[Vaal] Sable blanc, cocotier et... Menottes ?!

Ce n’était donc pas mon cadeau mais c’était quoi alors ? c’était moi alors, il n’y avait que ça, je ne trouvais pas d’autres réponses possibles mais elle me confirme le contraire, je ne comprenais plus rien, elle m’embrasse puis elle pleure, c’était quoi ce délire. Malgré tout, je répondais à son baiser mais je manquais de conviction, mon cerveau tournait trop tôt pour prendre quelconque plaisir à ça. Elle prends une position plus adéquate, n’osant toujours pas me regarder dans les yeux, elle va m’annoncer qu’elle a une maladie rare, elle va bientôt mourir ou elle m’a contaminé et que sais-je, ça devenait flippant…

Elle joue avec ce qu’elle pouvait dans les mains, je n’osais pas lui donner les miennes pour qu’elle se rassure mais elle finit par se lancer et me parle d’Ameth’, pourquoi elle parle d’elle… je l’ai oublié cette fille, j’ai tout fait pour la fuir le plus loin possible, je n’aurai jamais dû la draguer et finir dans son lit, elle m’a apporté que du malheur puis pourquoi parler de choses répréhensible.

- Oui j’ai été avec Ameth’ quelques temps mais je n’ai jamais participé à ses activités illégales.

J’essaye de recoller tous les morceaux, elle était sanctuari, elle savait donc que j’ai une relation avec une criminelle recherchée pour tout un tas de crimes, allant du vol au meurtre mais jamais j’ai voulu faire quoi que ce soit pour elle, je me suis contentée de l’aimer et c’est tout. Je connaissais ses activités, je suis complice en quelque sorte mais je préférais ignorer ce qu’elle pouvait bien faire en dehors de son auberge qui n’était qu’un trou à rats et de malfrats en tout genre.

Mais je crois que c’était le haut de l’iceberg, pire m’attendait quand on parle de la fameuse Améthyste puis la sentence tombe… elle parle d’avis de recherches dont le mien… pour meurtre. Puis là le trou noir, comment ça meurtre ? Ils se sont trompés, je n’ai jamais participé à ses affaires, JAMAIS. Lin recommence à pleurer, elle a dû enquêter, c’est sûr, elle n’aurait jamais osé dire ça si il n’y avait pas des raisons valables derrière puis je me rappelle enfin… ce fameux soir.

Je voulais partir, m’enfuir, me cacher, me noyer dans ce fichu lac, n’importe, ça faisait plusieurs semaines que j’avais oublié ce moment, c’était il y a un an, depuis que j’ai rencontré Lin mon coeur s’était adoucie, je m’étais fait une raison, je n’étais pas un monstre… Lin savait que j’étais recherchée, ça date d’il y a dix mois, elle le savait depuis tout ce temps que j’étais une criminelle et elle a continué à me cotoyer sans jamais m’arrêter ? Elle était folle… comment elle peut m’aimer, moi une fille recherchée, qui vient de lui déclarer son amour et qu’elle doit m’arrêter.

Je commence à trembler, je l’ai vraiment tué donc ? Quelqu’un m’a vu, Ameth’ m’a balancé alors que tout était de sa faute, elle a trouvé que ça pour me pourrir la vie. J’étais enervée, je voulais casser tout ce qu’il se trouvait autour de moi puis je vois Lin, je vois son visage, c’était difficile pour elle, qu’est-ce que je pouvais bien faire… Je ne sais pas si je l’ai tué, personne ne plaidera pour ma faveur, le sampal a dévoré la victime et même moi, je ne peux pas le confirmer qu’il était encore vivant car j’étais partie me réfugier dans un coin, en train de vomir toutes les tripes de mon coeur.

Maintenant je devais assumer, légitime défense ou pas, alcool ou non. C’était lui ou moi, ce soir-là, j’ai gagné mais j’aurai peut-être dû mourir à la place, Lin n’aura jamais eu à faire ce choix et ce n’était pas elle de prendre ce choix. Je dépose mes genoux à terre, tendant mes poignets vers elle. Je n'étais pas capable de dire oui, je l'ai tué... Oui je m'étais défendu, oui il est mort mais ce n'était pas une raison valable, je préférais abandonner.

- Arrête moi Lin, s’il te plaît, je me rends…

Il n’y avait plus rien à dire maintenant, je ne voulais plus être un obstacle pour elle, je lui ai fait trop de mal, je ne la méritais plus… seule la prison pourrait effacer le sang que j’ai versé ou non. Je finis par baisser la tête, attendant qu’elle passe les menottes autour de mes poignets et pleurant moi aussi...

