Re: Éléphants roses et fumées arc-en-ciel [PV Richye et Leiline]

- C'est toi l'Alibert !

C'est tout ce qu'elle a trouvé à répondre d'intelligent à la question de l'aveugle. En même temps, quand elle essaye de remettre ses côtes en place à force de rire, elle pense à autre chose qu'une réponse sérieuse.

Elle place le petit oiseau dans la serre, encore atteinte par l'euphorie procuré par le tabac et continue de rire à sa propre blague même si tout le monde s'accorde à dire qu'il y en a pas …

Elle revient sur les lieux sans avoir entendu la blague de Morgan, juste celle de Richye qui la lance dans un éclat de rire incontrôlable. Elle a beau savoir au fond d'elle que cette blague est des plus mauvaises qu'elle ai entendu dans sa vie, mais le tabac la force à rire à en avoir une larme sur le coin de l’œil.

Avec beaucoup de mal, elle se repose sur le fauteuil où elle se trouvait tout à l'heure et décide d'enchaîner. Parce que quitte à dire des âneries, autant le faire dans la bonne humeur !

- Hey sinon j'en ai une autre ! Pourquoi la mer monte et descend et monte et descend ?

Elle pouffe de rire avant même d'avoir donné la réponse.

- Parce que ça la fait marrer !

Nouvelle crise de fou rire. C'est que ce tabac peut-être dangereux ! Mourir de rire reste possible. Et pourtant l'hybride en a prit qu'une petite dose et pour la première fois, qu'est ce que ça doit être pour les habitués qui prennent des doses de cheval ?

Je n’en pouvais vraiment plus pour le coup ! Entre Richye et Leiline nous enchaînions les mauvaises blagues au point de se rendre complètement ivre de rire. J’avais terriblement mal aux côtes et un mal fou à respirer, sans compter mon binder qui m’empêchait de grandes respirations. Je crois que si nous continuions de faire d’aussi mauvaises blagues, une crise cardiaque serait à déplorer ! Je tentais donc de me calmer un peu et de proposer une pause à mes compagnons.

- Fiou...Je...Je crois que je vais… arrêter là… Les blagues… ouuuuh… Essayons le tabac calmant, je pense que ça nous fera du bien.

Lentement je repris mon souffle et demandais à Richye de remplir ma pipe avec le tabac violet, étant incapable de l’identifier moi-même. Je laissais faire l’alchimiste et rallumais le tabac neuf avec mes allumettes, essayant de calmer mes tremblements intempestifs.

Peu à peu, le tabac orange fut remplacé par les effets du violet. L’euphorie se transforma en douceur et nous calmions peu à peu nos esprits tourmentés. Je me sentais moi-même plus apaisé et mon souffle redevint plus calme, plus lent.

- Ah… Ça fait du bien aussi quand ça s’arrête...

J'étais plié en deux à force de rire aux blagues lancées par mes deux compagnons du moment. Mais avant de m'étouffer de rire, je réussis à changer le tabac de ma pipe pour un mélange violet, pour apaiser mon euphorie. Je profitais du calme pour reprendre ma respiration.

- Fiou... ça fait du bien de rire aux éclats, mais le retour au calme, ce n'est pas plus mal. Je crois que j'aurais pu littéralement mourir de rire.

Une fois totalement calmé, je jaugeais à nouveau les différents types de tabacs, et me disait que vu la puissance des tabacs, j'allais éviter de proposer le rouge, le blanc ou le jaune (J'aurais sûrement besoin de me représenter à Morgan s'il en fait usage).

Me venait alors deux tabacs qui pourraient être amusants à tester. Ça me piquait de curiosité de savoir comment mes convives et moi allions réagir à ces tabacs...

- Pour la suite, que diriez-vous de tester le tabac vert ? À moins que vous ne vouliez tester... le bleu ?

Le tabac vert, toutes les joies de l'alcool, sans le mal de crâne carabiné du lendemain. Et si nous testions le bleu, je pense que nous pourrions partir dans un voyage des sens assez particulier. Mais dans un cas comme dans l'autre... ça va promettre une expérience très particulière...

