Distribution de cadeaux

Elliot avait proposé le lendemain pour manger à la maison. C'était court, mais j'avais accepté. C'est pas que je voulais me débarrasser du renard stellaire, mais j'en avais un peu marre de retrouver tous les fauteuils et toutes les chaises par terre sans oublier les couvertures coussins et plaids retirées parce que sinon, c'était pas drôle ! En même temps je lui laissais l'accès à presque toutes les pièces de la maison. Sauf le bureau. Je n'avais pas beaucoup de matériel, mais j'y tenais ! Enfin bref il était tout mignon, mais n'aimait pas vraiment que je le laisse toute la journée tout seul. Dès qu'il y avait quelqu'un avec lui, il se calmait aussitôt et devenait vraiment facile à vivre. Un peu collant mais bon ça mettait de la vie dans cet appartement.

Le soir même je partis en quête d'un repas convenable, hors de question de demander de l'aide à mes parents, et puisque j'arrivais même à rater des pâtes on allait éviter d'avoir plus à faire que mettre un plat au four ou au micro-ondes ! Mon choix se porta sur un petit restaurant à côté de chez moi qui faisait aussi du à emporter. Ils faisaient un repas spécial Noël qui me parut bien, je lui en commandais donc pour deux personnes pour le lendemain en lui précisant que je viendrais lui chercher en fin d'après-midi début de soirée.

La journée du lendemain passa rapidement, trop rapidement à mon goût, j'étais stressée à l'idée de rater quelque chose, c'était la première fois que j'invitais quelqu'un dans mon chez-moi et bien que j'ai eut toute mon enfance l'exemple parfait en ce qui concernait l'accueil des convives j'avais des doutes sur mes capacités à m'en sortir. Et si j'oubliais quelque chose ? Une fois que le dernier client eut franchit la porte, nous rangeâmes la boutique. Puis chacun partit de son côté se préparer pour la soirée... Je filais sans demander mon reste pour récupérer le repas : des petits fours en entrée, du saumon fumé blinis crème fraiche pour l'entrée, un peu de dinde avec des marrons des pommes duchesses et quelques haricots verts en plat et de la bûche en dessert. Je n'aimais pas les marrons... Mais bon je n'avais qu'à pas m'en mettre dans l'assiette et puis c'est tout !

C'est les bras chargés que je pénétrais dans mon appartement. Moment que je redoutais, je me préparais à réceptionner le boulet de canon fou sans faire tomber mon butin :

-C'est bon on a comprit t'es content ! Tu me laisse rentrer maintenant ?

Je posais le repas sur la table du salon avant d'ôter mon manteau et mes chaussures que j'allais ranger dans ma chambre. Je n'avais pas vraiment d'entrée à proprement parler ici, pas de porte manteau de micro-pièce, on tombait directement dans la salle à manger. Ou dans le salon, ça dépendait de l'entrée. Après avoir câliné quelques instants le renard stellaire, je me lavais les mains, mis au frais ce qui devait l'être et regardais les temps de cuisson pour savoir à quel moment enfourner ce qui devait l'être. Bon, maintenant la table. Je me voyais mal nous placer chacun à un bout, vu comment la table était géante, ce serait gênant.