J’entends un bruit métallique qui tombe sur le sol, je vois les menottes à mes genoux, elle n’allait donc pas m’arrêter ? Va-t-elle devenir ma complice si elle ne me ramène pas à la caserne, je ne voulais pas qu’elle ait des soucis à cause de moi, je devais lui en causer tant, la Prétorienne qui sort avec quelqu’un avec un avis de recherche, elle a dû subir nombreux regards pendant des semaines, on s’était affiché au marché de Noël, au Festibière, partout elle me tenait la main, fièrement moi qui essayait de ne pas m’imposer, c’était devenu quelqu’un d’important mais non elle n'hésitait jamais pour mon prouver son amour en public.

Je me demande comment elle a pu garder ça pour elle sans craquer une seule fois devant moi, est-ce que c’est pour ça qu’on a attendu longtemps avant que l’une de nous deux face le premier pas, elle avait tant à perdre de m’aimer… j’étais un monstre… même si je ne finis pas en prison, j’aurai un casier avec un trace de rouge en en-tête puis à mon boulot, je serai fichée, je vais tout perdre pour une simple erreur ?

Lin m’attrape dans ses bras, ma tête posée sur sa clavicule, c’était chaleureux mais j’avais l’impression que je ne méritais pas toute cette affection. C’était dur pour elle, certainement plus que pour moi même si je ne pensais pas que j’allais être arrêter pour ça, nous étions dans un quartier malfamé, ça arrive souvent ce genre de choses puis je croyais qu’entre ordures, on ne se balançait pas mais j’avais tort encore une fois. La tête encore enfouie, je m’avoue vaincue.

- Je te le promets Lin, je ne ferai rien…

Lin veut me rassurer, qu’elle aura tout mon amour quelque soit le jugement, prison ou pas mais moi est-ce que je le pourrai ? Est-ce qu’on ne va pas briser quelque chose après ça, arriverons nous à repartir à zéro ? Je ne le savais pas, mon monde vient de s'effondrer, ma famille me dira que c’est bien fait pour moi, mes amis, ils vont en penser quoi ? Moana sera là à rire de moi ? J’espère qu’elle prendra soin de Lin, je compte sur elle, il n’y a qu’elle qui pourrait aider Lin de toute façon dans cette histoire….

Je finis par me relever, et m’assoit, je n’arrive pas à regarder Lin la sanctuari dans les yeux, je venais d’avouer une part sombre de ma vie et je n’ai même pas clamé mon innocence. J’arrive enfin à lever les yeux vers elle, je ne sais pas ce qu’elle pense et ça me trouble mais je finis par lâcher quelques mots.

- Mais cet homme est mort Lin… par ma faute, tu imagines, il est mort par ma faute…

Je croise mes mains sur mes genoux continuant mon récit.

- Son visage me hante certaines nuits, son visage qui devient rouge, ses yeux remplis de sang, son corps tremblant pendant que je l'étouffais et qu’il se débattait plus après plus rien… je revis cette scène encore et encore jusqu’à que le sampal arrive et le dévore. Une partie de moi me dit que c’est moi qui l’ai tué, l’autre qu’il était inconscient et qu’il s’est dévoré alors qu’il était encore vivant, dans tous les cas, c’était horrible Lin… Je mérite d’aller en prison, c’est ma sentence car je n’aurai jamais dû aller à cette taverne, je n’aurai jamais dû voir cette Ameth’...

Je me tenais la tête, c’était difficile de le dire tout haut, j’en avais jamais parlé à quelqu’un d’autres, je me disais si j’en parlais pas, c’est que ça s’est jamais produit mais j’avais tort… J’attrape alors la main à Lin.

- Rentrons, nous n’avons plus rien à faire là.

Je tire alors le bras de Lin en me relevant, comme ça elle sait que je ne pourrai pas utiliser mon titre sans qu’elle vienne avec moi. J’attrape le vendeur et tends mon porte-pims pour payer plus que raison le repas, je voulais me débarrasser de ça au plus vite pour ensuite attraper mon titre Hôtel et rentrer chez moi au milieu du salon.

- Je vais me débarrasser de certains choses, je te les donnes et j’aimerai que tu me les gardes s’il te plaît puis après tu m’amènes à la caserne….

J’étais là, plantée au milieu du salon, je ne savais plus quoi, est-ce que je serai jugée coupable, est-ce que je vais faire de la prison, combien de temps je vais y rester, est-ce que je pourrai retrouver Lin à mon retour, continuerai-je à l’aimer et elle aussi ? Est-ce que ce n’était pas qu’une raison cette relation, m’approcher et savoir si j’étais le monstre que j’étais vraiment ? Il n’y avait aucune bonne solution et tant que je ne finirais pas à la caserne, je ne me rendrais pas compte de ce qui m’arrive réellement.

