Distribution de cadeaux entre amoureuses

Une femme avec une cravate ? Je n’ai jamais vu de femme habillée avec un costume similaire à un homme. Hazuki porte régulièrement une sorte de cravate mais jamais nouée correctement et encore moins avec un costume. Je plisse les yeux, est-ce un commentaire subtil de ma chérie concernant mes nouvelles habitudes vestimentaires ? Je porte moins mes kimonos, bien que j’apprécie toujours en porter, j’essaye de me fondre un peu plus dans le décor de Tern. Une chose utile si on s'installe ensemble dans le quartier. J’essaye de faire des efforts pour porter plus de tenue féminine en espérant qu’elle y soit sensible mais les pulls épais à capuche sont très confortables… J'essaierai un de ces jours de trouver une tenue pour aller avec la cravate, juste pour faire plaisir à Kaname.

Bonnet sur la tête, on s’échange des compliments. De la couleur de mes yeux, le pompon est joli mais celui de Kaname qui rappelle les reflets violets de ses cheveux rend superbement sur elle. De quoi doit-on avoir l’air là à roucouler comme deux adolescentes…

Kaname déballe le paquet contenant le sac sans fond avec quelques difficultés due au fait que nous sommes attachées l’une à l’autre. Je ne savais pas si elle connaitrais le principe du sac enchanté par le technomage mais elle a déjà envisagé cet achat. ça limitera la quantité de bagages nécessaires lors de ses prochains voyages et lui permettra de toujours avoir sur elle son matériel en cas de besoin. Après un bisou sur le front, elle nous libère enfin de nos menottes et en profite également pour me donner un nouveau paquet. Je soupèse le paquet essayant de deviner son contenu. Il est plus lourd que les précédents… Ma curiosité l’emporte rapidement et déchire le papier. A nouveau, plusieurs cadeaux. Un coffret fermé joliment décoré. Alors que je m’appréte à l’ouvrir, Kaname m’interromps en annonçant un dernier cadeau à manger au dessert. Une sucrerie ? Génial ! Elle m’incite également à ne pas ouvrir le coffret et à le garder pour plus tard et à l’utiliser avec le reste de ces cadeaux… Je ne suis pas une spécialiste de tout ça mais mon passage sur le stand de Gabu m’a permit de découvrir pas mal de chose dont des “jouets”. Je braque un regard circonspect sur ma compagne.

Coquine va…

J’imagine très bien maintenant le genre de choses contenues dans ce coffret et me retient de l’ouvrir et de faire dériver cette soirée pour “jouer” avec elle et mes cadeaux. Il me reste encore des cadeaux à lui offrir dont le plus important. Je me concentre sur le second “cadeaux” un petit flacon “Baise-Main”. Encore un objet du Lose Store de Gabu que je ne connais pas. La lecture rapide de l’étiquette est très instructive. Dommage que j’ai déjà du gloss sur les lèvres… Je me tourne vers ma succube un sourire aux lèvres. Elle n’a ni gloss, ni rouge à lèvre elle !

Testons ce petit gloss…

Je dévisse rapidement le bouchon et applique délicatement le gloss sur les lèvres de mon cobaye. Le gloss appliqué, je pose le flacon sur la table et embrasse longuement ma compagne. Le test est relativement concluant, ces lèvres sont douces comme de la soie avec un petit goût de “reviens-y”. Rompant le baiser, je lui fais part de mon verdict.

Pas mal, c’est adopté.

Sur cet essai très concluant, elle propose de passer à table puis de finir la soirée par un câlin dans le canapé. Un programme séduisant. Mais, j’ai encore des cadeaux en stock avant tout ça. J’attrape mon sac et en sort un premier paquet, la calissonne. C’est dans le thème actuel des jeux à deux.

Après qu’elle ai déballé la calissonne, je sort le dernier paquet. Un cadeau qui me tient particulièrement à coeur. Une parure en argent et diamant unique fabriquée spécialement pour elle qui je l’espère lui plaira. Depuis que j’ai récupérer la parure chez Elliot, j’ai hâte de voir Kaname la porter mais maintenant que le moment fatidique est arrivée je doute. Mon pouls s'accélère et je commence à rougir. Est-ce qu’elle appréciera les bijoux ? Elle n’en porte pas spécialement beaucoup… Me cachant à moitié dérrière l'écrin, j’annonce à Kaname.