Je commençais par vider la table de tout le fatras qui l'encombrait. Les outils revinrent dans le bureau comme les papiers, les boites et emballages à la poubelle. Une nappe propre et même neuve fut installée puis des assiettes, des couverts, des verres. Je décidais de nous mettre face à face, mais dans la largeur, du côté le plus proche de la cuisine. Des petites décorations que j'avais récupérées par-ci par là un dessous de plat pour ne pas bruler ma nappe, le tout dans les tons bleus turquoise et marron. Je n'avais pas de sapin, et pas le temps pour en chercher un. Tant pis. Je mit mes cadeaux à l'autre bout de la table en me disant avec un sourire que si Nemo était là ce soir, il repèrerait le paquet de gâteaux même emballés dans du papier cadeau sans difficulté ! En faisant une nouvelle fois le tour de la maison pour vérifier que tout était ok je repérais un bateau en bas de chez moi. Je reconnus l'embarcation sans difficulté. Mon tonton passait la soirée en bas à priori. C'était l'un des seuls que je ne détestais pas vraiment. On ne pouvait pas aller jusqu'à dire qu'il était à l'aise en ma présence où qu'il n'en avait rien à faire de mon état d'hybride, mais il ne me détestait pas non plus. Bref, ce n'était pas pour ça que j'allais descendre dire bonjour non plus, fallait pas abuser. J'entrais dans l'atelier en prenant bien soin de refermer derrière moi et récupérait une longue bande de ruban rouge. Puis je ressortis et le posait sur la table après y avoir fixé ma petite carte. C'était tellement plus facile d'écrire ce qu'on ressentait plutôt que de le verbaliser... Puis je partis me changer. Un pull rouge avec une ouverture en cercle, le haut et les manches étant en dentelle, un jean noir et je me baladais en chaussettes dans la maison comme d'habitude.

Une fois recoiffée, je vérifiais l'heure. Plus que quelques minutes à attendre. Je récupérais mon fameux rubans pour commencer la bataille finale : le nouer autour du cou du renard stellaire. Je sifflais un peu avant de lancer en faisant le tour des pièces de la maison :

-T'es passé où toi encore ? Viens me voir ! Ah non pas sur mon lit on avait dis ! Descend de là tout de suite ! Allez viens !

Je sortis mon arme ultime : un biscuit. Oui j'allais le regretter je lui avais filé une sale habitude, mais ça marchait ! Le renard me suivis jusqu'à la salle à manger et je m'accroupis devant lui en lui donnant le gâteau :

-C'est bien ! Allez laisse toi faire maintenant tu veux ?

Après plusieurs minutes de bataille pour lui attacher solidement mon nœud sans lui faire mal et sans trop serrer, je réussis, pile au moment où la sonnerie retentissais. Parfait ! Sauf que du coup j'avais pas eut le temps de mettre les petits fours au fours. J'allumais ce dernier avant d'ouvrir la première porte que je refermais derrière moi en intimant à l'animal surexcité :

-J'en ai pas pour longtemps, reste sage !

Puis je dévalais les escaliers pour ouvrir la seconde porte

-Coucou Elliot !

-Bonsoir ma belle ! Tu es très belle comme ça !

Je rougis instantanément, balbutiant un "merci" un peu gêné. Pourtant, il devait le savoir à force ! A croire qu'il le faisait exprès ! Puis je me repris pour répondre avec un petit sourire

-T'es pas mal non plus !

Depuis le marché de Noël, il avait recommençai à soigner ses tenues, à faire attention à son apparence, je retrouvais peu à peu le Elliot d'avant ce qui me rassurait énormément. J'avais eu tellement peur quand il avait disparu sans dire un mot ! Je n'en étais que plus acharnée au travail, comme pour prouver qu'il avait eu raison de faire de moi son apprentie. Je remarquais aussi le petit bonnet sur la tête du Precious avec un rire

-Nemo aussi est sur son 31 aujourd'hui ? C'est trop mignon !

Quelque chose semblait bouger derrière mon ami, et je fronçais légèrement les sourcils, surtout que dès que j'essayais de me décaler, l'ondin semblait se décaler volontairement en même temps que moi :

-Ton premier cadeau a hâte de te rencontrer

-Qu'est-ce-que....

Je m'arrêtais net lorsque le Linéore que je reconnus immédiatement apparut dans mon champ de vision. Je portais mes mains à ma bouche dans une expression de surprise non feinte. Je m'accroupis, laissant le petit dragon s'approcher, comme à l’Épicerie, jusqu'à ce qu'il s'arrête à quelques centimètres de moi. Je tendis doucement ma main pour une première caresse, peinant à réaliser ce qu'il se passait. Comment ? Je murmurais :

-Hello toi... Tu es magnifique....

Puis je relevais la tête vers Elliot, les yeux brillants de larmes, les mots se bousculant dans ma bouche :

-Pour moi ? Vraiment ? Mais comment tu ? Je... euh... Merci... Tu es complètement fou !