Je sens Lin m’attraper, se blottissant contre moi, je n’arrivais pas à la regarder mais elle cherchait encore et encore à me montrer qu’elle m’aimait. Est-ce sincère ? Je le mérite ? Elle me laisse encore divaguer dans mes pensées, me pose sur le canapé pour s’asseoir sur moi comme elle le fait si souvent. Je n’arrive pas à trouver la complicité qu’on avait encore il y a à peine une dizaine de minutes, quelque chose c’était cassé, la passion envolée mais elle soulève ma tête, son regard plongé dans le mien. Elle veut partager un dernier moment rien que nous deux, elle essaye de me rassurer, qu’elle m’aime, que rien ne changera, j’ai beau être optimiste, ma raison me hurle quelque chose et mon coeur une autre. Il me restait une solution, est-ce raisonnable, je ne le sais pas mais je n’ai plus foi dans ma capacité de jugement.

J’utilise mon pouvoir, je me concentre sur ses yeux, je perçois les différentes courbes, ces émotions. La peur prenait largement le dessus, oscillant en symbiose avec la courbe de l’amour, je ne me rappelais d’avoir vu un jour une courbe d’un rose si intense, elle m’aimait réellement donc mais elle avait aussi peur, peur de perdre quand je vois l’inquiétude pointée le bout de son nez. Je ne savais que dire mise à part lever ma main tout doucement, la glisser le long de sa joue, enveloppant son oreille puis l’embrasser tendrement. On pourrait croire que c’est une scène de cinéma, je ne rappelle pas d’avoir fait un baiser aussi tendre, sincère. J’avais cette femme dans la peau mais aussi à mon poignet, peut-être elle utilisera le tatouage, elle ressenterait comment je l’aime et pourquoi je ne veux pas lui faire du mal…

Maintenant la main derrière sa nuque, je colle mon front au sien, mes yeux ont encore leur teinte ambrée.

- Je suis désolée Lin que tu sois obligée de faire ça… j’aurai dû me rendre et tu n’aurai pas eu à faire ça.

Des larmes coulent le long de ma joue.

- Je suis si désolée Lin... Comment tu fais pour m’aimer encore, comment tu as fait pour rester avec moi alors que tu savais ce que je t’étais et que tu devais m’arrêter ensuite, tu es la Prétorienne et tu fréquente une criminelle.

J’étais un poids pour elle, pour sa carrière mais malgré tout elle restait avec moi, je ne le comprenais pas… Je relève la tête dans sa direction.

- Tu m’aimera encore après ? Est-ce qu’on s’aimera encore Lin… tu crois qu’on arrivera à surpasser ça quand tu devras faire l’accusation devant le juge.

Je finis par avoir un rire nerveux.

- Je crois qu’on ne pouvait pas commencer une relation aussi bien non ?

Je continuais à m’excuser encore et encore, lui faisant comprendre que je n’étais pas une fille bien pour elle mais également pour sa carrière, je lui faisais du mal, j’étais comme l’autre homme qu’elle a connu, ce Loy, je lui faisais du mal et je ne le voulais pas… Mais elle me répètes qu’elle s’en fiche de tout ça, on s’est rencontré de cette manière, on s’est aimé sous ses conditions, qu’Ameth’ n’était qu’un mauvais passage que ça ne comptait pas, que je dois tout oublier mais comment, je me sentais mal… beaucoup trop mal…

Lin pleurait à son tour, nous étions de vraies madeleines et je continuais à m’excuser quand sa main finit sur ma joue. Ce n’était pas violent, je n’aurai certainement pas de marques mais c’était plus psychologique que physique comme sensation. Je ne retiens pas qu’elle a levé la main sur moi, ce n’était rien, elle voulait juste que j’arrête mes bêtises, je me tiens la joue, sentant la chaleur du coup, elle me hurle dessus, j’entends ses paroles mais je me focalise sur la gifle, elle m’aimait, je le sais mais moi ? C’était la première fois que j’étais amoureuse, sentir ses douces émotions en moi, vouloir décrocher la Lune voir Moïrin pour elle, je ne sais pas si c’était de l’amour ou de la folie, est-ce que j’inventais ces émotions, est-ce un rêve… je ne comprenais pas tout ce qu’il se passait autour de moi mais Lin voulait croire en moi et surtout à nous.

Je ris nerveusement, croire en nous… on s’est menti pendant des mois, elle devait m’arrêter et j’avais caché mon crime… c’était un bon début de relation à mon goût.

