Re: [ Mission ] Un pique-nique dans le désert [pv Wu et Aby ]

[ Je suis vraiment désolée. J’ai gaffé encore une fois. Pour la réaction, je n’attendais pas que ton perso soit ébahi mais seulement un peu surpris. En effet, je trouvais amusant que le maître du K’ouen demande à Ulrik à quel miroir il appartenait. Du moins, c’est ce qu’Ulrik a trouvé amusant. Je me suis mal exprimée. Désolée. ]

La conversation qui s’en suivit amusa Ulrik. Abysse, quant à elle, demeurait un tantinet rêveuse. Elle tentait de se remémorer ce qu’elle savait d’Ing et ce qu’elle en avait vu. Elle savait que la région n’était pas des plus accueillantes et qu’il fallait rester sur ses gardes. La jeune femme essayait juste d’envisager les potentiels dangers qui barreraient leur route.
Tout à coup, la charrette s’arrêta et les paroles du paysan l’extirpèrent de ses sombres pensées. Abysse secoua légèrement la tête et se redressa. L’heure n’était plus aux rêveries et autres mièvreries. L’aventure débutait enfin.

Ulrik suivit de prêt Ayame pour descendre de la charrette. Celle dernière émit un grincement de soulagement à sa descente. Le lycan l’ignora ostensiblement. Abysse sauta ensuite et ce fut le tour de Wergeld. Le paysan ne se fit guère prier pour déguerpir une fois que les jeunes gens eurent mis pied-à-terre. Abysse comprenait amplement la réaction du brave homme. Il émanait une aura menaçante de la forêt qui leur faisait face. Des bruits inquiétants s’en échappaient. Celle dernière ne semblait pas spécialement contente d’accueillir la petite troupe. Abysse avait l’intime conviction que moins longtemps ils resteraient au sein de la forêt, mieux ils se porteraient.

La question de Wergeld arracha un regard incrédule au lycan. Il fronça les sourcils, interloqué. Abysse, quant à elle, ne put s’empêcher de sourire, amusée par la remarque. Ulrik répondit alors au jeune homme avec le plus grand sérieux.

- Non, ca serait trop facile. La bénédiction de l’Ourse, notre mère, n’est accordée qu’aux plus valeureux guerriers de mon clan. Je suis un Norn à la base. Disons qu’un coup de griffe pourrait juste parvenir à te dévisser la tête, et encore, je pense que tu es plus résistant que tu en as l’air.

C’était au tour d’Ulrik de se mettre à faire de l’humour. Abysse en fut presque surprise. Finalement, le lycan commençait à bien apprécier Wergeld. Ca en était étonnant. Ulrik avait toujours été du genre solitaire et renfrogné. Abysse et son second acquiescèrent lorsque Wergeld donna les instructions pour la traversée. La prudence était de mise. Avant d’entre dans la forêt, Ulrik ôta sa tunique écarlate découvrit un torse musclé et couvert de cicatrices. Il rangea sa cape et sa tunique. Au cours de la traversée, le lycan aurait peut-être à retrouver sa forme primitive. Il préférait donc ôter sa tunique pour éviter de la déchirer. Il se doutait bien qu’en cas de danger, il n’aurait pas le temps de l’enlever avant de se transformer. Il dégaina ensuite son épée à la lame d’une largeur titanesque.
Abysse, quant à elle, resserra son emprise sur son bâton et prononça son nom. Les contours de Dejarin se firent alors plus abstraits tandis qu’il entamait sa transformation. A présent, il empruntait la forme d’un arc de chasse. La valkyrie réajusta ensuite son carquois dans son dos afin que ses flèches soient à portée de main.

Ainsi parés, les jeunes gens entamèrent leur course, pressés de sortir de cette forêt au plus vite. Comme convenu, Ulrik et Wergeld prirent les devants à une allure soutenue. Abysse et Ayame les suivait de près. La jeune femme jeta un regard en biais au demi-elfe. La remarque qu’il avait faite un peu plus tôt l’intrigua. Elle se demandait bien quel âge pouvait avoir le demi-elfe.