J’ai un dernier cadeau pour toi. Pour que mon amour pour toi t’accompagnes.

Stressée, je tend l’écrin à ma compagne en espérant vraiment ne pas faire un flop…

Formulation complètement nulle ou simple effet de surprise, Kaname semble relativement perplexe concernant mon cadeau. Difficile d’imaginer tout ce qui peut lui passer par la tête en ce moment. Néanmoins, elle prend le soin d’essayer de me rassurer en se rapprochant de moi avant de prendre l’écrin. Mon coeur bat la chamade prêt à exploser si je fais un flop avec ce cadeau… Défaire le ruban et ouvrir la boîte me semble lui prendre un temps infiniment long. Je me retiens de me cacher le visage avec les mains pour ne pas voir ça. Ma plus grande hantise est de voir une expression de déception sur son joli minoi. Le couvercle se sépare enfin du fond pour révéler le contenu de l’écrin.

Un instant, je me sens défaillir rien qu’en la regardant. Trop de stress pour mon petit coeur… Puis elle lève les yeux vers moi. J’y discerne avant tout de la surprise. Après la moto, elle ne s’attendait certainement pas à ce genre de cadeaux. Soulagée de voir qu’elle semble apprécier mon cadeau, je reprend pied et sourit à ma belle. Elle observe le collier avec passion, le pendentif orné d’un diamant brille à la lumière. Elliot a fait un travail magnifique pour ma demande. Même rangées dans l’écrin, je constate que les créoles brillent elles-aussi de mille-feux. Une parure parfaite pour mettre en valeur une femme magnifique. Elle sort le collier de son écrin et me demande de lui mettre au cou.

Je m’empare délicatement des deux bouts et le passe autour de son cou. J’attache sans difficulté le bijou et le laisse prendre sa place autour du cou de Kaname. Je caresse délicatement sa nuque. Elle passe ses bras autour de mon cou et pose son front contre le mien. J’aime être ainsi contre elle, comme s’il n’y avait plus que nous deux et rien d’autre. Je sourie à sa remarque concernant la parure et en déduis qu’elle lui plait. Perdue dans son regard, je répond à sa question.

Je trouvais qu’un certain cou manquait d’habits et comme un collier ne va pas sans boucles d’oreilles.

Je caresse doucement son cou du dos de la main.

Et tu oublies que c’est mon métier d’enquêter et de tout savoir.

Un petit tour dans ses bijoux, un peu d’observation entre autres. Je romps notre moment de romantisme pour l’embrasser. Le gloss fait encore effet, que ses lèvres sont douces.

Allons nous occuper du repas mon coeur. Peut-être y aura t-il d’autres surprises après le repas.

J’emboite le pas à la maîtresse des lieux pour l’aider à finir la préparation de notre repas en tête à tête.

Finalement, la préparation en cuisine ne demande pas vraiment d’effort, juste mettre les plats au four. Kaname a déjà préparer tout ce qui devait l’être. Je prépare rapidement un pichet d’eau, histoire de ne pas mettre une bouteille d’eau en plastique sur la jolie table qu’elle a décoré. J’aime ces petits moment que l’on arrive à passer de temps en temps ensemble à discuter de tout et de rien. Des petits moments de vie commune bien trop peu nombreux à mon goût. J’hésite à lui proposer de venir habiter ici ou même que l’on prenne un autre logement ensemble, son avis de recherche me pèse et sape souvent ma résolution. Est-ce qu’elle voudra encore de moi après tout ça ? Cela fait un certain temps que je fais traîner le dossier…

Ayant fini de mettre les plats en cuisson, elle s’adosse au plan de travail en adoptant une expression bien trop sérieuse à mon goût. J’écope de LA question très prévisible après mon remarque sur mon métier. Plutôt que de répondre, j’imagine ma compagne face à ses élèves avec cet air. Un sourire m’échappe, il faudra que je m’arrange pour mener une petite opération d’espionnage. Changement de ton de la part de la succube, elle n’est donc pas si fâchée que cela.

