[ Mission ] Un pique-nique dans le désert [pv Wu et Aby ]

La journée précédente se termina en fanfare. Je n'avais pas su me débarrasser du gros des courbatures de mon dos et de ma nuque - le problème quand on reste penché sur une feuille trop longtemps- et Soare s'était accaparée mon blouson pour finir de le réduire en pièce. Ce qui amusa Ayame au plus au point, il passa une partie de son temps à l'inciter à faire plus de dégâts.
Ce n'est qu'après une dizaine de rendez-vous terminés, une flopée de "non" sans appel donnée à chacune des personnes qui avaient franchis le pas de son bureau, que je pus dîner et aller me coucher. Evidemment, Ayame profita d'un instant d'inattention pour refourguer la panthère sous ma couette. Elle me griffa les pieds toute la nuit et finit au petit matin par s'endormir sur l'un des coussins...

Le soleil se levait à peine quand Ayame débarqua dans mon bureau. J'avais un blouson neuf sur le dos et Soare avait eu droit à une poche pour elle toute seule... D'ici là qu'elle ose en sortir, elle apprendra bien à ne pas trop tirer sur la laisse.

-Chat de poche, tu l'emmènes finalement ?
-Tu préfères la laisser ici ?

Il jeta sur les deux administrateurs de K'ouen un regard neutre et fini par approuver mon choix. L'un était allergique aux chats et l'autre... Préférait rester aussi éloigné que possible. Pas un commentaire de plus, les domestiques finissaient d'organiser mon sac. Tous savaient exactement comment je voyageais. Pas de provisions sinon le strict nécessaire en cas de besoin. Pas de médicaments, si ce n'est deux trois sachets, pour les infections, pour les fièvres et pour les empoisonnement. Le reste ? Mon épée sur le dos, mes lunettes sur le nez, et nous étions partis.
Le zeppelin nous déposa sur le rempart de Cerclon Sud, le temps de descendre tout en bas nous avions quelques minutes de retard. Les gardes me connaissaient bien depuis le temps, j'eus droit à des au revoirs amicaux et des "amusez-vous bien"avant de passer au delà du rempart.

Abysse attendait déjà avec son second. Nous ne serons pas très discrêt à quatre pour ce voyage, mais au moins nous n'aurions pas à craindre la moitié des prédateurs possibles.
Pas habitué aux politesses je laissais Aya se charger des bonjours matinaux.

-J'espère que la nuit a été bonne.

J'eus un bref sourire. La panthère avait opté pour la forme du roulé dans ma poche et dormait paisiblement. J'avais la paix, enfin...

-Allons jusqu'à Namusu, c'est un petit village en bordure de rempart. Une charrette nous emmènera jusqu'à l'orée d'Ing et après... Il faudra courir. Prêt ?

Je n'allais pas leur expliquer que dès que nous serons en zone sauvage avec Ayame nous ne perdrons pas une seule seconde. Les voyages sont souvent trop long pour les ralentir en y allant à pieds. Nous avions des centaines de kilomètres à parcourir à pied alors ils devront se faire au rythme.
Sans attendre leur réponse à tous les deux, je me mis en marche vers Namusu, ce petit village où j'avais déjà rencontré quelques personnes insolites. Ayame se tourna vers Abysse et Ulrik, ne leur offrit qu'un petit haussement d'épaule pour excuser ma froideur matinale. Il leur aurait bien dit que j'avais pas beaucoup dormi, mais ça n'aurait fait qu'attiser mon envie de casser quelque chose.

[ c'est un post court et minable je suis désolée. Je préférais poster quelque chose de pas trop trop bien plutôt que de te faire attendre plus longtemps ^^' ]

Ayame haussa un sourcil qui lui donna l'air d'être complètement ahuri (le problème quand on a qu'un seul oeil) alors qu'il s'inquiétait juste du statut du second du navire. L'homme ne broncha que très peu, et il ne fit que ça après les avoir salué un peu dans le vide quand on pense que j'étais déjà quelques mètres plus loin, mains dans les poches de mon jean à marcher en silence. Si cet Ulrik devait porter quelqu'un, il sera soit blessé soit vraiment épuisé, et nous quatre avions assez l'habitude des voyages et d'assez bonnes réserves pour ne pas avoir besoin d'une monture même temporaire... Le tout étant de s'assurer que personne ne sera blesser avant que nous ne soyons arrivé à l'oasis.
Il me rattrapa en quelques enjambées et attrapant mon coude me força à ralentir un peu histoire de rester avec le groupe et de pas tous les lâcher en route. Je lui aurais bien coller Soare sur le visage rien que pour l'embêter, et me venger... Mais pauvre bête elle méritait pas ça et je la préférais quand elle dormait.