Avec un gars pareil de notre côté, si ce basilic qu'on nous promettait ne tremblait pas déjà dans sa tombe c'est qu'il lui en fait vraiment beaucoup pour l'effrayer. Bizarrement, je n'irais pas me frotter au pelage de cet homme-ours s'il se mettait en rogne, déjà que de bonne humeur il avait l'air... En fait, il avait l'air comme moi mais en plus vieux. C'est louche tout de même.
Courir est un excellent moyen de se réveiller, d'évacuer le stress et de se maintenir en forme. Évidemment, on est pas censé courir toute la journée durant, seulement, dans notre cas il le faudra bien, nous traversions une zone assez calme d'Ing -comparé à l'intérieur- mais, cela n'emportait pas que nous étions tout de même sur le territoire de la forêt et les créatures qui vivent là dedans ne l'ignorent pas non plus. Je pourrais déjà entendre les vipères frissonner aux tremblements que nous provoquions dans la terre, glisser dans la broussaille et informer ceux qui voudraient faire de nous leur déjeuner... Une intimité avec la terre il parait... Allez savoir, ce que je comprends c'est que même sous couvert du soleil que nous distinguions au delà des arbres, je n'étais pas rassuré. Loin de là.

Ayame avait cette toute petite différence d'ouïe avec les nôtre, il était un semi elfe. ça ne faisait pas de lui un super héros capable de tout entendre mais ses yeux perçaient un peu plus loin que les miens et ses oreilles pouvaient entendre ce que moi je n'entendais pas ou plus. Il dressa son arbalète devant lui et bien qu'il soit en plein course décocha le boulon en plein dans l'oeil de l'être mi-homme-mi-troll qui avait lancé l'attaque. Je reconnus un blason marqué au fer sur son front alors qu'il reculait pris dans l'élan de la flèche décochée à bout portant. Le werbitz. Un cercle frappé d'une croix tronquée, et le double ovale de l'oeil central. Je l'aurais reconnu sans même le décrypter. Il était bien trop marquant.

-Des mercenaires, reculez

Ayame commençait déjà à reculer vers la lumière, à découvert nous serions plus vulnérables mais je connaissais ces hommes, ils aimaient l'ombre de la forêt, leurs yeux n'étant pas adaptés à la lumière vive et cette journée s'annonçait diablement ensoleillée.
Je n'aurais jamais penser croiser ces types aussi près de la ville. Ma dernière rencontre avec ces gars remontaient à 4 ans auparavant soit deux ans avant ma titularisation en tant que maitre. Nous étions bien plus au Sud, vraiment très très loin d'ici.

Mon regard chercha celui d'Abysse, c'était elle la guerrière, elle qui saurait dominer ces types avec son second, et surtout, je voulais qu'Ayame ne risque rien. Ces hommes se feraient une joie de briser une elfe, quand bien même il est aussi humain. Ils n'aimaient rien ni personne -encore moins les peuples féériques qu'ils ont en horreur-, sauf eux-même et puisqu'ils se considèrent comme des humains... Évidemment, en tant que maitre du miroir j'étais l'autorité à abattre et les autres. En fait, je doutais sincèrement qu'il y ait une quelconque explication à leur attaque. Du peu que je voyais ils n'avaient pas l'air nombreux et des mercenaires en comité réduits.. Ce sont des mercenaires désespérés.

Je n'eus pas le temps de donner le moindre petit ordre supplémentaire. L'un des gros tas de muscles plongea littéralement sur moi, me plaquant au sol de tout son poids. Je vis son poing s'élever au dessus de mon visage... Et ce gars n'aura jamais compris comment j'ai réussi à le faire voltiger de la sorte. J'avais replié mes genoux de force sous sa carcasse et l'avais repousser violemment contre un arbre. Le pauvre chêne en fut à demi déraciner. Deux bras amicaux me tirèrent sur mes pieds alors que j'agrippais mon épée au passage. Aya tira de toutes ses forces pour m'entrainer à découvert de l'autre côté des arbres, il avait raison, mieux valait se battre dehors que dans le sous bois.

[aucun souci pour ta précédente réponse, je te le signalerai si tu recommences. Et n'hésites pas à m'enquiquiner si tu remarques un truc qui te déplais dans mes propres rps.]

Abysse n’eut pas à courir bien longtemps pour sentir le poids oppressant de la forêt qui l’avertissait d’un danger imminent. Elle crut percevoir un mouvement sur sa gauche. La valkyrie porta alors une main à son dos pour se saisir d’une flèche. Ayame fut plus rapide. Il avait déjà décoché un carreau qui alla s’enfoncer dans une fougère. Le demi-elfe possédait sans contexte des sens plus aiguisés qu’elle et surtout de bons réflexes. Alors que le carreau alla se ficher dans une matière un peu trop molle pour être du bois, un bruit retentit du buisson. Il en surgit alors une énorme bestiole à la silhouette humanoïde et au faciès plutôt repoussant. La jeune femme effectua un mouvement de recul, avisa la marque sur son front et encocha une flèche. Le cri que poussa alors Wergeld l’alarma et elle tira sur le monstre avant de reculer de quelques pas. La flèche alla se ficher entre les deux yeux.

