[Clodis] Un entrepôt bien fournit

Bon, il fallait que je file sinon je vais finir par être en retard à Rivetiel, cette place était bondée, toute la faune et la flore de la Capitale se retrouvait là à mon plus grand plaisir. Tyrion a dit qu’on devait s’habiller incognito bah soit j’ai pris mes habits du dimanche, un jean belge, un t’shirt blanc, un beau blouson de cuir ainsi qu’une grosse écharpe rouge car il ne faut pas déconner, il faisait froid quand même ! Je file en quatrième vitesse, j’aurai quinze minutes d’avance, tout à fait raisonnable surtout qu’avec Livia on doit se retrouver un peu avant mais o, j’en avais aucune idée, cette hybride était pleine de mystère, un jour je lui tirais la queue à celle-là pour toutes les fois où elle m’en a fait baver puis j’espérais intérieurement que Lady Truc ne soit pas là.

J’étais enfin sur la place et je reconnais au loin cette tête et ses oreilles, le haut blanc m’aide et me dirige vers elle, une fois à sa portée, je pose sa main sur l’épaule, on ne sait pas si on ne surveillait mais gardons cette relation patron-employée.

- Bonjour Listhania, prête pour un peu d’aventures ?

Je lui fis un sourire chaleureux, aller dans ses marécages est plus amusant que se taper une fête chi*nte au plus haut point. Je finis par m’asseoir pour me remettre de ma course.

- J’espère que vous avez pris ce qu’il vous faut car ce n’est pas un beau tapis rouge qui vous attends là-bas !

Qui dit marécage, dit de la boue ou beaucoup d’humidité, j’avais pris des bottines passe-partout et qui craint pas l’eau, il fallait juste éviter de tomber dedans car mon cuir ne survivra pas à ça et je déchainerais les éléments pour avoir abîmer ce si magnifique blouson. La veille, nous avons parlé du plan d’actions, il fallait qu’on dépose un émetteur quelque part pour récupérer les coordonnées GPS et surtout la topographie des lieux au cas où, ce qui est dommage, nous approchons de midi, le soleil pourra nous aider mais si nous nous téléportons vraiment à dix heures, je pourrai mieux définir les orientations.

Je cherche du regard si je trouve nos amis braconniers et je constate que notre invité était là, youpi et puis il s’était habillé d’une tenue de braconnier, un pantalon de rando noir ainsi qu’un polo avec sa veste coupe-vent de chasseur, bref il ressemblait à un baroudeur.

- Bon vous êtes prête patronne ?

Je me redresse de ma chaise et l’invite à me suivre pour rejoindre notre rendez-vous.

Tyrion semble dépité et il y avait de quoi même si ma collègue avait fait l’effort de mieux s’habiller pour une escapade, elle continue le rôle de la princesse pour aller avec son personnage, ça donnera du fil à retordre à notre ami surtout qu’on pouvait cacher ce qu’on voulait dans ses cuissardes ce qui nous arrangeait bien dans notre cas.

- Oui nous avons ce qu’il nous faut, on vous suit.

Le Ken nous amène vers les stalles du marché de Rivetiel, parfait pour s’éclipser en toute tranquillité quand on sait que beaucoup de propriétaire avec des Parkes pour aller d’ici à un autre point. Il finit par s’arrêter et nous demande de passer devant lui alors qu’il regarde tout autour de nous, on rentre alors dans le box et nous invite à se mettre en son centre.

- Prêtes ?

Il pose une main sur chacun de nos épaules pendant qu’il tient son titre, il effectue le minimum de contact physique, on voyait que cette situation lui déplaisait au plus haut point mais qu’il se devait de respecter les consignes de Lady Catherine ou quelqu’un de certainement plus haut, on n’arrivait toujours à déterminer l’organigramme précis de cette affaire. Nous arrivons enfin à la plateforme de Clodis mais Tyrion nous retient encore une fois.

- Par ici.

Toujours autant mystérieux, la tournure des évènement sentait mauvais, beaucoup de mystère et impossible de deviner la moindre émotion sur le visage du braconnier. Pourvu que ça se passe bien… On essaye de suivre la cadence car il ne se souciait si on suivait le rythme ou non mais nous arrivons enfin dans une maison ou du moins entrepôt. On finit par rentrer dans la bâtisse, qu’il contenait un bureau mais surtout deux bateaux type aéroglisseur qui étaient mouillés directement, il suffit juste d’ouvrir la porte on va dire de garage pour partir.

- Attendez ici, je dois vérifier quelques détails.

Le voilà maintenant parti à l’extérieur pour passer quelques coups de fils. C’est bon, on va mourir, il appelle sa bande de braconniers et ils vont abuser de nous, on a prévu personne qu’on est venu ici, il faut qu’on s’échappe, je n’ai pas envie de mourir si jeune, il me reste encore des centaines d’années à vivre puis je n’ai pas encore dit toutes mes vérités à la Prétorienne, la vie est tellement injuste ! Sauvez-moi ! Bon allez parle au lieu de paniquer dans ta tête, je suis sûre que Livia ne se sent pas bien aussi.