-Namusu est un peit village qui a pas ou peu l'habitude de voir passer des gens armés, la plupart du temps il n'y a que des paysans là bas et des...

-Des gens simples, me coupa Ayame alors que j'allais prononcer un "gueux" pas vraiment poli.

-Ils me connaissent aussi nous ne risquons rien, seulement, il faut éviter de se faire trop remarquer, j'essaye d'aider les villes et villages de la zone du dehors à entretenir leur ambiance particulière.

Je n'allais pas leur expliquer que nous sommes tellement nombreux dans l'Entre-Monde et que nous venons de tellement de mondes différents qu'à l'extérieur de la ville il faut parfois aider ces gens à se créer un bout d'univers qui ressemblait à leurs anciennes habitudes. Pour qu'ils ne se sentent pas trop dépayser, qu'ils ne cherchent pas à soulever les foules... En bref, je m'assurais de leur bien être en même temps que de la sécurité : donc je faisais bien mon job. Du moins, je tentais de le faire de la meilleur façon possible, et cela passait par une certaine humilité quand il était nécessaire de ne pas perturber trop les populations diverses et variées qui comptaient sur moi pour garantir leurs droits à toutes ces minorités.

Ayame expliqua pour moi, tout sourire envolé l'air sérieux. Il l'était vraiment. Il appréciait ma politique et faisait attention à respecter scrupuleusement mon travail en me soutenant du mieux qu'il put.

-Ne gardez pas les mains sur vos armes, évitez de les dévisager. Nous n'y resterons que très peu de temps, dans une heure nous serons à l'orée d'Ing et nous pourrons de nouveau agir sans réserve. Mais dans le village soyons le plus discrêt possible.

Un regard appuyé pour Abysse déjà grande et bien bâtie puis sur Ulrik qui les dépassait facilement et dont la stature aurait fait pâlir un géant...

-Faites de votre mieux, Namusu est dans une situation délicate car très proche de la ville et en même temps très éloigné des valeurs qu'on y répands.

Son sourire revint l'instant qui suivit. Il pencha la tête sur moi comme pour me signaler que, oui, c'était moi le plus petit de nous quatre... Non pas que je me vexe facilement, Ayame est un elfe et donc grand naturellement, Abysse une valkyrie du peu que j'en sais et cet Ulrik... Jamais entendu parler, je ne savais pas même de quel miroir il était tombé.

-Aya ?
-Pas de guide du propriétaire ?
-J'ai l'air d'être de l'office du tourisme ?
Il me chuchota alors :
-Fais un effort, c'est pas tous les jours qu'on voyage avec d'autres personnes, essaye au moins de ne pas paraitre aussi grognon que... que maintenant.
-Je ne suis pas grognon !

Mon exclamation n'avait rien d'un chuchoti... J'en étais même à des kilomètres. Rougissant jusqu'à la racine des cheveux, je me détournais n'affichant que mon profil à Ayame qui riait sous cape. Il fallait vraiment que je le renvoie chez les Sanctuaris lui, il a besoin d'une remise en forme et d'un rappel de cours sur le protocole et le respect des supérieurs.

-Je doute que vous ayez besoin que je vous présente le territoire, après tout, vous y voyagez régulièrement, non ?

Aya ralenti pour passer une épaule derrière moi, comme un bon chien de garde, me laissant ainsi l'occasion de poser mon regard sur Abysse et son second.

[aucun souci, prends ton temps pour me répondre ça me dérange pas vu qu'on est que nous deux et comme je te l'ai dis je ne discute pas de la qualité d'un post sur le nombre de lignes qu'il fait... je préfère du court et intéressant que du très long et rébarbatif.]

(j'ai imaginé comment était placée l'épée d'Ulrik, si ça te déplait dis le j'aurais juste à modifier ce morceau)

L'épée d'Ulrik dépassait et déformait sa cape... C'était pas plus désobligeant que la mienne qui brillait dans mon dos tenue par 4 crochets fixés à mon blouson. Pas de fourreau... J'en oubliais de répondre, cette épée ne serait pas plus gênante que ma pelle à tarte géante qui faisait les deux tiers de ma propre taille.
J'haussais les épaules, préférant éluder la question dans l'espoir qu'ils comprennent que ce ne serait pas forcément dérangeant plus que de façon à leur faire comprendre clairement. Aya fut tenter de leur expliquer mais au regard noir que je lui lançais, il se tut son sourire déformé en une grimace éloquente. À ce rythme, il me collera en maison de repos quand nous serons de retour en ville... C'est qu'une nuit de sommeil en moins et je devenais invivable !