Sous les judicieux conseils de ses camarades, Ulrik et la valkyrie se réfugièrent dans une clairière plus éclairée. Il lui semblait que le monstre qui venait de les attaquer était un werbitz. D’après ce qu’elle en savait, ils craignaient plus ou moins la lumière et surtout, ils ne chassaient jamais seuls. Les soupçons de la jeune femme eurent tôt fait de se révéler exacts. Des compagnons de notre charmant werbitz vinrent le rejoindre dans l’espoir d’écorcher vive la petite troupe d’aventurier. Abysse encocha une autre flèche, banda son arc, plissa les yeux, ajusta son tir. La corde vibra tandis que la flèche tranchait l’air pour venir se ficher dans l’œil d’un des monstres. Ces derniers avaient la peau dure. Ses flèches n’étaient que d’une piètre utilité. Elles ne pourraient que les aveugler. Et encore, il fallait qu’elle soit capable de leur toucher les yeux.

Dans une langue oubliée depuis bien longtemps, Abysse rappela le nom de son arme. A nouveau, ses contours devinrent flous. La seconde suivante, l’arc avait disparu au profit d’une épée longue à double tranchant. Elle retira ensuite le carquois et la cape qu’elle portait laissant ainsi découvrir son armure et le tatouage qui parcourait son épaule jusqu’à son cou. Abysse saisit Dejarin à deux mains, le regard menaçant. De son côté, Ulrik croisait déjà le fer avec un des mercenaires. Quant à Ayame et Wergeld, ils avaient repoussé un ennemi et s’étaient ensuite placés en retrait. Un rapide coup d’œil au maître de K’ouen et à son gardien lui permit de s’assurer de la démarche à suivre. Il était temps que la valkyrie et son second fassent leur preuve. De toute évidence, Wergeld et Ayame ne se sentait pas de taille à les affronter au corps à corps. La jeune femme se tourna alors vers ses nouveaux adversaires, une expression avide défigurant son visage.

Toute trace de nostalgie ou même de rêverie avait disparu de son visage. Une lueur farouche illuminait son regard tandis qu’elle esquissait un sourire carnassier. Abysse n’appréciait plus autant les combats que par le passé mais sa nature la poussait toujours dans une férocité sans égale face à ses adversaires. Ils allaient pouvoir goûter au redoutable courroux des Walkyries. Abysse se saisit à deux mains de sa longue épée, les jambes légèrement fléchies, le dos voûté, elle défiait ses adversaires du regard.

Guère impressionné par la jeune femme, un mercenaire se jeta sur elle, les mains au dessus de sa tête, l’épée rabattue vers l’arrière à la manière d’une garde l’aigle. La valkyrie baissa sa pointe, s’arcbouta et une fois que son ennemi fut à portée, elle le frappa d’un coup transversal en remontant. Elle lui trancha alors une bonne partie du flanc, sa lame remonta jusqu’à l’aisselle du werbitz. Abysse ne s’en arrêta pas là pour autant. Alors que son adversaire s’immobilisa sous la douleur, elle lui assena un coup à la mâchoire avec le pommeau de son épée. Sous l’impact, le mercenaire chancela et chuta lourdement. Sans aucune hésitation, Abysse enfonça alors son épée dans son torse en appuyant de tout son poids. Un rictus sauvage déformait son visage tandis qu’elle l’achevait de sang froid.

Un mercenaire en profita alors pour l’attaquer dans le dos d’un coup visant à la décapiter. Abysse eu à peine le temps de se baisser pour esquiver qu’il enchaîna déjà avec une nouvelle offensive. La jeune femme, acculée, n’eu d’autre choix que de se protéger avec son bras qui portait un gantelet de cuir et de métal. Il ne restait plus qu’à espérer qu’il tiendrait le choc.