- Je n’ai jamais mis les pieds à Clodis, je ne pense pas que ça deviendra ma destination préférée surtout avec cette odeur…

Sérieux qu’ils appellent un ingénieur assainissement ou que sais-je mais qu’est-ce que ça chl*ngue ici….

Voilà qu’elle me file vraiment le sale boulot, venir dans ces marécages puants, non merci, c’est mort, mon nez ne s’habituera jamais à cette odeur immonde, plutôt me faire foudroyer par Témari que de venir ici régulièrement, beurk.

- Si je n’ai pas le choix Dame d’Ebresia.

Elle a intérêt à me payer ouais ! Bon même si c’était un jeu de rôles, elle devra me payer quand même, j’ai des principes voyons. Bon le braconnier essaye de nous de se débarrasser de nous et malgré le retard de sa marchandise, Livia fait tout pour avoir ce qu’elle veut, voir cette marchandise sinon on serait venu pour rien et on n’était pas sûre d’avoir ce créneau avant belle lurette. Mais les charmes ou pas de ma collègue apaise le vendeur et on finit par monter dans ce fichu machin qui fait un boucan pas possible, niveau discrétion faudrait revoir ça mais j’avoue que dès que la machine est en place, on sent le vent dans les cheveux et c’était fort agréable !

Silencieux comme une tombe, on fait au moins une bonne quinzaine de minutes de navigation et je ne pouvais pas estimer la distance qu’on a parcouru, étant proche du sol et avançant au milieu de tous ses canaux, c’était difficile de prendre les mesures mais ce que je sais c’est qu’on avait le soleil dans le dos tout le long, c’était déjà un bon indice si on se souvient de la position du QG. Nous ralentissons enfin, des hautes herbes et roseaux se trouvaient en face de nous, certainement ici que le trafic se déroule, seul les airs pouvaient démantelés le réseau mais il fallait l’heureuse idée de survoler la zone pour ça sachant que les cabanes et tout le reste étaient camouflés, seul un vol en rase motte permettait de comprendre le subterfuge.

Ce n’était donc pas du tout des débutants, beaucoup de précautions et tout le reste, il fallait qu’on fasse attention, il restait juste à placer le capteur et finir cette douce matinée en récupérant notre léopard pour ensuite préparer notre assaut final, enfin les sanctuaris pas moi, il fallait juste accuser quelqu’un d’autres à notre place. Faire l’assaut pendant le gala de charité serait vraiment une bonne idée, il faudrait que j’en discute avec Livia.

- Je vous présente le pavillon des reptiles.

Tyrion nous conduit avec le véhicule au fameux pavillon, sous cette tente militaire, des dizaines de cages avec plein de reptiles différents, tous aussi apeurés les uns que les autres, j’avais le coeur brisé de voir toute cette tristesse, finalement on va faire l’assaut dès ce soir !

- Beaucoup de marchandises à ce que je vois et effectivement la qualité à l’air bonne, combien de marchandises pouvez-vous fournir, ainsi que le taux de capture et tout le reste ?

Je voulais savoir combien il pouvait nous en donner, car si ma patronne souhaite une cinquantaine de sac à mains, il fallait que celui-ci soit très efficace et je ne doutais pas de lui surtout des deux gros molosses au fond qui nous surveillait depuis tout à l’heure. Bon ils étaient jumeaux, ils étaient beaux-gosses, on avait envie de toucher ses tatouages sur son torse nu mais on sentait qu’avec sa main, il pouvait écraser ton crâne comme une vulgaire mouche. Les bad-boys c’est cool mais pas trop, je tenais encore à ma vie !

- Hum, je dirai qu’on peut fournir au moins cinq pièces par jour dans les mauvais jours, peut-être sept si on est optimiste, vous pouvez compter une livraison par semaine avec au moins vingt pièces si vous voulez faire de la confection avec des peaux standards.

J’allais continuer mon interrogatoire quand on entendit un bruit d’engins s’appocher. Tyrion nous demande alors de rester là avec ses deux sbires qui continuaient de nous regarder. C’était le moment où jamais pour poser l’émetteur, j’avais juste besoin que les deux soient occupés pour utiliser mon pouvoir.

- Patronne, alors vous en pensez quoi ?

Je finis par m’approcher d’elle un peu plus et fait semblant de prendre mon pied dans une planche mal fixée au sol pour nous embarquer toutes les deux par terre. Si nous n’étions pas en mission, ça aurait fait presque romantique quand je la vois tomber et que j’essaye par tous les moyens de ne pas m’écraser sur elle, mon visage si près du sien. Ca me rappelle alors la dernière fois quand Lin m’avait volé un baiser au Laboratoire, je lui glisse alors un léger baiser sur ses lèvres, je suis sûre qu’ils seront mal à l’aise les gorilles et nous laisserons tranquille deux secondes.