-Voyager à pieds permet de se rendre compte des dangers qu'il y a dans la zone du dehors mais aussi de la situation de tous ces petits villages et petites villes. Je ne voyage presque jamais à bord d'une machine.

Le Fenrir avait un confort non négligeable et voyageait très vite, mais... Je n'étais pas fervent admirateur de ce genre de vaisseaux. Le voyage à pieds ou sur monture offrait des avantages irremplaçables. Un débutant apprécierait les paysages uniques en leur genre, un voyageur expérimentés saurait prendre ses repères sur un terrain qu'il connait bien et qu'il peut adapter sans l'altérer. Ce que ne permet pas le droit de Perçant qu'Ayame tentait toujours de me convaincre d'acheter au moins pour lui...

-Je ne saurais rien de mon domaine si je voyageais seulement dans les grandes villes, en volant ou en me téléportant. De cette façon, nous prouvons notre respect à ceux qui vivent hors de la ville et nous pouvons nous imprégner du danger qui nous menace.

En parlant de danger... Ayame intervint.

-Si à bord du Fenrir nous avons attiré les oiseaux ce n'est pas seulement par la venue intempestive du maitre de Li, mais parce que le bâteau est passé au dessus d'une zone de forêt sensible et très... volatile.

Le jeu de mots me fit soupirer. Et sa bonne humeur commençait à me courir sur le haricot. J'avais parfaitement compris qu'il avait bien dormi, pas la peine d'en rajouter !

-Les buses nous ont attaqué parce qu'à leur yeux nous offrions une cible facile. Même sur un navire volant, tout objet volant est plus fragile qu'un objet terrestre... Après tout, nous ne sommes pas génétiquement fait pour voler, elles si.

Déjà nous pouvions percevoir au loin l'horizon bordée de toits des quelques chaumières qui composaient le village. Une odeur de terre sèche et de poussière m'irrita les narines. Il n'avait pas plue depuis déjà quelques temps sur cette région, on le sentait. Je pressais le pas. Déjà les gens du village avaient dû nous repérer, plus tôt nous arrivons moins il y en aura dehors pour venir nous saluer et plus tôt nous partirons... Tant qu'on évitait de perdre du temps bêtement, ça me convenait.

Par chance, la charette que je comptais demander venait droit sur nous. Ayame leva un bras pour lui faire signe de nous rejoindre. Le paysan ôta son chapeau élimé quand il fut à notre niveau.

-Que puis-je pour vous m'sieur dames ?!
-Conduis-nous jusqu'à Ing. Je te paierai.

L'homme me connaissait déjà, il hocha de la tête et nous indique du pouce sa charette tapissé de foin sec.

-Montez, nous y s'rons dans pas longtemps, le sentier a été applatit par une taupe géante l'aut' nuit c'est dev'nu facile de passer !

Ayame jeta son sac par dessus les rebords de bois et se hissa agilement dessus. Je grimpais avec son aide à sa suite et tendis le bras pour aider les suivant.

Le paysan et ses bœufs firent demi-tour sur le sentier et traversèrent le village dans la direction d'Ing. Comme je l'avais prédit nous avions attiré l'attention mais puisque nous ne nous attardions pas, il n'y avait plus rien à craindre de ce côté là. Nous étions un peu à l'étroit dans la charrette, et je ne jetterai pas la pierre à Ulrik qui devait déjà se sentir mal à l'aise, alors que ma propre épée prenait une place non négligeable sur le peu d'espace...
Le Paysan n'avait pas menti, la route était miraculeusement plane, pas de nid de poules et dos d'ânes désagréables qui nous auraient valu des courbatures à des endroits difficiles pour la semaine à finir. Ayame se pencha par dessus le rebord en bois et observa que oui la route était lisse comme si un rouleau compresseur était passé par là.

-Paysan ?
-Qu'est-ce qu'y a m'sieur ?
-À votre retour au village vous pourriez faire parvenir un message pour nous ?
-Yep, mais faut l'écrire vous-même, j'sais ni lire ni écrire.

Ayame sourit et sortit de sa veste un carnet de note et un stylos métallique alors qu'il se rasseyait . Je me penchais par dessus son épaule pour lire. Le message était destiné à K'ouen, nous informions les fumeroles que des créatures souterraines commençaient à sortir en bordure de la ville. Il fallait surveiller le phénomènes afin qu'elles ne fragilisent pas les galeries en périphérie de la ville... Ce serait une catastrophes supplémentaire dont nous pouvions nous passer. Enfin, les taupes ne sont pas vraiment dangereuses, elles ne sortent presque jamais à la lumière et vivent très profondément, normalement.
Sous mon regard curieux, Ayame donna la note au paysan et lui confirma qu'il fallait que cette note arrive à K'ouen. L'homme acquiesça et confirma qu'il l'apporterait lui même à l'administration... Evidemment, le papier fut échanger en même temps qu'un bracelet en or. Ces gens n'utilisent pas les pims aussi nous devions toujours nous assurer d'avoir des métaux précieux sur nous.