C’est alors que le geste de son adversaire fut stoppé en plein élan. Une lame vint se ficher au sommet de sa tête, un filet de sang s’en écoula lentement. Ulrik venait de lui fendre le crâne. La valkyrie poussa un soupir de soulagement et échangea un rapide regard avec son second, complices. Ce dernier n’avait pas encore osé emprunter sa forme animale. Il devait sûrement supposer qu’il n’en aurait pas besoin. Se transformer en Ours n’était pas chose aisée pour lui et redevenir humain l’était encore moins. D’un regard entendu, les deux jeunes gens se placèrent dos à dos afin d’affronter les trois derniers ennemis restant. Lorsque l’un paraît une attaque, l’autre attaquait puis ils échangeaient leur position. De cette manière là, aucune des adversaires ne pouvait anticiper leur mouvement. Evidemment, une telle tactique faisait appel à une coordination sans faille, sans quoi, ils se retrouveraient bien vite avec une épée entre les boyaux.

Ainsi disposés, Ulrik et la valkyrie virevoltaient. Tandis que l’un faisait appel à une force brute et titanesque, l’autre usait d’une habileté et d’une rapidité sans égal. Leur talent se complétait et commençait à mettre en déroute les mercenaires. Abysse parvint à en blesser grièvement un tandis que le lycan en achevait un autre. Leurs ennemis se montraient toutefois pugnaces et n’avaient pas l’air de vouloir abandonner aussi rapidement. La jeune femme, de son côté, commençait à fatiguer. Les coups qu’elle devait encaisser se répercutaient le long de ses bras. Elle avait beau posséder une condition physique humainement exceptionnelle, elle n’était pas aussi forte physiquement que ces werbitzs. De son côté, Ulrik faisait une proie facile avec son immense stature et peinait à maintenir une garde parfaite. En d’autres termes, ils commençaient à faiblir. Il était grand temps pour eux d’en finir avec ces mercenaires s’ils ne voulaient pas y laisser quelques morceaux.

-J'espère que tu apprécies la voyage, Abysse !

Un peu d'humour en tant de crise ça ne fait pas de mal ! Ayame m'avait fait reculer de l'autre côté des arbres, là où Ing ne se déployait plus que part de bref touffes d'arbres sur les collines. Nous étions en pleine lumière et nos amis mercenaires bien qu'à demi aveuglés n'avaient pas pour autant cesser de nous tomber dessus. De ma position j'avais vu Abysse et son second être écarté du groupe, ils combattaient pour ainsi dire seuls quand le duo de moi et l'elfe étions à peine à quelques mètres d'eux.
Si nous devions passer tout ce but de forêt à ce rythme, la journée serait terminée que nous n'aurions pas parcourue un kilomètre... Et puis, je n'avais pas à m'inquiéter de m'ennuyer pendant que les deux autres s'amusent comme des fous. Ces créatures étaient bien assez nombreuses pour nous acculer tous en même temps et nous avions notre part de gros bras à repousser aussi.

Aya se serra dans mon dos, son arbalète chargée, il passa son bras au dessus de mon épaule et décocha sa flèche. Je connais bien peu de monde capable de décocher une flèche avec autant de précision aussi vite... Il se retourne, recharge son arbalète je lui sers de rempart. Mon épée fend l'air et rencontre celle d'un mercenaire trop bien équipé. Ils avaient déjà eu un autre, et peut-être plusieurs voyageurs. Au vu de l'armure un peu trop petite pour ses larges épaules... Il espère faire le poids, je vois même un sourire se dessiner sur son visage... Et puis ? Et puis, il me gonfla sérieusement. Ma lame tenue d'une seule main je fis pression sur sa garde qu'il ne put soutenir le poids que j'y mettais. Il baissa sa garde de force et il ne me fallut qu'une brève prise d'élan pour lui enfoncer la large lame dans le torse. Une rivière carmin se déversa de sa poitrine et m'en couvrit les mains. Du plat du pied je repoussais le corps sans vie pour dégager mon épée quand une flèche siffla à mon oreille. L'autre mercenaire qui attendait son tour s'effondra sans chipoter... Ayame avait fait mouche droit dans l'oeil, lui transperçant le cerveau par la même occasion.

-On se rapproche d'eux.

Ayame esquissa un pas sur le côté je le suivis pris en défense. Je voulais me rapprocher d'Abysse et de son second. À 4 nous serons bien plus difficile à terrasser qu'à deux groupes de deux.

Un petit malin voulu nous barrer la route. Mon épée griffa la poussière et lui trancha la tête comme on aurait percer du beurre. Je puais déjà le sang à plein nez... ça promettait pour la suite du voyage !
Plus qu'un pas et nous pûmes rejoindre l'autre duo. Ils étaient au moins aussi essouffler que nous, et maintenant réunis nous étions bien plus menaçant face aux quelques têtes qui nous entouraient encore.