L'hybride a prit une sacré bouffée de tabac violet pour se calmer mais après quelques minutes, son allégresse laisse place à la sérénité. Sans s'en rendre compte, Leiline s'affale sur le divan, ses oreilles baissées et sa queue qui effectue des balancements lents, très lents. Si elle le pouvait, elle ronronnerait.

Elle reprend une bouffée qu'elle garde en bouche un moment.

- Je ne sais pas vous mais ... j'ai mal aux côtes.

Elle recrache la fumée en tentant de faire des dessins ou des ronds de fumée qui ressemblent plus à rien qu'autre chose. Mais avant même de lui laisser le temps de reprendre pleinement ses esprits, Richye enchaîne en ramenant le tabac vert et bleu.

Elle hausse les sourcils en se rappelant tout de même que l'un des deux provoque des hallucinations. Elle vient d'enchaîner deux tabacs différents en l'espace de quelques minutes.

- Je pense prendre une petite pause avant. Non pas que ça me donne pas envie mais je ne me vois pas enchaîner trois tabac en si peu de temps.

Sa pipe éteinte, elle l'a dépose sur la petite table.

- On va dire que je me prépare psychologiquement pour le tabac bleu.

Au fond d'elle, elle veut surtout voir comment ça se passe pour ses compagnons de fumette avant.

Lentement, mon esprit retrouva paix et sérénité. C'était agréable aussi et je m'affalais un peu sur mon fauteuil en fermant les yeux. J'étais bien là...mais j'allais m'endormir si je continuais, je devais essayer de rester éveillé. Je me redressais en entendant Richye nous proposer la suite du programme: vert pour l'ivresse, bleu pour l'illusion.

Je réfléchis un moment a ce que je pourrais tester. J'avais déjà saoul dans ma vie, avec la méga migraine qui suit, et c'est vrai qu'être ivre sans être malade devait être amusant. Mais....des hallucinations... J'avoue qu'une curiosité peut-être un peu malsaine me poussait à le tester.

- J'avoue que....je serais bien tenté d'essayer le bleu. Comme je suis aveugle je suis curieux de savoir quel genre d'hallucinations ça me procurerait. Mais ça pourrait être dangereux, surtout si nous le prenons tout les trois. Je pense qu'il vaut mieux qu'au moins l'un d'entre nous reste sobre pour vérifier que les autres vont bien. Il serait malheureux que quelqu'un saute par la fenêtre en se prenant pour un oiseau...

Je reppris une bouffée de tabac violet pour achever de me détendre puis vidais ma pipe dans le cendrier. Je voulais attendre de savoir qui devrait jouer les garde-fou avant de partir dans un autre monde.

Je vidais ma pipe dans le cendrier, une fois devenu calme, et ouvrais le petit sachet bleu. Mais avant de me lancer dans la consommation, je me tournais vers Leiline :

- Dans ce cas, si tu fais une petite pause, je vais me lancer en premier avec Morgan. Mais comme deux précautions valent mieux qu'une...

Je sortais mon arbalète, pris des carreaux du Grand Ordre, armais les trois pas de tir, et la tendais à Leiline.

- Au cas où ça dérape, utilise ça sur nous... Rien de mortel, je te rassure.

Je poursuivais mon explication.

- Les munitions du Grand Ordre sont un peu spéciales. Elles ne causent aucun dommage, mais peuvent briser une hallucination ou une illusion, tant que la source est un temps soit peu magique.

Et tout en montrant les embouts arrondis et gravés de runes, je tentais de rassurer la femme-chat.

- Ces petites merveilles sont très pratiques si on doit se trouver face à un environnement ou un adversaire qui génère des hallucinations ou des illusions, ou encore des imposteurs.

Mes explications terminées, je déposais l'arbalète à ses côtés, et remplissais ma pipe. J'allumais le tabac.

- Bon, c'est parti.

Je tire une bouffée. Mes pupilles se dilatent, je ressens un effet tunnel. Tout l'espace se tord et se déforme à ma vue. Les sons, les couleurs... Tout change et voyage avec moi. Les sensations vont et viennent si vite que je reste simplement immobile à tout contempler autour de moi.

- Whoaaaaaa...

Et mon voyage ne fait que commencer. Je tire une autre bouffée.