A tout hasard, je dirai le vert. Et non, je n’ai pas “enquêter” sur toi avant qu’on sorte ensemble, juste après pour pouvoir te faire des cadeaux adaptés. Et avant que tu me poses la question, je n’ai même pas jeter un oeil à ton casier judiciaire. Rassurée ?

Je m’assoie à moitié sur le dossier d’une chaise. Je n’aime pas mentir… mais c’est le seul moyen de la protéger pour l’instant. Nouveau changement d’attitude de ma compagne. Regard et démarche de séductrice, sa part de prédatrice est à l’oeuvre visiblement. Je déglutit difficilement n’arrivant pas à quitter son regard. Comment on peut faire pour résister à ça ? ça ne m’étonne pas que les livres mettent en garde contre l’attraction des succubes… Séductrice en puissance est l’adjectif qui revenait le plus dans mes lectures. Certains passages m’ont laissé un peu circonspectes quand même mais aucun doute là dessus, elle sait se faire remarquer et désirer. J’arrive enfin à quitter son regard pour me concentrer sur ses lèvres lorsqu’elle me questionne sur mes découvertes. Elle a déjà testée son pouvoir sur moi et cela lui a valu un suçon mémorable. quand aux activités d’une succube lors de son temps libre… Les livres sont assez explicites pour que je me fasse ma propre idée.

Juste devant moi, elle m’oblige doucement à la regarder dans les yeux. Ce n’est pas du jeu ! Comment je suis censée résister si elle s’amuse à me charmer comme ça ! Ses yeux virent rapidement à l’ambre. Ils sont beau comme ça aussi mais je sais ce que cela veut dire. Elle utilise son pouvoir. Je reste calme attendant de voir si elle essaye à nouveau de modifier mes émotions mais rien. Un jeu, rien qu’un jeu entre amoureuse. Je me redresse. Face à face, j’entame une réponse :

Qui pourrais-je bien questionner pour avoir des informations sur ton pouvoir ?

Je prend un air faussement pensive, un doigt posé sur les lèvres. Je ne pense pas qu’il y ait grand monde pour m’informer. Peut-être sa famille, si elle est à Entre-Monde. On n’a jamais discutée de ça ensemble jusqu’à maintenant. Je ne sais même pas comment abordé le sujet…

Quant aux activités des succubes, la bibliothèque regorgent de livres traitant le sujet.

Je lui fait un petit sourire malicieux. Je doute qu’elle soit vraiment comme les livres décrivent les succubes. Je vois mal ma Kaname comme une créature assoiffées d’activités sexuelles en tout genre. Je glisse mes mains sous son haut caressant sa douce peau. Est-ce qu’elle attend de moi que je la rassure ? Que j’accepte sa nature et ses besoins ? Je me suis faite une raison là dessus, même si je préférerai ne l’avoir que pour moi.

Je suis curieuse et je me suis renseignée sur les succubes en effet. J’avais quelques interrogations pour la suite de notre relation. Par exemple, est-ce qu’il y avait un risque pour toi de me fréquenter assidûment. Comment se passe la reproduction chez les succubes. Et plein d’autres encores.

Avec toute les créatures qui se côtoient à Entre-Monde, j’étais bien en droit de me demander comment naissait de nouvelles succubes. Je continue de caresser Kaname, dommage que la cravate soit loin. J’aurai bien attaché la séductrice et profiter de l’occasion pour jouer avec elle.

Lentement, les yeux de Kaname reprennent lentement leur couleur normal, le jeu de la prédatrice et sa proie est déjà fini ? Elle m’avoue à demi-mot avoir largement utiliser son pouvoir et profiter de sa condition de succube par le passé. Je peux comprendre ça, j’ai eu une période où j’utilisais régulièrement ma voix pour obtenir ce que je voulais. J’y ai appris beaucoup sur moi en repensant à cette période, est-ce la même chose pour elle ? Mon avantage est que mon pouvoir ne me permet pas d’influencer autant les gens que le sien, j’ai finalement assez peu blessé de personnes… Je reste silencieuse, le passé est le passé. Elle n’est plus comme ça, c’est ce qui compte au final. Elle déplace mes mains vers ses hanches, je comprend le message, discussion sérieuse en cours.