-Un coup de main peut-être, suggérais-je à Ulrik en rejoignant son flanc.

Ayame leva son arbalète, ce fut le signal de départ, ils bondirent sur nous tous en même temps.

Bien qu’Abysse et son second aient éliminé un bon nombre de mercenaires, il leur restait encore beaucoup d’adversaires à affronter. Les jeunes gens commençaient à faiblir. Ils avaient beau être de brillants guerriers, ils ne pouvaient les combattre indéfiniment. Plongé au centre du combat, on avait l’impression que le nombre de mercenaires ne semblait pas vouloir décroître. Le lycan et la valkyrie n’en voyaient pas la fin. Dans un cri de rage, Ulrik abattit son énorme poing sur la tête d’un des werbitzs. Ce dernier s’écroula, assommé. Abysse se baissa et lui trancha la gorge d’un coup sec tandis que le lycan tournoya sur lui-même et faucha ses adversaires d’un coup circulaire. On entendit les os craquer sous la puissance de l’impact. La large épée d’Ulrik n’avait guère été forgée pour trancher mais bel et bien pour enfoncer les armures et broyer les os. Abysse avait toujours redouté les terribles assauts de son compagnon. Elle n’aurait pas aimé se retrouver à la place de ces mercenaires.

La valkyrie jeta de rapides regards tout autour d’elle pour évaluer la situation. En excellente tacticienne, elle tentait de calculer toutes les alternatives possibles qui s’offraient à eux afin d’opter pour la plus judicieuse. C’est alors qu’elle aperçut du coin du regard Ayame et Wergeld se précipiter vers eux. Ils avaient finalement décidé de prendre part aux combats. Abysse les remercia intérieurement. Elle comprenait qu’ils ne veulent pas se mêler à de tels affrontements mais ne pouvait s’empêcher de se sentir reconnaissante à ce qu’ils souhaitent les aider. Vif et rapide, le demi-elfe décocha plusieurs carreaux qui firent mouche. De son côté, Wergeld n’en menait pas large. Il combattait vaillamment aux côtés d’Ulrik et faisait montre d’une force impressionnante.

D’un rapide moulinet, Abysse trancha le bras d’un adversaire. Ce dernier lâcha son arme et poussa un hurlement terrifiant en fixant son moignon sanguinolent. Sans l’ombre d’un scrupule, la jeune femme lui trancha la gorge. Un sourire carnassier étirait ses lèvres et une lueur farouche éclairait son regard. A l’arrivée de ses compagnons, elle avait redoublé de détermination et combattait à présent comme une véritable démone. Elle tranchait et taillait dans la chair sans faire de sentiment. On n’aurait su déterminer si elle aussi était blessée tant elle était couverte de sang. Son visage était constella de myriades de taches écarlates. Ce détail ne semblait pas la gêner outre mesure. Le tatouage qui parcourait son épaule jusqu’à la base de son cou, la marque des bannis, brillait d’une pâle lueur dans l’obscurité de la forêt. Bien qu’Abysse ait été déchue, elle se montrait tout aussi terrifiante que ses consœurs valkyrie.

Redoublants d’efforts, la petite troupe eu tôt fait d’éliminer le gros des adversaires. A présent il n’en restait plus que quatre. Dans un accord tacite, chacun convenu pour se charger d’un mercenaire. Ils se faisaient mutuellement confiance et comptaient sur la réussite de chacun dans les duels qui se préparaient. Pressée d’en découdre, la valkyrie chargea son ennemi. Ce dernier, dans un cri de rage, fit de même. Le choc fut violent et les lames tintèrent dans un bruit assourdissant. Abysse enfonça fermement ses pieds dans le sol, le poids vers l’avant, sur sa lame. L’impact força le werbitz à reculer. La jeune femme l’assaillait de coup de plus en plus terrible au point d’en faire vibrer dangereusement la lame de son adversaire. A ce rythme là, celle dernière n’allait pas tarder à céder sous les coups répétés. Abysse esquiva un coup d’estoc en plongeant sur le côté, se ramassa sur elle-même et décocha un coup de pied à son ennemi. Son pied fouetta l’air et vint cueillir le cueillir sous le menton. La mâchoire du werbitz émit un sinistre craquement. Légèrement groggy par le coup, il chancela. Abysse en profita alors pour prendre son élan et sauter sur son adversaire, la lame en arrière. Elle décolla de plus d’un mètre du sol et abattit sa lame dans un terrible mouvement de balancier. Le coup lui fendit le crane jusqu’au menton.

