac d'eau sale.

-Eloignez les foreuses et prévenez les secours, s'il y a des gens sous les détritus ils y seront collés un moment. On se prépare à combattre un début de contagions.

N'importe laquelle. Les humains tombent malade à la chaine et si l'eau ira voir les nuages pour une rave party, les saloperies resteront chez nous.

-Qu'on fournisses pelles et pioches pour desosser les zones embourbées et faites évacuer les populations aquatiques vers Northrives pendant la manoeuvre.

Problème un. En cours de résolution.
Problème deux.

-K'an, les deux minutes sont écoulées. J'espère que tu n'as pas peur de ce que coûte les magiciens des muages... Au fait, si les gens de ce quartier apprennent que les fumeroles les menaces de faire des vagues dans leurs petites habitudes, c'est une émeutes de psychopathes qui attend ton quartier. Tu n'en as pas envie, n'est-ce pas Eönwë ?

Des émeutes de psychopathes ben voyions! SI ce satané quartier était tenu correctement tout ça n'arriverait pas, et ça Eönwë en était persuadé! Depuis trop longtemps Magna coulait des petits jours pépères à l'ombre de ces trafics, mais concrètement, à par sortir les prostitués de l'enfer de leur job, il foutait quoi l'Ange/Démon hein?
Il donne des ordres, il parle, mais pour le coup ces ordres sont...
Secouant la tête, K'an fait volte face et pose brutalement une main sur l'avant bras de Tchen en lui disant sur un ton sec et froid:

"Les Anges magicien... Et tu comptes quoi? Faire en sorte qu'une pluie d'immondice tombe durant ces 15 prochains jours?! Tu as grillé un fusible où quoi?"

Laissant échappé un soupir d'exaspération, je relâche le bras et secoue la tête:

"Ne pas avoir peur? Mais dis donc pépère, tu crois quoi? Que je vais te subventionner peut être? J'ai pas été assez clair tout à l'heure?"

Pour le coup c'est clairement de la colère, pour le coup, Eönwë en vint à se demander si il ressemblait d'une quelconque façon à la directrice de la banque centrale! Non mais il s'attendait à quoi, qu'il ouvre son chéquier et qu'il lui signe un chèque pour le montant des travaux? Pas question! Il ne paierait pas pour les dégats à Magna!

"Tu ne verras pas un seul pims pour ton quartier venant des Fumeroles, tu assumeras ta part de responsabilités dans ce merdier et si il faut, j'irai jusqu'au Conseil pour défendre ma position!"

Pour le coup, K'an sentit Chidéon se tendre près de lui, il plongea son regard dans celui de Tchen et reprit:

"Je te laisse dans ta merde et vais m'occuper de la mienne! Mais compte pas sur moi pour régler quoi que ce soit à la surface, c'est pas dans mes fonctions!"

Faisant volte face, K'an fit quelques pas dans l'espèce de boue qui parcourait la rue et secoua la tête avant de tendre la main à Chidéon pour qu'ils puissent tout deux évacués au plus vite, non sans dire:

"Et pour les vagues, ce ne sont pas des menaces, il serait peut être plus que temps de leur montrer qui sont les maîtres!"

Au lieu de les laisser gangrener le dessus et le dessous...

Les paroles prononcées ne voyage jamais autant ailleurs que dans Magna. Et celles d'un maitre ont d'autant plus de raisons de faire ces longs parcoures dee bouches à oreilles à la vitesse des passeurs de secrets qui vivent dans l'ombre, parce qu'elles sont importantes, et aujourd'hui elles les concernent eux.

Criminels pour tous les autres, ils ont bâtit leur société à Magna, avec des règles, des lois, des sanctions connues de tous ceux qui vivent sous les drapeaux. Alors, imaginez bien leur réaction à entendre un maitre songer à leur mener la guerre ! D'autres ont déjà essayé et d'autres ont déjà échoué. On ne secoue pas une fourmilière en pensant que la colonie de fourmis rouges ne vous attaquera pas.

Les passeurs de secrets mirent à peine une heure à disséminer l'information dans toute la zone sinistrée du quartier. Mais pire encore, ils passèrent le mot :

-Personne ne paiera. Les maitres refusent. Ils veulent discipliner notre ville.

Et les chantiers cessèrent. Les secours venus de Magna s'arrêtèrent de travailler, les bras des créatures de l'ombre s'extirpèrent de la fange et plus un geste ne fut accomplie. Des murmures dans tout le quartier. Même les oiseaux s'étaient tû, seul un grondement bourdonnant allait et venait d'une rue à l'autre.

Les muages venaient de se réunir auprès du maitre, ils ne purent commencer à faire évacuer l'eau vers le ciel car aux points clefs de leur rituel se dressaient des groupes entiers de résidents de Magna, prêts à ne laisser personne dominer leur quartier.

Il n'y avait pas que ça !
Si ce n'était que la menace des gens d'ici, ce ne serait pas encore désespéré, mais ont fit s'éteindre les machines, ont fit ranger les outils. Si personne ne paie, personne n'ira s'enfoncer dans les caves encore remplit de boue. Et dedans l'eau continuait d'affluer. Et dessous elle continuait de se déverser.

Les secours des Fumeroles étaient submergés, sans l'appuit de ceux de la surface.

Alors celle-là elle était bien bonne. C'était bien la peine d'envoyer de belles machines se faire pourrir les roulements dans des déjections infâmes. Tendez la main, on vous prend le bras... et puis après on le coupe ? Comment ça on le coupe ? Parce que oui, coupées les machines rutilantes (enfin plus trop rutilantes maintenant, mais l'intention y était). La belle aide apportée réduite au silence. Et si ce n'était que ça encore. Elles s'en remettraient les machines. Elles se remettaient bien du sale caractère du maître. Elles n'allaient pas se vexer pour si peu (par contre le ferrailleur qui devrait les remettre en état, lui...).

Non, là où ça coinçait, c'est que l'on prétendait laisser crever les gens. Les priver d'une vie bien au sec... et si possible bien à l'abri des odeurs à vous filer la nausée. Sous prétexte que « c'est pas moi c'est lui », on oubliait qu'on n'était plus dans une cour de maternelle et qu'il y avait des gens à tirer du pétrin, mine de rien. C'était pas grand chose, quelques centaines de vies tout au plus, mais ça valait quand-même un peu la peine de s'y pencher, non ? Non ? Et bien lui là, le grand manitou de Ken, il avait comme une furieuse envie de botter des trains et de prouver que si.

Et du coup, deux Drones filèrent tout droit. L'un se planta juste sous le nez de K'an, et l'autre juste sous le nez de Tchen. Ils lancèrent une alarme stridente – pur bassesse de la part de Ken – avant de les adjoindre à un Conseil des Maîtres. Res Publica de Ken, et qu'ça saute, s'il vous plaît ! Même si ça vous plaît pas d'ailleurs...

La suite : Le conseil des maitres chez Ken
https://entre-monde.forumactif.com/t1634-conseil-des-maitres

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