Je me redressais finalement pour me jeter au cou de la sirène, laissant quelques larmes de joie rouler sur mes joues. Puis je me ressaisis, plus ou moins, en lançant :

-Bon ! On va peut-être pas passer la soirée dans l'entrée !

Je refermais la porte d'entrée derrière Elliot puis montais en première, plaisantant sur le fait que normalement il fallait laisser les invités passer devant, mais que vu que c'était moi qui avait la clé au diable les codes, sans me douter que le bruit de la sonnette avait attiré l'attention dans l'appartement du rez-de-chaussé de 3 paires d'yeux silencieuses qui bataillaient pour observer à travers l’œilleton ce qu'il se passait.

Dans l'appartement du rez de chaussé...:

Dès que ma clé tourna dans la serrure, j'entendis les petites pattes galoper sur le parquet, des petits jappements de joie commençant à retentir :

-Ton cadeau à toi est pas doué pour les surprises par contre franchement....

L'habitude me fit réceptionner glisser ma jambe dans l’entrebâillement de la porte au moment ou le museau commençait à essayer de forcer le passage pour le repousser vers l'intérieur, puis je rentrais rapidement attrapant l'animal dans mes bras. Pas question qu'il se carapate en bas ou qu'il nous fasse tomber la sirène dans les escaliers :

-On avait dit sage ! C'est ça que tu appelle sage ? Comment en 5 minutes même pas tu as eu le temps de me ramener absolument tous les coussins du salon ici !?!

Je lâchais le petit renard qui se mit à courir en rond autour d'Elliot et du Linéore décidément plus calme. Je commençais à ramasser les coussins pour ne pas avoir à regarder la sirène, le rouge aux joues, sachant pertinemment ce que j'avais inscrit sur ma carte et doutant désormais du bien-fondé de mon idée. Le Linéore se mit à me suivre tranquillement et, toujours pour ne pas croiser le regard de mon ami, je me mis à le câliner de façon naturelle...

-Comment vas-t-on t'appeler ? Yülina ? Ça te vas ça ?

Dans l'appartement après le départ d'Elliot:

Je restais les yeux rivés au sol les joues plus rouges que jamais, hochant légèrement la tête lorsqu'Elliot demanda si l'animal surexcité était pour lui. Jusqu'à ce que je chute complètement, emportée par un câlin surprise :

-Lylla... Je t'adore tant... Merci...

Je me blottis contre mon ami, ne sachant plus quoi dire, luttant contre des larmes qui tentaient de passer la barrière de mes paupières fermées. Jusqu'à que des piaillements interrompe cette séquence émotion. En relevant la tête, j’aperçus les animaux faisait connaissances les uns avec les autres avec plus ou moins d'insistance. Tandis que Yülina restait assise en retrait observant les deux autres, le renard stellaire préférait renifler tout le monde, surtout Nemo. Je me mis à rire, pendant qu'Elliot sermonnait le petit renard qui ne semblait pas le moins du monde contrit :

-Doucement toi ! Nemo n'est pas un goûter... Voyons... Je crois que Flash serait un bon nom pour une boule de nerf comme toi.

Le nouvellement nommé Flash décida donc d'aller inspecter son autre camarade de la soirée de la même manière. Jusqu'à ce que la petite dragonne fasse mine d'attaquer pour signifier son ennui ce qui fit déguerpir le renard à grande vitesse. Je ris de nouveau essuyant les dernières gouttes de mes yeux.

-Tu sais te faire respecter toi !

-Bon as-tu besoin d'aide pour quelque chose ma Lylla ?

Je réfléchis quelques secondes avant de hocher négativement la tête.

-Pour l'instant non, j'ai juste un plat à mettre au four. Flash arrête avec ces coussins voyons ! Tu vas finir par me les percer !