Abysse poussa alors un profond soupir, c’était terminé. Elle fit volte-face et jeta un rapide coup d’œil à ses compagnons. Ils s’en sortaient bien. Ulrik acheva d’un coup puissant son adversaire en lui broyant le crâne. Il se retourna légèrement pour croiser le regard de la valkyrie. Ils échangèrent un sourire. Cela faisait bien longtemps qu’ils ne s’étaient pas battus de la sorte. Bien que la jeune femme ait perdu le goût pour les carnages et la mort, elle ne pouvait pas nier avoir apprécié ce combat. C’était comme une profonde nostalgie qui l’avait étreint et rappelé son ancienne vie de guerrière. Cette sensation de frôler la mort au fil de la lame de son adversaire était toujours une sensation grisante. C’était dans ces moments là qu’elle prenait conscience de son existence et de la fragilité de sa vie. C’est l’ombre de la mort qui donne son relief à la vie.

Moi des mercenaires troll j'en mange même au petit dej'... Et c'était quasiment ça si on oubliait de considérer qu'il était presque midi. Quelques têtes qui étaient restées dans le bois s'enfuir quand Ayame coucha le sien d'une flèche biffée au travers de la gorge, la base du cerveau de l'homme percée mortellement, quand dans un cri de rage je tranchais comme du beurre de l'épaule à la hanche mon propre adversaire et quand à nos côtés Ulrik et Abysse rivalisaient d'imagination pour en finir avec ceux qui les assaillaient. Je dois avouer que moi aussi je me serais enfui avec une telle vision sous les yeux. Nous formions une équipe particulièrement dangereuse, je tâcherai de me souvenir de la férocité des guerriers que je découvrais aujourd'hui.
Par chance, je n'avais reçu aucun coup dans le ventre, et Soare qui s'était enfin dépétré de la poche dans laquelle elle s'était glissée bondit de mon blouson alors que je finissais les fesses dans la mousse pour reprendre mon souffle. Elle piaillait (à défaut de savoir rugir ou cracher réellement) furieusement en courant vers Ayame pour trouver un peu de réconfort... Aya en fut ravi ! Il s'échoua à mes côtés et la laissa griffer son épaule sans broncher. Mon cuir serait sauf pour quelques heures.

Sortant une gourde du sac qu'il portait, je l'envoyais à Ulrik. Un sourire ornant mon visage et peut-être même une lueur de défi.

-Vous êtes d'excellent combattants tous les deux.

L'adrénaline jouant beaucoup, j'avais retrouvé ma bonne humeur -comme quoi, je ne suis ronchon que lorsque je ne peux pas taper sur quelque chose... Eloquent, non ? - et je ne me sentais pas vraiment fatifgué, mes muscles pulsaient encore de rage et de la force que ma "mutation" (sans savoir l'appeler autrement) leur procurait dans de tels moments.

-Vous m'avez l'air assez doués pour vous charger de monstres dans ce genre, leur montrais-je du doigt la carcasse d'un mercenaire encore parcouru de quelques spasmes nerveux bien qu'il soit mort.

-Mais, serez-vous en mesure de vous battre contre un animal qui peut vous tuer d'un regard ?

Le basilic comme je le connaissais ( Illustration ) n'était pas un monstre tout mignon qui se contenterait de tenter de vous arracher la tête ou de vous écraser de son poids... L'animal était un prédateur sournois et intelligent, plus encore, il avait un avantage considérable, le regarder dans les yeux signait votre arrêt de mort.
J'étais tout bonnement incapable de combattre les yeux bandés, et Ayame n'avait rien d'un guerrier assez costaud pour ce genre de missions. J'avais confiance en lui pour décocher des flèches meurtrières depuis le fond de la meute, pas en première ligne.