-Voilà qui est fait, me fit-il tout heureux.

J'haussais les épaules... Il soutint mon regard et après un instant d'hésitation je compris. Je pris la parole pour expliquer aux deux autres la manoeuvre.

-Les gens d'ici n'y connaissent rien aux banques et à notre monnaie spéciale. Pour payer le voyage et les services nous utilisons de l'or ou des denrées. C'est toujours utile d'en avoir dans ses poches si vous souhaitez faire une expédition. D'ailleurs, pour une expédition dans la zone inconnue, on en rediscutera.

Effectivement j'étais très intéressé. L'autre côté des montagnes m'intriguait pour deux raisons, je n'aimais pas ne pas savoir et en prime il y avait trop de cochonneries qui débarquaient dans notre morceau du monde sans que nous ne savions ni pourquoi ni comment... Car elles venaient de là bas.
N'y tenant plus je questionnais Ulrik sur un tout autre sujet.

-De quel miroir viens-tu ?

C'était toujours plus poli que de demander "t'es quoi au juste ?". Il était très grand et pour un second sur un navire il n'avait pas vraiment la tête de l'emploi. Si on m'avait poser la question objectivement sans que je ne le connaisse je l'aurais pris pour un gladiateur ou un chasseur de dragon.

Spoiler:

Je jetais sur Ulrik un regard médusé... Je n'aurais pas parié qu'il venait de K'ouen je l'aurais bien mieux vu ailleurs.. En ça les préjugés ont la vie dur. Son rire ne me dérangea pas trop, ce fut surtout son explication qui m'étonna. Je ne savais même pas qu'il existait des ours-garou, les métamorphes maudits étaient bien plus souvent des loups. Allez savoir pourquoi.
Un regard pour Ayame qui acquiesça vivement m'étonna tout autant.

-On en rencontre peu, mais tu m'aurais posé la question j'aurais pu te répondre. Si seulement tu prenais le temps de te renseigner avant de partir à l'aventure !

-Tu veux pas non plus que je t'appelle "papa" ?

-Ce serait très charmant mais non merci, je n'ai pas envie qu'on se doute que je sois si vieux. Et puis, on pourrait me reprocher ton éducation exécrable.

Un long soupir exaspéré alourdie mes épaules et je fus à peine sauvé de la moquerie d'Aya quand le paysan nous interpella.

-J'irais pas plus loin, Ing est pas de bonne humeur ces derniers temps, 'savez depuis ces trucs de catastrophes... C'est comme si les animaux étaient en colère et terrifiés à la fois. 'fin, faites gaffe, s'pas bon d'rester dans le coin trop longtemps.

Ayame bondit au dessus de la charrette pour être le premier descendu, il sera la main du paysan qui attendit que nous soyons tous sur pieds avant de faire demi-tour avec ses bêtes de somme. Evidemment, j'avais pris en note le grondement de la forêt, j'aurais été stupide d'ignorer que ce quart de l'Entre-Monde plus dangereux que les sous-sols manifestait une agitation particulière. Déjà que les tensions commençaient à exploser un peu partout... Comme si nous avions le temps de nous occuper de tout. Je me tournais enfin vers Ulrik.

-Un lycan de l'ours. Si tu nous griffe on devient comme toi ?

Je souris.

-C'est une blague, tu es sûrement le plus résistant d'entre nous tu prends la tête avec moi, Ayame et Abysse vous prenez la queue de peloton, on coure à partir de maintenant, je veux que nous soyons à la lisière du désert et loin d'Ing avant la nuit.

Je ne précisais pas qu'Ayame était un archer il avait besoin de la protection des tank que moi et Ulrik formions devant lui. Abysse était une farouche guerrière et si nous étions surpris pendant le chemin, je comptais sur elle pour protéger mon second qui n'avait rien de plus que son arbalète pour se protéger. Contrairement à nous autres avantagés par la nature, destinés à nous battre par nos capacités respectives.

-On y va !

Je dégainais mon épée, il valait mieux la garder en main, une seconde de perdue c'était une seconde de trop si nous devions essuyer une attaque. Jusqu'à ce que nous soyons dans une région plus calme nous devrons courir sans regarder derrière.