Je me mis à l’œuvre, en attrapant mon plat pour le mettre dans le four. Puis je sortis l'entrée du frigo pour pas que tout soit trop froid. Ensuite j'attrapais plusieurs bouteilles, une de vin, fournie avec le repas, et plusieurs de soda et de jus de fruits. Puis je sortis un paquet de chips d'un placard

-Et bien... J'ai été prise par le temps donc les petits-fours sont pas chauds désolée... Tu veux boire quoi ? J'ai pas mal de trucs...

Gourmande comme je l'étais,certaines bouteilles étais entamées, j'en buvais un verre de temps à autre. J'embarquais la totalité de mon butin sur la table

-Assieds-toi je t'en prie.

-Ne t'en fais pas pour les petits fours je m'en remettrais. Du jus de fruit ce sera parfait !

Je n'eus pas le temps de faire un geste qu'Elliot servit les verres. Hé ! C'était à moi de faire ça normalement ! Je répliquais en souriant

-En même temps ça va pas nous tuer d'attendre 10 min

Je trinquais avec lui en souriant, m'amusant de l'entendre utiliser des possessifs. Je ne m'en offusquais pas, j'avais comprit que c'était affectueux, même si ça sonnait étrangement à mes oreilles et que mon cerveau me soufflait dans un coin de mon esprit que non je n'étais à personne. Oui oui, il paraît que je suis une peu rebelle. Enfin, surtout avec mes parents en fait.

-Merci d'être venu surtout. Je me retrouve un peu seule là-dedans quand même. Enfin, même si ça ça change pas d'avant... Sauf qu'avant je pouvais pas inviter de gens.

Je pouvais pas et je ne voulais pas. Je ne connaissais pas grand monde et je me méfiais des gens. Avec tous ceux qui rêvaient de me voir disparaître de la surface de l'Entre-Monde, je ne savais jamais vraiment si l’intérêt pour moi était feint ou non

-Tu es bien installée en tout cas c'est une bonne chose. C'est très chaleureux ! Ça se passe bien avec tes parents ? Ils ne cherchent pas trop à te voir ?

La petite dragonne grimpa pour se rapprocher de moi au moment où Elliot commença à donner des biscuits au deux gloutons

-Mais lui donne pas des mauvaises habitudes dès le premier jour à celui-là ! Ah mince c'est trop tard, c'est vrai que je l'ai déjà fait. J'ai même pas réussit à lui apprendre à s'asseoir en plus ! Je suis déçue... Mais ça lui faisait lâcher les coussins au moins

Je ris, les quelques jours de cohabitation avec ce renard n'avaient pas été de tout repos, loin de là, mais ça allait me faire bizarre de ne plus le voir sauter partout. Heureusement que la petite Yülina allait remplacer la boule de nerfs. Celle-ci posa sa tête sur mes genoux, à la recherche de câlins que je lui donnais de bon cœur.

-T'es trop mignonne toi... Sinon pour en revenir à ici, oui, ça se passe bien, mes parents ne passent pas plus qu'avant, j'avais déjà l'étage pour moi en fait, sauf quand il y avait des gens qui restaient dormir. En fait ici il y avait que des chambres, cette maison ressemblait à un hôtel avant. J'ai l'impression que ça s'est un peu calmé depuis la "privatisation complète" de cet étage. J'entends moins de voix qu'avant... Oh mince le four !

Je me levais pour récupérer le reste de l'apéro qui n'avait heureusement pas brûlé, j'avais réagis à temps. Je revins avec les petits fours sur un plateau, sauf un qui avait déjà trouvé le chemin jusqu'à ma bouche

-Ch'est bon mais ch'est chaud !

Je me rassis avant d'enchaîner :

-En fait c'est vraiment bête... C'est mes parents mais pour moi c'est comme si je n'existais pas pour eux... Et j'ai même pas envie de leur parler ou de les voir, chaque fois que je les croise, j'ai envie de leur hurler dessus. Ma mère était venue me voir après le bal... Pour s'excuser... Je l'ai envoyée bouler. Je n'avais même pas envie d'entendre ses arguments. Je n'arrive même plus à les considérer comme mes parents. Est-ce que c'est normal ?