Abysse adressa un sourire carnassier aux deux jeunes gens. Ils venaient d’achever leur combat. Le calme retomba sur la forêt d’Ing, du moins, pour un moment. La valkyrie s’étira lentement en prenant soin de faire craquer chacune de ses articulations. Il y avait bien longtemps qu’elle ne s’était pas réellement battue. A croire qu’elle allait finir par rouiller à ce rythme là. La jeune femme se promit de s’entraîner quotidiennement à son retour. Il aurait été mal vu qu’une Valkyrie se trouve incapable de se battre correctement. Imaginez qu’un simple mortel arrive à la défaire par les armes…

Quant à Ulrik, lui aussi semblait plutôt satisfait de l’intercale avec les mercenaires. La valkyrie lui jeta un regard en biais. Bien qu’il n’affichait aucun sourire et que son visage demeurait d’une austérité statuaire, son regard brillait d’une lueur brûlante et éclatante. Il y avait bien longtemps qu’ils n’avaient pas combattus de la sorte, ensemble. Ulrik saisit au vol l’outre que venait de lui envoyer Wergeld. Avec une galanterie exagérée, il l’a tendit à Abysse. Elle la saisit en lui jetant un regard noir, renversa la tête en arrière et but quelques gorgées. La jeune femme n’avait jamais apprécié les privilèges que lui accordait son sexe. Elle était plutôt du genre à prouver ce qu’elle valait par ses actes et non sa nature. Abysse redonna ensuite la gourde au lycan en le remerciant dans un murmure. Elle se tourna ensuite pour Wergeld afin de lui répondre. En effet, Ulrik ne semblait pas très enclin à répondre. Il n’avait jamais été du genre très loquace.

- Hum, c’est triste à dire mais nous sommes des machines de guerre à la base. Et puis, nous avons été nous même mercenaire par le passé.

Abysse jeta un regard entendu au lycan. Ce dernier ferma les yeux en signe d’acquiescement. Leur passé n’était guère une grande fierté, ni pour l’un, ni pour l’autre. A la construction du Fenrir, ils s’étaient tacitement promis de ne plus jamais en arriver à de telles extrémités. Plus jamais, ils ne redeviendraient des bêtes à tuer, de simples monstres reniant leur humanité. Sans s’en rendre compte, le regard de la jeune femme se voila légèrement. Ce fut la question de Wergeld qui l’extirpa de ses sombres pensées. Abysse les chassa d’un revers de la main et reposa son attention sur le maître du miroir. Un sourire entendu étira les lèvres du lycan et de la valkyrie.

- Justement, je me suis renseignée sur le Basilic après que tu m’aies évoqué son existence. Nous avons commencé à ériger une stratégie Ulrik et moi.

Elle leva la tête et lui jeta un regard complice avant de murmurer dans un souffle.

- Je serais ses yeux et il sera mon arme…

Un cri sauvage retentit au loin et coupa toute envie de s’étendre sur le sujet. Abysse jeta un regard inquiet autour d’elle.

- Nous en reparlerons plus tard, nous devrions nous remettre en route. Plus tôt nous serons sortis de cette forêt, mieux ce sera. Notre venue n’est clairement pas souhaitée en ce lieu.

Abysse ramassa sa cape qui traînait par là et tendit la sienne à Ulrik. Ils la remirent sur leur épaule. Chacun d’eux se saisit de son arme dans une main, prêts à reprendre la route.

[hrp : si tu me le permets je vais faire beaucoup avancer le voyage. Histoire qu'on ai pas à rp sur les nombreux jours de voyage qui nous attendent encore]

Il leur faudra plus que de la complicité pour se battre en toute confiance quand l'un ouvrira les yeux pour l'autre. Et ça ne protègerait pas Abysse du basilic. S'il ne peut tuer Ulrik il peut parfaitement la tuer elle. Toute valkyrie qu'elle puisse être, personne n'est à l'abris du regard meurtrier du reptile... Mais, je suivais la conseil. Elle avait parfaitement raison, nous nous mettrions plus en danger si nous restons ici à tergiverser dans le vent.

Et nous reprîmes la route, pour rejoindre à la tombée de la nuit les plaines d'herbe et de buissons coriaces, signes que nous approchions d'une régions plus arides. Le vent chaud était peu à peu remplacé par la lourde fraicheur nocturne. J'avais mal partout, entre les coups et la course, mon corps exigeait une pause pour la nuit et à découvert il valait, en effet, mieux faire une pause. Un amas de rochers sculpté par le vent suffit pour nous trouver une bref abris pour la nuit. Ce serait toujours mieux que s'installer au beau milieu de nulle part et d'attendre de voir ce qui nous encerclerait.