Finalement, esquiver l’effet du tabac bleue n’est pas des plus mauvaises idée. Mais est ce que ça voudra dire que ses camarades de fumette vont vouloir lui faire tester de force le tabac vert ? Elle ne l’espère pas.

Ce qui l’inquiète bien plus sévèrement, c’est que son collègue Artisan lui tend son arbalète avant même de faire les tests du tabac bleu. Leiline écarquille les yeux et baisse les oreilles si soudainement. Ce tabac est si dangereux que ça pour qu’il aille jusqu’à lui demander de leur tirer dessus en cas de pépin ?

Mais l’Alchimiste la rassure en lui expliquant l’effet des carreaux de l’arbalète, semble t-elle inoffensive pour qui reçoit la flèche. Pratique pour briser des illusions. Elle prend tout de même l’arme avec hésitation. Elle aurait pu lui proposer de prendre sa propre arbalète mais pas sûre que changer le type de projectile soit compatible avec l’enchantement de rechargement automatique qu’il y a dessus. Notre hybride n’a pas pensé à poser la question à Corben lors des tests. Intérieurement, elle se dit que ça serai une bonne occasion d’aller revoir son Technomage préféré.

Richye prend alors la première bouffée de tabac et commence déjà à partir loin, très loin. Leiline serai presque à se demander si elle ne va pas être affectée par la fumée et s’il elle n’aurai pas dû voir pour un masque à gaz avant.

Elle n’a pas le temps de continuer de s’inquiéter qu’en regardant l’arbalète et son carreau à bout arrondi pointé vers Richye. Elle part dans des idées farfelues d’invention d’armes à balles arrondies de ce genre avec des effets lumineux ou sonore dingues lorsque l’on tire et de faire des sessions de « canardage » avec des amis dans de grands espaces. Ça peut-être très drôle comme idée de jeu tiens …

Voir Richye tendre une arbalète à Leiline pour lui demander de nous tirer dessus en cas de pépin ne me rassurait pas plus que ça. Il avait beau assurer que nous ne risquions rien, à bout portant ça doit piquer un peu quand même...

Richye se lança en premier et je pouffais de rire en le voyant se transformer en poisson avec son regard écarquillé et sa bouche entrouverte. Je pensais cependant à la fumée qui risquait de toucher notre amie féline. Je pris donc mon écharpe et la tendis à la demoiselle.

- Tenez. Si vous avez peur de respirer la fumée, vous pouvez vous couvrir la bouche et le nez avec ça.

Je lui souris et m'installais pour mettre un peu de tabac bleu dans ma pipe. Je l'allumais et pris une bouffée, puis une autre. J'eu soudain la sensation de tomber au fond d'un trou mais quand je tapais au sol de mon talon, tout était encore clair. C'était vraiment étrange comme contraste, ma "vue" était clair mais les sensations sur ma peau et auditives étaient perturbées.

J'avais l'impression d'avoir le mal de mer mais c'est autre chose qui me fit sursauter. Une voix, une comptine, chanter par une voix d'enfant. Une petite fille...ma propre voix d'enfant.

"Petit lapin, dans la neige
Fais bien attention aux pièges
Creuse vite vite ton terrier
Avant de te faire attraper
Les chasseurs sont partit
Les autres animaux aussi
Dans la neige se cache bien
Le croquemitaine n'est plus loin ~"

Ouais, on peut pas dire que les comptines de mon monde d'origine soient top humour. Mais elle chantait, cette petite fille que je rejetais si fort et je n'arrivais plus à savoir si c'était dans ma tête ou si je chantais vraiment. Bon sang...je commençais vraiment à avoir la tête qui tourne et préférais fermer les yeux.

- J'entend une comptine...mais si c'est moi qui chante, pitié assomez-moi...

Le tabac m'emmena déjà si vite, si loin... Je me retrouvais sur des rues pavées, à la fois si inconnues et si familières. Elles avaient le style d'Ordae, mais pour m'y être souvent rendu, je ne les reconnaissais pas. Les bâtiments étaient légèrement incurvés, comme s'ils se penchaient sur moi... Owh, je venais de comprendre... un souvenir, vieux d'au moins 18 ans, les rues de mon enfance.