- Je vais essayer…

C’était un murmure, elle m’attrape et pose ma tête contre elle, j’entendais son coeur battre, il tapait fort dans sa poitrine, c’était moi qui allait finir en cellule mais c’était elle qui avait l’air la plus terrifiée des deux, elle savait comment ça se passait les jugements et tout le reste, c’était son quotidien, elle m’a raconté quelques fois quelques arrestations, ce n’était pas du joli quand je vois le nombre de blessures qu’elle a pu recevoir et encore je pense que je ne connais la moitié car elle doit passer directement par Moana avant de rentrer à la maison.

Je glisse mes mains autour de sa taille, moi aussi je voulais y croire, que cet épisode renforcera notre couple, que plus rien pourra nous arriver après ça, nous aurons vécu le pire. Sanglotant à moitié dans son épaule, je voulais la rassurer.

- Quelque soit le jugement, je l’accepterai et je ne demanderai pas le duel judiciaire, je purgerai ma peine, j’espère que tu m’attendras mais promets moi de jamais faire quelque chose de débile… promets le moi sinon ne m’oblige pas de demander à Moana de te surveiller.

Je la serre encore un peu plus, c’était la dernière fois avant longtemps car dès qu’elle aura utilisé son badge, elle devra prendre son rôle de Prétorienne.

Lin essayait de détendre l’atmosphère en me parlant de mariage et bébé, je n’étais pas assez en forme et d’humeur pour répondre quelque chose; je préférais laisser ça en suspens, si elle veut parler de ce sujet de nouveau, ça sera après mes “ vacances “. Dans sa lancée, ma compagne continue dans l’humour, je finis par arrêter de sangloter, de toute façon, c’était fait, rien ne changera autant profiter de notre “ dernière heure “ pour se câliner.

Je ne pouvais décrire ce moment, la dernière volonté d’une condamnée ou assimilée, profitant de ces derniers instants mais la sanctuari finit par s’échapper pour récupérer quelque chose un peu plus loin, je reconnus mon écrin et elle sort un bout de papier, le tatouage. Je ne comprends pas toute de suite pourquoi elle défait son kimono, j’espère qu’elle n’allait pas me sauter car j’ai tout sauf envie de ça.

Je me retrouve le tatouage dans ma main et sa main pointant le creux de ses reins. Je la regarde, est-ce qu’elle vient vraiment de me demander de lui poser, comme une preuve d’amour, là toute de suite, je ne voulais pas forcément qu’elle ressente toutes les émotions qui bouillonnent en moi, elles étaient tellement controversées.

- Tu es sûre ?

Je positionne l’autocollant sur l’emplacement sans enlever la protection.

- Tu sais que c’est définitif… et je ne sais pas comment ça fonctionne réellement, si tu vas ressentir tout ce que je ressens, je ne veux pas que tu souffres. Bon j’avoue, je n’ai pas pris la notice en l’achetant, tu devrais faire un saut dans la boutique de tatouage pour tout savoir, tu me raconteras.

J’attendis son accord tacite pour ensuite le mettre sur sa peau douce. Elle était maintenant mienne et c’était bizarre de m’entendre dire ça dans ma tête. Elle m’a parlé de mariage, enfants mais maintenant qu’elle a fait ça pour moi, ça veut dire qu’elle veut qu’on fonde quelque chose toutes les deux malgré qu’elle m’arrête. La seule réponse que j’ai, c’est de l’embrasser et de la remercier.

- Merci Lin… Nous allons tout faire pour surpasser ça mais maintenant amenez moi à la Caserne qu’on en finisse.

Je me redresse et file à la bibliothèque prendre un papier pour griffonner une sorte de contrat.

- Tiens, un document qui indique que tout ce qui est à moi est à toi. Mon loyer est payé avec trois mois d’avance, au pire on s’arrangera maintenant, je vais enlever tout ce qui m’est inutile.

Je file dans ma salle de bains, enlever tous mes bijoux et autres artifices, je n’ai pas envie de les perdre, certains étaient sentimentaux. Je dépose mon baladeur à son socle de chargement et retourne au salon pour lui donner un dernier baiser pour ensuite tendre mes poignets devant elle.

- Partons maintenant….

Je commençais à regretter mes paroles, elle allait m’embarquer pour finir dans une cellule, pas celle de dégrisement, non les autres, celles des gens “ dangereux “, est-ce que ça se passera bien, on entends tellement de choses dans les prisons. Puis j’espère que le juge sera vite désigné, je me rappelle que c’était le Maître du Miroir qui s’en occupe mais le poste est en intérim pour l’instant… De toute façon, je verrais bien.