Deux jours entier suffirent à rejoindre la bordure du désert. Des bosquets de palmiers dattiers aux fleurs des sables, il nous fallut encore 3 jours de voyage. Mais le désert n'était pas aussi densément peuplé de monstres que la forêt et les autres régions, nous devions nous battre contre un ennemi gigantesque, le désert lui-même. Rationner l'eau et continuer d'avancer sans faillir jusqu'à Rivera. Le fleuve nous apporta l'eau qui nous manquait et le repos nécessaire pour continuer le voyage vers le sud.
Deux jours plus tard, à une centaine de kilomètres du fleuve, nous croisâmes une caravane de marchands et le voyage fut d'un coup plus rapide et moins douloureux. Ils nous portèrent une semaine durant sur le dos de leurs énormes montures qui traversaient le désert comme s'il s'agissait d'une formalité... Finalement, nous atteignîmes enfin Arevir revigoré d'eau en abondance, les montures déjà bien rapides filèrent comme des chevaux au galop vers le lac. C'est le sur-lendemain en début de soirée que nous pûmes poser pieds dans l'oasis gigantesque de Sierra.

Sous l'épaisseur de toile bleutée qui me protégeait du soleil, mon épée ficelée dans du cuir et tenue sur mon dos et Soare qui avait élu domicile dans le tissus enroulé sur ma tête, je respirais à plein poumons le vent brûlant charriant les sables du désert.

-Bienvenue à Sierra ! Je sais pas vous, mais je meure de faim !

Sans attendre que les trois autres me suivent, je commençais par partir en connaisseur dans la ville abritée sous les immenses feuilles des palmiers qui poussaient les uns sur les autres, si bien qu'ils formaient un rideau protecteur au dessus de nous.

Finalement, aucune autre créature n’eut la judicieuse idée de se mettre en travers leur route. A croire que la forêt les avait mis en garde de la férocité des combattants. Toujours étant qu’il ne fallut pas beaucoup de temps pour le petit groupe afin de sortir enfin de cette forêt. Après avoir couru sans relâche tout en veillant à ne pas trébucher sur une racine, à éviter les branches et à rester sur ses gardes, ils s’autorisèrent une petite pause. Abysse soupira, enfin soulagée d’avoir traversé la terrible forêt sans trop d’encombre. Cependant, leur route ne s’arrêtait pas là. En effet, les jeunes gens continuèrent en direction du désert.

Durant la traversée, aucune créature hostile ne vint se présenter à eux. A dire vrai, le désert n’était pas très connu pour être surpeuplé. Le plus dur fut surtout le climat particulièrement aride, le manque d’eau et ce foutu sable à perte de vue. Le voyage se montra particulièrement éreintant. Ce fut donc avec soulagement qu’Ulrik et la valkyrie accueillirent l’aide des marchands. Il fallait dire que malgré l’aspect peu engageant des montures qu’ils leur proposèrent, elles étaient sacrément rapides. La chaleur du désert ne semblait guère affecter leur course. On aurait pu croire que cette traversée du désert n’était qu’une formalité pour elles. Abysse eu un certain mal à s’adapter à ces montures puis finit par s’habituer à les chevaucher. Grâce à elle, la traversée se trouva écourtée de quelques journées.

Une ville s’annonça enfin à l’horizon. Abysse l’accueillit avec un sourire triomphant. Il fallait bien avouer que la civilisation commençait à lui manquer. Ulrik, quant à lui, paraissait plus bougon que d’ordinaire. Il n’avait jamais apprécié les canicules de ce genre. Le sable à perte de vue avait commencé à entamer son humeur. Par ailleurs, il avait éprouvé un certain mal et un grand inconfort à chevaucher ses étranges bêtes. Il fallait que sa monture ait pas mal peiné à supporter l’imposante stature du lycan. A dire vrai, Ulrik ne se sentait vraiment à l’aise que lorsqu’il avait les deux pieds sur le sol. Il s’agissait là d’un comble pour un explorateur que d’être incapable de chevaucher le moindre monture sans se sentir en confiance.

Abysse jeta un regard compatissant à son compagnon. Il ne restait plus qu’à espérer que l’atmosphère de la ville saurait ragaillardir le lycan de l’Ours. Ce fut avec un sourire radieux que la valkyrie pénétra dans la citadelle. Des effluves exotiques et quelques peu envoûtants s’offrirent alors à elle. Les mauvais souvenirs de la traversée commençaient à s’estomper à mesure qu’elle traversait la ville. La question de Wergeld eu alors le don de raviver l’insatiable appétit de la valkyrie. Son estomac la tiraillait et criait famine. Le régime forcé par la traversée commençait à avoir raison d’elle. Un bon repas saurait la revigorer pour la suite du voyage.

- Hum je ne dirais pas non à un bon civet de dragon ! Par où allons-nous chef ?

HRP
on se retrouve dans les Déserts

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