- Passe moi l’émetteur s’il te plait.

Je ne m’attendais pas à la giffle par contre, ma joue me brûle, elle n’y était pas allée de mains mortes, Lin était plus compréhensive… elle commençait à hurler et je vois au coin de l’oeil que les gardes n’osent plus regarder dans notre direction, c’est que j’ai des bonnes idées

Excusez-moi j’ai toujours eu deux pieds gauches, vous êtes fait mal ?

Je l’aide à se relever et attrape l’émetteur qu’elle me glisse dans la main, brave petite, je pouvais faire quelque chose d’elle mais elle ne parle aucunement du baiser, est-ce que ça l’avait gêné autant que ça alors que je la croyais plus joueuse mais elle partait déjà occuper le garde, il me restait à me faufiler. J’essaye de ne plus être dans le champs de vision du garde pour me volatiliser, mon pouvoir était pratique pour ce genre de situation. Maintenant que j’avais revêtu en quelque sorte ma cape d’invisibilité, je fixe l’émetteur sur la structure métallique de la tente caché sous un plis de la toile, il n’y avait aucun risque qu’on le retrouve.

Je retrouve ma place initiale et désactive mon pouvoir, maintenant c’était fait, il restait plus qu’à partir le plus vite possible, je n’en pouvais plus d’être dans ce trou à rats puants. Je retrouve ma tendre et chère patronne et arrive à son niveau.

- J’avais perdu ma boucle d’oreilles sur le sol en tombant, alors vous avez d’autres informations ?

A peine la question posée, Tyrion revient à la charge, il ne voulait pas qu’on fouine, il se méfiait de nous et il avait tout à fait raison.

Moïrin est pour l’instant surveiller par K’Ouen, après la mission de cet été, il est difficile d’y pénétrer sans le laisser-passer, nous attendons quelques temps avant de pouvoir se fournir de nouveau là-bas, nous pour l’instant on se concentre beaucoup sur les reptiles et autres léopards des neiges qui arrivent dans moins de cinq minutes.

Tyrion nous montre les différentes bêtes, expliquant leur stade de croissance et le nombre de sac à main qu’on pourrait faire avec ça, il en savait un rayon, c’était limite flippant, il faisait le commerce de vie animale sans sourciller, je le vois bien aussi dans le commerce d’organes, il n’était plus à ça près, il fallait absolument le mettre sous les verrous ! Un autre bruit de moteur nous surprends de nouveau, il avait plus grave, certainement un plus grand bateau, Tyrion nous pousse vers la sortie.

- Nous allons dans l’autre pavillon, la marchandise vous attends.

Une fois dehors, je vois le chargement, des cages entassées les unes sur les autres, les félins en émoi, c’était horrible mais je devais garder mon rôle.

- Quel âge ils ont en moyenne ? Ils sont à leur taille maximum ?

Tyrion nous explique ces techniques de chasse, qu’il essaye de prendre que des mâles pour essayer de garder la population pour plus tard sauf si il y a une commande spéciale car les femelles avaient généralement un pelage plus clair et des tâches plus symétriques mais c’était à notre bon vouloir.

- La marchandise vous plait Listhania ?

Allez, trouve nous une excuse pour rentrer, je ne voulais plus rester ici.

Après les modalités avec Tyrion, tout semble se passer comme des roulettes, ça en devenait même trop facile mais peut-être que nous étions juste trop efficace pour eux ! Livia continue de négocier et on nous apportait alors la cage avec le léopard qu’on avait remporté à la vente aux enchères. Il était dans un piteux état mais nous allions le sauver, c’était la seule bonne chose qu’on va réussir à faire lors de cette mission, j’avais alors le sentiment d’avoir enfin fait quelque chose de bien pour tous ses animaux et je me promettais que j’allais tous les sauver ensuite !

- Je vous souhaite une bonne journée Monsieur Alvarez, je passerai par Lady Catherine pour vous contacter ou les d’Armante.

Il acquiesce alors de la tête, tout semblait bon pour tout le monde, on pouvait enfin partir avec notre cadeau. Livia active alors son titre et nous voilà au milieu de la caserne où un comité d’accueil nous attendait de pieds fermes. Je fais l’effort de retenir parfaitement la tête de chacun de ces gars qui osaient nous dévisager et quand je serais sanctuari, ils se souviendront qu’on ne se moque pas de Blackbird comme ça !

- Okay, allons-y nous avons un braconnier à jeter en prison.

Livia attrape son miroir et finit par nous transporter au pied de la bibliothèque.