Kaname continue en essayant de démonter mes lectures. Il est certain qu’elles ne sont pas vraiment à jour mais elle m’évite de passer pour une idiote lorsqu’elle évoque Lilith, la reine des succubes. Une histoire intéressante que l'avènement des succubes. Elle enchaîne ensuite en m’expliquant le fonctionnement général de leur “alimentation” et l’évolution constatée depuis Entre-Monde. J’en conclus que j’ai de la chance d’être avec elle et pas une autre. Je serai peut-être morte avec une autre…

Tu ne m’as jamais parler de ta famille avant. Aurais-je le plaisir de les rencontrer un jour ou est-ce dangereux pour moi ? L’important, c’est toi. Tu me préviendras si tu as besoin de plus, d’accord ?

Elle essaye de me rassurer concernant sa situation de succube et ce que cela implique. Se nourrir régulièrement pour ne pas dépérir. Elle affirme même que d’ici quelques générations, cela ne sera certainement qu’une histoire ancienne. Pour l’instant, je me fiche des générations futures… Il n’y a que d’elle que je me préoccupe. C’est difficile de ne pas savoir comment l’aider, être un pilier sur lequel elle peut compter quelque soit son besoin.

Comptes sur moi pour combler tes besoins ma belle.

Décidant que ce sujet est clos, elle devient plus espiègle rebondissant sur mes interrogations sur la reproduction des succubes et mon manque de connaissances sur les démons. Jouant avec elle, je me rapproche d’elle, les yeux dans les yeux. C’est mon tour d’essayer de jouer à la prédatrice.

Pourquoi pas si c’est avec toi ? Donnes-moi une semaine et je trouverais un moyen de te mettre enceinte ma belle.

Je lève les paumes en l’air et prend une expression résignée.

Au pire, j’irai voir Gabu.

C’est une attaque vraiment basse ça. Aucune chance que j’aille demander à Gabu de me faire un enfant. J’ai un peu plus de fierté que ça et je doute qu’il accepte de toute façon. Kaname réplique par de la science et des chiffres. Elle en profite même pour se vanter. Son clin d’oeil m’incite à jouer avec elle. Faussement vexée, je me défend.

Parce que je ne suis pas à ta hauteur ? Mais je dois bien avouer que tu as un avantage sur ce point. Aucun sport et même pas une petite poignée d’amour ! C’est de la triche !

Joignant le geste à la parole, je la caresse délicatement. Elle clôture cette conversation fort sérieuse en me promettant de tout faire pour que sa nature ne pose pas de problème entre nous. Je sais que je ne peux pas exiger d’elle une fidélité absolue, cela me fait peur. Peur de la perdre, peur de l’inconnu qui viendrait la séduire. Mais je me ferai violence pour elle, pour nous.

Comptes sur moi !

Fin de la conversation sérieuse, retour aux jeux. Elle m’attrape pour un câlin et me couvre de baiser dans le cou arguant qu’elle a besoin de force. Ses lèvres chaudes me réchauffent doucement, je regrette vraiment que mes cadeaux soit si loin maintenant. Je profite d’un moment de calme pour réclamer qu’elle me libère en lui mordillant tout doucement l’oreille. Je glisse mes mains sous son haut pour la chatouiller un peu. A la première occasion, je m’empare de ses lèvres. Je l’aime tellement, j’ai envie de rester avec elle, contre elle. Le four trouve le moyen de casser l’ambiance en se mettant à biper. Je fais la moue.

Casseur d’ambiance…

Je me sépare de Kaname à contre coeur pour l’aider à sortir les plats du four. Le repas prêt et déposer sur la table, je me plaque contre Kaname. caressant sa joue, je lui susurre à l’oreille d’une voix que je voulais sensuelle.

Le repas est servi !

Vivement le dessert.