J'étais perdue, cela faisait des années que je repoussais violemment la moindre de leur tentative pour se rapprocher de moi, mais je commençais à me demander si ça avait été une bonne idée. Néanmoins, je ne pouvais même pas envisager le fait de leur adresser la parole autrement que par nécessité

Après avoir parlé à Elliot de ces interrogations qui prenaient de plus en plus de place dans mon esprit ces derniers temps, celui-ci me confia ce qu'il en pensait :

-Je ne me souviens pas bien de mes parents, et je n'ai pas d'enfants mais... Permet moi de te donner mon impression. Tu as énormément souffert par tes parents, par le rejet des autres qu'ils ont créés, par le manque d'intérêt qu'ils t'ont portés ou par le fait qu'ils ne t'ont pas défendu, je me trompe ?

Je hochais la tête doucement, ramenant la dragonne contre moi pour lui faire un câlin après avoir grignoté de nouveau quelques biscuits et quelques petits fours alors que la sirène reprenait la parole, me révélant quelque chose que j'ignorais complètement :

-Je ne devrais pas t'en parler mais je prends le risque de le faire : il y a un mois, un peu après ma sortie de l'hôpital, ton père est venu me voir. Il était persuadé que c'était moi qui t'avais mis dans la tête que tu devais quitter leur maison, ce qui n'est pas totalement faux... Nous avons finalement longuement discuté et je peux t'affirmer une chose : ton père t'aime. Profondément. Il est extrêmement maladroit et a peur de perdre le reste de sa famille en s'isolant. Mais dans l'ombre, il ne cesse de tenter de te protéger et a beaucoup de tensions avec ta mère pour qu'elle arrête de t'utiliser comme un faire-valoir. Lylla... Ton père t'aime sincèrement, mais il ne sait pas te le dire et il en souffre. Il m'a avoué être jaloux de moi, il pensait que je lui volais sa place... Je ne sais pas pour ta mère, je ne la connais pas vraiment. Mais pour ton père... Je pense que tu pourrais essayer de calmer un peu le jeu. Je ne te force à rien bien sûr ! Mais je pense que vous méritez tout les deux de vous poser, de prendre du temps juste tous les deux et de renouer quelque chose. Ça ne se fera pas en un jour, il vous faudra du temps... Mais je pense que ça en vaut la peine.

Je secouais la tête, n'es croyant pas mes oreilles :

-Pourquoi... J'ai même pas l'impression d'exister à leurs yeux ! Je comprends pas...

Je me blottis contre la sirène essayant de remettre de l'ordre dans mes pensées. Depuis quand il se souciait de moi ? Malgré le fait que je tentais de les refouler, les souvenirs affluaient. Finalement il y avait bien eut des moments de rires, et de jeux insouciants, pourquoi leur attitude avait changé quand j'avais grandis ? Qui avait rompu les liens en premier ? Je ne le savais pas, mais est-ce-que ça avait encore une importance aujourd'hui ? Et ce que j'avais vraiment envie de retrouver cette complicité ? J'étais complètement perdue.

-Il est vraiment pas doué.... Je... J'y réfléchirais promis...

Je me secouais finalement un peu.

-Oulà, j'ai un peu gâché l'ambiance non ? Désolée... Viens voir ! Ils m'ont fait un atelier rien qu'à moi ! Je préfère travailler à la boutique, mais comme tu m'empêches d'y rester trop tard....

Je lui tirais la langue avant de me lever en sautillant sur place comme une gamine et de le tirer par le bras pour l'emmener jusqu'à la pièce voisine en ouvrant la porte coulissante. En allumant la lumière, on pouvait découvrir une grande planche faisant office de bureau/plan de travail traversant la pièce de bout en bout sous une fenêtre donnant sur le fleuve. Une chaise à roulette confortable était installée devant, et sur tous les murs se trouvaient plusieurs étagères, la plupart plus garnies de cadres que de matériel. Quelques pinces étaient abandonnées ça et là sur la planche. Sur le mur d'en face, un canapé dépliable permettait de faire dormir une à deux personnes. Enfin, à condition que la pièce soit rangée...