Les rues n'étaient pas vides, loin de là, mais les passants étaient sans visages, sûrement mon esprit ne remettait en scène que les rues peuplées de passants, mais aucun visage n'avait marqué ma mémoire à l'époque.

Une curiosité malsaine me poussa à remonter les rues des lieux les plus mémorables de ma jeune enfance : l'école, le parc attenant, la grand place... Parfois, certains visages ressortaient du lot : d'anciens amis, des professeurs, une amie d'enfance... Qu'étaient-ils devenus ? Et pourquoi mon cerveau veut-il me ramener tous ces souvenirs maintenant ? Maintenant que je suis bloqué en Entre-Monde, que je dû fuir une Inquisition féroce ? Je dis à haute voix, mais sans forcément savoir si mes mots s'entendaient hors de mon "voyage", sonnant l'exaspération, la nostalgie, peut-être un brin de tristesse vis-à-vis du caractère "taquin" de mon esprit à ce moment :

- Pourquoi me montrer à nouveau tout ça ? Pourquoi maintenant ?

Ma voix se perdit en écho. Aucune réponse ne me vint, j'imagine que je n'en aurais pas. Et une curiosité surnaturelle me poussa vers mon ancienne maison familiale. J'étais partagé entre la volonté d'oublier ce moment ancien, surtout maintenant qu'il m'était impossible d'y revenir, et celle de la nostalgie qui me poussait à revoir mes parents, une fois, juste une fois...

Il ne manque plus que ça. Sur les deux personnes qui testent le tabac bleu, les deux ont l’air de se perdre dans un bad trip. L’hybride a espéré au moins que l’un des deux soit “sain d’esprit”. Entre Morgan qui entend une étrange comptine et Richye qui semble déprimé à balancer des phrases sans aucun contexte.

Elle reste figée, arbalète à la main, continuant de viser l’Alchimiste, tiraillée entre la curiosité de voir ce qui va suivre dans leur délires psychotiques et l’envie d’en finir tout de suite pour ne pas plomber l’ambiance du reste de la journée. Ils pourraient toujours revenir sur le tabac orange dans le pire des cas.

Pourtant étrange sensation commence doucement à s’emparer d’elle. Un sentiment incompréhensible et étrange qu’elle n’a jamais ressenti auparavant. Elle continue de regarder ses congénères, complètement stoïque, toujours sans savoir quoi faire de cette arme entre ses mains.

Sa vision commence à devenir brouillée. Sa crainte s’accentue par une impression qui lui traverse l’esprit. Malgré l’écharpe que lui a gentiment prêté l’aveugle, la féline respire inconsciemment de la fumée de tabac. Mais elle n’est pas sûre d’elle. Jusqu’au moment où elle aperçoit une petit fille commencer à entrer à tâton dans la pièce. Ses yeux s’écarquillent, sa bouche s’entrouvre et ses oreilles se baissent lorsqu’elle reconnaît la fillette.

C’est elle, du haut de ses huit ans.

Une représentation enfantine d’elle-même qui commence à s’approcher, provenant de son esprit embrumé par la fumée. Ses camarades ne réagissent pas à l’arrivée de la nouvelle invitée. Elle doit être seule à la voir.

Dans le silence de mort qu’est la bulle autour d’elle, l’hybride adulte observe sans un bruit l’enfant-chat s’approcher d’une marche lente et calme, enlevant progressivement l’écharpe qu’elle gardait sur le nez.. Jusqu’à ce qu’elle entende résonner cette petite voix aiguë.

- Dis moi, tu es devenue ce que tu voulais ? Ici, dans l’Entre-Monde ?

Leiline ne cherche plus à comprendre. Elle décide de tirer l’une des flèches sur les côtes de Richye avant que quoi que ce soit n’empire et en fait de même en visant l’une des jambes de Morgan. Sans un mot, elle continue de dévisager l’enfant qui la fixe. Elle a l’air d’attendre sa réponse.

Pour une question aussi simple, l’hybride ne trouve pas de suite la force de répondre et surtout la cohérence de le faire à son “elle du passée”. Elle porte un léger sourire aux lèvres.

- Oui. Je suis ce que j’ai toujours voulu être.

La petite arbore un air ravi.

- Tant mieux.