Ma petite remarque sur le loup fait son effet. Si je ne la connaissais pas aussi bien, je pourrai presque croire à de la jalousie. Ces petites questions pas du tout innocentes me font sourire. Cela m’amuse beaucoup. Autant, j’arrive très bien à m’imaginer avec Kaname et un bébé, autant, je n’y arrive pas du tout avec lui. Mais c’est amusant de la titiller.

Scientifiquement parlant, il représente un bon potentiel reproducteur, tu en conviendras certainement. Grand, musclé, visiblement en bonne santé, visiblement de bon gène à transmettre à un enfant.

Je lui tire la langue clairement contente de ma bêtise. En toute logique, ce sont de bon argument pour justifier un choix de père pour un enfant dans notre cas. Mais ce n’est pas ça qui me ferait envie… J’aimerai un bébé à nous deux qui soit autant le mien que celui de Kaname. Malgré ma petite blague, elle ne semble pas tellement contre l’idée d’avoir un enfant toute les deux même si on a quelques petites étapes à valider avant.

Oui oui ! Pas grand chose.

J’énumère sur mes doigts.

Prendre un logement ensemble, se marier. Autre chose mon coeur ?

Le mariage est important pour moi. C’est un peu comme recevoir la bénédiction de Lune. Il faudra certainement que je soit persuasive pour qu’elle accepte un tel engagement mais on verra le moment venu.

A vrai dire, non, je n’ai aucune idée de comment faire. Mais je ferai des recherches pour être prête quand on le voudra.

Moana sera certainement une bonne informatrice dans un premier temps. Je trouverai bien un moyen pour ça, Entre-Monde est génial pour ça. L’alchimie, la magie, la technologie, il y a sûrement un moyen.

Ne relevant pas sa remarque concernant ses gènes qui la condamne à être un canon digne d’être une icône de mode, je l’embrasse pour la remercier de son compliment.

Installée à table, l’odeur des plats réveille mon estomac. C’est que finalement, les amuses-bouches ne m’ont pas calés. Prête à ramener le sujet de sa famille sur la table, elle prend les devants. Je me contente d’attaquer mon assiettes généreusement remplies en lui souriant. J’écoute attentivement ma chérie me raconter son arrivée à Entre-Monde. Je prend soin d’essayer de retenir les noms des membres de sa famille. Je pensais bêtement qu’elle était fille unique mais elle a donc un frère plus jeune…

J’aurais finalement pu croiser ta famille en venant te voir du coup !

Peut-être que je les ai même déjà croisé les rares fois où je suis venue sans utiliser mon miroir. Autrement, j’arrive directement soit au pied de l’immeuble soit directement devant la porte. Je continue de manger tranquillement mon assiette profitant des saveurs. C’est délicieux ! Kaname pose ses couverts et semble tendue. Elle a quelque chose de compliqué à me dire visiblement. Je fais de même et attend en silence qu’elle soit prête. Elle aborde la question des idéaux, je soupçonne qu’elle veut parler des besoins des succubes. Lorsqu’elle me parle plus amplement de son frère, je comprend que j’ai vu juste. Pour son frère, je serait certainement un amuse-bouche même si je suis la compagne de sa soeur... Je suis contente qu’elle ne soit pas comme cela, on n’aurait certainement jamais flashées l’une sur l’autre dans le cas contraire. Je tend la main en travers de la table pour prendre la sienne en signe d’encouragement.

Tu n’es pas ton frère, ni tes parents. Tu as fait tes choix de vie et j’en suis heureuse car ils t’ont conduits à moi.

Mais je crois que la rencontre avec sa famille attendra certainement. J’ai l’impression que je serai considérée comme l’amuse-bouche de la réunion de famille… Une pensée qui ne m’attire pas beaucoup, je préfère le dessert avec Kaname. Embrayant sur ses parents, elle me décrit un couple qui n’a pas vraiment de point commun justifiant une vie commune. Une mère militaire ressemblant beaucoup à la Nix Nivis… N’ayant qu’entendu parler de la Nix, j’imagine difficilement le style de sa mère mais cela n’a pas dû être toujours drôle avec elle. La description de mon père me parle beaucoup plus. Il me parait déjà plus accessible comme personne. Avant que j’ai pu dire quoi que ce soit, elle enchaîne en évoquant le clan des succube et leur “politique” démographique. Ils sont protectionnistes, peut-être ont-ils peurs de voir leur espèce disparaître s’ils mélangent leur sang à d’autres races… Je me demande si cette vision est viable à long terme avec seulement une cinquantaine de membres.

C’est un sacré tableau qu’elle m’a décrit… Une famille, un clan même, qui rejette complètement sa façon de vivre. Je ne peux pas dire que j’ai maintenant un peu peur de rencontrer sa famille. S’ils ont les mêmes capacités qu’elle, j’ai peur de ne rien pouvoir faire pour me protéger d’eux. Kaname pourra t-elle me protéger s’ils tentent quelque chose ? Je ne veux pas qu’elle soit obligée de se brouiller avec sa famille à cause de moi. Je me lève et contourne la table pour la rejoindre. Après avoir tiré sa chaise, je m’assoie sur ses genoux et prend sa tête entre mes mains.

Je ne te cacherai pas que ta famille m'inquiète un peu. Si j’ai bien compris, je suis une proie pour eux et auraient-ils la décence de me laisser tranquille pour toi, je ne le sais pas. Mais c’est toi que j’aime, pas ta famille.

Je glisse mes mains le long de sa nuque et la prend dans mes bras pour un câlin. Je lui chuchote à l’oreille.

Merci de m’avoir parlée de toi et ta famille.

Ce n’est pas forcément toujours simple de parler de sa famille quand on n’approuve pas leurs choix. Je la garde contre moi pendant quelques secondes avant de la libérer. Après une petite caresse sur sa joue, je retourne à ma place. Je reprend mes couverts pour continuer le repas avant qu’il ne refroidisse. J’essaye de me souvenir si j’ai déjà évoqué avec elle autre chose que mon histoire avec Loy. Je ne crois pas avoir parler de ça.

Vu que tu m’as parlée de ta famille, c’est mon tour de te parler de ta belle-famille ?

Mon cas est nettement plus simple que le sien… Ma famille n’est jamais venue à Entre-Monde… Je suis la seule de ma famille à avoir passer le portail.

De ce que je sais, mes parents n’ont jamais passés le portail entre mon monde et ici donc tu auras la joie de ne pas avoir de beau-père qui veut garder sa fille.

Je lui sourie, après 20 ans, je me suis faite à l’idée de ne pas avoir de parents, juste des adultes qui veillent sur moi.

Je suis arrivé à Entre-Monde à deux ans et je n’ai pas vraiment de souvenir de ma mère. Tout ce que je sais, je le tiens de l’Oba, l’ancienne du village. Ma mère était prêtresse de Lune, comme moi. Grande, fine et brune, on ne se ressemble pas tant que ça d’après elle.

Je reprend une bouchée jouant d’un suspens avant de lui parler de mon père fantôme…

Quant à mon père… Le néant, je t’ai déjà parlé des règles des prêtresses de Lune, une relation doit rester secrète. Personnes n’a pu me parler de mon père… Je sais que je lui ressemble et que je tiens mes cheveux blancs de lui mais c’est tout.

Je sens ma gorge se nouer. J’aurai vraiment avoir une photographie de mes deux parents, savoir d’où je viens. Est-ce qu'après m’avoir envoyée à Entre-Monde ils ont eu d’autres enfants ? Plus jeune, je me suis souvent sentie seule, j’ai beaucoup pleurée priant pour que les miroirs redémarrent et que je retrouve ma famille.

Globalement, les habitants de mon monde ont envoyé une caravane ici pour propager notre religion. Les miroirs se sont fermés pas longtemps après notre arrivée. Comme je suis née la nuit de l'avènement, j’ai été désignée par les autorités pour être la prêtresse de la caravane. Pourquoi mes parents n’ont pas suivi, je ne le sais pas. Il n’y a bien que l’Oba que je pourrai considérer comme une grand-mère dans mon village.

La doyenne du village a toujours pris grand soin de moi. C’est elle qui s’occupait de moi quand j’était malade. Il n’y bien qu’elle qui me manque depuis mon départ du village.